Animaux venimeux et vénéneux - A/ Animaux terrestres dangereux

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Animaux venimeux et vénéneux - A/ Animaux terrestres dangereux
Animaux venimeux et vénéneux                          Cours de 5ème Année         2019/2020

                   Animaux venimeux et vénéneux

                      A/ Animaux terrestres dangereux :
I/ Serpents :
Les envenimations ophidiennes touchent souvent la population rurale, à la campagne, en forêt,
dans le désert ou les hauts plateaux pendant la saison chaude (printemps, été). La majorité des
morsures surviennent aux membres inférieurs.

1- Espèces dangereuses :
Deux familles sont dangereuses pour l’homme, et dont le mécanisme d’action est différent :
a) Les Élapidés : cobras ou Naja, mambas en Afrique et en Asie, serpent corail en
Amérique…, sont les plus dangereux et qui entrainent des paralysies des muscles striés et une
paralysie respiratoire en quelques heures. Ils agissent avec des neurotoxines qui bloquent la
transmission neuromusculaire par leur action sur l’acétylcholine au niveau des synapses.
b) Les Vipéridés : vipère à cornes en Afrique et en Asie…, sont responsables du syndrome
vipérin : un syndrome inflammatoire clinique (douleur, œdème) et biologique
(hyperleucocytose, protéinurie), parfois accompagné d’une hypotension ou d’un état de choc
et d’un syndrome hémorragique.

2- Appareil venimeux : il s’agit de glandes salivaires reliées à un crochet inoculateur dont la
structure varie (voir Tableau I).

3- Composition du venin : Le venin de chaque espèce présente une composition biochimique
propre. Le venin est essentiellement composé d'enzymes et de toxines.
a) Enzymes : L-amino-acide oxydase (dépourvue de toxicité), phospholipase, estérase,
hyaluronidase (favorise la diffusion des toxines), protéase.
N.B : Les venins des vipéridés et crotalidés sont une mixture d’enzymes nécrosantes,
procoagulantes, anticoagulantes et fibrinolytiques. Les troubles de coagulation provoquent des
hémorragies, une CIVD et des thromboses.
b) Toxines : cardiotoxines, neurotoxines.

4- Symptomatologie :
L’injection du venin est attestée par l’apparition d’une douleur vive et d’un œdème local. Le
tableau clinique est variable selon l’espèce et peut évoluer dans le temps.
a) Syndrome cobraïque ou neurotoxique (Élapidés) :
-Syndrome muscarinique : vomissements, hypersudation, sialorrhée, diarrhée, myosis
-Signes neurologiques :
 Paresthésies du membre mordu
 Atteinte des nerfs crâniens : ptosis bilatéral caractéristique et troubles de la déglutition.
 Paralysie flasque ascendante entraînant une détresse respiratoire due à l’atteinte des
    muscles de la respiration.
NB : Quelques espèces africaines du genre Naja sécrètent de plus des cardiotoxines à
l’origine de troubles du rythme cardiaque.
b) Syndrome inflammatoire et hémorragique (Vipéridés) :
-Signes généraux : angoisse, malaise, douleurs abdominales, nausées, vomissements. Deux
signes représentent un critère de gravité car ils précèdent souvent une aggravation secondaire :
une diarrhée et une hypotension artérielle résistante à un remplissage macromoléculaire.

Dr SAADI F-Z.                                                                           Page 1
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- Syndrome inflammatoire : un œdème local qui peut s’étendre progressivement à tout le
membre et au tronc.
- Syndrome hémorragique : saignement avec ecchymoses étendues, hématomes et risque
d’hémorragies multiples (épistaxis, gingivorragies, hémorragies digestives…).
- Complications : des thromboses et des nécroses cutanées localisées ou la gangrène d’un
membre peuvent survenir.

          Tableau I : Classification des ophidiens selon leur appareil venimeux.

Pas         Possibilité de Aglyphes
d'appareil salive toxique                        Ex : boas.
pour
injecter le
venin

                                                Ex : couleuvres.
                              Opisthoglyphes
Appareil      Possibilité
venimeux     d'intoxication Petits crochets
capable      dans certains postérieurs
d'injecter   cas précis     (fond de la
un venin                    gueule)

                              Protéroglyphes    Ex : cobras, mambas, serpent corail, serpents
                                                marins
                            Crochets fixes
                            caniculés,
                            situés à l’avant
                            Certaines
                            espèces
                            projettent leur
                            venin à
                            plusieurs
                            mètres
              Intoxications Solénoglyphes       Ex : vipères, serpents à sonnette, crotales.
             fréquentes
                            Crochets
                            caniculés,
                            mobiles,
                            rétractables,
                            situés à l'avant

5- Traitement :
a) Conduite à tenir et traitement symptomatique :
 Gestes de premiers secours :
- allonger et immobiliser le membre mordu. Le patient doit rester couché, au repos.
- évacuation vers un centre médicalisé.
Dr SAADI F-Z.                                                                         Page 2
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- gestes à proscrire : pose de garrot, incision locale, cautérisation, cryothérapie et la succion.
 Prise en charge en centre médicalisé :
- interrogatoire et examen clinique.
- lavage et désinfection de la plaie avec de l’eau oxygénée ou du Dakin® (éviter l’alcool qui
favorise la diffusion du venin).
- sérovaccination antitétanique.
- Traitement de la douleur : le paracétamol ou morphiniques en fonction de l’intensité de la
douleur. L’aspirine est à éviter (anti-agrégante plaquettaire).
- L’œdème est traité par les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).
- Réhydratation.
 En réanimation :
- En cas d’hémorragies : traitements substitutifs (transfusion, plasma frais congelé, etc.) ne
doivent être administrés que 30 minutes après le sérum antivenin.
- Les troubles neurotoxiques pourront être traités avec l’atropine au stade du syndrome
muscarinique en association avec néostigmine (parasympathomimétique indirect, inhibiteur
des cholinestérases) pour le syndrome cobraïque.
- Intubation et ventilation assistée dans les détresses respiratoires
- Traitement chirurgical des nécroses cutanées et gangrènes.
b) Traitement spécifique - sérum antivenin (SAV) :
Les immunoglobulines de sérum antivenimeux de serpent sont le traitement spécifique contre
les morsures de serpent. Toute envenimation confirmée doit faire l’objet d’une
immunothérapie par un antivenin polyvalent approprié.
Il s’agit de fragments F (ab’) 2 d’immunoglobulines équines purifiés antivenimeuses
polyvalentes (dirigés contre les venins d’espèces les plus fréquemment rencontrées dans la
zone concernée), ex. : Anti-vipérin® de l’Institut Pasteur d'Algérie.
L’antivenin est administré à raison d’une à deux ampoules renouvelables en fonction de l’état
clinique, quel que soit l’âge et même chez la femme enceinte, en IV lente, Il est dilué au
1/10è dans du sérum physiologique (NaCl 0,9%).
Effets indésirables : choc anaphylactique à traiter par l’adrénaline.

II/ Scorpions :
Les scorpions, arthropodes appartenant à la classe des arachnides, comptent plus de 1500
espèces classés en 2 sous-ordres : les buthoïdes et les chactoïdes. Très peu d’espèces (environ
30 espèces) représentent un réel danger pour l’homme, et appartiennent toutes à la famille des
buthoïdes. L’Algérie enregistre annuellement quelque 40 à 50 000 piqûres de scorpion,
entraînant entre 40 et 100 décès, en majorité (70%) chez les enfants. Les wilayas à haut risque
sont notamment Adrar, Béchar, Ouargla, Biskra, Tamanrasset, Laghouat, Chlef, Ghardaïa, El
Oued, Djelfa, M’sila, Bordj Bou Arréridj, El Bayadh, Illizi, Tiaret, Khenchela, Tebessa.
1- Espèces dangereuses en Afrique du Nord :
 - Androctonus australis :

      Le plus dangereux.
      Espèce de grande taille, pouvant atteindre jusqu'à 10 cm.
      Teinte brune avec des parties du corps (dos Ŕ pinces)
       souvent noires.
      Queue épaisse jusqu’au 4ème anneau
      Possède 6 toxines redoutables.

Dr SAADI F-Z.                                                                              Page 3
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- Buthus occitanus :

      Peut-être dangereux.
      Taille moyenne de 4 à 7 cm
      Teinte claire, jaune uniforme de la tête à la queue.
      La queue est grêle.
      Possède 13 toxines identifiées à ce jour.

2- Composition du venin des espèces dangereuses :
  - Enzymes : haluronidase.
  - Toxines : neurotoxines, cardiotoxines.
NB : les venins des scorpions Buthidés sont pauvres en enzymes, ce qui expliquerait la
discrétion ou l’absence de réaction locale à la piqûre.

3- Physiopathologie des toxines du scorpion :
Les composants actifs du venin des scorpions dangereux pour l’homme sont des neurotoxines
peptidiques contenant une soixantaine d’aminoacides en une chaîne réticulée par quatre ponts
disulfure. Dans un même venin, elles se trouvent sous plusieurs formes structuralement très
proches, classées en quatre types antigéniques distincts.
Les venins scorpioniques agissent par 3 mécanismes :
a) Une action toxique directe sur les tissus et les organes
b) Une décharge massive des neurotransmetteurs (catécholamines, acétylcholine…) : due à
    l’activation des canaux cellulaires sodiques par blocage de leur fermeture au niveau des
    cellules nerveuses excitables (système neuromusculaire) et probablement des fibres
    musculaires striées. Ces neuromédiateurs sont à l’origine d’une défaillance multiviscérale.
    Le venin de scorpion contient d’autres neurotoxines actives sur les canaux potassium, les
    canaux chlore et les canaux calcium mais leur rôle dans la symptomatologie est encore
    ignoré.
c) Une réaction inflammatoire systémique : Le taux des cytokines plasmatiques est corrélé
    avec la gravite du tableau clinique et le pronostic vital. Une réaction inflammatoire
    systémique (SIRS) est responsable de défaillances cardiaque, respiratoire et neurologique.

4- Facteurs de risque :
 L’âge du malade : l’adulte jeune est le plus touché par les piqûres, mais les taux de létalité
    sont plus importants aux âges extrêmes particulièrement les enfants moins de 15 ans.
 La taille du scorpion : la quantité de venin inoculée peut-être proportionnelle à la taille
 Le siège anatomique de la piqûre : les membres sont plus fréquemment touchés, mais la
    piqûre est plus dangereuse dans les régions vascularisées
 Les tares organiques associées
 La saison : la période chaude est la plus redoutable
 Scorpions des régions tropicales (l’envenimation est peu dangereuse dans les pays froids)
 Temps écoulé entre la piqûre et la prise en charge.

5- Symptomatologie :
Le patient peut être simplement piqué avec des signes locaux seulement ou envenimé
présentant alors des signes généraux. Les manifestations cliniques de l’envenimation sont très
variables d’un patient à l'autre. Trois stades de gravité sont décrits :
a) Grade I ou piqûre simple sans envenimation (85% des cas) :
Caractérisé par la présence d’un ou de plusieurs signes locaux (douleur, rougeur, œdème,
engourdissement..). La douleur est localisée, et très violente et peut durer 24 h. Il peut arriver

Dr SAADI F-Z.                                                                              Page 4
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que la piqûre soit «sèche», non suivie d’injection de venin. En ce cas, la douleur est moins
vive et elle s’efface plus rapidement.
b) Grade II (envenimation sévère) :
- Des signes généraux principalement muscariniques se manifestent dans un délai de deux à
plusieurs heures après la piqûre par : sueurs profuses, troubles digestifs, vomissements,
coliques, diarrhée, hypotension artérielle, parfois bradycardie, signes d’encombrement
pulmonaire, dyspnée.
- Les signes de gravité (priapisme, vomissements, hypersudation, fièvre > 39°C) annoncent
l’évolution imminente entre la 4ème et la 12ème heure suivant la piqûre vers le stade III.
c) Grade III (caractérisé par les signes de détresse vitale) :
-La défaillance cardio-circulatoire est fréquemment la cause du décès. Elle se manifeste par
un collapsus cardiovasculaire ou un état de choc.
- Insuffisance respiratoire aiguë : polypnée, cyanose, encombrement bronchique, et à
l’extrême un œdème aigu du poumon (OAP).
- Signes neurologiques : agitation, obnubilation, convulsions, coma de profondeur variable.

6- Perturbations biologiques :
Précoces et observées à tous les stades : hyperglycémie (2 g à 2,5 g/l) et l’hyperleucocytose.
La mesure de la veninémie par test ELISA n’est pas de pratique courante. L’acidose
métabolique est de mauvais pronostic.

7- Conduite à tenir :
a) Grade I :
 Traitement de la douleur avec du paracétamol, crème anesthésiante ou vessie de glace.
 Gestes à proscrire : scarification, succion, pose de garrot, administration de Corticoïdes.
 Désinfection Ŕ vaccination anti tétanos.
 En absence de signes généraux, la surveillance aux urgences de 4 heures est nécessaire.

b) Grade II et III (traitement des troubles cardio-respiratoires) :
-Traitement de l’état de choc chez le malade grade III repose sur les agents vasoactifs type
Dobutamine et le remplissage vasculaire par du sérum salé isotonique
-Traitement symptomatique de l’OAP (oxygénothérapie, diurétiques)

c) Sérothérapie (immunothérapie) - Sérum anti scorpionique (SAS) :
-La précocité de la sérothérapie est importante: il s'agit d'intercepter les toxines circulantes
avant qu'elles atteignent les récepteurs membranaires des cellules des tissus excitables
auxquels elles se lient avec une haute affinité. En pratique, un volume de 40 à 60ml de SAS,
dilué dans du sérum physiologique, sera administré en perfusion intra-veineuse.
-Les accidents de type anaphylactique sont rares mais à traiter en urgence.

8- Evolution :
L’élévation des CPK et de la troponine I sériques traduirait un retentissement précoce cardio-
vasculaire de l’intoxination. L’évolution spontanée est favorable en quelques heures pour les
envenimations du stade 1. L’évolution du stade 2 est elle-même favorable dans plus de 90%
des cas après une prise en charge médicale hospitalière. Dans 5% des cas environ, l’évolution
du stade 2 se fait vers le stade 3, ce stade étant fatal dans 30 à 40% des cas environ. Ces
évolutions sont rapides : au-delà de vingt-quatre heures, le pronostic vital n’est plus engagé.

Dr SAADI F-Z.                                                                            Page 5
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III/ Araignée :
1-Mygale : considérée comme la plus grande araignée du monde, elle se caractérise par
l'abondance des poils qui couvrent son corps. Il existe 2 500 espèces avec :
- espèces australiennes ou indiennes agressives et venimeuses,
- espèces d’Amérique du sud et d’Afrique modérément dangereuses : fièvre, inflammation,
œdème, parfois nécrose et gangrène.
2-Araignée au sens stricte : veuve noire.
Les veuves noires (genre Latrodectus) sont cosmopolites, seule la femelle est dangereuse :
elle est facilement identifiée par ses deux taches rouges à la face dorsale de l’abdomen. La
morsure, très douloureuse, peut être grave, notamment chez l'enfant.
a- Symptomatologie :
La morsure de la veuve noire entraîne Le latrodectisme, de type neurotoxique. Le principe
actif du venin est une neurotoxine, la latrotoxine, qui est à l’origine de trismus, contractions
musculaires hyperalgiques, éruption érythémateuse, troubles neurovégétatifs (variations de la
température et de la tension artérielle).
b- Traitement :
- administration de calcium en IV.
- sérum antivenimeux.
- administration de benzodiazépines et opioïdes en cas de douleurs intenses.
3- Loxosceles : sont de petites araignées ubiquitaires (5 à 20 mm de long), leur venin possède
une activité nécrosante cytotoxique principalement due à une nécrotoxine, entraînant le
Loxoscélisme, un syndrome viscéro-cutanéo-nécrotique. Toutes les espèces sont dangereuses
et particulièrement certains taxons américains impliqués dans des envenimations mortelles.

IV/ Tiques :
Les tiques, proches cousines des araignées, sont des arachnides parasites. Vectrices de
maladies infectieuses (ex : la maladie de Lyme), les tiques peuvent entraîner des «paralysies
ascendantes à tiques» décrites en Amérique du nord, Australie, Afrique du sud, dues à des
neurotoxines : paralysie des membres inférieurs à caractère ascendant pouvant aboutir à la
paralysie des muscles respiratoires. Il existe un anti venin disponible en Australie. En
pratique, il faut retirer la ou les tiques et la symptomatologie disparaît dans 1 à 2 jours.

V/ Les myriapodes ou mille-pattes
Le scolopendre : est un arachnide dont la morsure entraîne douleur, œdème, érythème, mais
sans signes généraux. Seules les espèces de grande taille (jusqu’à 20 cm) peuvent entraîner
des envenimations.

VI/ Insectes hyménoptères : Guêpes, frelons, abeilles, fourmis.
1- Composition du venin :
• Amines biogènes : histamine, catécholamines.
• Peptides spécifiques : millitine (abeille) à action hémolytique et histaminolibératrices,
    kinines (guêpes).
• Enzymes : cholinestérase, protéase.
2- Symptomatologie :
Généralement, il s’agit de piqûre bénigne (réactions allergiques locales) mais peut survenir
deux types d’accidents graves :
- Choc allergique immédiat : choc anaphylactique indépendant de la dose de venin, une seule
piqûre peut entraîner un choc anaphylactique,

Dr SAADI F-Z.                                                                           Page 6
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- Choc toxique retardé : dépendant de la dose, des piqûres multiples (> 50). On décrit une
atteinte cutanée diffuse (flush, éruption urticarienne, œdème diffus) accompagnée de
vomissements, d’hypotension artérielle, voire de choc vasoplégique avec des complications
(cytolyse hépatique, insuffisance rénale, hémolyse, coagulation intravasculaire disséminée,
voire défaillance multiviscérale mortelle).
3- Traitement :
- Réaction locale bénigne : application de compresse froide.
- Réaction générale : adrénaline, corticoïdes, antihistaminiques, remplissage vasculaire.
- Choc toxique : épuration extrarénale (dialyse).

VII/ Insectes lépidoptères : Les chenilles et les papillons (poils urticants)
Les chenilles à poils urticants sont cosmopolites et sont responsables au contact de la peau
et/ou des muqueuses, d’une irritation cutanée, un œdème, et des nécroses parfois sévères.
Les papillons tropicaux possèdent sur leurs ailes des écailles sous forme de fléchettes, qui,
dispersées dans l'air, pénètrent dans la peau et les muqueuses, créent la papillonite qui sont
des pathologies irritatives oculaires et/ou pulmonaires. Le traitement est symptomatique.

VIII/ Autres insectes : Les coléoptères (envenimations par contact)
La dermatite des coléoptères vésicants est causée par contact direct avec une substance
caustique présente dans le liquide corporel de certains coléoptères lorsqu’ils sont écrasés.
Cette dermatite est cosmopolite, plus souvent observée dans les régions à climat tropical. Le
traitement est habituellement simple et l’évolution est le plus souvent favorable.

                      B/ Animaux aquatiques dangereux :

I- Invertébrés venimeux :
1- Spongiaires : éponges
• Quelques espèces venimeuses : Fibulia, Tedania.
• Accidents bénins essentiellement dermatologiques.
• Traitement :
 - corticoïdes, anti-histaminiques.
 - tremper la région blessée dans du vinaigre dilué.
 - évolution favorable en quelques jours avec le traitement.

2- Cnidaires : méduse, siphonophores, coraux, anémones.
- Symptomatologie commune des cindaires :
    Blessures.
    Réactions allergiques (choc anaphylactique).
    Siphonophores : contact des tentacules très douloureux.
    Érythème puis éruption de papules urticariennes blanches alignées sur la zone touchée.
    Évolution favorable en quelques jours.
- Mécanisme toxique et toxines :
   Selon les espèces, tout l'animal est urticant, ex : Pelagia ou seulement les tentacules.
- Appareil venimeux :
o Tentacules tapissées de cellules vénéneuses (cnidocystes) et équipées d'un filament
   urticant invaginé qui se déroule après stimulation par contact.
o Le tube venimeux s'implante dans la partie supérieure de l'épiderme et entraîne la brûlure.
o Venin renferme des polypeptides enzymatiques aux propriétés toxiques et antigéniques.

Dr SAADI F-Z.                                                                             Page 7
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-      Traitement :
    - retirer les tentacules, laver la zone atteinte à l’eau de mer.
    - neutraliser avec de l’alcool ou du vinaigre puis saupoudrer de talc.
    - solution antiseptique, crème à base de corticoïdes, d’analgésiques, d’antihistaminique.

3- Mollusques :
 a) Cônes :
La plupart des cônes injectent à leurs proies, grâce à une langue rigide (radula), un poison
puissant, qui peut même être dangereux, voire mortel, pour l'homme.
     - Symptomatologie :
   • Piqûre douloureuse.
   • Malaise général, paresthésie, œdème.
   • Paralysie musculaire              paralysie respiratoire et mort par asphyxie.
     - Traitement :
   • Allonger et immobiliser le membre atteint, extraire la dent.
   • Traitement symptomatique : antalgiques, assistance ventilatoire.

      b) Poulpes : seiche (Sépia officinalis) pieuvre (Octopus vulgaris)
          - Symptomatologie :
     • Morsure peu douloureuse.
     • Saignement local, fourmillement, œdème modéré, vomissements, nausées.
     • Évolution bénigne.
     • Cas grave : troubles de vision, paralysie des muscles striés, troubles cardiovasculaires.
         - Traitement : symptomatique, assistance ventilatoire.

4- Échinodermes : oursins
      - Symptomatologie :
   • Piqûre : pseudopanari, érythème, œdème localisé.
     - Traitement :
   • Enlever les épines, désinfection, application d’antiseptiques, antibiothérapie générale.
   • Granulomes : excision chirurgicale.

II/ Vertébrés venimeux :
1- Raie venimeuse : Les raies possèdent une longue queue dotée d'un ou plusieurs aiguillons
reliés à des glandes à venin.
   • Piqûre profonde et douloureuse.
   • Œdème local                 nécrose (surinfection possible).
   • Symptômes généraux : lipothymie, angoisse, spasme musculaire, troubles digestifs,
        hypotension, détresse respiratoire              mort.
2- Vives : Poissons marins possédant des épines venimeuses
       - symptomatologie :
   • Douleur immédiate et intense, œdème local.
   • Signes généraux : algies, malaise vagale, nausées, agitation.
      - Traitement :
   • Désinfection de la plaie, enlever les débris d’aiguillon.
   • Vaccination antitétanique, antibiothérapie (infection).
3- Rascasse :
    Douleurs intenses.

Dr SAADI F-Z.                                                                             Page 8
Animaux venimeux et vénéneux                           Cours de 5ème Année          2019/2020

III/ Vertébrés vénéneux :
1-Ciguatéra : Il s’agit d’une intoxication tropicale causée par l’ingestion de chair de poisson
contaminé par des toxines d’une algue unicellulaire Gamberdiscus toxicus. Ex : mérou. Ces
toxines s’accumulent tout au long de la chaîne alimentaire et résistent à la cuisson. Ce
syndrome survient lorsque le récif corallien subit des agressions d’origine humaines
(pollution, travaux sur les récifs) ou naturelles ex : cyclones, éruptions volcaniques.
 - Signes cliniques : quelques min. à 30 min.
            • Signes digestifs.
            • Troubles neurologiques périphériques : parésie.
            • Asthénie, hypersudation, bradycardie.
            • Évolution : persistance de la paresthésie et l’asthénie.
-Traitement : symptomatique (vitamine B1B6…), spécifique (perfusion de mannitol 20%).

2-Le scombrotoxisme (Intoxication par les scombridés) :
-Ingestion de chair de poisson bleu mal conservé (thon, maquereaux, anchois, sardines) qui
est riche en histidine. L'histidine est décarboxylée en histamine par des bactéries qui pullulent
à la chaleur. L'histamine est un effecteur de la réaction allergique, en aval du conflit antigène-
anticorps ici inexistant.
  - Signes cliniques : 10 min. à 3 H
           • Vasodilatation, bouffée de chaleur, céphalée, tachycardie.
           • Éruption urticarienne, troubles digestifs.
- traitement symptomatique : corticoïdes, anti-histaminiques.

3-Le tétrodoxisme ou Fugu : est dû à la consommation de poissons ballons, les tétrodons.
Le fugu est sans danger s’il est servi après une préparation savante par des cuisiniers qualifiés.
La tétrodotoxine est une neurotoxine localisée dans les ovaires, les viscères et la peau. Il y a
quatre stades de gravité de l’intoxication :
- apparition de paresthésies buccales et des extrémités, parfois associées à des signes digestifs
(diarrhées, vomissements), apparaissant 10 à 15 minutes après l'ingestion,
- incoordination motrice avec conservation des réflexes ostéotendineux,
- survenue de troubles de la déglutition et de mydriase bilatérale,
- installation de coma qui peut être réversible. Le décès peut survenir dans les 6 à 24 heures.
Il n'y a pas d'antidote, le traitement est basé sur le maintien d’une bonne oxygénation à l’aide
d’une ventilation assistée. La guérison complète est possible, une fois le cap des 24 premières
heures passé.

IV/ Invertébrés vénéneux :
Mytilisme : Ce syndrome survient suite à l’ingestion de coquillages filtreurs (moules, huîtres,
palourdes…) qui sont des animaux qui filtrent de grandes quantités d'eau et concentrent des
agents infectieux et des toxines. Sous certaines conditions climatiques, le plancton et les
microalgues prolifèrent et sécrètent des toxines. Les toxines sont thermostables. Les signes
cliniques sont :
- Troubles digestifs : 6 à 12 H après ingestion de coquillages contaminés provenant d’une
    collecte "sauvage".
- Déshydratation.
Le traitement est symptomatique basé notamment sur la réhydratation.
Prévention :
-Pas de ramassage de coquillages en eau sale, colorée, putrescente ou dormante.
-Respecter les interdictions temporaires de commercialisation ou de ramassage.

Dr SAADI F-Z.                                                                              Page 9
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