VICKERS, Edward, et Xiaodong ZENG. 2017. Education and Society in Post-Mao China. Abingdon, Londres : Routledge - OpenEdition Journals

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VICKERS, Edward, et Xiaodong ZENG. 2017. Education and Society in Post-Mao China. Abingdon, Londres : Routledge - OpenEdition Journals
Perspectives chinoises
                         2020-1 | 2020
                         Images et sons de la guerre froide en Chine socialiste
                         et au-delà

VICKERS, Edward, et Xiaodong ZENG. 2017.
Education and Society in Post-Mao China. Abingdon,
Londres : Routledge
Chenyu Wang
Traducteur : Gabriel Benet

Édition électronique
URL : http://journals.openedition.org/perspectiveschinoises/11008
ISSN : 1996-4609

Éditeur
Centre d'étude français sur la Chine contemporaine

Édition imprimée
Date de publication : 1 mars 2020
Pagination : 59-60
ISSN : 1021-9013

Référence électronique
Chenyu Wang, « VICKERS, Edward, et Xiaodong ZENG. 2017. Education and Society in Post-Mao China.
Abingdon, Londres : Routledge », Perspectives chinoises [En ligne], 2020-1 | 2020, mis en ligne le 01
mars 2020, consulté le 04 juillet 2020. URL : http://journals.openedition.org/perspectiveschinoises/
11008

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VICKERS, Edward, et Xiaodong ZENG. 2017. Education and Society in Post-Mao Ch...   1

    VICKERS, Edward, et Xiaodong
    ZENG. 2017. Education and Society in
    Post-Mao China. Abingdon, Londres :
    Routledge
    Chenyu Wang
    Traduction : Gabriel Benet

1   Dans Education and Society in Post-Mao
    China, Vickers et Zeng donnent à leurs
    lecteurs un aperçu exhaustif et bien
    documenté du système éducatif de l’ère
    post-Mao, en accordant une attention
    particulière aux questions d’idéologie, de
    financement, et de la place de l’éducation
    dans une société de classe moyenne
    émergente. Ils posent alors plusieurs
    questions : comment le système éducatif
    chinois a-t-il évolué au cours des quatre
    dernières décennies qui sont celles de la
    montée en puissance géopolitique de la
    Chine sur la scène internationale ?
    Comment le système éducatif chinois
    contemporain fonctionne-t-il, et pourquoi
    fonctionne-t-il de cette manière ? Plus
    important encore, comment pouvons-
    nous interpréter la réussite académique
    des étudiants chinois telle que suggérée
    par les évaluations PISA ? Les auteurs
    examinent principalement des documents politiques à l’échelle macro et des
    témoignages d’expériences universitaires à l’échelle micro pour produire un récit

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    cohérent à propos des transformations opérées dans le système éducatif chinois ces
    quatre dernières décennies.
2   Les chapitres un et deux structurent l’approche du livre. Dans le premier chapitre,
    Vickers et Zeng identifient quatre axes dans la littérature existante sur l’éducation en
    Chine et insèrent leur livre dans le débat. Ainsi, cette monographie s’inspire de ce qu’ils
    appellent une « perspective critique » (p. 7) et cherche à décrire « le déplacement
    éthique et idéologique du postulat » du système éducatif en Chine (p. 9). Dans le
    chapitre deux, les auteurs mettent en contexte l’éducation chinoise par rapport aux
    traditions culturelles de l’Asie de l’Est, ce qui souligne l’attention qu’ils portent aux
    forces idéologiques et culturelles qui façonnent le système éducatif chinois. Le reste du
    livre analyse les politiques à l’œuvre derrière le changement opéré dans la scolarité en
    Chine, de la maternelle à l’enseignement supérieur. Les auteurs reconnaissent
    l’importance des programmes scolaires et de la formation des enseignants dans le
    système éducatif chinois et consacrent en outre deux chapitres à ces sujets. Ils
    concluent leur ouvrage par une discussion sur la façon dont la mondialisation a façonné
    l’éducation en Chine, notamment avec les études poursuivies à l’étranger,
    l’internationalisation de l’enseignement secondaire, l’augmentation du nombre de
    partenariat entre la Chine et l’étranger, et la volonté chinoise de développer des «
    universités de rang mondial ».
3   Un thème récurrent de cette monographie est l’inégalité systématique à tous les
    niveaux du système éducatif chinois. Les auteurs avancent que l’éducation en Chine
    favorise les urbains et les riches, par l’intermédiaire du système de hukou (户口, le
    système d’enregistrement des ménages), la structure des financements, l’invention du
    discours sur le suzhi (素質, la qualité humaine), la marchandisation de l’enseignement
    supérieur, et le système des quotas appliqué pour l’entrée à l’université. En dépit des
    principes égalitaires et socialistes officiels, le système éducatif désavantage les
    étudiants nés dans les régions classées comme provinces rurales et moins développées.
    Les auteurs le démontrent par leurs références approfondies à la littérature écrite en
    chinois et en anglais, aux données statistiques du bureau national des Statistiques de
    Chine et aux études à grande échelle comme celles du Rural Education Action Project de
    l’université de Stanford. L’utilisation de la littérature en langue chinoise et en langue
    anglaise est une force majeure de la monographie.
4   Un autre point fort de cette étude repose sur l’utilisation abondante de documents
    officiels dans les analyses effectuées par les auteurs. Étant donné le rôle central du
    gouvernement chinois dans l’organisation et le fonctionnement du système éducatif
    sous tous ses aspects, une lecture attentive et critique de documents relatifs à la
    politique gouvernementale fournit des preuves empiriques substantielles au sujet des
    questions qu’ils traitent. De cette façon, les auteurs mettent en évidence la logique
    instrumentaliste qui anime la réforme et l’élaboration des politiques éducatives en
    Chine. Ils montrent que l’objectif du système éducatif chinois est davantage de former
    des citoyens politiquement conformes et économiquement innovants que des esprits
    critiques. Une telle logique instrumentaliste conduit également à creuser les écarts
    éducatifs entre zones urbaines et zones rurales en Chine.
5   Dans le même ordre d’idées, les auteurs remettent également les documents étudiés
    dans le contexte des rebondissements politiques au sein du Parti Communiste Chinois
    (PCC) au cours des quatre dernières décennies, y compris la tragédie de Tiananmen en
    1989. Ce faisant, ils montrent la nature contingente des réformes de l’éducation en

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    Chine : les directions des changements reflètent non seulement les ambitions
    économiques de l’État chinois, mais aussi les conflits politiques au sein de la direction
    du Parti qui sont parfois la conséquence de l’idiosyncrasie de ses dirigeants.
6   La monographie se termine sur une note morose. Comme les auteurs le soulignent à
    juste titre, « le défi probablement central » auquel est confronté la direction de l’État
    chinois aujourd’hui est la création d’un « système national plus unifié et plus équitable
    dans l’accès à l’éducation et aux autres biens publics » (p. 78). Dans leur conclusion, ils
    soutiennent que le discours actuel de l’excellence éducative chinoise dans les
    évaluations internationales masque ostensiblement la fracture croissante entre
    territoires urbains et ruraux et les problèmes d’équité. En d’autres termes, la
    consécration des résultats PISA – et du « mythe de Shanghai » (p. 333) – démontre
    également comment l’objectif éducatif, dans la Chine contemporaine, a été réduit à la
    création de capital humain. Bien qu’il s’agisse d’une interprétation exacte du discours
    officiel, les auteurs donnent alors l’impression qu’en Chine, les enseignants, les
    étudiants tout comme leurs parents, ont pleinement adhéré à cette idéologie, ayant
    sans cesse recours à l’éducation pour parvenir à obtenir un avancement dans un
    environnement concurrentiel et une société de plus en plus mondialisée. Pourtant, des
    données ethnographiques récentes montrent que les enseignants et les étudiants
    chinois cherchent activement à redonner du sens à l’éducation grâce à des pratiques
    éducatives alternatives comme des programmes classiques de lecture et
    d’apprentissage par le service (Billioud et Thoraval 2007 ; Hansen 2013 ; Wang 2019 ; Wu
    2019). Bien que ces activités soient étroitement liées à la recherche de distinctions par
    les citoyens urbains, ces pratiques émergentes constituent néanmoins une marque du
    désir collectif d’une éducation vouée à une culture personnelle éthique, une
    interprétation plutôt confucéenne du rôle de l’éducation. Les auteurs auraient pu
    revenir sur la manière dont les étudiants et les enseignants chinois ont réagi aux
    réformes éducatives. Cela aurait permis d’ajouter un autre angle à leurs analyses des
    réformes éducatives, en mettant en évidence les réalités de terrain de la scolarité dans
    la Chine contemporaine.
7   Une autre critique mineure concerne l’insuffisance de quelques explications données
    par les auteurs quant à certaines terminologies spécifiques à la Chine. C’est peut-être
    précisément en raison de leur connaissance détaillée du système politique et éducatif
    en Chine que le propos peut parfois porter à confusion. Par exemple, dans la discussion
    au sujet des politiques du Parti, des termes comme « princes héritiers » ou « deuxième
    génération rouge » (p. 77) auraient pu être davantage expliqués. Cela rendrait le livre
    plus accessible pour le lecteur non spécialisé qui ne possèderait pas une connaissance
    suffisante de la politique chinoise.
8   Dans l’ensemble, Education and Society in Post-Mao China est une lecture essentielle pour
    quiconque souhaite comprendre la société chinoise et son système éducatif. Les auteurs
    apportent au lecteur une monographie opportune et rigoureuse de la politique des
    changements éducatifs dans la Chine post-Mao.

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BIBLIOGRAPHIE
BILLIOUD, Sébastien, et Joël THORAVAL. 2007. « Jiaohua : le renouveau confucéen en Chine
comme projet éducatif ». Perspectives chinoises 4 (101) : 4-21.

HANSEN, Anders Sybrandt. 2013. « The Temporal Experience of Chinese Students Abroad and the
Present Human Condition ». Journal of Current Chinese Affairs 3 (44) : 49-77.

WANG, Chenyu. 2019. « Service-learning in Rural China ». Anthropology News website, 12 juillet. DOI
: 10.1111/AN.1216.

WU, Jinting. 2019. « Confucian Revival and the Hybrid Educational Narratives in Contemporary
China: A Critical Rethinking of Scale in Globalization and Education ». Globalisation, Societies and
Education 17 (4) : 474-88. DOI : 10.1080/14767724.2018.1558048.

AUTEURS
CHENYU WANG
Chenyu Wang est assistante professeure invitée d’anthropologie à l’Hamilton College, USA.
Kirner-Johnson 242, 198 College Hill Road, Hamilton College, Clinton, NY
13323.cwang1@hamilton.edu

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