Aide à la mise en oeuvre de la journée d'hommage à Samuel Paty : organiser la réflexion avec les élèves - 2 novembre 2020

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Aide à la mise en oeuvre de la journée d'hommage à Samuel Paty : organiser la réflexion avec les élèves - 2 novembre 2020
ACADÉMIE
DE MONTPELLIER

Aide à la mise en oeuvre de
la journée d’hommage à
Samuel Paty :
organiser la réflexion avec les
élèves
             2 novembre 2020
Aide à la mise en oeuvre de la journée d'hommage à Samuel Paty : organiser la réflexion avec les élèves - 2 novembre 2020
Sommaire

  Introduction.  .        .         .         .         .         .         .         .         .          .          .          .          .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .          . 3

I. L’évènement : un professeur d’histoire-géographie
   assassiné pour son enseignement lors d’un attentat terroriste .                                                                                                                                                          .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .      4

II. Comment aborder un événement collectif violent avec les élèves ? .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .                                                                                                                                                                                                                                                                                                                4
    1) Dans l’établissement.  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .                                                                                                                                                                                                                                                                                                          4
  2) Dans la classe .          .         .         .         .         .         .         .         .          .          .          .          .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .      5
  3) Agir et donner du sens selon l’âge des élèves .                                                                                             .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .      7

III. Transmettre les valeurs et principes de la République : que faire comprendre aux élèves ? .   .   .   .                                                                                                                                                                                                                                                                                                           9
    1) Les valeurs de la République pour vivre ensemble .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .                                                                                                                                                                                                                                                                                                           9
  2) La laïcité, un principe lié à la liberté, à l’égalité et à la fraternité .  .                                                                                                                                                                         .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              . 10
  3) Dans une République laïque comme la République française, la liberté
     d’expression est fondamentale et concerne aussi la religion. .  .  .  .  .                                                                                                                                                                                                          .              .              .              .              .              .              .              .              . 11

IV. Les élèves, des alliés dans l’appropriation et le partage des valeurs de la République .   .   .   .   .   . 12

V. Des ressources pour se situer, expliquer et agir.   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   . 14
   Sur la liberté d’expression .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  . 14
  VADEMECUM La laïcité à l’école (extraits) (octobre 2020) .                                                                                                                                  .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .     15
  Pour les valeurs de la République : réagir face aux atteintes à la laïcité et
    aux actes racistes et antisémites .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  . 18
  Pour les valeurs de la République : réagir face au harcèlement et cyber harcèlement.  .  .  .  .  . 20
  Discours et hommages nationaux .  .                                                                 .          .          .          .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              .              . 21
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  Introduction

La semaine de rentrée commence avec la matinée d’hommage
à Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie assassiné par un
terroriste islamiste, et à tous les professeurs qui transmettent les
valeurs de la République à travers leur enseignement.
« Alors, oui, dans chaque école, dans chaque collège, dans chaque
lycée, nous redonnerons aux professeurs le pouvoir de « faire des
républicains », la place et l’autorité qui leur reviennent. »
Cérémonie d’hommage national à Samuel Paty à la Sorbonne.
Discours d’Emmanuel Macron (21 octobre 2020)

Les élèves doivent s’approprier à l’école ces valeurs en qualité
de futurs citoyens de la République. Il est indispensable qu’ils
comprennent le sens de l’assassinat d’un professeur qui enseignait
les valeurs de la République, pour être pleinement porteurs de
ces valeurs et acteurs de notre démocratie.
C’est pourquoi la journée du 2 novembre et la semaine qui suivra
seront plus particulièrement des temps de questionnements et
de réponses à leurs interrogations. . Cette réflexion s’inscrira à la
suite dans un temps long.
La matinée d’hommage sera organisée en trois temps : un premier
temps de réunion des équipes éducatives pour des échanges et
envisager de manière collective l’organisation de la matinée dans
la perspective de prolonger les travaux sur la période à venir,
un deuxième temps qui consistera en une séance pédagogique
conduite par un ou deux professeurs de la classe qui répondront
aux questions de leurs élèves sur l’attentat et engageront une
réflexion autour des valeurs de la République, de la liberté
d’expression et du rôle de l’École ; un troisième temps verra
l’hommage collectif solennel à Samuel Paty, la lecture d’un court
texte (la lettre de Jean Jaurès aux instituteurs et aux institutrices
du 15 janvier 1888) et se conclura par une minute de silence.

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                             I. L’évènement : un professeur d’histoire-géographie
                        assassiné pour son enseignement lors d’un attentat terroriste

Vendredi 16 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), alors que Samuel Paty, 47 ans, professeur
d’Histoire-géographie quittait à pieds le collège du Bois d’Aulnes pour se rendre chez lui, un réfugié d’origine
tchétchène de 18 ans l’a décapité en pleine rue, près de son collège.
Quelques jours auparavant, Samuel Paty avait dispensé un cours sur la liberté d’expression pendant lequel
il avait montré quelques caricatures de Mahomet. Très vite des parents d’élèves ont réagi très vivement au
point que face à ces réactions, ce professeur a immédiatement bénéficié de l’attention et du soutien de
la principale qui a sollicité l’aide de l’institution. L’équipe académique « Valeurs de la République » a été
mobilisée, s’est rendue sur place, a rencontré Samuel Paty pour le conforter dans l’approche qu’il avait eue
lors de son cours.
Par la suite, un père de famille dont la fille était absente du cours concerné a été reçu par la principale. Il était
accompagné d’une personne se présentant comme représentant des imams de France. A l’issue de l’entretien,
le père a souhaité interpeller l’inspection académique. Celle-ci a expliqué la démarche du professeur dans un
souci d’apaisement du père de cette élève.
A la suite de ces échanges, le père de famille a diffusé deux vidéos véhiculant de fausses informations et
instrumentalisant les faits dans une perspective qui dépassait la séquence de cours de M. Paty. Ces vidéos
indiquent le nom et l’établissement de l’enseignant en le traitant de « voyou ».
L’institution a toujours été en soutien total à l’égard de Samuel Paty. L’inspection académique des Yvelines
a immédiatement prévenu l’enseignant de l’existence de ces vidéos diffamatoires, lui a témoigné tout son
soutien et lui a recommandé de porter plainte pour diffamation ce qui a été fait par l’enseignant accompagné
dans sa démarche par la principale du collège.
Dès la diffusion de la vidéo, l’Education nationale s’est également mise en contact étroit avec les services de
police qui ont été alertés en temps et en heure.
Le soutien de M. Paty, par sa hiérarchie, a été concret et constant dès le début et adapté aux différent
épisodes qui se sont tenus au fil des jours à la suite de son cours du 5 octobre.
Un hommage national a été rendu à Samuel Paty le 20 octobre à la Sorbonne, à Paris.

               II. Comment aborder un événement collectif violent avec les élèves ?

Aborder la médiatisation d’un événement collectif violent avec les élèves : texte rédigé par la délégation
ministérielle en charge de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire.
Parler avec les élèves au lendemain d’un attentat : page Éduscol : pour répondre aux besoins qui pourraient
s’exprimer au sein des écoles et des établissements.

   1) Dans l’établissement

   Comment organiser le dialogue avec les élèves ?
Il appartient au directeur d’école et au chef d’établissement d’organiser un temps de regroupement des
élèves dans les classes ou la cour de l’école et de l’établissement pour un moment de recueillement individuel
et collectif dans cette journée. Dans les deux cas, chaque enseignant doit encadrer sa classe durant ce temps
de recueillement, dont la forme doit prendre en compte l’âge des élèves.
Ce temps de recueillement peut être précédé d’un échange entre les élèves et les enseignants dans chaque
classe. Ce dialogue est un travail pédagogique indispensable pour soutenir les enfants et les adolescents dans
la gestion de leurs émotions et la compréhension complète de ces événements violents.

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   Accompagner le recueillement des élèves
Pour accompagner au mieux un moment de recueillement, il convient donc de faire en sorte de répondre
favorablement, dans un premier temps, aux besoins, interrogations ou demandes d’expression qui pourraient
avoir lieu dans les classes par des élèves très jeunes et des adolescents. Les élèves auront besoin de s’exprimer.
Ecouter sera une des premières missions.
Dans un second temps, il conviendra de veiller à orienter les discussions sur le fait que les attentats peuvent
toucher des hommes, des femmes et des enfants, quelles que soient leurs opinions personnelles, leurs opinions
philosophiques ou leurs convictions religieuses. Une même peine atteint leur famille et leurs proches, au-delà
de toute appartenance, dans une même humanité frappée par le deuil.
Les personnels prendront en compte l’âge et la psychologie des enfants qui sont confiés à l’école afin de
s’adapter au mieux et de faire en sorte que ce moment collectif soit bien compris et fasse sens pour chacun.
Une même démarche de minute de silence ne peut avoir de sens de la même manière à l’école élémentaire,
au collège ou au lycée. La vigilance et la perspicacité à ce sujet des équipes éducatives seront entières.
Des espaces de parole peuvent par ailleurs être mis à la disposition des élèves. Les CDI dans les collèges et les
lycées, les maisons des lycéens pourront notamment être mobilisés à cette fin. A l’école primaire, des jeux
coopératifs peuvent permettre l’expression des élèves.

   2) Dans la classe

   Quelques principes pour aborder une actualité violente avec les élèves
Le travail avec les élèves sur un événement collectif violent doit être adapté à leur âge afin de pouvoir
construire à la fois un deuil collectif et un travail pédagogique sur les principes fondateurs de la République.
    –– Moduler son attitude pédagogique selon l’âge des élèves : à l›école maternelle, du début à la fin de
       l›école élémentaire, au collège...
    –– Accueillir l’expression de l’émotion des élèves, sans sous-estimer, y compris chez les très jeunes enfants,
       leur capacité à saisir la gravité des situations ;
    –– Rassurer les élèves : l›école est un espace protégé ; l›événement s›est déroulé dans un lieu et un temps
       circonscrits, même si les média en parlent et diffusent plusieurs fois les images ;
    –– Etre attentif au « niveau de connaissance » que les élèves ont de l’événement : certains élèves peuvent
       n’en avoir aucune connaissance ; d’autres ne disposer que d’éléments partiels, voire erronés, provenant
       de sources variées. Il faut aider à clarifier les termes entendus et répétés, pour que les enfants ne restent
       pas enfermés dans un présent dominé par la peur.
    –– Respecter la sensibilité des élèves (le sentiment de peur, d’incompréhension, d’injustice, de révolte...) ;
    –– Respecter l’émotion de la communauté éducative et s’appliquer à la mettre à distance ;
    –– Construire une réflexion problématisée, par-delà le seul évènement, qui s’inscrive dans le cadre des
       programmes d’enseignement (enseignement moral et civique, littérature, histoire, arts...) ; définir en
       équipe pédagogique les actions envisagées, en prenant appui sur tous les acteurs de la communauté
       éducative.
    –– Informer les responsables légaux, pour les élèves les plus jeunes, des actions pédagogiques entreprises.
Après évaluation de la situation et en cas de besoin, privilégier les co-interventions, notamment avec les
personnels sociaux et de santé, afin de recueillir des paroles exprimant un mal-être et d’orienter le cas échéant,
vers les espaces infirmerie, cabinet médical et bureau de l’assistant de service social des élèves ayant besoin
d’une pris en charge médico-psychologique.

   Eviter la désinformation et les théories conspirationnistes
Les événements violents, comme des attentats, génèrent un flux d’images et d’informations d’une extrême
densité. Certains éléments relèvent de la rumeur non fondée, de la désinformation, de la manipulation ou
encore de théories conspirationnistes. Les enseignants peuvent accompagner leurs élèves dans un travail de
réflexion et de mise à distance critique des informations qu’ils reçoivent et diffusent, en questionnant leur
usage des médias, en particulier les réseaux sociaux.
Plus d’informations sur Eviter la désinformation et les théories conspirationnistes

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   Anticiper d’éventuelles réactions hostiles
Des élèves (et leurs familles) peuvent manifester une opposition à toute évocation à l’école de ces moments
dramatiques. Les personnels pourront rappeler la nécessité :
    –– de rassurer les élèves par rapport à des événements qui ont un impact national et les rendre ainsi plus
       disponibles aux apprentissages scolaires ;
    –– de préciser le cas échéant la neutralité de l’école ;
    –– de rappeler la différence entre un délit pénal (appel à la haine, antisémitisme, apologie du terrorisme) et
       le droit à l’expression critique, même impertinente.
Des enfants peuvent tenir des propos manifestement hostiles ou inacceptables, légitimant, par exemple,
l’agression de certaines personnes victimes des attentats. La référence à la réprobation collective, nationale
et internationale, à l’autorité de l’Etat pour permettre le « vivre ensemble » doit alors être évoquée, sans
entrer en discussion polémique avec les élèves concernés. Les parents sont alertés, leur attention attirée
sur la gravité des propos ou des attitudes de leurs enfants. Ils sont reçus par l’enseignant, le cas échéant
accompagné d’un collègue et la situation rapportée aux autorités de l’école.

   Accompagnement et protection des agents
Toute atteinte ou menace doit systématiquement donner lieu à l’accompagnement des personnels et à une
réponse très ferme de l’institution, en étroite collaboration avec les autorités administratives et judiciaires
(préfet de département, directeur départemental de la sécurité publique, commandant de groupement,
procureur de la République, recteur et IA-DASEN). Les agents doivent dès le signalement des faits être
informés de leur droit à déposer plainte. Les services de la DSDEN accompagnent l’agent dans sa démarche.
En outre, le recteur ou I’IA-DASEN procède au signalement des faits auprès du procureur de la République en
application de l’article 40 du code de procédure pénale, le cas échéant en complément du propre signalement
de l’agent.
Par ailleurs, trois guides à destination des personnels de l’éducation nationale sont à disposition des agents,
des directeurs et des chefs d’établissement :
    –– guide d’accompagnement des personnels de l’éducation nationale visés par un dépôt de plainte https://
       www.education.gouv.fr/media/14129/download
    –– guide d’accompagnement en cas d’incivilité ou d’agression dans le cadre de vos fonctions, à destination
       des personnels du premier degré https://www.education.gouv.fr/media/14123/download ;
    –– guide d’accompagnement en cas d’incivilité ou d’agression dans le cadre de vos fonctions, à destination
       des personnels du second degré, https://www.education.gouv.fr/media/14126/download)
Un dispositif national d’écoute et de soutien psychologique pour tous les personnels de l’Education nationale :
0 805 500 005 Numéro d’appel joignable 24h/24, 7 jours/7
Enfin le soutien et l’appui de la hiérarchie pour les agents victimes doit se matérialiser par la mise en œuvre
rapide et effective de la protection fonctionnelle.

   Pour aller plus loin
    –– Aborder un événement collectif violent

   Ressources pédagogiques
A la suite des attentats de 2015, plusieurs éditeurs, sites pédagogiques ou journaux avaient publiés des
numéros spéciaux qui illustrent à la fois la nécessité de recontextualiser les événements et montrent des
pistes pédagogiques de travail.

   Médias pour les élèves
    –– Le numéro spécial 1jour1actu
    –– Pirouette les 5-8 ans : Une fiche pour aider les parents à trouver les mots justes pour parler des attentats
       avec leurs jeunes enfants.
    –– Le Monde des ados pour les 8-15 ans :Un dossier pour les enfants et adolescents avec des pistes et des
       conseils pour dépasser le choc des attentats et résister.

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   Dossiers pédagogiques
    –– Le dossier de Canopé avec des vidéos sur la minute de silence et la laïcité
    –– Dossier des Cahiers pédagogiques sur «Quelle pédagogie pour aborder les attentats du 13 novembre ?»
    –– Les cahiers pédagogiques «Okapi : pourquoi y a t-il des fanatiques ?»
    –– Un regroupement de fiches thématiques sur le site de l’ENS Lyon Géoconfluences
    –– Ressources regroupées par les Cahiers pédagogiques

   Partenariat avec l’institut des droits de l’homme (IDH) :
les avocats, membres de l’IDH, du barreau de Montpellier se proposent d’être aux côtés des équipes
pédagogiques et éducatives des établissements scolaires, en tant que partenaires de justice, durant la semaine
du 2 novembre 2020.
Vous pouvez contacter :
Madame Amparo DOMINGO, présidente de l’IDH
(courriel : amparo@domingo-avocat.com ; portable : 07 62 67 36 36)
Madame Farida TOUMI, secrétaire générale de l’IDH
(courriel : farizatoumi.avocat@outlook.fr) ; portable : 06 52 96 58 39)

   3) Agir et donner du sens selon l’âge des élèves

  Un événement tragique : l’assassinat d’ un                   Les réactions et le sens de l’événement, les
  professeur                                                   questions éventuelles
  Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie
  au collège du Bois d’Aulne à Conflans Sainte-                L’émotion a été très vive. Comment avez-vous
  Honorine a été assassiné le vendredi 16 octobre              appris cet événement ?
  2020.
                                                               Un assassinat est toujours tragique. Mais pourquoi
  L’homme qui l’a tué n’était ni un élève ni un                l’assassinat d’un professeur pour ce qu’il enseigne
  ancien élève de ce professeur. Pourtant, il a tué ce         a-t-il bouleversé et indigné tant de monde ?
  professeur à cause de ce qu’il enseignait                    Que représente l’assassinat d’un professeur pour
                                                               ce qu’il enseigne ?
  C’était un professeur d’histoire-géographie,
  qui était aussi chargé de l’Enseignement Moral               Vous suivez des cours d’Enseignement Moral et
  et Civique, et avait fait un cours sur la liberté            Civique. À quoi sert cet enseignement ? Qu’est-ce
  d’expression, comme cela est prévu dans les                  qu’on y apprend, qu’est-ce qu’on en retire ?
  programmes.

Après des attaques terroristes, les élèves sont exposés, plus particulièrement du fait de leur vulnérabilité, à
l’impact médiatique de la crise. Des images violentes, l’expression d’adultes en désarroi, des commentaires
au contenu et au ton dramatiques, dans les medias et dans la sphère privée, sont le quotidien du plus grand
nombre.

   Accueillir l’expression de l’émotion des élèves
Tous les enfants n’ont pas le même rapport à la mort (âge, expérience familiale, sujet évoqué ou non en
famille, religion, sujet tabou ou non...) tous, au-delà de la diversité de leurs expériences, ne s’exprimeront pas
de manière similaire.
Des élèves peuvent exprimer des interrogations, de la peine (un gros chagrin), des inquiétudes, des angoisses
en relation avec des situations de stress. Certains peuvent tenir des propos précis et directs (mais ainsi révéler
l’événement à d’autres, épargnés jusqu’alors par ces images).
Il n’appartient pas aux enseignants de faire effraction dans les représentations des élèves : des élèves de
l’école maternelle, ou parfois du début de l’école élémentaire, pourront avoir une « pensée magique » ; les
morts se relèvent, ils sont endormis, ils ont fermé les yeux... Ces élèves n’en restent pas moins sensibles au
climat de danger et perméables à l’agressivité.
Eviter d’insister : s’inscrire dans des moments brefs et de ne pas interroger les élèves au-delà de leur propre
disponibilité et volonté d’expression.

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   S’appuyer sur le collectif
Il est important que les adultes puissent accueillir ces expressions, et sachent, collectivement, adapter leurs
conduites. Les enseignants eux-mêmes peuvent craindre de ne pas pouvoir aborder sereinement toutes les
questions. Dans ce cas, une organisation particulière de l’école pourrait permettre de répondre et d’accueillir
les élèves qui le souhaiteraient (à la récréation ou dans une organisation particulière de l’école). Le RASED
peut être associé à la préparation du travail avec les élèves.
Les IEN et leurs conseillers pédagogiques sont mobilisés pour répondre aux questions d’organisation des
équipes pédagogiques ou, le cas échéant, intervenir en appui des ressources du département (réseau de crise,
groupe d’appui). Les équipes mobiles de sécurité (EMS) peuvent également être sollicitées.
En aucun cas, confrontés à des élèves montrant une difficulté plus particulière, les personnels ne multiplieront
les questionnements : ils informeront le médecin scolaire, l’IEN et, surtout, préviendront les parents de l’enfant.

   S’appuyer sur les organisations habituelles de l’école
Le sens de l’école et des apprentissages scolaires, les routines, les repères de l’emploi du temps et surtout,
le contact d’adultes rassurants dans leurs conduites et leurs propos sont susceptibles d’aider à dissiper les
inquiétudes et à revenir à un quotidien apaisé.
Souvent, l’accueil, en maternelle ou à l’école élémentaire, s’accompagne de rituels (découverte du calendrier,
de la météo du jour), expression sur les événements du week-end, tour de parole des élèves (« quoi de neuf ?
»). Parfois, l’actualité - à l’école élémentaire - est systématiquement commentée. Ces moments pourront être
investis pour répondre, avec une précision adaptée à l’âge du public, aux évocations spontanées des élèves à
propos des événements.

   Adapter le propos à l’âge des élèves
Les enseignants auront, par la mise à distance, un rôle protecteur et pourront, le cas échéant, revenir sur le
déroulement des faits.
L’âge des élèves, la nature et la forme de ce qu’ils expriment, le caractère et le moment de cette expression
- plutôt individuelle, plutôt collective - peuvent guider les personnels sur les conduites à tenir, de même que
l’organisation habituelle des moments de dialogue entre élèves et avec les adultes, dans l’école ou la classe.

   À l’école maternelle
Parfois, la référence à l’apaisement, au retour à la normale suffiront à rassurer les élèves. Des jeux de coopération,
des activités en groupes restreints, peuvent être l’occasion d’expression des élèves que l’enseignant saura
prendre en compte (reformulation). Par le dessin libre, les enfants pourront exprimer ce qu’ils ont perçu
de l’actualité et leurs préoccupations. Le cas échéant ils pourront, avec l’adulte, commenter leur dessin.
En cas d’émergences agressives et/ou émotionnelles, les enseignants aideront les élèves à poser ses mots
sur ce qu’ils ont perçu, sur ce qu’ils tentent d’exprimer. L’enseignant s’adressera aux élèves en utilisant des
formulations générales et simples, notamment en référence aux valeurs fondamentales (le bien/le mal, le
juste/l’injuste, le respect de la personne...).

   À l’école élémentaire
Les élèves peuvent avoir intégré le concept de mort et associer aux actes leurs conséquences. L’irréparable
étant commis, c’est autour de la réprobation générale, de la force de la Loi, de la protection du public, du rôle
de protection qu’ont les adultes à l’égard des enfants que pourraient se développer les échanges avec eux.

   Au cycle 2
Les explications données par l’enseignant seront un peu plus précises sur le déroulement de l’événement, en
s’attachant à ne pas laisser perdurer des représentations erronées. Attention toutefois à ne pas montrer des
éléments bruts (et brutaux) relatifs au drame.

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   Au cycle 3
L’enseignant pourra revenir sur le déroulement de l’événement en le présentant de manière
factuelle et en élucidant certains termes, afin d’en faciliter la compréhension par les élèves.
Avec les élèves les plus âgés, les discussions pourront se développer autour des sujets relatifs à la devise
républicaine, à la liberté d’expression, au refus des discriminations...
De manière générale,
    –– s’appuyer sur les interactions adultes-enfants mais aussi entre enfants pour aider à comprendre, partager,
       mettre à distance, se projeter et ne pas subir ;
    –– rendre les élèves actifs (dessiner, écouter/lire une histoire, dialoguer, débattre, écrire...) pour libérer la
       parole, tout en acceptant l’attitude d’un élève qui ne souhaite pas s’impliquer.
Dessins, textes peuvent permettre aux élèves de s’exprimer, leur donner l’occasion de contribuer au sens et à
la reconstruction. Ces traces, qui doivent avoir un usage inscrit dans le temps permettent aussi, parce qu’on
les commente, de montrer qu’il est autorisé de s’exprimer, y compris à propos de sujets aussi difficiles et
perturbants, que les adultes peuvent accueillir cette expression.

   Construire la réflexion et organiser le débat au collège et au lycée
Pour donner son efficacité pédagogique au débat argumenté, il convient de suivre les règles qui l’organisent et,
s’il n’a pas été possible de l’inscrire dans un travail préalable, de le prolonger par des travaux d’élèves produits en
commun à l’aide de ressources documentaires variées. Dans tous les cas, tout débat argumenté doit donner lieu
à une réflexion rétrospective menée en classe. Le débat argumenté, qui fait écho au caractère délibératif de la
démocratie et au principe du contradictoire dans la justice, constitue un exercice de citoyenneté à part entière :
    –– Le débat (réglé ou argumenté)

     III. Transmettre les valeurs et principes de la République : que faire comprendre aux
                                             élèves ?

   1) Les valeurs de la République pour vivre ensemble

C’est la mission de l’Ecole de transmettre les valeurs de la République, cela est inscrit dans la loi
(https://www.reseau-canope.fr/les-valeurs-de-la-republique.html) :

                   Outre la transmission des connaissances, la Nation fixe comme mission première à l’école
                   de faire partager aux élèves les valeurs de la République. Le service public de l’éducation fait
           acquérir à tous les élèves le respect de l’égale dignité des êtres humains, de la liberté de conscience et
           de la laïcité. Par son organisation comme par ses méthodes, il favorise la coopération entre les élèves.
           Dans l’exercice de leurs fonctions, les personnels mettent en œuvre ces valeurs. Le service public de
           l’éducation fait acquérir à tous les élèves le respect de l’égale dignité des êtres humains, de la liberté
           de conscience et de la laïcité. Par son organisation et ses méthodes, comme par la formation des
           maîtres qui y enseignent, il favorise la coopération entre les élèves.
           Dans l’exercice de leurs fonctions, les personnels mettent en œuvre ces valeurs.
           Extrait de l’article L 111-1 du code de l’Education (8 juillet 2013)

La transmission transversale des valeurs, adossée à chaque discipline, associée à chaque espace et temps de
vie scolaire, et reposant sur chaque éducateur est fondamentale.

C’est en encourageant la collaboration interdisciplinaire et inter-catégorielle que nous pourrons créer les
conditions favorables à la transmission des valeurs de la République, en favorisant le plus possible, une
pédagogie où l’élève puisse éprouver et être en activité, pas seulement « par les cours et les discours, mais
par la vie scolaire tout entière » (en classe, au gymnase, au CDI, en salle d’étude, dans la cour, au restaurant
scolaire, à l’internat, etc.)
Ces valeurs servent à devenir un citoyen responsable. Vous serez des citoyens quand vous serez majeurs. Mais
dans l’école, on apprend que ces valeurs servent aussi à respecter autrui. Elles vont toutes ensemble.

                                    Aide à la mise en oeuvre de la journée d’hommage à Samuel Paty            9 // 26
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  Les valeurs de la République servent à nous respecter les uns les autres

        La morale enseignée à l’école est une morale civique en lien étroit avec les principes et
        les valeurs de la citoyenneté républicaine et démocratique. L’adjectif « moral » de
l’enseignement moral et civique renvoie au projet d’une appropriation par l’élève de principes
garantissant le respect d’autrui.
Cette morale repose sur la conscience de la dignité et de l’intégrité de la personne humaine, qu’il
s’agisse de soi ou des autres, et nécessite l’existence d’un cadre définissant les droits et devoirs de
chacun.
Respecter autrui, c’est respecter sa liberté, le considérer comme égal à soi en dignité, développer
avec lui des relations de fraternité. C’est aussi respecter ses convictions philosophiques et
religieuses, ce que permet la laïcité.

Préambule des programmes d’EMC

Extrait de l’article L 111-1 du code de l’Education (8 juillet 2013)

    2) La laïcité, un principe lié à la liberté, à l’égalité et à la fraternité
Parmi ces valeurs et principes, il y a la laïcité : Qu’est-ce que la laïcité ?
(https://www.education.gouv.fr/la-laicite-l-ecole-12482)
La laïcité en 3 minutes pour coexister https://www.youtube.com/watch?v=p21xQq_eQ_k

En France, l’Etat est laïque, la République est laïque et l’Ecole publique est laïque, ce qui signifie :
    1. Qu’il n’y a pas de religion d’Etat
   2. Que l’on garantit pour tous les citoyens la liberté de croire ou de ne pas croire et de changer d’opinion
   3. Que l’Ecole prépare tous les élèves à choisir librement leurs opinions religieuses et politiques
La laïcité est liée aux autres grandes valeurs de la République :

                                                                       On est libre de choisir sa religion et on
           À la liberté                                                est libre de ne pas avoir de religion

                                                                       Toutes les religions sont traitées
                                                                       de la même manière : aucune ne
                                                                       peut dominer les autres ni ne peut
           À l’égalité                                                 contraindre les gens à en devenir ou à
                                                                       en rester membres.

                                                                       Vous apprenez à devenir des citoyens
                                                                       qui respectent leurs différences,
                                                                       et que leur différences d’opinion
           À la fraternité                                             politique et religieuse n’empêchent
                                                                       pas de vivre ensemble, de discuter, de
                                                                       travailler ensemble.

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   3) Dans une République laïque comme la République française, la liberté
   d’expression est fondamentale et concerne aussi la religion.
On peut parler en faveur d’une religion, on peut parler contre une religion. Car respecter la liberté d’opinion
et la liberté d’expression, c’est accepter d’entendre des choses avec lesquelles on n’est pas d’accord, parce
qu’on a le droit de dire que l’on est pas d’accord, parce qu’on a le droit de dire des choses avec lesquelles
d’autres gens ne sont pas d’accord.

   Pourquoi travailler la question de la liberté d’expression en classe ?
(https://eduscol.education.fr/cid154212/la-liberte-d-expression.html)

    –– Parce que la liberté d’expression est une liberté fondamentale, qui doit toujours s’exercer dans notre
       République.
    –– Parce que la liberté d’expression est la base du pluralisme, indispensable à notre fonctionnement
       démocratique.
    –– Parce que la liberté d’expression concerne tout le monde sur notre territoire, qu’on soit citoyen français
       ou pas, pas seulement les journalistes ou dessinateurs de presse (https://www.clemi.fr/fr/ressources/nos-
       ressources-pedagogiques/ressources-pedagogiques/dessin-de-presse-et-liberte-dexpression.html)
    –– Parce que la liberté d’expression doit pouvoir s’exercer en toutes circonstances pour ne pas se réduire
       face à celles et ceux qui la remettent en cause.
    –– Parce qu’en France, cette liberté se déploie dans le cadre de la loi, qui la protège et en souligne les
       limites nécessaires.
    –– Parce que l’École forme les futurs citoyens aux droits et aux libertés qu’ils exerceront.
    –– Parce que ce texte est lui-même une illustration de la liberté d’expression.
La liberté d’expression est consacrée parmi les «droits naturels et imprescriptibles de l’homme» dans
la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, plus précisément dans son article 11 qui en définit
l’importance, le périmètre et les enjeux : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits
les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de
l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ». Derrière cet article se retrouvent tous les enjeux liés
à la liberté d’expression : depuis ce texte fondateur, nos sociétés ont eu à arbitrer entre la nécessité que cette
liberté s›exprime pour chacun et en toutes circonstances pour garantir le pluralisme sans lequel elle n’existe
pas et la question des limites à lui donner pour éviter des dérives violentes, sectaires et finalement liberticides.
Des réponses différentes ont été apportées selon les époques et les régimes politiques, faisant évoluer la
définition et le périmètre de la liberté d’expression et se traduisant à chaque fois dans la loi. Derrière ce
principe se trouve également un enjeu d’éducation majeur, avec la nécessité d’apprendre aux élèves à utiliser
cette liberté, en s’exprimant librement tout en étant capable d’écouter et de comprendre d’autres opinions
que les leurs, mais aussi en comprenant la nécessité que des limites communes soient fixées par la loi, limites
pouvant faire l’objet de débats.
Mais cette liberté d’expression, dans la République, suppose que l’on respecte la liberté des autres. C’est pour
cela que cette liberté s’exerce dans le cadre de la loi, comme l’a établi la Déclaration des droits de l’homme
et du citoyen dans son célèbre article 4

          Art. 4 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (1789). La liberté consiste à pouvoir
          faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de
          bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits.
          Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi.

Ainsi la liberté des uns s’arrête là où la liberté des autres commence.
Les valeurs et principes de la République donnent le cadre qui permet de discuter sans exercer de violence
et sans s’entre-tuer. Elles sont ce qui empêche la guerre civile dans notre pays, et nous permet d’avancer tous
ensemble.

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       C’est tout cela que le professeur qui a été tué enseignait. Et c’est pour cela qu’il a été tué.
       Celui qui l’a assassiné ne voulait pas qu’en France, les fidèles des différentes religions et ceux
qui n’ont pas de religion vivent en paix les uns avec les autres. Celui qui l’a tué voulait terroriser les
professeurs, et les empêcher de transmettre les valeurs de la République.
Mais il n’y arrivera pas. Parce que la République et l’Ecole sont là. Parce qu’elles vont continuer
à protéger la liberté de tous. Parce que l’Ecole va continuer son travail pour former des citoyens
libres.
En hommage à Samuel Paty, enseignant tombé au service de l’Ecole de la République, nous allons
nous recueillir pendant une minute de silence.

     IV. Les élèves, des alliés dans l’appropriation et le partage des valeurs de la République

Suite aux attentats de janvier 2015, une dizaine de mesures ont été proposées pour une grande mobilisation
de l’Ecole en faveur des valeurs de la République. Au cœur d’entre elles, la question de l’engagement des
élèves et de leur participation à la vie démocratique des établissements.
Au sein des différentes missions de représentation qui leur sont confiées, du délégué de classe à l’élu au
Conseil de la Vie Lycéenne (CVL) ou Collégienne (CVC), les élèves deviennent citoyens et apprivoisent leur
pouvoir d’agir par l’expérience. Ils vivent et s’approprient dès lors des valeurs, des principes, des combats,
fondements de leurs engagements citoyens d’adulte.
L’acte terroriste qui a conduit au meurtre de Samuel Paty, rappelle une nouvelle fois encore l’urgence de
bâtir à l’Ecole, un engagement collectif autour de valeurs partagées. Dans cette entreprise, les élèves sont les
premiers alliés.
C’est tout le sens de leurs interventions lors du dernier Conseil National de la Vie Lycéenne, réuni en urgence
par monsieur le ministre de l’éducation nationale, le mardi 5 novembre dernier.
Les jeunes ont fait part :
    –– De leur envie d’être aux côtés de leurs professeurs et de tous les adultes de l’établissement pour un
       temps de recueillement collectif.
    –– De la nécessité d’ouvrir au sein des établissements des espaces d’expression, de paroles, dans lesquelles
       les contradictions pourraient s’exprimer librement, de façon constructive, argumentée et sans violence.
       Ils souhaitent des cours d’EMC participatifs, vivants, engageants.
    –– De leur souhait de pouvoir célébrer la liberté d’expression sous toutes ses formes en mettant en œuvre
       des créations collectives impliquant l’ensemble des membres de la communauté éducative.
Leurs propositions montrent qu’ils ne souhaitent pas recevoir des cours, des discours sur la liberté d’expression
et la transmission des valeurs de la République, mais veulent bel et bien l’incarner, la faire vivre, aux côtés des
adultes, dans leurs établissements.
Le 2 novembre et les temps qui suivront, il sera important de faire vivre ces espaces de participation des
élèves, souvent trop peu utilisés dans les établissements. Il s’agira de prendre réellement en considération leur
préoccupation, leur questionnement, leur parole, leurs propositions.
Il est ainsi souhaitable :
    –– de consulter les représentants lycéens pour l’organisation de la journée du 2 novembre dans l’application
       du cadre national
    –– de réunir rapidement les instances lycéennes et collégiennes afin qu’elles puissent réfléchir avec les
       adultes de l’établissement à moyen terme aux modalités d’une grande mobilisation de leur Ecole sur la
       question des valeurs de la République.

  12 // 26                    Aide à la mise en oeuvre de la journée d’hommage à Samuel Paty
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  Un exemple d’action : défense et illustration collective de la liberté d’expression
  Après la semaine du 2 novembre, il est recommandé aux communautés éducatives de poursuivre
  durablement collectivement la réflexion et l’engagement au service de la liberté d’expression
  portée par l’école de la République.
  Pour que cette appropriation soit partagée par tous, des actions multiples verront le jour, en
  particulier autour des écritures créatives, qui peuvent être associées à d’autres productions
  artistiques.
  Il est ainsi proposé de s’inspirer des modalités du dispositif « M(au)teurs » ou d’en solliciter le module
  territorialisé inscrit au plan de formation académique :

   20A0110695      LLA – FT         85433     M(au)teurs est un dispositif académique innovant qui
                   M(au)teurs                 propose à tous les jeunes et adultes d’une communauté
                                              éducative (collège, lycée) ou d’un réseau pouvant impliquer
                                              des écoles, de participer à un projet fédérateur d’écriture
                                              créative.

   Il est possible d’organiser à tout moment une formation territoriale (3h ou 6h) destinée à préparer
   la mise en œuvre du dispositif dans l’établissement ou le réseau, avec l’équipe locale de pilotage
   (adultes et élèves, dont élus collégiens et lycéens). L’action est animée par des formateurs du
   groupe « Didactique de l’écriture et des écritures créatives » du Cercle d’études des Lettres de
   l’académie de Montpellier. Contacts : frederic.miquel@ac-montpellier.fr (Inspection) / sandrine.
   reiter@ac-montpellier.fr (Dafpen)

❱❱ Ce projet fédérateur d’expression créative s’adresse à tout ou partie des membres de la communauté
   éducative, dont les familles : sur la base du volontariat pour les adultes et du projet pédagogique pour les
   élèves. Les structures culturelles de proximité et les collectivités territoriales peuvent devenir partenaires.

❱❱ Selon le choix effectué par l’établissement pour revendiquer et mettre en œuvre la liberté d’expression
   démocratique, plusieurs organisations sont possibles :

 –– -un ou plusieurs thèmes sont retenus ;
 –– -les participants créent individuellement ou en groupes, homogènes ou non (par exemple, adultes et
    élèves écrivent ensemble ou séparément) ;
 –– -un ou plusieurs genres sont autorisés, avec possibilité de faire dialoguer écriture et autres champs
    artistiques (photographie, peinture, théâtre, danse, musique etc.) voire médiatiques ;
 –– -les consignes peuvent être multiples, comme c’est le cas dans les ateliers d’écriture ;
 –– -les lieux de création sont situés dans l’établissement et/ou à l’extérieur ;
 –– -les supports peuvent être divers (papier, numérique, surfaces dédiées de l’établissement) ;
 –– -les temps et durées de composition sont adaptables : concentration sur une période (par exemple une
    demi-journée), étalement chronologique, mise en œuvre de plusieurs étapes distinctes, mobilisation des
    heures de cours et/ou des pauses méridiennes et/ou banalisation, alternance entre écriture, convivialité
    et mutualisation ;
 –– -les restitutions peuvent être multiples : publication d’une anthologie, lectures publiques, affichage,
    exposition, dont la diffusion peut devenir académique.

❱❱ D’autres formes seront aussi imaginées par les équipes, pour que vivent l’esprit et la lettre d’une défense
   et illustration collective de la liberté d’expression. Les propositions inscrites sont données à titre
   d’exemples.

                            Aide à la mise en oeuvre de la journée d’hommage à Samuel Paty              13 // 26
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     Un autre exemple d’action : Rédaction d’un manifeste pour l’établissement
     L’appropriation des valeurs de la République au sein d’une communauté éducative nécessite une
     clarification de ces valeurs, c’est à dire une explicitation des normes, implicites, qu’elles sous-
     tendent. Il s’agit de les nommer, les définir, les analyser avec discernement et d’envisager ce qu’elles
     impliquent et produisent dans le fait de vivre ensemble.
     C’est un préambule nécessaire à l’engagement d’un collectif autour du partage de ces valeurs.
     Sur le modèle du manifeste réalisé par les établissements scolaires de l’académie de Montpellier
     pour la journée nationale de mobilisation contre le harcèlement, en novembre 2018, cet exercice
     conduit à l’écriture collective d’un autre manifeste à afficher dans l’établissement.
     Il se présente sous la forme suivante :
     « La communauté éducative de ……………………… l’école… / du collège… / du lycée… » s’engage autour
     de valeurs communes »

        Oui à                                                       Non à
        La possibilité de s’exprimer librement dans le
                                                                    Toutes formes de violences physiques
        respect de la loi
        La possibilité de critiquer tout dogme, idéologie,
                                                                    Devoir se taire parce qu’on a peur
        religion…
        La convivialité scolaire et la prise en compte de
                                                                    La loi du plus fort
        l’expression des élèves
        L’humour                                                    Au mépris et à l’humiliation
        …                                                           …
        …                                                           …

Les propositions inscrites sont données à titre d’exemples.
Les établissements seront destinataires dans la semaine du 2 novembre d’un exemplaire imprimé du manifeste
vierge.
Le travail d’écriture se fera collectivement, avec différents représentants de la communauté éducative
(élèves, enseignants, équipes éducatives et équipes de direction, parents, partenaires de l’Ecole impliqués
dans l’établissement…).
Le manifeste sera signé par l’ensemble des représentants ayant contribué à l’écriture et affiché dans l’enceinte
de l’établissement.
Une photo du manifeste sera envoyé au rectorat de l’académie de Montpellier à l’adresse suivante :
communication@ac-montpellier.fr

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