Chapitre X Politique de la santé

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Chapitre X
                        Politique de la santé
1. Les principes économiques à la base de la santé
1.1 Le bien économique « santé »
1.2 Les aspects économiques de l’assurance maladie
1.3 Le marché et la concurrence dans le secteur de la santé
1.4 Le rôle de l’État

2. Le système de la santé en Suisse
2.1 Les dépenses pour la santé représentent une proportion importante
    du PIB
2.2 Les dépenses par habitant sont parmi les plus élevées
2.3 Le financement public est la principale source de financement
2.4 La question de la santé est dominée par le niveau des primes
2.5 Les ressources humaines et physiques sont très développées
2.6 Près de la moitié des frais de santé sont absorbés par les soins
    hospitaliers
2.7 Les technologies médicales modernes sont bien implantées
2.8 L’état de santé de la population est bon et progresse encore
Chapitre X
                  Politique de la santé

3.    La difficile question du coût de la santé
3.1   L’évolution des dépenses de santé en comparaison internationale
3.2   Problèmes du système de la santé en Suisse et leur incidence sur
      les coûts

4.    Les mesures de réformes
4.1   Le rapport de l’OCDE/OMS
4.2   Le rapport de la commission pour les questions conjoncturelles

5.    L’assurance-maladie
5.1   Les caractéristiques de l’assurance-maladie en Suisse
5.2   Les mesures de réformes
Bibliographie
                               du chapitre X

• Commission pour les questions conjoncturelles, « Rapport annuel 2006 –
Réformer la santé », Supplément de la Revue La Vie Économique, Berne, 2006.

• Loi fédérale sur l’assurance-maladie (LAMal) du 18 mars 1994

•Kirchgässner Gebhard, Le système de santé suisse: évolution des coûts et
problèmes de fond, La Vie économique, novembre 2009 (Coûts de la santé et
remèdes)

•OCDE, « Panorama de la Santé 2011 – Les indicateurs de l’OCDE », Paris, 2011

• OCDE, « Examens de l’OCDE des systèmes de santé – Suisse », Paris, 2006
Chapitre X, 1. Les principes économiques à la base de la santé, 1.1 Le bien économique « santé »

              1.1. Le bien économique « santé »

       La « santé » est comparable à un bien d’investissement.

       L’utilité du « stock de santé » dont dispose un individu est
       double :

       • directe, par le confort que procure une bonne santé

       • indirecte, par la disponibilité pour les activités lucratives
Chapitre X, 1. Les principes économiques à la base de la santé, 1.1 Le bien économique « santé »

                                   La demande de santé
       Le comportement du consommateur est marqué par diverses
       imperfections :

       • La rationalité des consommateurs (investisseurs) est rarement
       donnée. Beaucoup de patients suivent le principe des soins
       optimaux, ce qui conduit à une surconsommation de services de
       santé (« La santé n’a pas de prix ! ».

       • La transparence n’existe pas. L’individu n’est souvent pas au
       courant de son véritable état (« stock ») de santé. Le lien entre les
       investissements (diététique, abstinence, sports, soins, etc.) et l’état
       de santé n’est pas directement perceptible d’où, par opposition, une
       tendance à la consommation insuffisante des autres biens de santé.

       • L’incertitude, qui rend les besoins en soins imprévisibles et leur
       survenance brusque, requiert la mise en place de capacités
       suffisantes pour absorber les crues momentanées.
Chapitre X, 1. Les principes économiques à la base de la santé, 1.1 Le bien économique « santé »

                                            L’offre de santé

       L’application du principe « coût marginal de la prestation = utilité
       marginale de la prestation » se heurte à la difficulté de la
       mensuration :

       • Comment établir le lien entre une thérapie et l’état de santé,
       sachant que le corps humain recèle naturellement de capacités de
       guérison et de récupération?

       • Quelle valeur attribuer aux résultats des soins, par exemple, à la
       diminution des douleurs ?
Chapitre X, 1. Les principes économiques à la base de la santé, 1.1 Le bien économique « santé »

                                            L’offre de santé

       Il y a deux types d’externalités :

       • Externalité directe : le fait de savoir ses proches, ses
       voisins ou les malades en général bien soignés procure une
       satisfaction personnelle aux bien portants.

       • Externalité indirecte : les personnes bénéficiant de soins
       seront transformées et auront d’autres possibilités de se
       mettre au service de la collectivité.
Chapitre X, 1. Les principes économiques à la base de la santé, 1.2 Les aspects économiques de l’assurance maladie

   1.2. Aspects économiques de l’assurance maladie

       L’assurance maladie est l’une des branches essentielles de la
       sécurité sociale. La solidarité de redistribution s’ajoute à la
       solidarité purement actuarielle. Cet objectif est obtenu par
       divers moyens :

       • Caractère obligatoire de l’assurance maladie.

       • Financement d’une partie ou de la totalité des prestations
       par des fonds émargeant au budget de l’État.

       • Cotisations et prestations indépendantes du risque actuariel
       (égalité des primes entre jeunes et vieux ; entre hommes et
       femmes ; primes proportionnelles au revenu ; etc.).

       • Subventions accordées aux personnes de condition modeste
       pour le paiement des primes d’assurance.
Chapitre X, 1. Les principes économiques à la base de la santé, 1.2 Les aspects économiques de l’assurance maladie

    Les aspects économiques de l’assurance maladie

 Si B représente le revenu escompté, C les charges liées à la maladie et p la
 probabilité d’être malade, le revenu espéré E(B) est: E(B) = R - pC
   Source: Adapté d’après Nicholson W., Microeconomic Theory, The Dryden Press, Chicago, 1985 (pp. 204-5)
Chapitre X, 1. Les principes économiques à la base de la santé, 1.3 Le marché et la concurrence dans le secteur de la santé

           1.3. Le marché et la concurrence dans
                                           le secteur de la santé

          Plusieurs éléments font qu’un marché parfait des services
          de santé et de l’assurance maladie n’est pas possible. Cela
          se traduit, dans la plupart des pays où le secteur de la
          santé est totalement ou partiellement du domaine de
          l’économie privée, par une croissance des coûts supérieure
          à la croissance économique en général. Cela peut
          s’expliquer par le fait que les services de santé sont des
          biens supérieurs, mais pose aussi la question des moyens
          disponibles en vue d’une meilleure efficacité des
          mécanismes de marché.
Chapitre X, 1. Les principes économiques à la base de la santé, 1.3 Le marché et la concurrence dans le secteur de la santé

           Les causes de la croissance des coûts

          Les raisons de ce que l’opinion publique qualifie par
          « explosion des coûts de la santé » sont de nature très
          diverse. Certaines sont structurelles et ne résultent pas
          d’un mauvais fonctionnement du secteur de la santé :

          • Mutations démographiques liées au vieillissement de la
            population;

          • Croissance économique et élévation du niveau de vie (bien
            supérieur);

          • Progrès de la médecine tant au niveau du diagnostic que
            thérapeutique;

          • Imperfections des mécanismes de marché.
Chapitre X, 1. Les principes économiques à la base de la santé, 1.3 Le marché et la concurrence dans le secteur de la santé

             Imperfections des mécanismes du marché

         • Les frais de fonctionnement de l’assurance

         • La sélection négative des risques (primes indépendantes
           du risque exigées par l’Etat)

         • Le risque subjectif (« moral hazard ») comme pour les
           autres assurances, une personne assurée ne se comporte
           pas de la même manière que si elle avait à financer elle-
           même son traîtement

         • L’offre crée la demande (demande induite par le
           fournisseur). Le patient n’étant pas à même de
           déterminer la thérapie, c’est le médecin qui décide.
Chapitre X, 1. Les principes économiques à la base de la santé, 1.3 Le marché et la concurrence dans le secteur de la santé

    Réhabilitation des mécanismes de marché
                      Les mesures au niveau des prestataires

   Étant donnée la très forte corrélation entre les conditions de l’offre et
   les coûts de la santé, les mesures les plus importantes devraient viser
   à la maîtrise des conditions d’accès et de travail des prestataires :

   • limitation du nombre des prestataires : limitation de l’accès aux
     professions médicales;

   • incitation des prestataires au comportement rationnel, par exemple
     par l’instauration des institutions de santé ou la mise sur le marché
     de prestations meilleur marché;

   • mesures de réglementation, par exemple sous la forme de budgets
     globaux.
Chapitre X, 1. Les principes économiques à la base de la santé, 1.3 Le marché et la concurrence dans le secteur de la santé

    Réhabilitation des mécanismes de marché
                        Les mesures au niveau des patients

   Ces mesures visent à contrôler la demande par des campagnes
   d’information, par l’éducation sanitaire et à l’hygiène à l’école, par
   l’extension contrôlée des possibilités d’automédication, par une
   distribution plus sélective des aides et des subventions, par des
   réglementations. Par l’instauration de franchises plus élevées ou par la
   mise en place d’un système de bonus/malus, les patients sont incités à
   une consommation parcimonieuse des prestations médico-sanitaires.

   Ces méthodes comportent le danger d’une sous consommation et
   peuvent être néfastes pour la santé publique en général.
Chapitre X, 1. Les principes économiques à la base de la santé, 1.3 Le marché et la concurrence dans le secteur de la santé

    Réhabilitation des mécanismes de marché
                        Les mesures concernant les assureurs

   Ces mesures visent à donner aux assureurs de meilleurs moyens
   de passer les contrats avec les prestataires, d’une part, et de
   donner les bonnes incitations aux assurés d’autre part.
Chapitre X, 1. Les principes économiques à la base de la santé, 1.3 Le marché et la concurrence dans le secteur de la santé

    Réhabilitation des mécanismes de marché
        Les mesures concernant l’action des pouvoirs publics

   Les pouvoirs publics sont souvent responsables d’une partie de la
   production des prestations, notamment des hôpitaux. Il est
   important que les services hospitaliers ne soient pas
   surdimensionnés, ce qui fut (est) le cas en Suisse, notamment
   pour des raisons politiques et à cause de la décentralisation du
   système liée au fédéralisme.
Chapitre X
                   Politique de la santé

2. Le système de la santé en Suisse
2.1 Les dépenses pour la santé représentent une proportion
   importante du PIB
2.2 Les dépenses par habitant sont parmi les plus élevées
2.3 Le financement public est la principale source de financement
2.4 La question de la santé est dominée par le niveau des primes
2.5 Les ressources humaines et physiques sont très développées
2.6 Près de la moitié des frais de santé sont absorbés par les soins
   hospitaliers
2.7 Les technologies médicales modernes sont bien implantées
2.8 L’état de santé de la population est bon et progresse encore
Chapitre X, 1. Les principes économiques à la base de la santé, 1.4 Le rôle de l’État

                                       1.4. Le rôle de l’Etat

             Face aux défaillances des mécanismes de marché se
             pose la question de l’intervention de l’État. Les
             imperfections structurelles des marchés seraient telles
             qu’une étatisation partielle ou totale s’impose. Se pose
             alors la question des défaillances de l'État.
Chapitre X, 2. Le système de la santé en Suisse, 2.1 Les dépenses pour la santé représentent une proportion importante du PIB

        2.1. Les dépenses pour la santé représentent une
                                      proportion importante du PIB

OCDE, Panorama de la santé 2011, Paris, 2011
Chapitre X, 2. Le système de la santé en Suisse, 2.1 Les dépenses pour la santé représentent une proportion importante du PIB

    2.2. Les dépenses par habitant sont parmi les plus élevées

OCDE, Panorama de la santé 2011, Paris, 2011
Chapitre X, 2. Le système de la santé en Suisse, 2.3 Le financement public est la principale source de financement

   2.3. Le financement public est la principale source de
                                                           financement

OCDE, Panorama de la santé 2011, Paris, 2011
Chapitre X, 2. Le système de la santé en Suisse, 2.3 Le financement public est la principale source de financement

                 2.3. Le financement public est la principale
                                               source de financement

OFS, Panorama de la santé, février 2011
Chapitre X, 2. Le système de la santé en Suisse, 2.3 Le financement public est la principale source de financement

                2.3. Le financement public est la principale source de
                                    financement

OFS, Coût et financement du système de santé, mars 2011
Chapitre X, 2. Le système de la santé en Suisse, 2.4 La question de la santé est dominée par le niveau des primes d’assurance-maladie

     2.4. La question de la santé est dominée par le
                     niveau des primes d’assurance-maladie

             Malgré la forte part du financement public, la part
             supportée par les ménages reste importante. Elle est
             surtout financée par l’assurance-maladie de base, qui est
             obligatoire depuis l’adoption de la LAMal en 1994 (entrée en
             vigueur en 1996).
             Avec la LAMal l’Etat a aussi transformé le subventionnement
             de l’assurance-maladie. Au lieu d’un subventionnement
             global (« arrosoir »), on a instauré un subventionnement à
             la personne, pour mieux cibler les personnes nécessiteuses.
             Les cantons sont chargés de mettre en pratique le
             subventionnement individualisé.
Primes 2012
Chapitre X, 2. Le système de la santé en Suisse, 2.4 La question de la santé est dominée par le niveau des primes d’assurance-maladie

    2.4. La question de la santé est dominée par le niveau des
                                           primes d’assurance-maladie

Balthasar, A. et al., Die sozialpolitische Wirksamkeit der Prämienverbilligung in den Kantonen, Monitoring 2007,
Berne, 2008
2.5. Personnes occupées dans le secteur de
                  la santé

Source: OCDE, Panorama de la santé 2011, Paris, 2011
Chapitre X, 2. Le système de la santé en Suisse, 2.5 Les ressources humaines et physiques du secteur de la santé sont très développées

           2.5. Les ressources humaines et physiques sont très
                          développées: médecins pour 1000 habitants

OCDE, Panorama de la santé 2011, Paris, 2011
2.5. Personnel infirmier pour 1000 habitants

Source: OCDE, Panorama de la santé 2011, Paris, 2011
Chapitre X, 2. Le système de la santé en Suisse, 2.5 Les ressources humaines et physiques du secteur de la santé sont très développées

            2.5. Les ressources humaines et physiques

OCDE, Panorama de la santé 2011, Paris, 2011
Chapitre X, 2. Le système de la santé en Suisse, 2.6 Près de la moitié des frais de santé sont absorbés par les soins hospitaliers

               2.6. Près de la moitié des frais de santé sont
                    absorbés par les soins hospitaliers
              (Dépenses de santé par habitant, en francs, 2008)

DFI/OFS, Coût et financement du système de santé, Neuchâtel, 2011
2.6. Près de la moitié des frais de santé sont
            absorbés par les soins hospitaliers

DFI/OFS, Coût et financement du système de santé, Neuchâtel, 2011
Chapitre X, 2. Le système de la santé en Suisse, 2.7 Les technologies médicales modernes sont bien implantées

             2.7. Les technologies médicales modernes
                        sont bien implantées

OCDE, Panaorama de la santé, 2011
2.8. Etat de santé de la population:
             espérance de vie

Source: OCDE, Panorama de la santé 2011, Paris, 2011
Chapitre X, 2. Le système de la santé en Suisse, 2.8 L’état de santé de la population est bon et progresse encore

                  2.8. Etat de santé de la population:
                  années potentielles de vie perdues

OCDE, Panorama de la santé 2011, Paris, 2011
2.8. Etat de santé de la population: mortalité
                             infantile

Source: OCDE, Panorame de la santé 2011, Paris, 2011
Chapitre X, 2. Le système de la santé en Suisse, 2.8 L’état de santé de la population est bon et progresse encore

              L’état de santé de la population est bon et
            progresse encore: déterminants non médicaux

  Pourcentage de la population adulte déclarant fumer quotidiennement, 2009

                 Suisse : 20.4, OCDE : 22.1

  Consommation d’alcool en litres par habitant, population âgée de 15 ans et plus,
  2009

                 Suisse : 10.1, OCDE : 9.1

  Pourcentage de la population adulte ayant un IMC* > 30 (population obèse)

                 Suisse: 8.1, OCDE: 16.9

OCDE, Panorama de la santé 2011, Paris, 2011
2.8. Etat de la santé: l’obésité est moins présente en
                            Suisse

Source: OCDE, Panorama de la santé 2011, Paris, 2011
Chapitre X
              Politique sociale II

3. La difficile question du coût de la
      santé

3.1     L’évolution des dépenses de santé en comparaison
       internationale
3.2     Problèmes du système de la santé en Suisse
       et leur incidence sur les coûts
Chapitre X, 3. La difficile question du coût de la santé, 3.1 L’évolution des dépenses de santé en comparaison internationale

                 3.1. L’évolution des dépenses de santé en
                         comparaison internationale

OCDE, Panorama de la santé 2011, Paris, 2011
Evolution du coût du système de santé

OFS, Panorama de la santé, février 2011
Chapitre X, 3. La difficile question du coût de la santé, 3.1 L’évolution des dépenses de santé en comparaison internationale

                        L’évolution des dépenses de santé en
                             comparaison internationale

OFS, Coût et financement du système de santé en 2004, Neuchâtel, 2006
Chapitre X, 3. La difficile question du coût de la santé, 3.2 Les problèmes fondamentaux de la santé publique et leur incidence sur les coûts

     3.2. Problèmes du système de la santé en Suisse
               et leur incidence sur les coûts

     •        La crainte d’une approche économique des questions de
              santé

     •        L’inefficience statique de la santé publique

     •        Facteurs d’augmentation des coûts

     •        Interventions inefficientes de l’État
Chapitre X, 3. La difficile question du coût de la santé, 3.2 Les problèmes fondamentaux de la santé publique et leur incidence sur les coûts

                                                    Les acteurs

     • Les patients, qui ne supportent pas tous les coûts et qui ont, en
       particulier une fois les primes d’assurance payées, un intérêt à
       maximiser les prestations retirées du système

     • Les prestataires de soins de santé, qui exercent une activité
       lucrative et qui ont par conséquent un objectif de maximisation du
       profit

     • Les assurances-maladie, qui sont limitées dans leur action par les
       nombreuses contraintes, notamment l’obligation d’assurer, et qui ont
       intérêt à sélectionner les bons risques, d’une part, et à maximiser le
       chiffre d’affaires, d’autre part

     • Les hôpitaux et autres prestataires publics, qui sont des
       bureaucraties et en présentent les défauts habituels, notamment de
       la tendance à la croissance excessive
Chapitre X, 3. La difficile question du coût de la santé, 3.2 Les problèmes fondamentaux de la santé publique et leur incidence sur les coûts

     La crainte d’une approche économique des questions
                           de santé

     Commission pour les questions conjoncturelles (Rapport 2006) :

     •        De nombreux choix en matière de santé, notamment en ce qui concerne le
              traitement auquel on veut se soumettre, sont individuels.

     •        Le rationnement est déjà un fait. Le refus d’aborder de manière rationnelle
              le problème du rationnement peut conduire à ce que les coûts de la santé
              soient plus élevés qu’ils ne le seraient dans l’idéal.

     •        La haute technologie aujourd’hui disponible accroît toujours plus la
              nécessité de prendre des mesures de rationnement, même dans des cas
              concrets. Cette nécessité n’est pas nouvelle.

     •        Les assurances privées et semi-privées ont déjà ouvert un marché qui
              permet aux riches de bénéficier non seulement de plus de confort, mais
              probablement aussi de meilleurs soins médicaux que les pauvres. Il est
              toutefois impossible d’empêcher l’émergence d’un tel marché.
Chapitre X, 3. La difficile question du coût de la santé, 3.2 Les problèmes fondamentaux de la santé publique et leur incidence sur les coûts

             L’inefficience statique de la santé publique

     Du point de vue statique, trois facteurs sont à même de provoquer une
     croissance des dépenses non conformes à l’efficacité économique :

     •        Du fait que l’assurance de base couvre tous les individus pour les soins
              jugés minimaux, l’assurance-maladie doit aussi faire face au problème du
              risque subjectif (moral hazard).

     •        L’obligation d’assurance est liée à la volonté de l’État de percevoir, pour des
              motifs de justice sociale, des primes uniformes, indépendamment du risque
              individuel. Les primes ne peuvent varier que selon l’âge des patients.

     •        Enfin, il y a la demande induite par l’offre. La thérapie est en principe
              définie par le médecin, le patient n’étant pas à même de le faire lui-même.
              L’offreur qui décide a toujours un intérêt économique.
Chapitre X, 3. La difficile question du coût de la santé, 3.2 Les problèmes fondamentaux de la santé publique et leur incidence sur les coûts

                       Facteurs d’augmentation des coûts

     Selon la Commission pour les questions conjoncturelles, il y a
     quatre causes principales pour la hausse des dépenses de santé :

     •        Le vieillissement de la population.

     •        La santé et les prestations de santé sont des biens supérieurs et l’élasticité-
              revenu est supérieure à 1.

     •        Selon le modèle de la « croissance déséquilibrée » développé par Baumol, la
              hausse des coûts est plus forte dans les secteurs caractérisés par le facteur
              main-d’œuvre que dans ceux déterminés principalement par le facteur
              capital.

     •        Le progrès technique : à travers de nouvelles technologies de nouveaux
              traitements deviennent possibles.
Chapitre X, 3. La difficile question du coût de la santé, 3.2 Les problèmes fondamentaux de la santé publique et leur incidence sur les coûts

                 Interventions inefficaces de l’État

     L’État est trop fortement impliqué dans les processus de décision
     et de financement du domaine de la santé. L’État ne peut pas se
     tenir entièrement à l’écart. Une régulation judicieuse est
     importante dans ce domaine.
Chapitre X, 3. La difficile question du coût de la santé, 3.2 Les problèmes fondamentaux de la santé publique et leur incidence sur les coûts

                  Conclusions de la Commission pour les
                        questions conjoncturelles

     •        Les prestations de santé constituent un bien supérieur. Les
              dépenses de santé continuent à progresser et le vieillissement de la
              population renforce cette tendance. Les primes de l’assurance-
              maladie augmenteront plus rapidement que les revenus à l’avenir.

     •        Les réformes permettent de réaliser des économies. Des mesures
              institutionnelles appropriées peuvent limiter, mais ne pas
              complètement empêcher les effets du risque moral et de la
              demande induite par l’offre.
Chapitre X, 3. La difficile question du coût de la santé, 3.2 Les problèmes fondamentaux de la santé publique et leur incidence sur les coûts

                  Conclusions de la Commission pour les
                        questions conjoncturelles

  •         Les progrès de la médecine ouvrent de nouvelles possibilités. La
            part des dépenses de santé dans le revenu va encore augmenter à
            l’avenir. A longue échéance, on ne peut pas se soustraire à la
            nécessité d’un rationnement dans le domaine de la santé.

  •         Si l’on veut que la qualité des soins médicaux reste largement
            indépendante du montant des revenus, il faut que l’État intervienne
            comme régulateur. Toutefois, il devrait se concentre sur ses tâches
            de politique distributive.

  •         Par des analyses coût–efficacité, l’Etat doit déterminer comment
            atteindre à moindre frais certains objectifs de politique de la santé.
Les principales causes de la
         hausse des coûts
Selon Kirchgässner (La Vie économique, 11-2009), le
  vieillissement de la société et les préférences des
  individus sont les deux principales causes de la hausse.
  Il met en évidence quatre vecteurs:
• Modification de la pyramide des âges de la population;
• La santé est un « bien supérieur »;
• La hausse des coûts est plus marquée dans les secteurs
  nécessitant beaucoup de main-d’œuvre (Baumol,
  modèle de la croissance déséquilibrée);
• Progrès technique avec effet direct (thérapies plus
  coûteuses) et indirect (prolongement de la vie).
Chapitre X
        Politique sociale II

4.     Les mesures de réformes
4.1    Le rapport de l’OCDE/OMS
4.2    Le rapport de la commission pour les
       questions conjoncturelles
4.3.   Les réformes entrées en vigueur au 1er
       janvier 2012
Chapitre X, 4. Les moyens de réforme, 4.1 Le rapport de l’OCDE/OMS

                     4.1. Le rapport de l’OCDE/OMS
  •        Améliorer la gouvernance du système de santé

  •        Réformer les mécanismes de financement

  •        Créer les conditions nécessaires au développement des mécanismes
           de marché

  •        Trouver un meilleur équilibre entre prévention et soins

  •        Promouvoir une plus grande transparence en matière de qualité et
           d’efficacité des soins

  •        Encourager une plus grande cohérence dans le système de
           subventionnement des primes

Voir détails aux pages 182 et 183: OCDE, « Examens de l’OCDE des systèmes de santé – Suisse », Paris, 2006
Chapitre X, 4. Les moyens de réforme, 4.2 Le rapport de la Commission pour les questions conjoncturelles

              4.2. Le rapport de la Commission pour les
                       questions conjoncturelles

          •        La rémunération des prestations médicales

                  La question du nombre de médecins
                  Les modes de rémunération

          •        Le financement des hôpitaux

                  Le financement par forfaits journaliers
                  Le financement dual des hôpitaux

Voir: Commission pour les questions conjoncturelles, « Rapport annuel 2006 – Réformer la santé », Supplément de
la Revue La Vie Économique, Berne, 2006.
Chapitre X, 4. Les moyens de réforme, 4.2 Le rapport de la Commission pour les questions conjoncturelles

      Le rapport de la Commission pour les questions
                      conjoncturelles

        •        Les prix des médicaments
                Les prix des médicaments sont plus élevés en Suisse que
                 dans les pays voisins
                Le recours aux génériques n’est pas encore suffisamment
                 développé
                Les médecins exercent parfois aussi la fonction de
                 pharmacien (vote dans le canton de Zurich). Il y a le risque
                 d’une demande induite
                Du côté des patients, il y a le risque subjectif d’une
                 surconsommation de médicaments

        •        Mesures d’économies et de maîtrise des coûts

Voir: Commission pour les questions conjoncturelles, « Rapport annuel 2006 – Réformer la santé », Supplément de
la Revue La Vie Économique, Berne, 2006.
4.3. Les réformes du 1er janvier 2012

Le nouveau financement hospitalier entré en vigueur au 1er
janvier 2012 (SwissDRG). Les éléments fondamentaux du
nouveau financement hospitalier sont les suivants (Source :
Santésuisse):

• Libre choix de l’établissement hospitalier dans toute la
  Suisse ;
• Introduction de forfaits par cas (SwissDRG) : efficacité,
  adéquation et économicité ;
• Hôpitaux figurant sur les listes et conventionnés visant a
  développer la planification hospitalière en tenant compte de
  manière raisonnable des hôpitaux privés ;
• Prise en charge des coûts à 55% au moins par les canons et à
  45% au maximum par les assureurs ;
• Véracité des coûts et qualité comme bases pour les
  négociations de prix ;
• Echange électronique de données et contrôle des factures.
Chapitre X
       Politique sociale II

5.    L’assurance-maladie

5.1   Les caractéristiques de l’assurance-
      maladie en Suisse
5.2   Les mesures de réformes
Chapitre X, 5. L’assurance-maladie, 5.1 Les caractéristiques de l’assurance-maladie en Suisse

       5.1. Les caractéristiques de l’assurance-
                   maladie en Suisse
           • L’assurance-maladie est obligatoire

           • Les assureurs sont tenus d’accepter toutes les personnes

           • Obligation des assureurs de contracter avec tous les
             fournisseur (pas de liberté contractuelle)

           • L’assurance-maladie couvre l’offre de base

           • Les primes sont uniformes

           • Les primes sont subventionnées pour les personnes à bas
             revenu

           • Les assurés participent à la couverture des frais
Chapitre X, 5. L’assurance-maladie, 5.2 Les mesures de réformes

                       5.2. Les mesures de réformes
   • Réduire l’incitation à la sélection des bons risques

           La caisse unique
           Renoncer aux primes uniformes
           Améliorer la compensation des risques

   • Supprimer l’obligation de contracter

   • Favoriser la création de HMO (Health Maintenance Organizations) et
   MCO (Managed Care Organizations)

   • Prise en compte de facteurs de risques

   • Sensibilisation des assurés à propos des coûts
Mesure pour endiguer l’évolution
          des coûts
Message du Conseil fédéral du 29 mai 2009
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