Toubacouta Agribusiness " Toubagri " - Agri-Startup-Summit

 
CONTINUER À LIRE
Toubacouta Agribusiness « Toubagri »

                                             Contexte et justification

Le Sénégal est un pays sahélien situé à l’extrême Ouest du continent Africain, en bordure de l’océan
atlantique. Dakar, la capitale fut également avant les indépendances, la capitale de l’Afrique Occidental
Française (AOF). Cette position géographique confère au pays une ouverture sur deux grands marchés
régionaux (l’UEMOA et la CEDEAO) de 120 millions et 350 millions d’habitants respectivement. La
réputation d’état stable et démocratique lui vaut la confiance des investisseurs et des bailleurs de
fonds internationaux. Dans ce cadre, le pays abrite les sièges de plusieurs institutions internationales
voir des multinationales. Avec une population d’au moins 15,4 millions d’habitants (2016) et un taux
de croissance chiffré à plus de 6 % par an depuis cinq années consécutives, le pays ambitionne avec
son nouveau programme de développement : le plan Sénégal Emergent, d’atteindre l’émergence à
l’horizon 2035. La mise en service des gisements de pétrole et de gaz offshore, programmé en 2022,
ouvre par ailleurs d’importantes perspectives d’accélération de la croissance.

C’est dans ce contexte que s’inscrit notre projet qui est en adéquation avec le plan Sénégal émergent
notamment l’axe relatif à la transformation structurelle de l’économie. Il est également en phase avec
les politiques de relance de l’agriculture Sénégalaise particulièrement la filière de l’horticulture et sa
chaine de valeur.

Le projet sera implanté dans la commune de Toubacouta, située dans la région de Fatick à 80 km de
Kaolack. Toubacouta fait partie du département de Foundiougne, et est frontalière au Sud avec la
Gambie et à l’Ouest avec l’océan atlantique. La commune compte 37 272 habitants (ANSD 2015)
repartis sur une superficie de 172 km2. Toubacouta regorge d’énormes potentialités agroforestières,
halieutiques et touristiques. De même la fertilité des terres et la bonne qualité de la nappe phréatique
rendent propice le développement des cultures maraîchères.

    1. Idée de projet

Toubacouta agribusiness (Toubagri) est un projet de valorisation des potentialités horticoles de la
commune de Toubacouta au Sud-Ouest du Sénégal, par la création d’un périmètre maraîcher moderne
de deux hectares à même d’offrir aux populations des légumes frais de bonne qualité.

En effet, le milieu physique de la commune de Toubacouta offre un climat propice au développement
des cultures maraîchères (H. Declercq, 1982). Les sols sont fertiles et le niveau de la nappe
phréatique est moins profond (altitude inférieure à 10 mètres). Toutefois, ce potentiel horticole n’est
pas suffisamment valorisé. Si la surface des cultures maraîchères était de 18.5 hectares en 1980/1981,
de nos jours, elle représente 18 hectares - tandis que la demande augmente proportionnément à la
densité de la population (216,6 habitants au km2 en 2015). En outre, le manque d’infrastructures de
maîtrise d’eau et la pauvreté poussent les populations à se tourner vers l’agriculture pluviale au
détriment du maraîchage très gourmand en eau.

Le but du projet est de contribuer à la mise en valeur des potentialités horticoles de la localité et à
accroître l’offre de produits maraîchers pour les populations de Toubacouta et environ. Le projet
contribuera également à la création d’emplois pour les jeunes (dont la classe 16-35 ans représente 72
% de la population) qui sont en proie au chômage, à la migration et au sous-emploi.
2. Impact du projet
    - Produit /service offert

Il s’agit de produire 218 tonnes de légumes pendant l’année sur une superficie de 2 ha. Une rotation
de trois emblavures est prévue par an, soit 6 ha. Les spéculations ciblées sont : l’aubergine, le Gombo,
le piment, la laitue, le concombre et le poivron vert.

Le ciblage des spéculations s’est fait sur la base d’un retour d’expérience de quelques producteurs
maraîchers rencontré lors d’une prospection sur le terrain. Les critères de sélection utilisés sont : la
résistance des plantes contre les attaques, le rendement à l’hectare et les prix de vente. Le tableau ci-
dessous présente des informations pour quelques spéculations ciblées.

Les estimations de rendement à l’hectare sont respectivement de 40 tonnes pour l’aubergine, le
piment et le poivron vert, contre 25 tonnes pour le gombo, 25 tonnes pour le concombre et 20 tonnes
pour la laitue. Sur le marché domestique de Toubacouta et environ, les légumes sont vendues à 500
FCFA le kilogramme (KG) pour le gombo et le piment, 300 FCFA le KG pour la laitue et 250 FCFA le KG
pour l’aubergine, le concombre et le poivron vert. Par rapport à la période de semis, certaines espèces
(gombo, aubergine, piment et concombre) sont cultivables toute l’année, contrairement à la laitue (de
novembre à avril, mais aussi en mai, juin et octobre) et au poivron vert (de septembre à février).

 Produit                        Rendement (t/ha)            Prix Unitaire (F        Période de Semis
                                                                CFA/Kg)
 Gombo                                  25                        500
 Aubergine                              40                        250                 Toute l’année
 Piment                                 40                        500
 Concombre                              25                        250
 Poivron vert                           40                        250             Septembre à février
 Laitue                                 20                        300              Novembre à avril,
                                                                                   mais aussi en mai,
                                                                                    juin et octobre
Source : adopté du Guide pratique du maraîchage au Sénégal, CDH, 1987

    -   Marché cible/ profil des clients

La production sera commercialisée au marché domestique de Toubacouta et environ.

En effet, la commune de Toubacouta bénéficie d’un marché de consommation non négligeable. Elle
dispose d’un marché local permanent au sein du chef-lieu de la collectivité. Ce marché constitue un
potentiel important à cause de l’installation d’une base militaire Française, d’un centre
d’entrainement tactique de l’armée sénégalaise et de nombreux hôtels et campements. La demande
y est forte, mais sa satisfaction est handicapée par l’enclavement et l’éloignement de certaines zones
de production. Il y a aussi un marché hebdomadaire à Touba Nding. Ce dernier offre des débouchés
aux producteurs maraîchers locaux (N. Sarr, UCAD 2011).

En plus, l’attractivité touristique de Toubacouta offre des possibilités d’écoulement des produits
horticoles. Elle peut se mesurer à travers l’éventail des infrastructures d’hébergements disponibles
(hôtels, auberges, campements touristiques, campements de chasse, gîtes etc.) et des possibilités de
pêche dans le « bolons » (bras de mer), la chasse dans une zone très étendue, les excursions et les
découvertes d’animaux (N. Sarr, UCAD 2011). Il y a également des sites culturels comme les sites
mégalithiques de Niodior et Toubacouta (ANSD 2015).
Outre cela, il existe des possibilités de contractualisation avec des traitants titulaires de société
d’export/import. Au début de la campagne, ces commerçants de Rufisque et Dakar donnent des
semences pour les variétés qui sont intéressantes pour l’exportation. Après la récolte, les
commerçants viennent dans les vallées de Toubacouta acheter les produits, melons et haricots verts
qu'ils exportent.

Par ailleurs, la commune de Toubacouta est accessible à travers la route nationale N°5 reliant Kaolack
à la République de Gambie. Ainsi, en cas d’excédent de production, le surplus pourra être écoulé sur
le marché de Kaolack (situé à 80 km) ou éventuellement sur les marchés Gambiens.

    -   Avantages comparatifs

Il est intéressant de distinguer tout d’abord les avantages comparatifs de la zone d’implantation avant
de voir les avantages comparatifs du projet.

Selon une note du Centre pour le Développement de l’Horticulture (1982) concernant une prospection
sur le maraîchage au Sine Saloum (actuelles régions de Kaolack, Fatick et Kaffrine), la moitié Ouest de
la région (Toubacouta, Foundiougne, Gossas, etc.) est apte aux cultures maraîchères. Les terres sont
constituées de dépôts argileux. Ce sont aussi, des endroits avec une altitude inférieure à 10 mètres et
le niveau de la nappe phréatique le moins profond de toute la région. La pluviométrie de la région, en
saison d'hivernage (juin-octobre) y permet de pratiquer le maraîchage d'hivernage.

Pour se positionner sur le marché de Toubacouta et mieux faire face à la concurrence, le projet va
s’appuyer sur trois leviers :

       La maîtrise des besoins en eau

Durant la contre saison, le maraîchage se fait uniquement sous irrigation. Les températures pendant
les mois de mars-avril-mai sont les plus élevées de l’année. L’évapotranspiration (ou demande en eau)
est maximale et le niveau d'eau dans les puits baisse, ce qui provoque une réduction de l’activité
maraîchère dans la région. Pour faire face au problème d’eau, un mini-forage avec système d’exhaure
de type goutte-à-goutte sera mis en place par le projet. Cette infrastructure permettra de produire
durant toute l’année et de profiter des périodes d’inflation sur les prix pour maximiser les profits. De
plus, l’approvisionnement adéquat et régulier du marché en produits horticoles contribuera
vraisemblablement à crédibiliser l’entreprise auprès de sa clientèle et surtout à la différencier des
concurrents immédiats (constitués de quelques exploitations individuelles et de jardins communs
gérés par des groupements féminins).

       L’organisation et la mécanisation du travail

De nos jours, plusieurs entreprises agricoles peinent à se pérenniser et à survivre au-delà des premiers
mois voir les premières années de démarrage. Selon des experts de la coopération Allemand (du
Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana et Niger), la difficulté majeure de ces entreprises réside dans le
manque d’organisation et la mauvaise gestion. D’après ces experts, un bon nombre d’entrepreneurs
sous estiment le délai de retour sur investissement lors de leur planification. Ainsi, lorsque la
rentabilité n’est pas immédiate, ces entrepreneurs sont confrontés à des difficultés de trésorerie.
L’autre difficulté des entreprises agricoles est liée au manque de qualification du personnel.

S’agissant de Toubagri, le travail sera organisé et mécanisé. Le personnel sera constitué d’une main
d’œuvre qualifiée et non qualifiée. Le personnel qualifié aura les connaissances et compétences
requises dans les domaines respectifs tels que l’agronomie, les traitements phytosanitaires, le
marketing et gestion, etc. La main d’œuvre qualifié et non qualifié pourrait être recrutée au niveau
local, où certains maraîchers disposent d’un bon niveau professionnel dans le maraîchage (Kaolack,
Gandiaye, Nioro, Toubacouta, etc.).

En revanche, afin de faire face au problème de déplacements et d’enclavement dans la commune de
Toubacouta, le projet se dotera de ses propres moyens de locomotion (motos, tricycles, etc.)
nécessaires pour rallier les différents marchés et assurer l’écoulement de la production.

       Les partenariats

La plupart des nouveaux projets agricoles souffrent d’un manque d’encadrement et l’absence de
synergie entre les acteurs dans leur secteur d’activité. Pour pérenniser le projet et pallier nos
limites/faiblesses, le partenariat et la coopération avec les acteurs du secteur horticole sera au cœur
de notre stratégie.

Dans cette perspective, nous coopérerons avec les services techniques encadrant le maraîchage à
Toubacouta tels que l’ANCAR, l’INP, la DPV, l’UICN, le CERP et d’autres acteurs comme les volontaires
du corps de la paix. Nous comptons également impulser une dynamique de partenariat et de
collaboration avec les producteurs maraîchers locaux afin de faciliter l’achat des besoins ou
l’écoulement de la production. Des possibilités de contractualisation avec des exportateurs de produits
horticoles seront aussi explorées. Cette approche permettra au projet de bénéficier de crédits à court
terme et d’élargir notre gamme de production.

    -   Stratégie marketing et vente

La stratégie marketing va s’appuyer sur quatre piliers à savoir les produits, les prix, la distribution et la
Promotion.

Afin de différencier nos produits et d’assurer un positionnement sur le marché, un accent particulier
sera mis sur la marque de fabrique et la qualité des produits. A cette fin, un système de tri systématique
sera mis en place avant l’emballage ou l’étiquetage des produits.

Par rapport à la politique de marché, nos prix seront alignés sur la concurrence. Il sera question de
veiller à ce que les prix appliqués assurent une couverture des coûts de production et permettent de
dégager une marge bénéficiaire pour l’entreprise.

Dans la politique de distribution, nous n’exclurons pas d’adopter une stratégie intégrée consistant à
travailler avec toutes les fonctions intervenants dans le maillon de la distribution comme suit :

       En phase de lancement : les indépendants (grossistes et détaillants) ;
       En phase de croissance : les indépendants et hard discounts ;
       En phase de maturité : les grandes surfaces, supermarchés, etc.

La distribution physique sera tout de même privilégiée de sorte à réduire le nombre de transactions,
ce qui se traduit par une réduction des coûts.

Comme technique de promotion, la persuasion sera adoptée et permettra de construire une image
favorable de nos produits. Dans la pratique, la démarche consistera d’une part à partir à la rencontre
des cibles (réseaux de distributeurs, partenaires techniques, autorités, etc.) pour faire connaître
l’entreprise et d’autre part à recourir à des présentoirs pour mettre en valeur les produits (confection
de supports de communication de type casquettes, T-shirt, flyers, etc.). La démarche précédente sera
renforcée à travers une politique de relations publiques externes s’appuyant sur l’organisation de
visites in situ et la publication de communiqués et lettres d’information à la presse locale.
Enfin, le projet appliquera une stratégie RSE consistant dans un premier temps à sponsoriser la
scolarité d’enfants issus de familles démunies et dans un second temps à recruter des autochtones
pour la main d’œuvre non qualifiée (notamment les femmes et les jeunes).

    3. Objectif dans les 9 prochains mois

Durant les 9 prochains mois, nos objectifs se déclinent comme suit :

    i)         lever des fonds afin de compléter le financement du projet,
    ii)        assurer les investissements nécessaires et
    iii)       réaliser au moins la première campagne de culture.

    4. Vision de votre entreprise

Notre vision dans les deux prochaines années est de construire un business financièrement viable à
même de générer des ressources pouvant assurer le développement et l’expansion du projet vers
des cultures à forte valeur ajoutée (comme l’arboriculture et les cultures d’exportation tels que le
potimarron, le melon, la patate douce, les tomates cerises, etc.).

La liste de mile stone :

    Année 1 :

    1 er trimestre (août – oct 2019)

   Obtenir le permis pour l’occupation de l’espace
   Mobiliser le financement complémentaire
   Assurer le recrutement du personnel
   Lancer le projet
   Réaliser les investissements nécessaires (acquisition des équipements et installations)
   Nouer des partenariats avec des fournisseurs, clients et partenaires techniques
   Aménager le terrain et préparer le sol
   Effectuer le semis des premières cultures.

    2nd trimestre (nov 2019 – janv 2020)

          Poursuite de la stratégie marketing
          Récoltes et commercialisation

    3ème trimestre (fév – avr 2020)

              Réaliser la deuxième campagne de cultures
              Poursuite de la stratégie marketing
              Commercialisation

    4ème trimestre (mai – juil 2020)

              Réaliser la troisième campagne de cultures
              Commercialisation
              Auto-évaluation à mi-parcours

    Année 2 :
   Contractualisation avec des exportateurs
   Acquisition de 2 ha supplémentaires de superficies agricoles
   Lancement des cultures commerciales
   Expérimentation de l’agriculture bio
Vous pouvez aussi lire