Bible et archéologie aujourd'hui
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Samedi 21 avril Colloque
de 10 h à 18 h
Bible et archéologie
aujourd’hui
Cimetière dans la vallée du Cédron, au pied du mont des Oliviers, Jérusalem © Leonnard Leroux
En partenariat
avec Le Monde de la Bible
Programmation :
Département des Antiquités
orientales assisté
de Sophie Beckouche2
10 h 15 h Active depuis le milieu du XIXe siècle, la
Ouverture Dix ans de recherches autour recherche archéologique dans les pays de
par Béatrice André-Salvini, musée du Louvre, de la Bible : 2001-2011 la Bible a contribué à une nouvelle
et Benoît de Sagazan, Le Monde de la Bible par Pierre Bordreuil, CNRS approche, plus historique, des textes
fondateurs des religions juive et
10 h 15 15 h 30 chrétienne. Au cœur des enjeux de société
Depuis quand les archéologues Les dernières découvertes contemporains, les archéologues n’ont
font-ils la Loi ? 150 ans d’archéologie à la Cité de David, Jérusalem cessé d’améliorer leurs méthodes et leurs
en Terre sainte par Ronny Reich, University of Haifa interprétations, cherchant un juste rapport
par Estelle Villeneuve, Maison de entre vestiges matériels et références aux
l’archéologie et de l’ethnologie René- 16 h 15 textes bibliques. Des spécialistes, français
Ginouvès, Nanterre Les fouilles récentes de l’EBAF : et israéliens, font le point sur cette
une archéologie biblique ? aventure scientifique singulière.
10 h 45 par Jean-Baptiste Humbert, Ecole biblique
Babylone et la Bible. La tradition et archéologique française de Jérusalem
et la recherche
par Béatrice André-Salvini, musée du Louvre 16 h 45
La Bible entre science et foi
11 h 15 par Pierre Gibert, Centre Sèvres, Paris
Moïse et l’Égypte des Ramsès
par Christophe Barbotin, musée du Louvre 17 h 15
Débat
11 h 45
La création du musée judaïque
au Louvre
par Elisabeth Fontan, musée du Louvre
12 h 15
Débat
Couverture du n°200
du Monde de la Bible
1 © Le Monde de la Bible
Saison 2011 – 20123
10 h 15 Jordanie (Jérash et Khirbet es-Samra), sera perçu comme un nouveau
en Syrie (Bosra) et au Liban (Tell ‘Arqa). Nabuchodonosor.
Depuis quand les Chercheur-associée à la Maison de Les fouilles allemandes de Babylone
archéologues font-ils la l’archéologie et de l’ethnologie René- (1899-1917) et des fouilles récentes en
Loi ? 150 ans d’archéologie Ginouvès de Nanterre (UMR 7041), elle Babylonie ont permis de mettre au jour
en Terre sainte a signé plusieurs articles sur la céramique des données archéologiques et des
par Estelle Villeneuve byzantine et omeyyade. Elle collabore à archives, encore en cours d’étude ; elles
diverses revues grand public spécialisées révélent peu à peu certains aspects de la
La fascination du grand public pour en histoire et archéologie, en particulier vie à Babylone au temps du roi
l’archéologie des pays de la Bible et la Le Monde de la Bible. Nabuchodonosor II et apportent un autre
place prédominante que celle-ci semble Avec J.-B. Humbert, elle est l’auteur de éclairage, plus nuancé, sur le contexte
avoir acquis dans la réception de ce qu’on L’ Affaire Qumrân. Les découvertes de la historique et culturel et la réalité de la
appelait autrefois l’« histoire sainte » mer Morte (coll. Découvertes Gallimard, captivité.
invitent à s’interroger. Comment cette n° 498, Paris, 2006). Elle a codirigé le
discipline, introduite au Levant à la fin du catalogue de l’exposition « Qumrân. Le
XIXe siècle, est-elle peu à peu devenue la secret des manuscrits de la mer Morte »
« mesure du réel » dans le domaine des qui s’est tenue à la Bibliothèque nationale
études bibliques ? Depuis les premiers de France en 2010.
coups de pioche sous le sol de l’ancienne
Ninive en Mésopotamie, dans les années
1840, jusqu’aux controverses actuelles sur
la Cité de David, les découvertes 10 h 45
archéologiques se sont multipliées un peu
partout au Proche-Orient, éclairant les Babylone et la Bible.
origines du texte biblique et sa vision de La tradition et la recherche
l’histoire régionale. Non sans obliger les par Béatrice André-Salvini
archéologues à remettre en cause leurs
a priori épistémologiques. Cent cinquante Les sources bibliques, contemporaines ou
ans plus tard, les débats sont encore vifs. postérieures à l’Empire néo-babylonien
(612-539 avant J.-C.), livrent des données
Estelle Villeneuve est archéologue, historiques et légendaires sur le temps de
diplômée en archéologie et en philologie l’exil en Babylonie. Elles ont créé la
et histoire orientales des universités de fortune critique négative de la ville de
Louvain et de Paris-I. Boursière de Babylone, symbole de l’hostilité subie par
l’Académie des Inscriptions et Belles- le peuple hébreu dans l’histoire ; elles ont
Lettres auprès de l’École biblique et assuré la perpétuation du nom de Tablette énumérant des rations données
archéologique française de Jérusalem Nabuchodonosor, devenu l’archétype du à la famille royale de Juda lors de l’exil
à Babylone en l’an 15 du règne de
(1981-1982), puis du CNRS (1990-1993), souverain oppresseur et impie, de sorte
Nabuchodonosor II (592 av. J.-C.)
elle a participé à de nombreux chantiers que tout souverain ultérieur qui © Olaf M. Teßmer / SMB -
de fouilles en Israël (Tell Keisan), en s’attaquera à Jérusalem et à ses habitants Vorderasiatisches Museum, Berlin
Saison 2011 – 20124
Béatrice André-Salvini est conservateur
général du patrimoine, directeur du
département des Antiquités orientales
du Louvre. Spécialiste de la Mésopotamie
et des écritures cunéiformes, professeur
à l’École du Louvre, ses publications
concernent ces domaines scientifiques.
Ses travaux récents portent largement
sur l’histoire de Babylone. Elle a conçu,
notamment, la première grande
exposition historique consacrée à la ville,
confrontée à sa fortune critique
(« Babylone », musée du Louvre, 2008 ;
catalogue éd. Louvre / Hazan).
Parmi ses autres publications sur le sujet : Relief, le roi Ramsès II parmi les dieux, Abydos, temple de Ramsès II, musée du Louvre
Le code de Hammurabi (Louvre / RMN, © 1996 musée du Louvre / Christian Larrieu
2008), Babylone (PUF, coll. Que-sais-je ?
3e éd. mis à jour, 2012) ; les actes du
colloque autour de La Tour de Babylone, 11 h 15 Dans ces conditions, il ne reste d’autre
tenu au Louvre en marge de l’exposition possibilité que de glaner dans le texte
Moïse et l’Égypte
sont sous-presse. biblique, malgré les nombreux siècles qui
Dans le cadre du développement des des Ramsès séparent sa rédaction de l’époque à
programmes de coopération du par Christophe Barbotin laquelle il se réfère, les divers éléments
département des Antiquités orientales, susceptibles de se rapporter aux
elle a notamment co-organisé l’exposition L’historiographie occidentale s’est depuis circonstances historiques sous-jacentes au
pionnière sur l’histoire de l’Arabie toujours intéressée aux rapports entre mythe fondateur d’Israël, dans leur réalité
saoudite : « Routes d’Arabie. Archéologie l’Égypte et le monde hébraïque, tout objective et vérifiable.
et histoire du royaume d’Arabie saoudite » particulièrement à la période de l’histoire
(musée du Louvre, 2010 ; catalogue pharaonique où la Bible place le séjour Christophe Barbotin est conservateur au
éd. Louvre / Somogy). Actuellement, des Hébreux dans la vallée du Nil, département des Antiquités égyptiennes
de nouveaux projets de collaboration période aujourd’hui reconnue comme le du Louvre depuis 1986. Il est chargé de la
avec le département des Antiquités d’Iraq Nouvel Empire égyptien, à la XIXe publication du catalogue de la statuaire
et le musée de Bagdad sont en train dynastie, sous le règne du pharaon égyptienne du Nouvel Empire au Louvre,
de se mettre en place. Ramsès II ou celui de son successeur dont le premier tome est paru en 2007
Merenptah (XIIIe siècle av. J.-C.). Cet (Les statues égyptiennes du Nouvel Empire
intérêt bute toutefois sur le mutisme quasi au Louvre. I. Statuaire royale et divine), et
absolu des sources contemporaines, silence s’intéresse en même temps à l’exhumation
en soi tout à fait remarquable car il de documents méconnus de cette
tranche sur la prolixité habituelle des collection, notamment de sources écrites,
documents égyptiens de cette époque. par le biais d’articles scientifiques qui
Saison 2011 – 20125
paraissent régulièrement depuis plus de 11 h 45 La découverte des Assyriens », musée
vingt ans. Il attache en même temps la du Louvre, 1993, et « De Tyr à Carthage.
La création du musée
plus grande importance à la diffusion de La Méditerranée des Phéniciens »,
la connaissance de l’Égypte ancienne, judaïque au Louvre Institut du monde arabe, 2007. Elle est
auprès des étudiants avec les cours par Elisabeth Fontan un des éditeurs du catalogue La sculpture
d’archéologie égyptienne et d’épigraphie de tradition phénicienne. Musée du Louvre,
égyptienne à l’École du Louvre, mais Félix Caignart de Saulcy (1807-1880) est département des Antiquités orientales.
aussi auprès du grand public comme l’un des pionniers de l’archéologie biblique. Elle a participé aux fouilles de Tell Keisan,
l’attestent plusieurs ouvrages de Militaire de carrière et numismate émérite, Ashara-Terqa et Sidon et collabore au
vulgarisation scientifique parus à son il accomplit de décembre 1850 à avril 1851 programme de coopération internationale
intention (l’Abécédaire de Ramsès II, 1997 un Voyage autour de la Mer Morte et dans du musée du Louvre avec la Jordanie,
[avec E. David], La Voix des hiéroglyphes, les terres bibliques. À l’issue de ce périple la Syrie et la Palestine. Elle est chargée
2005 [avec la collaboration de D. il séjourna à Jérusalem qu’il parcourut, de cours à l’École du Louvre.
Devauchelle], Âhmosis et le début de la « les Saintes Écritures à la main », à la Publications en préparation : Les ivoires
XVIIIe dynastie, 2008). Il est enfin recherche des souvenirs bibliques et d’Arslan Tash (ouvrage collectif sous
responsable de la fouille et de la notamment de la sépulture des Rois de la direction d’E. Fontan et G. Affanni),
publication de la tombe du pharaon Juda. Il explora le monument connu sous Les Durighello, consuls, collectionneurs
Merenptah dans la Vallée des Rois. le nom de Qobour el Molouk (Tombeau et marchands à Sidon.
des Rois) et acquit la conviction qu’il
s’agissait du tombeau du roi David et de
ses descendants. Pour étayer sa théorie
il rapporta en France un couvercle de 15 h
sarcophage qu’il estimait être celui de
David. L’arrivée de cette œuvre au Louvre
Dix ans de recherches
en 1852 entraina la création du Musée autour de la Bible :
Judaïque, modeste section du Musée 2001-2011
Assyrien qui avait été installé en 1847 par Pierre Bordreuil
dans l’aile nord de la Cour Carrée pour
exposer les sculptures mises au jour dans Les études sur la Bible et son
les fouilles du palais du roi Sargon II environnement ont connu depuis dix ans
à Khorsabad. des développements importants qui sont
dus aux découvertes archéologiques et
Elisabeth Fontan est conservateur en chef épigraphiques, à l’apport de l’iconographie
au département des Antiquités orientales religieuse et à une évaluation renouvelée
du musée du Louvre. Elle est responsable de l’importance des versions par rapport
des collections d’Assyrie, Phénicie, Palestine, au texte hébreu reçu. On évoquera ici
Vue de la salle judaïque, présentation de 1891. Jordanie, ainsi que des collections de Syrie quelques aspects de ce « renouveau péri-
Au deuxième plan, couvercle du sarcophage et de Chypre au Ier millénaire av. J.-C. biblique », largement bénéficiaire des
« du roi David », photographie 1911, archives
Elle a assuré le commissariat scientifique acquits de la critique historique.
du département des Antiquités orientales
© musée du Louvre des expositions « De Khorsabad à Paris. Ainsi l’épisode du « Serpent d’airain »
Saison 2011 – 20126
de Nombres 21 peut recevoir un double Moïse et Aaron
éclairage: iconographique et textuel grâce devant Pharaon,
BnF, département
à une stèle et à un mythe d’Ougarit, des manuscrits
auxquels fait écho l’Ev. de Jean 3, 16. orientaux, Syriaque 341
Le récit de la victoire de Yahweh sur les © Bnf
prophètes de Baal au Carmel de I Rois 18
illustrera l’évolution de la recherche sur
l’identité du vaincu : le dieu de l’orage ?
Milqart ? ou une triade divine tyro-
sidonienne ?
Enfin, les traductions récentes de la Bible
grecque dans diverses langues modernes
ont contribué à éclairer l’histoire de la
rédaction de la Bible hébraïque. La
confrontation des textes grec et hébreu
permet parfois de mettre en évidence
plusieurs états du texte d’un livre. Ainsi,
dans celui de Jérémie, les accords d’un
texte hébraïque de Qumrân (4QJerb)
avec la LXX ancienne contre le texte - Catalogue des sceaux ouest-sémitiques 15 h 30
hébreu reçu ont étayé depuis peu inscrits de la Bibliothèque Nationale,
Les dernières découvertes
l’hypothèse de deux recensions distinctes. du Musée du Louvre et du Musée biblique
de Bible et Terre Sainte, Paris Bibliothèque à la Cité de David, Jérusalem
Pierre Bordreuil est directeur de Nationale 1986. par Ronny Reich
recherche émérite CNRS, membre du - En coll. avec F. Briquel-Chatonnet,
Laboratoire des études sémitiques, Le temps de la Bible, Éditions Fayard En 1961-1967, l’archéologue britannique
composante de l’UMR 8167 « Orient et Paris 2000, Collection Folio-Histoire Kathleen Kenyon fouille près de la source
Méditerranée ». Gallimard 2003. dans la Cité de David. Elle découvre
Il est membre des Mission archéologiques - En coll. avec D. Pardee, Manuel notamment un segment de muraille daté
de Ras Shamra-Ougarit (Syrie) depuis d’ougaritique, Geuthner, 2004, préface de la période du Bronze Moyen II, ce qui
1971 et de Ras Ibn Hani depuis 1977 ; il a d’André Caquot. prouverait que la source se trouvait hors
séjouré à Beyrouth (Liban) de 1968 à 1986. - Coéditeur et contributeur, avec des murs de la ville.
De 1991 à 2002, il a été chargé des cours F. Briquel-Chatonnet et C. Michel, Les fouilles à proximité de la source
d’ougaritique à l’ELCOA de l’Institut de l’ouvrage collectif Les débuts de dirigées par Ronny Reich en collaboration
Catholique de Paris. l’Histoire, La Martinière 2007. avec Eli Shukron depuis 1995, ont mis au
Parmi ses publications : - En coll. avec R. Hawley et D. Pardee, jour de nouveaux éléments concernant les
- La statue de Tell Fekheryé et son Une bibliothèque au sud de la ville***, fortifications orientales et les systèmes
inscription bilingue assyro-araméenne, Textes 1994-2002 en cunéiforme hydrauliques du Bronze Moyen II et de
en coll. avec A. Abou Assaf et alphabétique de la Maison d’Ourtenou. l’Âge du Fer II, démontrant que la source
A. R. Millard, Paris ADPF 1982. Ras Shamra Ougarit XVIII, Lyon 2011. était fortifiée. Autour de cette source,
Saison 2011 – 20127
une énorme fortification fut découverte, Authority de 1978 à 2002 en tant antiques de Jérusalem. Par manque de
la « Tour de la Source ». qu’archéologue puis directeur de la moyens, elle n’avait conduit que des
Au sud de la source de Gihon, les fouilles Communication.( en charge des Archives, fouilles mineures et ce n’est qu’après 1945
ont mis au jour plusieurs chambres de la Bibliothèque et des bases de données que lui ont été confié de grands chantiers
creusées dans le socle rocheux et datées informatisées). dont Qumrân par lequel elle a maintenu
de l’Âge de Fer II . Ces chambres ont livré Il fouille à Jérusalem depuis 1969, d’abord sa réputation internationale.
différentes installations taillées dans la comme assistant du professeur N. Avigad, L’École biblique a, depuis 1970, étendu ses
pierre ( dont deux pressoirs à huile) ce qui puis à l’enceinte de Mamilla, à l’Arche de recherches aux millénaires avant et après
conduit à penser qu’il s’agissait d’une zone Robinson, à la Porte des Maghrébins et notre ère en diversifiant les investigations
d’activité agricole. Deux autres notamment à la Cité de David (1995 à 2010). de terrain. Ayant pour but de comprendre
découvertes exceptionnelles doivent être Il a été lauréat du prix Jérusalem pour le Texte dans son contexte historique et
signalées : une petite pierre dressée, de l’Archéologie en 2000. Depuis 2010 il est géographique, l’École, par son
forme irrégulière, évoquant une sorte de président du Conseil archéologique d’Israël archéologie, suit le mouvement des études
mazzevah (pierre tombale); trois grandes et du Comité des autorisations de fouilles. de la Bible, du christianisme oriental et de
incisions en forme de V dans le sol Ses nombreuses publications portent sur : l’islam primitif. Elle se tient résolument
rocheux d’une autre pièce ; et aussi un les Miqwa’ot (bains rituels juifs), sujet à l’écart de tout confessionnalisme.
groupe de poids en pierre, l’un d’eux de sa thèse ; la Jérusalem antique ;
portant l’inscription BEQA. les différents aspects de la vie quotidienne Jean-Baptiste Humbert est directeur des
Sur le versant oriental de la Cité de pendant la période du Second Temple ; fouilles archéologiques de l’École biblique
David, au sud de la source, a été retrouvée l’architecture néo-assyrienne en Israël. et archéologique française de Jérusalem.
une bulle « fiscale » en relation avec un En 2011 est paru son ouvrage Excavating Dominicain en 1965, il suit des études de
ensemble de tessons datés de l’Âge du the City of David, Where Jerusalem’s History philosophie et de théologie à la Faculté
Fer II récent. La bulle devait faire partie Began, Israel Exploration Society, Jerusalem. du Saulchoir, et d’archéologie à l’EPHE,
des rebuts d’une sorte de « bureau » situé à l’Institut de paléontologie humaine
plus haut sur la pente et en activité aux et à l’EPHESS.
VIIIe-VIIe siècles av. J.-C. La bulle, en Il a mené avec l’École biblique de très
argile brune et cassée sur toutes ses faces, 16 h 15 nombreuses missions archéologiques :
porte l’inscription: « En la septième Tell Keisan (Galilée, 1971-1980), Suse
(année) / Beit Lehem / au Roi. » La cité
Les fouilles récentes (Iran, 1975-1977), Khirbet es-Samra
de Beit Lehem n’est pas mentionnée dans de l’EBAF : une archéologie (Jordanie, 1978-2008), la mission franco-
le texte massorétique de la Bible en biblique ? jordanienne de la Citadelle d’Amman
hébreu. Cette bulle est la première par Jean-Baptiste Humbert (1988-1994). Il co-dirige la mission franco-
inscription connue dans l’épigraphie palestinienne de Gaza depuis 1995.
hébraïque qui fasse mention d’un lieu L’École biblique et archéologique française À Jérusalem, il a dirigé les fouilles de
appelé Beit Lehem. de Jérusalem, fidèle à la méthode de lier sauvetage au Tombeau des Rois (2008-
le document et le monument, a mené des 2009), les fouilles dans la crypte de l’église
Ronny Reich est professeur d’archéologie activités archéologiques dès sa fondation Saint-Jean-Baptiste des Grecs (2010-2011),
à l’université d’Haïfa depuis 1995. Il a en 1890. Elle a d’abord privilégié les les fouilles de sauvetage au sommet du
dirigé ce département de 2002 à 2005. explorations épigraphiques et s’est distin Mont des Oliviers (2011).
Auparavant il a travaillé à Israel Antiquities guée par l’étude approfondie des édifices Il a été co-commissaire avec Mo’in Sadeq
Saison 2011 – 20128
(Antiquités de Palestine) de l’exposition 16 h 45 Parmi ses publications :
« Gaza méditerranéenne » à l’IMA et - Bible, mythes et récits de commencement
La Bible entre science et foi
au musée départemental Arles antique (Le Seuil, 1986) ;
par Pierre Gibert
en 2000, à Lille et Dunkerque en 2003. - Vérité historique et esprit historien
Il est l’auteur de plusieurs dizaines de (Le Cerf, 1990) ;
Situer la Bible entre science et foi relève
publications. Le volume Fouilles de - La Bible, le Livre, les livres
du moment où ce qu’il est convenu de
Khirbet es-Samra, Vol I, La voie romaine, (Découvertes Gallimard, 2005) ;
désigner sous le terme de « science » en
le cimetière et les documents épigraphiques - L’inconnue du commencement
Occident a été distingué d’autres disciplines
(avec A. Desreumaux, Brepols, 1998) a (Le Seuil, 2007) ;
(le droit, la philosophie, la théologie
reçu le prix de l’Académie des Inscriptions - édition critique de l’Histoire critique
surtout) au cours du Moyen Âge, avant
et Belles-Lettres 1998. du Vieux Testament de Richard Simon,
que les connaissances « scientifiques » (de
1678 (Bayard, 2008) ;
la cosmologie notamment) ne s’affichent
- L’invention critique de la Bible –
en différence et opposition d’avec les
XVe-XVIIIe siècle (Coll. Bibliothèque
données bibliques notamment à partir du
des histoires, Gallimard, 2010).
XVIIe siècle. Problème de la modernité,
cette différence et opposition n’ira pas
sans malentendus jusqu’à l’époque
contemporaine où un certain simplisme
journalistique fait des données de la Bible
le credo des chrétiens en matière de
cosmologie, au mépris naturellement des
réalités historiques (qui vit notamment
nombre de scientifiques « croyants » aux
sources de la science moderne en
astrophysique comme en paléontologie).
À cela peut se joindre la question de la
critique historique dont la Bible paraît avoir
fait les frais, poursuivant le malentendu.
Pierre Gibert est jésuite. Après avoir suivi
En partenariat
le cursus des études de la Compagnie de avec France Culture.
Jésus, il a obtenu, pour sa spécialisation en
études bibliques, un doctorat en théologie, Informations : 01 40 20 55 55
et sur www.louvre.fr
un doctorat en littérature comparée (3e cycle) Réservation : 01 40 20 55 00
et un doctorat ès-lettres (histoire ancienne).
Il a enseigné l’exégèse de l’Ancien Abonnez-vous à la Newsletter :
Testament à la Faculté de théologie auditorium@louvre.fr
Les remparts hellénistiques de la Citadelle de Retrouvez-nous sur Facebook
Philadelphia-Amman, fouilles de l’École biblique de l’Université Catholique de Lyon dont
de Jérusalem © J.-B. Humbert, EBAF il est aujourd’hui professeur honoraire. Graphisme : Emmanuel Labard
Impression : Demaille
© Auditorium du Louvre 2012
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