Grippe A et Poumon Dr HAAS Hervé Hôpitaux Pédiatriques CHU Lenval - CFP2A - Paris

 
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Grippe A et Poumon Dr HAAS Hervé Hôpitaux Pédiatriques CHU Lenval - CFP2A - Paris
Grippe A et Poumon

         Dr HAAS Hervé
Hôpitaux Pédiatriques CHU Lenval

           CFP2A – Paris
         18 novembre 2010
Grippe A et Poumon Dr HAAS Hervé Hôpitaux Pédiatriques CHU Lenval - CFP2A - Paris
Le virus Influenza
                         orthomyxovirus
• Virus A: espèces animales (oiseaux) et humaines
• Virus B: seulement humain, possibilité de
  pandémie basse
• Virus C: peu sévère, rhinite

• 500 millions de personnes infectées par ce virus,
  causant 250 à 500 103 décès par an
• Depuis 1977, 2 types de virus A circulants : H1N1,
  H3N2 ,et virus B

C F Arias. Molecular Anatomy of 2009 Influenza Virus A(H1N1). Archives of medical research 40
    (2009) 643-654
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A(H5N1) aviaire

            Futur virus pandémique ?
 Taux de mortalité de 60 % depuis 2003 :
         436 cas et 262 décès
Émergences de sous-lignées avec variation
 du niveau de résistance aux antiviraux et
  augmentation de la capacité de lien aux
 récepteurs cellulaires α2,6-acide sialique
                 humains
   Anhlan D et al       RNA. 2010 Nov 10. [Epub ahead of print]
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Le Virus Grippal A(H1N1)v
Réassortant virus porcin, humain et aviaire

                                              4
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Un ancêtre commun
             A(H1N1) 1918 :
  40 millions de décès dans le monde
La majorité par pneumonies secondaires

   Raisons de cette hypervirulence ?

     Liens avec A(H1N1)v 2009 ?
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Expérience argentine – ICAAC 2009
Phase de réduction (hospitalisation)(pendant le pic épidémique)
                            Taux de mortalité chez les hospitalisés : 5,5%
                            100% de comorbidité
                                                                        N=68

                                                          Ventilation
                                                          mécanique
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Canada : du 26 avril au 26 septembre 2009

                                                       Taux de mortalité de 5 à
                                                       7% chez les hospitalisés

                                                       et ~20% en USI

Campbell A et al                 CMAJ 2010: 182(4): 349-55
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Taux de mortalité en France Grippe H1N1 2009
Expérience argentine – ICAAC 2009
Phase de réduction (hospitalisation)(pendant le pic épidémique)
70%

Kumar S et al   PIDJ 2010; 29: 591-4
A(H1N1) 2009 ???
• Taux d’attaque secondaire :
      45% à 52% au Canada
      22 à 33% selon OMS
      9% en Chine
• 10 à 36% asymptomatiques
• 30% des adultes de 18 à 64 ans avaient des titres
  en anticorps protecteurs (Titres Hi ≥ 1:40) avant
  les essais vaccinaux (rôle du vaccin saisonnier ?)
Papenburg J et al       Clin Infect Dis. 2010 Nov 1;51(9):1033-41
Sikora C et al          J Clin Virol. 2010 Oct;49(2):90-3
Cowling BJ et al        N Engl J Med. 2010 Jun 10;362: 2175-84.
WHO 2009                Wkly Epidemiol Rec 84: 249 – 257
Liu SL et al            J med Virol 2010; 82: 1985 - 95
Lau LL et al            J Infect Dis. 2010 May 15;201(10):1509-16.
Greenberg MD et al       N Engl J Med 2009; 25: 361: 2405 - 13
H1N1 2009 et Pneumonie USA
 M. Moore CDC        IDSA 2010 vancouver

• 1/3 à 2/3 des hospitalisations avaient des
  signes de pneumonie radiographique
• 29% des décès étaient associés à des
  signes évidents d’infection bactérienne
  (mais pb des échantillons prélevés et de la
  population étudiée)
• Rôle majeur de SP et SA
• Idem pandémies antérieures voire <
A(H1N1) 2009 et empyème parapneumonique chez l’enfant
         Ampofo K et al     Pediatr Infect Dis J. 2010 Oct;29(10):905-9.

                          Tous les 21 enfants hospitalisés pour empyème
                          avaient une histoire de syndrome grippal dans les 8
                          jours précédents
                          PCR grippe dans NP (n=15): 33% positif influenza A
                          SP isolé par PCR dans pus de plèvre dans 66% des
                          cas (20% de strepto pyogenes) vs 23% par culture
                          (sang+plèvre)
• Coinfections virales avec maladie invasive à SP chez
  enfants < 18 ans: 129 enfants dont 48% < 2 ans
• Pas de différence dans la présentation clinique et de
  laboratoire chez les sujets avec une IPD avec ou
  sans coinfection virale documentée
• Mais : différence significative en terme de mortalité
  avec plus de décès si infection virale associée
• 42% de pneumonie, 22% bactériémie, 17%
  méningites
• Influenza : 25% des cas/100% de pneumonies
• RhinoV et AdenoV: 21%/ VRS : 18%
      Techasaensiri B et al   Pediatr Infect Dis J. 2010 Jun;29(6):519-23.
Caractère saisonnier des infections
    à SP et lien avec influenza

Ampofo K et al   Pediatrics 2008; 122: 229-37
Protéines NP
                           Structure du virus A
                                         Neuraminidase (NA)                               Protéines PB1, PB2 et PA:
   protéines associées aux      Dans l'enveloppe de la particule virale.
segments d'ARN pour former Rôle : rompre la liaison entre les molécules                  assemblées en un complexe.
     les nucléocapsides. d'Hémagglutinine et les molécules d'acide sialique.              Permettent la fabrication de
 rôle aussi dans l'entrée des                                                               nouveaux brins d'ARN.
nucléocapsides dans le noyau                                                            Chacun des segments d'ARN du
                                    Protéine Basique PB1 :                                virus est lié à un complexe
      de la cellule infectée
                                enzyme ARN polymérase ARN                                     « PB1, PB2, Protéines
                                                                                                             PA ».     M2
                                          dépendante .
                                                                                                      Canal permettant à des ions
                              capable de produire un nouveau brin
                                                                                                      (protons ++) d'entrer dans la
                              d'ARN à partir d'un brin d'ARN initial
                                                                                                             particule virale.
                                      (ARN dépendante ).
                                                                                                     Etapes permettant la libération
                              intervient dans la variabilité du virus
                                                                                                       du contenu du virus dans la
                                         Protéine Basique PB2 :                                                  cellule.
                                         rôle lors du décodage de
                                     l'information génétique pour la
                                         fabrication des protéines.

                                         Protéine Acide PA :
                                      rôle lors de la formationProtéines
                                                                de         NS1 ou protéines
                                       nouveaux brins d'ARN « « non structurales »Hémagglutinine (HA)
                                     négatifs » (nouveauxNon
                                                           virions).       Protéine
                                                               présentes dans         de l'enveloppe
                                                                                 la particule   virale du virus, 2 sous-unités :
                                                                       • sous  unité   HA1    : système      Protéines
                                                                                                          de «  clé-serrure M1
                                                                                                                             »:
                                                          mais formées dans la cellule infectée
                                                                     oùpartie extérieure (la « clé »)Protéines
                                                                        elles resteront.                             de molécule
                                                                                                         reconnaît une    structure,
         Protéines NEP                                     Fabricationprécise   : l'acideprotéines
                                                                         de nouvelles                 sous-tendent
                                                                                           sialique (la                 l'enveloppe.
                                                                                                        serrure), présente    à la
 permettent aux nucléocapsides                                         surface  de   certaines
                                                                  pour les futurs virions.       cellules (cellules de  l'épithélium
                                                                                                      Forment des liaisons avec
nouvellement formées de sortir du                                      respiratoire   ++).
                                                          Chez certains types de virus grippal, d'autres protéines pour
  noyau de la cellule, pour aller                            permet de• sous   unité
                                                                         bloquer       HA2 : rôle dans la libération du contenu
                                                                                   le processus
 dans le cytoplasme s'assembler                                        du virus cellulaire
                                                                                 dans la cellule
                                                                                                       assurer la structure de la
                                                                   d’apoptose
 avec les autres parties du virus.                                                                       particule virale.
Des variations antigéniques, à la
pandémie…
Les variations antigéniques des virus influenza humains

                                                          23
Emergence de nouveaux virus de
sous type A
                                                                                                             New Influenza A
                                                                                                               (Swine Flu)
                                                                                                                      H1
                                                                                                   Avian
                                                                                                 Influenza
                                                                                              H9      H7
                                                      Russian                              H5               H5
                                                     Influenza
                                              Hong Kong
                                              Influenza            H1
                                  Asian
 Spanish                        Influenza          H3
Influenza
                                          H2
  H1                                                                                          1998/9

    1918                                   1957 1968 1977                                   1997              2003 2009
Kamps et al. Chapter 1: Influenza 2006. In Influenza Report 2006. Kamps – Hoffmann – Preiser. Flying Publisher; Kilbourne.
Emerg. Infect. Dis. 2006; 12 (1): 9-14; Ghendon Y Eur J Epi, 1994; 10:451-453
Une évolution difficilement prévisible   Miller M et al N England J Med 2009
Mécanismes du développement des
    complications bactériennes secondaires
             aux infections virales
  3 mécanismes :
  La destruction de l’épithélium respiratoire par le
      virus augmente l’adhérence de la bactérie
  L’induction par le virus d’une
      immunosuppression peut entrainer une
      infection bactérienne
  La réponse inflammatoire à l’infection virale
      peut réguler certains molécules utilisées
      comme des récepteurs par les bactéries

Peltola V et al   Pediatr Infect Dis J, 2004; 23:S87-97
IN
                    Protéine NS1                                 VIT
                                                                    R   O
• Protéine non structurelle
• Antagonise la réponse IFN par plusieurs
  mécanismes :
    – Séquestration et protection de l’ARN double brin
    – Inhibition du RIG-I/ MAVS (retinoic acide inductible gene I
      protein)(Mitochondrial antiviral signaling protein)
      composant de la reconnaissance antivirale
    – Blocage des fonctions 2’,5’ oligoadenylate synthetase
      (immunité innée)
• Antagonise la production d’IFN β induite par PB1-F2

Le Goffic R et al    J of Immunol 2010, 185: 4812-23
McAuley JL et al     PLoS, july 2010; vol 6 issue 7: 1-12
IN
                          PB1-F2                                VIT
                                                                   R   O
 Petite protéine (87 – 90AA) encodée par gène
  PB1 polymérase, non structurelle
 Rapidement dégradée après expression et
  non requise pour la replication virale dans
  l’œuf ou dans les cultures cellulaires
 Modulation de la réponse immune contre le
  virus
 Une seule mutation en position 66 augmente
  la pathogénicité des souches telles que H5N1
  ou 1918 IAV
Le Goffic R et al   J of Immunol 2010, 185: 4812-23
McAuley JL et al    PLoS, july 2010; vol 6 issue 7: 1-12
IN
                                                                VIT
                          PB1-F2                                   R   O
• Facteur d’exacerbation de l’IFN-β par la voie
  NF-κB (directement et par la voie MAVS en déstabilisant la
  membrane mitochondriale)(et non par la voie IRF3), ce qui
  pourrait être en apparence au détriment du virus
• Or capacité effective uniquement dans les cellules épithéliales
  équivalent d’une pression positive ?
• Inducteur d’apoptose uniquement sur les cellules immunes
  (monocytes) et pas sur cellules épithéliales
• Expliquée par la différence fonctionnelle mitochondriale entre
  cellules immunes et épithéliales
• Bouleverse le système immunitaire du Complexe Majeur
  d’Histocompatibilité en le saturant d’un peptide inefficace
• Facteur proinflammatoire des cellules épithéliales pulmonaires
  humaines
Le Goffic R et al   J of Immunol 2010, 185: 4812-23
McAuley JL et al    PLoS, july 2010; vol 6 issue 7: 1-12
IN
                        PB1-F2                                     VIT
                                                                      R   O
• Augmentation de la cellularité dans le liquide
  bronchoalvéolaire (cellules T, cellules dendritiques,
  macrophages, et PNN)
      caractéristique des virus aviaires
      souches saisonnières adaptées à l’humain échouent a
  créer une PB1-F2 capable de provoquer une inflammation

• modification du tissu pulmonaire :
     - hypertrophie des pneumocytes de type II
     - épaississement des septa alvéolaires
     - infiltration significative de PNN et macrophages (++)
  dans les régions intersticielles périvasculaires et les
  espaces alvéolaires
     - altération alvéolaire avec dépôt fibrineux et nécrose
  hémorragique intraalvéolaire
   Le Goffic R et al        J of Immunol 2010, 185: 4812-23
   McAuley JL et al         PLoS, july 2010; vol 6 issue 7: 1-12
IN
                                                                VIT
                    PB1-F2                                         R   O

• Une PB1-F2 totale est exprimée par toutes
  les souches aviaires mais l’analyse des
  lignées après introduction de ces souches
  chez l’homme ou le porc montre un troncage
  durant l’adaptation à l’hôte mammifère

• H1N1 2009: PB1-F2 est tronquée et est non
  fonctionnelle si elle est exprimée

Le Goffic R et al   J of Immunol 2010, 185: 4812-23
McAuley JL et al    PLoS, july 2010; vol 6 issue 7: 1-12
Autres Médiateurs de
          l’inflammation induit par Flu
• Tryptophan – catabolizing enzyme indoleamine 2,3-dioxygenase :
  surrégulé dans le poumon lors de l’infection grippale :
  effet protecteur pendant la phase primaire de l’infection virale grippale
  mais associé à l’augmentation de la croissance de SP pendant la phase
  secondaire
  associé à la production d’IL-10 dans l’induction de la tolérance cellulaire
  de type T
        van der Sluijs KF et al   J Infect Dis 2006; 193: 214-22

• Platelet activating factor : NON
       Mc Cullers        J Infect Dis 2002; 186: 341 – 50
       Mc Cullers        Scand j Infect Dis 2008; 40 : 11-7

• Neuraminidases
Etude in vitro de l’adhérence bactérienne

                                                                    Virus
                                                                   déficient
                                                                    en NA
                                                                               Pneumocoque
                                                                               déficient en NA

  Cellules épithéliales A549 pré incubées avec virus influenza PR8 pendant 30 mn
(courte pour éviter la réplication virale et la synthèse de protéines) avant l’incubation
                           avec le pneumocoque R6 ou D39

Peltola VT and McCullers JA                     Pediatr Infect Dis J 2004; 23: S87 - 97
Etude chez des souris de la synergie entre virus
                Influenza et pneumocoque

Groupe Influenza:
   injection intranasale
   du virus PR8 suivie 7 j
   après d’une injection
   NaCl
Groupe Pneumocoque:
   injection intranasale
   de NaCl suivie 7 j
   après d’une injection
   du pneumocoque D39
Groupe Influenza puis
   pneumocoque:
   injection intranasale
   du virus PR8 suivie 7 j
   après d’une injection
   du pneumocoque

   Peltola VT and McCullers JA   Pediatr Infect Dis J 2004; 23: S87 - 97
Evaluation de la mortalité:
               effet de l’Oseltamivir sur le Pneumocoque

•     Utilisation de l’imagerie
      par bioluminescence:
      extension de la
      pneumopathie dans
      l’organisme des souris
•     3 groupes de 12 souris:
-     Groupe contrôle: PBS
      stérile + eau stérile +
      Pneumocoque
-     Groupe placebo:
      injection Virus PR8 +
      eau stérile +
      Pneumocoque
-     Groupe Oseltamivir:
      injection Virus PR8 +
      Oseltamivir +
      Pneumocoque

    McCullers JA, Bartmess KC       J Infect Dis. 2003 Mar 15;187(6):1000-9.
Traitement par antineuraminidases
Pourquoi casser les liaisons entre l'HA et l'acide sialique ?

• liaison indispensable car permet l'attachement du virus avant l’entrée
     dans la cellule cible. Mais lorsque les nouveaux virions sortent de la
     cellule, ils restent attachés à elle au niveau de l'acide sialique, plutôt
     que d'aller infecter d'autres cellules. Les protéines NA permettent
     donc de les détacher pour ne pas que ces nouveaux virions restent
     bloqués.
• De plus, les nouveaux virions sont couverts d'acide sialique à leur
     sortie de la cellule. Il faut détacher l'acide sialique de la surface des
     virus pour empêcher qu'ils ne s'agrègent entre eux.
• Le mucus est riche en acide sialique et représente un leurre pour les
     molécules d'HA
Louis Cruveilhier (institut pasteur)
             en 1919
Si la grippe condamne …

   les infections secondaires exécutent :

 combinaison Influenza + Sp = 6ème cause
    de mortalité dans le monde en 1997
             Natl Vital Stat Rep 1999;47:27–37.
Et en attendant ?

• Intérêt de la vaccination grippale ?
• Intérêt de la vaccination antipneumococcique
  ?
• Intérêt des antiviraux et notamment de
  l’oseltamivir ?
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