Programme commun de promotion de l'agriculture familiale durable et de l'économie sociale pour un monde plus juste - Aidstream
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PROGRAMME DGD 2017-2021 SOS Faim – Iles de Paix – Autre Terre Programme commun de promotion de l'agriculture familiale durable et de l'économie sociale pour un monde plus juste [ Programme SIA ] Partie II : Belgique , Bénin, Bolivie, Burkina Faso, Équateur, Éthiopie, Mali, Pérou, RDC, Sénégal, Tanzanie, Ouganda S OS FAIM – I LES DE PAIX – A UTRE TERRE M a r s 2 01 7
PROGRAMME COMMUN DE PROMOTION DE L'AGRICULTURE FAMILIALE DURABLE ET DE L'ÉCONOMIE SOCIALE POUR UN MONDE PLUS JUSTE SOS FAIM – ILES DE PAIX – AUTRE TERRE BELGIQUE Abréviations utilisées I. Belgique .............................................................................................................................. 3 I.1. Fiche pays ........................................................................................................................................................... 3 I.2. Liste des partenaires et parties prenantes connus au moment de la demande ................................................ 4 I.2.1. Préambule ......................................................................................................................................... 4 I.2.2. Liste des partenaires et parties prenantes spécifiques ..................................................................... 4 I.3. Cohérence avec le plan stratégique (pays hors CSC) ......................................................................................... 7 I.4. Théorie du changement associée au pays ......................................................................................................... 8 I.4.1. Synthèse de la théorie du changement du pays ............................................................................... 8 I.4.2. Contexte et problématique ............................................................................................................. 11 I.4.3. Situation souhaitée ......................................................................................................................... 12 I.4.4. Changements intermédiaires et processus de changement ........................................................... 13 I.4.5. Utilisation de la théorie du changement dans l’exécution et le suivi-évaluation du programme .................................................................................................................................................... 21 I.5. Analyse des risques associée au pays .............................................................................................................. 23 I.6. Description de la prise en compte des recommandations formulées dans le cadre du dialogue stratégique lié au CSC ............................................................................................................................................... 25 I.6.1. Terme ECMS .................................................................................................................................... 25 I.6.2. La place des acteurs du Sud ............................................................................................................ 25 I.6.3. La prise en compte du genre ........................................................................................................... 25 I.6.4. La prise en compte de l’environnement ......................................................................................... 26 I.6.5. Influence du processus CSC sur les choix du programme ............................................................... 26 I.6.6. Articulation CSC Belgique et autres CSC .......................................................................................... 26 I.6.7. NTIC ................................................................................................................................................. 27 I.6.8. Choix prioritaires sur la base de la complémentarité et de la valeur ajoutée de SIA par rapport aux autres acteurs du secteur .......................................................................................................... 27 I.6.9. Une base sociale actrice de changement ........................................................................................ 28 I.7. Objectif spécifique 1 ........................................................................................................................................ 30 I.7.1. Fiche objectif spécifique 1 ............................................................................................................... 30 I.7.2. Description des résultats Outcome / Objectif spécifique 1............................................................. 31 I.7.3. T3 – Coûts opérationnels OS1 ......................................................................................................... 36 I.7.4. Motivation au regard des critères du CAD ...................................................................................... 37 I.7.5. Description de la stratégie de partenariat spécifique pour le pays ................................................ 42 I.7.6. Description des synergies et complémentarités ............................................................................. 42
Abréviations utilisées ABD Agence belge de développement ACNG Acteur de la coopération non gouvernementale ADG Aide au développement Gembloux AFARESS Agriculture familiale, alimentation responsable et économie sociale et solidaire CCF/CTH Coalition contre la faim / Coalitie tegen honger CSC Cadre stratégique commun CTB Coopération technique belge (désormais Agence belge de développement) DGD Direction générale de la coopération au développement ECMS Éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire ENSIE European Network of Social Integration Enterprises ESS Économie sociale et solidaire GPS Groupe d’échange de pratiques et stratégies (ACODEV) GTECMS Groupe de travail « Éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire » (ACODEV) International Assessment of Agricultural Knowledge, Science and Technology for IAASTD Development LED Lieu d’éducation au développement (CNCD-11.11.11) MWA Move with Africa ODD Objectif du développement durable OMD Objectif du Millénaire pour le développement OP Organisation paysanne OS Objectif spécifique PAM Paradigme alternatif mondial (présenté au point 1.4.2) RIPESS Réseau Intercontinental pour la promotion de l’économie sociale et solidaire. RSE Responsabilité sociétale des entreprises SIA Ensemble constitué d’Autre Terre, Iles de Paix et SOS Faim SWOT Strenghts weaknesses, opportunities and threats VSF Vétérinaires sans frontières
I. Belgique I.1. Fiche pays Coûts opérationnels totaux pour le pays : 7.040.548,18 € Personne de contact en Nom Organisation Téléphone E-mail Belgique pour la DGD pour le J-J. Grodent SOS Faim 02 511 22 38 jjg@sosfaim.org pays : Laurence Albert Iles de Paix 085 23 02 54 laurence.albert@ilesdepaix.org Claudia Marongiu Autre Terre 04 240 68 44 claudia.marongiu@autreterre.org Personne de contact qui Nom Organisation Téléphone E-mail représente l’ACNG dans le pays Olivier Hauglustaine SOS Faim 02 511 22 38 oha@sosfaim.org : Laurence Albert Iles de Paix 085 23 02 54 laurence.albert@ilesdepaix.org Vincent Oury Autre Terre 04 240 68 48 vincent.oury@autreterre.org Résumé synthétique du programme pour ce pays : Le programme Belgique de SIA est la déclinaison « Nord » de sa volonté de contribuer à mettre en place un paradigme alternatif mondial, « PAM », agissant – de façon complémentaire à d’autres acteurs du secteur – plus spécifiquement sur la thématique de l’économie sociale et solidaire notamment appliquée à l’émergence de systèmes alimentaires durables basés sur l’agriculture familiale. Si le focus de la thématique, quoique abordé dans une perspective systémique, est relativement concentré, SIA abordera un large éventail de publics, pour lesquels ses expérience et expertise sont démontrées et la complémentarité des acteurs de SIA avérée : public scolaire – du maternel à l’enseignement supérieur, ce inclus les (futurs) enseignants –, public de première ligne (grand public, sympathisants et bénévoles, collègues du groupe Terre), publics de deuxième ligne (acteurs d’ECMS, autres acteurs du développement et acteurs relais) et décideurs politiques et économiques. Les dispositifs éducatifs et de plaidoyer sont ajustés aux besoins de chacun de ces publics afin qu’il acquière les connaissances et compétences qui lui sont les plus utiles en vue de contribuer, selon les leviers dont il dispose personnellement, au (PAM). Le programme s’appuie sur l’expérience des programmes précédents en y introduisant les leçons apprises, celles à apprendre (grâce au dispositif de suivi-évaluation mis en place et suite au renforcement des capacités qui accompagnera le suivi du CSC, notamment en ce qui concerne le genre en ECMS) et les nécessités de s’adapter aux circonstances actuelles (développement ambitieux des NTIC). Le programme représente un budget de 7 040 548,18 €. Il touchera 2 250 551 millions de personnes, en éclairera mieux 658 645 et ambitionne d’induire un acte de changement vers le PAM chez 68 758 personnes. Il sera en outre développé en synergie avec une cinquantaine d’associations belges. Carte du pays avec localisation des interventions Les interventions ont lieu partout sur le territoire des Régions wallonne et bruxelloise. 3
I.2. Liste des partenaires et parties prenantes connus au moment de la demande I.2.1. Préambule SIA compte un nombre considérable de parties prenantes. Il n’est pas possible de toutes les présenter de façon approfondie. I.2.1.1. Acteurs privés spécialisés en ED Autres ONG actives en ECMS notamment dans le catalogue des outils pédagogiques, le LED, la Coalition contre la faim, l’Alliance AgriCongo, la Plate-forme souveraineté alimentaire, JAGROS, etc. I.2.1.2. Acteurs privés non spécialisés en ED Établissements scolaires (animations, outils pédagogiques, séjours d’immersion, etc.), organisations de jeunesse (outils spécifiques), acteurs socioculturels (spectacles de théâtre, Festival AlimenTERRE, etc.), acteurs des médias (Move with Africa, reportages), fédérations et réseaux (ACODEV, SAW-b, etc.), entreprises privées (manuels scolaires virtuels), entreprises d’économie sociale telles que le Groupe Terre, universités et centres de recherche, etc. I.2.1.3. Acteurs publics spécialisés en ED DGD (bailleurs de fonds, rapportage, etc.), Annoncer la couleur (nombreuses collaborations et coordinations), Fédération Wallonie-Bruxelles (plaidoyer auprès du ministère de l’éducation, distribution des calendriers de la citoyenneté et du catalogue des outils pédagogiques). I.2.1.4. Acteurs publics non spécialisés en ED Intercommunales (ICDI, Intradel, Interco, etc.), CPAS, centres culturels, cellules solidarité internationale des communes, etc. I.2.2. Liste des partenaires et parties prenantes spécifiques 1 0F Partie prenante 1 Nom complet et abréviation Groupe Terre asbl Coordonnées Adresse : Téléphone : E-mail : 690 rue de Milmort 690 à 4040 Herstal 04 240 58 58 info@terre.be Personne de contact William Wauters Outcome(s) / OS OS 1 Budget par Outcome/OS 10 000 € Description synthétique du rôle - Intégration de la sensibilisation des volontaires et des travailleurs du groupe Terre aux enjeux du partenaire pour chaque de la solidarité internationale à travers la promotion de l'économie sociale et solidaire dans la Outcome formation continue des travailleurs et des volontaires prévue dans la charte du groupe Terre. - Utilisation des infrastructures et des entreprises du groupe Terre comme outil pédagogique illustrant la mise en œuvre d’un entrepreneuriat social et solidaire au Nord, inspiré de projets d'économie solidaire au Sud. Date de début de la relation partenariale avec l'ACNG 1982 1 Liste limitée à 2 partenaires/parties prenantes par membres de SIA. 4
Partie prenante 2 Nom complet et abréviation Éducation et Formation au Développement Durable Coordonnées Adresse : Téléphone : E-mail : 162 rue Pierreuse à 4000 Liège 0493 19 40 25 jasmin@cahiers-dd.be Personne de contact Jasmin Jalajel Outcome(s)/OS OS 1 Budget par Outcome/OS 23 500 € Description synthétique du rôle - Apport d'une expertise confirmée dans le domaine de l’éducation au développement durable du partenaire pour chaque au service de l'action d'ECMS. Outcome - Renforcement des contacts (écoles de l’enseignement technique et professionnel, enseignants du secteur « économie »). Expertise méthodologiques (conception d’outils pédagogiques) et techniques (approche systémique, approche globale, etc.). Mutualisation d'outils pédagogiques. - Accompagnement et évaluation de groupes de participants au projet de mini-entreprise durable. Réunions de coordination avec les partenaires du projet et/ou les participants Date de début de la relation partenariale avec l'ACNG 2014 Partie prenante 3 Nom complet et abréviation Les Compagnons de la Terre Coordonnées Adresse : Téléphone : E-mail : 5 chemin de Cortil à 4670 Mortier 04 265 69 46 info@cdlt.be Personne de contact Christian Jonet Outcome(s)/OS OS 1 Budget par Outcome/OS 10 000 € Description synthétique du rôle - Mise en œuvre d’animations et d’outils pédagogiques sur le thème des coopératives et de du partenaire pour chaque l’agroécologie. Outcome Date de début de la relation partenariale avec l'ACNG 2016 Partie prenante 4 Nom complet et abréviation Les Jeunes Entreprises ASBL Coordonnées Adresse : Téléphone : E-mail : 10 rue Dr Élie Lambotte à 1030 Bruxelles 0491 50 03 14 nicolas@lje.be Personne de contact Nicolas Godefroid Outcome(s)/OS OS 1 Budget par Outcome/OS 10 000 € Description synthétique du rôle - Participation à des événements de lancement de mini-entreprises, sensibilisation des jeunes du partenaire pour chaque Outcome - Inscription dans les supports de présentation afin de promouvoir des mini-entreprises d’économie sociale. Date de début de la relation partenariale avec l'ACNG 2010 5
Partenaire / Partie prenante 5 Nom complet et abréviation Éditions Plantyn Coordonnées Adresse : Téléphone : E-mail : Waterloo Office Park - Drève Richelle, 161 bat.L - 1410 Waterloo 02 427 42 47 Cathel.patte@plantyn.com Personne de contact Cathel Patte Outcome(s) / OS OS 1 Budget par Outcome/OS 20 000 € Description synthétique du rôle Les éditions Plantyn développent une plateforme pédagogique en ligne pour les enseignants. Le du partenaire pour chaque projet Scoodle permet à ces derniers de développer des séquences de cours sur le long terme en Outcome vérifiant les apprentissages liés au programme. Iles de Paix définit des éléments pédagogiques qui s’incrustent dans ces schémas pédagogiques et qui permettent d’aborder les thématiques du programme. Date de début de la relation partenariale avec l'ACNG 2015 Partenaire / Partie prenante 6 Nom complet et abréviation Annoncer la Couleur et DBA Coordonnées Adresse : Téléphone : E-mail : ALC – 47 rue Haute à 1000 Bruxelles 02 505 18 75 Florence.depierreux@btcctb.org DBA – 380 rue Van Volxem à 1090 Bruxelles 02 346 12 29 sandra@ongdba.org Personne de contact Florence Depierreux (ALC), Sandra Lambillote (DBA) Outcome(s) / OS OS 1 Budget par outcome/OS Description synthétique du rôle Organisation conjointe de formations pour enseignants. du partenaire pour chaque outcome Date de début de la relation partenariale avec l'ACNG 2016 Partenaire / Partie prenante 7 Nom complet et abréviation Vétérinaires Sans Frontières (VSF) | Aide au Développement Gembloux (ADG) | Haute École de la Province de Liège | Haute École Charlemagne Huy-Gembloux | Haute École Louvain en Hainaut | Haute École provinciale de Hainaut – Condorcet | Haute École de la Province de Namur Coordonnées Adresse : Téléphone : E-mail : 36 avenue Paul Deschanel à 1030 Bruxelles 02 240 49 57 m.lefevre@vsf-belgium.org 2 Passage des Déportés à 5030 Gembloux 081 62 25 75 gwenaelle.ninane@ong-adg.be 20 Haut-Maret à 4910 La Reid 087 37 68 89 anne.huysmans@hepl.be 1a rue Grégoire Bodart à 4500 Huy 085 27 44 72 secr.huy@hech.be 99-101 rue de Bruxelles à 6220 Fleurus 071 81 15 89 agro.fleurus@helha.be 11 rue Paul Pastur à 7800 Ath 068 26 46 55 61 avenue de Namur à 5590 Ciney 081 77 59 29 bac.agronomie@province.namur.be Personnes de contact Marie Lefèvre, Gwenaëlle Ninane, Anne Huysmans, Aurore Siquet, Anne Tetelain, Anne Totté, Thierry Albert Outcome(s) / OS OS 1 Budget par outcome/OS : 10 000 € Description synthétique du rôle Conscientiser les étudiant(e)s et leurs professeurs sur les questions relatives aux enjeux de la du partenaire pour chaque souveraineté alimentaire et des agricultures familiales et les mobiliser en faveur d’un système outcome alimentaire mondial durable et plus juste. Nom du projet « Jeunes agros et souveraineté alimentaire » (JAGROS) Date de début de la relation partenariale avec l'ACNG 2011 6
Partenaire / Partie prenante 8 Nom complet et abréviation European Microfinance Programme – EMP Coordonnées Adresse : Téléphone : E-mail : CP 114/03 02 650 41 62 emp@ulb.ac.be Université libre de Bruxelles 42 avenue F.D. Roosevelt 1050 Bruxelles (Belgium) Personne de contact Marc Labie – Université de Mons Mareck Hudon – Université libre de Bruxelles Ariane Szafarz – Université Paris Dauphine Outcome(s) / OS OS 1 Budget par outcome/OS 20 000 € Description synthétique du rôle Conscientiser les étudiants du programme européen de microfinance aux enjeux d’une du partenaire pour chaque microfinance rurale inclusive dans les pays du Sud. outcome Date de début de la relation 2007 partenariale avec l'ACNG I.3. Cohérence avec le plan stratégique (pays hors CSC) Pas d’application : il existe un CSC pour le pays d’intervention. 7
I.4. Théorie du changement associée au pays SIA a produit une théorie du changement collective qu’il n’est pas possible de présenter in extenso dans ce dossier. Sa version complète est disponible sur simple demande. I.4.1. Synthèse de la théorie du changement du pays Le mode de fonctionnement actuel du monde ne garantit pas l’accès de tous les êtres humains à leurs droits fondamentaux. Les populations vulnérables du Sud – et tout particulièrement les femmes – sont spécialement touchées. L’environnement se dégrade. Un paradigme alternatif doit être mis en place au niveau mondial [F], afin de garantir davantage de justice et d’égalité, en veillant tout particulièrement à ce qu’il en soit ainsi pour les personnes précarisées – en particulier les femmes – des pays en développement. Dans l’approche « droits » à laquelle SIA adhère, cette justice correspond à une situation dans laquelle chacun jouit d’un contexte favorable pour l’accès effectif à tous ses droits fondamentaux et se mobilise pour garantir la qualité de ses conditions de vie et de celles des autres. Ce paradigme alternatif mondial (PAM) systémique est un chantier considérable. Avec d’autres acteurs de la société civile, SIA concentre son attention sur la sphère de l’activité économique productive, promouvant l’adoption des principes du développement durable et de l’économie sociale et solidaire, au travers notamment de systèmes alimentaires durables reposant sur l’agriculture familiale. Le programme Belgique de l’action de SIA s’inscrit dans cet objectif général, transcendant les distinctions « Nord » et « Sud » tout en reconnaissant des modes d’action spécifiques. Il s’agit, en Belgique, de contribuer à l’adoption et à l’implantation du nouveau PAM mobilisant tout à la fois le soutien de la population [E1], des organisations de la société civile [E2], des entreprises [E3] et des institutions publiques [E4]. Ce soutien s’obtient en actionnant simultanément deux leviers : l’action individuelle et l’action collective [D1]. On peut distinguer quatre registres à ces actions : - le registre des idées [D1.1] concerne les représentations cognitives de la population. Que considère-t- elle comme « normal », comme « souhaitable » ? Quelles sont les aspirations que les personnes partagent ? Quelles sont les priorités sociétales que les uns et les autres identifient ? - le registre du social [D1.2] concerne ce qu’on appelle communément le « vivre ensemble », les relations entre les humains et plus particulièrement l’organisation d’une société équitable, dans laquelle les êtres humains accèdent aux mêmes « capabilités » 2 ; 1F - le registre économique [D1.3] concerne tous les aspects de l’allocation des ressources (production, commercialisation, consommation, épargne, investissement, etc.) ; - le registre politique [D1.4] concerne l’établissement des « règles du jeu » qui s’imposent à tous à travers l’action des institutions publiques. L’émergence et la mise en œuvre de ce PAM naîtra des mobilisations individuelle et collective simultanées et combinées dans tous ces registres. Les individus sont acteurs de changement à divers niveaux et chacun d’eux contribue directement ou indirectement à l’avènement du PAM souhaité : - ils influencent, consciemment et inconsciemment 3, les perceptions et représentations des autres ; 2F - ils consomment certains produits et services plutôt que d’autres ; - ils opèrent des choix dans le cadre de leur pratique professionnelle ; - ils consacrent à l’action associative des ressources (temps et/ou argent) ; - ils élisent leurs représentants politiques et les interpellent. 2 Voir Amartya SEN, L’idée de justice, Flammarion, Paris, 2010. 3Voir notamment les travaux de psychologie sociale sur l’importance de la norme dans la définition des représentations cognitives. Par exemple : J-Ph. LEYENS et V. YZERBYT, Psychologie sociale, Mardaga, 1997. 8
La stratégie de SIA consiste donc à développer les compétences nécessaires de chaque public concerné afin qu’il soit mieux éclairé et actif, selon les moyens à sa disposition, en vue que les changements attendus dans son chef concourent à l’adoption et à l’implantation du nouveau paradigme attendu. Être mieux éclairé et actif (ou, dans le cas des acteurs de 2e ligne, renforcés) nécessite l’acquisition d’un certain nombre de compétences. (i) Il doit être informé sur la situation du monde (savoir). (ii) Il doit adhérer à des valeurs qui lui permettent d’opérer un jugement sur cette situation (savoir-être). (iii) Il doit renoncer au fatalisme, croire en sa force de changement (savoir-être). (iv) Il doit être capable d’agir individuellement et/ou collectivement (savoir-faire). (v) Il doit comprendre le fonctionnement du monde pour que son action soit pertinente, efficace et durable (savoir). Les différents publics sont : le public scolaire – maternel, primaire, secondaire, supérieur et (futurs) enseignants –, le public de première ligne (grand public, sympathisants, bénévoles et travailleurs du groupe Terre), le public de deuxième ligne (acteurs d’ECMS, acteurs du développement hors ECMS, acteurs relais) et les décideurs politiques et économiques, lorsque les décisions de ces derniers concernent directement des acteurs du secteur agricole au Sud. Le tableau ci-dessous reprend schématiquement les compétences les plus développées chez les publics et sous- publics et la pertinence relative de leurs registres d’action. Compétences développées [B1 à 4] Registre de leurs actions [D1 à 4] Confiance changem. Économi- Politique Compré- Connais- force de hension Savoir- Savoir- Social sance Idées faire être que Public scolaire [A1] Maternel + +++ + Primaire ++ ++ + + ++ Secondaire + ++ ++ ++ +++ +++ + + + Supérieur ++ +++ + +++ ++ +++ ++ ++ ++ (Futurs) enseignants + + +++ + +++ ++ + ++ Public de première ligne [A2] Grand public ++ + + + +++ ++ + ++ + Sympathisants et collègues du Groupe ++ ++ + ++ +++ ++ ++ ++ ++ Terre Bénévoles ++ ++ +++ +++ ++ +++ ++ +++ Acteurs intermédiaires [A3] Acteurs ECMS ++ ++ ++ + +++ +++ + + Acteurs du développement (hors ECMS) ++ + +++ + +++ Acteurs relais ++ ++ +++ + ++ ++ + + Décideurs politiques et économiques [A4] Décideurs politiques ++ ++ +++ +++ ++ + +++ Décideurs économiques ++ ++ ++ ++ + ++ +++ + La valeur ajoutée de SIA se trouve dans la mise en place des actions (B1 à B4), mais aussi, dans une certaine mesure, dans l’accompagnement des actions que les publics entreprennent (D1). Elle se trouve également dans les contacts permanents avec la réalité du Sud dont les partenaires, bénéficiaires et populations nourrissent et infusent les actions. Le programme Belgique ne peut se concevoir sans articulation avec ses correspondants « Sud » : c’est une même réalité, globale et cohérente, qui est visée. Les moyens mis en œuvre prennent notamment en considération : (i) l’existence de l’offre des autres acteurs de l’éducation à la citoyenneté en général (voir CSC); (ii) les liens de la thématique centrale avec les préoccupations du public visé (migrations, accroissement des inégalités en Belgique, etc.) ; (iii) la question du genre, tant comme thématique que du point de vue des questions méthodologiques ; (iv) la fin du « consensus tacite des valeurs » 4 ; et 3F (v) l’évolution de la société belge, tout particulièrement des jeunes qui, baignant dans les nouvelles technologies, construisent des architectures mentales spécifiques et des validations auto-référencées de l’information. 4 La société reposait implicitement sur un ensemble de valeurs partagées, très peu remises en question. Le travail de sensibilisation pouvait alors omettre la question de l’éducation aux valeurs. Ce n’est plus possible aujourd’hui. 9
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I.4.2. Contexte et problématique Le paradigme de développement reposant sur la croissance économique à tout prix n’a pas fait ses preuves, particulièrement dans le secteur de l’agriculture. Les progrès accomplis laissent de profondes injustices : (i) la faim concerne encore 836 millions de personnes dont une franche majorité est constituée de ruraux au Sud, parmi eux surtout les femmes et les jeunes, (ii) les inégalités continuent de croitre entre les personnes et les régions et (iii) les droits humains, formellement reconnus dans les conventions internationales, sont sacrifiés sur l’autel de la croissance. À cela s’ajoute une gouvernance mondiale défaillante affectant la confiance des citoyens en la démocratie et la citoyenneté, et ses impacts environnementaux et climatiques. La crise agricole et alimentaire de 2007 avait mis en avant les failles du système, laissant entrevoir des perspectives pour un regain d’intérêt pour le secteur agricole et des modes de production, de distribution et de consommation plus justes, plus égalitaires et plus durables. Le rapport de l’IAASTD 5 de 2008 avait confirmé cette impérieuse nécessité de 4F changement de paradigme depuis longtemps clamée par les organisations paysannes du Sud. Il avait aussi confirmé la faisabilité économique, agronomique et politique d’un autre système de production et de consommation à l’échelle de la planète. Pourtant ce changement mettant en œuvre des modèles de production alternatifs qui reposent sur les agriculteurs et les savoirs traditionnels n’a toujours pas vu le jour. Le système agricole conventionnel s’impose, marginalisant les paysans, négligeant l’approche par les droits, le respect de l’environnement et le modèle d’économie sociale et solidaire préconisé pour sortir de l’impasse du modèle actuel. Les objectifs du développement durables (ODD) adoptés en 2016 soulignent l’universalité des enjeux et la nécessité de travailler sur les interdépendances Nord-Sud. Dans le monde interconnecté qui est le nôtre, c’est l’affaire de tous les publics, au Nord comme au Sud, selon des modalités spécifiques, en fonction du rôle qu’ils seront appelés à jouer. Car la pauvreté et les inégalités au Sud sont avant tout les produits d’un système politique, économique et financier relevant d’une co-responsabilité, à des degrés divers des décideurs et des citoyens du Nord et du Sud. Ces orientations peuvent être influencées par la pression citoyenne et par les initiatives mises en œuvre au niveau individuel ou collectif. En cela, un processus d’éducation au développement (Nord-Sud) empreint d’éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire (ACC, pp.12-13) est une réponse pertinente. En ce sens, le public belge a son rôle à jouer. En nombre, les acteurs de première ligne qui ont conscience des limites voire des conséquences néfastes du système actuel progressent globalement, mais ils ont besoin d’être alimentés de façon continue. Outre l’insuffisance de cette information, le changement nécessaire s’oppose encore trop souvent à des résistances 6 de plusieurs types. Les résultats du Baromètre 7 belge de la citoyenneté mondiale ont mis en évidence 5F 6F une tension entre une logique individualiste et collective des citoyens impactant, à côté d’un « sentiment d’impuissance », l’adoption d’attitudes et de comportements empathiques et cohérents à l’égard des enjeux mondiaux et de la solidarité internationale. La création d’un cours de citoyenneté en Communauté française, ou la création d’un service citoyen confirment le besoin d’extraire les citoyens du repli sur soi suscité par la crise économique et amplifié par le terrorisme et le phénomène migratoire. Entre 42 et 66 % d’entre eux se sentent interpellés par les injustices mais se sentent impuissants face au changement 8. 7F Quant aux acteurs de deuxième ligne et aux décideurs politiques et économiques aux prises de façon quotidienne avec des choix dont la portée affecte le développement, ils restent trop peu informés, peu confiants et faiblement impliqués dans leur rôle d’acteurs et disposent de peu d’opportunités pour mettre en débat les initiatives engagées par les divers acteurs sur le terrain. 5 http://www.unep.org/dewa/Assessments/Ecosystems/IAASTD/tabid/105853/Defa 6 Les résistances sont les suivantes : (i) défense de ses avantages actuels, (ii) crainte du changement, (iii) manque d’empathie à l’égard des autres (en particulier des populations des pays en développement), (iv) myopie sur le lien entre son action individuelle et le changement global, (v) méconnaissance du fonctionnement du monde et des solutions possibles et (vi) manque de compétences pour l’action collective. Les psychologues ont beaucoup étudié ces questions de résistance au changement. On se trouve partagé entre ce que l’on connaît, qui rassure, et ce que l’on ne connaît pas encore, qui inquiète. Voir notamment Maisonneuve J., Psychologie sociale, PUF, Paris, 1957. 7Étude réalisée par Dedicated Research en avril 2016 pour La Direction générale de la coopération au développement et aide humanitaire (DGD) 8 Ibid., page 22. 11
I.4.3. Situation souhaitée SIA souhaite l’avènement d’un paradigme alternatif mondial, en abrégé « PAM », qui se caractérise, prioritairement au Sud, notamment par un système de production agricole et alimentaire, ancré dans le respect des droits de l’homme et de l’environnement. Ce paradigme alternatif mondial est empreint d’inclusivité, de solidarité, de justice et de responsabilité. Il fonctionne selon les principes de l’économie sociale et solidaire. Cette situation souhaitée s’inscrit tant dans la réalisation des objectifs de la coopération belge au développement décrite dans la loi du 19 mars 2013, modifiée le 16 juin 2016, que dans la Note stratégique agriculture et sécurité alimentaire et les Notes stratégiques transversales genre et environnement de la coopération belge. Ce programme contribuera à ce que la Belgique prenne résolument sa part dans l’adoption concrète et matérielle de ces principes. Le programme Belgique de SIA s’inscrit ainsi tout particulièrement dans l’atteinte des ODD 1, 2, 4, 5, 10, 12, 13 par la mise en œuvre d’une démarche d’éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire en Belgique. Cette démarche est caractérisée par la promotion de l’économie sociale et solidaire, ancrée dans les expériences des partenaires du Sud particulièrement dans les secteurs de l’agriculture familiale durable et de la gestion des déchets. Elle met en avant le rôle des femmes, et vise une consommation responsable et soutenable permettant de lutter contre les changements climatiques. C’est précisément sur les acteurs mentionnés au point I.4.2 et leurs attitudes face au changement que le programme SIA travaillera au cours des cinq prochaines années. Le programme SIA Belgique visera un nombre maximal d’acteurs de première ligne (en ce compris les enfants, adolescents et jeunes) , de deuxième ligne et de décideurs politiques et économiques mieux éclairés et renforcés dans leur conviction de la nécessité de mettre en place un PAM et d’utiliser les leviers dont ils disposent à leur niveau pour en favoriser la concrétisation. Concrètement, ce programme vise à ce que les publics ciblés prennent conscience qu’il y a moyen de donner du sens à une action économique en mettant en place, au Sud, des modes de production alternatifs et des stratégies politiques et économiques qui favorisent la (ré)appropriation des moyens par lesquels les droits humains seront respectés, dans une perspective d’émancipation économique et politique des personnes. La complémentarité des actions mises en œuvre par les partenaires de SIA dans le choix des différents publics cibles privilégiés par chacun et la complémentarité de leur champs d’action (démarche éducative, mobilisation, capitalisation et plaidoyer 9) 8F contribueront, d’ici 2021, à une situation en Belgique caractérisée par : - une représentation positive d'un PAM ; - une prise de conscience et plus de confiance des publics dans leur pouvoir de changement en de ce PAM ; - l'action des publics en faveur de ce PAM. La situation souhaitée résultera de changements d’attitudes et de comportements individuels et collectifs 10 de chaque 9F personne selon ses leviers d’action, dans les différentes composantes de la société, notamment : - des changements dans les représentations cognitives des personnes, dans leurs idées ; - des changements dans leurs comportements économiques ; - des changements dans les comportements politiques ; - des changements dans les engagements sociaux. Leur combinaison et leur implémentation dans un processus de suivi-évaluation continu favoriseront l’avènement graduel de la situation souhaitée du PAM. 9 Séquence et typologie mises en avant dans le nouveau référentiel de l’ECMS d’ACODEV. 10 Dans les sphères privée, publique et professionnelle. 12
I.4.4. Changements intermédiaires et processus de changement I.4.4.1. Changement intermédiaire 1 : le monde de l’enseignement Présentation du Les élèves, étudiants et (futurs) enseignants sont plus éclairés et actifs pour l’émergence en Belgique changement et ailleurs d’un PAM. intermédiaire Être plus éclairé et actif a une signification différente selon les personnes concernées, en fonction de leur niveau dans le monde de l’enseignement. - Les compétences acquises (savoir, savoir-faire et savoir être) par les élèves du fondamental et du secondaire sont adaptées à leur développement cognitif. - Les étudiants de l’enseignement supérieur sont appelés étudiants, ils suivent un enseignement dans une haute école ou une université et leur éclairage vise surtout une meilleure compréhension et un savoir-faire plus approprié au PAM recherché. - Les enseignants ou futurs enseignants sont clés dans le processus de démultiplication des messages et les actions visent surtout à renforcer leurs savoir-faire. Processus du changement Le processus de changement intervient grâce à des actions du programme visant à développer selon intermédiaire les sous publics les savoirs, savoir-être, savoir-faire et en construisant leur confiance en leur force de changement. Le tableau ci-dessous précise les priorités de l’action éducative des sous-publics de la catégorie « monde de l’enseignement ». Savoirs Confiance Savoir- Savoir- Sous-publics force de Connaissance Compréhension être faire changement Maternel + +++ Primaire ++ ++ + + Secondaire + ++ ++ ++ +++ Supérieur ++ +++ + +++ ++ (Futurs) enseignants + + +++ + Ces changements seront atteints par différents types d’actions visant, de façon générale, à rendre ces publics mieux informés et actifs. Compte tenu de la considérable diversité du public de l’enseignement, il est prévu de rendre ces publics mieux informés et actifs grâce à une série d’actions combinant deux grands types d’activités (i) des interventions directement au contact des élèves et étudiants, enseignants et futurs enseignants (animations pédagogiques, outils pédagogiques, séjours d’immersion, conférence avec des partenaires du Sud, formations, stage, accompagnement de travaux, etc.) et (ii) des communications, par différents canaux, permettant de multiplier l’accès à l’information (reportages vidéos, pages thématiques sur les réseaux sociaux, capsules de sensibilisation, web docu), mais aussi par des canaux non digitaux qui gardent toute leur pertinence (exposition photos, spectacle de théâtre, etc.). Hypothèses sur les 1. Des élèves et étudiants mieux éclairés et actifs changent le monde relations de cause à effet Des élèves et étudiants mieux éclairés et actifs participeront à l’émergence du PAM à travers les changements suivants. - Changement dans leurs attitudes et comportements personnels : être ouverts vis-à-vis de la solidarité envers les populations du Sud, migrantes ou non, défendre des valeurs d’égalité et de justice dans ses contacts personnels, relayer les thématiques de SIA dans son entourage proche, adopter un comportement global plus coopératif, etc. - Changer – au moins en partie – leur mode de consommation : diminuer sa consommation, acheter des produits issus du commerce équitable, en seconde-main, éviter des marques qui ne respectent pas les droits de l’homme, etc. - S’engager au sein d’une organisation de la société civile et/ou lancer une initiative citoyenne collective : devenir bénévole pour une association, faire un don matériel/financier à une association, etc. - Influencer le débat politique : signer et relayer les pétitions/campagnes de sensibilisation pour plus de solidarité avec le Sud, voter pour des candidats en phase avec les valeurs de solidarité et justice au Nord comme au Sud, manifester pour défendre le PAM, etc. Force est de constater que, pour le public scolaire, le premier canal est le plus puissant, tandis que le 13
changement opéré par le troisième canal est quantitativement pour eux plus anecdotique, mais plus marqué pour les étudiants du supérieur. Les (futurs) enseignants ont quant à eux un effet démultiplicateur considérable si l’on songe à tous les élèves dont ils influenceront la pensée. 2. Les interventions rendent le public concerné mieux éclairé et actif Le fait que les interventions choisies par le programme vis-à-vis du public scolaire le rendent effectivement mieux éclairé et actif est confirmé par l’expertise accumulée des trois ONG du programme au cours des décennies passées, et la mise en œuvre d’un mécanisme de suivi-évaluation avec des évaluations internes et externes qui l’ont ponctuée. Les éléments ci-dessus sont également étayés par : - le rapport « Éducation à la citoyenneté mondiale – Préparer les apprenants aux défis du XXIe siècle » de l’UNESCO (2015) ; - l’étude « L’éducation à la citoyenneté mondiale dans les écoles de l’enseignement secondaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles » d’Annoncer la couleur (2015) ; - l’étude « Rôle de l’éducation au développement dans les parcours de vie des personnes engagées dans les actions solidaire – Étude d’impact » d’ACODEV (2014) ; - l’analyse « Het aanbod aan draagvlakversterking voor ontwikkelingssamenwerking in België. Analyse van de verleners en ontvangers van subsidies en hun activiteiten en doelgroepen », par De Bruyn de la HIVA-KU Leuven (2012) ; - les évaluations externes telles que celle menée par le Professeur Pirotte, de l’ULg, sur le projet Move with Africa. Acteurs Les autres acteurs et facteurs externes impliqués dans le changement sont les suivants. - Les directions des établissements scolaires, les conseillers pédagogiques, les réseaux et le Ministère de l’éducation de la Communauté française de Belgique : ils peuvent, selon les cas et les personnes qui les dirigent, soit favoriser, soir freiner la présence de l’éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire dans les classes et auditoires. - Les partenaires du Sud : la force des interventions du programme SIA Belgique est de pouvoir concrétiser, appuyer et légitimer son discours par la valorisation des pratiques et expériences des partenaires Sud. Ils occupent donc une place centrale dans le dispositif d’ECMS, par leur participation directe aux activités, en personne ou par voie numérique. - Annoncer la couleur: la précision de ses missions et le dynamisme de son équipe permettent de développer des collaborations et de mutualiser les approches et les pratiques. - Les acteurs d’autres composantes de l’éducation à la citoyenneté (éducation à la paix, aux droits humains, à l’environnement etc.) : ils peuvent, selon les situations, être des alliés pour l’éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire. - Les réseaux sociaux jouent un rôle important dans la définition de « ce en quoi les jeunes croient ». Changements Quand le passage à l’action choisi par un groupe d’élèves/étudiants/enseignants est une intermédiaires liés interpellation du grand public ou de décideurs, il se trouve lié aux changements intermédiaires 2 et 4. 14
I.4.4.2. Changement intermédiaire 2 : le public de première ligne Présentation du Ce changement concerne des citoyens « ordinaires » qui au terme du programme sont mieux éclairés changement et actifs pour l’émergence, en Belgique et ailleurs, d’un PAM. intermédiaire Ce public comprend les catégories suivantes : - le « grand public » correspond aux citoyens « tout venant », c’est-à-dire aux personnes avec lesquelles les organisations n’entretiennent a priori aucune relation particulière et dont il s’agit surtout de renforcer les connaissances ; - les « sympathisants » sont des personnes qui ont marqué de l’intérêt pour les thématiques défendues par SIA. On y associe les membres du personnel du groupe Terre ; - les « bénévoles » sont bénéficiaires et acteurs de l’ECMS. Ce sont des personnes qui consacrent un temps significatif aux côtés d’une des organisations du programme SIA afin de les aider à réaliser leur objet social. Ils sont aussi renforcés dans leurs connaissances et compétences et encouragés à passer à l’action. Processus du Le processus de changement intervient grâce à des actions du programme visant à développer selon changement les sous-publics concernés les savoirs, savoir-être, savoir-faire et leur confiance en leur force de intermédiaire changement. Le tableau ci-dessous précise les priorités de l’action éducative du public de première ligne. Savoirs Confiance Savoir- Savoir- Sous-publics force de Connaissance Compréhension être faire changement Grand public ++ + + + +++ Collègues du groupe Terre et ++ ++ + ++ +++ sympathisants Bénévoles ++ ++ +++ +++ Ces changements seront atteints par différents types d’actions visant, de façon générale, à rendre ces publics mieux informés et actifs grâce à une série d’action qui sont spécifiquement destinées au public concerné et s’articulant comme pour le monde de l’enseignement, autour de la combinaison de deux grands types d’activités : (i) des interventions directement au contact du public de première ligne et spécifiquement formatées pour ce public (conférences thématiques, débats, interventions avec des partenaires du Sud, visites de terrain, stands d’information, etc.) et (ii) des communications, par différents canaux, permettant de multiplier l’accès à l’information et le format de l’information (de la plus généraliste à la plus fouillée ; il s’agit de diffusion de newsletters électroniques, alertes SMS pour les sympathisants et le bénévoles, reportages vidéos, pages thématiques sur les réseaux sociaux, capsules de sensibilisation, web docu), mais aussi par des canaux non digitaux qui gardent toute leur pertinence (expositions photos, spectacles de théâtre, etc.). Dans le même souci que celui évoqué pour le monde de l’enseignement, en vue de stimuler la réflexion, l’analyse critique et encourager la prise de responsabilité et le changement, les activités du projet seront interactives et, dès que cela est possible, seront envisagées dans un processus de co- construction avec les acteurs concernés (particulièrement avec les bénévoles). Concrètement et par exemple, SIA organise des journées d’échanges entre travailleurs du Sud et du Nord (les travailleurs du groupe Terre, public en majorité en insertion socioprofessionnelle, dont une part importante est issue de l’immigration et ne maitrise pas la langue française – plus de 30 nationalités différentes) et des bénévoles au cours desquelles ils partagent leurs réalités en matière de protection de l’environnement et de finalité de projets socio-économiques. Hypothèses sur les 1. Des citoyens plus éclairés et actifs changent le monde relations de cause à effet Des citoyens mieux éclairés et actifs participeront à l’émergence d’un PAM par les changements mentionnés en 1.4.2. Les changements dans les attitudes et comportements personnels sont importants et favorisés par les nouvelles technologies (en particulier par les réseaux sociaux) et concerneront particulièrement le « grand public ». Les changements dans le comportement économique et l’engagement social concerneront essentiellement les sympathisants et bénévoles de SIA ainsi que les travailleurs du groupe Terre. Leur engagement dans l’action collective d’une organisation est assurément source de changement. 15
2. Les interventions rendent le public concerné plus éclairé et actif La conviction de SIA que ses interventions contribueront effectivement à rendre le public mieux éclairé et actif se fonde dans la longue expérience qu’ont les ONG qui le composent de la sensibilisation de celui-ci et du type d’actions prévues, confirmés par la mise en œuvre de processus de suivi évaluation. Ceux–ci ont révélé la pertinence des actions envisagées, et l’opportunité de leur renouvellement pour s’aligner aux canaux de l’information privilégiés par les sous-publics concernés (format court, pointu, et aiguisé avec déclinaison variable du contenu en fonction du public, etc.). Les éléments ci-dessus sont également confirmés par le document « Le consensus européen pour le développement : le rôle de la sensibilisation et de l’éducation au développement » du DEEEP (2007) et par l’étude « Rôle de l’éducation au développement dans les parcours de vie des personnes engagées dans les actions solidaire – Étude d’impact » d’ACODEV (2014). Concrètement et par exemple, le programme a revu ses actions de campagne de mobilisation pour tirer les leçons d’une évaluation indépendante ayant révélé la faible pertinence du processus d’éducation au développement dans les actions ‘stands de campagne’. Le modus operandi des campagnes de mobilisation reposera dans le cadre de ce programme sur des campagnes de type viral, reposant sur des formats d’éducation et d’interpellation digitalisés (site Internet, pétition en ligne, campagne de tweet, etc.) Acteurs Les autres acteurs impliqués dans le changement sont les suivants. - La presse belge et ses journalistes en particulier peuvent tout à la fois participer à ce changement comme le freiner, notamment s’ils succombent aux sirènes populistes. SIA sera attentif à les solliciter pour mettre en évidence les alternatives pertinentes dans la construction de relations Nord/Sud plus justes et d’une société plus égalitaire et démocratique. - Les acteurs socio-culturels (centres culturels, associations de migrants, etc.) peuvent favoriser le changement tant par leur participation dans la réalisation des activités SIA destinées à leurs publics que par leurs créations. - Les réseaux et fédérations d’économie sociale belges et européens : co-organisation et/ou participation aux activités de SAW-B, l’Observatoire de l’économie sociale, le centre universitaire liégeois de l’économie sociale, ENSIE et le RIPESS. Les informations communiquées par SIA s’appuient également sur leurs analyses et autres documents d’enquêtes/observations. - Les réseaux sociaux sont des canaux incontournables de la diffusion de l’information. - Les partenaires du Sud occupent une place centrale dans le dispositif (cf. changement intermédiaire 1). Changements Les actions visant le grand public touchent forcément des enseignants et des décideurs politiques et intermédiaires liés économiques (qui font par ailleurs l’objet d’interventions spécifiques- changements 1 et 4). Les toucher par cette voie renforcera davantage leurs connaissances et leur motivation à relayer les messages individuellement et dans l’exercice de leurs fonction. Quant aux actions concrètes de sympathisants et bénévoles grâce au programme, elles prennent aussi entre autres la forme d’interpellations de décideurs politiques et économiques, renforçant ainsi le processus de changement intermédiaire 4. I.4.4.3. Changement intermédiaire 3 : les acteurs intermédiaires (acteurs de l’ECMS, acteurs du développement hors ECMS et acteurs relais Présentation du Ce changement concerne les acteurs qualifiés d’intermédiaires. Il s’agit de renforcer leurs compétences changement afin d’améliorer la qualité de leurs interventions. intermédiaire La typologie suivante a été adoptée pour distinguer les différentes catégories d’acteurs intermédiaires. - Les acteurs de l’ECMS sont les ONG d’éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire (ECMS), qui travaillent sur des thèmes proches ou similaires du programme SIA. - Les acteurs du développement en dehors de l’ECMS sont les acteurs institutionnels dont la stratégie impacte le développement au Sud : ONG, ambassades, monde académique, ABD, etc. - Les acteurs relais sont les institutions dans les milieux culturels, associatifs, syndicats, mutuelles, etc. hors ECMS et acteurs du développement qui sont peu familiers des thématiques spécifiques de travail du programme SIA Belgique, mais concernés par le PAM. 16
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