CHEMINS VERS LE MARCHÉ INTERNATIONAL POUR LE CONTENU AUDIOVISUEL AUTOCHTONE DU CANADA : RÉUSSITES, LEÇONS À TIRER DE CERTAINS PAYS ET STRATÉGIE ...
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
CHEMINS VERS LE MARCHÉ INTERNATIONAL POUR LE CONTENU AUDIOVISUEL AUTOCHTONE DU CANADA : RÉUSSITES, LEÇONS À TIRER DE CERTAINS PAYS ET STRATÉGIE POUR LA CROISSANCE Le 5 décembre 2018
PRÉPARÉ POUR MARIA DE ROSA imagineNATIVE MARILYN BURGESS 401, rue Richmond Ouest, Suite 446 Toronto, Ontario COMMUNICATIONS MDR M5V 3A8 503 VICTORIA AVENUE WESTMOUNT, QUÉBEC H3Y 2R3 WWW.COMMUNICATIONSMDR.COM Chemins vers le marché international pour le cinéma indigène : Réussites, leçons tirées de juridictions précisées, et une stratégie pour la croissance
TABLE DES MATIÈRES REMERCIEMENTS P. 6 AVANT-PROPOS P. 8 INTRODUCTION P. 10 I. LE NOUVEAU CONTEXTE : LA MARÉE MONTANTE DES PRODUCTIONS AUTOCHTONES P. 12 II. GRANDS SUCCÈS : ÉTUDES DE CAS DE FILMS CANADIENS ET INTERNATIONAUX, ÉMISSIONS DE TÉLÉVISION ET MÉDIAS NUMÉRIQUES P. 22 III. LEÇONS RETENUES DU SUCCÈS DU CONTENU AUDIOVISUEL AUTOCHTONE INTERNATIONAL P.23 IV. CHEMINS VERS LES MARCHÉS INTERNATIONAUX PORTÉS À L’ATTENTION DU SECTEUR AUDIOVISUEL AUTOCHTONE AU CANADA P. 56 ANNEXE 1 : BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE P. 72 ANNEXE 2 : RÉSUMÉ DES RÉSULTATS DU SONDAGE EN LIGNE AUPRÈS DES FESTIVALS P. 78 ANNEXE 3 : LISTE DES PERSONNES INTERVIEWÉES P. 90 Chemins vers le marché international pour le cinéma indigène : Réussites, leçons tirées de juridictions précisées, et une stratégie pour la croissance
REMERCIEMENTS NOUS VOULONS REMERCIER ADRIANA CHARTRAND, COORDONNATRICE INSTITUTIONNELLE, POUR SA CONTRIBUTION À CE RAPPORT. LE GRAND PROFESSIONNALISME D’ADRIANA, STAGIAIRE DANS L’ÉQUIPE DES CONSEILLERS, SES CONNAISSANCES APPROFONDIES DU SECTEUR AUTOCHTONE ET SON ENGAGEMENT ONT CONTRIBUÉ AU DÉVELOPPEMENT DE CE RAPPORT. ELLE A PARTICIPÉ AUX RECHERCHES ET À L’ANALYSE DES ÉTUDES DE CAS FIGURANT DANS CE RAPPORT, AUX PROFILS DES ARTISTES CANADIENS, À L’ANALYSE DU SONDAGE EN LIGNE AINSI QU’À D’AUTRES RECHERCHES GÉNÉRALES. LE FESTIVAL IMAGINENATIVE RECONNAÎT LE SOUTIEN FINANCIER DES DONATEURS SUIVANTS SANS QUI LES RECHERCHES ET LA RÉDACTION N’AURAIENT PAS PU ÊTRE MENÉES À TERME : LE BUREAU DES PRODUCTIONS AUDIOVISUELLES AUTOCHTONES, LE FONDS DES MÉDIAS DU CANADA (FMC), ONTARIO CRÉATIF, TÉLÉFILM CANADA ET L’OFFICE NATIONAL DU FILM DU CANADA (ONF). LES OPINIONS, RÉSULTATS ET CONCLUSIONS PRÉSENTÉS DANS CE DOCUMENT APPARTIENNENT AUX AUTEURES ET NE REFLÈTENT PAS NÉCESSAIREMENT LE POINT DE VUE DE L’INDIGENOUS SCREEN OFFICE, DU FMC, D’ONTARIO CRÉATIF, DE TÉLÉFILM CANADA OU DE L’ONF. LES DONATEURS, LES GOUVERNEMENTS DE L’ONTARIO ET DU CANADA ET LEURS AGENCES, NE SONT EN AUCUNE MANIÈRE LIÉS PAR LES RECOMMANDATIONS COMPRISES DANS CE DOCUMENT. Chemins vers le marché international pour le cinéma indigène : Réussites, leçons tirées de juridictions précisées, et une stratégie pour la croissance 7
AVANT-PROPOS Au nom de l’institut imagineNATIVE, j’ai le grand plaisir de présenter ce rapport des conclusions tirées d’une étude approfondie du contenu audiovisuel autochtone à l’échelle internationale, des facteurs contribuant à son succès et des mesures à appliquer au contexte canadien. imagineNATIVE, le plus grand festival du cinéma autochtone dans le monde, s’engage à appuyer le développement de nos créateurs autochtones et à promouvoir leur travail auprès du public d’ici et à l’étranger. Les résultats de la consultation d’autres festivals partout dans le monde révèlent une demande croissante de contenu audiovisuel autochtone. L’année dernière, plus de 400 000 personnes partout dans le monde ont assisté à des festivals mettant en vedette des histoires audiovisuelles autochtones, et le nombre de festivals consacrés à ce contenu est en pleine croissance. Comme le montre le présent rapport, les festivals sont les principaux promoteurs, diffuseurs et admirateurs des productions autochtones, et le festival imagineNATIVE joue un rôle clé en tant que leader mondial en matière de possibilités de réunions internationales, d’échanges de points de vue et d’événements. Ce travail est le fruit d’une collaboration avec nos nombreux amis et partenaires dans le monde : des artistes, des acheteurs, des décideurs et des auditoires. Le nombre de festivals engagés comme nous dans la croissance de notre industrie ne cesse de croître. Les histoires des autochtones trouvent un écho auprès des auditoires partout dans le monde, à un niveau profondément humain, et les possibilités continueront de s’élargir dans le marché international au cours des années à venir. Nous croyons qu’il existe de nombreuses possibilités pour la promotion du contenu audiovisuel autochtone canadien à l’étranger pour que nos créateurs établissent des liens avec un plus grand public sur la planète entière. Il reste cependant beaucoup de travail à faire. L’institut imagineNATIVE a le grand plaisir de soutenir le développement de créateurs autochtones talentueux par le truchement de cette étude, qui signale des voies prometteuses aux artisans de notre industrie à la lumière des succès et des leçons apprises d’autres pays passés en revue dans les pages qui suivent. Jason Ryle, Directeur artistique et général, imagineNATIVE Chemins vers le marché international pour le cinéma indigène : Réussites, leçons tirées de juridictions précisées, et une stratégie pour la croissance 9
INTRODUCTION 1. Contexte général Dans le contexte de l’intérêt croissant envers le contenu audiovisuel autochtone dans le monde, imagineNATIVE, avec le soutien financier du Bureau des productions audiovisuelles autochtones, le Fonds des médias du Canada (FMC), Ontario créatif, Téléfilm Canada et l’Office national du film du Canada (ONF), a commandé au groupe Communications MDR la conception d’un programme qui pourrait tirer parti des succès du secteur audiovisuel autochtone à l’étranger afin de soutenir la croissance du secteur audiovisuel autochtone canadien. On constate que « l’industrie est en train d’évoluer dans le monde entier, en plus de se faire reconnaître et apprécier. Avec la Nouvelle-Zélande, l’Australie et les États-Unis, le Canada est considéré comme étant une des sources clés des médias audiovisuels autochtones 1. » Le rapport qui suit a comme but de développer la croissance du secteur audiovisuel autochtone à l’échelle mondiale, de stimuler la production, d’encourager l’innovation et de promouvoir la collaboration. 2. Approche et méthodologie Nous avons procédé à l’examen de l’abondante littérature nationale et internationale sur l’état des médias audiovisuels créés par les autochtones afin de créer un profil du succès du contenu audiovisuel. Nous avons réalisé des études de cas, ciblant des productions populaires canadiennes et étrangères. Partout où c’était possible, nous avons inclus dans ces analyses de cas les données provenant des recettes de salles de cinéma, de l’envergure des auditoires, des ventes et des prix, en plus de rédiger de courts profils des productions et des initiatives pour illustrer la vitalité du secteur. Veuillez consulter l’annexe 1 pour la bibliographie de l’étude. Nous avons sondé une trentaine de festivals et de réseaux de distribution non conventionnels au Canada et dans le monde pour mieux comprendre la présentation du contenu audiovisuel autochtone dans le cadre de ces événements. Il est important de signaler qu’un grand nombre de films des autochtones trouvent un premier succès dans les festivals internationaux et ensuite au guichet dans leurs marchés intérieurs. L’annexe 2 présente une synthèse des résultats du sondage. Nous avons procédé à des entrevues téléphoniques auprès de 31 parties prenantes au Canada et dans le monde pour appuyer le développement d’une stratégie afin d’améliorer les possibilités des productions audiovisuelles autochtones canadiennes dans le marché mondial. Les consultants ont interviewé des producteurs, diffuseurs et représentants de festivals, d’agences de financement, et d’instituts de formation. Les entrevues avec les producteurs ont soutenu le développement des études de cas. Veuillez consulter l’annexe 3, qui fournit une liste des personnes interviewées. 3. Structure de ce document Le rapport comprend quatre sections : I. Le nouveau contexte : la marée montante des productions autochtone II. Grands succès : études de cas de films canadiens et internationaux, d’émissions de télévision et de médias numériques III. Leçons retenues du succès du contenu audiovisuel autochtone international IV. Chemins vers les marchés internationaux portés à l’attention du secteur audiovisuel autochtone du Canada Chemins vers le marché international pour le cinéma indigène : Réussites, leçons tirées de juridictions précisées, et une stratégie pour la croissance 11
I. LE NOUVEAU CONTEXTE : Au cours des deux dernières décennies, les juridictions internationales avec un investissement public soutenu dans la production autochtone, supervisée par les principaux intéressés, ont donné lieu à de vastes LA MARÉE MONTANTE DES PRODUCTIONS AUTOCHTONES chantiers d’une grande popularité avec le public et ont assuré une réputation internationale pour les créateurs autochtones. Ces dernières années, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les régions nordiques ont célébré le succès d’une série de films et d’émissions télévisées. Ces succès, combinés à une visibilité et admiration croissante du contenu autochtone dans le cadre de festivals internationaux, contribuent à ce que certains ont appelé une marée montante de contenu audiovisuel autochtone. Pour sa part, le Canada fait également sa propre contribution à cette ère excitante de possibilités avec la création du Bureau des productions audiovisuelles autochtones, qui, avec le soutien de ses donateurs nationaux et de la direction fournie par l’Aboriginal Peoples Television Network (APTN), est devenu le plus important intervenant dans le contenu autochtone primé. Le Fonds des médias du Canada investit environ 8 M$ par année dans des émissions de télévision de langues amérindiennes, produites indépendamment. L’APTN se voit attribuer une enveloppe de rendement d’environ 7 M$ par année, également de la part du Fonds des médias du Canada. Téléfilm Canada fournit le financement du développement, de la production, de la promotion et du marketing audiovisuel autochtone. Ce financement comprend un minimum de 4 M$ par année par le truchement de son programme de production autochtone, qui englobe tous les niveaux de budget de production, y compris la composante autochtone de son programme Talent to Watch pour les productions microbudget, courts métrages et webisodes. On note également une enveloppe ciblée au développement pour ces productions comprenant un programme de mentorat2. En 2017-2018, un total de 5,1 M$ a été attribué aux projets autochtones (documentaires créatifs, courts métrages d’animation et œuvres interactives et immersives) pour financier la production ou le développement3. Une somme additionnelle de 2 M$ de financement a été attribuée à des projets associés à des réalisateurs autochtones4. Pour sa part, l’ONF participe actuellement à 28 projets avec ces réalisateurs. En 2017, ces projets représentaient 9,5 % des dépenses de production totale de l’ONF. Récemment, les donateurs nationaux du Canada se sont engagés à des efforts renouvelés de soutien à des productions autochtones. Dans la foulée de l’augmentation historique de 100 % de son budget entre 2016 et 2020, le Conseil des Arts du Canada a triplé les ressources offertes aux artistes autochtones, y compris ceux qui travaillent dans les médias5. C’est dans cette optique que cette étude examine les facteurs du succès des productions internationales : fournir des exemples pertinents pour maintenir le dynamisme en pleine croissance au Canada du contenu autochtone, et encourager son succès à l’étranger. En 2017, l’ONF a lancé un plan d’action autochtone sur trois ans, ce qui l’engageait à augmenter à 15 % de ses dépenses de production globale son financement de projets de réalisation autochtone et à améliorer l’accès et son engagement à sa collection autochtone. Cette année, le FMC a annoncé son partenariat avec l’Arctic Indigenous Film Fund, lancé à l’International Sami Film Institute. Pour sa part, Téléfilm Canada a annoncé un nouveau partenariat avec l’International Sami Film Institute et la Nunavut Film Development Corporation pour encourager et financer une coproduction internationale provenant de la région arctique. Le dynamisme du secteur est assuré grâce au travail de producteurs chevronnés av un excellent bagage en matière de films, d’émissions de télévision et de contenu médiatique produit dans la dernière décennie. Ces producteurs contribuent à une croissance de la sensibilisation du public au contenu autochtone authentique et de la demande de ces productions ainsi que du renouvellement continu dans le cadre de possibilités offertes à de nouvelles générations de raconteurs autochtones de la part de la CBC, du National Film Institute, de Telus Storyhive dans l’ouest du Canada et des festivals autochtones dans tout le pays. Évidemment, le secteur autochtone du Canada est bien placé pour prendre son essor. Bien qu’il existe un soutien croissant des productions autochtones, il est nécessaire de mieux comprendre les stratégies qui ont permis des progrès dans d’autres pays afin de mieux fair voir les nouvelles possibilités de croissance et de viabilité de la production audiovisuel autochtone d’ici. Chemins vers le marché international pour le cinéma indigène : Réussites, leçons tirées de juridictions précisées, et une stratégie pour la croissance 13
1. LA MISE EN PLACE D’UNE INDUSTRIE AUTOCHTONE PARTOUT DANS LE MONDE ÉMISSIONS DE TÉLÉVISION POPULAIRES AUSTRALIENNES — PREMIÈRE SAISON, MOYENNE DE TÉLÉSPECTATEURS ET D’ACHETEURS Au cours des dernières années, le nombre de productions autochtones primées ayant connu un succès commercial s’est accentué de façon fulgurante, ce qui entraîne un dynamisme dans le secteur de productions Télédiffuseur principal Deuxième télédiffuseur/ Toutes les Acheteurs autochtones et attire l’intérêt des diffuseurs et distributeurs. Ces œuvres gagnent des prix prestigieux et plateforme plateformes font partie de la sélection officielle annuelle dans les plus grands festivals du monde, en plus de remporter Redfern Now (2012) 1 050 000 s.o. 1 050 000 France TV un succès commercial national. L’Australie et la Nouvelle-Zélande ont émergé en tant que leaders dans la Mystery Road (2018) 846 000 246 000 1 092 000 Acorn TV, É.-U. production d’un corpus autochtone haut de gamme, cohérent et en pleine croissance. Cleverman (2016) 300 000 69 000 369 000 BBC3 Données retirées d’études de case développées pour ce rapport. L’on entend dire maintenant que ce sont les films maoris qui ont le plus de succès dans la production néo-zélandaise, dans les marchés à la fois nationaux et internationaux6. La puissance du secteur des films maoris se manifeste dans le nombre de films au premier rang dans les salles de la Nouvelle-Zélande7. Quatre des dix productions les plus rentables du pays de tous les temps sont des films maoris, mettant en vedette des histoires maories. 2. POPULARITÉ CROISSANTE DU CONTENU AUTOCHTONE DANS LES FESTIVALS AUTOCHTONES INTERNATIONAUX HUNT FOR THE WILDERPEOPLE, NOUVELLE-ZÉLANDE (2016) L’on sent un grand intérêt du public envers le contenu autochtone aux festivals partout dans le monde, et il est en pleine croissance. Les festivals sondés pour ce rapport attirent plus de 400 000 personnes à leurs • Plus grosses recettes intérieures de tous les temps en Nouvelle-Zélande événements chaque année. Le contenu autochtone y est mis en vedette et, pour un grand nombre, constitue • 10 455 593 $ CAD en recettes intérieures l’œuvre principale présentée. • 4 077 690 $ CAD en recettes à l’étranger • Edinburgh International Film Festival, Prix du public Plusieurs grands festivals internationaux ont maintenant des programmes dédiés au contenu autochtone, y • Sundance Film Festival, Prix du public compris la Berlinale (Berlin), l’Hawaii International Film Festival (Honolulu), Hot Docs (Toronto), Reel Canada • Prix du public pour le meilleur long métrage, Montclair Film Festival (Toronto), le Sundance International Film Festival (Park City, Utah) et le Sydney Film Festival (Australie). Source: Étude de cas Les deux plus grands festivals ciblant uniquement les productions autochtones, imagineNATIVE Film + En Australie, les films autochtones ont dominé les salles à plusieurs reprises alors que des séries dramatiques Media Arts Festival et le Maoriland Film Festival, sont en pleine croissance, pendant que d’autres festivals, de révolutionnaires continuent de capter l’attention d’une grande partie des téléspectateurs. Les créateurs Toronto à Berlin en passant par Sundance, augmentent leur inclusion de productions autochtones. Pour sa autochtones sont parmi les artistes les plus célébrés du pays. part, le programme NATIVe au Festival international du film de Berlin et sa présence à l’European Film Market croissent d’année en année.8 NEUF PREMIERS SUCCÈS AU BOX-OFFICE DE L’AUSTRALIE ET DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE Les Canadiens et les Canadiennes se sentent très près du contenu audiovisuel autochtone. L’imagineNATIVE Film + Media Arts Festival (Toronto) est le plus grand festival autochtone sur la planète, présentant plus de Titre Ventes domestiques Ventes étrangères Total brutes brutes 200 productions à un public comprenant plus de 25 000 personnes. Des festivals et séries de visionnements (Ventes en dollars canadiens, aucun ajustement voués à la présentation de contenu autochtone se tiennent dans tout le pays, de Vancouver à Edmonton, concernant l’inflation) Winnipeg, Toronto, Montréal, et plus encore. Boy (Nouvelle-Zélande, 2010) 8 818 952 $ 11 305 777 $ 20 124 729 $ The Sapphires (Australie, 2012) 13 500 188 $ 4 852 882 $ 18 353 070 $ PORTÉE MONDIALE DES FESTIVALS DU CINÉMA INDIGÈNE Hunt for the Wilderpeople (Nouvelle-Zélande, 2016) 10 455 593 $ 4 077 690 $ 14 533 283 $ What We Do in the Shadows (en français Vampires • Plus de 400,000 spectateurs en toute intimité, Nouvelle-Zélande, 2014) 2 639 116 $ 5 619 790 $ 8 258 906 $ • 6 festivals présentant du contenu indigène on tune portée de plus de 25,000 personnes Once Were Warriors (en français Nous étions guerriers, • imagineNATIVE – plus de 25,000 spectateurs Nouvelle-Zélande, 1994) 5 828 571 $ 2 118 788 $ 7 947 359 $ • Maoriland Film Festival – plus de 10,000 spectateurs Bran Nue Dae (Australie, 2009) 7 280 640 $ s.o. 7 280 640 $ Source : Sondage des festivals Samson and Delilah (Australie, 2009) 4 000 000 $ s.o. 4 000 000 $ Sweet Country (Australie, 2016) 1 902 896 $ s.o. 1 902 896 $ Données tirées d’études de cas réalisées pour ce rapport. Chemins vers le marché international pour le cinéma indigène : Réussites, leçons tirées de juridictions précisées, et une stratégie pour la croissance 15
PRODUCTIONS AUTOCHTONES CANADIENNES EN VEDETTE MOHAWK GIRLS, CANADA, 2010-2017 76 % des festivals autochtones présentent des productions canadiennes. • Diffusée pendant 5 saisons sur APTN et OMNI1 Source : Sondage des festivals. • Portée totale de 2,6 millions de téléspectateurs Mohawk Girls a été présenté au programme MIPCOM, « Indigenous Content Speaks to the World », en 2017, présenté par le Fonds COLLABORATEURS IMAGINENATIVE AU 2018 EUROPEAN FILM MARKET À BERLIN des médias du Canada (FMC) et Téléfilm Canada. • Kristy Assu, Edge of the Knife (Canada) La production a dépensé un total de 23,6 millions de dollars dans la province du Québec, recrutant un grand nombre de membres • Ciara Lacy, Out of State (É.-U.) de la communauté et louant des emplacements locaux • Mathis Staale Mathisen, My Father Is a Danish Caveman, Surviving Sapmi (Norvège) • Marc Fussing Rosbach, Akornatsinniitut – Tarratta Nunaanni (Among Us – In the Land of Our Shadows) (Groenland) • Armando Bautista Garcia, In Times of Rain (Mexique) Mohawk Girls a atteint un total de 2,6 millions de téléspectateurs sur les chaînes APTN et OMNI1 en 2016, dont • Kerry Warkia, Vai (Nouvelle-Zélande) jusqu’à 178 000 en une seule semaine. La série acclamée par la critique a été diffusée pendant cinq saisons, et, Source : imagineNATIVE dans le climat actuel d’intérêt pour le contenu autochtone, elle court la chance de se vendre à l’échelle internationale Les émisions emblématiques de la chaîne APTN sont également populaires auprès du public. Cashing In, qui a été diffusée pendant quatre saisons entre 2009 et 2014, a attiré près de 2 millions de téléspectateurs 3. POPULARITÉ DU CONTENU AUTOCHTONE AUPRÈS DU PUBLIC CANADIEN à la chaîne APTN durant sa dernière saison (2014-2015). Dans sa dernière saison en 2015-2016, l’émission Blackstone a attiré 2,2 millions de téléspectateurs, dont 172 000 atteints en une seule semaine. La série Les Canadiens s’intéressent depuis longtemps au contenu autochtone sur plusieurs plateformes. dramatique populaire a trouvé une deuxième vie sur la chaîne CBC et sur Netflix12. Le nouveau docudrame à huit parties 1491 : The Untold Story of the Americas Before Columbus (2017-2018) a atteint 1,6 million de Les programmes autochtones diffusés par la chaîne APTN attirent des spectateurs autochtones et non téléspectateurs dès sa première saison (2017-2018)13. La série voit des fans arriver sur sa propre chaîne VOD autochtones, avec une portée d’environ 1,9 million de téléspectateurs par semaine, et 5 millions par par abonnement sur la plateforme Vimeo.14 mois9. Dans l’ensemble, APTN a une portée totale dépassant la population autochtone au Canada. Ce fait s’applique également à d’autres télédiffuseurs autochtones tels que Maori TV en Nouvelle-Zélande et NITV BLACKSTONE, CANADA, 2010-2015 (National Indigenous TV) en Australie. • 5 saisons DIFFUSEURS AUTOCHTONES DÉPASSANT LES COMMUNAUTÉS AUTOCHTONES • Diffusée sur les chaînes APTN et Showcase Portée totale Population indigène • Portée totale de 2,2 millions de téléspectateurs APTN – Canada 1,9 million par semaine, 5 millions par mois 1,7 million • Vendu en Australie, Nouvelle-Zélande et aux É.U. Maori TV – Nouvelle-Zélande 1,2 million 600 000 NITV – Australie 2,2 millions 600 000 Blackstone a été vendue à l’échelle internationale et diffusée sur Hulu et HuluPlus (É.-U.), sur la chaîne Maori TV (Nouvelle- Sources : CMF, Maori TV et NITV. Zélande) et sur SBS/NITV (Australie). L’émission a aussi été acquise par CBC pour une deuxième diffusion par ses services de télévision et numériques. Les spectateurs canadiens peuvent également accéder à la production sur Netflix. Source : Étude des cas La chaîne APTN joue un rôle important dans la croissance et le développement du secteur de production audiovisuelle autochtone en tant que principal commanditaire de productions télévisées autochtones au Canada. Le télédiffuseur aurait agi en tant que partenaire ou coordonnateur de productions en collaboration Les plus grandes émissions autochtones se vendent très bien dans le monde15. Blackstone a connu un succès avec 23 autres diffuseurs au cours des dernières années sur un total de 39 productions. Ce niveau de international, ayant été diffusée aux É.-U., en Australie et en Nouvelle-Zélande16. Pour sa part, 1491 : The cofinancement témoigne de l’intérêt d’autres télédiffuseurs à la diffusion du contenu autochtone10. Untold Story of the Americas Before Columbus a été vendue en Australie, en Allemagne, dans les pays de l’ex- Tchécoslovaquie et en Chine17. Cashing In a également connu un succès dans le monde entier18. Les émissions produites par la chaîne APTN, en particulier celles qui ont impliqué d’autres diffuseurs, ont connu un grand succès. La série policière Taken, présentée sur les chaînes APTN et CBC, a atteint un total de 2,3 millions Dans sa plus récente demande de renouvellement de licence, la chaîne APTN décrit sa vision d’un réseau sœur de téléspectateurs durant sa première saison (2016-2017), dont plus de un demi-million de téléspectateurs en aux États-Unis afin d’atteindre un plus grand public international19. Un tel développement représenterait une une seule semaine. Ciblant la résolution des mystères des femmes autochtones disparues et assassinées, la série grande possibilité pour le secteur de la production. populaire a été renouvelée pour une troisième saison même avant le lancement de la deuxième saison.11 17
Au cours des trois années depuis son lancement, plus d’un tiers (35 %) des courts métrages documentaires PORTÉE TOTALE DE LA PLUPART DES ÉMISSIONS INDIGÈNES PRODUITES AU CANADA présentés à l’émission CBC Short Docs provenaient de créateurs autochtones. Émission Portée totale Plus grande Diffuseur(s) Année En 2002, Atanarjuat, la légende de l’homme rapide, un film tourné complètement en langue inuktitut, était (Total des spectateurs) portée par semaine le film canadien qui a connu les plus grosses recettes dans les salles canadiennes et américaines, attirant Taken 2 316 000 547 000 APTN / CBC 2016-2017 4,9 M$ en recettes, et un public estimé de 380 000 spectateurs au Canada21. Gagnant du prix Caméra Mohawk Girls 2 619 000 178 000 APTN / OMNI 2015-2016 d’or au Festival de Cannes, le film a connu un succès international, allant chercher encore 1,8 M$ dans les Blackstone 2 211 000 172 000 APTN / Showcase 2015-2016 marchés hors de l’Amérique du Nord. La popularité du contenu canadien continue de croître. Cashing In 1 975 000 136 000 APTN 2014-2015 1491: The Untold 1 608 000 134 000 APTN 2017-2018 AABIZIINGWASHI (WIDE AWAKE), TOURNÉE 2017-2018 Story of the Americas Before • 700 projections Columbus • 190 communautés dans tout le Canada ont présenté le film Source : Fonds des médias du Canada. • 160 000 personnes ont assisté aux projections • En raison de la demande, la tournée a été prolongée aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Finlande Source : ONF Le nombre de documentaires impliquant des créateurs autochtones clés affiche une croissance sur la chaîne CBC. Au cours des trois dernières années (2015-2016 à 2017-2018), six documentaires ont été diffusés sur l’ensemble du réseau dans le cadre de l’émission CBC Docs POV. Des films de Drew Hayden Taylor Plus de 160 000 Canadiens ont regardé des films autochtones durant la tournée nationale de l’ONF (Searching for Winnetou), de Lisa Jackson et Shane Belcourt (Indictment : The Crimes of Shelly Chartier), de Aabiziingwashi (Wide Awake). 1000 présentations ont eu lieu à ce jour dans 190 communautés dans toutes Tasha Hubbard (Birth of a Family) et de Sonia Bonspille Boileau (The Oka Legacy). On a également diffusé les provinces et tous les territoires du Canada, avec des supplémentaires aux États-Unis, au Royaume-Uni Colonization Road de Michelle St. John et le film primé d’Alethea Arnaquq-Baril, Angry Inuk, qui décrit les et en Finlande. effets dévastateurs des manifestations trompeuses contre la chasse aux phoques des Inuits sur leur économie, communautés et style de vie traditionnel20. Plus tôt cette année, environ 35 000 spectateurs ont visité le nouvel Espace de visionnage en ligne autochtone de l’ONF, dont 60 % étaient canadiens22. La plateforme en ligne dispose d’une vaste ANGRY INUK, CANADA, 2016 bibliothèque de plus de 200 films courts et longs métrages créés par des réalisateurs autochtones. Ces films ont attiré plus de 100 000 visionnements dans les quatre premiers mois de la plateforme. • Gagnant de 20 prix, y compris le Prix du choix du public au Canada’s Top Ten Film Festival (TIFF) et le Prix du public au Hot Docs Nous tenons à souligner la popularité continue de Kanehsatake : 270 Years of Resistance d’Alanis • 336 présentations au Canada Obomsawin, un des titres les plus regardés sur le site onf.ca. Le film a mis les histoires autochtones • 101 présentations internationales à l’avant-plan, avec une sortie en salles et des présentations télévisées au Canada et dans le monde. • Sortie en salle dans 14 villes du Canada Célébrant son 25e anniversaire, le film continue à être projeté au Canada comme à l’étranger23. • Diffusé sur les chaînes CBC et APTN • Participation à 72 festivals au Canada et ailleurs ESPACE DE VISIONNAGE EN LIGNE AUTOCHTONE À ONF.CA • Ventes internationales à NHK (Japon), Big Rights (Espagne, Chili, Colombie), CNX Studio (Taïwan), Billi Bili (Chine), Maori TV (Nouvelle-Zélande), Bond (É.-U.), SBS (Australie), iTunes • 35 000 visiteurs dans les quatre premiers mois • 60 % des visiteurs étaient des Canadiens • Les titres les plus populaires étaient : ATANARJUAT, LA LÉGENDE DE L’HOMME RAPIDE, CANADA (2002) • Nunavut Animation Lab : Lumaajuuq (Alethea Arnaquq-Baril) • Kanehsatake : 270 Years of Resistance (Alanis Obomsawin) • Élu meilleur film canadien de tous les temps (2014) • We Were Children (Tim Wolochatiuk, coproduit avec Eagle Vision) • Premier long métrage tourné entièrement en Inuktitut Source : ONF • 4 895 860 $ CAD en recettes en Amérique du Nord • 1 806 371 $ CAD en recettes ailleurs • Prix Caméra d’or, Festival international du film de Cannes • « Un chef d’oeuvre » (New York Times) Source: Case Study Pathways to the International Market for Indigenous Screen Content: Success Stories, Lessons Learned From Selected Jurisdictions and a Strategy For Growth 19
1 Marcia Nickerson, Supporting and Developing the Indigenous Screen- Based Industry in Canada. Fonds des médias du Canada, 2016. 2 Informations fournies par Téléfilm Canada. 3 Source : Téléfilm Canada. Comme remarqué dans son 2016-2017 Annual Report, page 30, “Telefilm is transitioning from content-focused tracking, to talent-focused reporting with a particular emphasis on the roles of producer, director and writer.” 4 Deux projets ont été précises comme autochtones par les consultants : Blood Quantum, de Jeff Barnaby, et One Day in the Life of Noah Piugattuk, de Zacharias Kunuk, OC. Sources : site Web de Prospector Films : https :// www.prospectorfilms.com/blog/2018/4/5/principal-photography-to- commence-on-jeff-barnabys-blood-quantum; Jeremy Warren, “Reel Big Year,” Up Here Magazine, 27 septembre 2018, extrait de https ://uphere. ca/articles/reel-big-year. Montants de financement fournis par Téléfilm Canada. Montants de financement fournis par Téléfilm Canada. 5 Entrevue. 6 Tui Ruwhiu, Directeur exécutif, Directors and Editors Guild of New Zealand, entrée de blogue, 4 mai 2018, extrait de https ://www.degnz. co.nz/tag/nz-film-commission/. 7 New Zealand Film Commission, 2018, Op. Cit. 8 Conservatrice de programme NATIVe Maryanne Redpath, citée dans l’article de Wendy Mitchell, “What’s Driving the New Wave of Indigenous Filmmaking?” Screen Daily, 29 mars 2018, extrait de www.screendaily.com/ features/whats-driving-the-new-wave-of-indigenous-filmmaking/5127820. article. 9 Source : Fonds des médias du Canada. 10 APTN, Op. Cit. 11 Jordan Pinto, “Indigenous Voices Rising : Eagle Vision, Playback Online,” 19 septembre 2017, extrait de http ://playbackonline.ca/2017/09/19/ indigenous-voices-on-the-rise-eagle-vision/#ixzz5Q5kc6QX8. 12 Greg David, “The Fifth and Final Season of APTN’s Blackstone Premieres on Nov. 3.” TV, Eh?, 5 oct. 2015, extrait de www.tv-eh.com/2015/10/05/ the-fifth-and-final-season-of-aptns-blackstone-premieres-on-nov-3; “Is Blackstone (2011) On Netflix Canada?” What’s New on Netflix Canada, extrait de https ://whatsnewonnetflix.com/canada/m/blackstone-season-2. 13 Source : Fonds des médias du Canada. 14 IBID, extrait de http://1491tvseries.com/buy-dvd/. 15 Source : FMC. 16 Greg David, “The Fifth and Final Season of APTN’s Blackstone Premieres on Nov. 3.” TV, Eh?, 5 Oct. 2015, extrait de www.tv-eh.com/2015/10/05/ the-fifth-and-final-season-of-aptns-blackstone-premieres-on-nov-3; “Is Blackstone (2011) On Netflix Canada?” What’s New on Netflix Canada, extrait de https ://whatsnewonnetflix.com/canada/m/blackstone-season-2. 17 Site Web du programme, extrait de http ://1491tvseries.com/page/. 18 Source : FMC. 19 Martin Cash, “Aboriginal TV Network Seeks US Expansion,” Winnipeg Free Press, 19 novembre 2016; APTN Application for License Renewal to the CRTC, Supplementary Brief, 2017. 20 “How one documentary is changing people’s minds about the Inuit seal hunt,” CBC.ca Site Web : https ://www.cbc.ca/cbcdocspov/features/how- one-documentary-is-changing-peoples-minds-about-the-inuit-seal-hunt. 21 En fonction d’un prix moyen de billet de film de 10 $. 22 Les données sur le nombre de visualisations englobe la période depuis le lancement de la plateforme en mars jusqu’au 24 juillet 2018. 23 Source : l’Office national du film du Canada Chemins vers le marché international pour le cinéma indigène : Réussites, leçons tirées de juridictions précisées, et une stratégie pour la croissance 21
II. GRANDS SUCCÈS : ÉTUDES DE CAS DE FILMS CANADIENS ET ATANARJUAT, LA LÉGENDE DE L’HOMME RAPIDE, CANADA (2001) INTERNATIONAUX, ÉMISSIONS DE TÉLÉVISION ET MÉDIAS NUMÉRIQUES • Premier long métrage en langue inuktitut • 4 895 860 $ CAD en recettes en Amérique du Nord • 1 806 371 $ CAD en recettes à l’étranger • Caméra d’or, Festival international du film de Cannes, 2001 • Grand Prix, Festival international du film de Flandre-Gand, 2001 • Prix Luminaria, Meilleur long métrage, Santa Fe International Film Festival, 2001 • Best Canadian Feature Film, Toronto International Film Festival, 2001 • Six prix Génie, y compris celui du Meilleur film et celui du Meilleur réalisateur, 2001 • Voté le meilleur film canadien de tous les temps (2015) • « Un chef-d’œuvre » (New York Times) De rares films ont eu une incidence aussi profonde que la vision collaborative d’une maison de production inuite d’une légende très ancienne prenant place il y a quelque 2 000 années dans l’Arctique du Nunavut, en plus d’être écrit, réalisé et interprété entièrement en langue inuktitut. Quatorze années après sa diffusion initiale, Atanarjuat, la légende de l’homme rapide, a été nommé le meilleur film canadien de tous les temps par des réalisateurs et critiques internationaux au Festival international du film de Toronto (2015).24 Le film a été tourné avec un budget de 1,96 million $, avec l’Office national du film du Canada comme partenaire coproducteur — dont le soutien financier était le premier financement d’un film long métrage en langue inuktitut — ainsi que Téléfilm Canada, le Fonds canadien de télévision, le crédit d’impôt pour la production de films et de vidéos canadiens, et une cohorte de diffuseurs et maisons de production, y compris l’Aboriginal Peoples Television Network, Channel 24 Igloolik et Igloolik Isuma Productions.25 En grande première en 2001 au Festival international du film de Cannes, le film a remporté la prestigieuse Caméra d’or — le premier film canadien à gagner ce prix. Atanarjuat était le plus grand succès au box-office canadien de l’année 200226. Sa diffusion commerciale s’est étalée sur 42 semaines, un succès sans précédent dans le cinéma autochtone27. Avec des recettes d’environ 7 millions de dollars dans le monde entier28. il s’agit d’un des plus grands succès canadiens à ce jour. Le film a réalisé plus de 4,895,860 $ de recettes en Amérique du Nord, et encore 1 806 371 $ dans d’autres marchés, y compris une diffusion commerciale en France et aux États- Unis. Le film raconte une très ancienne histoire inuite, une mise en garde de forces maléfiques, d’amour, et de trahison dans la vaste et luxuriante toundra qui encourage chacun et chacune à agir pour le grand bien de la communauté. L’histoire a été racontée aux auteurs par huit aînés et ensuite formatée en « récit principal » par l’équipe de scénaristes, qui ont consulté les aînés à chaque nouvelle version du scénario. Par contre, ils ont finalement choisi un dénouement plus optimiste que le bain de sang traditionnel.29 À la suite du succès triomphal du film, le groupe Isuma Productions a reçu une enveloppe de financement de la part de Téléfilm Canada, ce qui lui a permis de commencer à travailler à sept nouveaux scénarios30, et de continuer à créer des emplois dans la communauté isolée Igloolik. Zacharias Kunuk (O.C.), Norman Cohn, Paul Apak et Ainé Pauloosie Qulitalik ont constitué leur maison de production, Igloolik Isuma Productions, en 1990, la première entièrement inuite. Les premières vidéos d’Isuma ont ciblé des représentations dramatiques de la vie inuite dans les années trente et quarante, mélangeant la préservation culturelle, l’éducation et le film dans un style uniquement inuit. Atanarjuat était leur premier Chemins vers le marché international pour le cinéma indigène : Réussites, leçons tirées de juridictions précisées, et une stratégie pour la croissance 23
long métrage, et le premier long métrage en langue autochtone. Selon la cinéaste Nyla Innuksuk, « Atanarjuat me rappelle qu’il y a une autre option que de permettre aux autres de raconter votre vérité. Pour cela, je suis BLACKSTONE, CANADA (2010-2015) très reconnaissante.32 » Le film, de plus, illustre l’attrait du style distinct de récit d’Atanarjuat auprès du public partout dans le monde. • Diffusé sur APTN et Showcase • Renouvelée durant cinq saisons (APTN) • Portée totale de 2,2 millions de téléspectateurs MOHAWK GIRLS, CANADA (2010-2017) • Ventes en Australie, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis • 86 nominations de prix • Diffusée pendant cinq saisons sur les chaînes APTN et OMNI1 • Portée totale de 2,6 millions de téléspectateurs • En nomination pour sept prix • 23 600 000 $ CAD en dépenses de production au Québec Blackstone (Canada, 2010-2015), le drame emblématique des heures de grande écoute d’APTN, montre la puissance et l’envergure de l’attrait du récit autochtone en format de série. Écrite et réalisée par Ron E. Scott, Mohawk Girls est la première série télévisée tournée sur le territoire de Kahnawake, au Québec, et présente l’idée initiale de Blackstone a été développée en premier par le regretté cinéaste documentaire Gil Cardinal, « quatre jeunes femmes se débrouillant en tant que Mohawk au 21e siècle33 ». qui a écrit plusieurs épisodes de la série37. Prenant place dans une réserve fictive et mettant en vedette des comédiens en majorité autochtone, Blackstone présente un regard franc sur les communautés autochtones Créée par Tracey Deer et Cynthia Knight, elle est produite par Rezolution Pictures (entreprise à direction contemporaines, adaptation qui s’est avérée très populaire auprès du public. autochtone). La liste impressionnante de scénaristes comprend Adam Garnet Jones (Fire Song), Catherine Bainbridge du groupe Rezolution Pictures (RUMBLE : The Indians Who Rocked the World) et gagnante d’un Tout au long de sa dernière saison en 2015-2016, Blackstone a attiré 2,2 millions de téléspectateurs, avec prix Écrans canadiens, et Shannon Masters (Empire of Dirt). La série a été sélectionnée pour plusieurs prix près de 172 000 en une seule semaine. Toutes les cinq saisons ont été acquises par CBC avec une deuxième Écrans canadiens au cours de ses cinq saisons, y compris Meilleure comédie, Meilleur scénario et Meilleure diffusion sur ses services de télévision et numériques38. L’émission est également accessible sur Netflix.39 réalisation d’émission ou série comique. La série a connu un grand intérêt à l’étranger, diffusée sur Hulu et HuluPlus aux États-Unis, sur la chaîne La série est inspirée du documentaire de Deer (2005), Mohawk Girls, produit par Rezolution Pictures et l’Office Maori Television en Nouvelle-Zélande et sur SBS/NITV en Australie. Produite en premier pour APTN et national du film du Canada, qui raconte l’histoire de trois adolescentes se demandant si elles devraient rester Showcase, la série a été décrite comme « les sopranos canadiens » et « un grand pas dans l’évolution de la dans la réserve ou de partir et renoncer à leurs droits légaux mohawks34. Le film a remporté le prix Meilleur télévision ». Durant sa carrière, Blackstone a été sélectionnée pour plusieurs prix, y compris Meilleure série documentaire Alanis Obomsawin au Festival imagineNATIVE Film + Media Arts. dramatique et Meilleur scénario aux prix Écrans canadiens40. Diffusée sur les chaînes APTN et OMNI 1, Mohawk Girls a atteint un total de 2,6 millions de téléspectateurs, dont 178 000 durant une seule semaine. La série acclamée par la critique a été diffusée pendant cinq saisons et, dans le climat actuel d’intérêt pour le contenu autochtone, a un potentiel de ventes internationales. En plus de sa représentation révolutionnaire de femmes autochtones, la production de Mohawk Girls a eu une incidence économique substantielle au Québec, avec des dépenses de production durant ses cinq saisons d’un total approximatif de 23,6 millions de dollars, l’équivalent du revenu et des emplois générés par 110 000 visiteurs à Montréal. La production a embauché un grand nombre de membres de la communauté en tant que comédiens et artisans de l’équipe de production, et a loué beaucoup d’emplacements locaux comme lieux de tournage, dont des restaurants, salles communautaires et résidences privées.35 La série Mohawk Girls a été produite avec un financement du Fonds des médias du Canada avec la participation du Fonds Bell. Les producteurs et comédiens de la série ont été mis en vedette en 2017 à la vitrine du MIPCOM de Cannes « Indigenous Content Speaks to the World », présentée par le Fonds des médias du Canada et Téléfilm Canada.36 Chemins vers le marché international pour le cinéma indigène : Réussites, leçons tirées de juridictions précisées, et une stratégie pour la croissance 25
Production de la maison Defender Films et de celle de Taika Waititi, Piki Films, ainsi que de celle de INNOVATIONS NUMÉRIQUES postproduction Curious Productions, le film avait un budget de 2,5 M $, financé par le New Zealand Film Commission, NZ On Air, Piki Films et Defender Films. De la création de plateformes numériques révolutionnaires au défi de la réalité virtuelle (RV) de pointe, les cinéastes et organismes autochtones dans tout le Canada sont à l’avant-plan de l’innovation, de la production et des initiatives numériques. Le premier Distribué à l’échelle nationale par Madman Entertainment avec Piki Films (coréalisé par Taika Waititi et le laboratoire de RV est sur le point d’être lancé à l’Université d’art et de design Emily Carr cette année en tant que programme de trois producteur du film, Carthew Neal), le film a touché 1,2 million $ CAD dans sa première fin de semaine — et années dirigé par la cinéaste Loretta Todd (Coyote’s Crazy Smart Science Show) dans le but de produire quatre productions RV par les recettes de son premier samedi étaient les plus importantes dans une seule journée de tous les temps en année, et qui offrira en plus des ateliers en réalité augmentée. Nouvelle-Zélande. Avec une diffusion de 95 salles en Nouvelle-Zélande, le film a rapporté 10 455 593 $ CAD à l’échelle nationale avec encore 4 077 690 $ CAD dans d’autres territoires, et a gagné de nombreux prix, y La cinéaste inuite Nyla Innuksuk, fondatrice et présidente de la maison de production Mixtape VR, a dirigé des projets pour CBC Short compris le Prix du public au Sundance Film Festival et à l’Edinburgh International Film Festival, en plus d’être Docs et le groupe A Tribe Called Red. Elle a également travaillé avec Marvel Comics au développement du premier superhéros inuit. en nomination pour la Meilleure comédie par le Phoenix Critics Circle en 2016.42 2167, quatre travaux de RV par Danis Goulet, Kent Monkman, Scott Benesiinaabandan et le collectif Postcommodity, imagine le À l’échelle internationale, le film a été vendu à Vertigo Films (Royaume-Uni), Film1 (Pays-Bas) et Front Row futur autochtone d’ici 150 ans. La production, présentée durant l’European Film Market à Berlin, a été vue dans des festivals et Filmed Entertainment (Proche-Orient, Afrique du Nord et Iran) ainsi qu’à Sony Pictures Home Entertainment, musées internationaux, et a fait le tour des communautés autochtones dans tout le Canada, et en tant que participation à la tournée The Orchard (États-Unis) et Signature Entertainment pour le marché international du cinéma maison.43 imagineNATIVE 2018 Film + Video. Adapté du roman classique néo-zélandais Wild Pork and Watercress de Barry Crump, Waititi a commencé Le groupe montréalais Minority Media a développé notamment le nouveau genre de « jeux d’empathie », y compris le jeu de 2012 à travailler au projet en 2005 et est retournée au scénario après une réunion en 2013 avec la famille Crump, Papo & Yo. Fondé sur l’expérience du cofondateur Vander Caballero, aux prises avec un père alcoolique, le jeu suit un jeune garçon avec la collaboration de Piki Films44. sud-américain nommé Quico qui doit empêcher son ami, Monster, de manger des grenouilles et de devenir une machine de mort. Papo & Yo a gagné des prix prestigieux, y compris l’Editor’s Choice des magasins PSN (2012), le prix Herman Melville pour le Meilleur Au sujet du film, Waititi dit : « Nous avons eu l’occasion de tourner dans des endroits où personne n’a jamais scénario dans un jeu (New York Videogame Critics Circle Awards, 2012) ainsi que le prix du Meilleur récit et le Prix du public au travaillé. Je crois que c’était le tournage le plus amusant que j’aie fait [...]45. » Pendant cinq semaines en 2015, Brazilian International Game Festival (2012). Le jeu a été lancé sur la plateforme PS3 en 2013 et était en tête des ventes dès son l’équipe de production et les comédiens ont tourné à l’extérieur en de nombreux endroits, dont Piha, Horopito, lancement après avoir été offert antérieurement sur Steam avec sa propre trame sonore. et les Kaimanawa Plains, captant la beauté époustouflante du pays. Lancée en 2008, Isuma.TV est une plateforme multimédia en ligne pour les cinéastes et organismes autochtones, fournissant du Inconnu avant Hunt for the Wilderpeople, l’on a confié un rôle à Julian Dennison (Ricky Baker) dans la contenu en 80 langues, y compris l’inuktitut, avec un répertoire actuel de plus de 6 000 vidéos. Tout un chacun avec une connexion superproduction d’Hollywood Deadpool 2 (2017) après que la vedette Ryan Reynolds eut vu sa performance47. Internet peut ouvrir une session et accéder à l’infrastructure d’Isuma.TV. La plateforme cherche activement à implémenter des ressources dans les communautés autochtones isolées. BOY, NOUVELLE-ZÉLANDE (2010) • Le deuxième film néo-zélandais le plus rentable HUNT FOR THE WILDERPEOPLE, NOUVELLE-ZÉLANDE (2016) • 8 818 952 $ CAD de recettes intérieures • 11 305 777 $ CAD de recettes à l’étranger • Le film le plus rentable jamais vu en Nouvelle-Zélande • Meilleur long métrage, Generation K Plus, Festival international du film de Berlin, 2010 • 10 455 593 $ CAD de recettes intérieures • Meilleur long métrage, Sydney Film Festival, 2010 • 4 077 690 $ CAD de recettes à l’étranger • Meilleur long métrage dramatique, imagineNATIVE Film + Media Arts Festival, 2010 • Meilleure comédie, Phoenix Critics Circle, 2016 • Prix du public, Edinburgh International Film Festival, 2016 • Prix du public, Sundance Film Festival, 2016 • Prix du public pour long métrage, Montclair Film Festival, 2016 Distribué en Nouvelle-Zélande par Transmission Films, Boy est le deuxième film néo-zélandais le plus rentable de tous les temps. Séduisant le public avec son mélange d’humour et d’émotion, il a engrangé près de un million de dollars dans ses premiers sept jours48, avec un total de 8 818 952 $ CAD de recettes et un total mondial de 11 305 777 $ CAD49. Depuis sa diffusion en 2016, le troisième film de Taika Waititi, Hunt for the Wilderpeople, est devenu le film le plus rentable de tous les temps en Nouvelle-Zélande, supplantant son précédent, Boy (2010), de sa position « Boy s’est avéré un coup de cœur aux festivals, et a été présenté a plus de 50 festivals internationaux. La de premier rang dans les salles. Le film raconte l’histoire de Ricky Baker (Julian Dennison), un enfant placé en direction des ventes du NZFC, NZ Film, a négocié la vente de Boy à des distributeurs aux États-Unis, au famille d’accueil, qui, avec son père adoptif réticent (Sam Neill), tente d’échapper aux autorités par une fuite Canada, en Australie, en Suède, en Islande, en Pologne, en Turquie, en Israël et en Espagne50. » délirante dans une région sauvage de la Nouvelle-Zélande. Chemins vers le marché international pour le cinéma indigène : Réussites, leçons tirées de juridictions précisées, et une stratégie pour la croissance 27
Vous pouvez aussi lire