Château de Penthes Musée des Suisses dans le Monde - Itinéraires suisses dans le Monde - Domaine de Penthes

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   Château de Penthes
Musée des Suisses dans le Monde
  Itinéraires suisses dans le Monde

      Visite guidée le samedi et dimanche à 14h30
 18, chemin de l’Impératrice – 1292 Pregny-Chambésy
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  Cette exposition a pour but de rappeler aux visiteurs l’histoire de la
  Confédération, de sa lente construction, de ses rapports avec ses
 voisins, de la renommée de ses soldats, de ses officiers qui, passant
du champ de bataille au salon feutré de la cour, se firent diplomates et
  contribuèrent ainsi à la renommée de leur patrie ; et des écrivains,
    penseurs, artistes, scientifiques, ingénieurs et architectes, sans
 omettre la gent féminine qui, par leurs talents, participèrent à l’essor
  du Vieux Continent et donnèrent de la Suisse l’image d’une nation
                     moderne et ouverte au monde.
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Ligne du temps autour du domaine de Penthes
 1358   Guillaume de Visencier possède une maison forte à Pregny
 1450   Fin de la guerre de Cent Ans.
 1467   Charles le Téméraire duc de Bourgogne.
 1476   Après les défaites de Grandson et de Morat, Le Téméraire se réfugie à
        Gex.
 1535   François de Saconnay, seigneur de Bursinel, hérite par alliance de la
        maison-forte de Pregny.
 1535   Genève adopte la Réforme.
 1536   L’armée bernoise envahit le Pays de Gex
 1564   Le bailliage de Gex est rendu à la Savoie.
 1572   Saint-Barthélemy
 1589   Les troupes genevoises occupent le Pays de Gex
 1598   Édit de Nantes.
 1601   Le Pays de Gex est rattaché au royaume de France (traité de Lyon)
 1602   Charles-Emmanuel Ier attaque la ville de Genève, Escalade.
 1648   Le traité de Westphalie met fin à la guerre de Trente Ans
 1650   Jean-Antoine de Charrière, seigneur de Penthaz dans le Pays de Vaud,
        donne son nom à la propriété
 1690   Marc Roset nouveau propriétaire de Penthes.
 1715   Mort de Louis XIV.
 1758   Voltaire aux Délices, au château de Tournay et à Ferney
 1761   Alexandre Sales, ayant racheté le domaine, réaménage la demeure pour
        en faire une belle gentilhommière
 1778   Mort de Voltaire et de Rousseau
 1789   Début de la Révolution.
 1792   La France annexe la Savoie : établissement du département du Mont-
        Blanc.
 1798   Annexion de Genève qui devient le chef-lieu du département du Léman.
 1804   Napoléon Ier empereur
 1813   Le 30 décembre, l’armée française quitte Genève qui retrouve son
        indépendance
 1814   Le pays de Gex est incorporé au département de l’Ain
 1815   Au mois de novembre 1815, les communes françaises de la rive droite
        sont cédées à la République de Genève.
 1838   Charles de Bontems hérite du domaine
 1870   Maurice Sarasin reconstruit la partie du Château faisant face au lac

 1950   Louis Birkigt achète le domaine de Penthes et entreprend de nombreux
        travaux de modernisation et d’embellissement
 1972   La République et canton de Genève achète le Domaine de Penthes.

 1978   La Fondation pour l’histoire des Suisses dans le Monde s’installe à
        Penthes

                                                 Domaine de Penthes
                                                 Évènements de la région
                                                 Évènements internationaux
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Rez-de-chaussée

Salle des origines
Des origines au XVIe siècle

Il y a fort longtemps plusieurs communautés montagnardes
vivaient au cœur des Alpes dans les vallées d’Uri, de Schwytz
et d’Unterwald. Elles étaient bien pauvres et bien isolées.
Dépendant du Saint Empire romain germanique, elles étaient
tenues dans une étroite sujétion et ne nourrissaient que peu
d’espoir de s’émanciper. Mais bientôt, dans le courant du XIIIe
siècle, profitant de l’affaiblissement du pouvoir impérial, elles
réussirent non seulement à se faire reconnaître quelques libertés
(Immédiateté impériale), mais de plus, vers 1230, elles
s’ouvrirent un chemin vers le sud en jetant sur les gorges des
Schöllenen (Uri) le fameux pont du Diable.

Grâce à cet ouvrage défiant toutes les lois de la nature, elles
aménagèrent la route du Gothard qui devint en peu de temps
une nouvelle voie commerciale entre le Nord et le Sud de
l’Europe. Vers la fin du siècle, quelques meneurs parmi ces
peuplades conclurent entre eux des alliances pour se garantir
une mutuelle assistance et préserver leurs acquis, entre autres
le Pacte de 1291.

Mais cette liberté n’était pas du goût de leurs suzerains, en
particulier ceux de la puissante maison de Habsbourg, qui
décidèrent d’aller mater ces insoumis. Mal leur en prit, car à
plusieurs reprises ils furent défaits, à Morgarten en 1315 ou à
Sempach en 1386. Ces victoires incitèrent alors d’autres régions
à s’unir aux trois premières jusqu’à former en 1513 une
Confédération de XIII cantons (Uri, Schwytz, Unterwald,
Lucerne, Zurich, Glaris, Zoug, Berne, Fribourg, Soleure, Bâle,
Schaffhouse et Appenzell). La position qu’ils occupaient au
centre de l’Europe suscita des envieux et c’est armé de leurs
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célèbres piques qu’ils durent défendre leur territoire, en 1444 à
la bataille de Saint-Jacques sur la Birse (Bâle) contre le
dauphin de France, futur Louis XI, contre Charles le Téméraire
durant les guerres de Bourgogne de 1476 à 1477 et contre
l’Empire dans la guerre de Souabe en 1499.

Vainqueurs ou vaincus, ils apparurent alors comme une force
non négligeable et leurs soldats devinrent bientôt l’enjeu d’un
vrai marché, à l’exemple de la toute première alliance que les
Suisses signèrent en 1453 avec la France.

En 1509, le cardinal valaisan Mathieu Schiner poussa les
Suisses à rompre leur alliance avec la France pour se mettre au
service de la papauté. Battus lors de la bataille de Marignan en
1515, les Suisses abandonnèrent le duché de Milan et signèrent
avec François Ier un traité nommé « Paix perpétuelle de
Fribourg » en 1516 qui leur accordait de nombreux privilèges -
livraison de céréales et de sel à bas prix, liberté de commerce,
taxes fortement réduites sur leurs exportations, droit de
résidence dans le royaume - contre la mise à disposition de
contingents de soldats.

  Humbert Mareschet (1520-1593), les portes drapeaux (bannerets) des Treize cantons.
                            Ici : Uri, Schwytz, Unterwald
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Salle Stuppa

À partir de ce moment, plusieurs milliers de soldats suisses
s’engagèrent dans les armées royales (France) et y tinrent un
rôle très important, à l’exemple de Louis Pfyffer d’Altishofen
qui, avec ses 6000 soldats, permit à Charles IX et à sa famille
d’échapper aux forces huguenotes de Condé et de Coligny qui
l’assiégeaient dans la ville de Meaux en 1567.

En 1648, l’Empire germanique sortit fortement affaibli de la
guerre de Trente Ans. Afin d’assurer sa désormais
prépondérance en Europe, la France, dirigée par le cardinal
Mazarin, profita de la tenue des congrès de Munster et
d’Osnabrück pour obtenir le détachement complet des cantons
suisses du Saint Empire. Après d’âpres négociations (1644-
1648) menées par le Français Henri d’Orléans-Longueville, le
Bâlois Rudolph Wettstein, représentant les cantons suisses et
bien sûr les ambassadeurs allemands, un accord fut trouvé : les
plénipotentiaires du Saint-Empire reconnurent aux Ligues
suisses d’être « en quasi-possession d’une pleine liberté et
exemption vis-à-vis de l’Empire ». Ce langage diplomatique
laissait entendre que l’empereur Ferdinand III reconnaissait aux
Suisses une certaine autonomie vis-à-vis du Saint-Empire.

En 1663, l’Alliance avec la France fut
renouvelée solennellement à Notre-Dame
de Paris. Il est à noter qu’après la
révocation de l’Édit de Nantes en 1685,
Louis XIV accorda aux soldats réformés
suisses le droit de pratiquer leur culte
dans le royaume.
Dès 1672, engagé dans de nombreuses
guerres, Louis XIV ordonna à Giovanni-
Pietro Stuppa, le colonel-général des
Suisses et Grisons, d’enrôler un plus
grand nombre de soldats suisses ; ce
seront les fameux 12 régiments suisses
permanents au service de France.
                                                  Louis XIV (1638-1715)
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La conquête de la Franche-Comté (1678) et de Strasbourg
(1681), puis la Révocation de l’Édit de Nantes (1685)
mécontenta une partie des Suisses, principalement les cantons
réformés, qui signèrent des alliances avec des nations
protestantes (Pays-Bas, Angleterre, etc..). Cet éparpillement de
soldats suisses dans des nations qui étaient souvent en guerre
entre elles était très dangereux, car il mettait des soldats suisses
dans des camps opposés, à l’exemple de la bataille de
Malplaquet (sud de la Belgique) en 1709 ou à la bataille de
Baylen en Espagne en 1808.

En 1777, après de très dures négociations, les Suisses se faisant
de plus en plus exigeants, l’Alliance franco-suisse fut reconduite
dans la cathédrale Saint-Ours de Soleure.

Salle d’Affry

À partir de 1750, pour éviter des bagarres entre soldats français
et suisses – ces derniers étant mieux rémunérés - Louis XV
ordonna leur cantonnement dans des casernes, telle celle de
Courbevoie (Paris).

En 1776, dans l’espoir de juguler la crise financière, Louis XVI
nomma le banquier genevois Jacques Necker directeur du
Trésor royal. Mais en 1781, ses réformes n’ayant pas apporté de
résultat, il fut renvoyé. Rappelé au mois d’août 1788 avec le titre
de ministre, il ne put enrayer la faillite de l’État et fut démis de
ses fonctions le 11 juillet 1789, événement qui entraîna du fait de
sa popularité auprès du peuple la prise de la Bastille le 14 juillet
1789.

Dès lors, plus rien ni personne ne put arrêter les révolutionnaires,
parmi lesquels se trouvaient de nombreux Suisses : Étienne
Clavière (1735-1793), ministre des Finances, Jean-Nicolas
Pache (1746-1823), ministre de la Guerre et maire de Paris, ou
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Jean-Paul Marat (1743-1793), rédacteur du journal « L’ami du
peuple ».

Le refus de Louis XVI d’entériner certaines lois lui attira la haine
d’une partie du peuple qui envahit le palais des Tuileries le 10
août 1792 et massacra une partie des gardes suisses en charge
de sa protection. Un de leurs commandants, Karl Leodegar
Bachmann, fut arrêté, jugé sommairement et guillotiné au mois
de septembre 1792.

L’Alliance fut alors suspendue et ce jusqu’en 1796. Dans le
même temps, les idées de la révolution avaient passé le Jura et
plusieurs personnalités suisses travaillaient dans le but de
révolutionner leur pays. L’attentat de Thierrens (Pays de Vaud)
au mois de janvier 1798 au cours duquel une estafette française
fut attaquée par des partisans bernois fut l’événement
déclencheur de la révolution suisse. Avec l’appui de l’armée
française, le Pays de Vaud se libéra et le 5 mars 1798, après
deux rudes batailles, Berne capitulait, entraînant en quelques
jours la désintégration de la Confédération des XIII cantons et la
proclamation le 12 avril 1798 de la République helvétique, une
et indivisible.

La prise des Tuileries (10 août 1792). Tableau
                                                   Karl Josef Anton Léodegard von
       de Henri Motte - Salon de 1892.
                                                   Bachmann (1734-1792), officier
                                                 commandant le régiment des Gardes
                                                    suisses le 10 août 1792 aux
                                                               Tuileries.
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1er étage :

Palier : Des Abysses à l’espace

À droite : La dynastie des Piccard

Auguste (1884-1962), aérostier physicien et océanographe,
Inventeur du bathyscaphe établit le record mondial de plongée
en 1953. (3’150 mètres)

Jacques (1922-2008), océanographe qui à bord de son
bathyscaphe le Trieste en 1960 battit le record précédemment
tenu par son père. (10'916 mètres)

Bertrand (1958- ), psychiatre et aérostier réalisa deux exploits :
Le premier tour de la terre sans escale à bord de son ballon le
Breitling Orbiter III en 1999 (447 heures et 47 minutes), et à bord
de son avion solaire Solar Impulse il réalisa le premier tour de la
terre sans carburant entres 2015 et 2016.

En face : Le musée a voulu rendre hommage à Claude Nicollier,
astronaute suisse, qui effectua 4 vols dans l’espace, dont 2
destinés à la réparation et à la maintenance du télescope
Hubble. En 1994, il offrit à M. Jean-René Bory, directeur de la
Fondation pour l’histoire des Suisses dans le monde, le drapeau
suisse qu’il avait emmené lors de son deuxième voyage (voir la
photo et le certificat).

Salon de la Diplomatie

De 1798 à 1802, la discorde entre unitaires et fédéralistes fut à
l’origine de plusieurs coups d’état au sein de la République
helvétique. Bonaparte intervint en décembre 1802 et rétablit la
paix en accordant le 19 février 1803 l’Acte de Médiation qui
refaisait de la Suisse une Confédération de 19 cantons
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souverains, dont six nouveaux, Vaud, Argovie, Thurgovie,
Tessin, Saint-Gall et Grisons.

Le Fribourgeois Louis d’Affry fut nommé premier Landamman
(président) en 1803. L’alliance fut reconduite, plaçant la Suisse
sous l’influence directe de la France napoléonienne durant les
10 années suivantes. À la chute de l’Empire en 1814, l’Acte de
médiation fut aboli et le territoire de la Suisse fut neutralisé lors
du Congrès de Vienne. Il fallut encore deux congrès, celui de
Paris en 1815 et celui de Turin en 1816 pour résoudre le « cas
suisse ». Hormis quelques aménagements ultérieurs, la Suisse
y trouva le visage qu’elle a encore aujourd’hui.

En quittant cette salle, cinq personnages vous accueillent:
l’écrivain et peintre Johann Heinrich Füssli, précurseur des
surréalistes, le sculpteur James Pradier auquel les Genevois
doivent la statue de Jean-Jacques Rousseau située en l’Ile,
Christoph de Graffenried, fondateur de New Bern en Caroline
du Nord, Albert Gallatin qui fut secrétaire d’État du Trésor
américain sous la présidence de Jefferson, enfin le général
Johann-August Suter, pionnier aux États-Unis d’Amérique au
milieu du XIXe siècle.

                Signature de l’acte de Médiation – 19 février 1803
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Salle de la Culture

De quelques écrivains, penseurs, médecins, scientifiques du
XVIIe au XIXe siècle qui par le fruit de leur travail participèrent à
l’évolution de la Suisse et à son rayonnement dans le monde :
Madame de Staël, Benjamin Constant, Isabelle de Charrière,
Jean-Jacques Rousseau, Voltaire, Horace-Bénédict de
Saussure, les docteurs Tronchin et Tissot, Albert de Haller,
Béat Louis de Muralt et les historiens suisses Jean de Muller,
Louis Vulliemin, Johannes Dierauer et Berthold van Muyden.

La carte du Général

Dite aussi carte Dufour, qui est le nom donné à un Atlas au
1 :100'000 du territoire Suisse basé pour la première fois sur des
mesures géométriques précises. La prise de mesure prit environ
25 ans entre 1836 et 1862. Ce projet commandé par les autorités
suisses en 1832 fut confié à l’ingénieur genevois Guillaume
Henri Dufour. Le projet arriva à complétion en 1865, il fut à
l’origine de la réputation mondiale de la cartographie suisse.

                                                    « Carte Dufour »
                                                    (1845-1865), La feuille
                                                    XVI couvre le canton
                                                    de Genève.
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Salle des Bonaparte :
De l’aube au crépuscule

Pourquoi avoir dédié une salle aux Bonaparte ? La réponse se
trouve dans le magnifique tableau de François Diday qui vous
présente le château de Pregny-la-Tour acquis par l’Impératrice
Joséphine en 1810, d’où le nom du chemin de l’Impératrice que
vous avez emprunté pour venir au Musée.

La Suisse a été intimement liée aux destins de la famille
Bonaparte. C’est Bonaparte, alors premier consul de la
République française qui la dota d’une nouvelle constitution,
l’Acte de Médiation ; c’est Bonaparte qui lui imposa en 1803
une nouvelle alliance dans laquelle il trouvait son compte,
puisque les cantons s’engageaient à lui fournir 16 000 soldats
par année. Ce fut ainsi que, tout au long de son règne, l’on vit
des Suisses dans ses armées, dans les années de gloire comme
dans celles de sa chute, à l’exemple de la campagne de Russie
en 1812 où plusieurs centaines d’entre eux y laissèrent la vie.
D’autres refusèrent de servir un tel maître et se mirent au service
de ses ennemis, à l’exemple de Théodore de Reding qui
s’illustra en battant les troupes françaises en Espagne lors de la
bataille de Baylen en 1808.

À la chute de l’empire, les Bonaparte furent chassés du territoire
français et ce fut tout naturellement que beaucoup vinrent se
réfugier en Suisse :

  - Joseph Bonaparte, déchu d’Espagne, crut trouver dans le
    château de Prangins une douce retraite, mais l’histoire en
    décida autrement.
  - L’impératrice Joséphine enchanta toutes celles et tous
    ceux qui la rencontrèrent dans ses escapades à travers la
    Suisse et à Genève.
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  - La reine Hortense, sa fille, trouva, après moult tribulations,
    le repos dans son château d’Arenenberg en Thurgovie.
  - Le futur Napoléon III, son fils, y passa ses années de
    jeunesse. De 1830 à 1833, placé sous les ordres du
    commandant Dufour, il se forma à l’École militaire de
    Thoune dans le canton de Berne et en sortit avec le grade
    de capitaine d’artillerie.
  - Le prince Jérôme Napoléon, son cousin, vint aussi en
    Suisse et se fit construire un manoir sur les bords du lac
    Léman à Gland.

Salle des architectes et des archéologues

Durant plusieurs siècles, des centaines de Tessinois et Grisons
de langue italienne quittèrent leur pays et gagnèrent l’étranger.
Grâce à leur maîtrise du travail de la pierre, ils devinrent
rapidement des architectes, sculpteurs et stucateurs réputés à
travers toute l’Europe. Cette salle leur est dédiée.

Première partie : à Saint-Pétersbourg
Influencé par le Genevois François Le Fort, le tsar Pierre le
Grand effectua à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle deux
grands voyages en Europe occidentale à l’issue desquels il
décida de moderniser son vaste empire et d’ériger une nouvelle
capitale ouverte sur la Baltique, Saint-Pétersbourg. Ce fut alors
que de nombreux artistes et artisans tessinois s’illustrèrent à
l’exemple de :

  - Domenico Trezzini (1670-1734) fut le principal artisan de
    la construction de Saint-Pétersbourg.
  - Antonio Adamini (1792-1846) érigea la fameuse colonne
    Alexandrine.
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Seconde partie : en Italie
Il en fut de même en Italie et à Rome dès le début de la
Renaissance où de nombreux artistes et architectes tessinois et
grisons participèrent à l’édification d’un grand nombre de
monuments, d’églises et de palais, tels :

  - Domenico Fontana (1543-1607) travailla à la basilique
    Saint-Pierre, à la basilique de Saint-Jean de Latran et
    érigea les 4 obélisques qui ornent différentes places de
    Rome (voir la machinerie qu’il inventa pour les dresser et
    qui servit de modèle à Antonio Adamini).
  - Carlo Maderno (1556-1629) réalisa la façade de la
    basilique Saint-Pierre et construisit de nombreuses églises.
  - Francesco Borromini (1599-1667) remania plusieurs
    églises de Rome, dont Saint-Jean-de-Latran.

Au XXe et au XXIe siècle, l’aventure architecturale suisse se
poursuivit avec plusieurs grands architectes, tel Le Corbusier,
Othmar Ammann (1879-1965), célèbre constructeur de ponts
aux États-Unis ou le Tessinois Mario Botta. Né en 1943 à
Mendrisio, Mario Botta fit ses études à Lugano, à Milan et à
Venise. Influencé par Le Corbusier, Carlo Scarpa et Louis Kahn,
il débuta sa carrière en construisant des maisons individuelles
au Tessin. Sa réputation dépassa rapidement les frontières de
son canton et lui ouvrit les portes de la création architecturale au
niveau mondial.

À voir aussi dans cette salle la vitrine consacrée à la Garde
pontificale créée par le pape Jules II en 1506 ; le grand portrait
du commandant Jules Maxime Repond, originaire de Fribourg
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(1853-1933) qui commanda la Garde de 1910 à 1921. Dès sa
prise de commandement, il réorganisa la Garde en lui imposant
une stricte discipline militaire et en élaborant un nouvel uniforme
tel celui présenté, de même que son propre uniforme de
commandant.

        Élévation de l’Obélisque de la place Saint-Pierre de Rome - 1586

Un gout d’aventure chez les Suisses

La campagne d’Égypte de Bonaparte ayant suscité beaucoup
d’intérêt scientifique en Europe, nombre de chercheurs partirent
à la découverte de ce monde encore largement inconnu, parmi
eux des Suisses tels ceux présentés dans cette vitrine :

  - Jean-Louis    Burckhardt (1784-1817) originaire de
     Lausanne, qui redécouvrit, entre autres, Pétra, la cité des
     Sables.
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  - Gustave Jéquier (1868-1946) originaire de Neuchâtel qui
     fut l’un des premiers à avoir fouillé les cités de l’antique
     Perse en Iran et qui mit à jour, en 1901, à Suze, en
     compagnie de Jacques de Morgan, la stèle du roi
     Hammourabi sur laquelle était inscrit son fameux code,
     « Œil pour œil, dent pour dent, etc.. ». Il poursuivit sa
     carrière en Égypte, notamment à Saqqarah, où il dégagea
     la pyramide de Pépi II.

  - Henri-Édouard Naville (1844-1926) originaire de Genève,
     passionné par l’étude des langues sémitiques il explora la
     vallée du Nil et plusieurs sites égyptiens dont le temple de
     Deir el Bahri en compagnie d’Howard Carter.

Suissesses dans le Monde

Dans ces époques très masculines, qu’en est-il des femmes ?
Eh bien le Musée des Suisses dans le Monde a pris l’initiative de
vous en présenter quelques-unes.

Adèle d’Affry (1836-1879), plus connue sous son nom d’artiste
« Marcello », fut appréciée sous le Second Empire pour ses
talents de sculptrice et de peintre. Aujourd’hui tout un espace
d’exposition lui est consacré au Musée d’art et d’histoire de
Fribourg. Sa « Pithie », une de ses œuvres les plus remarquées,
est placée au bas du grand escalier de l’Opéra Garnier à Paris.

Anna Maria Sybilla Merian (1647-1717) est l’une des premières
femmes à s’être intéressé à l’étude des insectes (Entomologie)
qu’elle décrivit dans plusieurs ouvrages qui firent sa réputation.
En 1699, âgée de 52 ans elle effectua un grand voyage au
18

Suriname, colonie hollandaise située au nord de l’Amérique du
Sud, qui lui permit d’étudier la faune et la flore de ces contrées
exotiques jamais recensées.

Madame Tussaud (1761-1850) moins connue sous son nom de
baptême « Marie Grosholtz » était la fondatrice des musées
Tussaud dans lesquels elle présentait la reproduction en cire
de tous les personnages célèbres de son époque. Sa renommée
la fit connaître mondialement et aujourd’hui encore les musées
Tussaud attirent les foules.

Angelica Kauffmann (1741-1807) originaire des Grisons elle
suivit la voie de son père spécialisé dans la peinture religieuse.
Elle passa notamment par Rome, Milan, Parme et Venise où elle
s’adonna à la copie des maîtres anciens. Son travail étant bien
apprécié, elle fut mandatée par plusieurs aristocrates pour faire
leurs portraits. Reconnue par ses pairs et par quelques
aristocrates anglais, elle s’installa alors à Londres, où elle
s’adonna plus particulièrement à la peinture historique et
mythologique, tout en continuant à portraiturer l’élite
britannique. En 1780 après avoir épousé le peintre Zucchi, elle
quitta l’Angleterre et s’installa définitivement à Rome.

Les Salonnières

Héritières des salons qui avaient fleuri en France entre le XVIIe
et XVIIIe siècle, plusieurs Suissesses de qualité tinrent « salon »
dans leurs belles demeures, à l’exemple de Madame de Staël
dans son château de Coppet, de Madame de Charrière à
Colombier et du baron Louis Guigers et de son épouse Matilda
Clevland, les seigneurs de Prangins. Dans ces lieux l’on y
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discutait de tout, littérature, théologie, philosophie et
politique, bien sûr. La « Société helvétique », née durant les
dernières décennies du XVIIIe siècle avait une forte influence sur
ce public averti et les mouvements révolutionnaires qui
secouèrent la France devinrent un thème phare de ces réunions.
Ces « Salonnières » ont laissé à la postérité un vaste héritage,
par leurs correspondances, ainsi que leurs ouvrages, qui ont fait
d’elles un véritable véhicule de la Culture.

Un coin de Salon au XVIIIe siècle

Au mur de gauche à droite :

Sophie Margaritha Catharina Bürki (1785-1861) épouse de
Samuel Bürki, membre du Grand et du Petit Conseil de la
République de Berne.

Anna-Catharina von Fischer (1686-1728) épouse de Beat
Rudolf von Fischer, seigneur de Reichenbach. Son mariage fit
d’elle l’une des femmes les plus importantes de la République de
Berne.

Elisabeth Favre (1736-1806) épouse de Jean-Marc Louis
Favre, célèbre docteur en droit. Elle tint un Salon dans sa bonne
ville de Rolle ou toute « l’intelligentsia » de l’époque était invitée.
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Industriels suisses

Quelques confiseurs suisses vont s’approprier peu à peu une
boisson très à la mode, « le chocolat », et l’adapter au gout des
Suisses en y rajoutant du lait. Plusieurs maisons suisses se sont
alors distinguées jusqu’à devenir de véritables Maitres
chocolatiers. Leur nom résonne encore aujourd’hui.

François Louis Cailler ouvrit sa première chocolaterie à Corsier
sur Vevey en 1819. À noter qu’il fit son apprentissage en Italie au
sein de la maison Caffarel.

Philippe Suchard ouvrit sa fabrique à Serrières (Neuchâtel) en
1826. Il inventa la machine qui permit de broyer les fèves de
cacao afin d’en faire une pâte homogène. À noter que la maison
Suchard sera la première à ouvrir des filiales dans les capitales
européennes à partir de 1879.

Émile Gerbeaud originaire de Carouge né en 1854 rejoint le
confiseur Kugler à Budapest afin d’y sublimer ses créations. À
noter que la Maison Kugler Gerbeaud abrite aujourd’hui un des
meilleurs restaurants étoilés de Budapest.

                                                 Fabrique Suchard
                                                 Photo montrant le
                                                 funiculaire de côté
                                                 à hauteur de
                                                 l'évitement central
                                                 (1904).

                                                 On peut voir
                                                 distinctement un
                                                 wagon transporteur
                                                 avec sa plate-
                                                 forme pivotante
                                                 encore en position
                                                 45°... sur la plate-
                                                 forme, trois
                                                 chariots vides.
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Un Suisse à Paris :

Maurice Koechlin directeur de l’entreprise de construction
métallique et de travaux publics fondée en 1868 par un certain
Gustave Eiffel où il fut nommé chef de bureau d’étude. Avec son
collègue Emile Nouguier ils firent un premier projet de la
construction d'une tour en métal à Paris pour l'Exposition
universelle de 1889. N’ayant pas été agréé dans l’état par
Gustave Eiffel, le projet fut remanié par l’architecte Stephen
Sauvestre qui lui donna son aspect actuel.

     Plan originel de Maurice Koechlin et Emile Nouguier
     Plan modifié par Stephen Sauvestre sur la demande de Gustave Eiffel
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Les pionniers suisses à l’assaut de l’Everest :

Dans la boutique vous pouvez découvrir quelques objets qui ont
appartenu aux Suisses qui ont tenté l’ascension de l’Everest en
1952. Véritables pionniers, ils ouvrirent la voie à d’autres
alpinistes tels Sir Edmund Hillary qui vaincra finalement le toit du
monde en 1953. (8'848 mètres)

    De gauche à droite : Jean-jacques Asper, René Dittert, Ernst Hofstetter, Gabrielle
    Chevalley et René Aubert
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Infos pratiques :

Le Musée des Suisses dans le Monde
Tél. : 022 734 90 21
Email : boutique@penthes.ch
Site : www.penthes.ch

Horaires d’ouverture : du mercredi au dimanche de 13h30 à
18h00
Visite guidée offerte le samedi et dimanche à 14h30

Le restaurant du Château de Penthes
Tél. : 022 734 48 65
Email : service@penthes.ch
Site : www.penthes.ch

Bureau des Évènements

Tél. : 022 734 47 43
Email : events@penthes.ch
Site : www.penthes.ch

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