ANNA & BERNHARD BLUME - ANNA & BERNHARD BLUME LA PHOTOGRAPHIE TRANSCENDANTALE 1ER JUILLET - 21 SEPTEMBRE 2015 - Centre Pompidou
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DIRECTION DE LA COMMUNICATION ET DES PARTENARIATS DOSSIER DE PRESSE ANNA & BERNHARD BLUME LA PHOTOGRAPHIE TRANSCENDANTALE 1ER JUILLET - 21 SEPTEMBRE 2015 ANNA & BERNHARD BLUME
ANNA & BERNHARD BLUME LA PHOTOGRAPHIE TRANSCENDANTALE 1ER JUILLET - 21 SEPTEMBRE 2015 GALERIE DE PHOTOGRAPHIES, FORUM -1 4 juin 2015 SOMMAIRE direction de la communication et des partenariats 75191 Paris cedex 04 1. COMMUNIQUÉ DE PRESSE PAGE 3 directeur Benoît Parayre 2. LES ŒUVRES EXPOSÉES PAGE 4 téléphone 00 33 (0)1 44 78 12 87 courriel 3. PUBLICATION ET EXTRAITS DE TEXTE PAGE 8 benoit.parayre@centrepompidou.fr attachée de presse 4. PROGRAMMATION DE LA GALERIE DE PHOTOGRAPHIES PAGE 11 Dorothée Mireux téléphone 00 33 (0)1 44 78 46 60 courriel 5. PMU, PARTENAIRE DE LA GALERIE DE PHOTOGRAPHIES PAGE 12 dorothee.mireux@centrepompidou.fr assistée de 6. VISUELS POUR LA PRESSE PAGE 13 Aurélia Voillot téléphone 00 33 (0)1 44 78 12 49 7. INFORMATIONS PRATIQUES PAGE 16 courriel aurelia.voillot@centrepompidou.fr www.centrepompidou.fr
24 avril 2015 COMMUNIQUÉ DE PRESSE direction de la communication et des partenariats 75191 Paris cedex 04 ANNA & BERNHARD BLUME directeur LA PHOTOGRAPHIE TRANSCENDANTALE 1ER JUILLET - 21 SEPTEMBRE 2015 Benoît Parayre téléphone 00 33 (0)1 44 78 12 87 courriel GALERIE DE PHOTOGRAPHIES, FORUM -1 benoit.parayre@centrepompidou.fr attachée de presse Dorothée Mireux Dans une exposition inédite retraçant le parcours artistique du couple de photographes téléphone allemands Anna et Bernhard Blume, le Centre Pompidou présente, pour la toute première fois, 00 33 (0)1 44 78 46 60 la spectaculaire et monumentale œuvre acquise en 2012, Im Wahnzimmer. courriel dorothee.mireux@centrepompidou.fr Accompagnée d’une sélection d’une trentaine de photographies originales des phénomènes assistée de paranormaux qui ont toujours amusé et fasciné les deux artistes (collection de l’IGPP - Aurélia Voillot Institut für Grenzgebiete der Psychologie und Psychohygiene), cette exposition met en scène téléphone 00 33 (0)1 44 78 12 49 leurs travaux pleins d’humour et de dérision. courriel aurelia.voillot@centrepompidou.fr Actifs depuis la fin des années 1960, Anna et Bernhard Blume s’attachent au caractère subversif des apparitions, lévitations, déplacements d’objet à distance et autres phénomènes spirites. www.centrepompidou.fr À rebours de la plupart de leurs contemporains, ils ont adopté une démarche ouvertement irrationnelle, subjective et jubilatoire. En reconstituant à leur manière ces phénomènes et en les fixant, les Blume ont cherché à rompre avec la banalité d’un quotidien « petit-bourgeois ». À travers ces images, Anna et Bernhard Blume proposent une critique insidieuse et doucement subversive de la classe moyenne allemande, de ses codes, de ses stéréotypes, de son rapport à la consommation, de son matérialisme. La série Im Wahnzimmer s’inscrit pleinement dans ce registre d’une « folie domestique ». Son titre est un jeu de mot sur la « salle à manger » qui se dit « Wohnzimmer » en allemand, et le mot « Wahn » qui veut dire « folie ». Réalisée en 1984, elle s’inspire de photographies de phénomènes paranormaux et notamment de ce que l’on appelle alors des « poltergeist » [esprits frappeurs] qui ont régulièrement défrayé la chronique, dans la presse allemande de l’époque, et sur lesquels les artistes se sont abondamment documentés. L’exposition de la Galerie de photographies avec le soutien de du Centre Pompidou présente pour la première fois la série, de 25 mètres de long, un polyptique de dix-huit tirages de grand format (200 x 126 cm). Les deux artistes s’y mettent en scène dans un univers où les objets de la vie quotidienne semblent dotés de pouvoirs surnaturels.
4 2. LES ŒUVRES EXPOSÉES Anna et Bernhard Blume Bernhard Johannes Blume Im Wahnzimmer, 1984 Zwei Szenen aus ‘’Ideoplastie’’, 1972 [Dans le salon en folie] [Deux scènes d’’’Idéoplastie’’] Dix-huit épreuves gélatino-argentiques, 200, Deux épreuves gélatino-argentiques, 6 x 126,7 x 4 cm (chaque) 38,5 x 23,7 cm (chaque) Centre Pompidou, Paris Galerie Françoise Paviot, Paris Achat avec le soutien de la galerie Françoise Paviot et don d’Anna Blume en 2012 Bernhard Johannes Blume Szenen aus ‘’Ideoplastie’’, 1971 Bernhard Johannes Blume [Scène d’’’Idéoplastie’’] Demonstrative Identifikation mit dem All = Cinq épreuves gélatino-argentiques, Magischer Subjektivismus, 1971 tirages réalisés par Anna Blume en 2015 à partir [Identification démonstrative avec le Tout = des négatifs originaux, Subjectivisme magique] 29,9 x 22,5 cm (chaque), 18 x 25,9 cm Épreuve gélatino-argentique, 61 x 51 cm Collection particulière, Fribourg-en-Brisgau Galerie Françoise Paviot, Paris Anna et Bernhard Blume Bernhard Johannes Blume Mahlzeit (Spiritistische Szene – A), 1985 Numinose Speisung, 1982-1985 [Repas (Scène spirite – A)] [Alimentation numineuse] Quatre épreuves gélatino-argentiques, Trois Polaroids couleur, 10,8 x 8,9 cm (chaque) 24 x 18 cm (chaque) Collection Bouqueret – Rémy, Paris Collection particulière Courtesy Galerie Françoise Paviot, Paris Bernhard Johannes Blume Anstrengungen zur Herbeibringung des Kreuzes,1971 Leif Geiges [Tentatives de production de la croix] Fotografische Rekonstruktion eines Spukphänomens Quatre épreuves gélatino-argentiques, vom 01.01.1948 in Vachendorf durch Hans Bender, 30 x 24 cm (chaque) Vachendorf, Allemagne, 1948 Galerie Françoise Paviot, Paris (Der Suppenteller von Herrn Plach neigt sich « wie von unsichtbarer Hand bewegt » und ergiesst Anna et Bernhard Blume sich auf den Stuhl) Küchenkoller, 1985 [Reconstitution photographique par Hans Bender [Cuisine en furie] d’un phénomène de hantise survenu le 1er janvier Série de neuf épreuves gélatino-argentiques, 1948 à Vachendorf, Allemagne. 50 x 32 cm (chaque) « Comme mue par une main invisible », l’assiette Galerie Françoise Paviot, Paris de soupe de M. Plach s’incline et se vide sur sa chaise.] Bernhard Johannes Blume Série de trois épreuves gélatino-argentiques, Der Strahlemann, 1972 17,8 x 23,6 cm, 16,8 x 24 cm, 23,6 x 18 cm [L’homme radieux] Institut für Grenzgebiete der Psychologie und Deux épreuves gélatino-argentiques, Psychohygiene, Fribourg-en-Brisgau 38 x 23 cm (chaque) Galerie Françoise Paviot, Paris
5 Leif Geiges Albert von Schrenck-Notzing Fotografische Rekonstruktion eines Spukphänomens Ectoplasme sortant de la bouche du médium vom 17.03.1947 in Vachendorf durch Hans Bender, Stanislawa P., Munich, Allemagne août 1948 Vachendorf, Allemagne 25 janvier 1913 (Brötchen beginnen « wie Schwalben » Épreuve gélatino-argentique, in der Küche herumzufliegen und fallen schliess- 21,4 x 18 cm lich auf den FuBboden) Institut für Grenzgebiete der Psychologie und [Reconstitution photographique par Hans Bender Psychohygiene, Fribourg-en-Brisgau d’un phénomène de hantise survenu le 17 mars 1947 à Vachendorf, Allemagne Albert von Schrenck-Notzing Les petits pains se mettent à voler partout dans la Le médium Eva C. avec une matérialisation cuisine « comme des hirondelles » et finissent par représentant une tête de femme, retomber sur le sol.] Munich, Allemagne, 14 août 1912 Série de trois épreuves gélatino-argentiques, Épreuve gélatino-argentique, 23,6 x 17,7 cm, 11,9 x 8,8 cm 23,7 x 17,7 cm, Institut für Grenzgebiete der Psychologie und 23,6 x 17,7 cm Psychohygiene, Fribourg-en-Brisgau Institut für Grenzgebiete der Psychologie und Psychohygiene, Fribourg-en-Brisgau Thomas Glendenning Hamilton Ectoplasme produit par le médium Mary Marshall, Leif Geiges Winnipeg, Canada, 1928 Fotografische Rekonstruktion eines Spukphänomens Épreuve gélatino-argentique, in Lauter durch Hans Bender, Lauter, Allemagne 17,9 x 12,7 cm (Ein Teppich, der aufgerollt in einer Ecke Institute für Grenzgebiete der Psychologie des Raumes stand, verdreht sich zu einem und Psychohygiene, Fribourg-en-Brisgau « schlangenartigen Gebilde ») [Reconstitution photographique par Hans Bender Photographe anonyme d’un phénomène de hantise survenu à Lauter, Ectoplasme produit par le médium Allemagne Ferihummer, Autriche, 1923 Un tapis, qui était enroulé et dressé dans un coin Deux épreuves gélatino-argentiques, du grenier, se tortille au sol comme 11,9 x 8,9 cm, 12 x 9 cm une « sorte de serpent ».] Collection particulière Août 1948 Épreuve gélatino-argentique, 23,1 x 15,8 cm Photographe anonyme Institut für Grenzgebiete der Psychologie und Ectoplasme produit par le médium Psychohygiene, Fribourg-en-Brisgau Ladislaus Laszlo, Budapest, Hongrie, 1923 Epreuve gélatino-argentique, John Beattie 16,7 x 9,8 cm Photographies spirites produites par le médium Mr. Institut für Grenzgebiete der Psychologie und Butland, Bristol, Angleterre, 1872 Psychohygiene, Fribourg-en-Brisgau Quatre épreuves albuminées, 9,4 x 5,8 cm Institut für Grenzgebiete der Psychologie und Sven Türck Psychohygiene, Fribourg-en-Brisgau Phénomènes de lévitations lors de séances spirites, Copenhague, Danemark Albert von Schrenck-Notzing 1940-1945 Le médium Stanislawa P. avec un voile ectoplasmique, Série de trois épreuves gélatino-argentiques, Munich, Allemagne, 23 juin 1913 22,4 x 29,5 cm, Épreuve gélatino-argentique, 22,4 x 29,8 cm, 22,3 x 17,9 cm 22,5 x 29,5 cm Institut für Grenzgebiete der Psychologie und Institut für Grenzgebiete der Psychologie und Psychohygiene, Fribourg-en-Brisgau Psychohygiene, Fribourg-en-Brisgau
6 Photographe anonyme Photographe anonyme Lévitation du médium Colin Evans, Ectoplasmes produits par le médium Ladislaus Londres, Angleterre, 1938 Laszlo, Budapest, Hongrie, 1923 Épreuve gélatino-argentique, Deux pages d’un album 21,4 x 16,2 cm avec 19 épreuves gélatino-argentiques, Collection particulière, Fribourg-en-Brisgau 38,2 x 24 cm (chaque) Institut für Grenzgebiete der Psychologie und Thomas Glendenning Hamilton Psychohygiene, Fribourg-en-Brisgau Expérience de télékinésie, Winnipeg, Canada, 1er mars 1926 SORRAT [Society for Research Épreuve gélatino-argentique, on Rapport and Telekinesis] 17,8 x 12,8 cm Table en lévitation Institut für Grenzgebiete der Psychologie und Juillet 1979 Psychohygiene, Fribourg-en-Brisgau Épreuve gélatino-argentique, 15,2 x 8,9 cm Thomas Glendenning Hamilton Collection Jérôme Kohler, Expérience de télékinésie, promesse de don de la Société des Amis du Musée Winnipeg, Canada, 15 avril 1926 national d’art moderne – Groupe des Amis Épreuve gélatino-argentique, de la photographie 2015 17,8 x 12,8 cm Institut für Grenzgebiete der Psychologie und Bernhard Johannes Blume Psychohygiene, Fribourg-en-Brisgau Ideoplastie [Idéoplastie] Thomas Glendenning Hamilton Selm Expérience de télékinésie, Lonnemann Kunst + Werbedruck Winnipeg, Canada, 25 mars 1926 1970-1971 Épreuve gélatino-argentique, 29,5 x 21 cm 17,7 x 12,8 cm Collection particulière, Fribourg-en-Brisgau Institut für Grenzgebiete der Psychologie und Psychohygiene, Fribourg-en-Brisgau Bernhard Johannes Blume Das höhere Selbst Adrien Majewski [Soi supérieur] Main fluidique de Louis Darget, Cologne Paris, France, 1898-1899 Wolfgang Hake Verlag Épreuve gélatino-argentique, 1972 18,1 x 13 cm 22 x 16 cm Fonds du Comité d’étude de la photographie Collection particulière, Fribourg-en-Brisgau transcendantale, Fribourg-en-Brisgau Bernhard Johannes Blume Thomas Glendenning Hamilton Die vierte Dimension Ectoplasme produit par le médium Mary Marshall, [La quatrième dimension] Winnipeg, Canada, 3 avril 1932 Düsseldorf Épreuve gélatino-argentique, Manfred Kuttner Verlag 11,5 x 6,9 cm 1974 Institut für Grenzgebiete der Psychologie und 21 x 14,8 cm Psychohygiene, Fribourg-en-Brisgau Collection particulière, Fribourg-en-Brisgau
7 Bernhard Johannes Blume Jean Finot Ich & Du La Photographie transcendantale, les esprits graves [Moi & toi] et les esprits trompeurs Cologne Paris Wolfgang Hake Verlag Charles Mendel 1986 1898 31,5 x 22 cm 19,8 x 13,5 cm Collection particulière, Fribourg-en-Brisgau Collection particulière, Paris Bernhard Johannes Blume Anonyme [Ch. Proth] Hellsehen als Schwarzsehen La Photographie transcendantale, les êtres [Voir en noir pour voir clair] et les radiations de l’espace Munich Paris Michaela Schleunung / Lenbachhaus / Librairie nationale Fonds de soutien de l’Académie des Beaux-Arts de 1911 Munich, 1986 25,1 x 16,6 cm 27 x 20 cm Collection particulière, Paris Collection particulière, Fribourg-en-Brisgau Raoul Montandon Bernhard Johannes Blume La Photographie transcendantale, Transzendentale Fotografie – (Eine) Cellularpathologie contribution à l’étude des phénomènes psychiques der Seele, Ein Dia-Vortrag Genève [Photographie transcendantale – (Une) pathologie Librairie J. H. Jeheber cellulaire de l’âme] 1936 Berlin 22,8 x 14,5 cm Wiens Verlag / Haus am Lützowplatz Collection particulière, Paris 1999 24 x 17 cm Collection particulière, Fribourg-en-Brisgau Alexandre N. Aksakov Animismus und Spiritismus [Animisme et spiritisme] Leipzig Oswald Mutze 1890 21,8 x 15 cm Institut für Grenzgebiete der Psychologie und Psychohygiene, Fribourg-en-Brisgau Bernhard Johannes Blume ‘’Kunst = Alchemie’’ [Art = Alchimie] Cologne Edition Hundertmark 1981 11,5 x 9,5 cm (boîte) ; 10,7 x 8,8 cm (chaque Polaroid) Collection particulière, Fribourg-en-Brisgau
8 3. PUBLICATION Édition publiée Anna et Bernhard Blume, la photographie transcendantale avec le soutien de Auteurs : Clément Chéroux et Andreas Fischer Coédition : Editions du Centre Pompidou | Editions Xavier Barral Format : 31 x 20.5 cm 120 pages 105 illustrations Langue : français Prix : 39 euros
9 EXTRAITS DE TEXTE HOCUS FOCUS Clément Chéroux Vous avez dit « transcendance » ? « Il y a des gens qui dansent sans entrer en transe et il y en a d’autres qui entrent en transe sans danser. Ce phénomène s’appelle la Transcendance et dans nos régions, il est fort apprécié 1 », écrit malicieusement Jacques Prévert. Le mot se prête, en effet, assez bien aux jeux de l’homophonie. Mais, bien avant d’offrir l’opportunité d’un tel calembour, il a, pendant des siècles, et au plus au niveau de sériosité, occupé des armés de théologiens et de philosophes. Étymologiquement, le terme est formé du préfixe « trans » qui indique un « au-delà » et du verbe « scandere » qui veut dire « monter ». Il décrit donc une forme de dépassement par le haut. Dans la foi chrétienne, la transcendance se situe en dehors de l’ordre ordinaire des choses. Elle est l’attribut du divin. À partir de la fin du XVIIIe siècle, la notion est réinvestie par la philosophie moderne à travers, notamment, les travaux d’Emmanuel Kant. « Nous appellerons immanents les principes dont l’application se tient dans les bornes de l’expérience possible respectivement ; mais nous appellerons principes transcendants ceux qui dépassent ces bornes respectivement2 » explique le philosophe dans sa Critique de la raison pure. Dans le domaine de la photographie, le mot commence à être employé dès la fin du XIXe siècle. En 1890, Alexandre Aksakof, le directeur de la revue Psychische Studien [Recherches psychiques], l’emploie dès les premières pages de son ouvrage Animisme et spiritisme. Il existe, écrit-il, des phénomènes de matérialisation « qui ne produisent aucune action sur notre rétine, mais agissent sur la plaque sensible d’un appareil photographique ; pour les résultats ainsi obtenus je propose l’expression : photographie transcendantale 3 ». L’ouvrage connaît alors un grand retentissement. Il est beaucoup lu et commenté, puis réédité et traduit en plusieurs langues. La notion de photographie transcendantale, qui est alors à peu près synonyme de photographie de l’invisible, se propage largement. Dans les décennies suivantes, ce ne sont pas moins de trois ouvrages consacrés au sujet et portant ce titre qui sont publiés en France : La Photographie transcendantale, les esprits graves et les esprits trompeurs en 1898, La photographie transcendantale, les êtres et les radiations de l’espace en 1911, et La photographie transcendantale, contribution à l’étude des phénomènes psychiques en 1936 4 . En 1907, est même créé un Comité pour l’étude de la photographie transcendantale dont l’une des principales activités aura été de réunir par souscription une importante somme d’argent destinée à récompenser le chercheur qui parviendrait à démontrer par l’enregistrement photographique la réalité des phénomènes d’apparition, de lévitation, ou de matérialisation. « Nous demandons à la photographie la preuve de l’immortalité de l’âme 5 » – rien de moins – est-il écrit dans l’une des brochures de la Société. Si l’on en juge par ces différentes publications, dans les premières décennies du XXe siècle, la notion de photographie transcendantale semble être définitivement passée dans le langage courant. D’une acception plus large qu’à l’époque où Aksakof commençait à l’employer, elle n’est plus simplement cantonnée au registre de l’invisible, mais recouvre désormais l’enregistrement d’à peu près tous les phénomènes occultes. […] Au nom des fleurs Bragaglia est le premier d’une longue lignée d’artistes qui, au cours du XXe siècle, ont largement exploité les modes de visibilité caractéristiques de la photographie transcendantale tels que la transparence des spectres, les lévitations d’objets, ou les halos lumineux. Dans la période de l’entre-deux-guerres, des auteurs comme Alvin Langdon Coburn ou Man Ray ont ainsi régulièrement recours à ces effets visuels pour convoquer un univers de référence qui n’est jamais très éloigné de l’occultisme 15. Dans la seconde moitié du XXe siècle, et en particulier à partir des années 1960-1970, dans un contexte marqué par le psychadélisme, le recours aux substances psychotropes et la recherche d’états modifiés de la conscience, nombre d’artistes s’emparent également de cette iconographie : David Askevold, Johannes Brus, Miklós Erdély, Mike Kelley, Duane Michals, Sigmar Polke, ou Francesca Woodman, pour en citer quelques-uns
10 seulement 16. Mais comme Andreas Fischer le démontre très bien dans l’essai qui accompagne le présent ouvrage, ce sont certainement Anna et Bernhard Blume qui ont poussé le plus loin l’appropriation réflexive de l’occultisme photographique. Dans les années 1960, alors qu’il est étudiant à la Kunstakademie de Düsseldorf et proche de Joseph Beuys, Bernhard Blume découvre la notion de photographie transcendantale en lisant notamment l’ouvrage d’Aksakof. Plusieurs œuvres ou éditions de multiples, réalisées seul ou en collaboration avec Anna Blume, y feront par la suite explicitement référence. En 1997, à l’occasion d’une exposition sur le sujet au Museum Abteiberg de Mönchengladbach, l’artiste entame une conférence- performance par ces mots : « J’aimerais vous montrer ici une série d’images qui font apparaître à quel point la photographie soi-disant spiritiste a exercé une influence sur les débuts de ce qu’on appelle la “Photographie transcendantale” d’Anna et Bernhard Blume 17 ». Un peu plus loin, il explique avoir été sensible à « l’aura particulière 18 » de ces images. Comme la plupart des autres artistes du XXe siècle qui, depuis les futuristes et les surréalistes, se sont passionnés pour cette iconographie, il ne s’agit évidemment pas pour lui de croire à ces images, ou à la réalité des phénomènes qu’elles représentent, mais bien plutôt d’exploiter leur charge subversive. Les photographies transcendantales l’intéressent « prodigieusement 19 » (c’est l’adverbe qu’il emploie) parce qu’elles portent la trace d’une perturbation de la rationalité. Dans l’Allemagne des décennies d’après-guerre où règnait l’esprit positiviste de la reconstruction, du consumérisme et du capitalisme triomphant, rien ne pouvait en effet paraître plus anormal qu’une table tournant sur elle-même au milieu du salon, un vaisselier soudainement agité de secousses, ou une pile d’assiettes en lévitation. Comme si le matérialisme s’était alors révolté contre ses plus fervents partisans. En mettant en scène ces images, dans des accoutrements et des décors qui rappellent la génération de leurs parents, les Blume proposent une critique insidieuse de la petite-bourgeoisie rhénane et de son rapport à la réalité matérielle. À une époque où la plupart des autres photographes de la scène allemande défendent une conception de la photographie plutôt documentaire, et objective, c’est-à-dire pleinement immanente, en se regroupant autour d’un autre couple d’artistes – Bernd et Hilla Becher – pour former la dite « école de Düsseldorf », les Blume se positionnent résolument à contrepied. En choisissant la photographie transcendantale, en adoptant son vocabulaire, ses formes et ses codes, ils affirment une démarche ouvertement irrationnelle, subjective et jubilatoire. C’est là précisément que réside leur principale force critique. Je tiens à exprimer ma plus vive gratitude à Andreas Fischer et à Marta Braun qui m’ont aidés à accéder à certains documents nécessaires à la préparation de ce texte. 1 Jacques Prévert, « La transcendance », Spectacle, Paris, Gallimard, 1992, p. 217. Je souligne. 2 Emmanuel Kant, Critique de la raison pure (traduction de J. Tissot), Paris, Librairie Philosophique de Ladrange, 1864, t. 2, p. 3. 3 Alexandre Aksakof, Animisme et spiritisme. Essai d’un examen critique des phénomènes médiumniques spécialement en rapport avec les hypothèses de la « force nerveuse », de l’« hallucination » et de l’« inconscient » comme réponse à l’ouvrage du Dr Ed. von Hartmann, intitulé « Le Spiritisme » [1890], Paris, Librairie des sciences psychiques, 1906, p. 26. 4 Jean Finot, La Photographie transcendantale, les esprits graves et les esprits trompeurs, Paris, Charles Mendel, 1898 ; Anonyme [Ch. Proth], La Photographie transcendantale, les êtres et les radiations de l’espace, Paris, Librairie nationale, 1911 ; Raoul Montandon, La Photographie transcendantale, contribution à l’étude des phénomènes psychique, Genèvre, Librairie J. H. Jeheber, 1936. 5 Ducasse-Harispe et alii, La Photographie du monde invisible, Mandélieu, Librairie de la revue Analyse et synthèse, 1909, p. 14. 15 Cf. Anne McCauley, « Witch-Work. Art-Work, and the Spiritual Roots of Abstraction: Ezra Pound, Alvin Langdon Coburn, and the Vortographs », in Mark Antliff, Scott W. Klein (eds.), Vorticism, New Perspectives, Oxford, Oxford University Press, 2013, p. 156-174 ; Michel Poivert, « Le rayogramme au service de la révolution », Études photographiques, n°16, mai 2005, disponible en ligne : http://etudesphotographiques.revues.org / 719. Consulté le 19 avril 2015. 16 Cf. Andreas Fischer, Veit Loers (dir.), Im Reich der Phantome. Fotografie des Unsichtbaren, Ostfildern-Ruit, Cantz, 1997. 17 Bernhard Blume, Transzendentale Fotografie. (Eine) Cellularphathologie der Seele, Wiens Verlag, Berlin, 1999, repris dans le présent ouvrage en traduction française. 18 Ibidem. 19 Ibidem.
11 4. PROGRAMMATION DE LA GALERIE DE PHOTOGRAPHIES Trois expositions par an, thématiques ou monographiques, déclinées selon différents modules ; historique, transversal ou contemporain ainsi que la Carte blanche PMU. Après Jacques-André Boiffard cet automne, Qu’est-ce que la photographie ? au printemps et Anna et Bernhard Blume pour la période estivale, la Galerie de photographies proposera la Carte blanche PMU 2015 et Varda / Cuba. CARTE BLANCHE PMU 2015 - THIERRY FONTAINE 7 - 19 OCTOBRE 2015 Commissaire : Clément Chéroux Pour la première fois, le Centre Pompidou accueille la « Carte blanche PMU ». Initiée et conçue avec Le BAL depuis 2010, cette carte blanche sera présentée en 2015 dans le cadre du nouveau partenariat entre le PMU et le Centre Pompidou. Après un appel à candidatures autour du thème « Jeux et Paris » ouvert à tout photographe professionnel, le jury de la Carte blanche PMU s’est réuni le 12 mars et a choisi de retenir le projet artistique de Thierry Fontaine, construit sur la thématique du rêve engendré par le jeu. Il bénéficiera d’une dotation de 20 000 euros pour la réalisation d’un projet inédit exposé à la Galerie de photographies du Centre Pompidou. Un catalogue sera publié aux Éditions Filigranes. VARDA / CUBA 11 NOVEMBRE 2015 - 1ER FÉVRIER 2016 Commissaires : Clément Chéroux et Karolina Ziebinska-Lewandowska En décembre 1962, Agnès Varda est à Cuba, deux mois seulement après la crise des missiles qui manque de déclencher la troisième Guerre mondiale. Dans l’île, l’omniprésence de la politique côtoie une sensualité débridée : la rencontre inédite « du socialisme et du cha-cha-cha ». Sur place, Varda réalise des milliers de photographies qu’elle réanime ensuite au banc-titre pour en tirer le film Salut les Cubains. L’exposition révèle cet ensemble d’épreuves pour la première fois et les met en dialogue avec son film. Elle recrée la tension, qui est au coeur de l’oeuvre d’Agnès Varda, entre images fixes et images animées.
12 5. MESSAGE DE PMU, PARTENAIRE DE LA GALERIE DE PHOTOGRAPHIES Le PMU, marque populaire, a fait le choix en 2009 de soutenir la jeune création photographique contemporaine en participant à la création du BAL (lieu dédié à la photographie créé par Diane Dufour et Raymond Depardon). C’est de ce partenariat qu’est née la Carte blanche PMU, successivement attribuée à Malik Nejmi, Mohamed Bourouissa, Olivier Cablat, Kourtney Roy et enfin au duo Léa Habourdin et Thibault Brunet. Le regard que renvoient les artistes lauréats de la Carte blanche PMU donne de l’entreprise et du monde dans lequel elle se développe une image nouvelle et souvent inattendue. Aujourd’hui, le PMU devient partenaire de la Galerie de photographies du Centre Pompidou, donnant à son mécénat une dimension nouvelle, lui permettant une ouverture à un plus large public. Le PMU est très fier d’accompagner le Centre Pompidou dans la présentation de son exceptionnelle collection de photographies
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14 Anna et Bernhard Blume, Im Wahnzimmer, 1984 Ensemble de 18 épreuves montées sur Forex © Centre Pompidou, MNAM-CCI/G. Meguerditchian et Ph. Migeat / Dist. RMN-GP © ADAGP, 2015 Anna et Bernhard Blume, Im Wahnzimmer (détail), 1984 Ensemble de 18 épreuves montées sur Forex © Centre Pompidou, MNAM-CCI/G. Meguerditchian et Ph. Migeat / Dist. RMN-GP © ADAGP, 2015
15 Anna et Bernhard Blume, Im Wahnzimmer (détail), 1984 Ensemble de 18 épreuves montées sur Forex © Centre Pompidou, MNAM-CCI/G. Meguerditchian et Ph. Migeat / Dist. RMN-GP © ADAGP, 2015
16 7. INFORMATIONS PRATIQUES INFORMATIONS PRATIQUES AU MÊME MOMENT AU CENTRE COMMISSARIAT Centre Pompidou LE NOUVEAU FESTIVAL Clément Chéroux, 75191 Paris cedex 04 6e ÉDITION: AIR DE JEU conservateur, téléphone JUSQU’AU 20 JUILLET 2015 chef du cabinet de la photographie 00 33 (0)1 44 78 12 33 attachée de presse au musée national d’art moderne métro Elodie Vincent Hôtel de Ville, Rambuteau 01 44 78 48 56 Andreas Fischer, elodie.vincent@centrepompidou.fr Commissaire d’expositions Horaires et conservateur du fonds Exposition ouverte de 11h à 21h LE CORBUSIER photographique de l’IGPP, tous les jours, sauf le mardi MESURES DE L’HOMME Institut für Grenzgebiete JUSQU’AU 3 AOÛT 2015 der Psychologie und Psychohygiene Tarif attachée de presse Entrée libre et gratuite Dorothée Mireux assistés de pour la Galerie de photographies, 01 44 78 46 60 Emmanuelle Etchecopar-Etchart, Forum -1 dorothee.mireux@centrepompidou.fr attachée de conservation au cabinet de la photographie www.centrepompidou.fr NOUVELLE PRÉSENTATION DES COLLECTIONS MODERNES (1905-1965) À PARTIR DU 27 MAI 2015 attachée de presse Anne-Marie Pereira 01 44 78 40 69 anne-marie.pereira@centrepompidou.fr MONA HATOUM 24 JUIN - 28 SEPTEMBRE 2015 attachée de presse Céline Janvier 01 44 78 49 87 celine.janvier@centrepompidou.fr GOTTFRIED HONEGGER 24 JUIN - 14 SEPTEMBRE 2015 attachée de presse Elodie Vincent 01 44 78 48 56 elodie.vincent@centrepompidou.fr VALÉRIE BELIN LES IMAGES INTRANQUILLES 24 JUIN - 14 SEPTEMBRE 2015 attachée de presse Dorothée Mireux 01 44 78 46 60 dorothee.mireux@centrepompidou.fr
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