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Locale et Régionale Ecolo de Chaleroi Charleroi : développement commercial Pour une alternative durable Xavier Desgain, Secrétaire politique Locale Ecolo de Charleroi Julien Lechat, Secrétaire politique Régionale Ecolo de Charleroi 25 octobre 2008
Mise en contexte Cette semaine, la majorité XXL est amenée à prendre une décision sur l’avenir des zones commerciales de Charleroi. Ecolo regrette que la ville ait manqué d’une vision globale, pour preuve, les multiples études commandées les unes à la suite des autres sur l’avenir du centre ville en lieu et place d’une seule et unique étude globale. Ecolo a aussi la conviction que la ville a procédé à l’envers, elle a fait appel aux projets des promoteurs sans fixer préalablement ses objectifs globaux de revitalisation du centre ville. Résultat, 6 projets distincts, non complémentaires, chacun ciblé sur une seule partie de la ville, manquant d’équilibre entre surfaces commerciales, logements et bureaux. Nous remarquons aussi un absent de marque : l’aspect « développement durable ». Ecolo déplore aussi l’absence de participation et de concertation avec les acteurs de terrains. La ville s’est entourée de deux experts, mais nous aurions trouvé intéressant que les représentants des commerçants, des travailleurs, des universités et hautes écoles, et de l’opposition démocratique soient aussi associés à la décision finale, et ce n’est pas la petite expo réalisée à la hâte qui permettra de faire oublier cette absence de démarche participative. C’est donc pour ne pas commettre les mêmes erreurs que la locale Ecolo a approché la problématique de manière globale dès le mois de novembre 2007, indiquant la nécessité de limiter les projets commerciaux et de les ramener de la périphérie vers le centre ville. Les différents projets démontrent en effet plusieurs choses intéressantes: l’intérêt et la possibilité de densifier le centre ville avec une mixité d’activités ; une densification autour de la gare, une rénovation du commerce au centre ville, la création d’un campus universitaire au cœur de la ville ou encore la création d’un nouveau palais des expos. -2-
Une Alternative durable A. Schéma de développement commercial Au mois de juin, les résultats du schéma de développement commercial pour la région de Charleroi étaient présentés à la presse. Ce schéma proposait un recentrage de l’activité commerciale sur le centre ville de manière à renforcer le cœur urbain de la métropole. Cette étude a confirmé la vision présentée par la locale Ecolo de Charleroi en novembre 2007. Face au grand nombre de projets de zones commerciales dans la région de Charleroi, nous avions déclaré qu’il faudrait en refuser de nombreux et que le plus intéressant, en termes d’aménagement du territoire, d’urbanisme et de mobilité était de localiser les nouveaux projets sur le centre de la ville de Charleroi. Cette étude faisait aussi part d’une évasion commerciale importante en direction d’autres villes, due à une inadéquation entre l’offre commerciale et les attentes des chalands, tout particulièrement en matière de vêtements et de chaussures où dans ce cas, pas moins de 44% des carolos vont faire leurs emplettes ailleurs. L’étude faisait aussi part du fait qu’aujourd’hui « les consommateurs préfèrent acheter dans un cadre urbain et convivial que dans des centres commerciaux ». Ecolo ne peut évidement que partager cette analyse. Nous attendons donc que les trois partis de la majorité XXL confirment cette vision cohérente par rapport à tous les projets situés en périphérie (Citadelle à Farciennes, extensions commerciales de City Nord, de Cora City, projets des Mottards à Châtelineau, projet sur le terril N°5 à Courcelles, etc.) ; ce qui n’a pas encore été le cas jusqu’à présent. Cette vision globale est pourtant nécessaire et le soutien de la majorité XXL à l’un ou l’autre grand projet commercial sur le centre ville doit entraîner le refus, tant par les communes périphériques que par le Gouvernement wallon, des autres projets périphériques au centre ville de Charleroi. B. Quel(s) projet(s) retenir ? L’absence de balises préalables posées par la ville et l’absence de canevas de départ ont abouti à un résultat évident : aucun des projets présentés ne convient tel quel dans la perspective d’un développement équilibré et durable de la ville, assurant des surfaces raisonnables de zones commerciales, des surfaces nécessaires à la fois pour le logement (logement social compris), la création de nouveaux espaces verts accessibles à tous et donnant un nouveau cachet au centre ville, et garantissant enfin un nouveau développement économique par l’accueil et la concentration d’activités tertiaires et de bureaux dans un cadre renouvelé. Ecolo estime toutefois que plusieurs parties de différents projets présentés méritent d’être retenues, et que ces projets doivent être utilement complétés pour assurer, au travers d’une plus grande densification, un bon équilibre et une bonne mixité des fonctions. La locale Ecolo a tout d’abord écarté un promoteur, Wagner, car le projet qu’il présente est trop petit et pas du tout abouti. Quant au projet présenté par Willem & co, concepteurs de l’esplanade à Louvain-la-Neuve, il présente plus une vision urbanistique globale qu’un projet avec des -3-
constructions précises. Il a le mérite de présenter la vision la plus équilibrée entre la ville haute et la ville basse, en mettant bien en évidence l’ensemble des espaces qui pourraient être réoccupés par la vie urbaine au centre ville. De ce projet, Ecolo retient l’idée de la création d’un pôle académique et d’un espace vert accessible au public sur la ville haute (Figue1) ; projet déjà localisé dans cette zone dans la première version du projet de ForumInvest. Cette localisation est intéressante car elle a le mérite de perpétuer la vocation étudiante déjà existante dans cette partie de la ville. Elle donnerait donc un souffle nouveau sur la ville haute, en y soutenant les activités connexes liées aux campus d’universités et d’écoles supérieures déjà existantes. Figure 1 - Willem & co Cependant, la locale Ecolo écarte la partie zone commerciale du projet de ForumInvest qui paraît beaucoup trop grande (58.000 m² de surfaces commerciales) et qui est, selon les promoteurs eux-mêmes, incompatible avec tout autre projet voulant rendre à la ville basse une certaine attractivité. De plus, il est évident que le résultat de l’implantation à cet endroit d’un si vaste espace commercial serait un transfert du centre de gravité commercial vers cette partie de la ville réduisant à néant les efforts de revitalisation de la ville basse développés au travers du projet Phénix. La locale Ecolo retient par contre le projet de localisation du futur palais des expositions, entre le ring et la chaussée de Bruxelles, ainsi que la création d’une zone d’habitat mixte (logements de standing, logements sociaux, logements à accessibilité améliorée, etc…) entre le terril et la chaussée de Bruxelles, ce quartier étant protégé des industries par le terril et du ring par le palais des expositions. Nous retenons aussi l’idée de recréer une rue en bordure de l’actuel parking des expos, afin d’augmenter le nombre d’habitants dans cette partie de la ville haute. -4-
Ensuite c’est le projet Marotta qui, lui aussi, est apparu beaucoup trop grand (50.000 m² de surfaces commerciales) malgré sa localisation intéressante. Nous constatons aussi une carence importante en termes de mixité des fonctions dans ce projet ressemblant plus à un centre commercial classique (modèle City 2 à Bruxelles) qui menacerait aussi clairement le commerce local existant, alors que la préférence d’Ecolo va plutôt à une revitalisation urbaine axée sur des cellules commerciales le long de petites rues commerçantes. De plus, le nombre d’emplacements de parkings est beaucoup trop important. Dans cette zone, nous privilégierions le développement de logements de qualité au-dessus de commerces, avec la création d’une nouvelle voirie montante, parallèle à la rue de la Digue et la rue de la Montagne, en y aménageant les deux intérieurs d’îlots pour en faire des espaces verts de grande qualité prioritairement destinés aux habitants de ce quartier (espaces verts avec terrain d’aventures pour les enfants par exemple, avec un accès réservé aux familles dont les logements donnent sur ces intérieurs d’îlots,…). Cela permettrait de donner un charme et une qualité de vie très particulière à cette zone urbaine, donnant à la fois les avantages de la ville et de la campagne, grâce à la verdure de ces intérieurs d’îlots. Vient alors le projet Rive Gauche qui, pour Ecolo, est une base raisonnable en vue de la revitalisation de la ville basse. En effet, ce projet va offrir un sérieux lifting à la ville basse, qui en a sérieusement besoin, pour en faire un pôle commerçant attractif. La volonté de développer une offre commerciale de standing et répondant à la problématique de l’évasion commerciale nous paraît aussi un aspect important. Ce projet a aussi l’avantage de s’inscrire dans la dynamique du projet Phénix. Le projet prévoit en outre une mobilité en partie axée sur des parkings de persuasions installés hors ville, ce qui correspond bien à nos positions en la matière. Il a aussi pour point fort de ne pas déplacer le centre de gravité commercial. Nous regrettons toutefois qu’il se soit constitué de façon assez radicale, avec des départs forcés d’entreprises, de familles, dans des délais qui ont posé et posent toujours de réels problèmes. Si la majorité XXL retient ce projet, il s’agira d’en repenser certains aspects notamment pour une plus grande part réservée aux logements et/ou aux bureaux, mais aussi pour adapter un calendrier des travaux permettant aux activités économiques présentes dans le périmètre du projet de retrouver leur place dans les autres constructions prévues ou à réaliser au centre ville. Il serait en effet regrettable qu’un calendrier de départ des occupants trop serré conduise au départ de ces activités soit en périphérie, soit dans une autre agglomération. Reste Equilis, qui montre tout le potentiel de ré urbanisation autour de la gare. Pour la locale Ecolo de Charleroi, la densification de l’urbanisation autour de la gare de Charleroi-Sud est stratégique. Il est en effet très intéressant, en terme de mobilité durable, d’implanter autour de cette gare des activités tertiaires (télécommunications, call center, administration, centre de services pour entreprises,…) et que la gare ne soit pas uniquement le point à partir duquel on quitte Charleroi, mais aussi l’endroit par lequel on arrive à Charleroi pour venir y travailler. -5-
La volonté de revitalisation et de densification de l’esplanade de la gare nous est en effet apparue particulièrement intéressante, néanmoins ce projet doit être pensé de manière à ne pas faire concurrence au projet Robelco/Engelstein. Une concertation entre les deux promoteurs et une réduction substantielle de la surface commerciale au profit de surface de bureaux et de logements nous paraissent donc indispensables. La locale Ecolo considère également que le nombre d’emplacements de parkings et beaucoup trop élevé, surtout pour un tel site situé au cœur du maillage de transports publics carolorégiens. Dans son projet, le groupe Mestdagh propose aussi la création d’un campus sur le site de l’ex-conforama. Ecolo propose plutôt de développer une offre de bureaux sur ce site, notamment comme seconde alternative au projet d’Igretec d’installer 120.000m² de bureaux sur le site de l’aéropôle, projet qui aura pour seul effet de vider encore un peu plus le centre de Charleroi ainsi que de prôner le tout à la voiture, une aberration en ces temps de lutte contre les émissions de carbone. C. Et le site du palais des expos alors ? Un espace d’une telle surface ne peut bien évidemment pas rester en l’état, inspiré du schéma directeur « opération orchidée » commandé par la ville et par le projet de pôle académique esquissé par le groupe Willem & co (Figure 1). Nous proposons donc plusieurs choses : La création de logements entre le terril des piges et la route de Bruxelles. Le déménagement du palais des expos sur le site des établissements Delbrassine. La création d’espace de bureaux comme seconde alternative au projet d’Igretec de créer 120 000 m² de bureaux sur l’aéropôle et de logements (afin de favoriser la mixité des fonctions, d’éviter l’abandon du quartier en dehors des heures de travail et d’augmenter le nombre d’habitants sur le centre ville pour lui redonner vie) sur la partie initialement prévue pour le commerce. La création d’un pôle académique (auditoires, logements étudiant ; etc.) et d’espaces verts accessibles à tous les habitants sur la partie haute de l’esplanade des beaux-arts (actuellement parking). Figure 2 - Opération Orchidée -6-
D. Mobilité et Environnement Écolo plaide depuis toujours pour un développement très important des transports en commun afin de permettre à chacun de pouvoir venir au centre ville sans utiliser sa voiture personnelle. Tout doit donc être organisé en fonction de cela. Les travaux du métro ne sont donc qu’un tout premier pas dans cette direction, mais il est clair que ce premier effort, initié par les écologistes lors de leur participation au Gouvernement wallon, devra à l’avenir être largement amplifié. L’aspect « développement durable » devra être pris en compte avec beaucoup plus de volontarisme, comme cela avait d’ailleurs été imaginé par les acteurs carolorégiens eux- mêmes dans le cadre des ateliers de Charleroi 2020. Pour Ecolo, il est donc essentiel qu’un réseau moderne de chauffage urbain soit installé sur toute la zone de l’intra ring et que toutes les futures rénovations soit réalisées au standard basse énergie (3 litres de mazout/m2.an) et les nouvelles constructions au standard passif (1,5 litre de mazout/m2.an), afin à la fois de constituer une véritable vitrine de ces technologies et d’offrir la possibilité d’acquérir un réel savoir faire aux entreprises wallonnes dans ce secteur. E. Phasage Il sera indispensable de phaser les différents travaux pour éviter que des entreprises, des habitants et d’autres activités ne soient obligés de quitter le centre ville et qu’ils n’y reviennent plus par la suite. Lorsque le choix définitif des promoteurs retenus aura été réalisé, les autorités communales ont déjà annoncé qu’elles rencontreraient les concepteurs des projets pour y apporter les modifications nécessaires à leur finalisation. Ecolo demande que la majorité XXL saisisse cette occasion pour instaurer une dynamique participative en conviant autour de la table l’UCAC, les syndicats, les représentants des Hautes écoles et des universités, ainsi que l’opposition démocratique Ecolo. -7-
Conclusion Une vision globale de l’aménagement de Charleroi est indispensable. Les écologistes ont déjà indiqué depuis plusieurs mois cette absolue nécessité de ramener les activités commerciales et tertiaires sur le centre ville. Ainsi, la locale Ecolo de Charleroi a déjà pris position sur les trop nombreux projets de zones commerciales lors d’une conférence de presse en novembre 2007 ; Ecolo a plaidé pour localiser le pôle de formation technologique à la ville haute, a proposé la localisation de zones d’activités économiques plus proches du centre ville et a projeté la création du nouveau stade de foot à Marchienne-au-Pont. Par ailleurs, la locale Ecolo estime que la région de Charleroi n’a pas besoin d’un aussi grand nombre de zones commerciales dans l’agglomération, car les moyens financiers des habitants ne sont pas extensibles et que des projets de zones commerciales trop grands entraineraient automatiquement la disparition du commerce déjà existant, ce qui est tout bonnement inacceptable. Enfin, l’absence de balises posées par la majorité XXL pour le développement des activités commerciales et des activités tertiaires ainsi que ses hésitations sur les localisations, penchant tantôt pour la périphérie (soutien au projet Citadelle, projet de 120 000 m² de bureaux sur l’aéropôle mené par Igretec), conduit aujourd’hui à une situation confuse pour tous les acteurs économiques de Charleroi et amène le dépôt de projets d’urbanisation de Charleroi dont aucun ne convient parfaitement. Certains sont, qui plus est, incompatibles entre eux, ce à quoi il faut encore ajouter que la majorité n’y intègre que superficiellement les objectifs du développement durable. La locale Ecolo de Charleroi estime donc que des balises environnementales plus strictes devront être fixées pour les projets retenus. Parmi les différents projets, les écologistes retiennent le projet d’un campus étudiant à la ville haute (Willem &co), le développement d’une activité de bureau autour de la gare (Equilis), une zone commerciale à la ville basse (Robelco), des logements et un nouveau palais des expos le long de la chaussée de Bruxelles, des logements et des bureaux sur le site de l’actuel palais des expos, et la création d’un nouveau quartier d’habitats sur l’espace « Marotta ». Enfin, et toujours dans un souci de cohérence, il est indispensable que les projets de zones commerciales extérieures au centre ville soient refusés et que les projets de construction de 120.000 m2 de bureaux par Igretec sur l’aéropôle soient transférés sur le centre ville. -8-
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