Aperçu des raffineries au Canada - Évaluation du marché de l'énergie Avril 2018 - Office national de l'énergie
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Office national National Energy de l’énergie Board Office national National Energy de l’énergie Board Aperçu des raffineries au Canada Évaluation du marché de l’énergie Avril 2018 Aperçu des raffineries au Canada 1
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À propos de l’Office L’Office est un organisme fédéral indépendant dont l’objet est de promouvoir, dans l’intérêt public canadien, la sûreté et la sécurité, la protection de l’environnement et l’efficience économique, selon le mandat conféré par le Parlement au chapitre de la réglementation des pipelines, de la mise en valeur des ressources énergétiques et du commerce de l’énergie. Les principales responsabilités de l’Office consistent à réglementer ce qui suit : • la construction, l’exploitation et la cessation d’exploitation des pipelines qui franchissent des frontières internationales ou des limites provinciales ou territoriales; • les droits et tarifs de transport pipelinier s’y rapportant; • la construction et l’exploitation des lignes internationales de transport d’électricité et de lignes interprovinciales désignées; • les importations de gaz naturel et les exportations de pétrole brut, de gaz naturel, de liquides de gaz naturel, de produits pétroliers raffinés et d’électricité; • les activités d’exploration et de production pétrolières et gazières dans des régions pionnières et des zones extracôtières bien précises. À propos du présent rapport Dans l’exercice de ses responsabilités réglementaires, l’Office surveille les marchés de l’énergie et évalue les besoins énergétiques et les perspectives du Canada. Le présent rapport, Aperçu des raffineries au Canada en 2018, fait partie d’une série de documents sur l’offre, la demande et l’infrastructure énergétiques que l’Office publie régulièrement dans le cadre de sa surveillance. Collaborateurs à la rédaction du rapport : Colette Craig (chef de projet), et Grant Moss. Merci d’envoyer vos questions ou commentaires par courriel, à energy-energie@neb-one.gc.ca. Aperçu des raffineries au Canada i
Table des matières Sommaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 Qu’est-ce qu’une raffinerie? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 Rentabilité des raffineries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 Raffineries au Canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Incidence du prix du pétrole brut sur les raffineries canadiennes . . . . . . . . . . . . . . . 6 Arrivages de pétrole brut et capacité de raffinage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 Capacité de raffinage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 Équilibre entre l’offre et la demande de produits pétroliers raffinés . . . . . . . . . . . . . . 9 Raffineries par région . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 Ouest canadien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 Canada central et atlantique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Ontario . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Québec et Canada atlantique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Importations de pétrole brut dans le centre et l’Est du Canada . . . . . . . . . . 15 ii Évaluation du marché de l’énergie – Avril 2018
Sommaire Le Canada est le septième producteur mondial de pétrole brut1 et vient au troisième rang pour les réserves de cette ressource. Son industrie du raffinage est solide, ayant la onzième capacité en importance dans le monde. Malgré tout, le Canada ne raffine qu’une fraction de sa production de pétrole brut. En effet, la plupart des raffineries canadiennes, construites à une époque où l’offre de pétrole brut léger était abondante, n’ont pas été conçues pour traiter les volumes croissants de pétrole brut lourd issu des sables bitumineux. Par ailleurs, elles importent d’importants volumes de pétrole brut, principalement léger, parce qu’elles n’ont pas toutes accès à la production de l’Ouest canadien. Au Canada comme ailleurs, les raffineries se situent généralement au bord de voies navigables importantes, à proximité de lieux de production de pétrole brut ou de grands centres urbains. Leur emplacement est important, car il détermine la source et le type de matière première qu’elles raffinent. Le Canada compte 14 raffineries et 2 raffineries d’asphalte, pour une capacité totale de raffinage de 295 000 mètres cubes par jour (« m3/j »), ou 1,9 million de barils par jour (« Mb/j ») (figure 3). Au pays, le Québec et le Canada Atlantique ont la plus grande capacité de raffinage, soit 124 000 m3/j (782 mille barils par jour [« kb/j »]), suivis de l’Ouest canadien avec 109 000 m3/j (683 kb/j) et de l’Ontario avec 62 000 m3/j (390 kb/j). Les raffineries canadiennes produisent des produits pétroliers raffinés, notamment de l’essence, du diesel, du carburéacteur et du mazout de chauffage. Ces produits sont principalement destinés à la consommation intérieure; les quelques exportations se font en majorité de l’Atlantique. Les raffineries situées à l’est des Prairies traitent principalement du pétrole brut léger classique. Les raffineries de l’Ouest canadien transforment davantage de brut issu des sables bitumineux que les raffineries de l’Est canadien. L’inversion de la canalisation 9 d’Enbridge, qui a rétabli le sens d’écoulement initial vers l’est, a eu pour effet de relier les sources de pétrole brut de l’Ouest canadien aux raffineries de Montréal et d’accroître le flux vers l’Ontario. Cette inversion a considérablement développé le marché pour les producteurs et les raffineurs de pétrole brut. Pour les premiers, elle a ouvert un nouveau marché où vendre leur production. Pour les seconds, elle a donné un accès par pipeline au brut de l’Ouest canadien, qui est relativement moins coûteux. Bien que les raffineries du pays traitent plus de pétrole brut canadien que jamais auparavant, les raffineries de l’Est canadien continuent d’importer cette ressource pour satisfaire à leurs besoins. Elles sont ainsi exposées au marché mondial, davantage que les raffineries de l’Ouest canadien. 1 Derrière la Russie, l’Arabie saoudite, les États-Unis, l’Iraq, l’Iran et la Chine. Aperçu des raffineries au Canada 1
Qu’est-ce qu’une raffinerie? Une raffinerie transforme le pétrole brut en produits pétroliers raffinés, tels que l’essence, le diesel, le carburéacteur et le mazout de chauffage, ainsi qu’en gaz de pétrole liquéfiés (« GPL ») comme le propane et le butane. Environ 80 % des produits de raffineries servent au transport de personnes ou de marchandises, ou à des fins de chauffage. Le 20 % restant englobe notamment les produits destinés à l’industrie pétrochimique ainsi que le kérosène, le combustible à usage domestique, l’asphalte, l’huile de graissage et les graisses lubrifiantes. Le pétrole brut est un mélange de nombreux hydrocarbures ayant chacun un point d’ébullition qui leur est propre. Cette propriété sert de fondement à la séparation des composants lors du processus de distillation, le premier et plus important processus qu’effectue une raffinerie. Pendant la première étape du processus de raffinage, le pétrole brut est chauffé dans un grand four, et la majeure partie se vaporise. Les liquides et les gaz sont ensuite acheminés vers des unités de distillation, qui sont des tours spécialement conçues pour séparer et recueillir les fractions de pétrole brut ayant des points d’ébullition semblables. En raison de leurs points d’ébullition relativement plus élevés, les hydrocarbures lourds ont tendance à tomber au fond de la tour sous forme liquide. À l’inverse, les fractions légères tendent à s’élever sous forme gazeuse vers le sommet de la tour, où il fait plus froid. Les composants dont le point d’ébullition se trouve entre ces deux extrêmes sont recueillis, puis acheminés hors de la tour de fractionnement à des hauteurs intermédiaires. FIGURE 1 Illustration simplifiée d’une raffinerie de pétrole Tour de fractionnement Produits finis vapeurs GPL d’essence GPL unité de napthe reformage essence kérosène carburéacteur diesel carburant distillat diesel unité GPL gas-oil moyen d’alkylation essence unité de gas-oil craquage essence lourd carburéacteur carburant diesel unité de résidus cokéfaction carburant industriel huile brute asphaltique Source : Agence d’information sur l’énergie des États-Unis. 2 Évaluation du marché de l’énergie – Avril 2018
Après la distillation, les produits lourds peuvent subir divers procédés visant tous à accroître le rendement de produits raffinés de plus grande valeur, comme l’essence et le diesel. Ainsi, le craquage réduit les fractions lourdes du processus de distillation en composants plus léger. Il s’agit du procédé de conversion le plus important des raffineries modernes. Il transforme les fractions lourdes (qu’il faudrait autrement vendre moins cher que le pétrole brut) en des composants de mélange pour les produits finis. D’autres procédés, notamment l’alkylation et le reformage, visent à améliorer la qualité de certaines fractions. Les raffineries ne possèdent pas toutes des unités de cokéfaction, mais celles qui en ont peuvent transformer jusqu’aux plus lourdes fractions de pétrole brut (communément appelées « résidus ») en fractions plus légères pouvant être davantage raffinées et mélangées. Rentabilité des raffineries Les raffineries maximisent leurs profits en optimisant le rendement des produits de grande valeur comme les carburants de transport (essence et diesel) et en réduisant au minimum les coûts de livraison de leur charge d’alimentation (pétrole brut) et de leurs produits. La maximisation des profits requiert de peser les options : une raffinerie peut diminuer les coûts de sa charge d’alimentation en traitant du pétrole brut lourd plutôt que du pétrole brut léger, puisque ce dernier est plus cher; cependant, le raffinage du pétrole brut lourd est plus difficile et plus coûteux, car il nécessite de l’équipement supplémentaire telle une unité de cokéfaction. Le raffinage du pétrole brut lourd, en comparaison à celui du pétrole brut léger, génère habituellement des proportions supérieures de produits de plus faible valeur, toutes choses égales par ailleurs. Un baril de pétrole brut correspond à 42 gallons US2 (159 litres) et produit environ FIGURE 2 170 litres de produits pétroliers raffinés (figure 2). Le volume de produits obtenus est Produits pétroliers obtenus à partir d’un baril de supérieur au volume initial, parce que la plupart pétrole brut des produits raffinés sont moins denses que le pétrole brut. Cette augmentation de volume est appelée « gain de traitement ». Il est possible que des raffineries aient des rendements différents en raison de la structure et de la Autres produits : 13,2 % composition de leurs unités de traitement. Coke de pétrole : 5,4 % La demande pour des produits pétroliers Mazout résiduel : 2,5 % raffinés, particulièrement l’essence, est plutôt saisonnière. Au printemps, les raffineurs Mazout léger : 28,4 % augmentent au maximum la production d’essence pour répondre à la demande qui Carburéacteur : 9,9 % accroît durant la saison de conduite estivale. En été, saison où l’on construit davantage de routes, ils produisent davantage d’asphalte. Et à l’automne, ils augmentent la production Essence : 47 % de mazout léger et de chauffage en prévision de la forte demande de produits de chauffage durant l’hiver. Qu’est-ce que du pétrole brut léger? En général, il s’agit d’un pétrole brut à faible viscosité qui circule librement à la Source : température ambiante. Il existe différents Agence d’information sur l’énergie des États-Unis seuils de distinction entre le pétrole brut léger et le pétrole brut moyen. Le terme « pétrole brut léger » est également un Qu’est-ce que du pétrole brut lourd? En général, il terme collectif qui désigne le pétrole brut s’agit d’un pétrole brut très visqueux dont la densité léger classique, le pétrole brut lourd valorisé est supérieure à 900 kg/m3, ou dont la densité API est et les pentanes plus. inférieure à 25. 2 1 gallon US équivaut à 3,8 litres ou à 0,83 gallon impérial. Aperçu des raffineries au Canada 3
Raffineries au Canada La capacité totale de raffinage au Canada est de 295 000 m3/j (1,9 Mb/j) (figure 3). Le Québec et le Canada atlantique ont la plus grande capacité de raffinage, avec 124 000 m3/j (782 kb/j), suivis de l’Ouest canadien avec 109 000 m3/j (683 kb/j) et de l’Ontario avec 62 000 m3/j (390 kb/j). Les raffineries canadiennes présentent des caractéristiques différentes selon leur emplacement. En général, elles se trouvent au bord d’une voie navigable importante, à proximité d’une grande ville ou d’un lieu de production de pétrole brut. La voie navigable leur donne accès au pétrole brut extracôtier ainsi qu’à des marchés d’exportation pour leurs produits. La proximité d’une grande ville leur procure également un marché pour leurs produits et réduit les coûts de transport. Enfin, le fait d’être près d’un lieu de production de pétrole brut leur offre un approvisionnement local suffisant à faibles coûts de transport. La plupart des raffineries canadiennes appartiennent à des sociétés intégrées verticalement, lesquelles produisent et raffinent du pétrole brut et en commercialisent les produits. Les raffineries de l’Ouest canadien ont accès à la production de leur région. Par conséquent, elles peuvent répondre à tous leurs besoins en charge d’alimentation avec l’approvisionnement intérieur. Les raffineries de l’Ontario importaient autrefois leur pétrole brut de divers endroits dans le monde pour satisfaire leurs besoins. Cependant, l’inversion récente de la canalisation 9 d’Enbridge leur donne un meilleur accès à la production de l’Ouest canadien et aux importations des États-Unis. Le Québec aussi s’approvisionne par la canalisation 9 inversée pour traiter le pétrole brut de l’Ouest canadien et celui des États-Unis. Les raffineries du Canada atlantique importent la majeure partie de leur pétrole brut et transforment une partie de la production intérieure de la côte Est. Les décisions d’achat de cette matière première reposent sur des questions d’accès et d’économie. À l’heure actuelle, les raffineries du Canada atlantique ne disposent d’aucun accès pipelinier à la production de l’Ouest canadien; c’est pourquoi elles raffinent principalement du pétrole brut importé plutôt que produit au pays3. Les raffineries de l’Ouest et du centre du Canada reçoivent la plus grande partie de leur pétrole brut par pipeline; celles du Canada atlantique, par pétrolier. Dans les deux cas, de petits volumes sont acheminés par train. La canalisation 9 d’Enbridge : son histoire et son importance pour l’industrie canadienne du raffinage En réaction à l’embargo déclaré par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (l’« OPEP ») en 1973, le gouvernement du Canada, préoccupé par la vulnérabilité potentielle des raffineries du centre du Canada qui importaient alors du pétrole brut, a demandé à Interprovincial Pipeline (« IPL », aujourd’hui Enbridge) de prolonger son réseau pipelinier de la région de Toronto vers Montréal. En 1975, le gouvernement et IPL ont conclu une entente visant la construction d’un prolongement de Sarnia à Montréal. La canalisation avait une capacité de 50 000 m3/j (315 kb/j). De 1976 à 1997, la canalisation 9 approvisionnait des raffineries de l’Ontario et du Québec en pétrole brut de l’Ouest canadien via Sarnia, après un passage aux États-Unis. En 1999, en raison de l’accroissement de l’offre mondiale de pétrole brut, la canalisation 9 a été inversée pour transporter le pétrole brut d’outre-mer (qui était déjà importé à Portland, au Maine, et acheminé par le pipeline Portland-Montréal vers les raffineries de Montréal) plus loin vers l’ouest, jusqu’aux raffineries de l’Ontario. À cette époque, la canalisation 9 avait une capacité de 38 160 m3/j (240 kb/j). En 2011, du fait des prix moins élevés du pétrole brut nord-américain par rapport à l’importation, la canalisation était sous-utilisée. Enbridge a donc présenté une demande à l’Office national de l’énergie afin de rétablir le sens d’écoulement initial dans le tronçon du pipeline reliant Sarnia à North Westover, en Ontario. En 2013, cette première phase de réinversion de la canalisation 9 s’est terminée, ce qui a permis d’acheminer du pétrole brut nord-américain à un plus grand nombre de raffineries en Ontario. En 2012, Enbridge a déposé auprès de l’Office une demande visant la réinversion du reste de la canalisation 9, reliant North Westover à Montréal, et l’accroissement de la capacité à 47 700 m3/j (300 kb/j). Depuis 2015, les raffineries du Québec reçoivent un approvisionnement croissant de pétrole brut de l’Ouest canadien et des États-Unis. 3 Depuis 2010, Terre-Neuve-et-Labrador exporte toujours davantage de pétrole vers des marchés autres que les États-Unis, comme l’Europe et les Caraïbes, qui ensemble représentaient 8 % des volumes d’exportation de la province en 2010. Ce pourcentage est passé à 21 % en 2016. 4 Évaluation du marché de l’énergie – Avril 2018
FIGURE 3 Raffineries canadiennes et leur capacité Raffinerie Sturgeon Imperial — Strathcona Redwater Husky Energy Edmonton (en construction) Prince George 191 kb/j 12 kb/j Shell Scotford Fort Saskatchewan Silver Range 100 kb/j Québec et Canada atlantique Come by chance Suncor 3 3 115 kb/j Edmonton 124 10 m /d Husky Energy 142 kb/j Lloydminster 782 kb/j 29 kb/j Valero Irving Raffinerie Parkland Burnaby Consumer’s Co-operative Saint John Burnaby Lévis Regina 265 kb/j 300 kb/j 55 kb/j Raffinerie Moose Jaw 135 kb/j Moose Jaw 19 kb/j Suncor Montréal Ouest canadien 137 kb/j 3 3 109 10 m /j Imperial 683 kb/j Ontario Suncor Nanticoke 3 3 Sarnia 62 10 m /j 85 kb/j 113 kb/j 390 kb/j Imperial Shell Sarnia Sarnia 119 kb/j 73 kb/j Carte produite par l’Office national de l’énergie, février 2018. Il s’agit d’une représentation graphique fournie à titre d’information générale seulement. Source : Association canadienne des producteurs pétroliers (« ACPP »). Aperçu des raffineries au Canada 5
Incidence du prix du pétrole brut sur les raffineries canadiennes Le Canada importe du pétrole brut même s’il en produit plus qu’il n’en traite dans ses raffineries. Cette situation est attribuable à l’emplacement des raffineries et au type de production. Ainsi, certaines raffineries traitent à la fois du pétrole brut canadien et importé. Celles qui raffinent du brut importé s’exposent aux prix mondiaux, qui sont parfois supérieurs aux prix nord-américains. Entre 2000 et 2010, le West Texas Intermediate (« WTI »), la référence pour le prix du brut nord-américain, coûtait en moyenne 1,40 $/b de plus que le Brent, la référence pour le prix du brut à l’échelle mondiale (figure 4). En 2011 et 2012, la production accrue de pétrole brut aux États-Unis et l’accès limité à l’exportation du brut nord- américain ont fait plonger le prix du WTI nettement sous celui du Brent. L’écart moyen était presque de 17 $ US/b, et a culminé à 27 $ US/b en septembre 2011. FIGURE 4 Prix au comptant du West Texas Intermediate et du Brent européen 160 140 120 100 80 $ US/b 60 40 20 0 -20 -40 janv.-2000 juill.-2000 janv.-2001 juill.-2001 janv.-2002 juill.-2002 janv.-2003 juill.-2003 janv.-2004 juill.-2004 janv.-2005 juill.-2005 janv.-2006 juill.-2006 janv.-2007 juill.-2007 janv.-2008 juill.-2008 janv.-2009 juill.-2009 janv.-2010 juill.-2010 janv.-2011 juill.-2011 janv.-2012 juill.-2012 janv.-2013 juill.-2013 janv.-2014 juill.-2014 janv.-2015 juill.-2015 janv.-2016 juill.-2016 janv.-2017 juill.-2017 Écart Prix au comptant du WTI FAB Prix au comptant du Brent FAB Source : Agence d’information sur l’énergie des États-Unis. Les raffineries de l’Ontario, du Québec et du Canada atlantique qui importaient du pétrole brut léger au prix du Brent ont vu leurs coûts en pétrole brut augmenter comparativement aux raffineries de l’Ouest canadien et des États-Unis, qui avaient accès à la production moins coûteuse de l’Ouest canadien ou du centre du continent nord-américain. 6 Évaluation du marché de l’énergie – Avril 2018
Arrivages de pétrole brut et capacité de raffinage Une raffinerie se procure du pétrole brut pour le transformer ou l’entreposer en vue d’une utilisation ultérieure. Ces approvisionnements sont appelés « arrivages de pétrole brut ». De 1982 à 2004, les arrivages de pétrole brut importé ont augmenté, alors que les arrivages de pétrole brut canadien ont diminué. À cette époque, il était plus profitable de raffiner cette matière première lorsqu’elle était puisée en zone extracôtière plutôt qu’en sol canadien. Dans les circonstances, de nombreuses raffineries canadiennes importaient leur pétrole brut. En 2005, un changement s’est amorcé : les arrivages de brut importé ont commencé à décliner, alors que ceux de brut produit au pays ont légèrement augmenté (figure 5). En 2010, cette tendance s’est accentuée avec l’écart considérable séparant le coût du brut nord-américain et celui de l’extracôtier. Elle s’est également amplifiée par la fermeture de raffineries du Canada central et atlantique qui importaient du pétrole brut, par l’utilisation économique des voies ferrées pour transporter la production intérieure dont le prix était réduit, et par la réinversion de la canalisation 9. FIGURE 5 Arrivages de pétrole brut canadien et importé dans les raffineries canadiennes 7 000 6 000 5 000 1 000 m3/j 4 000 3 000 2 000 1 000 0 janv.-1982 déc.-1982 nov.-1983 oct.-1984 sept.-1985 août-1986 juill.-1987 juin-1988 mai-1989 avr.-1990 mars-1991 févr.-1992 janv.-1993 déc.-1993 nov.-1994 oct.-1995 sept.-1996 août-1997 juill.-1998 juin-1999 mai-2000 avr.-2001 mars-2002 févr.-2003 janv.-2004 déc.-2004 nov.-2005 oct.-2006 sept.-2007 août-2008 juill.-2009 juin-2010 mai-2011 avr.-2012 mars-2013 Févr-2014 janv.-2015 déc.-2015 nov.-2016 Brut canadien total Brut importé total oct.-2017 Source : CANSIM 134-0001 Capacité de raffinage Entre 2005 et 2013, trois raffineries du Canada central et atlantique ont fermé : L‘Impériale à Dartmouth (2013), Shell à Montréal (2010) et Petro-Canada à Oakville (2005). Si l’âge4 et la complexité de ces raffineries ont pesé dans la balance, les modifications des règlements environnementaux sur l’essence, le déclin de la demande globale pour des produits pétroliers raffinés et les coûts plus élevés de pétrole brut pour les raffineries de l’Est ont engendré une tendance générale à long terme selon laquelle les petites raffineries ferment et se regroupent pour laisser la place à des raffineries plus grandes et plus complexes. 4 La raffinerie à Dartmouth a été exploitée pendant 95 ans, celle à Montréal pendant 76 ans, celle à Oakville pendant 63 ans. Aperçu des raffineries au Canada 7
Malgré la baisse du nombre total de raffineries, la capacité moyenne par raffinerie au Canada a augmenté. C’est là une indication que les regroupements ont créé de plus grandes raffineries, qui sont plus efficaces. La capacité moyenne par raffinerie a atteint 18 000 m3/j (114 kb/j) en 2016, un sommet historique (figure 6). Aucune nouvelle raffinerie n’avait été construite au Canada en 30 ans. Cependant, la fin de 2017 a vu la mise en service de la nouvelle raffinerie Sturgeon, au nord-est d’Edmonton. FIGURE 6 Capacité moyenne par raffinerie et nombre de raffineries m3/j 20 000 50 18 000 45 16 000 40 14 000 35 12 000 30 10 000 25 8 000 20 6 000 15 4 000 10 2 000 5 0 0 1947 1950 1953 1956 1959 1962 1965 1968 1971 1974 1977 1980 1983 1986 1989 1992 1995 1998 2001 2004 2007 2010 2013 2016 Capacité par raffinerie Nombre de raffineries Source : ACPP Raffinerie Sturgeon La raffinerie Sturgeon, située au nord-est d’Edmonton, est détenue et exploitée par le North West Redwater Partnership, qui est une alliance entre North West Upgrading et Canadian Natural Upgrading Ltd., une filiale de Canadian Natural Resources Ltd. La raffinerie Sturgeon est la première raffinerie construite au Canada depuis 30 ans. Elle devrait transformer 13 000 m3/j (79 kb/j) de bitume dilué en carburant diesel à très faible teneur en soufre et en d’autres produits de grande valeur, notamment du diluant. Pour la première phase d’activités, le gouvernement de l’Alberta lui procurera 75 % de sa charge d’alimentation en bitume dilué et Canadian Natural Resources se chargera du reste. Source : North West Redwater Partnership La raffinerie a produit ses premiers volumes de diesel en décembre 2017. Comme elle est toujours en construction, elle peut seulement raffiner pour l’instant du pétrole brut synthétique, et non du bitume. La raffinerie Sturgeon tire profit de technologies de pointe pour réduire ses effets environnementaux, notamment un système de captage et de stockage du CO2 (« CSC »). Elle se raccordera en outre au pipeline Alberta Carbon Trunk Line, qui transportera le CO2 vers des champs pétroliers du centre de l’Alberta dont les réserves sont en déclin, en vue de la récupération assistée des hydrocarbures. 8 Évaluation du marché de l’énergie – Avril 2018
Équilibre entre l’offre et la demande de produits pétroliers raffinés Le Canada est le septième producteur mondial de pétrole brut. Néanmoins, les raffineries canadiennes traitent moins de 30 % du volume produit (figure 7). Cette situation est principalement due à la taille de l’industrie canadienne du raffinage par rapport à celle des ressources, à l’emplacement des raffineries et au faible nombre de raccordements entre les pipelines qui traversent le pays. Les raffineries canadiennes servent surtout à répondre aux besoins intérieurs; un petit volume est exporté. La plupart des raffineries, y compris au Canada, ne fonctionnent pas à pleine capacité. C’est surtout une question d’entretien prévu et imprévu ainsi que de pannes. En 2017, les raffineries canadiennes fonctionnaient à 84 % de leur capacité.5 FIGURE 7 Écoulement des produits raffinés – 20175 m3/j - 100 000 200 000 300 000 400 000 500 000 600 000 700,000 Arrivages dans les raffineries Production de brut Production de produits raffinés Ventes intérieures de produits raffinés Exportations de produits raffinés Importations de produits raffinés - 500 000 1 000 000 1 500 000 2 000 000 2 500 000 3 000 000 3 500 000 4 000 000 b/j Pétrole brut canadien Pétrole brut importé Produits raffinés Sources : CANSIM 134-0004 pour les produits raffinés, CANSIM 134-0001 pour le pétrole brut et CANSIM 126-0003 pour la production de pétrole brut. 5 Cumulatif en septembre 2017. Aperçu des raffineries au Canada 9
FIGURE 8 FIGURE 9 Arrivages dans les raffineries canadiennes par Production canadienne par types de brut7 types de brut6 6% 11% Brut classique Brut classique (lourd) (lourd) 39% 29% Brut synthétique Brut synthétique 22% (léger) (léger) 54% Brut classique Brut classique (léger) (léger) Bitume naturel Bitume naturel 11% 28% Source : Source : CANSIM 134-0001 CANSIM 126-0001 En 2017, plus de la moitié du pétrole brut raffiné au Canada était du pétrole brut léger classique. Un peu plus du tiers des arrivages se composait de pétrole brut issu des sables bitumineux (bitume naturel ou pétrole brut synthétique) (figure 8). Le reste était du pétrole brut lourd classique. En 2016, la production canadienne se composait à près de 40 % de bitume naturel. Les autres volumes produits, en ordre d’importance, étaient le pétrole brut synthétique, le pétrole brut léger et moyen, et le pétrole brut lourd (figure 9). La figure 9 montre que le bitume naturel représente près de 40 % de la production canadienne, tandis qu’il constitue moins de 10 % du pétrole brut raffiné au Canada. Par ailleurs, la majeure partie de la production canadienne de bitume est exportée aux États-Unis. FIGURE 10 Production de brut et arrivages dans les raffineries au Canada 1 000 m3/j kb/j 700 4 000 600 3 500 500 3 000 400 2 500 300 2 000 1 500 200 1 000 100 5 00 0 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Production Arrivages Source : CANSIM 126-0001 pour la production de brut et CANSIM 134-0004 pour les arrivages. Les arrivages de pétrole brut dans les raffineries canadiennes n’ont pas augmenté depuis 2000. En revanche, la production canadienne s’est accrue (figure 10). La production des raffineries canadiennes a atteint un sommet en 2004, mais elle a chuté de près de 15 % entre 2004 et 2015. 67 6 Cumulatif de janvier à octobre 2017. 7 Moyenne de janvier et février 2016. 10 Évaluation du marché de l’énergie – Avril 2018
Raffineries par région Ouest canadien La majorité des raffineries de l’Ouest canadien sont la propriété de sociétés intégrées verticalement, lesquelles produisent et raffinent du pétrole brut et en commercialisent les produits. Ces raffineries ont accès au pétrole brut produit dans la région. Par conséquent, elles répondent à tous leurs besoins en charge d’alimentation avec l’approvisionnement intérieur. Comme le montre la figure 11, les raffineries de l’Ouest canadien sont bien reliées aux lieux de production par des réseaux pipeliniers. Ces raffineries s’approvisionnent en pétrole brut de leur région pour des raisons de proximité. Elles sont avantagées par rapport aux autres raffineries canadiennes, car leurs coûts de traitement sont plus bas. Si elles sont en mesure de le faire, les sociétés intégrées raffinent leur propre production. FIGURE 11 Raffineries et principaux réseaux de transport du pétrole dans l’Ouest canadien RAFFINERIES DE L’ALBERTA A Edmonton 5 L’Impériale - 187 kb/j Zama Suncor - 147 kb/j Shell - 100 kb/j Rainbow Lake B Lloydminster Usine d’asphalte de Husky - 29 kb/j Usine de valorisation de Husky - 82 kb/j USINES DE VALORISATION EN ALBERTA C C Syncrude (Fort McMurray) - 465 kb/j 24 Suncor (Fort McMurray) - 438 kb/j Taylor 13 22 Fort McMurray Shell (Scotford) - 240 kb/j CNRL (Horizon) - 135 kb/j 21 16 Nexen (Long Lake) - 72 kb/j RAFFINERIES EN SASKATCHEWAN D Regina 17 23 Complexe coopératif de raffinage-valorisation - 135 kb/j 12 E Moose Jaw Prince F 18 Usine d’asphalte de Moose Jaw - 19 kb/j George CANADA A 19 RAFFINERIES EN COLOMBIE-BRITANNIQUE Edmonton F Prince George 11 Lloydminster Husky - 12 kb/j B Hardisty G Vancouver 3 20 Saskatoon Chevron - 55 kb/j Red Deer Kerrobert 14 25 10 Kamloops Calgary Winnipeg Regina 2 E D Nanaimo Vancouver Kelowna 15 1 G 20 8 9 4 Victoria 7 6 Anacortes Clearbrook Cut Bank Trenton É TAT S - U N I S Principaux réseaux de transport du pétrole dans l’Ouest canadien Pipelines (réglementés par l’Office) Pipelines (réglementation provinciale) Autres points 1 - Réseau principal d’Enbridge* 9 - Westspur 11 - Plateau 19 - Husky Municipalités Parcs 2 - Keystone 10 - Cochin 12 - Pembina 20 - PMC 3 - Trans Mountain* 13 - Rainbow 21 - Corridor Réseaux ferroviaires Plans d’eau 4 - Express 14 - Rangeland 22 - Syncrude Frontière 5 - Enbridge Norman Wells 15 - Bow River 23 - Athabasca canado-américaine 6 - Milk River 16 - Waupisoo/Woodland 24 - Horizon 0 125 250 500 km 7 - Aurora 17 - Access 25 - Alberta Products* 8 - Wascana 18 - Cold Lake Carte produite par l’Office national * Les produits pétroliers raffinés sont expédiés par l’oléoduc Alberta Products Pipeline, ou regroupés sur le réseau principal d’Enbridge et le pipeline Trans Mountain. de l’énergie, mars 2016 Aperçu des raffineries au Canada 11
Les raffineries de l’Alberta et de la Colombie-Britannique traitent davantage de brut issu des sables bitumineux, de FIGURE 12 brut synthétique et de bitume que les autres raffineries Approvisionnement des raffineries de l’Alberta canadiennes (figure 12). Les raffineries de la Colombie- et de la Colombie-Britannique par types de brut8 Britannique s’approvisionnent en pétrole brut de la province ainsi que de l’Alberta, grâce au pipeline de Trans Mountain. 24% Brut classique L’Ouest canadien est relié à des pipelines transportant (lourd) des produits raffinés. En Alberta, ces produits sont Brut synthétique acheminés depuis Edmonton jusqu’au sud de la province (léger) par l’Alberta Products Pipe Line. Ils sont transportés en 3% Brut classique Colombie-Britannique par le pipeline de Trans Mountain, 61% 12% (léger) et en Saskatchewan, au Manitoba et dans le Nord-Ouest Bitume naturel de l’Ontario par la canalisation principale d’Enbridge. Cependant, l’Alberta a un accès limité aux importations de produits pétroliers raffinés. Dans l’ensemble, les Source : provinces des Prairies ont de la difficulté à répondre CANSIM 126-0003 à la demande de produits pétroliers raffinés lorsqu’il survient une perturbation, parce qu’elles n’ont pas la capacité d’importer de gros volumes d’autres régions, que ce soit par pipeline ou autrement.8 Canada central et atlantique Auparavant, le Canada atlantique et le Québec n’étaient pas bien reliés aux lieux de production intérieure de pétrole brut. Jusqu’à récemment, les raffineries qui s’y trouvent importaient les volumes requis pour satisfaire à leurs besoins. Grâce à l’inversion de la canalisation 9 et à une capacité de transport ferroviaire accrue, les raffineries québécoises traitent maintenant une partie de la production de l’Ouest canadien et sont moins exposées aux fluctuations du marché mondial. Les raffineries de Terre-Neuve-et-Labrador et du Nouveau-Brunswick dépendent toujours presque entièrement des importations, mais traitent parfois des volumes produits au large des côtes de l’Est canadien. Lorsqu’il est profitable de le faire, la raffinerie d’Irving située au Nouveau-Brunswick s’approvisionne en pétrole brut de l’Ouest canadien et des États-Unis, qu’elle fait venir par train. Puisque les raffineries de Terre-Neuve-et-Labrador et du Nouveau-Brunswick importent leur pétrole brut, elles sont davantage exposées aux fluctuations du marché mondial. Ontario Les raffineries de l’Ontario traitent du pétrole brut produit dans l’Ouest canadien et importé. Près de 60 % des volumes raffinés se composent de pétrole brut léger (figure 14). Les coûts de raffinage sont parfois plus élevés en Ontario, une situation attribuable à la proportion accrue de pétrole brut léger utilisé ainsi qu’aux coûts de transport additionnels occasionnés par la distance séparant Sarnia des grandes zones productrices. Depuis qu’on a rétabli le sens d’écoulement initial dans la canalisation 9, c’est-à-dire vers l’est, l’Ontario s’approvisionne davantage en pétrole brut des États-Unis (figure 15). Les produits pétroliers raffinés de l’Ontario sont écoulés dans les marchés intérieurs régionaux. Ces produits sont transportés dans la province par trois pipelines : le pipeline de Trans-Nord, le pipeline de Sarnia Products et le pipeline de Sun Canadian. Le pipeline de Trans-Nord les achemine du Québec vers l’Est de l’Ontario et Toronto, et le pipeline de Sarnia Products et celui de Sun Canadian les mènent de Sarnia à Toronto. L’Ontario se fait également livrer des produits pétroliers raffinés du Québec et des États-Unis par train, camion et navire. 8 Par respect des règles de confidentialité, la Saskatchewan n’est pas incluse. Moyenne cumulative en juillet 2017. 12 Évaluation du marché de l’énergie – Avril 2018
FIGURE 13 Raffineries et principaux réseaux de transport du pétrole dans l’Est canadien et l’Ontario RAFFINERIES À TERRE-NEUVE-ET-LABRADOR A Come by Chance Silber Range (Come by Chance) - 115 kb/j RAFFINERIES AU NOUVEAU-BRUNSWICK B Saint John Irving - 300 kb/j RAFFINERIES AU QUÉBEC C Montréal/Lévis Suncor - 137 kb/j Valero - 265 kb/j Come By Chance RAFFINERIES EN ONTARIO D Sarnia CANADA A L’Impériale - 121 kb/j Shell - 77 kb/j Suncor - 85 kb/j Jonquière Nouveau - E Nanticoke Brunswick L’Impériale - 112 kb/ Québec Sudbury Lévis Moncton North Bay Québec 4 Montréal Nouvelle - Lac-Mégantic Saint John Ottawa Ecosse B Dartmouth C 2 Ontario Halifax Peterborough 3 Toronto Kingston Portland D 1 Océan Atlantique Sarnia Niagara Falls E É TAT S - U N I S Windsor Principaux réseaux de transport du pétrole N J dans l’Est du Canada et l’Ontario Pipelines Pipelines Autres points (réglementés par l’Office) (réglementation provinciale) Municipalités Parcs 1 - Canalisation 9 d’Enbridge 4 - Pipeline Saint-Laurent* C CAAN NAAD DAA Réseaux ferroviaires 2 - Pipeline Portland-Montréal * Les produits pétroliers raffinés Frontière Plans d’eau 3 - Pipelines Trans-Nord sont expédiés par les pipelines canado-américaine Trans Nord et Saint-Laurent. 0 100 200 400 km É É TT A A TT S S -- U UNN II S S Carte produite par l’Office national de l’énergie, janvier 2018 FIGURE 14 Approvisionnement des raffineries de l’Ontar- io par types de brut9 23% Brut classique (lourd) Brut synthétique 5% (léger) 59% Brut classique 13% (léger) Bitume naturel Source : CANSIM 126-0003 9 9 Cumulatif en octobre 2017. Aperçu des raffineries au Canada 13
FIGURE 15 Pétrole brut de l’Ouest canadien et pétrole brut importé utilisés par les raffineries de l’Ontario m3/j 80 000 70 000 60 000 50 000 40 000 30 000 20 000 10 000 0 janv.-12 avr.-12 juill.-12 oct.-12 janv.-13 avr.-13 juill.-13 oct.-13 janv.-14 avr.-14 juill.-14 oct.-14 janv.-15 avr.-15 juill.-15 oct.-15 janv.-16 avr.-16 juill.-16 oct.-16 janv.-17 avr.-17 juill.-17 Brut canadien Brut importé Source : CANSIM 134-0001 Québec et Canada FIGURE 16 atlantique Approvisionnement des raffineries du Québec par types de brut10 Grâce à leur accès aux eaux sujettes aux marées, les raffineries du Québec et du Canada atlantique peuvent s’approvisionner en pétrole brut de sources plus diverses Brut classique que les raffineries de l’Ontario et de l’Ouest canadien. 35% (lourd) Cet emplacement leur donne en outre accès à des Brut synthétique marchés vers lesquels elles peuvent exporter leurs (léger) produits pétroliers raffinés. En 2013, l’Office a approuvé 56% Brut classique l’inversion et le prolongement de la canalisation 9B, de (léger) North Westover, en Ontario, à Montréal, au Québec, de 7% Bitume naturel sorte que le pétrole brut puisse être acheminé d’ouest en 2% est jusqu’à Montréal. Ce projet permettait ainsi de relier par pipeline les raffineries québécoises et les sources de Source : pétrole brut de l’Ouest canadien et des États-Unis, de CANSIM 126-0003 même que de rétablir le sens d’écoulement initial dans la canalisation 9.10 Les raffineries québécoises traitent principalement du pétrole brut léger et moyen ainsi que de petits volumes de brut synthétique et de bitume (figure 16). Le Pipeline Saint-Laurent relie la raffinerie Jean-Gaulin de Valero, située à Lévis, près de Québec, au terminal de Montréal-Est. Ce pipeline achemine vers la grande région de Montréal d’importants volumes de produits pétroliers raffinés : essence, diesel, mazout de chauffage et carburéacteur. De plus, le pipeline de Trans-Nord transporte des produits pétroliers raffinés du Québec vers l’Ontario. Les raffineries du Canada atlantique dépendent presque exclusivement du pétrole brut qu’elles importent de différents pays et complètent avec de petits volumes produits sur la côte Est (figure 17). Plus importante raffinerie au Canada, la raffinerie Irving à Saint John, au Nouveau-Brunswick, exporte des volumes considérables de produits pétroliers raffinés aux États-Unis. Cette raffinerie est unique, car elle est une société familiale qui ne produit aucun pétrole brut et se concentre sur le raffinage et la commercialisation de produits. 10 Par respect des règles de confidentialité, seules les données du Québec sont fournies. 14 Évaluation du marché de l’énergie – Avril 2018
Importations de pétrole brut dans le centre et l’Est du Canada L’Est canadien importe de grands volumes de pétrole brut pour satisfaire à ses besoins en raffinage. Chaque province (Terre-Neuve-et-Labrador, Nouveau-Brunswick, Québec et Ontario) traite divers bruts. Par ailleurs, certaines importent leur matière première de plusieurs pays. En 2017, Terre-Neuve-et-Labrador a importé près de 60 % de son pétrole brut des États-Unis, une proportion moindre qu’en 2015, où elle y avait tiré presque toutes ses importations. La province importe également du pétrole brut du Royaume-Uni et de l’Angola. Le Nouveau-Brunswick est la province qui s’approvisionne auprès du plus grand nombre de sources. En 201711, l’Arabie saoudite lui a fourni près de 40 % de ses importations de pétrole brut, suivie de l’Azerbaïdjan, du Royaume-Uni, des États-Unis et du Nigeria. Le Québec reçoit plus de 60 % de son pétrole brut importé des États-Unis. De plus petits volumes proviennent de l’Algérie. Notons que les importations américaines ont augmenté depuis l’inversion de la canalisation 9B. L’Ontario reçoit tout son pétrole brut importé des États-Unis, principalement du Texas, du Dakota du Nord et de l’Indiana.12 FIGURE 17 Importations de pétrole brut dans le centre et l’Est du Canada12 Russie 100 % Iraq 90 % Vénézuéla Argentine 80 % Angola 70 % Brésil Kazakhstan 60 % Guinée équatoriale 50 % Congo Azerbaïdjan 40 % Colombie Côte d’Ivoire 30 % Arabie Saoudite 20 % Algérie Danemark 10 % Royaume-Uni 0% Norvège 2015 2016 2017 2015 2016 2017 2015 2016 2017 2015 2016 2017 Nigéria T.-N.-L. N.-B. Qc Ont. États-Unis Source : Base de données sur le commerce international canadien de marchandises 11 Cumulatif en octobre 2017. 12 Cumulatif en octobre 2017. Aperçu des raffineries au Canada 15
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