Chirurgie du cancer du sein - NORMES PANCANADIENNES - MARS 2019 - Canadian ...
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
NORMES PANCANADIENNES Chirurgie du cancer du sein ASSOCIATION CANADIENNE MARS 2019 DES CHIRURGIENS GÉNÉRAUX
Le cancer du sein est le cancer le plus souvent diagnostiqué chez les Canadiennes et constitue la deuxième cause de décès par cancer.
TABLE DES MATIÈRES PANEL D’EXPERTS 6 NORMES 14 ORIENTATIONS FUTURES 25 Critères concernant 15 les chirurgiens Formation et compétences PORTÉE 9 requises pour la pratique 15 Diagnostic 16 RÉFÉRENCES 26 Chirurgie et prise en charge 17 INTRODUCTION 10 Cadres de pratique 19 Critères organisationnels 19 Processus axés sur la qualité 22 MÉTHODOLOGIE 12 Collecte des données et amélioration continue de la qualité 22 Revue de la documentation et Survie 24 analyse de l’environnement 13 Survie et surveillance 24 Discussions d’experts 13
MESSAGE DES COPRÉSIDENTS Le cancer du sein est le cancer le plus souvent diagnostiqué chez les Canadiennes et constitue la deuxième cause de décès par cancer . 1 En 2017, il était prévu que quelque 26 300 femmes recevraient un diagnostic de cancer du sein (environ 25 % de tous les nouveaux cas de 4 cancer chez les femmes; 1 femme sur 8 devrait recevoir ce diagnostic au Dre MAY LYNN QUAN Dr CHRISTIAN FINLEY cours de sa vie) et que 5 000 décéderaient des suites de la maladie1. Avec Professeure agrégée de chirurgie Expert en chef, mesures cliniques, l’avènement des programmes de dépistage à l’échelon de la population et Partenariat canadien contre le cancer du traitement multimodal, on diagnostique le cancer du sein chez la plupart des femmes à un stade précoce, ce qui est associé à un pronostic très favorable. Dans la majorité des cas, le traitement comporte une intervention chirurgicale en plus du traitement par voie générale et de la radiothérapie2. Les données nationales montrent que la prise en charge du cancer du sein au Canada varie considérablement tant sur le plan des soins reçus que des résultats obtenus par les patientes3. De nos jours, le diagnostic et le traitement du cancer du sein nécessitent un soutien important de la part d’un groupe multidisciplinaire de prestataires de soins de santé ainsi que du matériel et des installations appropriés, afin de garantir que les patientes subissant une chirurgie du cancer du sein reçoivent, en temps voulu, des soins sûrs et de grande qualité. Il est, par conséquent, nécessaire de mettre en œuvre des démarches volontaristes pour améliorer l’organisation de la prestation des soins du cancer du sein, et ce, de manière à optimiser les résultats pour les patientes, tout en réduisant le fardeau que ces soins font peser sur le système de santé.
Nous formulons le vœu que ce En effet, des soins optimaux du cancer du sein pour les patientes atteintes d’un cancer du document permette de prendre ne se limitent pas à l’acte chirurgical; ils exigent sein complexe, tout en tenant compte de la plus facilement des décisions également que l’équipe soignante concernée durée des trajets et du choix des patientes. Les soit bien formée et dotée des ressources planificateurs et les fournisseurs de soins de favorisant la prestation de soins adéquates pour permettre un accès aux soins santé peuvent utiliser ces renseignements pour homogènes et de grande qualité pour dans les meilleurs délais. Il est en particulier organiser les soins de manière à optimiser les toutes les Canadiennes atteintes d’un indispensable de s’appuyer sur une coordination résultats pour les patientes, tout en préservant cancer du sein ayant besoin d’une rapide et efficace des services d’imagerie un accès raisonnable aux soins. Ce rapport intervention chirurgicale. diagnostique, de chirurgie, de radiothérapie, s’inscrit dans une série de rapports devant être de chimiothérapie, de pathologie et d’autres élaborés relativement à des normes nationales Le présent document fournit des directives services complémentaires fournis lors des phases en matière de soins chirurgicaux oncologiques générales ainsi qu’une réflexion sur les exigences de rétablissement et de survie, l’allocation des propres à certains sièges de cancer. et les ressources fondamentales à mettre en ressources et la gouvernance de ces services place afin d’améliorer les soins chirurgicaux du Nous sommes impatients de travailler avec vous incombant aux régions et aux établissements. pour améliorer la qualité des soins chirurgicaux cancer et leurs résultats. Notre objectif est que C’est pourquoi la mise en œuvre de toute norme les recommandations concrètes que renferme le oncologiques complexes au Canada. dépend de la collaboration fructueuse des présent document aident à combler les lacunes chirurgiens spécialistes du cancer du sein avec actuelles, qu’elles aient, du fait de leur pertinence ces entités. Le présent document souligne aussi 5 Dre May Lynn Quan pour l’avenir, une portée à long terme et qu’elles l’importance d’un soutien poussé des ressources améliorent la prestation des soins chirurgicaux du Coprésidente, Normes pancanadiennes humaines et des professionnels paramédicaux. en matière de chirurgie du cancer du sein cancer du sein au Canada. Il insiste également sur le caractère crucial d’une Professeure agrégée, départements de Des analyses de l'environnement, une revue planification de la main‑d’œuvre systématique et chirurgie, d’oncologie et des sciences de la de la documentation existante et un consensus exhaustive en vue d’atteindre les objectifs fixés en santé communautaire d’experts s’appuyant sur des données probantes matière de soins. Université de Calgary ont servi de base à l’élaboration des normes Des processus axés sur la qualité, tels que la formulées ici. Le présent document met l’accent collecte systématique de données et la mise en Dr Christian Finley sur plusieurs sujets essentiels comme le système place d’une base de données nationale, doivent Coprésident, Normes pancanadiennes du Collège royal des médecins et chirurgiens être judicieusement intégrés aux processus en matière de chirurgie du cancer du sein du Canada (CRMCC) pour l’évaluation et la existants en matière de soins de santé afin de Expert en chef, mesures cliniques, certification officielle de la formation. Il souligne catalyser l’autoévaluation et l’amélioration Partenariat canadien contre le cancer le rôle essentiel des systèmes de soins et continue de la qualité. Il conviendrait, en outre, Professeur agrégé, département de chirurgie, l’importance de consacrer au cancer du sein une de mener une réflexion minutieuse sur la Université McMaster part importante de la pratique et du maintien des pertinence d’une régionalisation des services compétences des chirurgiens. spécialisés en vue d’améliorer les résultats NORMES PANCANADIENNES EN MATIÈRE DE CHIRURGIE DU CANCER DU SEIN
PANEL D’EXPERTS EN CHIRURGIE DU CANCER DU SEIN Dr Alexander Poole chirurgicale, BCCA; chirurgienne, Clinique du Dre Marianna Kapala Chirurgien général, Clinique de chirurgie du sein Providence de l’Hôpital Mount Saint Joseph, Chirurgienne et directrice médicale du Yukon, Whitehorse, Yukon Vancouver, Colombie-Britannique programme d’évaluation diagnostique du sein, Dre Angel Arnaout Dre Frances Wright Centre de santé des femmes Betty Wallace, Directrice régionale de la chirurgie oncologique Professeure de chirurgie, Université de Toronto; Trillium Health Partners, Mississauga, Ontario et oncoplastique du sein, Centre de cancérologie chaire Temerty de chirurgie du sein et du Dre May Lynn Quan de l’Hôpital d’Ottawa; professeure agrégée, mélanome, Centre de lutte contre le cancer Coprésidente, Normes pancanadiennes Université d’Ottawa, Ottawa, Ontario du sein Louise Temerty, Sunnybrook; directrice en matière de chirurgie du cancer du sein, Dr Christian Finley du programme de bourses de recherche en professeure agrégée de chirurgie, d’oncologie Coprésident, Normes pancanadiennes en matière de oncologie chirurgicale générale, Université de et des sciences de la santé communautaire, 6 chirurgie du cancer du sein; expert en chef, mesures Toronto, Toronto, Ontario Université de Calgary, Calgary, Alberta cliniques, Partenariat canadien contre le cancer; Dr Jean-François Boileau Dre Muriel Brackstone professeur agrégé, Département de chirurgie, Professeur agrégé en chirurgie, Département Oncologue chirurgicale, programme régional du Université McMaster; chirurgien thoracique, d’oncologie Gerald Bronfman, Université McGill, cancer de London; directrice médicale, London St. Joseph’s Healthcare, Hamilton, Ontario Montréal, Québec Breast Care Clinic et London Tumor Biobank; Dr Christopher Cox Dre Kelly Dabbs professeure agrégée de chirurgie et d’oncologie, Professeur agrégé de clinique en chirurgie, Professeure clinicienne, Département de Université Western, London, Ontario Université Memorial de Terre-Neuve, St. John's, chirurgie générale, Division de chirurgie, Dre Nancy Down Terre-Neuve Université de l’Alberta, Edmonton, Alberta Directrice médicale de l’équipe pluridisciplinaire Dre Elaine McKevitt Dre Louise Provencher de soins intégrés du sein et chef de la Division Professeure agrégée de clinique, Département Oncologue chirurgicale, professeure agrégée, de chirurgie générale, Hôpital général de North de chirurgie, Université de la Colombie- CHU de Québec-Université Laval, Québec, Québec York, North York, Ontario Britannique; chaire du Canada; présidente, Dre Lucy Helyer Dre Pamela Hebbard formation médicale continue, réseau d’oncologie Professeure adjointe, Division de chirurgie Professeure adjointe, oncologue chirurgicale chirurgicale, British Columbia Cancer Agency générale, Université Dalhousie, Halifax, générale, Université du Manitoba, Winnipeg, (BCCA); présidente, groupe d’oncologie Nouvelle-Écosse Manitoba chirurgicale du sein, réseau d’oncologie
Dre Pamela Meiers Directrice chirurgicale, Centre de soins Irene et Leslie Dubé, Centre de santé du sein; directrice de la Clinique du cancer du sein à haut risque, Saskatoon, Saskatchewan Dre Renee Hanrahan Professeure adjointe, Université McMaster; chargée de cours à l’Université de Toronto; chirurgienne- oncologue et de reconstruction du sein; chef de la Division de chirurgie générale, Centre régional de santé Royal Victoria; responsable régionale de 7 l’oncologie chirurgicale, North Simcoe Muskoka, Action Cancer Ontario, Toronto, Ontario Dr Robert Olson Professeur agrégé, chef de la Division de radio-oncologie et des produits radiothérapeutiques expérimentaux, Université de la Colombie- Britannique; professeur agrégé, responsable de la recherche, programme médical du Nord, Université du Nord de la Colombie-Britannique; chef de département, radio-oncologue, BC Cancer – Centre pour le Nord, Prince George, Colombie-Britannique Dre Sara Rask Chef, oncologie médicale, Programme régional de cancérologie de Simcoe Muskoka, Barrie, Ontario NORMES PANCANADIENNES EN MATIÈRE DE CHIRURGIE DU CANCER DU SEIN
REMERCIEMENTS La rédaction du présent rapport a été rendue possible grâce au travail dévoué de nombreuses personnes. Nous leur exprimons notre gratitude pour leurs contributions et pour leur aide lors de la formulation de ces recommandations. En menant à bien une revue exhaustive de la En menant à bien une revue documentation universitaire, en effectuant une analyse objective et un examen des documents et en tenant des discussions en personne, le exhaustive de la documentation panel d’experts en chirurgie du cancer du sein a joué un rôle déterminant dans l’élaboration de universitaire, en effectuant une ces normes. Nous remercions Laura Banfield, bibliothécaire à l’Université McMaster, qui a réalisé, dès le lancement de ce projet, une revue analyse objective et un examen exhaustive de la documentation pertinente, pour son précieux apport. Nous exprimons également 8 des documents et en tenant notre gratitude à l’Association canadienne des chirurgiens généraux (ACCG), au réseau Reducing the Burden of Breast Cancer in Young Women des discussions en personne, le (RUBY) et à la Société canadienne d’oncologie chirurgicale (SCOC) pour leurs précieuses panel d’experts en chirurgie du contributions à l’élaboration de ce document. Le Dr Craig Earle, vice-président de la lutte contre cancer du sein a joué un rôle le cancer au Partenariat canadien contre le cancer, a assuré la supervision stratégique de la rédaction du présent document. La Dre Mary Argent-Katwala, déterminant dans l’élaboration directrice, Anubha Prashad, gestionnaire de programme, Michele Mitchell et Natasha Camuso, de ces normes. analystes, ainsi que Zahrah Khalid, gestionnaire de la prestation, membres de l’équipe responsable des initiatives en matière de qualité, du diagnostic et des soins cliniques du Partenariat canadien contre le cancer, ont piloté les processus d’élaboration, de production et de diffusion du rapport.
PORTÉE CE DOCUMENT PORTE CE DOCUMENT NE PORTE NOTAMMENT SUR : PAS SUR : • la prise en charge du cancer du sein, de • le dépistage; l’évaluation diagnostique de l’anomalie • la gestion des parcours de soins par type de détectée à l’origine à la fin du traitement actif; cancer ou siège tumoral; • l’accès, dans les délais requis, aux soins • l’évaluation des médicaments et des options préopératoires, périopératoires de traitement; et postopératoires; • l’évaluation de la technologie et de • la formation et le maintien des compétences l’équipement utilisés pour prodiguer des soins. des chirurgiens spécialistes du cancer du sein; 9 • l’accès aux services et aux équipements; • l’accès à des oncologues, radio-oncologues, pathologistes, chirurgiens plasticiens, ainsi qu’à d’autres médecins et professionnels paramédicaux; • les ressources éducatives et relatives aux soins de soutien pour les patientes ainsi que pour les familles; • les processus axés sur la qualité, notamment les tables rondes multidisciplinaires à propos d’une tumeur; • la surveillance et la survie. NORMES PANCANADIENNES EN MATIÈRE DE CHIRURGIE DU CANCER DU SEIN
INTRODUC TION Le cancer du sein est le cancer le plus souvent diagnostiqué chez les Canadiennes et constitue 10 la deuxième cause de décès par cancer. Bien que les hommes puissent également être atteints d’un cancer du sein, cette maladie est beaucoup moins répandue chez eux.
On estime qu’en 2017, 26 300 Cependant, à l’instar d’autres cancers, les recherches En dépit des progrès réalisés en matière de soins, qui nouveaux cas de cancer du sein ont montré d’importantes variations dans la prise ont permis une hausse considérable des taux de survie, en charge de cette population de patientes et les il existe des variations sur le plan de la pratique et des étaient à prévoir, soit environ résultats obtenus3. Compte tenu de la diversité des caractéristiques des établissements de soins à l’échelle 25 % de tous les nouveaux cas de établissements disposant d’un accès variable aux du pays3. Compte tenu de la diversité des intervenants cancer chez les femmes. ressources et aux services requis, il est urgent de se et des disparités en matière de soins d’un océan à doter de services de santé appropriés pour appuyer la l’autre, il convient de mettre en place un ensemble prise en charge de cette maladie à l’échelon du pays. de normes canadiennes permettant de garantir la 26 300 ON ESTIME, EN OUTRE, QUE Il est important de noter que la qualité de la chirurgie du cancer du sein et de la prise en charge ultérieure prestation uniforme de soins de grande qualité pour toutes les Canadiennes ayant besoin d’une chirurgie NOUVEAUX CAS 13 % joue un rôle capital pour réduire la nécessité d’opérer à nouveau, les récidives locales ainsi que le risque de du cancer du sein. Dans ce cadre, ce document vise non seulement à définir la formation appropriée des des décès par morbidité et potentiellement de mortalité5, 6. chirurgiens pratiquant des chirurgies mammaires, mais également à mettre en évidence les caractéristiques cancer chez les La prise de décisions en matière de traitement des essentielles des établissements traitant des patientes tumeurs malignes du sein peut s’avérer complexe femmes ont été et nécessite souvent l’intervention d’une équipe atteintes d’un cancer du sein, l’importance de la causés, cette coordination des soins entre les responsables des médicale pluridisciplinaire, comprenant non décisions thérapeutiques et les processus de qualité année-là, par le seulement un chirurgien général ou spécialisé dans la nécessaires pour améliorer la prestation de soins de chirurgie du sein, mais également des radiologistes, cancer du sein1. des pathologistes, des oncologues médicaux et des grande qualité dans le contexte canadien d’aujourd’hui. radio-oncologues. En outre, d’autres médecins et 11 professionnels paramédicaux prodiguent également des soins de soutien, notamment des chirurgiens plasticiens, des généticiens et des spécialistes de la fertilité. Le chirurgien est souvent le premier médecin à diagnostiquer la maladie, puis à coordonner les soins ou à orienter la patiente vers des services administrant les traitements adjuvants ou néoadjuvants. C’est pourquoi un système coordonné assurant des transferts et des communications sans heurts entre les médecins s’impose pour garantir que la patiente reçoit un traitement optimal. Dans un contexte où l’on a de plus en plus souvent recours à des traitements Aujourd’hui, grâce aux progrès néoadjuvants, particulièrement dans les cas où la réalisés dans les traitements maladie a atteint un stade avancé, cette coordination s’avère essentielle. du cancer du sein, le taux de survie globale à 5 ans est élevé, s’établissant à environ 87 % (estimation pour la période 2006-2008)4. NORMES PANCANADIENNES EN MATIÈRE DE CHIRURGIE DU CANCER DU SEIN
MÉTHODOLOGIE Les membres de ce panel d’experts ont examiné les résultats de la recherche 12 documentaire pour en établir la pertinence et ont déterminé les données probantes clés à évaluer et à incorporer à l’appui des normes, le cas échéant.
Revue de la documentation et FIGURE 1 analyse de l’environnement Organigramme des résultats de la recherche et de l’inclusion d’articles On a effectué une recherche documentaire au moyen de Surgical Embase limitée aux publications parues entre 1996 et juin 2016, et de Medline, limitée à celles publiées entre 1946 et juin 2016. Une stratégie RECHERCHE de recherche exhaustive, incluant le Medical Subject Headings (ou MeSH), des opérateurs booléens et des exceptions, a été mise sur pied DOCUMENTAIRE pour évaluer les documents afin d’examiner les données probantes. INITIALE 10 564 3 700 (Medline) Certains résultats, constituant des doublons ou n’ayant pas été jugés 6 864 (Surgical Embase) pertinents après examen, ont été exclus (figure 1). TITRES ET RÉSUMÉS EXAMINÉS POUR EN Discussions d’experts ÉTABLIR LA PERTINENCE Les présentes normes ont été élaborées par le biais de consultations 8 632 1 932 13 avec un panel d’experts comprenant des chirurgiens spécialistes du DOUBLONS EXCLUS cancer du sein et des oncologues, originaires de toutes les régions du Canada. Les membres de ce groupe ont examiné les résultats de la RECHERCHE recherche documentaire pour en établir la pertinence et ont déterminé DOCUMENTAIRE INITIALE les données probantes clés à évaluer et à incorporer à l’appui des normes, le cas échéant. Une réunion en personne a eu lieu afin de 271 formuler des énoncés de normes et de parvenir à un consensus sur les énoncés à inclure. Cette réunion a été suivie d’un sondage électronique 8 361 ARTICLES visant à en valider les résultats et à voter à ce sujet. Au total, 36 normes JUGÉS NON ont été incluses dans le présent document. Une période d’examen ciblé PERTINENTS a été planifiée afin de solliciter des commentaires supplémentaires d’un groupe élargi d’intervenants ainsi que l’approbation de l’Association canadienne des chirurgiens généraux (ACCG). ARTICLES INCLUS DANS LA REVUE FINALE 85 NORMES PANCANADIENNES EN MATIÈRE DE CHIRURGIE DU CANCER DU SEIN
NORMES Comme le domaine évolue constamment, les chirurgiens pratiquant des chirurgies 14 mammaires devront s’assurer de respecter les dernières normes en vigueur afin de veiller à ce que les patientes reçoivent les meilleurs soins possible.
Critères concernant les chirurgiens 1.1 FORMATION ET COMPÉTENCES Les connaissances et les compétences Les chirurgiens doivent maintenir leur expertise REQUISES POUR LA PRATIQUE techniques nécessaires à une pratique et leurs compétences en participant aux sécuritaire et de qualité exigent du praticien qu’il programmes de perfectionnement professionnel 1.1.1 Un chirurgien traitant le cancer du sein doit ait achevé une formation exhaustive sur tous continu offerts, tels que le programme de respecter les exigences liées au maintien les aspects de la chirurgie du cancer du sein. On Maintien du certificat du Collège royal des de sa certification en chirurgie générale et sait que les chirurgiens pratiquant des chirurgies médecins et chirurgiens du Canada. La FMC doit se conformer aux normes provinciales mammaires commencent et/ou poursuivent régulière est considérée comme un facteur et nationales. souvent leur pratique en chirurgie générale. indispensable pour garantir la prestation de La recherche a montré que la spécialisation soins complets et de pointe. 1.1.2 Un chirurgien traitant le cancer du sein doit du chirurgien dans le type d’intervention qu’il pratiquer régulièrement des chirurgies Quel que soit le niveau de formation ou pratique et le grand nombre de cas traités dans l’expérience du chirurgien, il peut arriver que mammaires. Un chirurgien pratiquant la un centre amélioraient les résultats obtenus chirurgie mammaire doit consacrer une l’établissement dans lequel il exerce n’ait, par les patients3, 7-10. Il est impératif que les occasionnellement, pas accès à la technologie 15 partie de son temps de formation médicale chirurgiens spécialisés en chirurgie mammaire continue (FMC) annuelle au maintien de la plus pointue et aux équipements les plus maintiennent et actualisent régulièrement leurs modernes nécessaires pour le traitement de ses compétences, par exemple en suivant compétences et leurs connaissances et qu’ils des cours de rafraîchissement ou en tous les cas. Dans l’idéal, toutes les patientes consacrent une large partie de leur temps à subissant une chirurgie mammaire devraient participant à un programme d’éducation et la pratique afin d’assurer le maintien de leur d’autoévaluation en santé du sein. être traitées dans des centres dotés de toutes les expertise dans ce type d’interventions. Comme installations et ressources connexes permettant 1.1.3 Un chirurgien traitant le cancer du sein le domaine évolue constamment, les chirurgiens la pratique moderne de la chirurgie mammaire, doit avoir suivi une formation complète pratiquant des chirurgies mammaires devront ou y avoir accès11. et détenir une certification officielle en s’assurer de respecter les dernières normes chirurgie générale. Il doit également en vigueur afin de veiller à ce que les patientes avoir un intérêt marqué pour la chirurgie reçoivent les meilleurs soins possible. S’il mammaire ou posséder une expertise est vrai que les chirurgiens pratiquant des dans ce domaine, ou encore avoir suivi chirurgies mammaires se doivent de posséder une formation postdoctorale en chirurgie des compétences techniques spécialisées, il mammaire ou en oncologie chirurgicale. n’en demeure pas moins qu’une évaluation Les chirurgiens qui n’ont pas été formés au systématique appropriée et des systèmes de Canada doivent avoir achevé un programme soutien des patientes jouent également un rôle de formation réglementé et agréé essentiel pour leur permettre d’obtenir des similaire, débouchant sur une certification. résultats optimaux. NORMES PANCANADIENNES EN MATIÈRE DE CHIRURGIE DU CANCER DU SEIN
La rapidité et la précision du diagnostic du cancer 1.2 DIAGNOSTIC du sein sont cruciales pour la mise en place, dans les meilleurs délais, d’un traitement approprié 1.2.1 Les patientes dont les résultats d’examens 1.2.3 Lorsque c’est possible, on effectuera afin d’assurer les meilleurs résultats possible d’imagerie du sein sont anormaux ou qui uniquement une biopsie à effraction pour la patiente. Le diagnostic de cancer du sein présentent une anomalie suspecte sur le minimale. La pratique d’une microbiopsie peut être un processus complexe, comprenant plan clinique doivent subir une évaluation percutanée par aiguille, aussi bien dans plusieurs étapes et mettant en jeu de nombreux diagnostique dans les meilleurs délais, le cas de pathologies bénignes que de examens ainsi que différents médecins spécialistes. afin de permettre à 90 % des patientes pathologies malignes, constitue la norme Au cours de la phase de diagnostic, l’imagerie atteintes d’un cancer du sein d’obtenir un attendue. Le diagnostic primaire par diagnostique, la pathologie et d’autres services diagnostic ou une résolution du diagnostic biopsie chirurgicale doit être considéré complémentaires jouent un rôle absolument dans les six semaines suivant la date de comme une exception. essentiel. Tous les établissements et tous les l’imagerie anormale12. spécialistes concernés par le diagnostic du cancer Lorsque cet examen n’est pas offert, du sein doivent se conformer aux normes et aux 1.2.2 L’évaluation des anomalies décelées il incombe conjointement à la région, directives définies ci-après ou approuvées par leurs lors d’examens d’imagerie du sein doit à l’établissement, au radiologiste et associations nationales respectives, et ce, afin être effectuée dans des établissements au chirurgien d’apporter l’assistance d’assurer un diagnostic précis et de grande qualité. proposant des services agréés à appropriée à la patiente et de faciliter Si un établissement donné n’est pas agréé pour l’échelon national de mammographie son accès aux services requis dans les effectuer l’ensemble des examens diagnostiques 16 numérique, d’échographie mammaire et meilleurs délais. requis, on devra orienter les patientes vers un autre de microbiopsie percutanée guidée par 1.2.4 Les rapports d’imagerie du sein doivent établissement dûment agréé en mesure de fournir imagerie. Si un établissement n’est pas être conformes aux normes établies par ces examens. En outre, les examens pratiqués agréé pour l’ensemble de ces examens l’Association canadienne des radiologistes doivent être aussi peu effractifs que possible, la ou n’est pas en mesure de les offrir, et inclure des énoncés portant sur la biopsie chirurgicale étant toujours considérée la patiente doit être aiguillée vers un corrélation avec le rapport de pathologie comme une pratique d’exception à ne mettre en établissement dûment agréé offrant les rédigé après la biopsie. œuvre qu’en cas d’absolue nécessité. Il est possible services requis13. de remédier à une grande partie des retards de 1.2.5 Les rapports de pathologie doivent diagnostic et des échecs de transfert de soins en respecter les normes établies par mettant en place des filières et des réseaux de soins l’Association canadienne des pathologistes solides, susceptibles d’optimiser la rapidité et la pour les éléments requis14, 15. fiabilité du processus d’évaluation des soins. Tous les délais revêtant une importance capitale doivent faire l’objet d’un suivi centralisé, afin de veiller à ce que les obstacles et les variations en matière d’accès aux soins auxquels on s’attend soient parfaitement circonscrits et repérés, les parties responsables devant disposer de l’autorité nécessaire pour remédier à ces difficultés. Normes
1.3 CHIRURGIE ET PRISE EN CHARGE 1.3.1 Les interventions chirurgicales du cancer du être consignés dans le dossier de la ainsi que les évaluations complémentaires, sein ne doivent être pratiquées que dans patiente concernée. par exemple génétiques ou plastiques. des centres qui répondent aux besoins 1.3.6 Pour pouvoir pratiquer une chirurgie 1.3.8 Toutes les patientes devant subir une définis dans le présent document, ces conservatrice du sein avec ou sans mastectomie doivent être informées centres devant, par ailleurs, disposer de localisation guidée par imagerie, une des possibilités de reconstruction qui ressources suffisantes pour offrir ou faciliter mastectomie, une biopsie du ganglion s’offrent à elles, les chirurgiens ayant pour un accès rapide aux soins requis, que ce soit sentinelle ou un évidement axillaire, les obligation de documenter les échanges en en personne ou par l’intermédiaire d’un chirurgiens spécialistes du cancer du sein la matière dans le dossier de la patiente. service de télémédecine. doivent être suffisamment expérimentés Les patientes admissibles désirant une 1.3.2 Toutes les patientes atteintes d’un cancer dans la pratique de ces différentes reconstruction doivent avoir accès à du sein non métastatique doivent être interventions ou avoir suivi une formation une consultation ou à une évaluation en évaluées par un chirurgien, et ce, le pointue et récente en la matière. chirurgie reconstructive effectuée dans les plus en amont possible du processus de 1.3.7 Dans les cas où un traitement néoadjuvant meilleurs délais par un chirurgien plasticien soins afin de déterminer si la tumeur est pourrait être indiqué, la majorité des spécialisé dans la chirurgie du sein, le résécable, idéalement avant le début de la patientes doivent être vues et évaluées recours à la reconstruction ne devant pas chimiothérapie et de la radiothérapie. rapidement, c’est-à-dire dans les deux avoir d’incidence négative sur la date de 17 1.3.3 Partout au Canada, les patientes doivent semaines suivant l’orientation, en oncologie l’intervention chirurgicale. Les ressources avoir accès à un processus de décisions médicale. Les chirurgiens spécialistes du doivent être disponibles localement thérapeutiques multidisciplinaires. cancer du sein doivent être conscients que ou dans le cadre d’une filière ou d’une certains facteurs augmentent la nécessité orientation accélérée vers des centres 1.3.4 Les chirurgiens traitant le cancer du sein appropriés, et ce, qu’il s’agisse d’une doivent participer à des conférences ou l’utilité d’un traitement néoadjuvant. Il peut notamment s’agir de patientes reconstruction immédiate ou différée. multidisciplinaires sur le cancer (CMC), virtuellement ou en personne. souffrant d’une maladie localement avancée (maladie inflammatoire, cancer 1.3.5 Les centres de chirurgie mammaire du sein localement avancé [CSLA], etc.) doivent présenter les cas de toutes les ou présentant une tumeur d’un sous-type patientes atteintes d’un cancer complexe moléculaire associé à un taux de réponse (notamment celles qui reçoivent un élevé (triple négative, HER2 positive). Un tel traitement néoadjuvant ou celles qui sont traitement peut également faciliter la prise très jeunes) lors d’une CMC. Idéalement, globale de décisions concernant la chirurgie, ils devraient également présenter les notamment en cas d’incertitude entre une cas des patientes venant de recevoir un mastectomie et une chirurgie conservatrice diagnostic de cancer du sein. Dans tous du sein, une réduction de la masse tumorale les cas, les résultats de la CMC doivent au niveau du sein, de l’aisselle ou des deux, NORMES PANCANADIENNES EN MATIÈRE DE CHIRURGIE DU CANCER DU SEIN
Toutes les patientes atteintes d’un cancer du sein au Canada doivent bénéficier S’il est vrai que la situation de toutes les patientes d’une évaluation complète et systématique de façon à ce que les principaux ne peut être analysée lors d’une CMC, il n’en responsables des décisions thérapeutiques soient consultés avant la mise en demeure pas moins qu’elles doivent toutes avoir accès à une évaluation dans le cadre d’une telle place d’une démarche de traitement particulière. conférence afin de veiller à ce qu’elles reçoivent les En procédant ainsi, on peut prendre en considération doit être bien formée et dotée des ressources soins multidisciplinaires adéquats. Tous les résultats l’évaluation et les renseignements clés dont on adéquates afin de permettre, dans les meilleurs d’une CMC doivent être consignés dans les dossiers dispose avant d’amorcer un schéma de traitement délais, un accès à des soins de grande qualité, que ce des patientes et communiqués à ces dernières. On donné. Dans le cadre de ce modèle, les chirurgiens soit en personne ou virtuellement. Étant donné que a montré que la collaboration entre les différentes spécialistes du sein jouent un rôle précoce toutes les régions ne disposent pas de l’ensemble des spécialités améliorait les résultats pour les patientes primordial dans le processus de diagnostic et de ressources nécessaires au sein de leur province ou et réduisait de manière significative le délai entre le prise de décisions avant que d’autres options de de leur territoire, il est indispensable, afin de fournir diagnostic et le traitement8, 20, 23. Les éléments clés traitement ne soient mises en place, en particulier les soins appropriés dans les meilleurs délais, non des discussions menées dans le cadre d’une CMC dans les cas où l’acte chirurgical a une intention seulement de recenser les éléments ou les services devraient porter, entre autres, sur la résécabilité curative, c’est-à-dire en l’absence de métastases. manquants localement, mais également d’établir des de la tumeur et l’admissibilité de la patiente à Les chirurgiens doivent également être familiarisés collaborations avec les régions ou les établissements des traitements adjuvants, notamment en ce qui avec les cas de patientes susceptibles de tirer profit disposant de ces ressources. Les efforts conjoints des concerne le calendrier et la coordination d’un d’un traitement néoadjuvant et doivent rapidement médecins, des établissements et des régions, ainsi traitement néoadjuvant administré par voie générale, orienter les patientes vers un service pouvant offrir que le soutien à l’échelon provincial ou territorial, ainsi que sur les évaluations complémentaires, 18 une évaluation en oncologie médicale. s’avèrent essentiels pour prodiguer aux patientes comme celles liées à la génétique, à la fertilité et à atteintes d’un cancer du sein des soins complets, et la reconstruction, le cas échéant. En outre, toutes L’équipe assurant la prise en charge des traitements les patientes souffrant d’une maladie métastatique chirurgicaux joue un rôle essentiel dans la réussite ce, quel que soit leur lieu de résidence. doivent faire l’objet d’une évaluation et d’une des soins prodigués aux patientes16. Les chirurgiens La collaboration et l’échange des connaissances discussion relatives à l’ensemble des traitements spécialistes du sein reconnaissent que, s’il est vrai jouent un rôle fondamental pour tous ceux qui sont offerts, y compris dans le cadre d’essais cliniques. qu’en tant que chirurgiens, ils exercent un rôle de concernés par les soins prodigués aux patientes. On leadership, d’apport de connaissances et d’excellence a montré que la collaboration entre les différentes On ne saurait nier le fardeau que représente l’analyse technique, il n’en demeure pas moins que c’est à spécialités améliorait les résultats pour les patientes d’un grand nombre de cas dans le cadre d’une CMC. l’équipe de soins tout entière qu’il incombe d’assurer et réduisait considérablement le délai entre le Le calendrier, la coordination et le soutien financier la prévention de la mortalité et de la morbidité, diagnostic et le traitement8, 19, 20. Il est essentiel que relatifs à cette démarche doivent être soigneusement et d’aider les patientes en cas d’événement les radiologistes, les chirurgiens, les oncologues planifiés et budgétisés par le fournisseur de soins, indésirable. Les échecs en matière de coordination médicaux, les radio-oncologues et le personnel l’établissement, ainsi que la province ou le territoire. et de transition des soins incombent tout autant à infirmier élaborent pour les patientes un plan de L’enchaînement des activités de tous les participants l’équipe et à l’établissement qu’au médecin prise en charge uniforme s’appuyant sur des données à une CMC (chirurgiens, oncologues, pathologistes et lui-même. Bien que le chirurgien spécialiste du sein probantes. La communication entre les membres radiologistes) doit être accessible et clairement défini ait un rôle essentiel à jouer, la collaboration avec des équipes multidisciplinaires doit se faire de façon afin d’assurer une participation optimale. Sachant d’autres spécialistes, par exemple des consultants rapide et efficace afin de veiller à la conformité des que ce qui compte, avant tout, c’est le résultat pour ou du personnel infirmier clinicien spécialisé, est parcours convenus de la patiente, notamment pour la patiente, si l’on souhaite que ce processus primordiale pour offrir des soins chirurgicaux de la prise en charge personnalisée de chaque cas et le réussisse, il convient d’adopter un système souple, grande qualité8, 17, 18. L’ensemble de l’équipe soignante respect du traitement définitif 8, 21, 22. innovant et réactif. Normes
Cadres de pratique 2.1 CRITÈRES ORGANISATIONNELS 2.1.1 S’il est vrai que les différents éléments 2.1.3 Quatre-vingt-dix pour cent des résultats sur la base d’un consensus, des délais recensés dans ce document ne doivent de pathologie relatifs à la première adéquats pour la prestation des soins. pas nécessairement être présents dans microbiopsie doivent faire l’objet d’un Le respect de ces délais cibles incombe chaque centre ou dans chaque région, il rapport transmis dans un délai maximal conjointement aux chirurgiens, aux autres n’en demeure pas moins essentiel d’établir de sept jours afin de faciliter la prise des spécialistes et aux intervenants ayant des des relations ou des réseaux officiels décisions thérapeutiques. Les statuts ER, responsabilités directes vis-à-vis de la en vue de garantir un accès rapide aux PR et HER2 doivent impérativement figurer patiente, ainsi qu’à l’établissement. Ces services requis à toutes les patientes chez dans le rapport des résultats définitifs de la objectifs prennent également en compte lesquelles on soupçonne un cancer du sein première microbiopsie et être communiqués le fait que toutes les patientes atteintes ou qui ont reçu un tel diagnostic. en temps opportun afin de faciliter la prise d’un cancer du sein ne sont pas en mesure 2.1.2 La première consultation avec le spécialiste des décisions quant au traitement. de suivre les différentes étapes de leur du cancer du sein compétent en la matière, 2.1.4 Quatre-vingt-dix pour cent des résultats traitement au sein du système de soins 19 intervenant après le diagnostic, doit avoir définitifs de pathologie chirurgicale doivent de manière fluide et rapide. Les efforts lieu dans un délai de deux semaines suivant faire l’objet d’un rapport transmis dans dans ce domaine doivent essentiellement l’aiguillage de la patiente. un délai maximal de deux semaines après porter sur la prestation des soins dans les l’intervention, et ce, en vue de faciliter la meilleurs délais afin que les retards dans Pour 90 % des patientes atteintes d’un le processus d’évaluation et de traitement cancer du sein, le traitement de départ prise de décisions concernant le traitement adjuvant. Les principales caractéristiques n’aient de conséquences négatives ni doit être instauré — c’est‑à‑dire que sur les soins reçus par la patiente ni sur l’intervention chirurgicale doit avoir été pathologiques, notamment la taille de la tumeur, son grade, la présence le pronostic. Une surveillance active effectuée, ou que le traitement par voie et une évaluation des différents temps générale, la radiothérapie ou les deux d’une lymphangite cancéreuse ou d’un envahissement vasculaire, l’état des d’attente, notamment liés à la pathologie, doivent avoir débuté — dans un délai s’avèrent essentielles pour garantir que de quatre semaines après la date de la marges et la masse tumorale ganglionnaire (y compris l’ampleur de l’invasion l’on ne laisse pas sans suite d’éventuels consultation. Les aiguillages appropriés retards inacceptables et que des politiques doivent être effectués le plus tôt possible. extraganglionnaire) doivent faire l’objet d’un rapport conformément aux directives appropriées sont mises en place afin de Il incombe conjointement à l’établissement, motiver les parties responsables. à la région, au chirurgien et à l’équipe en vigueur 14, 15. soignante de coordonner les soins le plus L’accès aux soins et la rapidité de L’évaluation pathologique et la production rapidement possible, les ressources devant l’évaluation influencent considérablement du rapport qui s’ensuit doivent faire être exploitées adéquatement de façon à le parcours d’une patiente atteinte d’un l’objet d’un suivi et être réalisées dans garantir le respect des délais fixés24-30. cancer du sein. Le panel d’experts a défini, des délais adéquats en s’appuyant sur les NORMES PANCANADIENNES EN MATIÈRE DE CHIRURGIE DU CANCER DU SEIN
ressources nécessaires. Si les résultats 2.1.6 Toutes les patientes doivent bénéficier de chimiothérapie est indiquée, 90 % des sont équivoques, le rapport doit inclure partenariats officiels permettant, lorsqu’il patientes doivent la démarrer dans les les résultats des tests de caractérisation y a lieu,un accès en temps opportun aux douze semaines suivant l’intervention immunohistochimique des récepteurs essais cliniques. chirurgicale. avec hybridation in situ. 2.1.7 Toutes les patientes doivent bénéficier 2.1.10 Toutes les patientes doivent avoir 2.1.5 Les interventions chirurgicales pour le de partenariats officiels leur permettant accès, dans les meilleurs délais, à une cancer du sein doivent être pratiquées d’avoir accès à différentes ressources, consultation en radio-oncologie, à dans des établissements fournissant notamment à des conseillers en des services de radiothérapie et à des notamment les services ci-après, et génétique, et ce, dans les meilleurs délais. installations offrant les services suivants : ce, que ce soit directement ou dans Toutes les patientes chez lesquelles on • Irradiation mammaire totale ou partielle avec ou le cadre d’une collaboration avec des soupçonne un cancer héréditaire doivent sans complément d’irradiation établissements dotés des ressources et être aiguillées dès que possible vers les • Irradiation ganglionnaire régionale des installations nécessaires pour offrir un services appropriés de dépistage et de • Radiothérapie palliative en cas de métastases soutien dans ce domaine : consultation génétiques, afin de veiller osseuses ou systémiques à la mise en place du traitement et des • Radiothérapie stéréotaxique en cas de métastases • Unités de chirurgie d’un jour et de court séjour cérébrales isolées ou limitées. • Services d’anesthésie locale et générale soins de suivi adéquats. Lorsque ces tests pourraient avoir une incidence sur la prise Lorsqu’une radiothérapie est indiquée, 90 % • Localisation guidée par imagerie selon les normes de radiologie13 en charge chirurgicale, une procédure des patientes doivent la recevoir dans les • Radiographie des échantillons pour confirmation de accélérée doit être mise en place. 28 jours suivant la date à laquelle elles sont 20 l’extraction de la lésion et évaluation des marges31 prêtes à la commencer. • Médecine nucléaire pour l’injection de radio- 2.1.8 Toutes les patientes doivent bénéficier de partenariats officiels leur permettant Les interventions chirurgicales du cancer isotopes au niveau du ganglion sentinelle; les établissements, les centres ainsi que les d’avoir rapidement accès à différentes du sein doivent être pratiquées dans des provinces ou les territoires doivent faciliter ressources, notamment, lorsqu’il y a lieu, à établissements dotés des installations l’accès aux produits radiopharmaceutiques et des ressources appropriées pour nécessaires pour effectuer l’injection sur place des spécialistes de la fertilité. Les patientes si ce type d’intervention n’est pas offert dans un en âge de procréer souhaitant préserver garantir des résultats optimaux aux établissement agréé de médecine nucléaire leur fertilité doivent se voir offrir une patientes, comme indiqué ci-dessus. S’il • Grossissement et traitement appropriés des consultation et une évaluation initiales. On est vrai que des chirurgiens experts et échantillons mammaires récemment prélevés, doit s’efforcer d’obtenir plus facilement les expérimentés sont en mesure de fournir conformément aux directives de l’ACP des soins exceptionnels, il n’en demeure financements permettant d’appuyer les • Accès à des pathologistes spécialisés dans le pas moins qu’en l’absence de certaines cancer du sein traitements dans ce domaine32, 33. installations et ressources essentielles, les • Accès, en temps voulu, à une évaluation 2.1.9 Toutes les patientes doivent avoir pathologique appropriée par immunohistochimie patientes pourraient courir le risque de rapidement accès aux services d’oncologie recevoir des soins de qualité inférieure. • Accès à des ressources en matière de chirurgie médicale, notamment aux services Pour les services qui ne sont pas reconstructive de consultation, de mise en place directement offerts dans l’établissement, • Accès à des intervenants pivots et à des coordonnateurs des services aux patients ainsi thérapeutique et de prise en charge après il est important de connaître des centres qu’à des réseaux de soutien pour les personnes la résection de la tumeur. Lorsqu’une susceptibles de fournir ces services atteintes d’un cancer Normes
Vous pouvez aussi lire