Une cuisine dans la classe - Présentation.

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Une cuisine              dans la classe…

                    1. Présentation.

                Ecole libre de Deigné
             63, rue de Deigné – 4920 Aywaille
                    Tél. 04/ 360 90 89

                 Direction : Alain Sneepers

              Personne responsable du projet :
         Sylviane Prégardien, institutrice primaire
         au premier degré. (tél : 04/ 383 56 03)

                         Niveau visé :
   Les élèves de la classe de 1ère et 2ème années primaires.
Projet adaptable dans n’importe quelle classe du fondamental.

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2. Historique.
J’enseigne depuis 20 ans dans le premier degré.
J’organisais déjà des ateliers cuisine de façon occasionnelle.
Durant l’année 2004/2005, ces ateliers devenaient plus
réguliers. J’y observais des changements d’attitude positifs
chez les enfants. Je pouvais constater leur motivation, leur
coopération, le développement de certaines compétences
intégrées de façon plus durable. De plus, certains enfants en
difficulté se montraient capables et efficaces, et s’en
trouvaient valorisés.
Je savais qu’à la rentrée de septembre 2005, j’allais accueillir
quelques enfants timorés, ou refermés sur eux-mêmes, timides
ou avec de grandes difficultés d’expression. Je cherchais un
moyen de les mettre à l’aise, de susciter leur intérêt, de les
motiver.
J’ai eu l’idée d’organiser ma classe comme la maison, le centre
de vie et de partage se trouvant si souvent dans la cuisine,
autour de la table…
                             De plus…
A l’heure du fast-food et des plats préparés, surgelés,
préemballés, de chez le traiteur…
A l’époque où cuisiner est souvent synonyme de réchauffer,
« micro-onder »…
Dans un monde où la perspective du repas est industrialisée…
Que savent encore nos enfants de la cuisine ?
Quel enfant cuisine avec maman ?
Combien d’adultes savent préparer du pain au levain, des
gaufres, des vraies frites ?
Et qui n’observe pas la mauvaise alimentation fréquente des
enfants à l’école, le poids excessif de nombre d’entre eux… ?
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Tant de questions et constatations trouvaient une réponse dans
une idée :
  ET SI ON CUISINAIT COMME A LA MAISON ?
   ET SI LA VIE DE LA CLASSE PRENAIT UN AIR
                    DE VIE DE FAMILLE ?
J’ai retroussé mes manches…
Pendant les vacances d’été 2005, j’ai installé une cuisine en
plein milieu de la classe. J’en ai parlé autour de moi. J’ai réussi
à rassembler le matériel grâce à des amis, des parents, des
collègues… Il en fallait des choses ! Un frigo, un four, des
plaques chauffantes, des casseroles, des étagères, une table,
des assiettes, bols, couverts, ustensiles divers, etc…
J’ai aussi rassemblé toutes sortes de recettes trouvées dans
des livres, ou sur Internet… J’ai retranscrit ces recettes de
façon lisible pour les enfants. Il en fallait beaucoup… J’en ai
préparé une trentaine. En cours d’année, les enfants allaient
m’en trouver d’autres !
                                Septembre 2005, tout était prêt…
Il restait le problème des courses…
En effet, si je devais chaque semaine faire les courses pour la
classe en plus de celles pour ma propre famille, cet atelier
risquait de devenir un fardeau…
J’ai donc mis les parents dans le coup.
Lors d’une réunion, nous en avons parlé. Un parent a donné l’idée
de faire les courses chacun à son tour. J’ai proposé que les
enfants soient les principaux acteurs de ces courses. Les
parents étaient motivés et d’accord pour apprendre à leur
enfant à rassembler les ingrédients dans les magasins, passer à
la caisse, payer et apporter la souche à l’école. C’était une

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façon aussi de participer financièrement à l’atelier et ainsi de
ne pas faire de cette innovation un poids financier pour l’école.
Pour les parents absents lors de cette réunion, j’ai donné un
petit mot à compléter (car je ne voulais obliger personne) où
les parents pouvaient accepter ou non de faire les courses avec
leur enfant.
Toutes les réponses furent positives.
                      3. Développement.
Qu’est-ce que la cuisine ?
Une technique qui consiste à produire des mets appétissants,
comestibles, digestes, à partir de produits à se procurer.

Eduquer à la cuisine ? Idées empruntées à monsieur Hervé This ,
physico-chimiste à l’ INRA
- Le futur cuisinier doit maîtriser les gestes, tout comme le
musicien apprend à poser des doigts sur les touches de son
instrument.
- Ce qui compte, c'est communiquer la passion de la cuisine… ou,
du moins, la passion d'une activité que l'élève peut poursuivre
ensuite.
- L'enseignement de la cuisine, comme l'enseignement général,
doit rendre intelligent.
 - Les méthodes donnent à l’esprit de l’élève les moyens de se
constituer
- Toute nouveauté culinaire n’est admissible qu’au terme d’une
éducation lente.
- Un plat techniquement réussi ne sera bon que s'il est servi et
partagé avec amour.
- L'être humain n'a de cesse de retrouver la sécurité qu'il avait
dans les bras de sa mère, qui lui donnait le sein.
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Déroulement des ateliers.
Les ateliers cuisine ont lieu chaque semaine.
Comment ?

1. Choisir      la recette
Les enfants établissent une liste limitée de recettes variées,
choisissent dans cette liste, discutent, votent, en décidant
selon les critères retenus.
-entre : salé, sucré, plat, dessert, goûter, potage…
-entre le connu ou le nouveau à découvrir
-en variant selon la position dans la pyramide alimentaire.

Cela se fait chaque semaine pour la semaine suivante.

2.Lire la recette et noter les
ingrédients (en vue des courses).
Un enfant lit la liste des ingrédients, un autre la note au
tableau ou sur papier.
Ils ajustent les quantités, donnent la liste au responsable.

3.   S’approvisionner
Chacun son tour, un enfant fait les courses seul.
Il se déplace dans le magasin, observe le rayonnage, les
regroupements, les panneaux repères, lit les marques, les noms
de matière, les poids, capacités, quantités, les prix.
Il passe à la caisse, paie, garde la souche.

4.   Déballer les courses
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L’enfant observe la souche, note les prix sur un mémory.
Il aligne les nombres à virgule à partir de la souche
Ex :
-Où se trouve le prix du kg de farine ? Où le noter dans le tableau ?
-250 g de beurre :1,25 E = deux cent cinquante grammes de beurre
pour un euro et 25 cents
et 1,25 E = un euro virgule vingt-cinq cents = 1 euro + 25 cents.

5.   Préparer les ingrédients
L’enfant lit dans la recette, trouve les ingrédients, ajuste les
nombres selon la quantité voulue, installe le tout sur la table.
Pour cela, il mesure, compte, pèse, verse, sépare, multiplie….
Ex :
-Que prendre pour avoir 500 g de farine, et ½ l d’eau ?
-Parler d’une boîte rectangulaire de riz, la toucher l’ouvrir, la
décrire…
-Même grandeur, même poids, même capacité pour des matières
différentes … (500g de margarine, 500 g de farine, 500g de pâte)
-La cruche graduée, la balance…(Sur la balance, je vois 200, c’est
200 quoi ?)
-Sur la minuterie, c’est 15 quoi ?
-100 g de sucre pour 200 g de farine pour 20 personnes… alors 50 g
de sucre pour… de farine pour …personnes ?
-Le fractionnement sur l’intérieur du papier de la margarine.
-La moitié du paquet de 1 kg de farine = ½ kg de farine = 500 g
-2 plats pour 4 œufs, donc 2 œufs dans chaque plat.
-250 g de beurre pour 6 personnes.…
On est 12…. Il faut le double :
6 + 6 = 12 (ou 2 x 6) et 250 + 250 ? (ou 2 X 250)

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6.   Préparer le matériel
L’enfant lit et cherche dans la recette le matériel dont il aura
besoin. Il l’installe sur la table.
Ex :
-4 planches, 4 éplucheurs, 8 couteaux, 12 pommes de terres, ….
-3 couteaux noirs, + encore 4 couteau gris, en tout j’ai … couteaux.
-Mélanger ou cuire dans quoi ? Avec quoi ?
-4 planches pour 12 élèves, combien d’élèves dans chaque groupe de
travail.
-Pour battre j’ai besoin de ? Et pour fondre au bain-marie ?

7.   Lire la recette, l’organiser
En équipes, ou seul, l’enfant prend le temps de lire les étapes,
de les répéter différemment, de les ordonner, de les jouer, de
les réfléchir. Un enfant de 2ème peut aider un autre de 1ère.
L’enfant repère les dessins, schéma, numérotations, verbes…
Ex :
-Je dois casser les œufs puis ajouter du sucre, puis les battre.
Donc : 1) casser : oeufs 2) ajouter : sucre 3) battre

Exemples de recettes. (Collées dans un cahier de recettes.)

 Exécuter les consignes de la
8.

recette
L’enfant se sert des objets en respectant les consignes de
sécurité.

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Ex :
« Je ne me promène pas avec un couteau »« Je ne touche pas la
casserole sur le feu »« Je mixe avec un adulte »
« Je n’oublie pas d’éteindre la plaque » ….

L’enfant se lave les mains, met un tablier, prend une planche
pour découper …
Il lit et redit les différentes étapes, vérifie par la relecture où
on en est, ajuste son action….
Il touche, malaxe, pétrit, nettoie, coupe, mélange, étale, fait
fondre, chauffe, bat, découpe, épluche, etc…
Il agit avec son corps.
Au fur et à mesure, il repère l’étape où on travaille (numéro,
image, verbe, colonne…)
Ex :
-Pourquoi doit-on laver les légumes puis les découper ?
-L’image, la photo montre que….
-Comment préchauffer le four ?
-Comment mixer ?
-Comment faire fondre doucement le beurre ?
-Je dois éplucher, que dois-je prendre ? Où mettre les épluchures ?
Où mettre les légumes ?
-Le couteau : il coupe d’un seul côté de la lame. Comment le tenir ?
Comment me promener avec ? Pourquoi couper vers le bas ?
-Que puis-je prendre avec mes mains : La pomme ? La farine ? L’eau ?
Qu’est-ce qui est froid ? Mouillé ? Sec ?...
-Battre les œufs avec un fouet en comptant régulièrement ! Quel bel
exercice de rythme !
-La brûlure sous l’eau froide, le désinfectant sur la coupure…

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9.   Laisser reposer, cuire, refroidir
L’enfant perçoit et mesure la longueur du temps qui passe, il
utilise la minuterie, prend des repères sur l’horloge de la classe
et l’horaire journalier.
Il observe les effets de la chaleur, du froid, des levures.
Il dessine ces états, observe des images et des schémas.
Ex :
- La pâte ça gonfle sous l’essuie à la chaleur du radiateur, la crème ça
durcit au frigo…
-La levure = champignon (Levure + eau + farine = prolifération des
champignons.)
-L’eau solide (froid), liquide (tempérée), gazeuse (chaleur/vapeur)
-Les champignons rétrécissent dans la poêle, et il y a de plus en plus
de jus… Pourquoi ?
-Pourquoi la pâte doit-elle reposer ? Que va-t-elle devenir ? Pourquoi
doit-elle aller au four ?

10.   Disposer
L’enfant dresse la table du repas, compte, vérifie.
Tout un programme !
Ex :
-J’ai 8 cuillères, nous somme 12, il en faut encore 4 en plus ! (vérifier
avec les doigts…)
-Il ne reste plus que 7 couteaux disponibles, vite, il faut en laver
combien ?

11.   Manger ensemble
L’enfant (re)découvre le plaisir du repas, la convivialité, le
partage.
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On mange, on se passe les plats, on aide son voisin à couper, on
attend avant de se resservir….
On parle, on écoute, on échange….
                     ON VIT ENSEMBLE !
Et :
On sent, hume - Odeur
On goûte, salive – Goût
On se sert de ses couverts…

12.   Faire goûter
L’enfant présente à d’autres (élèves, instituteurs, parents) son
plat, il explique la recette au cercle d’école, se sent reconnu et
fier. Il reçoit aussi une critique extérieure.

  Organiser la vaisselle et le
13.

rangement
L’enfant participe (souvent en équipes) aux services.
Il fait la vaisselle, range, nettoie, etc…
Il va jusqu’au bout de sa responsabilité.

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Les compétences développées.

S’il semble évident que des compétences en lecture et en
mesure des grandeurs sont abordées, j’en ai découvert un
grand nombre d’autres très variées, au fur et à mesure de
l’avancement de l’année.
Voici quelques exemples…

FRANÇAIS :
LIRE
Pratiquer la lecture (du français et des nombres)
*(LIR 1) Se donner une intention de lecture pour agir.
*(LIR 2) Relier les informations lues à celles qu’on a retenues pour
élaborer des significations et retenir ce dont on a besoin.
*(LIR 3) Repérer les marques de l’organisation générale.
(Strophes, numérotations, tableaux…) Etre attentif à la mise
en page.
*(LIR 4) Percevoir la cohérence par la progression de
l’information.
*(LIR 7) Percevoir la dimension non verbale du texte
(informations visuelles).
*(ECM 2) Identifier le langage utilisé dans la présentation,
transposer le langage en organisant les codes.
PARLER
*Interagir, participer à la vie sociale, exécuter des
instructions, se faire comprendre, s’informer.
*(PAR 1) Orienter sa parole en tenant compte de la situation de
communication.

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MATH :
ESPACE
*(SSE 3.2) Reconnaître des solides dans diverses situations.
GRANDEURS
*(SMG 1) distinguer l’objet de ses diverses propriétés.
*(SMG 1) Appréhender et lire les unités monétaires, de masse, de
capacité, comparer
*(SMG 1) Appréhender et comparer les grandeurs. Vérifier leur
invariance
*(SMG 2.5) Choisir et utiliser des instruments gradués en fonction
de la situation.
*(SMG 2) Découvrir différents étalons, les adapter, estimer,
exprimer le mesurage.
*(SMG 2.6) Trouver l’unité qui convient à la situation.
*(SMG 3.1) Combiner des grandeurs (résoudre des problèmes de
proportionnalité directe)
*(SMG 3.7) Repérer sur les objets les grandeurs à fractionner
*(SMG 3.8) Dégager des fractions simples d’opérations de partage
CALCULER SUR LES NOMBRES
*(SCN 1.3) Appréhender la lecture de nombres décimaux
(monnaie).
*(SCN 2.3) Relever des régularités dans les supports visuels des
nombres.
*(SCN 3.1) Attribuer à une situation l’opération correspondante,
et multiplier les expressions d’une même opération (oral).
*(SCN 1.1) Dénombrer des collections.
*Situer les nombres entiers les uns par rapport aux autres
(opérateur additif)
*(SCN 3.1) Attribuer à une situation l’opération correspondante,
et multiplier les expressions d’une même opération (oral).
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*(SCN 3.4) Articuler oralement la réciprocité de certaines
opérations face à une situation concrète.
*(SCN 4.3) Structurer des situations problèmes et en dégager
l’opération.
*Oser s’arrêter, prendre le temps de s’approprier la situation.

LIENS LOGIQUES
*(SELL 1) Cerner les problèmes qui se posent et recourir à des
outils.
*(SELL 3) Faire des hypothèses de solutions, anticiper leur
faisabilité, recourir à des acquis pour résoudre, confronter les
solutions, prouver, comparer, dans un langage clair et précis.
EVEIL :
*(Ev. p20) Quel sont les besoins quotidiens, est-ce bon pour la
santé, à quoi sert la nourriture, … pour comprendre la matière.
*(CLT 1.1) Enoncer des questions pertinentes par rapport au
temps qui passe.
*(CLT 2.2) Utiliser des repères de durée.
*(CLE 3.1) Utiliser des repères pour se situer dans un lieu et s’y
déplacer.
*(CLM 1.2) Exprimer les sensations qui permettent les associations
de goût. (Organe des sens)
*(CLM 1.2) Exprimer les étapes d’une procédure simple vécue.
Justifier son choix.
*Construire, interpréter, utiliser des symboles, des schémas,
des dessins… pour clarifier une situation.
*(Ev. mat. p 22, CLM 2.2) Faire fonctionner un appareil électrique,
utiliser des outils.
*(Ev. p 35 CLM 1.2) Après avoir effectué les manipulations d’une
recette, apprendre à la schématiser pour la transmettre.

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*(DM 5.3) Percevoir activement différentes qualités de matières.
*(DM 4) Intervenir efficacement pour construire la réalité
matérielle.
MATIERE ET PHENOMENES PHYSIQUES
*(PAP 2.1) Etablir un contact physique et sensoriel avec la matière.
*(CLM 1.1) Enoncer des questions pertinentes à propos d’un
phénomène physique.
*(CLM 2.3) Identifier et caractériser des états de la matière et
des phénomènes physiques
*(CLM 2.2) Décrire les relations de cause à effet entre
température et volume.
*(CLM 2.3) Identifier des phénomènes physiques liés à la chaleur.
*(CLM 1.2) Concevoir une procédure expérimentale.
*(CLM 2.3) Construire des concepts à propos des phénomènes
physiques de la matière.
*(CLM 2.3) Relier quelques propriétés de la matière aux états de
celle-ci.
EDUCATION CORPORELLE
*(PMU 1) Percevoir et maîtriser la pulsation.
*(EMU 4) Développer l’expression de son corps par le rythme
*(DM 4.1) Manipuler efficacement les objets en fonction de leurs
caractéristiques.
*(DM 5) Construire activement une perception efficace de
l’environnement
*Se rendre propre et se protéger quand on se donne l’intention
de cuisiner.
*(PEM 9.1 et 9.2) Se familiariser avec les règles de prudence face
aux outils de cuisine
*(PEM 4.2 et 4.3) Et face aux appareils électriques.

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*Savoir intervenir pour aider, adopter une attitude face à une
brûlure, coupure…

EDUCATION SOCIALE :
*(AGI) Eveiller la conscience de l’enfant en le mettant en contact
avec : -des valeurs de partage concret,
        -des valeurs de partage de paroles,
        -des situations d’attention à l’autre,
        -des valeurs de partage de travail…
La classe = une famille.
*(PAP 1.2) Porter un regard qui peut engendre une émotion
esthétique
*(Ev.Hom.p23, CLH) S’investir dans les charges de la classe.
*(Ev. p39, CLH 1.1 et 1.2) Favoriser la rencontre de l’enfant avec le
groupe, l’école, lui-même, la maison..

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L’évaluation.
- Pour les enfants :
Chaque recette est évaluée surtout au moment du repas.
* Les enfants portent des critiques automatiques en fonction
de leurs goûts d’abord, en fonction de l’aspect, de l’efficacité
de leurs gestes, du plaisir qu’ils en ont retiré.
On évalue aussi ensemble la bonne coopération du groupe, la
participation.
* Vient ensuite le retour des autres, car chaque fois, ils font
goûter aux instituteurs, à d’autres élèves. Ceux-ci portent
aussi des critiques. Ils apprennent ainsi à évaluer de façon plus
objective et constructive leur travail. (ex : c’est trop salé,
délicieux, trop sec, trop coulant, ça sent bon, ça goûte un peu le
brûlé… Alors que faudrait-il faire pour s’améliorer ?)

- Pour les parents :
Ils sont enthousiastes. Ils supervisent les courses et viennent
exprimer à l’école les anecdotes, les réactions des enfants. Ils
sont ravis de certains changements d’attitudes à la maison, au
niveau participation des charges, repas, recettes… Ils doivent
parfois accepter les critiques de leur enfant chez eux ! Des
relations positives se créent aussi en cuisinant avec leur
enfant.

- Pour l’école :
Tous les enfants de l’école attendent leur tour pour goûter,
s’expriment sur les odeurs perçues… et nous envient… Et de
nouvelles idées dans le groupe des enseignants naissent petit à
petit : pourquoi ne pas organiser une tournante pour que chaque
classe puissent venir cuisiner dans notre cuisine de temps en
temps … ?
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- Pour l’institutrice :
*Au niveau des compétences : On ne peut que constater
l’efficacité de ces ateliers. Les enfants intègrent des notions
et les appliquent dès lors plus facilement lors des leçons
systématiques.
Les manipulations et le vécu sont des outils souvent bien plus
efficaces que de nombreuses leçons !
*Au niveau social : Quelle différence ! Un esprit de solidarité,
de convivialité, de coopération, et une autonomie évidente… se
sont installés de façon durable dans la classe.
C’est une joie de voir les enfants s’ouvrir au groupe, s’exprimer,
et s’activer ensemble de façon constructive.
Les enfants ne veulent pas rater le jour de la recette, ils
insistent auprès des parents même s’ils sont malades !
De plus ils parlent de leurs courses avec beaucoup
d’enthousiasme et une relation différente avec papa ou maman
peut s’installer.

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4. Conclusion.
C’est avec beaucoup d’enthousiasme que je constate l’efficacité
d’une telle démarche. Ce projet, né au départ pour permettre
l’ intégration et l’ ouverture de certains enfants, développé au
fur et à mesure des expériences, prend une ampleur nouvelle :
faire partie intégrante de la vie de la classe et de l’école.
Un projet à long terme…
Si tout a commencé par l’installation de la cuisine en classe, ce
projet ne s’est pas terminé à un moment précis.
               C’est un projet de vie avant tout.
Une autre vie de classe s’est installée de façon durable, cela
continue… Ce projet tant éducatif que pédagogique, détermine
une volonté de vivre l’enseignement de façon participative,
active et efficace. Ce n’est qu’un commencement !!!
Cuisiner chaque semaine en classe n’est pas une utopie, ni une
perte de temps ! C’est possible et efficace.
Alors essayez… déjà de temps en temps,
en commençant peut-être par des recettes simples..
                   A VOS CASSEROLES !

Je voudrais remercier les enfants de la classe, ce sont eux
finalement qui sont les principaux acteurs du projet!

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