Un nouveau paradigme se dessine Honduras : semer les graines du changement - Brot für alle
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Le magazine pour « lire et agir » Février 1/2018
Un nouveau
paradigme se
dessine
Page 3
Honduras : semer
les graines du
changement
Page 6
Editorial 2
Chère lectrice, cher lecteur,
La campagne œcuménique de cette année nous exhorte à
prendre part au changement. Que recouvre exactement
cette invitation ? Pour y répondre, dressons l’état des lieux
de notre monde : crises climatique et économique, creuse-
ment des inégalités entre riches et pauvres et augmenta-
tion du nombre de personnes lâchées par notre système.
Voilà des années que Pain pour le prochain tire la sonnette
d’alarme et demande des changements aux acteurs de
l’économie, de la société et de la politique. Cette action est CONTENU
certes nécessaire, mais l’heure est venue de franchir CAMEROUN
Rendre l’huile de palme
un pas supplémentaire et de présenter aussi notre vision aux femmes
du monde à venir. Page 4
NICK BEGLINGER
« La nécessité d’une
réglementation est
Nous en appelons à une transformation dans nos relations incontestable »
avec nos semblables, notre mode de consommation ainsi que Page 5
notre rapport à nous-mêmes et à la nature. Et nous aidons DANS LES RÉGIONS
Formations, projections
à faire éclore, au Nord comme au Sud, des initiatives qui et manifestations
Page 8 - 9
concrétisent ce changement. Pour que cette transformation
aboutisse et pour que nous puissions changer la « face
du monde », nous avons besoin de personnes engagées Impressum :
Une publication de Pain pour le
comme vous. Merci de nous accompagner ! prochain, 2018
Rédactrice en chef :
Pascale Schnyder (pst)
Rédaction : Colette Kalt (ck),
Tiziana Conti (tic),
Daniel Tillmanns (dt)
Mise en page et réalisation :
Crafft Kommunikation, Zurich
Travail sur les photos : Schellenberg
Druck AG, Pfäffikon (ZH)
Impression : imprimerie Kyburz AG,
Dielsdorf
Tirages : 29 100 de / 7100 fr
Paraît : quatre fois par an
Prix : CHF 5.– par donateur/donatrice
sont utilisés pour l’abonnement
Bernard DuPasquier, Contact : Pain pour le prochain,
ppp@bfa-ppp.ch,
directeur de Pain pour le prochain +41 (0)21 614 77 17
Portrait : Patrik Kummer Image de couverture : femmes sénégalaises en habits de cérémonie. Photo : Vreni Jean-Richard
Campagne 2018 3
Prenons part au change-
ment, créons ensemble
Un nouveau paradigme le monde de demain !
se dessine
À l’instar de la légende du colibri,
notre slogan de campagne
invite à faire sa part, si petite
soit-elle. Les trois actions
que nous vous proposerons
n’ont pas la prétention de
changer le monde, mais elles y
contribuent !
Toute mutation implique un processus à long terme dont la campagne
œcuménique 2018 peut constituer une étape importante. Elle sera
l’occasion, pour nous, non seulement d’esquisser des actions concrètes,
mais aussi d’encourager à participer à ce processus.
OFFRIR UNE ROSE
gés par une société de l’ESS sont Le samedi 10 mars 2018, dans
toute la Suisse, des milliers de
réinjectés dans sa structure. Ces bénévoles proposeront des roses
dernières années ont vu aussi équitables. Pour 5 francs, vous
l’émergence des « benefit corpo- l’offrirez à la personne de votre
choix et votre argent financera
rations » qui placent les ques- nos projets.
tions sociales et environnemen- www.voir-et-agir.ch/roses
tales au cœur de leurs activités.
C’est le cas de l’entreprise néer-
landaise Fairphone ou de la valai-
sanne Opaline.
Grâce au « faire ensemble », de
nombreux projets atteignent ACHETER UN PAIN
leurs objectifs bien plus rapide- Du 14 février au 1er avril 2018, plus
ment que ceux dans lesquels les de 600 boulangeries suisses vous
individus se livrent à une concur- proposeront de soutenir nos
projets d’aide au développement
rence acharnée. Ces modèles de en achetant un de leurs pains,
travail existent dans tous les majorés de 50 centimes.
pays, que ce soit dans de riches www.voir-et-agir.ch/pain
nations industrialisées, par
exemple les mouvements « Tran-
sition Town » en Grande-
Bretagne ou « Slow Food » en Ita-
Les Adivasis du diocèse de Diphu, en Inde, ont appris à se mobiliser pour lie, ou dans nos pays partenaires,
défendre ensemble leurs droits.
comme les groupes de femmes GROUPES DE JEÛNEURS
ou les groupes d’épargne. Nous
Depuis des années, Pain pour le système de valeurs et nos modes pensons aussi aux éco-villages et Jeûner durant notre campagne,
c’est faire l’expérience que
prochain et Action de Carême se de vie. Cette « new story » aspire éco-quartiers, aux plateformes moins peut être plus. En effet,
mobilisent pour protéger les au bien commun et se fonde sur de partage, aux projets agricoles de nombreuses personnes
droits humains, la nature et le cli- la coopération entre individus et coopératifs ou aux monnaies jeûnent durant notre campagne
et versent la somme qu’ils
mat. Or, nous devons constater entre groupes, en lien étroit avec parallèles. Nous souhaitons pro- n’ont pas dépensé en nourriture
que réparer les dégâts causés par notre environnement. mouvoir ce type de modèles avec pour soutenir nos projets.
le modèle économique actuel re- On peut citer l’exemple du mou- tous les avantages qu’ils pré- Nous vous invitons à rejoindre
l’un des groupes constitués.
posant sur la consommation et la vement de l’Economie sociale et sentent pour ceux qui y adhèrent, www.voir-et-agir.ch/jeune
concurrence ne suffit plus. Nos solidaire (ESS) qui provient notamment en raison de l’espace
organisations souhaitent contri- d’Amérique latine. Les entre- d’autonomie et de créativité
buer à mettre en place un nou- prises de l’ESS travaillent dans le qu’ils offrent, tant en Suisse que
veau modèle, un changement respect des normes sociales et dans nos pays partenaires.
Pour plus d’informations sur
radical de paradigme qui trans- solidaires. Tout gain individuel — Sophie de Rivaz notre campagne et nos actions :
formerait profondément notre étant proscrit, les bénéfices déga- www.voir-et-agir.ch
Photo : Ajoy Kumar
Cameroun 4
leurs familles. Les témoignages
bouleversants du Cameroun, du
Liberia, du Gabon, de Guinée-Co-
nakry et de Sierra Leone sont
frappants de similitude.
En plus d’avoir perdu leurs terres
servant à des cultures vivrières
comme le manioc, le millet, les
arachides et les légumes, les fa-
milles se voient aussi privées des
forêts où elles récoltaient depuis
toujours du bois, des plantes mé-
dicinales et des fruits. Quant aux
palmiers à huile traditionnels,
eux aussi se font rares, car les va-
riétés des plantations sont beau-
coup plus rentables que les an-
ciennes espèces. Qui plus est, le
travail dans les plantations, que
certains paysans n’ont eu d’autre
choix que d’accepter, est pénible,
mal payé et dangereux. La mise
en culture des plantations a éga-
lement marqué le début des vio-
Les semences, par exemple le maïs au Kenya, ont de tout temps été transmises par les agricultrices lences. Entourées de zones inter-
à leurs filles. Aujourd’hui c’est interdit. dites d’accès, les femmes doivent
faire de longs détours à pied pour
puiser de l’eau et se rendre au vil-
Rendre l’huile de palme lage ou au marché. Des viols sont
régulièrement commis et leurs
auteurs restent impunis.
Aujourd’hui, le Réseau des ac-
aux femmes
teurs du développement durable
(RADD), partenaire camerou-
nais de Pain pour le prochain, dé-
nonce ces violences. Dans une
pétition adressée aux autorités
L’essor rapide de l’industrie de l’huile de palme marginalise de plus locales ainsi qu’aux gouverne-
ments du Cameroun et d’autres
en plus les femmes, qui transforment traditionnellement ce produit. Avec pays, le RADD appelle à ce que
l’aide de Pain pour le prochain, elles s’opposent à cette mise à l’écart. les femmes lésées par les planta-
tions soient enfin protégées et
respectées dans leurs droits. Le
RADD et les participantes à l’ate-
Nattes, médicaments, matières en Sierra Leone. De fait, ce sont nue une affaire lucrative dans le lier étaient unanimes : il faut
grasses, vin, toiture, clôture, sa- elles qui dirigent le secteur tradi- monde entier, plusieurs grandes rendre leurs terres et leurs forêts
von et, bien entendu, huile : éla- tionnel de l’huile de palme en entreprises internationales et na- aux communautés.
borée par les paysannes d’Afrique Afrique occidentale et centrale. tionales s’approprient des di- — Tina Goethe
occidentale et centrale, cette liste Elles sont en effet chargées de la zaines de milliers d’hectares de
de produits de la vie courante tra- production, de la transformation terrain afin d’y installer des plan-
ditionnellement fabriqués par les et de la commercialisation de tations industrielles. Les pay-
femmes à partir de variétés lo- cette huile savoureuse et nourris- sannes sont amenées à céder
cales de palmiers à huile ne cesse sante, par ailleurs l’une des bases leurs terres contre de belles pro-
de s’allonger. Ce n’est d’ailleurs de l’alimentation de leur famille. messes ou des actes de pure vio-
pas sans raison si Pain pour le Or, voilà 10 à 15 ans que ce fonde- lence. Lors de l’atelier organisé
prochain et ses partenaires ont ment des activités économiques en Sierra Leone, les participantes
réservé aux femmes les deux pre- féminines est de plus en plus me- ont décrit les répercussions
miers jours d’un atelier organisé nacé. L’huile de palme étant deve- négatives des plantations sur
Photo : Urs Walter, Pain pour le prochain
Entretien : Nick Beglinger 5
« La nécessité
mais qui ne se sont jamais
avérées. Quiconque observe
l’évolution du monde et écoute
les expert-e-s de l’OCDE s’aper-
d’une réglementation
çoit rapidement que des règles
seront de toute façon adoptées
dans les domaines de l’environ-
nement et des droits humains.
est incontestable »
La Suisse devrait s’employer à
jouer un rôle actif et prendre
part au débat à l’échelle interna-
tionale. Si nous ratons une fois
de plus le coche, nous manque-
Plutôt que de monter aux barricades avec les sempiternels arguments rons l’occasion d’influencer les
règles. Et les multinationales
de la perte d’emplois et de la bureaucratie, l’économie suisse ferait auront alors de vraies raisons de
bien de participer à l’élaboration de solutions. C’est la thèse de Nick se plaindre de la bureaucratie,
car elles devront se dépêtrer
Beglinger, économiste et directeur de la fondation Cleantech21. dans un ensemble hétéroclite de
règles et normes contradictoires.
La politique de l’autruche n’est
Entrepreneur, puis président de donc pas une stratégie valable.
Swisscleantech durant sept ans,
vous soutenez, malgré tout, L’image de la Suisse n’est-elle
l’initiative pour des multinatio- pas en danger en s’obstinant
nales responsables. Pourquoi ? à ne miser que sur des mesures
Il faut résoudre les problèmes volontaires ?
qui se posent. Et, au moins, Oui, tout à fait. Cessons d’être
depuis la publication des naïfs et de prétendre qu’il n’est
« Paradise Papers », personne ne pas nécessaire que l’Etat inter-
peut nier que des problèmes vienne dans des domaines aussi
émaillent les activités des importants que la fraude fiscale,
multinationales. Ces dernières les atteintes aux droits humains
années, l’économie s’est retran- ou la pollution de l’environne-
chée derrière ses positions ment : c’est précisément dans
sur des sujets aussi importants ces situations qu’il nous faut un
que l’énergie, la protection Etat. Selon ses statuts, une
de l’environnement et les droits Économiste diplômé, Nick Beglinger dirige la fondation entreprise a pour mission
humains, perdant ainsi une Cleantech21 qu’il a créée en 2007. Il a aussi fondé l’association principale de maximiser le
économique swisscleantech, qu’il a présidée de 2009 à 2016.
bonne partie de la confiance que bénéfice versé aux actionnaires.
lui accorde la population. Si Et le rôle de l’Etat est d’optimali-
elle entend récupérer cette ser le cadre dans lequel évoluent
confiance, il faut qu’elle assume organisations. Dans les associa- afin que leurs intérêts soient les acteurs de la société et de
ses responsabilités. Elle doit tions traditionnelles, comme aussi défendus lorsque leur tour l’environnement. Dès lors, la
ainsi s’allier à d’autres parties economiesuisse, ce sont les viendra. En raison de ce méca- question n’est, à mon avis, pas
prenantes pour trouver des entreprises qui jouent le plus nisme particulier, economie- de savoir s’il faut ou non une
solutions, au lieu de refuser, par gros sur un sujet qui se font le suisse défend toujours les réglementation, mais seulement
principe, tout échange à ce sujet. plus entendre. Ainsi, dans les intérêts particuliers d’un groupe de connaître les mécanismes
débats sur l’énergie et la poli- marginal, au nom de l’économie. qui en permettent la formulation
D’où provient cette attitude tique climatique, cette associa- J’ai vécu ce fonctionnement et l’adoption. L’idéal est de
défensive dès lors que l’on parle tion a servi les intérêts parti- durant des années. combiner simplicité et efficacité.
réglementation ? culiers de l’Union pétrolière et Plutôt que peindre le diable sur
J’ai déjà observé ce réflexe dans des gros producteurs d’électrici- Que pensez-vous des la muraille, l’économie ferait
des débats sur d’autres sujets té et, pour la réglementation du arguments : bureaucratie, mieux de participer au débat, de
politiques, comme le réchauffe- secteur bancaire, seuls comp- perte d’emplois, danger peur de laisser passer sa chance.
ment climatique. Pour le com- taient les arguments de l’Asso- pour notre économie ? — Pascale Schnyder
prendre, il faut connaître le ciation suisse des banquiers. Les Il s’agit là de vieilles rengaines
mode de fonctionnement de ces autres secteurs se tiennent cois, qu’on ne cesse de ressasser,
Photo : mise à disposition
Honduras 6
Plus d’un millier de personnes ciés. Elles en attendent une
ont manifesté dans les rues de hausse continuelle de leurs béné-
Tegucigalpa, la capitale du Hon- fices et font pression pour que
duras. « Rendez les semences à la seules leurs semences certifiées
population » et « Protégez les dé- puissent être utilisées au Hondu-
fenseurs des droits humains », ras. Ces semenciers ont beau être
telles sont leurs revendications. les plus gros producteurs, ce ne
La violence policière est forte et sont toutefois pas les seuls.
quiconque s’oppose aux multina- Pour nourrir leurs neuf enfants,
tionales s’expose à des menaces Orlando Rodríguez et sa femme
et à des pressions. Malgré tout, la cultivent plus de 70 variétés de
population exige un changement, plantes sur leur terrain. Ils ont
car la mesure est pleine. produit leurs graines ensemble et
Cette volonté est également pré- les ont échangées avec d’autres
sente chez les jeunes qui parti- paysans lors de bourses aux se-
cipent à un atelier organisé loin mences. Non seulement cette
de la capitale par Anafae, parte- méthode coûte moins cher et né-
naire de Pain pour le prochain. cessite moins de pesticides
Les discussions animées portent toxiques et d’engrais hors de prix
sur leurs expériences dans le do- que les semences industrielles,
maine agricole. Pour nombre mais elle est aussi adaptée aux
d’entre eux, issus de familles conditions locales et à l’évolution
paysannes, l’année est partagée du climat.
Les semences locales sont un succès et des adolescents évaluent entre semailles, croissance des Les Honduriens descendus dans
la croissance d’une plante. cultures et moissons. Ce qu’ils la rue aspirent tous à la même
savent du changement clima- chose : le changement. Ils s’infor-
tique, ils ne l’ont pas appris dans ment, débattent, font entendre
Semer les
les médias, mais en font l’amère leurs voix et expérimentent de
expérience au jour le jour. Ils s’in- nouvelles techniques agricoles.
téressent donc d’autant plus aux Ils luttent ainsi pour conserver
causes du phénomène et à la ma- leurs droits sur leurs semences et
nière dont chacun peut le com- pouvoir défendre leurs intérêts
graines du
battre au quotidien. sans crainte. Toutes ces per-
Mais comment obtenir de bonnes sonnes apportent leur pierre, pe-
récoltes malgré l’évolution des tite mais importante, à l’évolu-
conditions climatiques ? La pro- tion vers un monde où chacun a
duction de semences locales assez pour vivre.
changement
constitue l’une des solutions. — Maria Dörnenburg
Il est presque miraculeux de voir
comment une graine si petite est
capable de donner naissance à
Lire et agir
une plante aussi grande servant
Au Honduras, de plus en plus de personnes ensuite à préparer des tortillas, Notre action
du café ou du cacao. Pour y par- Avec l’aide d’Anafae, nous
luttent pour reprendre le contrôle de leur venir, il faut non seulement beau- soutenons la population locale
alimentation et s’affranchir des multinationales. coup de soins et une météo clé- pour qu’elle reprenne le contrôle
mente, mais aussi des semences de son alimentation.
Une quête de souveraineté soutenue par adaptées. Les multinationales
Anafae, partenaire de Pain pour le prochain. investissent des sommes colos- Votre soutien
sales dans la mise au point de ces Grâce à votre don, vous aidez les
graines et dans celle des pesti- Honduriens à redevenir maîtres
cides et engrais qui y sont asso- de leurs choix. CCP 10-26487-1
Photo : Anafae
Vue du Sud 7
8
Alimata Traoré est présidente de la
COFERSA, l’organisation partenaire
de Pain pour le prochain au Mali.
EN CHIFFRES
« Nous tirons toutes et tous à
la même corde, celle de la transition » 126
Le Mali occupe
le 126e rang sur
Notre organisation, la Convergence des femmes Nous sommes réunis en 36 coopératives de 144 dans l’indice
pour la souveraineté alimentaire (COFERSA), a femmes rurales réparties dans six régions du
de participation
pour objectif l’amélioration du statut écono- Mali et gérons également une maison des
mique et social de ses membres grâce à la mise semences. Grâce à notre modèle économique et économique
en commun des ressources, à la formation, aux social, notre organisation et ses membres sont des femmes.
débats dans les villages et à la vente directe. de plus en plus reconnus par la population, les
Nous détenons plus de 3’600 hectares de terres villages et les communautés. De plus, la diversi-
agricoles grâce auxquelles nous fication des activités et partena-
offrons non seulement une sou- riats permettent d’améliorer le
« Nous influençons
78 %
veraineté alimentaire aux com- revenu des membres, de réduire
munautés, mais favorisons éga- la pénibilité du travail et ainsi
lement un modèle agricole
grandement d’assurer une meilleure santé
permettant de faire face aux en- le comportement et aux femmes. Pour terminer, les
jeux écologiques.
la place de espaces d’échanges et de dis-
Ainsi, nos membres valorisent
la femme au sein de
cussions offerts à ces dernières des femmes
les écosystèmes naturels à tra- leur permettent d’acquérir de
vers l’apiculture et la production la famille » nouvelles connaissances et de maliennes
de miel, la plantation d’arbres
Alimata Traoré
les mettre à profit. ne savent ni lire
locaux ou encore la valorisation Cette reconnaissance accrue de
de produits du terroir tels que le la part de la population pour ni écrire.
mil, le sorgho, le fonio, l’arachide, etc. Pour notre organisation influence grandement le
contrer le modèle agricole dominant basé sur comportement et la place de la femme au sein
l’utilisation des intrants chimiques, nous soute- de la famille mais aussi dans la communauté.
nons les démarches paysannes favorisant la En effet, ces dernières participent nettement
90 %
production de compost et de fertilisant naturel. plus aux décisions familiales et ont la possibili-
Le développement d’une agriculture de proxi- té de soumettre leurs avis auprès des autorités.
mité à travers la transformation et la commer- Lorsque j’observe la forte mobilisation des or-
cialisation de produits locaux et de semences ganisations des pays du Nord pour les pratiques
paysannes fait également partie de nos priori- agroécologiques, je constate que nous tirons
tés. Enfin, les membres sont invités à travailler toutes et tous à la même corde et j’espère que des semences
ensemble et, de là, à faire émerger des ré- nos efforts ne seront pas vains pour que la tran-
flexions collectives. sition s’opère vers un modèle durable.
utilisées au Mali
Ceci permet aux femmes d’échanger leurs sont issues
connaissances pratiques, de s’informer mais de la production
aussi de créer des liens sociaux. Ces différents
facteurs redonnent ainsi un certain pouvoir so- paysanne.
cial et politique à ses membres et favorisent
leur souveraineté alimentaire.
Photo : mise à disposition
Formations 8
9
JUIN À NOVEMBRE 2 018 CONVERSATIONS CARBONE
Réduire ses
Petite école pour émissions de CO2
la Terre Mettre son quotidien au
diapason de la protection du
climat et de ses valeurs est
difficile. C’est sur ce constat
Un parcours de cinq jours sur s’adressent à toutes les
que reposent les Conversa-
plusieurs mois pour acquérir des dimensions de notre
tions carbone. Interactives et
connaissances et des outils dans « être terrien » : senso-
ludiques, elles proposent
divers domaines de l’écospiritua- rielle, émotionnelle, in-
un processus de conscience
lité et de l’écologie. Vivre une dé- tellectuelle, spirituelle.
sur l’impact de nos comporte-
marche intérieure et pratique Pain pour le prochain
ments en matière de loge-
pour tisser en profondeur notre et Action de Carême
ment, mobilité, alimentation
lien à la Terre et à sa Source di- sont coorganisateurs de Formation en groupes, orientée vers
l’expérience et la pratique et consommation, les pos-
vine : s’enraciner dans l’émerveil- cette formation qui aura
sibilités concrètes de réduire
lement et la gratitude, honorer lieu à Crêt-Berard (Pui-
nos émissions de CO2 ainsi
notre douleur pour le monde en doux, Vaud) entre juin
qu’un travail sur les motiva-
souffrance, changer de vision et et novembre 2018.
tions et les obstacles inté-
nous engager à partir de notre Les inscriptions sont ouvertes parcours en étant prêt à vivre des
rieurs au changement. Au
désir profond. jusqu’au 29 mai 2018 à l’adresse : découvertes et des déplacements
nombre de six et d’une durée
Animées par des intervenants www.ppp.ch/transition. Aucun intérieurs.
de deux heures, ces conver-
d’horizons confessionnels et pro- prérequis, sinon la motivation à
sations, coorganisées par
fessionnels variés, ces journées participer activement à tout le
Action de Carême et Pain
pour le prochain, se vivent en
groupe de huit personnes
et deux animateurs formés.
Inscriptions et informations :
www.ppp.ch/transition
DU 1 AU 3 JUIN 2 018 dominant l’ont réduite (un stock
de ressources).
Week-end d’écospiritualité Contenu et objectif CYCLE DE CONFÉRENCES
à Bossey Entre conférences et ateliers, fo-
rums et célébration, nous irons à
la découverte de la présence au
Tout peut (encore)
changer
cœur de nous-mêmes et de la
A la racine de la question Création, à partir notamment des « Entre un monde qui décline
écologique apports des différentes traditions et un autre à construire se
Les problèmes écologiques chrétiennes et avec – comme fil trouve une transition qu’il ne
comme les changements clima- conducteur – un accent sur la faut pas gâcher par notre
tiques ou l’érosion de la biodiver- symbolique de l’arbre. inertie », affirme Pierre Rabhi.
sité ne sont pas solubles dans le L’objectif du week-end est la for- Avec le soutien de 21 parte-
développement durable, les tech- mation et le ressourcement per- naires, Pain pour le prochain,
nologies vertes ou les écogestes sonnels, mais aussi la création et Théofil, Pôle Sud et Action de
au quotidien. Y répondre de ma- l’exploration des synergies entre Carême proposent un cycle de
nière profonde appelle à une différents acteurs qui pourront conférences et d’ateliers avec
transition vers un monde nou- présenter leurs activités, dans des conférenciers de renom
veau, fondé sur des relations l’idée de faire émerger des es- pour explorer les dimensions
ré-harmonisées avec la Terre et paces de cheminement pour les intérieures de ce changement
tous les êtres qui l’habitent. personnes intéressées à l’écos- de paradigme dans différents
Ce changement de paradigme piritualité. champs : les mouvements
implique notamment une trans- Inscriptions et informations : citoyens, l’agriculture et
Oeuvre réalisée lors d’un précédent formation de notre regard sur la www.ppp.ch/transition l’alimentation, l’éducation,
week-end d’écospiritualité nature, au-delà de ce à quoi l’Oc- l’économie et l’écologie.
cident et le système économique Plus d’infos : www.theofil.ch
Photos : Pain pour le prochain Foto:
Projections et manifestations 9
LA TRANSITION AGROÉCOLOGIQUE EN COURS CLUB 44
Construire
Cultures en transition aujourd’hui notre
En collaboration avec des parte- rurales pour la souveraineté Fribourg, 15 mars 2018, 19h00
économie de demain
naires locaux, Pain pour le pro- alimentaire (COFERSA) et Intervenant-e-s : Action de Carême et Pain
chain et Action de Carême orga- hôte de la campagne 2018 – Jacques Mirenowicz, co-fonda- pour le prochain organise au
nisent trois projections-débats sur – Joeffrey Cattin, agriculteur bio teur de l’association Artisans Club 44 à La Chaux-de-Fonds
les voies qui se présentent face à la ferme le Pécal, Cornol (JU) de la transition et rédacteur en le 15 mars 2018 une discus-
aux défis comme les changements chef de LaRevueDurable, sion sur le changement de cap
climatiques, la raréfaction des res- Fribourg nécessaire pour construire
sources et le risque de famine. Un – Alimata Traoré, présentation le monde de demain.
débat suivra la projection du docu- ci-dessus Comment protéger les droits
mentaire « cultures en transition », – David Bichsel, jardinier de humains, la nature et le
dans lequel la parole est donnée l’association Rage de Vert, climat efficacement ?
aux agriculteurs, scientifiques et Neuchâtel Pour en débattre, Sophia
autres pionniers des changements de Meyer de l’entreprise
socio-écologiques. Sion, 16 mars 2018, 19h30 Opaline, Sophie Swaton,
Intervenant-e-s : spécialiste de différents
Projections-débats – Gérard Constantin, producteur mouvements et initiatives
Alle, Jura, 12 mars 2018, 19h30 biologique à la ferme des Ro- concrètes pour faire de
Intervenant-e-s : seaux et fondateur des paniers l’économie collaborative
– Jean-Pierre Cafiso, ancien CotCot, Sion (VS) en Suisse Romande, et
président de la coopérative La – Alimata Traoré, présentation Chantal Peyer, cheffe
Clef des Champs, Courgenay ci-dessus d’équipe entreprises et
(JU) droits humains chez Pain
– Alimata Traoré, présidente de Le documentaire est signé Nils Toutes les informations sur pour le prochain.
la Convergence des femmes Aguilar, 2012 www.voir-et-agir.ch/events Entrée libre. Plus d’informa-
tions :
www.voir-et-agir.ch/events
6 MARS 2018 A Bienne aussi, des citoyennes FILM
et des citoyens se réunissent
En Quête de Sens
Bienne en transition pour réimaginer notre monde et
construire ensemble un avenir « En Quête de Sens » c’est
meilleur pour nos enfants. Ils d’abord l’histoire de deux
s’inscrivent dans le mouvement amis qui se retrouvent après
international de la transition, 10 ans et que tout oppose.
mis en lumière par le film Marc exporte de l’eau en
Demain. Venez à la rencontre de bouteille à New York,
ces acteurs et initiatives, vous Nathanaël travaille, lui, dans
informer, tisser des liens et la gestion collective de l’eau.
découvrir les possibilités de Ils décident de prendre
participer à ce changement de la route pour questionner
cap écologique et social. la marche du monde. Ils
Cette manifestation est organi- cherchent à comprendre ce
sée par Pain pour le prochain, qui a conduit aux crises
Action de Carême, Vision2035, actuelles et d’où pourrait
les Eglises protestante et venir le changement.
catholique de Bienne ainsi que
plusieurs associations locales. Nathanaël Coste & Marc de
la Ménardière, 2015, dispo-
Toutes les informations sur nible en participation libre
www.voir-et-agir.ch/events sur : www.enquetedesens-le-
film.com
Photos : mises à disposition
A vous de jouer ! 10
Offrez une rose virtuelle !
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toxication de l’organisme et aux hors du groupe. Ce qui est fabu-
Jeûner pour la santé, la « vacances » qu’on offre à son
système digestif.
leux, c’est qu’elles arrivent quand
même à ne rien manger pendant
solidarité et la spiritualité
Pour le côté spirituel, le fait d’être une semaine. C’est une grande
ralentie sans être affaiblie lui prise de conscience. »
permet de gérer le temps d’une Le vécu du jeûne est assez va-
autre manière. Jane-Marie en riable, mais on constate, de ma-
Jane-Marie Nussbaumer pra- profite pour pratiquer la médita- nière générale, un accroissement
tique le jeûne depuis 14 ans et tion et lire davantage. D’autres de l’attention, de la sensibilité et
anime des groupes de jeûneurs à personnes ont besoin d’appliquer de la concentration, une exacer-
titre bénévole depuis 11 ans. à la lettre ce qui est dit dans les bation des goûts et des odeurs, et
Jeune retraitée, femme de pas- Ecritures : dans la Bible, on parle parfois une meilleure vision.
teur et mère de 4 enfants, elle beaucoup de jeûne. Dernière- « Quelque chose se passe parfois
jeûne normalement entre 7 et 13 ment, Jane-Marie s’est plus in- aussi au niveau de l’ouverture
jours une fois par année, pendant vestie dans l’aspect solidarité et d’esprit, de l’acceptation et même
le carême, et parfois aussi en au- propose à son groupe de soutenir du pardon. Certaines personnes
tomne. C’est grâce à la rencontre les projets d’Action de Carême et réalisent, face à la surabondance
avec une pasteure de Neuchâtel Pain pour le prochain. dans nos magasins, le décalage
qu’elle a adopté ce rituel. La san- Dans la pratique du jeûne, le qu’il y a entre notre société de
té, la solidarité et la spiritualité, groupe est porteur et joue un rôle consommation et les pays où les
appelées les trois « s », sont les très important. La possibilité gens sont privés de nourriture. »
dimensions principales du jeûne, d’échanger sur le vécu de chaque — Tiziana Conti
Jane-Marie Nussbaumer, jeûneuse et l’importance qu’on accorde journée aide et motive les gens.
et animatrice de groupes de à chacune varie selon les per- « La plupart des personnes qui Visitez le blog de Jane-Marie :
jeûneurs.
sonnes. Du point de vue corporel, tentent cette expérience pour la www.sansospi.wordpress.com
Jane-Marie ressent fortement les première fois ne se sentent pas
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