Études des biomes terrestres - Forêt tropicale humide LBOE2121

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Études des biomes terrestres - Forêt tropicale humide LBOE2121
Études des biomes terrestres
                LBOE2121

   Forêt tropicale humide

          Filipe Dias de Oliveira
           Jonathan Drugmand

  Master en biologie des organismes et écologie
         Année académique 2018-2019
Études des biomes terrestres - Forêt tropicale humide LBOE2121
Introduction générale
Les forêts tropicales humides constituent le biome le plus riche en biodiversité sur Terre. Les surfaces appartenant
à ce biome se trouvent entre le tropique du Cancer (23°27’N) et le tropique du Capricorne (23°27’S). Il est ainsi
caractérisé par un climat chaud (~27°C) constant toute l’année. De plus, les précipitations y sont assez élevées, en
moyenne 2000 mm par année rendant ces forêts constamment humides. La superficie totale des forêts tropicales
humides s’étend sur environ 20 millions km2 et se concentre surtout dans 3 régions : Amérique du Sud, l’Afrique
centrale et l’Asie du Sud-Est (voir figure 1).

          Figure 1. Carte représentant les différents biomes. Nous pouvons observer que les forêts s’étendent
          surtout sur l’Amérique du Sud, l’Afrique centrale et l’Asie du Sud-Est.
          (Source : https://en.wikibooks.org/wiki/HKDSE_Geography/M6/Tropical_Rainforests)

La forêt tropicale humide est composée d’innombrables espèces de plantes, d’animaux, de champignons et
microorganismes et forme ainsi un des biomes les plus complexes mais en même temps un des plus fragiles. Nous
y trouvons cette grande immensité de biodiversité car la forêt vierge telle que l’on la connaît aujourd’hui ou
pouvons encore la connaître dans quelques milieux isolés de la civilisation, est un écosystème qui évolue depuis
60 à 100 millions d’années et qui n’a pas subi les dernières glaciations.
En revanche, aujourd’hui d’immenses perturbations sont en train de détruire ces forêts et la biodiversité y résidant.
Dans le monde, l’état actuel des forêts tropicales est estimé comme étant composé de 24% de forêts intactes, 46%
de fragmentées et 30% dégradées autrement (Lewis, Edwards, & Galbraith, 2015).
L’impact de l’être humain sur les forêts tropicales humides aurait potentiellement commencé il y a de cela 45 000
ans. Depuis cette période, cet impact n’a fait que s’étendre que ce soit en surface ou en intensité (Roberts, Boivin,
& Kaplan, 2018).
Il y aurait 3 tendances qui influenceraient principalement la santé et les fonctions de la forêt tropicale dans un
passé récent (Lewis et al., 2015) :
     - La déforestation principalement pour l’agriculture et les exploitations minières.
     - La dégradation des forêts restantes via la chasse, l’exploitation du bois sélective, les feux, la
         fragmentation et les effets de bord qui en découlent.
     - Régénération de la forêt secondaire.
Ces tendances sont influencées par le domaine socioéconomique, s’effectuent à des niveaux locaux ou sur des
marchés internationaux et se font de manière légale et illégale. Cela rend ainsi leur gestion et régulation difficiles
(Lewis et al., 2015).
Dans ce rapport nous allons d’abord essayer d’analyser les facteurs humains qui perturbent le plus fortement ce
biome. D’un côté, nous allons essayer de distinguer entre les facteurs observables aujourd’hui et ceux
potentiellement nuisibles dans futur proche. De l’autre côté, nous allons aussi essayer examiner quelques impacts
que ces facteurs peuvent avoir sur chaque taxon et à la fin essayer de comprendre s’il existe des liens ou des
renforcements (synergies) entre les différentes perturbations appliquées à ce biome.
Par la suite, nous allons essayer de mettre en lien ces facteurs perturbateurs avec nos comportements quotidiens
ici en Europe et plus précisément en Belgique. Grâce à cette analyse nous allons pouvoir proposer des solutions
concrètes afin de diminuer ces perturbations et les effets désastreux sur la biodiversité dans les forêts tropicales
humides. Ainsi dans nos analyses, nous allons surtout nous concentrer sur les 3 grandes régions de forêts
tropicales, que sont la forêt amazonienne, la forêt du bassin du Congo et la forêt de l’Indonésie-Malaisie.

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Les facteurs d’activité humaine impactant la forêt tropicale humide
La déforestation est le facteur le plus important auquel les forêts tropicales humides sont confrontées. Ainsi, entre
1990 et 2015, 240 millions ha de forêts dans le monde ont été perdus dont la majorité dans les régions tropicales.
La transformation en terres agricoles serait à l’origine de 50% de ces pertes. Ainsi, la déforestation en tant que
perturbateur des forêts peut être considérée plutôt comme une nécessité pour les diverses activités humaines qui
elles à leur tour sont à l’origine de multiples autres facteurs impactant chacun différemment ce biome. Les
dégradations de la forêt sont bien souvent plus difficiles à discerner et à quantifier que la déforestation. Nous
allons ainsi dans la suite du rapport voir en détail quelques-uns d’entre eux :

    1. Perte & fragmentation des habitats
La déforestation est concomitante à la perte et à la fragmentation des habitats (Taubert et al., 2018). Des parcelles
de forêt sont retirées entraînant la formation de plusieurs petites parcelles. C’est pourquoi la fragmentation est
bien souvent inséparable de la destruction des habitats.
Certaines des principales causes de la perte et fragmentation des habitats sont l’agriculture, l’exploitation
forestière, la construction des routes, extraction des carburants minéraux et fossiles, minage et les barrages
hydroélectriques (Malhi, Gardner, Goldsmith, Silman, & Zelazowski, 2014).
La fragmentation a deux principaux impacts sur la santé de la forêt tropicale. Tout d’abord, la connectivité est
réduite, ce qui perturbe la dynamique de métapopulations, entraînant plus de pertes dans les fragments plus petits
(Lewis et al., 2015). Toutefois, bien que la théorie montre bien que les espèces présentes dans des habitats
fragmentés se dirigent vers l’extinction, la persistance de certaines espèces face à ces conditions rendent difficiles
les prédictions précises (Malhi et al., 2014). Ensuite, l’augmentation du nombre de fragments augmente l’effet de
bord. Ces effets de bord peuvent pénétrer très profondément à l’intérieur des forêts et entraîner une plus grande
mortalité des arbres et des changements de composition spécifique de la forêt (Lewis et al., 2015). Les zones en
bordure possèdent des conditions plus difficiles étant plus chaudes et sèches que l’intérieur de la forêt. Ces effets
peuvent se ressentir assez loin à l’intérieur, jusqu’à plusieurs centaines de mètres (Primack, 2012). Les plus
grandes fluctuations entraînent plus de mortalité des grands arbres, plus de trous dans la canopée et la prolifération
de plantes pionnières ou de mauvaises herbes. L’entretien des bords de route via les herbicides, feux et abatages
entraîne encore plus de stress sur les bords des forêts (Laurance, Goosem, & Laurance, 2009).
La fragmentation survient rarement indépendamment d’autres pressions exercées par les humains. D’ailleurs de
nombreuses études commencent à montrer les effets synergiques avec l’exploitation forestière, les incendies et la
chasse notamment (Malhi et al., 2014). Ainsi, 20% des forêts restantes au monde sont à moins de 100m de la
civilisation humaine (champs agricoles, villes, etc.) et 70% le sont à 1km (Laurance et al., 2002). La figure 2 nous
montre que cette distance par rapport au bord semble être beaucoup plus importante au niveau de la forêt atlantique
brésilienne (90% était à plus de 2km du bord dans l’histoire contre 9% seulement aujourd’hui) que dans le cas de
la forêt amazonienne où pour le moment la plus grande proportion de la forêt semble encore assez isolée (90%
dans le passé et aujourd’hui encore 75% de la forêt se situe à 2 km du bord) (Haddad et al., 2015).

                                                                                     Figure 2. Fragmentation de la
                                                                                     forêt tropicale brésilienne et ses
                                                                                     effets de bords. (C) Représentation
                                                                                     graphique du taux de forêt
                                                                                     amazonienne à une certaine
                                                                                     distance du bord. (E)
                                                                                     Représentation graphique du taux
                                                                                     de forêt atlantique à une certaine
                                                                                     distance du bord. (D) Nombre de
                                                                                     fragments (103) par rapport à leur
                                                                                     taille respectives pour la forêt
                                                                                     amazonienne et (F) pour la forêt
                                                                                     atlantique. (Haddad et al., 2015)

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2. Défaunation
En plus de la perte des arbres et donc des habitats via la déforestation notamment, les perturbations dans les
communautés fauniques ont aussi des impacts néfastes sur la biodiversité des forêts tropicales humides. Ces
perturbations surviennent via la chasse, la fragmentation des habitats, les épidémies de maladies, et leurs synergies
(Malhi et al., 2014).
Il n’y aurait plus que 12% de forêts tropicales denses avec peu de perturbations de leurs écosystèmes et peu de
défaunation (Malhi et al., 2014). L’intensité de la défaunation est directement liée à la pression des populations
humaines proches des forêts. Les espèces d’invertébrés terrestres montrent un déclin en abondance de près de
25% en moyenne ; chez les invertébrés, 67% des populations surveillées montrent un déclin de l’ordre de 45%
(Dirzo et al., 2014).
La perte de grands invertébrés a un impact important aussi sur les plantes, ceux-ci ont en effet des interactions
écologiques vitales telles que l’herbivorie ou encore la dispersion des graines. De plus, les effets combinés de la
chasse et de la fragmentation des habitats entraîneraient de grandes pertes chez les petites espèces. Près de 90%
des espèces de plantes tropicales doivent obligatoirement avoir une dispersion ou une pollinisation animale, par
conséquent la perte de vertébrés entraîne une plus faible capacité de dispersion des graines de ces arbres (Malhi
et al., 2014). Il pourrait ainsi y avoir un fort changement de composition des forêts à l’avenir sauf pour l’Asie où
ce sont principalement des espèces de la famille des Diptérocarpacées qui dominent (fruits secs dispersés à faible
distance et dispersion par le vent) (Blanc P., 1997; Lewis et al., 2015).
Finalement, les changements dans les communautés fauniques pourraient avoir un impact sur la structure des
forêts avec de possibles baisses en nombre d’individus et en biomasse. Ainsi, en Afrique, une étude comparant
une forêt non perturbée à une forêt subissant la chasse montre une perte de près de 34% de la biomasse (Poulsen,
Clark, & Palmer, 2013).

    3. Plantations (Exemple de l’huile de palme)
Il existe différents types de plantations. Cela peut aller des
petits agriculteurs locaux qui cultivent leur subsistance jusqu’à
de larges cultures agro-industrielles et pastoralisme (huile de
palme, soja, bétail) destinés à l’export. Ces dernières sont
régulées par les connections économiques aux marchés
régionaux et globaux ainsi que par les investissements et les
infrastructures de transport (Laurance, Sayer, & Cassman,
2014; Malhi et al., 2014).
Ce sont surtout les plantations à but industriel qui ont de grands
impacts sur la biodiversité, on peut citer par exemple le cas de
l’huile de palme. Ainsi, entre 1990 et 2005 les surfaces            Figure 3. Photographie montrant la différence
                                                                    flagrante entre les plantations d’huile de palme
allouées aux plantations de l’huile de palme sont passés de 1,8
                                                                    et la forêt vierge. (Source : nopalm.org)
million d’ha à 4,2 millions d’ha en Malaisie et de 4,4 millions
d’ha à 6,1 millions d’ha en Indonésie (Fitzherbert et al., 2008). Les plantations d’huile de palme ont remplacé de
grandes zones de forêts en Asie du sud-est notamment. Ces plantations peuvent accueillir moins d’espèces et
surtout moins d’espèces spécialistes que les forêts vierges et même moins que d’autres cultures (comme le café
ou le caoutchouc) (Fitzherbert et al., 2008). En tout, seulement 15% des espèces rencontrés dans la forêt vierge
peuvent être aussi observé dans les plantations (Fitzherbert et al., 2008). Ainsi, dans ces plantations on trouve
surtout des espèces généralistes non-forestières voire des espèces invasives. Par exemple, dans des plantations
d’huile de palme en Malaisie on peut trouver 40 % d’espèces de fourmis non-natives comme Anoplolepis
gracilipes mais aussi beaucoup de rongeurs attirant des pythons comme Python brongersmai (Fitzherbert et al.,
2008).
Il est dorénavant possible de conclure que les plantations de l’huile de palme (mais on peut le considérer aussi
pour les autres plantations à grande échelle) sont très pauvre en biodiversité, mais en plus favorisent la
fragmentation des habitats, l’effet de bord, voire la pollution aux insecticides et herbicides qui à leur tour
constituent une menace pour cet écosystème fragile (Fitzherbert et al., 2008). En revanche, selon les dernières
estimations, 410 à 570 millions d’ha de forêts sont potentiellement adaptés à la cultivation de l’huile de palme à
travers le monde (Fitzherbert et al., 2008).

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4. Les infrastructures linéaires
Les infrastructures linéaires (routes, ligne électrique, canalisations, etc.) sont typiques chez l’homme et ont un
impact significatif sur les écosystèmes. Elles semblent avoir un impact plus important sur les forêts tropicales que
sur d’autres biomes (Trombulak & Frissell, 2000). En effet, premièrement, la forêt tropicale recèle un grand
nombre d’espèces spécialisées pour la vie à l’intérieur de la forêt avec une luminosité amoindrie et une forte
humidité. Ainsi beaucoup d’espèces possèdent des caractéristiques uniques et leur biotope est extrêmement fragile
face à l’apparition des routes et ouverture du milieu. Deuxièmement, d’un point de vue socioéconomique, les
forêts tropicales humides se situent principalement dans des pays en voie de développement. Ceux-ci sont sujets
à une forte augmentation démographique, un développement économique élevé et une exploitation intense des
ressources naturelles. Il y a un besoin croissant de voies de déplacement à travers les forêts notamment pour les
chasseurs, mineurs et exploitants de la forêt (Laurance et al., 2009).
La formation des axes routiers a un impact sur les sols, l’hydrologie et sur les écosystèmes aquatiques
(Kleinschroth & Healey, 2017). Ainsi dans certains cas, il peut y avoir des problèmes de drainage de l’eau dans
le sol menant à des inondations en amont et donc à la mort de groupes de végétation. En aval, l’eau ne descendant
plus, ce sont des sécheresses auxquelles est confrontée la végétation. Il faut citer aussi les problèmes d’érosion et
de sédimentation causés par les travaux et qui impactent les écosystèmes aquatiques (Laurance et al., 2009).
Les routes relâchent beaucoup de polluants (poussière, métaux lourds, nutriments, ozone et molécules organiques)
qui impactent principalement les cours d’eau et zones humides alentours. La pollution de l’eau va impacter les
invertébrés et vertébrés aquatiques et l’augmentation en nutriments peut mener à l’eutrophisation des cours d’eau
(Laurance et al., 2009).
Beaucoup d’espèces sont sujettes à la mortalité sur les routes. Ce sont souvent des espèces vivant sur le sol et se
déplaçant lentement (amphibiens, reptiles et petits mammifères) qui ont le plus de chances d’être écrasées. Mais
beaucoup d’autre organismes sont impactés, comme des espèces volantes ou même des espèces arboricoles. Outre
la mortalité par le passage de véhicules qui se limite à la route et à ses alentours immédiats, la chasse a un impact
sur une région bien plus grande (pouvant s’étaler sur plusieurs km) avec les chasseurs qui ont accès grâce aux
routes à plus de zones de chasses (pour chasser des primates qui rapporte gros grâce aux développement de la
viande de brousse par exemple) (Kleinschroth & Healey, 2017; Laurance et al., 2009). De plus, les méthodes
utilisées pour la construction de ces structures linéaires, comme le défrichage, les feux de forêts favorise
l’apparition successive d’espèces opportunistes souvent invasives qui souvent posent des problèmes à la faune et
flore indigène (Laurance et al., 2009).

                                                                                     Figure 4. Aujourd’hui le seul
                                                                                     moyen pour lutter contre les
                                                                                     accidents       semblent     les
                                                                                     différents      panneaux     de
                                                                                     signalisations (a, b & c) et les
                                                                                     contournements des routes (d &
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    5. Les espèces invasives
Les activités humaines ont sélectivement retiré des espèces des forêts mais elles en ont aussi introduit. Un grand
nombre d’espèces invasives et de maladies ont été introduites et ce principalement dans les îles océaniques. Cela
a entraîné l’extinction de beaucoup d’espèces et a mené à des dégradations dans la pollinisation, la dispersion et
chez les prédateurs qui permettent à la forêt de survivre (Lewis et al., 2015). Ces espèces invasives sont
nombreuses et très diversifiées allant des fourmis aux vertébrés et en passant par les plantes. Certaines ont des
impacts très négatifs sur les espèces indigènes et en causent la disparition ou des fortes pertes démographiques
des populations.
Les forêts tropicales sur les petites iles sont particulièrement sensibles à ces phénomènes. En effet, étant plus
isolées, elles possèdent plus d’espèces endémiques qui ont peu de prédateurs naturels (Malhi et al., 2014). Un

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exemple connu est le cas de Boiga irregularis, un serpent relâché accidentellement sur le territoire de Guam. Ce
serpent s’est très bien acclimaté et en se répandant a causé la presque extinction de la plupart des espèces natives
d’oiseaux, de chauve-souris et de lézards. Il aurait aussi eu un impact sur les plantes natives (Fritts, Frittsusgsgov,
& Rodda, 1998; Mortensen, Dupont, & Olesen, 2008).
Les forêts continentales ou les plus larges îles sont moins impactées par les espèces invasives. C’est surtout sur
les bords des forêts et via les routes que se propagent les espèces invasives. L’intensification de l’exploitation des
zones forestières va surement permettre une plus grande expansion des espèces invasives. Dans les plantations
d’huile de palme notamment, il y a eu le cas de la fourmi Anoplolepis gracilipes (voir plus haut) (Bos, Tylianakis,
Steffan-Dewenter, & Tscharntke, 2008).

    6. Feux (Incendies)
Les incendies naturels sont très rares dans les forêts tropicales humides. Cependant, les incendies d’origine
anthropogénique sont devenus fréquents. Ceux-ci se déclenchent à cause des débris de bois coupés laissés sur
place, des conditions plus sèches et plus chaudes dans les zones où la canopée est mise à nu, et les sources
d’allumage comme les humains (Lewis et al., 2015). Avant la période industrielle les incendies de grande ampleur
ne se développaient que 1 à 2 fois par millénaire dans les forêts tropicales humides. Ces incendies sont maintenant
courants dans certaines zones et principalement à proximité des fortes populations humaines. Par conséquent, les
forêts humides ne sont pas adaptées pour faire face à ces incendies et même des feux de faible intensité peuvent
avoir un impact important sur l’écologie de la forêt (Malhi et al., 2014).

    7. Changements climatiques
Les températures des forêts tropicales humides ont augmenté d’environ 0.25°C par décade depuis les 1970’s, il
est prévu que la température moyenne augmente de 3 à 6°C durant le 21ème siècle (Malhi et al., 2009). Dans les
zones déforestées, le réchauffement s’accroit encore plus dû à une baisse de surface capable d’évapotranspiration,
et la formation de moins de nuages et donc de moins persistance et de réflectance (Malhi et al., 2014).
Les espèces tropicales semblent avoir des niches thermales plus étroites et seraient donc plus sensibles à une
hausse de température. Cela aurait été montré chez des insectes, lézards et oiseaux (Araújo et al., 2013; Malhi et
al., 2014). Par contraste, beaucoup de taxa des arbres modernes des forêts tropicales trouvent leur origine dans
des périodes plus chaudes d’environ 3°C, cela pourrait suggérer qu’ils peuvent s’acclimater à des températures
plus élevées (Dick, Lewis, Maslin, & Bermingham, 2012). Le point le plus important de ce réchauffement est sa
vitesse, celle-ci est bien plus rapide que tous les précédents réchauffements dans les forêts tropicales (Malhi et al.,
2014).
La plupart des modèles prédisent qu’avec une augmentation de la concentration en CO2, la productivité des forêts
tropicales augmenterait. Cette productivité aurait augmenté de 18% depuis la période préindustrielle et pourrait
atteindre les 60% dans le cas d’un scénario avec une concentration de 800ppm en CO2 en 2100 (IPCC, 2014;
Malhi et al., 2014). L’augmentation en CO2 pourrait avoir un impact sur la composition des forêts, certaines
espèces pouvant plus facilement capter de grandes quantités de CO2 et se développant aux dépens d’autres espèces.
Un exemple est le cas des lianes tropicales qui augmentent en abondance et biomasse (cela est lié aussi à la
fragmentation, incendies, chasse et autres perturbations) et qui est lié à l’augmentation de la mortalité des arbres
qui luttent pour l’accès à la lumière (Schnitzer & Bongers, 2011).
Les précipitations globales vont se faire plus importantes dans le futur, seulement il y aura plus de variabilité et
des périodes de sécheresse plus longues (IPCC, 2014; Malhi et al., 2014). Ces changements de précipitation auront
des impacts sur la végétation notamment mais aussi sur la faune et les interactions biotique telles que l’herbivorie,
la pollinisation et les pressions des pathogènes (Malhi et al., 2014).

    8. Synergies entre les facteurs
Nous venons de voir toute une série de facteurs affectant sévèrement les forêts tropicales humides. En effet, les
impacts sont largement documentés dans la littérature scientifique. En revanche, on trouve rarement l’impact de
facteurs pris ensemble. On parle très peu d’effet synergiques ou antagonistes dans la littérature scientifique alors
que c’est un phénomène important à prendre en compte. En effet, si nous voulons quantifier la perte en biodiversité
dû au facteur le plus important qui est la destruction et la fragmentation de l’habitat, nous devons aussi prendre
en compte que ce facteur facilite l’accès aux espèces invasives, facilite l’accès au chasseur (marché de la viande
de brousse en expansion), change les microclimats et les conditions physico-chimiques des sols.

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Études des biomes terrestres - Forêt tropicale humide LBOE2121
Le défrichement provoque un assèchement du milieu provoquant des feux ou un changement dans les
précipitations. C’est ainsi qu’au Costa Rica, pendant les années 80, 40% des 50 espèces endémiques se sont
éteintes (Pounds et al., 1999). Aujourd’hui ce désastre écologique trouve son origine dans l’impact synergique du
réchauffement climatique et de la propagation de maladies (Pounds et al., 2006).
Mais est-ce que ces effets synergiques sont dans sa globalité et surtout au futur, en comparant avec les autres
biomes, très importants à prendre en compte ? En effet, en analysant l’influence des perturbateurs les plus
importants sur la biodiversité dans tous les biomes, nous pouvons considérer que les forêts tropicales humides
sont largement menacées surtout par la destruction (fragmentation, perte, conversion) des habitats (voir figure 5)
et que par conséquent d’un point de vue synergique l’impact reste largement dominé par l’influence de ce seul
facteur (Sala et al., 2000). En revanche, comme le biome méditerranéen est impacté par plusieurs facteurs à la fois
de manière équivalente, leur synergie rendra l’impact global encore plus important (Sala et al., 2000).

                                                 Figure 5. Figure à gauche montre l’impact de chaque facteur sur les
                                                 différents biomes (de gauche à droite : Destruction de l’habitat,
                                                 changement climatique, déposition en azote, espèces invasives, CO2
                                                 atmosphérique). Figure en haut, représentation de l’impact des
                                                 synergies entre les différents facteurs sur les différents biomes à
                                                 travers le monde (Rouge : synergie importante ; bleu : synergie pas
                                                 importante). (Sala et al., 2000).

               Nos comportements quotidiens et quelles solutions existent-t-il ?
Ainsi nous venons de voir dans le chapitre sur les facteurs perturbants ce biome, que la déforestation de la forêt
en elle-même n’est pas le facteur qui influence la biodiversité. En effet, la déforestation doit être considérée
comme la perte et la fragmentation de l’habitat et est la majeure menace à laquelle la biodiversité fait face dans
les forêts tropicales humides. En revanche, il ne faut pas oublier que la construction de routes, la pollution, les
accidents avec des véhicules, etc. sont tous aussi des menaces qui pèsent sur la biodiversité. Ainsi, même si nous
allons dans ce chapitre considérer que tous nos comportements affectant la biodiversité ont surtout comme
conséquence la déforestation, il faut toujours garder à l’esprit que pleins d’autres menaces indirectes émergent de
nos comportements.

    1.   Plantations agricoles
Les biomes tropicaux possèdent le climat parfait pour faire croître toute une série de plantes comestibles. Ainsi,
aujourd’hui seulement 5 types de plantations sont responsables de la déforestation de ces forêts à travers le monde
: le soja pour 19%, le maïs pour 11%, l’huile de palme pour 8%, le riz pour 6% et la canne à sucre pour 5%
(WWF, 2015). Ainsi, au total 22,4 millions d’ha de terres cultivées sont vendues au marché international dont
33%, soit 7,4 millions d’ha, sont importés et consommés par l’union européenne.
Ainsi, la figure 6 nous montre bien l’importance que prennent l’importation du soja (provenant du Brésil) ou
l’huile de palme (de l’Indonésie) dans la déforestation de forêts tropicales. Ainsi, nous allons dans la suite de ce
paragraphe traitant des plantation agricoles, parler surtout le l’importation du soja en provenance du Brésil et de
l’huile de palme de l’Indonésie.

                                                                                                                  6
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Figure 6. Illustration des plantations les plus
                                                                         importées dans l’Union Européenne et son
                                                                         origine. Nous pouvons très nettement voir que la
                                                                         grande majorité du diagramme est remplit par le
                                                                         soja issu du Brésil et l’huile de palme en
                                                                         provenance de l’Indonésie (WWF, 2015).

Les plantations de soja (Glycine max) ont vu leur rendement passer de 27 à 270 millions de tonnes par année et
ceci en 50 ans ce qui équivaut à une surface de cultivation de 1 million de km2 (France, Allemagne, Belgique et
Pays-Bas ensemble) (WWF, 2014). Ainsi, les principaux importateurs de soja sont la Chine et nous, l’Union
Européenne !
En revanche où nous, en tant que citoyen, rentrons en jeu est dans l’utilisation du soja importé. En effet, même si
une certaine quantité du soja importé est pour la consommation directe de l’humain, la grande majorité de celle-
ci, est transformé en tourteau de soja qui est aujourd’hui l’alimentation principale du bétail que nous consommons
car riche en protéines permettant une croissance rapide des animaux (Boucher et al., 2011). Ainsi, notre production
d’aliments issu de bétails a crû en 40 ans : 711 % plus de volaille et 294 % celle de porc (FAO, 2011). Mais
aujourd’hui le soja est présent dans tellement de nos aliments quotidiens sous différentes formes que le WWF
dans son rapport de 2014 a ironisé et je cite : “ Un hamburger peut avoir été élaboré à partir de viande de bœuf
élevé au tourteau de soja, de margarine à bas de de soja, de mayonnaise qui contient de la lécithine (émulsifiant)
de soja et de pain qui comporte des additifs à base de soja”.
Ainsi, l’Union européenne en tant que deuxième plus grand importateur de soja, est responsable du défrichement
de 15 millions d’ha (WWF, 2014). A partir de ces 15 millions d’ha il y en a 13 qui sont défrichés en Amérique
du Sud. En ce qui concerne la Belgique, nous ne sommes pas les plus gros importateurs de soja de l’Union
Européenne qui sont largement dominés par la France, l’Allemagne, l’Italie, le Pays-Bas, l’Espagne et le
Royaume-Uni. En revanche en allant plus en détail dans l’utilisation de surface pour la cultivation de soja par 100
habitants, le podium est partagé entre la Pays-Bas, le Luxembourg et le Portugal. La Belgique se place facilement
en 7ème place sur 28. Une place honorable donc… (voir figure 7).

     Figure 7. Histogramme de la superficie nécessaire pour satisfaire les besoins en soja par pays de l’UE. Nous
     pouvons clairement y voir que le podium est partagé entre le Pays-Bas, le Luxembourg et le Portugal (WWF, 2015).

                                                                                                                        7
Études des biomes terrestres - Forêt tropicale humide LBOE2121
L’huile de palme (Elaeis guineensis) est cultivée sur une surface de 13,5 millions d’ha (Corley et al., 2009) et
provient à 80% de l'Indonésie (45%) et Malaisie (39%). Ainsi, l’huile de palme est présente dans 30 % de tous
les aliments de notre quotidien (sans prendre en compte celui qui est utilisé pour nourrir le bétail) (WWF, 2011).
L’autre pourcentage est surtout utilisé à travers les dérivés de l’huile et ceci dans plusieurs secteurs allant de la
cosmétique au carburant. Comme déjà mentionné la majorité de l’huile de palme est utilisée dans une forme
quelconque dans l’alimentation. En Europe en revanche, il y a quelques années, il y a eu un boom de biocarburants
dans un prétexte de réduction des gazes à effet de serre. Les sols et la végétation sont les systèmes sur terre stockant
le plus de carbone, 2,7 fois plus que l’atmosphère en stocke sous forme de CO2 (Fargione et al., 2008). Ainsi, la
conversion des forêts vierges pour la plantation d’huiles végétales destinés à être brûlés dans les moteurs des
européens, relâche une quantité énorme en CO2. Et cette quantité énorme, nous pouvons la considérer comme une
« dette carbone » qui pourra prendre jusqu’à 50 ans voire plus à être « payée », car les voitures roulant avec du
biodiesel produisent moins de CO2 que celles utilisant du carburant classique (Fargione et al., 2008). Mais jusqu’à
ce moment précis, l’utilisation de biodiesel n’est pas du tout écologique comparée au diesel classique ou à
l’essence. En revanche, si les plantations ne provoquent pas des conversions des forêts vierges, par exemple des
plantations sur des terres abandonnées et dégradées, alors cette méthode pourrait être d’utilité. Bien sûr pas pour
les producteurs, puisque de telles surfaces ne sont plus très fertiles et par conséquent les rendements médiocres.

Dans le chapitre sur les facteurs impactant la forêt tropicale, nous expliquons en détail les impacts négatifs que
ces cultivations peuvent avoir sur la biodiversité. Ainsi, se sentant responsable de cette problématique que peut
un citoyen belge faire pour améliorer la situation ?
Au niveau politique et global ou au niveau des entreprises important et utilisant ces produits il existe toute une
série de mesures pouvant être entreprises. Ainsi, les politiciens doivent tout simplement exiger de pays producteurs
des normes environnementales sévères à respecter, quitte à élever les prix ?! Sinon, les entreprises doivent avoir
recours à de la marchandise respectant des normes environnementales. Pour ça ils peuvent avoir recours au
“Consumer Goods Forum” ou à la certification de produits (RTRS - Round Table for Responsible Soja ; RSPO -
Roundtable on Sustainable Palm Oil).
Sinon au niveau citoyen, nous pouvons aussi faire plein d’actions. D’abord en tant que consommateur nous avons
le choix d’acheter ce que nous voulons et nous avons le choix de manger ce que nous voulons. Par conséquent, il
est important de réduire la consommation de viande et le gaspillage de nourriture. Plus on jette des aliments à base
de soja ou huile de palme, plus de terres seront défrichées pour produire un soja qui à la fin finira à la poubelle.
Préférez les aliments contenant du soja et huile de palme certifiés. Bannir les biocarburants qui sont ont un déficit
carbone beaucoup trop long et un impact trop important sur la biodiversité pour pouvoir être utilisé à long terme.

    2.   Notre consommation en bois & papier
Selon les dernières estimations du WWF en novembre 2018, la Belgique achète de l’ordre de 8,2 milliards € de
matériaux issus du bois (bois brut, papier,) en sachant que les importations en papier est plus grande que celle en
bois (voir figure 8).

                                                                                             Figure 8. Graphique
                                                                                             représentant          les
                                                                                             proportions de chaque
                                                                                             matériau issu du bois
                                                                                             importé en Belgique
                                                                                             (moyenne annuelle entre
                                                                                             2012 à 2017). Nous
                                                                                             pouvons remarquer que la
                                                                                             Belgique importe surtout
                                                                                             du papier dans toutes ces
                                                                                             formes (WWF, 2018).

                                                                                                                      8
Ce bois provient de 171 pays différents et la surface nécessaire pour alimenter ce flux continu en matériaux issu
du bois est de l’ordre de 4,46 millions d’ha en sachant qu’il y a eu une augmentation récente de la superficie
nécessaire (entre 2016 et 2017) de l’ordre de 28 % (WWF, 2018). Pour avoir une idée de l’ordre de grandeur de
nos besoins en matériaux issu du bois, il serait nécessaire d’avoir 6,5 fois la surface de nos propres forêts pour
satisfaire nos besoins (WWF, 2018).
La provenance du bois en revanche est très diverse. Le plus grand contributeur est la Russie avec 457 730 ha. La
deuxième place est partagée entre le Brésil (106 173 ha) et la Chine (104 357 ha). L’Indonésie avec ces 59 361
ha et le Cameroun avec 24 404 ha restent aussi des gros contributeurs (WWF, 2018). Ainsi, il est important de
mentionner que la moitié des importations semble issue de l’Europe (ce qui épargne déjà les forêts tropicales). De
plus, il semble que de nombreux contrôles de légalité sont réalisés par les autorités belges sur les bois tropicaux,
à l’opposé de ce qu’on trouve pour le bois en provenance de Russie ou de la Chine. En revanche aucun contrôle
sur la productivité durable ou écologique n’est mené. Ainsi, selon les dernières études, seulement ¼ des
importations de bois tropical est marqué avec un des certificats tels que le FSC (Forest Stewardship Council) ou
le PEFC (Programme for the Endorsement of Forest Certification). Ainsi, le gouvernement belge doit surtout
avancer dans cette direction de 100% de bois issu des milieux tropicaux certifiés FSC qui est la certification la
plus importante d’un point de vue écologique. Pour rappel ce certificat est une preuve que l’exploitation du bois
n’a pas eu comme conséquence : la déforestation, la menace de peuples indigènes ou l’exploitation de travailleurs.
Ainsi nous pouvons bien voir que l’état belge en matière d’importations de bois a encore du pain sur la planche.
En même temps le consommateur peut tout à fait adapter son mode de consommation de bois en favorisant tout
d’abord les matériaux recyclés. Puis opter seulement pour les matériaux certifiés (surtout FSC) et comme pour
tout autre matériel éviter le gaspillage.

    3.   Quid du barbecue de l’été ?
Le charbon de bois utilisé dans nos barbecues pendant l’été est un grand contributeur de la destruction des forêts
tropicales (WWF, 2018). En dépit de ce constat, l’importation du charbon de bois issu de la déforestation, ne
semble pas plus déranger l’Union Européenne car elle continue à importer ce matériel sans réglementation
quelconque. C’est ainsi qu’encore une fois le WWF Belgique s’est lancé dans l’analyse de différents sacs à
charbon afin de trouver l’origine du charbon. Le constat est effrayant : 61% ne donnaient aucune origine ; 50%
de ceux qui mentionnaient l’origine, étaient en partie ou totalement du bois issu des forêts tropicales sans pour
autant être certifié (WWF, 2018). Le pire c’est que le consommateur est totalement dépourvu et même un grand
défenseur des forêts primaires, peut acheter sans le savoir, du charbon de bois issu de la déforestation !
Ainsi, la Belgique importe en moyenne 71 000 tonnes de charbon par an issu surtout à moitié du Nigeria (WWF,
2018). Mais une partie de ces importations est réexportée vers la France par exemple. En sachant que le Nigeria
est le pays avec le plus haut taux de déforestation (5% de forêts sont perdues chaque année !) la Belgique a un
rôle important à jouer dans ce domaine (FAO, 2016). Ainsi, l’UE semble contrôler l’origine du bois, en revanche,
cette réglementation contient un défaut, celui de ne pas inclure le charbon de bois.
Ainsi en guise de conclusion, comme pour l’achat du bois, le consommateur doit prendre l’initiative de favoriser
les charbons certifiés FSC au risque de contribuer à la déforestation de forêts tropicales et tous ces impacts sur la
biodiversité.

    4.   Nos rejets de gaz à effet de serre
Comme expliqué dans la section sur les facteurs impactant ce biome, le réchauffement climatique est un
perturbateur important de ce biome et le sera encore plus dans le futur. En revanche, nous n’allons pas nous
pencher trop longtemps sur la question de nos habitudes quotidiennes sur le rejet des gaz à effet de serre qui
provoque ce changement climatique. En effet, toutes nos activités liées à la consommation en énergie issue de la
combustion fossile (chauffage, électricité, etc.) peuvent être drastiquement réduites par un changement de nos
habitudes quotidiennes en matière d’énergie. Mais il faut se rappeler que consommer de la viande provoque aussi
un rejet important de gaz à effet de serre au même niveau que conduire ou prendre des véhicules à moteur
thermique. Mais consommer tous les autres produits qui ont contribué à la conversion des surfaces tropicales
relâche aussi du CO2 (voir plus haut) par la perte du carbone que les forêts vierges stockent abondamment.

                                                                                                                   9
Conclusion
En guise de conclusion, nous pouvons dire que la forêt tropicale humide est un biome très en danger de par les
activités humaines. Le facteur le plus important semble être la destruction de l’habitat et la fragmentation qui en
suit. En revanche, des effets synergiques pourront localement renforcer différents facteurs et ainsi ensemble être
plus problématique à l’égard de la biodiversité.
Nous en tant que citoyen avons une part de responsabilité dans cette destruction. Par nos habitudes quotidiennes
nous avons, sans vraiment en prendre conscience, une grande influence sur la biodiversité des forêts tropicales
humides si lointaines de chez nous. Mais des solutions existent. Que ce soit au niveau de nos habitudes
quotidiennes ou des actions des hauts responsables nous pouvons encore faire inverser la situation et améliorer la
situation de ce biome si riche en vie.
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