Tendances conjoncturelles - Été 2021 Encadré - Die Volkswirtschaft
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Été 2021 Tendances conjoncturelles Encadré Incidence de la demande étrangère sur la perte de PIB suisse au 1er semestre 2020
Clôture de la rédaction Encadré : 16.04.2021 Situation de l’économie suisse : 31.05.2021 Autres chapitres : 10.06.2021 Impressum Rédaction Les Tendances conjoncturelles sont publiées quatre fois par an sur Internet en Bachmann Andreas format PDF et annexées à la revue La Vie économique. La version originale est Fischer Sarah rédigée en langue allemande (Konjunkturtendenzen). Indergand Ronald Kemeny Felicitas ISSN 1661-349X Pochon Vincent SECO Ragni Thomas Secrétariat d’État à l’économie Schmidt Caroline Direction de la politique économique Speiser Amélie Holzikofenweg 36 Wegmüller Philipp 3003 Berne tél. 058 462 42 27 fax 058 463 50 01 www.seco.admin.ch/tendances-conjoncturelles www.seco.admin.ch/konjunkturtendenzen
Situation de Prévisions Environnement l’économie suisse conjoncturelles international et monétaire Aperçu Prévisions pour la Suisse Économie mondiale Le semestre d’hiver 2020/2021 a Le groupe d’experts revoit à la Les mesures de confinement liées été marqué par la deuxième vague hausse (+3,6 %) pour 2021 sa pré- aux nouvelles vagues d’infection de coronavirus. La reprise de vision du PIB (corrigé des événe- ont sensiblement ralenti le rythme l’économie nationale a été inter- ments sportifs). Au début mars, de l’expansion économique mon- rompue. La consommation privée l’assouplissement des mesures de diale au cours du 1er trimestre. Le a fortement diminué. L’évolution politique sanitaire a permis une secteur des services a de nouveau très favorable de l’industrie a per- reprise rapide de l’économie na- été particulièrement touché. En mis d’éviter un effondrement plus tionale. Le commerce extérieur revanche, le secteur industriel a grave de l’économie. suisse est soutenu par l’améliora- connu une expansion vigoureuse. Page 1 tion de la situation économique Une forte hétérogénéité prévaut mondiale. En 2022, l’économie également entre les grandes Produit intérieur brut suisse devrait continuer de croître zones économiques : tandis que Le PIB de la Suisse s’est contracté à un rythme nettement supérieur les États-Unis et la Chine ont pu de 0,5 % au 1er trimestre. Dans le à la moyenne. renouer avec la croissance, la pro- secteur des services, la valeur Page 18 duction économique s’est con- ajoutée a diminué. Mais elle a for- tractée dans la zone euro ainsi tement augmenté dans l’industrie Risques qu’au Japon et au Royaume-Uni. pharmaceutique et dans les autres Le risque d’effets économiques Dans l’ensemble, les perspectives secteurs industriels, plus sensibles secondaires de la crise du corona- de l’économie mondiale sont un à la conjoncture. virus demeure. En revanche, les peu plus favorables que prévu. Page 2 effets de rattrapage pourraient Page 24 être plus importants que prévu. Si Marché du travail les hausses de prix temporaires Cadre monétaire Le chômage a reculé jusqu’en devaient se transformer en pres- L’inflation des prix à la consomma- avril. Une nouvelle amélioration sions durables avec la hausse des tion a augmenté au niveau inter- de la situation se profile à l’hori- taux d’intérêt à long terme, la re- national. Les effets de base posi- zon. prise serait freinée sur une plus tifs y contribuent également. La longue période. politique monétaire des princi- Page 12 Page 20 paux pays industrialisés reste très expansionniste. Les marchés fi- Prix Scénarios nanciers sont confiants quant à Le renchérissement est en terrain Le SECO complète les prévisions l’évolution future de l’économie. positif pour la première fois de- du groupe d’experts par trois scé- Le franc suisse s’est déprécié. puis le début de la pandémie. narios économiques. Page 29 Page 14 Page 22 Encadré : Incidence de la demande étrangère sur la perte de PIB suisse au premier semestre 2020 Des simulations basées sur des modèles et une analyse des tendances de l’industrie suggèrent que la majeure partie de la chute du PIB au cours du premier semestre de 2020 a été liée à l’évolution intérieure. Bien que la baisse de la demande étrangère y ait également contribué, le canal du commerce extérieur a joué un rôle secondaire ne repré- sentant qu’environ un tiers du total. Page 15
SITUATION DE L’ÉCONOMIE SUISSE Situation de l’économie suisse Aperçu Le semestre d’hiver 2020/2021 a été caractérisé par la ajoutée d’avant la crise ont été parfois largement dépas- deuxième vague de coronavirus. Des mesures de plus en sés. De plus, les indicateurs avancés, à savoir les indices plus strictes ayant été imposées pour contenir le virus, des directeurs d’achat (PMI), suggèrent que cette ten- on a enregistré au 1er trimestre une baisse importante dance positive va se poursuivre tant au niveau interna- des ventes dans les secteurs les plus touchés. En consé- tional qu’en Suisse (graphique 1). En conséquence, les quence, l’activité économique à l’échelle nationale a di- entreprises industrielles augmentent leurs effectifs et le minué pour la première fois depuis le printemps 2020 : taux de chômage dans ce secteur est en légère baisse. le PIB corrigé des événements sportifs a diminué de Toutefois, l’augmentation des délais de livraison et des 0,6 % (graphique 1), ce qui représente une baisse aussi prix d’achat laisse entrevoir, du côté de l’offre, certains forte que celle enregistrée dans la zone euro (–0,6 %). Il goulets d’étranglement qui pourraient limiter la crois- ne s’est pas produit d’effondrement économique de la sance dans un proche avenir. même ampleur que celui causé par la première vague de coronavirus 2020. graphique 2 : Activité économique hebdomadaire (AEH) et transactions 1 graphique 1 : PIB et PMI par rapport au niveau d’avant la crise ; volume de transactions PIB : valeurs réelles désaisonnalisées et corrigées des événe- en présentiel avec cartes de débit ou de crédit, corrigés des ments sportifs, variation en % par rapport au trimestre précé- variations saisonnières et des valeurs aberrantes dent, PMI : valeurs désaisonnalisées, seuil de croissance = 50 8 2e confinement 40 1er confinement 90 8 6 30 4 20 80 6 2 10 70 4 0 0 60 2 -2 -10 -4 -20 50 0 -6 -30 40 -2 -8 -40 -10 -50 30 -4 assouplissement durcissement assouplissement -12 -60 20 -6 2020 2021 10 -8 volume des transactions, en % (échelle de droite) AEH 2017 2018 2019 2020 2021 sources : SPS Worldline, SECO, OFSP croissance du PIB (échelle de droite) PMI industrie PMI services Dans l’ensemble, le développement de l’économie natio- sources : SECO, CS/Procure nale s’est également avéré plus stable que lors de la pre- mière vague de coronavirus. Les entreprises et les mé- Si la baisse du PIB n’a pas été plus prononcée, c’est prin- nages y étaient mieux préparés et ont souvent été en cipalement en raison de l’évolution nettement positive mesure de recourir à des canaux de vente alternatifs tels de l’industrie manufacturière. Soutenue par la hausse de que le « clique et collecte » ou les livraisons à domicile. la demande sur les principaux marchés étrangers, dont la En outre, la mobilité de la population a moins diminué Chine et les États-Unis, la croissance de ce secteur s’est que lors de la première vague, ce qui indique une accélérée dans tous les domaines ; les niveaux de valeur moindre adaptation des comportements, qui aurait pu 11er confinement : situation extraordinaire à partir de la semaine 12 de l’an passé. Phases d’assouplissement : 1ère phase d’assouplissement, réouverture de certains établissements dans la semaine 18 ; 1er durcissement des mesures face à la deuxième vague de coronavirus dans la semaine 43 ; 2e confinement : fermeture temporaire des magasins ne répondant pas aux besoins de consommation courante dans la semaine 3 ; phase d’assouplissement : 1ère phase d’assouplissement, réouverture de magasins et assouplissements dans les domaines culturel, sportif et dans celui des activités de loisir dans la semaine 9. Tendances conjoncturelles SECO │Été 2021 1
PRODUIT INTÉRIEUR BRUT exercer une PRESSION supplémentaire sur la consomma- mouvement de rattrapage, comme l’indiquent les don- tion. Enfin, la réouverture du commerce de détail sta- nées à haute fréquence. En conséquence, l’indice hebdo- tionnaire au début du mois de mars a déclenché un fort madaire de l’activité économique est revenu à la mi-mars à un niveau proche de celui d’avant la crise (graphique 2). Produit intérieur brut Production graphique 3 : Valeur ajoutée dans le secteur industriel La baisse du PIB de 0,5 % au 1er trimestre (corrigée des valeurs réelles désaisonnalisées, moyenne 2015 = 100 événements sportifs : –0,6 %) est principalement due à 200 un ralentissement du secteur des services suite au dur- 175 cissement des mesures de lutte contre le coronavirus. Le secteur industriel, en revanche, a fait preuve de vigueur, 150 empêchant ainsi une baisse plus importante du PIB. 125 La valeur ajoutée de l’industrie manufacturière (sans la 100 chimie-pharma) a de nouveau enregistré une forte crois- sance (+5,2 %) liée à la hausse des exportations de biens. 75 Contrairement à ce qui s’était produit au prin- 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 temps 2020, l’industrie n’a pas été sensiblement affectée industrie manufacturière (sans chimie-pharma) par le durcissement des mesures de confinement en chimie-pharma Suisse et à l’étranger. En dépit de la multiplication des construction rapports faisant état d’une augmentation des délais de source : SECO livraison et de difficultés d’approvisionnement en in- trants, la reprise n’a pas été visiblement ralentie. La va- graphique 4 : Valeur ajoutée, secteurs des services leur ajoutée de ce secteur est ainsi supérieure de 1 % au valeurs réelles désaisonnalisées, moyenne 2015 = 100 niveau d’avant la crise. L’importante industrie chimique 125 et pharmaceutique a également enregistré une crois- sance supérieure à la moyenne (+4,2 %), sa valeur ajou- 100 tée dépassant déjà de près de 5 % le niveau d’avant la crise (graphique 3). La tendance positive dans le secteur 75 industriel pourrait se poursuivre dans un proche avenir : 50 les directeurs d’achat ont estimé que l’état du carnet de commandes (PMI) en avril était le meilleur depuis le dé- 25 but de l’enquête en 1995. 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 Dans le secteur de la construction, en revanche, la valeur finance hébergement, restauration ajoutée a légèrement diminué (–0,5 %). Le chômage par- santé services aux entreprises tiel a légèrement augmenté par rapport au 4e trimestre commerce transports et communication 2020. Dans le secteur de l’énergie, la valeur ajoutée a source : SECO augmenté (+1,5 %) tout en restant inférieure au niveau d’avant la crise. Au total, le secteur secondaire a contri- Dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, la valeur bué à la croissance du PIB à hauteur de 0,9 point de pour- ajoutée a très fortement diminué (–30,4 %). La ferme- centage, ce qui dépasse largement la moyenne habi- ture temporaire d’établissements en raison de la deu- tuelle. xième vague de coronavirus a entraîné une baisse de l’ac- tivité économique dans le secteur de la restauration. En Le secteur des services a apporté, quant à lui, une contri- conséquence, l’instrument du chômage partiel a de nou- bution négative de –1,4 point de pourcentage. Hormis la veau été activement utilisé : environ 25 % du volume de branche des services financiers et assurances (+2,6 %), travail a été perdu au cours du 4e trimestre et ce chiffre qui a bénéficié de fortes exportations de services et a dépassé 60 % au cours du 1er trimestre. Quant à l’hô- d’une activité positive en matière de taux d’intérêt, ainsi tellerie, elle est restée stable à un faible niveau. Globale- que l’administration publique (+0,7 %), pratiquement ment, la valeur ajoutée dans l’hôtellerie-restauration au tous les secteurs ont enregistré des baisses. 2 Tendances conjoncturelles SECO │Été 2021
SITUATION DE L’ÉCONOMIE SUISSE 1er trimestre a été inférieure de près de 60 % au niveau graphique 5 : Commerce de détail d’avant la crise (graphique 4). chiffres d’affaires : valeurs réelles corrigées des effets calen- daires, variation sur un an en %, situation des affaires : soldes désaisonnalisés La branche des transports et communications a enregis- 40 40 tré une légère baisse de la valeur ajoutée (–0,9 %). Le nombre de passagers dans les aéroports demeure à un 30 30 niveau historiquement bas et les transports publics na- 20 20 tionaux ont connu un nouveau déclin de la mobilité, par- 10 10 tiellement imputable à l’obligation de travailler à domi- 0 0 cile. Le trafic de marchandises, en revanche, s’est nette- -10 -10 ment redressé : à la faveur d’un développement indus- triel dynamique, le nombre de marchandises transpor- -20 -20 tées tant par le rail que par voie aérienne s’est rapproché -30 -30 du niveau d’avant la crise. Du fait de l’augmentation du 2017 2018 2019 2020 2021 commerce en ligne, les services postaux et de message- chiffres d'affaires situation des affaires (échelle de droite) rie ont même pu augmenter leurs ventes. Le secteur des sources : OFS, KOF technologies de l’information a également connu une évolution positive. Le secteur Arts, spectacles, activités récréatives a été for- tement entravé au 1er trimestre (–5,1 %) par les mesures La valeur ajoutée a diminué dans les activités de services de confinement mises en place, notamment l’interdic- administratifs et de soutien (–3,6 %), partiellement affec- tion de manifestations et la fermeture d’installations de tées par des fermetures d’entreprises, ainsi que dans les loisirs et de sports, qui lui ont fait subir de fortes pertes. services aux entreprises (–0,9 %) et dans la rubrique Le report des grands événements sportifs internationaux Santé humaine et action sociale (–3,0 %). Dans les hôpi- à 2021 (championnat d’Europe de football et Jeux olym- taux, les traitements ne présentant pas un caractère piques d’été) a eu toutefois un impact positif sur la valeur d’urgence ont été temporairement reportés. Les services ajoutée du secteur. Sans cet effet de soutien, le déclin sociaux ont en revanche contribué à une stabilisation. aurait été beaucoup plus important. Corrigé des événe- Globalement, la valeur ajoutée est inférieure de 3 % au ments sportifs, le PIB a donc diminué un peu plus forte- niveau d’avant la crise. ment (graphique 6). Malgré la fermeture pendant six semaines des magasins graphique 6 : PIB et grands événements sportifs de biens de consommation non quotidiens, le commerce internationaux de détail a connu un 1er trimestre remarquablement clé- valeurs réelles désaisonnalisées, variation en % par rapport au ment (–1,4 %). Les ventes de vêtements, à un faible ni- trimestre précédent veau, ont fortement régressé, et les chiffres d’affaires 8 des autres groupes de produits non alimentaires ont éga- 6 lement légèrement baissé. En revanche, les ventes dans 4 le secteur alimentaire ont connu une forte augmentation 2 en raison de la fermeture des restaurants. En outre, une 0 partie des pertes subies en janvier et février a déjà été -2 compensée suite à la réouverture de tous les magasins -4 stationnaires au début du mois de mars. Cette évolution -6 a également été favorisée par la réduction des voyages à -8 l’étranger. L’évaluation de la situation économique est 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 ainsi positive (graphique 5). La valeur ajoutée dans les PIB PIB corrigé des effets des manifestions sportives autres activités commerciales – commerce de gros et de source : SECO véhicules à moteur – a fortement régressé au 1er tri- mestre (–4,8 %). Le commerce de transit y a notamment contribué. Tendances conjoncturelles SECO │Été 2021 3
PRODUIT INTÉRIEUR BRUT Dépenses bilisation, notamment l’indemnisation du chômage par- Consommation tiel, ont limité l’impact de la crise sur les revenus des mé- Conséquence de la deuxième vague de coronavirus, le nages. durcissement des mesures de confinement a ralenti la consommation privée au 1er trimestre (–3,3 %, gra- Ceci pourrait favoriser des effets de rattrapage dans le phique 7) 2. Suite aux fermetures temporaires dans le courant de l’année. Les derniers résultats de l’enquête secteur, la restauration a vu ses recettes s’effondrer ; les sur le climat de consommation témoignent également ventes de mets à l’emporter et les services de livraison d’un regain de confiance : l’indice a retrouvé son niveau n’ont compensé que dans une modeste mesure les d’avant la crise. Les attentes des consommateurs concer- pertes dues à l’interruption de l’activité stationnaire. La nant la tendance économique générale se sont, par réduction de divers services, comme la fermeture tem- exemple, nettement améliorées. En outre, la propension poraire d’installations sportives et de loisirs, a eu égale- à effectuer des achats plus importants a augmenté par ment un impact dans le domaine des loisirs et des activi- rapport aux trimestres précédents (graphique 9). tés culturelles. Les ménages ont également dépensé moins en vêtements et en chaussures. La fermeture tem- graphique 8 : Rémunération des salariés poraire des commerces dont l’assortiment ne répond pas valeurs désaisonnalisées, en milliards de francs à des besoins quotidiens, d’une part, et le travail à domi- 108 cile, d’autre part, peuvent y avoir contribué. En revanche, 106 d’autres catégories de biens ont à nouveau fait l’objet d’une forte demande, notamment les équipements élec- 104 troniques et de communication, ainsi que les produits ali- 102 mentaires et les boissons, ce qui a profité aux secteurs correspondants du commerce de détail. 100 98 graphique 7 : Consommation privée 96 valeurs réelles désaisonnalisées, niveau en milliards de francs 2017 2018 2019 2020 2021 12 98 9 95 rémunération des salariés 6 92 rémunération des salariés + indemnité RHT 3 89 source : SECO 0 86 graphique 9 : Climat de consommation -3 83 valeurs désaisonnalisées, moyenne à partir de 1972 = 0 -6 80 20 -9 77 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 10 variation en % par rapport au trimestre précédent 0 niveau (échelle de droite) -10 source : SECO -20 Dans le même temps, la rémunération des salariés -30 (+1,0 % ; graphique 8) a augmenté après une baisse au -40 trimestre précédent. La croissance a été soutenue par -50 l’évolution globalement stable du marché du travail et de 2017 2018 2019 2020 2021 la croissance de certains secteurs. Compte tenu de la climat de consommation grandes acquisitions baisse marquée des dépenses de consommation, il est situation économique à venir (échelle de droite) donc probable qu’au moins une partie des ménages a source : SECO constitué une épargne supplémentaire. Le taux d’épargne des ménages privés devrait déjà avoir consi- Après la hausse historique du 4e trimestre 2020, les dé- dérablement augmenté en 2020 : les dépenses de con- penses de consommation des administrations publiques sommation ont diminué beaucoup plus fortement que la ont à nouveau sensiblement augmenté au 1er trimestre rémunération des salariés ; en outre, les mesures de sta- (+1,2 % après +3,0 % au trimestre précédent ; gra- phique 10). La Confédération a notamment engagé de nouvelles dépenses extraordinaires pour faire face à la 2 Y c. la consommation des organisations privées sans but lucratif. 4 Tendances conjoncturelles SECO │Été 2021
SITUATION DE L’ÉCONOMIE SUISSE propagation du coronavirus, d’une part pour les tests (ex- qui ressort également de l’évolution des indicateurs cor- tension de la stratégie de tests), d’autre part pour l’achat respondants, tel l’indice UBS des bulles immobilières 3. de vaccins. Étant donné que les stratégies de vaccination et de dépistage seront mises en œuvre principalement Poursuivant leur redressement jusqu’à récemment (gra- au cours du 2e trimestre en cours, il faut s’attendre à une phique 12), les indicateurs de confiance dans le secteur nouvelle augmentation notable de la consommation pu- de la construction montrent que l’activité de construc- blique. tion prévue et le carnet de commandes se rapprochent déjà des niveaux d’avant la crise. graphique 10 : Consommation de l’État valeurs réelles désaisonnalisées, niveau en milliards de francs graphique 12 : Construction, indicateurs de confiance 3.5 22.0 soldes désaisonnalisés, demande et activité de construction : 3.0 21.5 attentes pour les 3 prochains mois 2.5 21.0 20 2.0 20.5 10 1.5 20.0 0 1.0 19.5 -10 0.5 19.0 -20 0.0 18.5 -30 -0.5 18.0 -40 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 -50 variation en % par rapport au trimestre précédent -60 niveau (échelle de droite) -70 source : SECO -80 2017 2018 2019 2020 2021 Investissements demande activité de construction volume des commandes Au 1er trimestre, les investissements dans le secteur de la source : KOF construction (+0,1 %) se sont stabilisés légèrement en dessous du niveau d’avant la crise (graphique 11). L’investissement en biens d’équipement a régressé de 0,4 % au 1er trimestre (graphique 13). Les investisse- graphique 11 : Investissements dans la construction ments en machines, en équipements informatiques et en valeurs réelles désaisonnalisées, niveau en milliards de francs recherche et développement ont certes progressé, mais 6 17.5 les investissements – très volatils – dans les véhicules ont 4 17.0 diminué, ce qui se reflète également dans la légère baisse 2 16.5 des nouvelles immatriculations de voitures et de camions après la forte reprise du second semestre de 2020. 0 16.0 -2 15.5 graphique 13 : Investissements en biens d’équipement -4 15.0 valeurs réelles désaisonnalisées, niveau en milliards de francs 10 32 -6 14.5 8 31 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 6 30 variation en % par rapport au trimestre précédent 4 29 niveau (échelle de droite) 2 28 0 27 source : SECO -2 26 -4 25 Cette stabilité cache une hétérogénéité très importante : -6 24 -8 23 tandis que le génie civil a subi un net recul, la construc- -10 22 tion résidentielle a connu une forte croissance. Les prix 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 de l’immobilier sont le reflet de cette évolution : alors variation en % par rapport au trimestre précédent qu’au premier trimestre 2021 les loyers résidentiels ont niveau (échelle de droite) poursuivi la tendance à la baisse observée en 2015, les source : SECO prix des logements occupés par leur propriétaire ont à nouveau fortement augmenté, du fait, notamment, de L’amélioration de la situation épidémiologique contribue conditions de financement toujours très favorables. Par à atténuer les incertitudes qui freinent les investisse- conséquent, des risques subsistent dans ce contexte, ce 3 https://www.ubs.com/global/en/wealth-management/chief-investment-office/life-goals/real-estate/ubs-swiss-real-estate-bubble-index.html Tendances conjoncturelles SECO │Été 2021 5
PRODUIT INTÉRIEUR BRUT ments. Conjugué au développement économique favo- La croissance des exportations au 1er trimestre a été lar- rable de nombreux pays, ce mieux se reflète dans les in- gement répartie entre les partenaires commerciaux (gra- dicateurs relatifs aux investissements en biens d’équipe- phique 16). L’impulsion la plus forte est venue des deux ment, qui témoignent actuellement d’une nette amélio- principales régions de débouché, la zone euro et les ration des conditions d’investissement (graphique 14). États-Unis, où les exportations sont à nouveau proches Les producteurs de biens d’équipement prévoient que des niveaux d’avant la crise. Bien que la croissance ait été les entrées de commandes seront de nouveau en forte généralisée, ce sont, comme au cours des trimestres pré- hausse au 1er trimestre, avoisinant ainsi les sommets at- cédents, les plus grandes catégories d’exportation qui teints au début 2018. Les entreprises affichent dès lors ont le plus contribué à la croissance : les exportations de une grande propension à investir davantage dans un produits pharmaceutiques vers les États-Unis ont aug- proche avenir. Un autre facteur positif est que l’utilisa- menté, la croissance des exportations vers la zone euro a tion des capacités dans l’industrie a dépassé pour la pre- été largement tirée par les branches des machines et des mière fois le niveau d’avant la crise. Par ailleurs, les diffi- métaux, et les exportations de montres vers la Chine ont cultés de financement du 2e trimestre sont retombées à enregistré une forte augmentation. leur plus bas niveau depuis plusieurs années. graphique 15 : Commerce extérieur de marchandises graphique 14 : indicateurs, industrie valeurs réelles désaisonnalisées, moyenne 2012 = 100 valeurs désaisonnalisées 140 32 87 130 120 24 85 110 16 83 100 8 81 90 80 0 79 70 -8 77 60 -16 75 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 exportations totales importations totales sans chimie-pharma sans chimie-pharma entrées de commandes attendues, biens d'invest., solde part des entreprises ayant des difficultés de financement, en % source : SECO utilisation des capacités de production, en % (échelle de droite) source : KOF graphique 16 : Exportations de marchandises, divers partenaires commerciaux valeurs nominales désaisonnalisées, moyenne 2012 = 100, Commerce extérieur entre parenthèses : quote-part respective en 2020 Au 1er trimestre 2021, le commerce extérieur a exercé 240 dans l’ensemble une influence légèrement négative sur 220 la croissance du PIB (v. également p. 2 s.). Tandis que le 200 commerce des biens donnait une impulsion positive à la 180 croissance, le commerce des services a contribué négati- 160 vement à ce résultat. 140 120 100 Pour le troisième trimestre consécutif, les exportations 80 de marchandises ont progressé à un rythme nettement 60 supérieur à la moyenne (+4,9 %), dépassant ainsi large- 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 ment le niveau d’avant la crise (graphique 15) 4. Cette zone euro (43%) États-Unis (18%) Chine (7%) évolution s’inscrit dans le cadre du développement du Royaume-Uni (3%) autres (29%) commerce international et de la production industrielle source : SECO mondiale, dont le dynamisme soutient depuis plusieurs mois la demande de biens d’exportation suisses. En avril, les exportations de marchandises ont atteint dans la plupart des catégories leur niveau d’avant la crise (graphique 17). La reprise a notamment profité aux caté- gories des produits chimiques et pharmaceutiques et des 4 Ci-après, sauf indication contraire, sont commentées les exportations et importations de marchandises à l’exclusion des objets de valeur et du commerce de transit. En raison de différences dans les définitions et le mode de déflation, les chiffres présentés ici ne correspondent pas à ceux de l’Administration fédérale des douanes. Dans les graphiques sont utilisées les formes abrégées suivantes : chimie, pharma : produits de l’industrie chimique et pharmaceu- tique ; machines : machines, appareils et électronique ; précision, horlogerie : instruments de précision, horlogerie et bijouterie. 6 Tendances conjoncturelles SECO │Été 2021
SITUATION DE L’ÉCONOMIE SUISSE métaux, qui ont dépassé de plus de 10 % leur niveau graphique 18 : Importations de marchandises, d’avant la crise. En revanche, les exportations de ma- diverses rubriques chines et d’instruments de précision, de montres et d’ar- valeurs réelles désaisonnalisées, moyenne 2018 = 100, ticles de bijouterie sont restées juste en dessous du ni- entre parenthèses : quote-part respective en 2020 veau d’avant la crise. Dans l’ensemble, la pandémie n’a 140 guère laissé de traces dans le commerce suisse de mar- 120 chandises au cours du semestre d’hiver, malgré une forte 100 augmentation du nombre des cas d’infection en de nom- 80 breux endroits. 60 40 Les importations de marchandises (+1,7 %) ont progressé 20 au 1er trimestre à un rythme supérieur à la moyenne et 2018 2019 2020 2021 n’ont été que d’environ 3 % inférieures à leur niveau chimie, pharma (28%) machines (16%) d’avant la crise (graphique 15). Les importations, qui sont véhicules (9%) précision, horlogerie (8%) en grande partie des intrants servant à l’industrie expor- autres (39%) tatrice, ont enregistré des taux de croissance nettement source : SECO supérieurs à la moyenne, en phase avec la hausse des ex- portations (graphique 18). C’est notamment le cas des Les exportations de services ont de nouveau régressé au importations de produits chimiques et pharmaceutiques, 1er trimestre 2021 (−5,2 % ; graphique 19). Par rapport de machines et de métaux. Certaines catégories d’impor- aux données de mars 2021, la situation globale du com- tations axées sur le marché intérieur, notamment celles merce des services est toutefois plus encourageante, des véhicules ou des textiles, de l’habillement et des avec une correction à la hausse au 4e trimestre 2020 chaussures, ont en revanche enregistré une forte baisse suite à une révision importante du compte courant. Par- lors de la deuxième phase de confinement. Le fait qu’au tant de ce niveau plus élevé, le 1er trimestre a connu en premier trimestre la rubrique des instruments de préci- particulier une baisse des exportations de licences et de sion, des montres et des bijoux ait encore été inférieure brevets. Le tourisme et les services de transport de pas- d’environ 40 % à son niveau d’avant la crise ne doit pas sagers ont été une fois de plus sévèrement affectés par être interprété de manière conjoncturelle ; cela est prin- le renforcement des mesures de confinement en Suisse cipalement dû aux importations de bijoux et d’articles et à l’étranger. En outre, ce sont surtout les touristes des ménagers en métaux précieux en provenance des États pays voisins qui visitent la Suisse, tandis que les visiteurs du Golfe, qui restent à des niveaux faibles. d’outre-mer sont pratiquement absents. Dans l’en- semble, le nombre des nuitées de clients étrangers au graphique 17 : Exportations de marchandises, premier trimestre a également été inférieur d’environ diverses rubriques 80 % au niveau d’avant la crise (graphique 20). En re- valeurs réelles désaisonnalisées, moyenne 2018 = 100, vanche, les exportations de services financiers ont évolué entre parenthèses : quote-part respective en 2020 de manière positive au 1er trimestre. 140 120 graphique 19 : Commerce extérieur de services 100 valeurs réelles désaisonnalisées, en milliards de francs 80 36 60 34 40 32 20 30 2018 2019 2020 2021 28 chimie, pharma (54%) précision, horlogerie (16%) 26 machines (13%) métaux (5%) 24 autres (11%) 22 source : SECO 20 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 exportations importations source : SECO Tendances conjoncturelles SECO │Été 2021 7
PRODUIT INTÉRIEUR BRUT graphique 20 : Nuitées selon la provenance des touristes Les importations de services ont également connu au valeurs désaisonnalisées, moyenne 2019 = 100 1er trimestre une évolution modérée (–3,2 %) soutenue 120 par les services financiers, les licences et les brevets, ainsi que par la recherche-développement. Quant au tourisme 100 et au transport de passagers, ils continuent de pâtir gra- 80 vement de la pandémie de coronavirus et des mesures de confinement. L’absence d’événements majeurs se 60 traduit aussi par la faiblesse persistante des importations 40 de services culturels et de loisirs. 20 0 2019 2020 2021 total étranger Allemagne France États-Unis source : OFS (désaisonnalisation : SECO) 8 Tendances conjoncturelles SECO │Été 2021
SITUATION DE L’ÉCONOMIE SUISSE tableau 1 : Produit intérieur brut selon l’approche par la production valeurs réelles désaisonnalisées, variation en % par rapport au trimestre précédent 2020:2 2020:3 2020:4 2021:1 Industrie manufacturière -10.7 9.0 2.7 4.9 Construction -7.2 7.3 -0.3 -0.5 Commerce -2.8 8.2 -0.1 -4.8 Hébergement, restauration -57.7 116.9 -20.3 -30.4 Finance, assurances -1.2 -0.1 0.7 1.6 Services aux entreprises -6.9 6.1 0.3 -0.9 Administration publique 0.1 0.2 0.4 0.7 Santé, social -4.0 9.1 -2.2 -3.0 Arts, spectacles, activités récréatives -38.4 65.9 -9.2 -5.1 Autres -9.5 8.1 -0.1 -0.9 Produit intérieur brut -6.8 7.2 0.1 -0.5 Produit intérieur brut corrigé des événements sportifs -6.8 7.2 0.1 -0.6 source : SECO graphique 21 : Contribution des secteurs à la croissance du PIB valeurs réelles désaisonnalisées, variation en points de pourcentage par rapport au trimestre précédent 8 6 4 2 0 -2 -4 -6 -8 2017 2018 2019 2020 2021 industrie manufacturière commerce finance, assurances admin. publique, santé, social services aux entreprises arts, spectacles, activités récréatives autres PIB (variation en %) source : SECO Industrie manufacturière : Noga 10 à 33 ; Construction : Noga 41 à 43 ; Commerce : Commerce, Réparation d’automobiles et de motocycles, Noga 45 à 47 ; Hébergement, restauration : Noga 55 à 56 ; Finance, assurances : Activités financières et d’assurance, Noga 64 à 66 ; Services aux entreprises : Activités immobilières, Activités spécialisées, scientifiques et techniques, Activités de services administratifs et de soutien, Noga 68 à 82 ; Administration publique : Administration publique et défense, Sécurité sociale obligatoire, Noga 84 ; Santé, social : Santé humaine, Action sociale, Noga 86 à 88 ; Arts, spectacles, activités récréatives : Arts, spectacles et activités récréatives, Autres activités de service, Noga 90 à 93. Tendances conjoncturelles SECO │Été 2021 9
PRODUIT INTÉRIEUR BRUT tableau 2 : Produit intérieur brut selon l’approche par la dépense valeurs réelles désaisonnalisées, variation en % par rapport au trimestre précédent 2020:2 2020:3 2020:4 2021:1 Consommation des ménages -8.3 11.2 -1.4 -3.3 Consommation des administrations publiques 1.1 0.2 3.0 1.2 Investissements dans la construction -5.0 5.1 -0.2 0.1 Investissements en biens d’équipement -8.0 9.1 1.0 -0.4 Exportations de biens sans objets de valeur -5.9 6.4 0.7 1.5 Exportations de biens sans obj. val. et commerce de transit -13.6 10.2 3.5 4.9 Exportations de services -15.2 2.0 12.1 -5.2 Importations de biens sans objets de valeur -14.2 11.6 -0.2 1.7 Importations de services -20.9 7.0 7.5 -3.2 Produit intérieur brut -6.8 7.2 0.1 -0.5 source : SECO tableau 3 : Contributions à la croissance du PIB valeurs réelles désaisonnalisées, variation en points de pourcentage par rapport au trimestre précédent 2020:2 2020:3 2020:4 2021:1 Demande intérieure finale -5.9 7.6 -0.2 -1.6 Variation des stocks y compris erreur statistique -3.5 0.9 -0.8 1.4 Balance commerciale sans objets de valeur 2.6 -1.2 1.0 -0.2 source : SECO 10 Tendances conjoncturelles SECO │Été 2021
SITUATION DE L’ÉCONOMIE SUISSE graphique 22 : Composantes de la demande intérieure finale contributions à la croissance du PIB en points de pourcentage par rapport au trimestre précédent, valeurs réelles désaisonnalisées 8 6 4 2 0 -2 -4 -6 -8 2017 2018 2019 2020 2021 consommation privée consommation de l'État invest. dans la construction invest. en biens d'équipement demande intérieure finale source : SECO graphique 23 : Composantes de la balance commerciale contributions à la croissance du PIB en points de pourcentage par rapport au trimestre précédent, valeurs réelles désaisonnalisées, exportations et importations de marchandises sans les objets de valeur 8 6 4 2 0 -2 -4 -6 2017 2018 2019 2020 2021 exportations de biens exportations de services importations de biens importations de services balance commerciale source : SECO Tendances conjoncturelles SECO │Été 2021 11
MARCHÉ DU TRAVAIL Marché du travail Fin février, le taux de demandeurs d’emploi 5 et le taux de du chômage (en points de pourcentage). Un cas particu- chômage avaient atteint un dernier pic, respectivement lier est celui de l’hôtellerie-restauration, qui a dû faire de 5,4 % et 3,4 % (graphique 24). À la fin du mois d’avril face à une augmentation proportionnellement beaucoup 2021, ils étaient légèrement retombés (à 5,3 % et 3,2 %). plus forte que tous les autres secteurs. En février 2021, le taux de chômage dans l’hôtellerie-restauration, cor- graphique 24 : Taux de demandeurs d’emploi et taux de rigé des variations saisonnières, était de 9,8 %, soit plus chômage 6 du double des 4,8 % enregistrés en février 2020. À la fin valeurs désaisonnalisées, en % de la population active du mois d’avril, il avait légèrement diminué, mais attei- 6.0 gnait encore le niveau important de 9,5 %. 5.5 5.0 graphique 26 : Taux de chômage, divers secteurs valeurs désaisonnalisées, en % de la population active 4.5 11 4.0 9 3.5 3.0 7 2.5 5 2.0 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 3 taux de demandeurs d'emploi taux de chômage 1 2017 2018 2019 2020 2021 source : SECO ind. manufact (Noga 10-33) héb., restauration (Noga 55-56) construction (Noga 41-43) commerce (Noga 45-47) graphique 25 : Taux de chômage, divers secteurs valeurs désaisonnalisées, en % de la population active, entre santé, sociale (Noga 86-89) parenthèses : codes Noga des secteurs économiques source : SECO 10 8 Les secteurs qui ont été les premiers touchés par les 4.7 6 2.4 restrictions visant à endiguer le Covid-19 entre mars et 2.0 1.6 mai 2020 (par exemple, l’hôtellerie-restauration et la 4 1.4 1.3 1.3 1.2 1.2 1.2 4.9 4.8 construction) ont vu leur taux de chômage augmenter 2 3.9 3.6 3.4 3.1 2.9 2.7 2.6 2.6 particulièrement rapidement et fortement 0 (graphique 26). Suite à l’assouplissement des mesures, ils services admin. construction commerce (45-47) ind. automobile arts, spect. et act. horlogerie (2652) électro, optique métallurgie (24-25) transports (49-53) héb., restauration récré. (90-93) ont toutefois enregistré un recul relativement plus (41-43) (77-82) (29-30) (26-27) prononcé, ceci à partir de la fin mai. En revanche, lors de (56-56) la deuxième vague de coronavirus, à l’automne 2020, l’hôtellerie-restauration a, une fois encore, été la augmentation jusqu'à fin avril 2021 en pts de pourcentage branche la plus affectée par le nouveau durcissement des état fin février 2020 en % mesures, bien que le chômage y soit à nouveau en baisse source : SECO depuis mars 2021. L’impact de la crise du coronavirus sur le marché du tra- La hausse du taux de chômage dans le secteur industriel, vail varie selon les secteurs depuis mars 2020 (gra- à partir de février 2020, a été plus faible que dans la phique 25). En tendance, on peut dire que les secteurs construction et l’hôtellerie-restauration, et elle n’a pas dans lesquels le taux de chômage était déjà plus élevé en davantage dépassé celle du commerce. Le secteur février 2020 ont subi une augmentation plus importante industriel a été principalement affecté par la baisse de la demande étrangère plutôt que par les mesures liées au coronavirus au niveau national. En 2021, la forte reprise 5 Les demandeurs d’emploi comprennent les chômeurs inscrits auprès d’un office régional de placement (ORP) et les demandeurs d’emploi non chômeurs. Ces derniers comprennent les personnes qui occupent toujours un emploi aux termes d’un contrat ayant fait l’objet d’un préavis de résiliation, qui dispo- sent d’un revenu intermédiaire, qui participent à une mesure active du marché du travail (p. ex. un programme d’emploi temporaire ou une formation complémentaire) ou qui, en raison par exemple d’une maladie, ne sont pas immédiatement disponibles. 6 Pour l’analyse conjoncturelle, on utilise ici le taux de chômage désaisonnalisé et non corrigé des variations aléatoires. 12 Tendances conjoncturelles SECO │Été 2021
SITUATION DE L’ÉCONOMIE SUISSE dans l’industrie s’est également fait sentir jusqu’à chômage partiel en équivalents plein temps, on peut es- présent sur le marché du travail, avec une légère baisse timer la perte de travail à environ 200 000 emplois en du taux de chômage. janvier et février 2021. Cela correspondrait à environ 5 % de l’emploi en équivalents plein temps. Le fait que les taux de chômage et de demandeurs d’em- ploi n’aient pas augmenté beaucoup plus fortement alors graphique 28 : Emploi en équivalents plein temps que la valeur ajoutée a massivement diminué au cours valeurs désaisonnalisées des 14 derniers mois tient largement au recours intensif 1.0 4.5 au chômage partiel. Partant d’un niveau bas en février 0.8 4.4 2020 avec environ 5 000 travailleurs au chômage partiel, 0.6 4.3 0.4 4.2 ce chiffre a grimpé à 0,98 million en mars 2020 et à un 0.2 4.1 sommet historique d’environ 1,35 million en avril (gra- 0.0 4.0 phique 27). À titre de comparaison, pendant la crise fi- -0.2 3.9 nancière, le chômage partiel avait atteint une valeur -0.4 3.8 maximale de 0,09 million en mai 2009. -0.6 3.7 -0.8 3.6 -1.0 3.5 Dans le contexte de l’assouplissement des mesures de 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 politique de santé, le nombre de personnes au chômage partiel a sensiblement diminué, atteignant le palier des variation en % par rapport au trimestre précédent 250 000 employés au cours des mois de mai à octobre emploi en équivalents plein temps, en mio (éch. de droite) 2020. Au cours de la deuxième vague de la pandémie et source : OFS (désaisonnalisation : SECO) du fait des nouvelles mesures de lutte contre sa propa- gation, le nombre de personnes au chômage partiel a de Au 1er trimestre 2021, l’emploi a considérablement nouveau sensiblement augmenté jusqu’à un effectif de diminué dans les secteurs secondaire et tertiaire l’ordre de 450 000 personnes à fin janvier 2021. Fin fé- (graphique 29). La diminution de l’emploi dans le secteur vrier, il avait de nouveau légèrement diminué (413 000). secondaire a été plus forte (−0,6 %) que dans le secteur Ce chiffre est susceptible d’être revu à la hausse en rai- tertiaire (−0,4 %). Dans le secteur secondaire, cette son des décomptes en cours et sera probablement légè- baisse est notamment due au recul de l’emploi dans rement supérieur à celui de janvier. Le nombre des préa- l’industrie MEM et dans le secteur du traitement de vis de réduction de l’horaire de travail laisse encore en- données et des montres. Dans le secteur tertiaire, ce trevoir un recours relativement intense au chômage par- sont en particulier la branche de la navigation maritime tiel en mars et avril 2021, mais il devrait être un peu plus et aérienne, ainsi que celles de l’hôtellerie-restauration faible qu’en février 2021. et des arts, spectacles et activités récréatives qui ont connu des évolutions très négatives. graphique 27 : Chômage partiel comptabilisé en 2020 nombre d’employés en milliers graphique 29 : Équivalents plein temps, secteurs 1'600 secondaire et tertiaire 1'400 variation en % par rapport au trimestre précédent : valeurs désaisonnalisées 1'200 1.5 1'000 800 1.0 600 0.5 400 200 0.0 0 -0.5 20 21 autres héb., restauration (Noga 55-56) -1.0 commerce (Noga 45-47) ind. manufact (Noga 10-33) -1.5 source : SECO 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Au 1er trimestre 2021, l’emploi en équivalents plein secteur secondaire secteur tertiarie temps a diminué de 0,5 % par rapport au trimestre pré- source : OFS (désaisonnalisation : SECO) cédent (graphique 28). En convertissant le nombre d’heures prises en charge par le biais des indemnités de Tendances conjoncturelles SECO │Été 2021 13
PRIX Dans l’ensemble, les principaux indicateurs du marché du graphique 30 : Perspectives d’emploi travail laissent entrevoir une reprise imminente de l’em- PMI : moyenne trimestrielle, autres indices : standardisés ploi (graphique 30). Au 1er trimestre 2021, les prévisions 80 3 d’évolution de l’emploi de la STATEM ont dépassé leur 70 2 moyenne à long terme pour la première fois depuis le 60 1 début de la crise. L’indicateur de l’emploi du KOF du 50 0 2e trimestre 2021 se rapproche également de sa moyenne à long terme. Le sous-indice désaisonnalisé de 40 -1 l’emploi relatif à l’indice des directeurs d’achat pour 30 -2 l’industrie (PMI) a largement dépassé le seuil de 20 -3 croissance en avril (54,5 points), de même que l’indice du 10 -4 marché de l’emploi Adecco a enregistré une légère 2017 2018 2019 2020 2021 hausse. PMI emploi (éch. de gauche) Adecco indice des emplois Statem prévision de l'emploi KOF indicateur de l'emploi sources : CS/Procure, Adecco, OFS, KOF Prix La hausse des prix à la consommation a sensiblement graphique 31 : Indice des prix à la consommation (IPC) augmenté au cours des trois derniers mois et a été posi- variation sur un an en %, inflation sous-jacente : sans les tive en avril pour la première fois depuis le début de la produits frais et saisonniers, l’énergie ni les carburants pandémie (+0,3 %, après –0,5 % en janvier ; gra- 1.5 phique 31). À relever en particulier les prix des produits 1.0 pétroliers, qui apportent une contribution positive à l’in- 0.5 flation pour la première fois depuis deux ans (gra- phique 32). Sur le marché mondial, le prix du pétrole a 0.0 retrouvé ses niveaux d’avant la crise en raison de la re- -0.5 prise de la demande. En revanche, l’inflation sous-ja- cente, qui exclut non seulement l’énergie mais aussi les -1.0 prix des produits frais et des carburants, n’a pas encore -1.5 montré de tendance claire à la hausse. En fait, elle est 2017 2018 2019 2020 2021 restée légèrement négative au cours des derniers mois ; inflation inflation sous-jacente en avril, elle a atteint 0 %. source : OFS Après avoir été encore négative dans la plupart des groupes de marchandises en janvier, l’inflation franchis- graphique 32 : Contributions à l’inflation variation sur un an en points de pourcentage sait en avril des seuils de plus en plus positifs. Avec l’aug- mentation massive des prix de l’énergie en évolution an- 1.5 nuelle, l’inflation est revenue en terrain clairement posi- 1.0 tif en avril et a apporté une contribution notable à l’infla- 0.5 tion, ceci en particulier dans les rubriques « logement et énergie » et « trafic », mais également dans les rubriques 0.0 « habillement » et « articles ménagers » (en particulier -0.5 l’ameublement), ainsi que dans les restaurants et les hô- tels. En revanche, les prix des denrées alimentaires indi- -1.0 quent une baisse en évolution annuelle. -1.5 2017 2018 2019 2020 2021 produits pétroliers prod. importés sans pétrole produits domestiques IPC (variation en %) source : OFS 14 Tendances conjoncturelles SECO │Été 2021
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