AVIS SUR LE PROGRAMME DE BOURSES DE SOUTIEN À LA PERSÉVÉRANCE ET À LA RÉUSSITE DES STAGIAIRES - FECQ
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AVIS SUR LE PROGRAMME DE BOURSES DE SOUTIEN À LA PERSÉVÉRANCE ET À LA RÉUSSITE DES STAGIAIRES À l’intention du Ministère de l’Enseignement supérieur (MES) Adopté au 108e Congrès ordinaire 13, 14 et 15 novembre 2020 À distance Ce document fait partie du domaine public
Avis sur le Programme de bourses de soutien à la persévérance et à la réussite des stagiaires Fédération étudiante collégiale du Québec 824, avenue Sainte-Croix Saint-Laurent (Québec), H4L 3Y4 Téléphone : 514 396-3320 Télécopieur : 514 396-3329 Site Internet : www.fecq.org Courriel : info@fecq.org Recherche, analyse et rédaction : Claudie Lévesque, coordination aux affaires collégiales Révision et correction : Rafaël Leblanc-Pageau, vice-présidence Noémie Veilleux, présidence Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) La Fédération étudiante collégiale du Québec est une organisation qui représente plus de 78 000 membres, répartis dans 27 cégeps à travers le territoire québécois. Fondée en 1990, la FECQ étudie, promeut, protège, développe et défend les intérêts, les droits et les conditions de vie de la population collégienne. La qualité de l’enseignement dans les cégeps, l’accessibilité géographique et financière aux études et la place des jeunes dans la société québécoise sont les orientations qui guident l’ensemble du travail de la Fédération depuis plus de 30 ans. Pour la FECQ, tous devraient avoir accès à un système d’éducation accessible et de qualité. La voix de la population étudiante québécoise au niveau national La FECQ, à travers ses actions, souhaite porter sur la scène publique les préoccupations de la jeunesse québécoise. Dans ses activités militantes et politiques, la Fédération est fière de livrer l’opinion de la population étudiante collégiale partout à travers la province. Présente aux tables sectorielles et nationales du Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MÉES), elle est la mieux placée pour créer de multiples partenariats, bénéfiques autant pour la communauté étudiante que pour les différentes instances du ministère ou du gouvernement. La FECQ entretient des relations avec les partis politiques provinciaux et fédéraux, tout en demeurant non partisane. Elle se fait un devoir de rapprocher la sphère politique de l’effectif étudiant, par un travail de vulgarisation constant de l’actualité politique à la communauté collégienne. Désormais un acteur incontournable en éducation, la Fédération se fait également un plaisir de travailler avec les organisations syndicales, les organismes communautaires et les autres acteurs de la communauté collégiale. Proactive, elle intervient dans l’espace public de façon constructive, toujours dans l’optique d’améliorer le réseau collégial dans lequel ses membres évoluent. Fédération étudiante collégiale du Québec 1
Avis sur le Programme de bourses de soutien à la persévérance et à la réussite des stagiaires TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION 3 L’IMPORTANCE DE BONNES CONDITIONS DE STAGE 4 PROGRAMME DE BOURSES DE SOUTIEN À LA PERSÉVÉRANCE ET À LA RÉUSSITE DES STAGIAIRES 6 MÉTHODOLOGIE 8 ÉCHANTILLON 8 SOINS PRÉHOSPITALIERS D’URGENCE 8 TECHNOLOGIE DE RADIODIAGNOSTIC 8 TECHNOLOGIE DE MÉDECINE NUCLÉAIRE 9 TECHNOLOGIE DE RADIO-ONCOLOGIE 9 TECHNIQUES D’INTERVENTION EN DÉLINQUANCE 9 QUESTIONNAIRE 9 PRÉSENTATION DES RÉSULTATS 10 SOINS INFIRMIERS 10 SOINS PRÉHOSPITALIERS D’URGENCE 11 TECHNOLOGIE DE RADIODIAGNOSTIC 12 TECHNOLOGIE DE MÉDECINE NUCLÉAIRE 13 TECHNOLOGIE DE RADIO-ONCOLOGIE 14 TECHNIQUES D’INTERVENTION EN DÉLINQUANCE 15 ANALYSE DES RÉSULTATS 17 DES PROGRAMMES TECHNIQUES OUBLIÉS 17 RAPPEL DES CRITÈRES 17 LES CRITÈRES : PROBLÉMATIQUES EN SOI (V1) 19 DES CRITÈRES BASÉS SUR LA RARETÉ DE MAIN-D’OEUVRE 19 LA BOURSE : RECEVABLE QU’UNE SEULE FOIS 20 EXERCICE FINANCIER 22 CONCLUSION 25 BIBLIOGRAPHIE 27 ANNEXE 1 30 LISTE DES PERSONNES CONSULTÉES 30 Fédération étudiante collégiale du Québec 2
Avis sur le Programme de bourses de soutien à la persévérance et à la réussite des stagiaires INTRODUCTION La FECQ milite activement aux côtés de ses associations membres depuis plusieurs années afin de réduire les iniquités quant aux conditions de stage des personnes étudiantes au collégial. En effet, alors que les personnes étudiantes qui effectuent leurs stages dans le secteur privé reçoivent généralement une forme de rémunération pour leur stage, les personnes étudiantes qui effectuent leur stage dans les domaines de la santé, de l’éducation et des services sociaux, des milieux généralement occupés par des femmes, ne reçoivent habituellement aucune rémunération pour le travail effectué lors de leur stage (Association des étudiantes et étudiants de la faculté des sciences de l’éducation 2018, Coalition Montréalaise pour la rémunération des stages 2018). À la suite des revendications étudiantes, le Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) 1 a instauré, en 2019, des mesures visant à réduire la précarité financière des personnes stagiaires et à valoriser certaines formations des domaines de la santé, des services sociaux et de l’éducation. Ces mesures, soit des bonifications au programme d’Aide financière aux études (AFE) et le Programme de bourses de soutien à la persévérance et à la réussite des stagiaires (ci-après nommé « Programme de bourses »), ont permis de réduire les iniquités entre les personnes stagiaires du réseau public et privé et de permettre aux bénéficiaires stagiaires de l’AFE de voir l’aide financière leur étant consentie augmentée. Cependant, il apparaît que le programme présente des iniquités et est ainsi dûment perfectible. En effet, plusieurs acteurs du réseau ont évoqué le fait que certains programmes de formation technique ont été injustement écartés par le Programme de bourses. La FECQ, par le présent exercice, souhaite porter la voix étudiante qui réclame toujours, à l’heure actuelle, des conditions de stage justes et viables. Ainsi, la FECQ s’est penchée sur le Programme de bourses de soutien à la persévérance et à la réussite des stagiaires afin de déterminer si certains programmes de formation collégiale pourraient répondre aux critères d’admissibilité établis par le MES. De plus, le document fait état d’une réflexion sur le caractère potentiellement problématique desdits critères. 1 Ci-après nommé Ministère de l’Éducation supérieur (MES) en raison du remaniement ministériel du 22 juin 2020 Fédération étudiante collégiale du Québec 3
Avis sur le Programme de bourses de soutien à la persévérance et à la réussite des stagiaires L’IMPORTANCE DE BONNES CONDITIONS DE STAGE Comme le définit le MES dans sa publication Stages étudiants : Portrait, enjeux et pistes de solutions, le stage « consiste en une formation ou un apprentissage pratique, répondant à une intention pédagogique, qui est supervisé et qui permet l’observation, l’acquisition ou la mise en œuvre de compétences dans un contexte de travail » (Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur 2019). Il s’agit donc d’une activité pédagogique formatrice essentielle au parcours de plusieurs personnes étudiantes, notamment dans différents programmes d’études techniques des domaines de la santé, de l’éducation et des services sociaux. Pour les étudiantes et les étudiants, le stage est donc favorablement perçu, puisqu’il leur permet de se familiariser avec le milieu de travail, et donc, d’assurer une meilleure transition entre la formation et l’emploi (St-Cyr 2018). Notamment, on peut observer dans le réseau collégial que la dernière année d’étude de certaines formations techniques est entièrement consacrée à la réalisation d’un stage à temps plein, en milieu de travail, permettant à la personne étudiante de mettre en application l’ensemble des compétences acquises au cours des années d’études précédentes. Ainsi, la réalisation d’un stage à temps plein peut entraîner une charge de travail importante pour la ou le stagiaire de sorte qu’il peut lui être difficile de concilier études, stage et travail rémunéré. Prenons par exemple le cas des personnes stagiaires des troisième et quatrième stages en éducation de l’Université Laval. Celles-ci ont révélé consacrer en moyenne 42,33 heures par semaine à leur stage de sorte qu’elles ont dû réduire leurs heures de travail de subsistance de 33% (Confédération des associations d’étudiants et étudiantes de l’Université Laval 2015). Avec une baisse de revenu qui peut s’approximer au tiers de leur salaire, il n’est pas surprenant de constater que 35,9% des stagiaires affirment avoir rencontré des difficultés financières lors de leur stage (St-Cyr 2018). Bien que ce cas spécifique s’applique aux personnes étudiantes en éducation à l’Université Laval, il est facilement transposable aux personnes étudiantes de techniques collégiales devant effectuer des stages à temps plein de longue durée à la fin de leur parcours. Comme il sera possible de voir dans la section « Analyse des résultats », certains stages finaux peuvent s’échelonner sur un an, à raison de 38 heures par semaine dans certains cas. Ainsi, il n’est pas étonnant de constater que plusieurs stagiaires rencontrent des difficultés à concilier leur horaire de stage à celui de leur emploi de subsistance, les menant parfois à devoir abandonner celui- ci, ce qui peut, encore une fois, placer la personne étudiante dans une situation de précarité financière (Duhaime 2018). À la difficulté de concilier emploi de subsistance et stage s’ajoutent parfois des dépenses supplémentaires reliées à la réalisation dudit stage, des dépenses que doit souvent couvrir la personne étudiante seule (Gobeil et Tremblay 2018). En effet, certaines personnes stagiaires peuvent être amenées à se délocaliser pour la réalisation du stage, comme il sera démontré dans la section « Analyse des résultats ». Ce mouvement entraîne donc des dépenses, entre autres, liées à l’hébergement, au transport et à l’alimentation (Confédération des associations d’étudiants et étudiantes de l’Université Laval 2015), des dépenses qui ne découlent pas d’emblée de la réalisation d’un stage, mais qui peuvent toucher la population étudiante de cégeps de région dans lesquelles l’offre de stage n’est pas suffisante. Les stagiaires qui en font la demande et qui répondent aux critères d’admissibilité du Programme de prêts et bourses de l’Aide financière aux études (AFE) ont accès à un montant, sous forme de prêts et bourses, pour couvrir certaines dépenses reliées au stage. Cependant, l’impact de ces montants demeure négociable. En effet, ce n’est pas l’ensemble des personnes stagiaires qui est admissible à l’AFE et les montants consentis ne permettent pas, dans plusieurs cas, de répondre à la totalité des dépenses des stagiaires. La bonification au programme de prêts et bourses, pour les stagiaires, sera décrite dans une section ultérieure. Fédération étudiante collégiale du Québec 4
Avis sur le Programme de bourses de soutien à la persévérance et à la réussite des stagiaires À la lumière de ces faits, il semble juste d’affirmer que la réalisation d’un stage en milieu de travail peut entraîner des dépenses supplémentaires pour la personne étudiante en plus d’être susceptible de la couper d’une partie de ses revenues. Ainsi, il est normal de penser que les stages étudiants peuvent avoir pour conséquence d’ «entraîner une certaine insécurité financière chez des étudiants » (Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur 2019). De plus, il faut prendre en considération que plusieurs stages finaux s’apparentent à une expérience de travail réelle. Comme il le sera démontré dans la section « Analyse des résultats », les personnes stagiaires effectuant le dernier stage de leur formation technique, du moins, celles des cégeps sondés, réalisent les tâches qu’une personne travailleuse serait amenée à faire en milieu de travail, et ce, de façon complètement autonome. La nature de leurs tâches étant intimement reliée à l’exercice de la profession, il semble juste que leur travail soit valorisé à juste titre, notamment par une forme de compensation financière. Ainsi, c’est notamment pour valoriser certains domaines de la santé, des services sociaux et de l’éducation ainsi que de contrer la précarité financière des personnes étudiantes stagiaires que le MES a mis sur pied le Programme de bourses de soutien à la persévérance et à la réussite des stagiaires. Fédération étudiante collégiale du Québec 5
Avis sur le Programme de bourses de soutien à la persévérance et à la réussite des stagiaires PROGRAMME DE BOURSES DE SOUTIEN À LA PERSÉVÉRANCE ET À LA RÉUSSITE DES STAGIAIRES Afin de favoriser la poursuite et la réussite des études supérieures chez les stagiaires, le Ministère de l’Enseignement supérieur (MES) a instauré le Programme de bourses de soutien à la persévérance et à la réussite des stagiaires. Ce programme, en vigueur depuis la session d’automne 2019, alloue une somme variant entre 900$ et 4000$ aux stagiaires de 16 formations des ordres d’enseignement professionnel, collégial et universitaire. Cette somme est remise en deux bourses; une en début de stage et l’autre, remise conditionnellement à la réussite dudit stage. Cependant, il est à noter que pour une formation, une personne étudiante ne peut recevoir qu’une seule fois la bourse. Ainsi, si celle-ci échoue son stage et qu’elle le reprend, elle ne peut recevoir que la deuxième partie de la bourse. Le choix des formations dont les stagiaires sont bénéficiaires du Programme de bourses s’est fait selon quatre critères, déterminés par le MES. Dans le document Stages étudiants : Portrait, enjeux et pistes de solutions (MEES 2019), qui présente le Programme de bourses, on peut lire les critères ainsi : • le fait que les personnes qui exercent ces professions ont une incidence directe sur un bassin important d’utilisateurs des services publics; • la rareté relative de la main-d’œuvre dans ces professions et les difficultés de recrutement dans les milieux publics; • le fait que ces professions sont principalement exercées dans des milieux publics, parapublics et communautaires; • le fait que les étudiants qui réalisent les stages prévus dans les programmes d’études conduisant à l’exercice de ces professions ne sont habituellement pas rémunérés ni soutenus financièrement. Ainsi, à partir de ces critères, le MES et le Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) ont déterminé cinq programmes d’études techniques admissibles au Programme de bourses, soit : • Soins infirmiers (2 500$) • Techniques d’éducation à l’enfance (2 300$) • Techniques d’éducation spécialisée (2 300$) • Techniques d’inhalothérapie (2 200$) • Techniques de travail social (2 200$) Les montants initiaux des bourses à la formation technique étaient de 1 900$, montants auxquels se sont ajoutées des bonifications selon les conditions de réalisation de stage et les demandes du marché du travail. En plus du Programme de bourses, le MES a mis en place des bonifications à certains paramètres du programme d’AFE afin d’augmenter l’aide consentie aux stagiaires. Ces bonifications touchent, notamment, les frais de matériel scolaire reconnus, le montant consenti pour les personnes devant se délocaliser pour la réalisation du stage et les revenus exemptés du calcul, pour éviter que les personnes bénéficiaires du Programme de bourses voient réduire leur aide consentie en raison des revenus supplémentaires. Bien que ce Programme de bourses ait permis de réduire la précarité financière de13 300 stagiaires dans le réseau d’éducation professionnelle, collégiale et universitaire, il semble qu’elles aient Fédération étudiante collégiale du Québec 6
Avis sur le Programme de bourses de soutien à la persévérance et à la réussite des stagiaires engendré de nouvelles iniquités quant à la compensation financière des stagiaires. En effet, à première vue, certains programmes d’études techniques, qui ne font pas partie des cinq nommés ci-haut, sembleraient répondre aux critères établis par le MES. Pourtant, ils n’ont pas été reconnus comme bénéficiaires du Programme de bourses. Pour cette raison, la FECQ a tenté de vérifier si les programmes soupçonnés de répondre aux critères par les acteurs du réseau étaient, en effet, admissibles au Programme de bourses de soutien à la persévérance et à la réussite des stagiaires. Fédération étudiante collégiale du Québec 7
Avis sur le Programme de bourses de soutien à la persévérance et à la réussite des stagiaires MÉTHODOLOGIE Comme l’accès à de l’information centralisée sur les conditions de stage et de rémunération des stagiaires du réseau collégial est ardu, la FECQ a mené une étude qualitative inspirée de la méthodologie de celle du Rapport de recherche de l’IRÉC sur la compensation financière des stages obligatoires au collégial (Gobeil et Tremblay 2018). L’utilisation d’une telle méthodologie n’est pas anodine; elle a permis de travailler en continuité avec les travaux réalisés par l’IRÉC et, ainsi, de comparer les résultats obtenus à une technique « témoin », celle de Soins infirmiers, étudiée dans le cadre de la recherche de l’IRÉC et présentement couverte par le Programme de bourses de soutien à la persévérance et à la réussite des stagiaires. Échantillon Une recherche préliminaire a permis de déterminer un bassin de formations techniques qui semblaient répondre aux quatre critères cités ci-haut. Dans l’impossibilité de mener une étude approfondie sur chacun des programmes techniques soupçonnés de répondre aux critères, cinq techniques ont été retenues afin de peaufiner la recherche, notamment sur les conditions de réalisation de stage, soit : • Soins préhospitaliers d’urgence; • Technologie de radiodiagnostic; • Technologie de radio-oncologie; • Techniques d’intervention en délinquance; • Technologie de médecine nucléaire. Des personnes coordonnatrices de stages, de programme ou de département de chacun des collèges mentionnés ci-dessous ont ensuite été contactées afin de répondre à une courte entrevue téléphonique, durant laquelle les informations relatives aux conditions de réalisation de stage ont été récoltées. L’objectif était d’avoir, comme répondants, un minimum d’un cégep de petite, de moyenne et de grande taille 2 par technique lorsque possible. De plus, un souci de représentativité régionale a guidé l’échantillonnage. Ainsi, au terme de la recherche, les collèges suivants ont bien voulu collaborer : Soins préhospitaliers d’urgence • Cégep de Shawinigan (Cégep de petite taille) • Cégep de Chicoutimi (Cégep de moyenne taille) • Cégep de Sainte-Hyacinthe (Cégep de moyenne taille) • Cégep John-Abott (Cégep de grande taille) • Collège Ahuntsic* (Cégep de grande taille) Technologie de radiodiagnostic • Cégep de Rimouski (Cégep de moyenne taille) • Collège Ahuntsic (Cégep de grande taille) • Cégep de Sainte-Foy (Cégep de grande taille) • Collège Édouard-Montpetit (Cégep de grande taille) • Collège Laflèche (Collège privé) 2 La classification de la taille des cégeps suit celle du rapport de recherche Le financement du réseau collégial québécois de l’IRÉC qui classifie les 48 cégeps en ordre de grandeur selon le nombre de personnes étudiantes inscrites à l’enseignement régulier par période par semaine (PES) brutes à l’enseignement régulier Fédération étudiante collégiale du Québec 8
Avis sur le Programme de bourses de soutien à la persévérance et à la réussite des stagiaires Technologie de médecine nucléaire • Collège Ahuntsic* (Cégep de grande taille) Technologie de radio-oncologie • Cégep de Sainte-Foy (Cégep de grande taille) • Collège Dawson (Cégep de grande taille) • Collège Ahuntsic* (Cégep de grande taille) Techniques d’intervention en délinquance • Cégep de la Gaspésie et des Îles, campus de Carleton-sur-Mer (Cégep de petite taille) • Cégep d’Abitibi-Témiscamingue (Cégep de moyenne taille) • Collège de Maisonneuve (Cégep de grande taille) • Collège Ahuntsic* (Cégep de grande taille) *Dans le cas du Collège Ahuntsic, des informations supplémentaires ont été récoltées à partir d’un recensement des caractéristiques des différents stages, produit par le collège à l’effet du MES en janvier 2019. Questionnaire Les questions qui ont été posées aux personnes coordonnatrices des stages, de programme ou de département des cégeps énoncés ci-haut sont calquées sur celles de la recherche de l’IRÉC (Gobeil et Tremblay 2018), encore une fois dans l’optique de pouvoir comparer les résultats obtenus à ceux de ladite recherche. À ce questionnaire se sont ajoutées des questions relatives aux quatre critères validant l’admissibilité au Programme de bourses de soutien. Les personnes sondées ont répondu aux questions pour le dernier stage de la technique, puisqu’il s’agit du stage admissible au Programme de bourses de soutien à la persévérance et à la réussite des stagiaires. Les aspects suivants ont été traités lors des entrevues : • Le type de stage (Observation, intégration, exploration, développement des compétences ou mises en œuvre des compétences) 3; • La durée du stage (en heures et en semaines); • Les lieux de stage (Nombre de lieux de stage; milieu public, parapublic, communautaire ou privé); • Les conditions de stage (Compensations financières; protections légales; convention de stage); • L’encadrement pédagogique du stage; • Le nombre de stagiaires par année; • La portée de la personne stagiaire (nombre de client.e.s/patient.e.s servi.e.s et incidence sur ces personnes); • Les modalités de financement du stage; • La perception du marché du travail par les personnes coordonnatrices de stage, de programme ou de département. 3 Les définitions retenues pour la catégorisation des stages sont celles de la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT) dans le document Fond de développement et de reconnaissance des compétences de la main-d’oeuvre 2020-2021 Fédération étudiante collégiale du Québec 9
Avis sur le Programme de bourses de soutien à la persévérance et à la réussite des stagiaires PRÉSENTATION DES RÉSULTATS Soins infirmiers Le dernier stage en Soins infirmiers se déroule à la sixième et dernière session du programme. Les stagiaires se retrouvent donc en milieu de travail pendant neuf semaines à raison de quatre jours par semaine, totalisant ainsi 36 jours de stage durant lesquelles elles sont amenées à mettre en œuvre l’ensemble des compétences acquises au cours de leur parcours collégial. Ainsi, les personnes stagiaires se déplacent sur le lieu du stage, lieu dans lequel leur travail est encadré par une personne enseignante du collège ou par une personne infirmière de l’hôpital, libérée par le collège pour encadrer les stagiaires. En effet, la gestion du stage varie d’un collège à l’autre, notamment en ce qui concerne le degré d’implication des personnes enseignantes. Alors que certaines sont responsables d’organiser les stages, d’autres accompagnent les personnes étudiantes dans le milieu du stage de sorte qu’aucun membre du personnel de l’hôpital n’est libéré de ses fonctions pour s’occuper des stagiaires. Justement, ce sont majoritairement des centres hospitaliers qui accueillent les stagiaires, ainsi que des centres locaux de services communautaires (CLSC), des centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), des centres de réadaptation, de centres de soins en santé mentale et des garderies, soit les milieux principaux dans lesquels les personnes infirmières exercent leur emploi (Ministère de la Santé et des Services sociaux s.d.). De plus, certaines personnes stagiaires réalisent leur stage en milieu privé, mais elles ne constituent qu’une minorité des stagiaires. En terminant, il faut savoir que plusieurs personnes étudiantes doivent débourser des sommes importantes en transport, puisque les centres hospitaliers de milieux urbains tendent à accepter de moins en moins de stagiaires. Les quelques 40 à 400 stagiaires par collège se répartissent, souvent, par petits groupes de cinq à six personnes étudiantes entre les différents milieux de stage. Une fois dans le milieu, les personnes stagiaires interagissent directement auprès des personnes patientes afin de mettre en œuvre les compétences acquises, le tout, supervisées par la personne chargée d’encadrer les stagiaires. Ainsi, elles leur administrent les soins infirmiers et s’assurent du bien-être des personnes patientes. En raison de ce contact étroit avec celles-ci, il semble juste d’affirmer que les stagiaires ont un impact positif sur plusieurs personnes utilisatrices des services publics, un impact que les personnes infirmières ont aussi sur les personnes patientes. Il faut savoir que la personne stagiaire n’est pas rémunérée pour l’exercice de ses tâches. Afin d’exercer son travail à titre de personne stagiaire en Soins infirmiers, la personne étudiante doit obtenir un certificat d’immatriculation auprès de l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec dès son inscription à la technique (Ordre des infirmières et infirmiers du Québec 2019). À la suite de l’obtention de son diplôme, la personne candidate à l'exercice de la profession infirmière (CEPI) doit passer l’examen professionnel de l’ordre, ce qui lui permet d’obtenir son permis d’exercice, et donc, de pouvoir travailler à titre de personne infirmière. Une fois sur le marché du travail, les perspectives d’emploi de 2019-2023 sont considérées comme « excellente[s] » 4 par le MTESS (Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale s.d.). De plus, le modèle de la Direction de l’adéquation formation-emploi (DAFE) considère qu’il y a un déficit important de main-d’œuvre chez les personnes infirmières (Ministère de l'Enseignement supérieur s.d.). Aussi, selon Marguerite Bourgeois, ministre responsable des Aînés et Proches aidants, il manque actuellement 33 036 préposés aux bénéficiaires et 23 963 infirmières pour combler les « lacunes » du système de la santé (Bélair-Cirino 2019), des données qui datent d’avant 4 Sur une échelle à trois niveaux : « Limité », « Bonne », « Excellente » Fédération étudiante collégiale du Québec 10
Avis sur le Programme de bourses de soutien à la persévérance et à la réussite des stagiaires la crise sanitaire. Alors qu’un établissement est généralement amené à renouveler annuellement 5% de son personnel, dans le cas des personnes infirmières c’est 30% d’effectif supplémentaire qui est nécessaire (Bélair-Cirino 2019). Ainsi, il semble possible de parler d’une pénurie de main-d’œuvre dans le domaine des soins infirmiers. Soins préhospitaliers d’urgence D’abord, le dernier stage effectué dans la formation de Soins préhospitaliers d’urgence (SPU) se déroule à la sixième session pour l’ensemble de la population étudiante en SPU. Cependant, les modalités relatives à la durée du stage varient relativement d’un établissement à l’autre. Alors que certains collèges répartissent le stage sur les quinze semaines de la dernière session, d’autres offrent une formule de huit semaines à temps complet. De manière générale, 240 à 300 heures sont consacrées à la réalisation de ce dernier stage dans les collèges sondés, qui s’effectue en milieu de travail. En effet, chaque personne étudiante est jumelée à une équipe de personnes ambulancières médicales. Elle est donc encadrée par une personne technicienne ambulancière qui occupera le rôle de personne préceptrice le temps du stage. Ainsi, elle est chargée de superviser et d’évaluer le travail de la personne stagiaire en plus de l’assister dans ses tâches. En effet, c’est la personne étudiante qui a le premier rôle dans les interventions auprès des personnes patientes, puisqu’elle doit mettre en application l’ensemble des compétences acquises lors des années précédentes de sa formation. La personne préceptrice joue donc un rôle de soutien à la personne étudiante afin de s’assurer qu’elle exécute bien les tâches qui lui sont confiées. Sporadiquement, les personnes enseignantes du collège se déplacent sur le milieu de stage afin de s’assurer du bon déroulement de celui-ci. La plupart des personnes stagiaires qui suivent leur formation dans la grande région de Montréal effectuent leur stage dans l’entreprise publique Urgences-Santé. À l’extérieur de Montréal, ce sont davantage des entreprises ambulancières privées ou des coopératives qui reçoivent les stagiaires. Il en va de même pour les personnes techniciennes ambulancières sur le marché du travail (Ministère de la Santé et des Services sociaux s.d.). Bien que les stagiaires de certains collèges puissent choisir leur milieu de stage, si l’exposition aux personnes patientes n’est pas assez importante, les stagiaires peuvent être amené.es à se délocaliser pour effectuer un stage dans un grand centre. Ainsi, ce mouvement peut comporter son lot de dépenses pour la population étudiante stagiaire des collèges de région. En exerçant les tâches d’une personne technicienne ambulancière, la personne stagiaire a une incidence directe sur la vie, la sécurité, l’estime de soi et la morbidité de plusieurs personnes patientes ayant fait appel aux services préhospitaliers d’urgence (Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale s.d.). Bien qu’il soit difficile d’estimer avec rigueur le nombre de personnes aidées par les stagiaires en SPU et des personnes techniciennes ambulancières paramédicales, puisque ce nombre varie en fonction de la région et de la demande, il semble tout de même juste d’affirmer que les stagiaires ainsi que les personnes travailleuses jouent un rôle important dans la sécurité et le bien-être d’un grand nombre de personnes patientes du réseau public et parapublic. La capacité à interagir avec le public et le désir d’aider En ce qui concerne les conditions de stage des personnes étudiantes, celles-ci ne bénéficient d’aucune compensation financière relative à l’exercice de leurs tâches. Cependant, la majorité des personnes stagiaires sont protégées par la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) ainsi que par l’assurance du collège en cas d’accident de travail. Celles- ci peuvent aussi rejoindre la Corporation des paramédicaux du Québec (CPQ) à titre de personnes étudiantes, ce qui leur donne accès à plusieurs avantages relatifs au développement de la profession. Fédération étudiante collégiale du Québec 11
Avis sur le Programme de bourses de soutien à la persévérance et à la réussite des stagiaires Lorsque diplômées, les personnes étudiantes en SPU doivent passer le Programme national d'intervention clinique (PNIC), un examen dont la réussite est essentielle pour accéder à la profession. Un diplôme en main et le PNIC réussi, les personnes diplômées de SPU ont d’excellentes 5 perspectives d’emploi selon Emploi Québec (Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale s.d.). De plus, le DAFE considère qu’il y a un « léger déficit » de main-d’œuvre (Ministère de l'Enseignement supérieur s.d.). En effet, selon plusieurs acteurs du réseau, il semble y avoir une pénurie de main-d’œuvre relative, notamment, à l’augmentation de la demande de transport hospitalier. Selon le Comité national des programmes d’études professionnelles et techniques, cette croissance est due, entre autres, au vieillissement de la population (Comité national des programmes d'études professionnelles et techniques 2019). Selon Paul Levesque, directeur général de la Coopérative des paramédicaux de l'Outaouais, le manque de personnes techniciennes ambulancières entraîne une surcharge de travail importante chez les paramédicaux, ayant dû se distribuer près de 200 000 heures supplémentaires pour l’année 2018 (Radio-Canada 2019). Bref, une tendance se dégage quant à la pénurie de personnes techniciennes ambulancières paramédicaux. Technologie de radiodiagnostic Les personnes étudiantes inscrites en Technologie de radiodiagnostic dans les différents collèges sondés sont plongées, le temps de deux sessions, dans le milieu de travail d’une personne technologue en radiation médicale afin de mettre en œuvre l’ensemble des compétences acquises au cours des sessions précédentes. Les heures de formation pour le dernier stage de la technique varient légèrement autour de 36 heures par semaine. La gestion du stage à l’interne diffère légèrement d’un collège à l’autre. Cependant, le modèle le plus populaire d’encadrement des stages est un modèle « hybride » dans lequel la personne étudiante est à la fois supervisée par une personne institutrice clinique, libérée par le collège afin d’assister la personne stagiaire, et par une personne enseignante, dont la fréquence de présence sur le milieu de stage varie d’un collège à l’autre. Lors de leur stage, les personnes étudiantes sont placées dans un contexte authentique : elles travaillent auprès de personnes technologues en radiation médicale dans des centres hospitaliers pour la majorité, mais quelques-unes réalisent leur stage en clinique privée. En effet, les technologues en radiodiagnostic œuvrent principalement en centres hospitaliers (Ministère de la Santé et des Services sociaux s.d.). Il est à noter que dans quelques situations, les personnes étudiantes peuvent être amenées à déménager le temps d’une ou deux sessions afin de poursuivre leur stage dans une région avoisinante à celle du collège. C’est notamment le cas de certaines personnes étudiantes du Collège Laflèche, à Trois-Rivières. Dans une journée type de stage, la personne étudiante travaille au même titre qu’une personne technologue en radiation médicale. En effet, la prise en charge des personnes patientes se fait par la personne étudiante alors que l’institutrice ou l’instituteur clinique encadre ses actions. Ainsi, la personne stagiaire bénéficie d’un contact étroit avec la personne patiente. Selon le milieu de stage, elle sera en mesure de travailler auprès de trois à une trentaine de personnes patientes par jour, avec un degré d’implication variable auprès de celles-ci, tout comme le serait amenée à faire une personne technologue en radiation médicale. En effet, la personne technologue en radiodiagnostic doit aimer soigner et aider les gens, en plus d’avoir un sens de l’écoute et de la communication 5Sur une échelle de trois paliers : « Limitée », « Bonne », « Excellente » (Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale s.d.) Fédération étudiante collégiale du Québec 12
Avis sur le Programme de bourses de soutien à la persévérance et à la réussite des stagiaires aiguisé puisqu’elle travaille directement auprès de plusieurs personnes patientes (Ministère de la Santé et des Services sociaux s.d.). Afin de pouvoir effectuer les tâches d’une personne technologue lors des stages, la personne étudiante doit, antérieurement à sa première session en Technologie de radiodiagnostic, s’inscrire au registre des étudiants de l’Ordre des technologues en imagerie médicale, en radio-oncologie et en électrophysiologie médicale du Québec (Ordre des technologues en imagerie médicale, en radio- oncologie et en électrophysiologie médicale du Québec 2020). Pour la période de stages, la personne étudiante est protégée par la CNESST ainsi que par l’assurance du collège. Cependant, aucune personne stagiaire ne reçoit une compensation financière pour le travail effectué. Pour ce qui est des perspectives d’emploi postérieures à l’obtention d’un diplôme, Emploi Québec les qualifie d’ « [e]xcellente[s] » pour la période de 2019-2023 (Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale s.d.). De la même façon, la DAFE considère qu’il y a un léger déficit de main- d’oeuvre associé à la formation en Technologie de radiodiagnostic (Minsitère de l'Enseignement supérieur s.d.) De plus, dans un sondage réalisé par l’Ordre des technologues en imagerie médicale, en radio-oncologie et en électrophysiologie médicale du Québec, 75% des répondants ont affirmé qu’il y avait une pénurie de main-d’œuvre dans le domaine de l’imagerie médicale. Cette pénurie entraîne des problèmes liés à la surcharge de travail et aux heures supplémentaires chez les technologues en imagerie médicale. Certains répondants ont même identifié des problèmes de relève et la « difficulté d’engager au moins un finissant par année » (Ordre des technologues en imagerie médicale, en radio-oncologie et en électrophysiologie médicale 2018).. Ainsi, il semblerait qu’il y ait un manque de main-d’œuvre dans le secteur de l’imagerie médicale, relevé par plusieurs personnes coordonnatrices de stage. Technologie de médecine nucléaire La dernière année d’études des personnes étudiantes du programme de Technologie de médecine nucléaire est consacrée à la réalisation d’un stage en milieu de travail durant laquelle la personne étudiante est amenée à mettre en œuvre les compétences acquises au cours des années précédentes. Pour la sixième et dernière session, il s’agit d’un stage de 28 heures par semaine pendant 15 semaines, totalisant ainsi 420 heures de stage. Durant ce stage, la personne étudiante réalise l’ensemble des tâches qui seraient effectuées par une personne technologue en radiation médicale. Ainsi, la personne stagiaire réalise l’examen complet de la personne patiente, sous la supervision d’une personne technologue libérée par le collège afin d’occuper le rôle de maître de stage. Cependant, une personne enseignante est aussi chargée de se déplacer ponctuellement dans le milieu de stage afin de procéder à l’évaluation de la personne stagiaire. Puisque le programme se donne uniquement au collège Ahuntsic, celui-ci accueille des personnes étudiantes de partout à travers le Québec, qui se répartissent parmi près de quarante milieux de stage publics dispersés à travers la province. En effet, on retrouve majoritairement les technologues en radiation médicale dans les centres hospitaliers(Minsitère de la Santé et des Services sociaux s.d.). Cependant, plusieurs personnes étudiantes doivent se délocaliser pour suivre leur stage en région, ce qui peut conduire à une certaine précarité financière chez celles-ci. Ainsi, en exerçant les tâches d’une personne technologue en radiation médicale, la personne étudiante est amenée à interagir avec plusieurs personnes patientes de sorte qu’il est possible de dire qu’elle a, tout comme les technologues, une grande influence sur leur santé et leur bien-être, notamment en effectuant les procédures permettant de déterminer un diagnostic, entre autres. Fédération étudiante collégiale du Québec 13
Avis sur le Programme de bourses de soutien à la persévérance et à la réussite des stagiaires Ainsi, les personnes technologues, ainsi que les stagiaires, ont un contact direct et étroit avec de nombreuses personnes patientes. Les personnes stagiaires ne bénéficient d’aucune forme de compensation financière pour leur travail effectué à titre de stagiaires. Cependant, elles sont protégées par les assurances du collège et par la CNESST. Les personnes débutant leur parcours en médecine nucléaire doivent s’inscrire au registre des étudiants de l’Ordre des technologues en imagerie médicale, en radio-oncologie et en électrophysiologie médicale du Québec afin d’exercer leurs tâches à titre de personne stagiaire et, éventuellement, de technologue (Ordre des technologues en imagerie médicale, en radio-oncologie et en électrophysiologie médicale du Québec 2020). Une fois prêtes à atteindre le marché du travail, les personnes diplômées ont d’excellentes perspectives d’emploi (Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale s.d.). De la même façon, la DAFE considère qu’il y a un léger déficit de main-d’œuvre (Minsitère de l'Enseignement supérieur s.d.). Encore une fois, le sondage de l’Ordre des technologues en imagerie médicale, en radio-oncologie et en électrophysiologie médicale du Québec, cité ci-haut, identifie le secteur de la médecine nucléaire comme étant un des secteurs de l’imagerie médicale dans lequel il y a une pénurie de main-d’œuvre (Ordre des technologues en imagerie médicale, en radio-oncologie et en électrophysiologie médicale 2018). Ainsi, il semble juste d’affirmer qu’il y a une rareté de main- d’œuvre dans le domaine de l’imagerie médicale, notamment en médecine nucléaire. Technologie de radio-oncologie La dernière année d’études des personnes étudiant en radio-oncologie est consacrée à la réalisation de stages en milieu de travail. Si l’on s’attarde spécifiquement au dernier stage de la formation technique, la population étudiante des trois cégeps sondés réalise un stage à temps plein lors de la session d’hiver. Ainsi, les personnes stagiaires consacrent environ 33h par semaine à la réalisation du stage, bien que ce nombre varie légèrement d’un établissement à l’autre. Ainsi, les personnes stagiaires sont amenées à mettre en œuvre les compétences acquises au cours de leur formation collégiale auprès d’une personne institutrice clinique, c’est-à-dire une personne technologue du milieu libérée par le collège pour encadrer et superviser le travail des stagiaires. De plus, une personne enseignante est chargée d’accompagner les stagiaires, notamment lors des examens, en plus de se déplacer, à l’occasion, dans le milieu de stage pour superviser la personne stagiaire. La dizaine de stagiaires par cégep effectuant ce stage chaque année est répartie entre deux à cinq milieux de stage. Essentiellement, les étudiant.e.s réalisent leur stage dans un centre hospitalier de la région ou sont amené.e.s à se délocaliser pour la poursuite de leur stage. Notamment, le cégep de Sainte-Foy offre des possibilités de stages à Rimouski, Sherbrooke et Chicoutimi. Ainsi, en remplissant les tâches d’un.e technologue en radio-oncologie, la personne étudiante est amenée à travailler directement auprès de plusieurs personnes patientes en plus d’effectuer des tâches relatives à la planification des paramètres opérationnels du traitement (Compétences Québec 2020). De ce fait, dans une journée de stage de sept heures, une personne étudiante peut interagir avec près de vingt-huit personnes patientes, au maximum. Bien que la personne stagiaire soit rigoureusement supervisée par un.e instituteur.trice clinique, c’est elle qui est amenée à traiter la personne patiente, au même titre qu’une personne technologue en radio-oncologie. Ainsi, la personne technologue en radio-oncologie doit être à l’aise de travailler auprès du public (Minsitère de la Santé et des Services sociaux s.d.), ce qui nous laisse présumer qu’elle a un contact étroit avec de nombreuses personnes patientes. Fédération étudiante collégiale du Québec 14
Avis sur le Programme de bourses de soutien à la persévérance et à la réussite des stagiaires Les personnes stagiaires réalisant le stage en milieu de travail ne bénéficient d’aucune forme de compensation financière. Cependant, autant au Collège Dawson qu’au cégep de Sainte-Foy, les personnes étudiantes sont protégées par l’assurance du collège en cas d’accidents professionnels. De plus, chaque étudiant.e doit, dès le début de sa formation technique, s’inscrire au registre des étudiants de l’Ordre des technologues en imagerie médicale, en radio-oncologie et en électrophysiologie médicale du Québec, ce qui lui permet d’exercer les tâches d’un.e technologue en radio-oncologie sous la supervision d’un.e diplômé.e. (Ordre des technologues en imagerie médicale, en radio-oncologie et en électrophysiologie médicale du Québec 2020). En terminant, il semblerait que des besoins de main-d’œuvre se fassent sentir dans le domaine de l’imagerie médicale. Selon Andrée Poirier, présidente de L'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), un travail d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre doit être fait, notamment auprès des technologues en radio-oncologie (Duchaine 2019). Aussi, les perspectives d’emploi pour 2019-2023 sont qualifiées d’excellentes selon le MTSS (Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale s.d.) et la DAFE considère qu’il y a un léger déficit de main-d’œuvre dans le domaine de la radio-oncologie (Minsitère de l'Enseignement supérieur s.d.). Or, selon le sondage de l’Ordre des technologues en imagerie médicale, en radio- oncologie et en électrophysiologie médicale du Québec, il n’est pas possible de parler de pénurie de main-d’œuvre dans le domaine de la radio-oncologie (Ordre des technologues en imagerie médicale, en radio-oncologie et en électrophysiologie médicale 2018). Ainsi, il n’est pas possible de conclure, hors de tout doute, qu’il y a une certaine rareté de main-d’œuvre chez les technologues en radio-oncologie. Techniques d’intervention en délinquance Le dernier stage de la formation en Techniques d’intervention en délinquance (TID) se déroule à la sixième session du parcours collégial. Cependant, les heures consacrées au stage diffèrent grandement d’un collège à l’autre. Alors que certaines personnes stagiaires consacrent 315 heures à la réalisation du stage, d’autres y investissent 525 heures. De plus, la façon dont sont réparties les heures à travers la session varie aussi. Dans tous les cas, il s’agit d’un stage de mise en œuvre de compétences en milieu de travail. Au moment où la personne stagiaire effectue son stage, celle-ci est encadrée par une personne travailleuse libérée par le milieu de stage. Celle-ci prend sous sa charge la personne étudiante stagiaire et supervise ses actions afin de s’assurer qu’elle atteint les objectifs visés. Une personne enseignante du collège accompagne, de son côté, la personne étudiante en faisant des suivis réguliers avec celle-ci. Cependant, elle se déplace rarement sur le milieu de stage si ce n’est que pour évaluer la personne stagiaire en fin de parcours. La population étudiante stagiaire des différents collèges se répartit entre plusieurs milieux de stage. En effet, les stagiaires peuvent se retrouver en milieux carcéraux, en centres jeunesse, en maisons de transition, en foyers de groupe pour femmes violentées, en organismes de détention, en maisons de jeunes, en milieux scolaires, etc. Il en va de même pour les personnes agentes correctionnelles et les personnes travailleuses des services sociaux et communautaires, soit les emplois visés par la formation (Compétences Québec s.d., Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale s.d., Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale s.d.). Ainsi, en intervenant directement dans un des milieux mentionnés ci-haut, la personne étudiante est amenée à côtoyer de nombreuses personnes sur lesquelles elle aura, la plupart du temps, un impact positif. En agissant au même titre que l’ensemble des personnes intervenantes de plancher, elle développe des liens avec les personnes clientes et les aide de façon quotidienne et individualisée. Fédération étudiante collégiale du Québec 15
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