Magazine - Agissons ensemble contre le travail des enfants au Sénégal et au Mali - SOS Kinderdorpen

 
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Magazine - Agissons ensemble contre le travail des enfants au Sénégal et au Mali - SOS Kinderdorpen
BUREAU DE DÉPÔT :
BRUXELLES X P202205

                                         Magazine
N° 216 - été 2017

Magazine trimestriel de
l'ASBL SOS VILLAGES D'ENFANTS BELGIQUE
Sous le Haut Patronage
de Sa Majesté la Reine

                                             Dossier
                                             Agissons ensemble
                                             contre le travail des
                                             enfants au Sénégal
                                             et au Mali
                                             Zoom
                                             Notre maison d'accueil
                                             Hejmo fête son
                                             premier anniversaire

                                             Témoignage
                                             Christèle, marraine
                                             SOS, rend visite à sa
                                             filleule à Kinshasa
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edito

Touchée par vos réactions...
                                         Chers amis de SOS Villages d’Enfants,

                                         Dans notre précédent numéro – celui que vous avez reçu fin
                                         avril –, nous évoquions notre travail en faveur des jeunes qui
                                         quittent l’aide à la jeunesse. Le moins que l’on puisse dire,
                                                                                                          colophon
                                         c’est que notre message n’est pas passé inaperçu. Vos nom-
                                         breux mails et réactions m’ont fait chaud au cœur ! Tous des     SOS Villages d’Enfants est une œuvre
                                                                                                          sociale, indépendante et internationale, qui
                                         messages d’appréciation sincère de notre travail.                agit depuis 1949 en faveur des intérêts, des
                                                                                                          besoins et des droits de l’enfant. SOS Villages
                                                                                                          d’Enfants est aussi active en Belgique.
                                                                                                          Notre « Magazine » parait quatre fois par an.
                                         J’ai été très touchée de constater combien de personnes nous
 Hilde Boeykens, directrice                                                                               Les membres du Conseil d’Administration
                                         soutiennent dans nos activités quotidiennes. Et cela renforce    de l’ASBL SOS Villages d’Enfants Belgique
                                                                                                          01/01/2017
encore ma conviction qu'ensemble, nous pouvons faire la différence. Nous étudions à présent la
                                                                                                          Président : Bruno van Lierde
suite à donner à cette enquête, avec un plan d’action concret que nous vous présenterons dans le          Vice-présidents : Piet Dejonghe,
                                                                                                          Aernout van der Mersch
courant de cette année.
                                                                                                          Administrateurs :
                                                                                                          Johan Cottenie, Filiep Deforche,
                                                                                                          Yvan de Launoit, Alain Goldschmidt,
Continuez à nous suivre, continuez à nous soutenir, continuez à être présents à nos côtés pour            Paul Leyman, Jean-Pierre Marchant,
                                                                                                          Valérie Taleb, Filip Tanghe,
que chaque enfant dans le monde puisse grandir dans la chaleur d’une famille aimante.                     Evelyne Titeca

                                                                                                          Membres effectifs de l’ASBL :
                                                                                                          Les membres du Conseil
Merci !                                                                                                   d’Administration et
                                                                                                          Barbara François (Présidente honoraire),
                                                                                                          Pascale Berryer, Anne-Catherine Chevalier,
                                                                                                          Albert Fraipont, Jasmina Kuen,
 Hilde Boeykens                                                                                           Rosa Maus de Rolley,
                                                                                  n « Pano » de
                                              repo  rtage  diffusé dans l’émissio                         Charles Ferdinand Nothomb,
 Directrice                   Karlijn  : Le                                          m’ont fait
                                                               ns le Magazine SOS
                                                                                                          Ghislaine Rondeaux,
                                           l’article  pa ru da                                            Nathalie Schots-van Bogaert
                               la VRT  et                                          , comme le
                                        ir : « No  us  so m m  es prêts à parrainer
                                réfléch                                                nes. »
                                                                 oncle, l’un de ces jeu
                                                                                                          Directrice : Hilde Boeykens
                                         nt  un  e ta nte et  un
                                  feraie                                                                  Rédaction : SOS Villages d’Enfants
                                                                                                          Rédaction achevée le 06.06.2017
           Michèle : Ayant lu avec beaucoup d’intérêt votre article sur les jeunes de l’aide à
                                                                                                          Photos : Archives SOS
           la jeunesse, je voulais vous dire que je soutiens toute action qui apporterait une
            aide et une intensification des moyens mis en œuvre pour leur faciliter l’entrée              Conception graphique et mise en page :
                                                                                                          All About Content
             dans la vie active. C’est de toute façon déjà difficile pour tout jeune, a fortiori          (www.allaboutcontent.be)
           pour des jeunes qui n’ont pas bénéficié de l’amour et de la stabilité d’une famille.           member of
             N’étant pas une professionnelle du secteur, je ne vois pas quels conseils vous               Impression : Corelio printing
            donner, sinon de faire en sorte que l’amour soit présent et palpable dans toute
           démarche faite pour eux, mais cela, je sais que c’est l’essence même de l’esprit de            Editeur responsable : Hilde Boeykens
                            SOS Villages d’Enfants… et je vous en remercie !                              Tél. : 02/538 57 38
                                                                                                          E-mail : info@sos-villages-enfants.be
   Sarah : Toutes mes félicit                                                                             Site : www.sos-villages-enfants.be
                                ations pour votre enquête                                                 Adresse : Rue Gachard 88/6,
 jeunes de l’aide à la jeune                                 sur les                                      1050 Bruxelles
                             sse ! Vous avez raison d’in
nécessité d’un rapport plu                               sister sur la
                             s chaleureux avec les enfan                                                  NB : Dit tijdschrift kan op aanvraag
leur séjour en institution,                               ts pendant                                      verkregenworden in het Nederlands.
                             ainsi que sur un suivi plu
            jeunes qui quittent leur ma                 s rég ulier de
                                          ison d’accueil.

                    Lut : À la lecture de votre article, j’ai repensé aux années où je travail-
                   lais comme éducatrice au sein de l’aide à la jeunesse. Je suis tout à fait             Ce magazine est imprimé sur du papier recyclé
                    favorable à une mobilisation des pouvoirs publics et de la société sur                à 100 % avec certificat FSC® Recycled et EU
                                                                                                          Ecolabel
                   ce thème. Chaque enfant mérite une attention particulière et des soins
                     selon ses besoins : c’est un droit. Et c’est à nous, adultes, d’alléger le
                         fardeau que ces jeunes ont à porter : nous y sommes tenus.
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Actu

Il s’est soudain passé quelque chose que personne n'avait vu venir

Une après-midi magique à la maison Simba
Tout a commencé avec un bénévole qui connaissait un jardinier. Au final, ce sont quatre travailleurs
acharnés qui ont totalement réaménagé le jardin de la maison Simba selon une vision pédagogique. Et,
au fil du travail, il s’est passé quelque chose que personne n’avait vu venir. An Dewinter, directrice de la
maison Simba, nous fait le récit de ce joli moment.

« Tout est parti de notre formidable équipe         coup, quatre hommes qui s’affairent à          sont d’une valeur inestimable pour les
de bénévoles », raconte An Dewinter. « Au fil       réaménager – bénévolement et avec              enfants. »
des années, la maison Simba s’est constitué un      dévouement – le jardin de la maison
beau réseau : une quinzaine de personnes de         Simba. Nous avons apprécié au plus haut        « Nous cherchons encore
tous âges qui soutiennent les collaborateurs        point. Et les enfants ont eux aussi mani-      des bénévoles »
de notre maison en cuisinant, en aidant aux         festé un grand intérêt. »                      « À la maison Simba, mais aussi et surtout
tâches ménagères, en conduisant les enfants à                                                      dans les autres projets de SOS Villages
l’école ou à leurs activités extrascolaires… Des    C’est alors que…                               d’Enfants, nous cherchons davantage
bénévoles formidables, tous autant qu’ils sont,     « Ces hommes étaient occupés à tailler,        de bénévoles pour nous aider de cette
et extrêmement précieux pour notre maison. »        ratisser et bêcher lorsque nous avons          manière. Des personnes qui ont un peu de
                                                    vu trois enfants aller chercher leur pelle     temps libre et qui veulent l’occuper utile-
Découverte et expérimentation                       et leur petit seau pour leur donner un         ment, qui souhaitent simplement s’enga-
« Depuis notre installation à Liedekerke            coup de main. La suite a été absolument        ger en faveur d’enfants vulnérables sans
en 2015, dans la Stationsstraat, la maison          magique : les enfants se sont mis au tra-      rien attendre en retour. »
Simba a été complètement aménagée                   vail aux côtés des jardiniers. Ils étaient
selon un concept pédagogique mûre-                  complètement absorbés dans l’instant.           Envie de devenir, vous aussi, un(e)
ment réfléchi (Reggio Emilia) qui incite            Arroser des plantes, creuser des trous,         bénévole pour la maison Simba (à
les enfants à la découverte et à l’expéri-          ratisser les feuilles. Cela a duré trois,       Liedekerke), la maison Hejmo (à
mentation. Et nous voulions étendre cette           quatre heures. On les voyait littérale-         Kraainem) ou encore le Village d’En-
philosophie au jardin. Un des bénévoles             ment s'épanouir. Pleins de fierté qu’un         fants SOS Chantevent à Bande (près
connaissait un jardinier qui allait venir           adulte se fie à eux et à leur aide. Pour        de Marche-en-Famenne) ? Envoyez
jeter un coup d’œil…                                travailler à quelque chose de positif. Vu       vite un mail à notre collègue Geertrui
                                                    leur situation familiale difficile, ce n’est    à l ’adresse geer tr ui.declerck@
Voilà le point de départ. Et puis tout à            pas évident pour eux. De tels moments           sos-villages-enfants.be.

                                                                                                                          [ SOS Magazine - été 2017 ] > 3
Magazine - Agissons ensemble contre le travail des enfants au Sénégal et au Mali - SOS Kinderdorpen
dossier

     Les jeunes filles sont souvent engagées comme des filles domestiques, ce qui représente la pire forme d’esclavage des enfants

        Des milliers d'enfants au Sénégal et au Mali doivent travailler et mendier pour survivre !

              Nous agissons pour qu’il en soit autrement
     L‘extrême pauvreté ne laisse pas le choix aux parents du Sénégal et du Mali : ils confient leurs
     enfants à des familles d’accueil ou des écoles, avec l’espoir que leur avenir sera meilleur. Mais la
     réalité est souvent tout autre : les jeunes filles se retrouvent éloignées à plus de cent kilomètres
     de leurs parents et deviennent des "filles domestiques". Les jeunes garçons, eux, doivent, mendier
     dans la rue, pendant toute la journée. Pour tous ces enfants, SOS Villages d’Enfants se mobilise
     afin de leur offrir un autre avenir.

    Fille domestique                                     Grossesse non désirée                                village, mais de nombreuses jeunes filles
    Aïda a 15 ans. Elle vit avec son père, ses           Pour dix à vingt dollars par mois, elle              dans cette situation restent à Dakar et
    frères et sœurs à Niakhar, au Sénégal. Sa            est jour et nuit à la disposition de son             se retrouvent séparées de leur famille,
    mère est morte. Son père travaille dur               employeur pour effectuer les tâches                  condamnées à survivre grâce au travail
    et se bat tous les jours pour survivre et            domestiques de la maison et s’occuper                domestique.
    répondre aux besoins de sa famille. C’est            des enfants. L’argent qu’elle gagne sert
    pourquoi, depuis deux ou trois ans, Aïda             à soutenir ses frères et sœurs mais aussi            Les filles domestiques subissent très
    se rend à Dakar, la capitale du Sénégal,             à payer ses frais de scolarité. Pourtant,            fréquemment des abus sexuels et des vio-
    pendant les grandes vacances. Aïda,                  malgré son dur labeur, elle n’a pas pu               lences : le phénomène est très ré­pandu
    comme beaucoup d’autres, y travaille                 poursuivre ses études : elle s’est retrou-           au Sénégal. L’Organisation Internationale
    comme fille domestique.                              vée enceinte. Aïda a osé rentrer dans son            du Travail considère d’ailleurs le travail

4 < [ SOS Magazine - été 2017 ]
Magazine - Agissons ensemble contre le travail des enfants au Sénégal et au Mali - SOS Kinderdorpen
autre avenir à ses propres enfants. Et cela,
                                                                                                      nous pouvons le prouver : chaque année
                                                                                                      de scolarité offerte aux jeunes filles fait
                                                                                                      descendre le taux de mortalité de leurs
                                                                                                      futurs enfants de 5 à 10 %*.

                                                                                                      " Enfant talibé "
                                                                                                      Beaucoup d’enfants, même très jeunes,
                                                                                                      au Sénégal et au Mali n’ont pas la chance
                                                                                                      d’aller à l’école. Les parents les confient
                                                                                                      à des "maitres coraniques" qui deviennent
                                                                                                      leurs tuteurs et avec qui ils vivent dans
                                                                                                      des "daaras". Les daaras sont des écoles
                                                                                                      religieuses. Les parents ont souvent l’es-
                                                                                                      poir qu’ils pourront grandir dans de meil-
Aïda travaillait comme fille domestique à Dakar et s’est trouvée enceinte. Oumar, un enfant talibé,
mendiait dans les rues. SOS a pu leur offrir un nouvel avenir                                         leures conditions que dans leur village
                                                                                                      d’origine, mais ce n’est pas le cas.
domestique comme une des « pires formes            échappe elle aussi. Avec des partenaires
de travail des enfants ». Bref, Aïda n’est         locaux, nous les aidons à trouver une              Ce système de « confiage » des enfants à
malheureusement pas une exception.                 autre source de revenus, en fonction des           des maitres coraniques existe depuis tou-
                                                   capacités dont dispose la famille.                 jours au Sénégal mais, auparavant, les
Oui, il existe des solutions                                                                          enfants vivaient dans des conditions dé-
On ne peut rien reprocher aux parents.             À court terme, nous veillons aussi à ce            centes et travaillaient de temps en temps
Leur situation est souvent si vulnérable           qu’elles aient de quoi payer leurs frais           aux champs ou demandaient des dons.
qu’ils n’ont pas d’autre choix. Mais SOS           de scolarité. Pour l’année scolaire 2017-          Aujourd’hui, avec la situation de grande
croit qu’il est possible de faire autrement.       2018, Aïda sera réinscrite, avec le soutien        vulnérabilité de nombreuses familles et la
Nous voulons que des jeunes filles comme           de SOS Villages d’Enfants, à l’école tech-         paupérisation des campagnes, les daaras se
Aïda puissent rester auprès de leur famille        nique de Niakhar où elle se spécialisera           sont multipliés et n’ont plus les moyens de
et poursuivre leurs études. C’est pour             en couture.                                        subvenir aux besoins des enfants. On leur
cela que nous sensibilisons sa famille et                                                             demande donc de mendier pour se nourrir
recherchons avec elle d’autres options             Au Sénégal, nous soutenons ainsi 150 jeu-          et pour contribuer aux frais du daara.
pour subvenir aux besoins d’Aïda et de ses         nes filles. Chacune de ces jeunes filles
frères et sœurs. Afin qu’Aïda ne retourne          qui, avec notre appui, sort de ce système          On voit ces enfants talibés à chaque coin
plus à Dakar et que sa sœur cadette y              d’exploitation pourra à son tour offrir un         de rue dans les grandes villes comme
                                                                                                      Dakar et Bamako. Des heures durant, ils
                                                                                                                                                            *Sources : Groupe de la Banque Africaine de Développement

                                                                                                      tendent leur boite de conserve typique
                                                   Notre influence                                    rouge et blanc. Jusqu’à ce qu’ils deviennent
                                                   150 jeunes filles peuvent aller à                  trop âgés pour attendrir les passants. Alors
                                                   l’école et échapper au sort des                    ils n’ont plus qu’à se débrouiller seuls.
                                                   filles domestiques
                                                   1 800 garçons peuvent rentrer                      Oui, le retour en famille est possible
                                                   chez eux et ne doivent plus                        Oumar sait de quoi il parle. Lorsqu’il avait
                                                   mendier en rue                                     onze ans, ses parents et lui ont quitté
                                                                                                      leur village de Bambey pour Dakar, à la
                                                   Le présent projet est                              recherche de travail. Quand son père est
                                                   financé avec le soutien de
                                                   l'Union Européenne

                                                                                                                               [ SOS Magazine - été 2017 ] > 5
Magazine - Agissons ensemble contre le travail des enfants au Sénégal et au Mali - SOS Kinderdorpen
dossier

    mort, sa maman était complètement per-          Ou ce groupe de femmes (photo 2) qui                belges du cabinet d'avocats international
    due et est retournée au village. Oumar est      s’engagent à prendre soin des enfants, à            Allen & Overy en vue de mettre sur pied de
    resté à Dakar chez son oncle, mais celui-ci     faire leur lessive par exemple, mais aussi à        petites entreprises rentables. En effet SOS
    n’a plus pu supporter la charge de nourrir      veiller à ce qu’ils aient accès aux soins de        appuie les daaras pour qu'ils se mettent en
    une personne supplémentaire et a confié         santé nécessaires.                                  quête d’une source de revenus différente
    l’enfant à un daara.                                                                                et durable, de façon que les enfants n’aient
                                                    Ou encore ces membres de l’équipe SOS               pas à aller mendier. L’ensemble de la com-
    Le garçon s’est enfui du daara pour éviter      (voir encadré), qui viennent de travail-            munauté contribue ainsi à améliorer la vie
    les mauvais traitements, l’exploitation. Il     ler quatre jours avec les collaboratrices           de ces enfants et à leur offrir un avenir.
    a vécu un temps dans la rue, avant d’être
    identifié par un membre de 'l'Empire des
    Enfants', une association locale qui vient
    au secours des enfants des rues. SOS Vil-
    lages d’Enfants, qui collabore étroitement
    avec cette organisation, s’est mise à la re-
    cherche de la famille d’Oumar. Assez rapi-
    dement, Oumar a pu retourner auprès de
    sa mère, à Bambey. Et cela semble bien se
    passer : le jeune garçon est content d’être
    rentré chez lui et, avec l’aide de SOS Vil-
    lages d’Enfants, il va à l’école. Il rêve de
    devenir enseignant.

    La communauté apporte son aide
    SOS Villages d’Enfants ne travaille jamais
    seule, mais toujours en s’appuyant sur les
    forces vives de la communauté locale. La        Un professeur donne, après ses heures, des cours de math et de français aux enfants d’un daara

    problématique des talibés est bien connue
    au Sénégal et au Mali. La majorité de la
    population voit le phénomène d’un mau-
    vais œil et dénonce les abus des droits des
    enfants qui sont commis avec ce système.
    Nous leur donnons le petit coup de pouce
    dont ils ont besoin pour passer à l’action
    et changer la vie de ces enfants.

    Par exemple ce professeur (photo 1) qui,
    après ses heures, vient donner des cours de
    mathématique et de français aux enfants
    d’un daara. Avec le concours du ministère
    de l’éducation nationale, SOS Villages
    d’Enfants a en effet lancé un programme
    d’enseignement complémentaire pour les
    talibés, afin qu’ils puissent apprendre autre
    chose qu’uniquement la religion.                Ces femmes se sont engagées à prendre soin des enfants et à faire leur lessive

6 < [ SOS Magazine - été 2017 ]
Magazine - Agissons ensemble contre le travail des enfants au Sénégal et au Mali - SOS Kinderdorpen
La Fondation Bennink se
                                                                                       réjouit de l’impact de son
                                                                                       soutien

                                                                                       Rogier Rijnja, de la Fondation Bennink, avec l'un
                                                                                       de nos collaborateurs SOS

                                                                                       La Fondation Bennink soutient les
                                                                                       projets de SOS Villages d’Enfants au
                                                                                       Sénégal par une contribution finan-
Amélie Dalle et ses collèges Susana Gonzalez Melon, Esther Theyskens et Gabrielle De   cière durable. Au début de l’année, cer-
Vliegher distribuent les diplômes aux participants de leur workshop
                                                                                       tains de ses membres se sont rendus

Allen & Overy renforce l’équipe                                                        sur place pour se rendre compte, par
                                                                                       eux-mêmes, de l’impact de leur sou-
SOS au Sénégal                                                                         tien. Parmi eux, Rogier Rijnja nous fait
                                                                                       part de ses impressions :
Quatre collaboratrices belges du cabinet d'avocats international                       « Les habitants du Sénégal sont authen-
Allen & Overy se sont rendues une semaine au Sénégal pour y ren-                       tiques et chaleureux. Leur optimisme est
forcer notre équipe. Elles ont animé un workshop de quatre jours                       grand. Leur espoir d’un avenir meilleur est
sur la création de petites entreprises rentables. Parmi elles se trou-                 impressionnant. Quel contraste par rap-
vait Amélie Dalle.                                                                     port aux défis souvent basiques qui sont
                                                                                       les leurs : se nourrir, aller à l’école, trou-
Elle témoigne : « Nous avons appris à l’équipe SOS comment, très                       ver un revenu et un toit. Ce contraste, on
concrètement, réussir à lancer une entreprise et nous les avons                        ne le perçoit vraiment que sur place. On
aidés à mettre sur pied un business plan. Ils transmettront à leur                     se trouve alors au milieu de jeunes ado-
tour ces connaissances aux familles et aux daaras sur place.                           lescentes qui sont envoyées comme filles
                                                                                       domestiques à la ville, où elles sont sou-
Pendant notre séjour, nous avons visité un daara avec lequel                           vent victimes d’abus sexuels et n’ont pas
travaille SOS Villages d’Enfants. Et nous avons vu à quel point                        l’occasion d’aller à l’école. Ou au milieu des
l’équipe SOS est motivée pour améliorer le sort des talibés. Mal-                      enfants mendiants, dans les écoles reli-
gré des conditions difficiles, un enseignant donnait un cours de                       gieuses où ils vivent dans des conditions
français avec beaucoup de conviction. L’enthousiasme des enfants                       précaires. C’est terriblement touchant.
était émouvant à voir. À chaque question du professeur, toutes les
mains se levaient avec intérêt. »                                                      Comme c’est beau de pouvoir faire
                                                                                       quelque chose ! La Fondation Bennink
Allen & Overy est depuis 2005 un de nos plus importants parte-                         soutient de tout cœur SOS Villages
naires et aide SOS Villages d'Enfants en matière juridique.                            d’Enfants au Sénégal. »

                                                                                                                  [ SOS Magazine - été 2017 ] > 7
Magazine - Agissons ensemble contre le travail des enfants au Sénégal et au Mali - SOS Kinderdorpen
Zoom

     Ces jeunes réfugiés sont aussi et avant tout des adolescents

                   Redouane Ben Driss, psychologue et spécialiste de l'aide transculturelle

    « Nous avons besoin de plus de maisons Hejmo »
    En août 2017, notre maison d’accueil Hejmo fêtera son premier anniversaire. Neuf garçons et filles de
    7 à 17 ans y ont retrouvé la sécurité d’un foyer. Fort de ses vingt-cinq ans d’expérience dans l’aide à
    la jeunesse et aux enfants réfugiés, Redouane Ben Driss, psychologue au Steunpunt Cultuursensitieve
    Zorg et spécialiste de l’aide transculturelle, éclaire notre maison d’accueil de ses conseils.

                                                         « Quel est le point fort d’Hejmo ? » – Re-    grands centres. En Allemagne, ces struc-
                                                         douane répète notre question. « Hejmo         tures regroupent parfois deux à trois cents
                                                         est une maison d’accueil, pas un centre       jeunes. L’accompagnement individuel des
                                                         d’accueil. C’est une petite infrastructure,   enfants est dès lors moins évidente. »
                                                         où l’on se sent comme en famille. »
                                                                                                       Le néerlandais comme lien
                                                         Des propos qui nous ravissent. Car c’est      Un des premiers défis à relever pour une
                                                         exactement l’objectif de SOS Villages         maison d’accueil comme Hejmo est de trou-
                                                         d’Enfants : offrir à des enfants qui ne       ver un socle commun pour vivre ensemble.
                                                         peuvent pas grandir auprès de leurs pa-
                                                         rents un foyer chaleureux dans une am-        Redouane : « Parmi les accompagnateurs
                                                         biance familiale.                             et les jeunes d’Hejmo, il y a un bon mix de
                                                                                                       cultures, d’âges et de genres. C’est impor-
                                                         « Nous avons besoin de plus de maisons        tant : cela leur montre tout de suite que
                                                         Hejmo », poursuit Redouane. « Car au-         d’autres personnes ont parfois une autre
                                                         jourd’hui encore, beaucoup de réfugiés        conception de la vie en société, de ce qui
    Redouane Ben Driss, psychologue et spécialiste
    de l’aide transculturelle                            mineurs en Europe séjournent dans de          est la norme et ce qui ne l’est pas. Mais il

8 < [ SOS Magazine - été 2017 ]
Magazine - Agissons ensemble contre le travail des enfants au Sénégal et au Mali - SOS Kinderdorpen
Redouane, « où les hommes détiennent
    4. Nos règles de vie en société
                                                                                                       l’autorité. Ils n’ont jamais rien connu
    Dans la maison, tu vis avec des jeunes qui viennent d’horizons culturels très différents. Tu vis
    aussi avec les accompagnateurs et le personnel qui sont présents chaque jour dans la maison.       d’autre. Lorsque, à Hejmo, ils constatent
    La nuit aussi, un accompagnateur est toujours là. Nous avons une vision claire de la façon         que la direction est aux mains d’une
    dont nous voulons nous occuper de ta croissance, de ton développement et ton éducation.
    Nous essayons non seulement de donner forme nous-mêmes aux valeurs mentionnées dans                femme, ils ont du mal à l’accepter. Ici, on
    notre accompagnement, mais nous attendons aussi de toi que tu les apprennes et essaies de
    les mettre en pratique, dans la vie en société ici et ailleurs. Aujourd’hui et à l’avenir !        pose une limite : c’est elle qui a l’autorité
    Tu viens de loin et tu as probablement d’autres règles de vie en société. Nous considérons         et tout le monde doit respecter cela. Et ce
    qu’il est de notre tâche de te faire découvrir les nôtres. Nous voulons t’apprendre à en user
    dans tes relations avec les autres à Hejmo et dans notre société. Nous demandons donc ton
                                                                                                       respect est toujours réciproque. »
    ouverture, ton acceptation et ton engagement par rapport aux règles suivantes.

    •   Nous sommes attentifs les uns aux autres :                                                     Contrat de vie en société
        nous nous saluons et nous nous entraidons au besoin
    •   Nous ne nous ignorons pas                                                                      Après deux ou trois mois passés à faire
    •   Nous ne crions pas, mais nous nous parlons calmement
    •   Nous nous écoutons les uns les autres lorsque nous parlons                                     connaissance et à tester les limites, les
    •   Nous ne nous insultons pas
    •   Nous ne jurons pas
                                                                                                       accompagnateurs et les enfants d’Hejmo
    •   Nous ne menaçons pas                                                                           ont conclu un contrat de vie en société. Il
    •   Nous n’utilisons pas de violence physique
    •   Nous n’endommageons pas les objets matériels                                                   indique très clairement ce que les enfants et
    •   Nous ne lançons pas des objets
    •   Nous ne nous faisons pas de mal                                                                les accompagnateurs peuvent attendre les
    •   Nous n’excluons personne – au propre comme au figuré
    •   Nous ne mentons ni ne manipulons personne                                                      uns des autres, comment nous nous com-
    •   Nous tenons compte des autres pour ce qui est de la musique et du bruit : non seulement
        les autres jeunes du groupe, mais aussi les voisins
                                                                                                       portons les uns avec les autres et les limites
                                                                                                       que chacun doit respecter. Ce contrat est
    En cas d’infraction à ces règles, nous te prenons un moment à part et nous t’en parlons
    individuellement. Nous attendons dès lors de toi que tu sois prêt à en parler seul avec les        totalement participatif : c’est une rencontre
    accompagnateurs et le personnel. Si c‘est l’ensemble du groupe qui enfreint ces règles, les
    accompagnateurs ou le personnel peuvent alors s’adresser à tout le groupe.                         et un compromis entre chaque enfant et

                                              re ensemble à Hejmo ?
                                                                                                       chaque accompagnateur. Il forme la base de
                d’en sa vo ir plus  sur le viv
         Envie                                                       z                                 la vie en société à Hejmo.
             z sur ww  w. so s-k inde rd or pen.be/hejmo, vous pourre
        Surfe
                                                     enance
                    y lire le contrat à votre conv                                                     Accorder de l’attention à chacun
                                                                                                       « Hejmo veut t’aider à grandir pour deve-
                                                                                                       nir un être fort, autonome et intégré dans
                                                                                                       la société. Nous t’indiquons clairement le
faut aussi trouver un compromis. Ce n’est            les jeunes doivent oublier leur langue            chemin à suivre, en nous concentrant sur
pas toujours le paradis, loin de là, c’est un        maternelle, bien au contraire. Redouane :         les solutions au lieu de fonctionner par
processus, avec des hauts et des bas. »              « Nous considérons la langue et la culture        punitions et récompenses. Nous voulons
                                                     de chacun comme une richesse. C’est un            ainsi te guider vers l’âge adulte. »
Dans ce processus, la langue a un rôle               exercice d’équilibre, où nous essayons de
important à jouer. Au sein du groupe, on             réunir le meilleur de plusieurs mondes. »         Un extrait du contrat de vie en société
parle beaucoup de langues différentes :                                                                qui indique clairement la direction vers
anglais, français, arabe, farsi… « Mais                                                                laquelle nous tendons avec Hejmo : gui-
celle qui nous soude », déclare Redouane,
                                                       « Nous considérons la lan-                      der les jeunes vers un avenir positif et
« c’est le néerlandais. C’est la langue de             gue et la culture de chacun                     prometteur. Redouane : « Cela veut dire
communication que tout le monde utilise                  comme une richesse »                          aussi qu’au sein de la communauté, il faut
lors des rencontres à Hejmo. C’est l’effort                                                            accorder de l’attention à chacun. Rencon-
que nous faisons tous pour rendre le rap-            Cela veut dire aussi mettre des limites.          trer les jeunes un par un, être à l’écoute
prochement possible. »                               Parfois en effet, certaines conceptions           de leur histoire, leurs craintes, leur ma-
                                                     culturelles sont difficilement conciliables.      nière de penser, leurs rêves d’avenir. »
Mettre des limites                                   « Quelques garçons viennent par exemple
Cela ne veut pas dire que les enfants et             de cultures très patriarcales », explique         Les enfants réfugiés ont souvent vécu

                                                                                                                                [ SOS Magazine - été 2017 ] > 9
Magazine - Agissons ensemble contre le travail des enfants au Sénégal et au Mali - SOS Kinderdorpen
La maison d'accueil Hejmo est perçue comme une famille

     des situations très difficiles, dans leur pays
     d’origine puis sur la route de l’exil. Certains
     ont par conséquent besoin d’un accompa-
                                                         Envie de devenir le buddy d’un enfant ou
     gnement individuel. Ils ont bien entendu le
                                                         d’un jeune ?
     droit à l’erreur. D’autres ont surtout besoin
                                                         Puisqu’il est important que ces enfants et ces jeunes soient en contact
     de pouvoir être simplement des enfants et
                                                         avec la communauté qui les entoure, nous souhaitons trouver un buddy
     de retrouver leur insouciance. Ils veulent
                                                         pour chacun d’eux. Un buddy ? Quelqu’un qui noue une relation d’amitié
     être délestés de la lourde responsabilité
                                                         et de confiance avec un enfant ou un jeune. Vous faites des sorties en-
     qu’ils ont longtemps portée.
                                                         semble, vous l’aidez de temps en temps à faire ses devoirs, vous êtes
                                                         disponible pour parler avec lui. Vous représentez une connexion avec le
     Le Care Effect
                                                         monde extérieur, une porte d’accès à la communauté qui les entoure.
     « Car bien qu’ils soient des réfugiés », ex-
                                                         L’intensité de l’engagement se construit en souplesse. Le principal est de
     plique Redouane, « ils sont aussi et avant
                                                         bâtir un lien durable. Envie d’en savoir plus ? Envoyez un mail à Frank
     tout des adolescents, avec tous les défis
                                                         Marien, coordinateur d’Hejmo, à l’adresse frank.marien@sos-villages-
     liés à leur âge. Nous devons continuer à
                                                         enfants.be. Merci !
     croire en leur potentiel. Tous ces jeunes
     ont parcouru des milliers de kilomètres
     pour arriver jusqu’ici. Ils ont de la volonté
     et des objectifs clairs. Il faut les écouter et
                                                                               Un tout grand merci
     les soutenir dans la réalisation de ces ob-
     jectifs. Si nous y parvenons, nous contri-
                                                                               À Fedasil et à l’Agentschap Jongerenwelzijn : grâce à leur
     buons aussi à une société meilleure. »
                                                                               soutien et à leur subvention, Hejmo peut fonctionner.
                                                                               À Ikea, Vandenborre et Carrefour qui ont contribué
     Si nous y parvenons, nous aurons alors
                                                                               à financer l’aménagement intérieur d’Hejmo.
     aidé des enfants vulnérables à grandir pour
                                                                               À H&M qui apporte une contribution financière
     devenir des adultes forts et autonomes,
                                                                               importante grâce à leurs opérations de collecte de fonds.
     capables de prendre leur place dans la so-
     ciété. Chez SOS Villages d’Enfants, c’est ce
     que nous appelons le Care Effect.

10 < [ SOS Magazine - été 2017 ]
Nos collègues Tom et Michael feront
   la marche du Dodentocht pour Hejmo.
         Vous vous joignez à eux ?

                                                                                      un
                                ppel qu e Tom  et Michael ont lancé sur la toile avec
                           « L’a
                                                           t partagé sur Facebook »
                              petit film a été massivemen

Notre collègue Tom Moons : « Les enfants et les jeunes d’Hejmo ont souvent parcouru
des milliers de kilomètres pour trouver un foyer sûr ici, chez nous. De manière sym-
bolique et par solidarité, mon collègue Michael et moi-même voulons en faire cent !
Ce sera le 11 août 2017, au Dodentocht de Bornem.

Et comme nous estimons qu’aucun enfant ne doit grandir seul, nous vous invitons
cordialement à marcher avec nous ! Car, ensemble, nous pouvons vraiment faire la
différence pour ces enfants.

Envie de nous accompagner le 11 août ? Super !
Envoyez un mail à Tom via tom.moons@sos-villages-enfants.be
et il vous communiquera tous les détails. Merci !

                                                                                   [ SOS Magazine - été 2017 ] > 11
ACTIONS À TRAVERS TOUT LE PAYS

                                                     Sept amis fêtent leur anniversaire et soutiennent
                                                     SOS Villages d'Enfants
                                                     « Quand sept amis organisent ensemble une fête pour leur 40e anniversaire, un petit
                                                     'souci' peut alors se poser : comment faire pour les cadeaux ? Si, par exemple, certains
                                                     invités connaissent quatre des sept jubilaires, doivent-ils apporter quatre cadeaux ? C’est
                                                     en réfléchissant à cette question que nous nous sommes mis en quête d’un cadeau alter-
                                                     natif. Une œuvre caritative nous a semblé à tous un excellent plan : d’autres personnes
                                                     profiteraient ainsi de notre fête. Nous avons choisi SOS Villages d’Enfants parce que le
                                                     projet a quelque chose de familier : c’est une action belge et nous sommes tous des papas
                                                     et des mamans ; donc, aider des enfants dans le besoin en Belgique et ailleurs dans le
                                                     monde, nous y sommes totalement favorables. La fête a été formidable et, comme nous
                                                     savons qu’elle a aussi servi à rendre des enfants heureux, elle a tout à coup acquis une
               « Nos invités ont                     valeur incroyable. Nos invités ont applaudi chaleureusement. Espérons que l’idée sera
                                   »
          applaudi chaleureusement                   reprise par d’autres ! » Merci à An, Benedicte, Frederick, Nele, Sander, Steven et Tijs !

                                             Des espaces « bisou & câlin »
                                              dans les écoles de Waterloo
       Chaque enfant a besoin de l’attention aimante d’un adulte pour grandir dans de
       bonnes conditions. Cette attention, les parents peuvent la manifester de mille et
       une manières. Le moment où chacun vient chercher ou déposer ses enfants à l’école
       en est un bel exemple. C’est pourquoi nous avons conçu l’espace SOS « bisou &
       câlin » où, chaque jour d’école, les parents peuvent serrer leurs enfants dans leurs
       bras avant de les confier aux bons soins des enseignants. L’école Sainte-Anne de
       Waterloo est la première école en Fédération Wallonie-Bruxelles à avoir implanté
       un espace « bisou & câlin ». Enthousiasmée par l’idée, la commune de Waterloo
       a fait le choix d’intégrer des espaces « bisou & câlin » dans chacune de ses écoles                                      & câlin'
       communales. Il y a déjà quelque vingt espaces « bisou & câlin » disséminés un peu            « Déja vingt espaces 'bisou
                                                                                                                                   !»
       partout en Belgique ! Merci à la commune de Waterloo !                                         un peu partout en Belgique

                                                     Pour Bel RTL, le travail de SOS Villages d’Enfants
                                                     résonne avec son slogan « Vivre ensemble »
                                                     Le mois de mai a été marqué par de belles rencontres avec les auditeurs de Bel
                                                     RTL lors des quatre « Villages RTL » qui se sont déroulés à Bertrix, Mouscron,
                                                     Nivelles et Plombières. SOS Villages d'Enfants y a proposé une animation au
                                                     cours de laquelle les enfants ont pu écrire un beau message pour leur maman et/
                                                     ou leur papa. Plus de 2000 mots doux ont ainsi été envoyés aux quatre coins de la
                                                     Wallonie pour la Fête des mères et celle des pères.

       Le 15 mai dernier, Journée internationale des familles, Bel RTL a diffusé des petites séquences dans lesquelles les animateurs San-
       drine Dans, Emilie Dupuis, Fabrice Collignon et Frédéric Bastien nous ont confié pourquoi la famille est si importante à leurs yeux.
       Différents reportages réalisés au sein du Village d’Enfant SOS Chantevent à Bande ont, quant à eux, été diffusés dans les journaux
       parlés. Une telle collaboration avec Bel RTL nous offre l’opportunité de faire connaître notre travail et nos projets à un large public.

               Envie vous aussi de soutenir les enfants vulnérables en Belgique ou dans le monde à l’occasion d’une fête ou à travers une
               action ? Surfez sur www.sos-villages-enfants.be/bonheur et créez votre page « sponsoring » ou contactez notre collègue
               Catherine (catherine.vantieghem@sos-villages-enfants.be, 02 639 09 77). Merci pour votre soutien !
12 <
PARTENARIATS

                                           Le soutien durable de Carrefour a un impact important
                                           Grâce à Carrefour, notre partenaire, nous avons déjà pu réaliser quantité de choses
                                           pour les enfants dans le besoin ! Carrefour a soutenu notre aide d’urgence aux Phi-
                                           lippines, a rendu possible l’ouverture de notre maison d’accueil Hejmo et, à la der-
                                           nière Fête des mères, s’est engagé à fond pour la rénovation de notre village d’enfants
                                           en Belgique. Pour chaque achat de fleurs ou de gâteau de Fête des mères, Carrefour
                                           offrait 1 euro à SOS Villages d’Enfants. Merci, Carrefour, pour ce soutien durable !

Brussels Airport installe un Espace
jeu SOS pour la période des vacances                                 Aux 10 miles d’Anvers, 1 000 coureurs
« Je pars en voyage et j’emmène… » : voilà ce qui a inspiré
l’Espace jeu SOS aménagé cet été par Brussels Airport aux
                                                                     sous les couleurs SOS
portes d’embarquement. Le but est de traverser le laby-              Cette année, les 10 miles d’Anvers étaient placés sous le signe de
rinthe et de retenir toutes les icônes que vous rencontrez           quatre bonnes causes, dont SOS Villages d’Enfants. 1 000 per-
en cours de route. Vous tombez sur cette zone pendant                sonnes ont donné 10 euros de plus lors de leur inscription au pro-
l’été ? N’oubliez pas de prendre une photo, de la poster sur         fit de SOS Villages d’Enfants et ont dès lors couru en arborant nos
les réseaux sociaux et de taguer SOS Villages d’Enfants.             couleurs. Un énorme merci à tous les participants ainsi qu’à
Merci pour la visibilité, Brussels Airport !                         l’organisation !

                                          Close the Gap offre vingt ordinateurs
                                          Close the Gap est une ONG internationale qui entend supprimer la fracture numé-
                                          rique en redistribuant des ordinateurs de qualité. Ils récupèrent des ordinateurs dans les
                                          grandes entreprises et les offrent à des organisations sans but lucratif. Close the Gap a
                                          ainsi fourni tous les ordinateurs de notre maison d’accueil Hejmo, trois autres à la mai-
                                          son Simba, huit au Village d’Enfants SOS Chantevent et cinq à notre siège administratif
                                          de Bruxelles. Ils nous rendent ainsi un immense service. Merci, Close the Gap !

                                                                                                                    [ SOS Magazine - été 2017 ] > 13
témoignage

     Séverine (au milieu) avec trois autres enfants du Village d'Enfants SOS de Kinshasa

                                   Christèle, marraine SOS, rend visite à sa filleule à Kinshasa
             « Désormais, elle a sa place dans mon coeur »
    Lorsque Christèle a commencé à travailler chez nous, elle est devenue la marraine de Séverine,
    du Village d’Enfants SOS de Kinshasa, en RDC. Au printemps dernier, elle lui a pour la première
    fois rendu visite.

     « Je me demandais si j’allais la reconnaitre         oui, je sais... » Surprise, elle me fixe avec de   ce sont ses règles qui s’appliquent.
    tout de suite », se souvient Christèle. « Elle        grands yeux interrogateurs. Je lui explique
    m’a écrit une lettre à la fin de l’an dernier, et     que je suis une de ses marraines de Bel-           Toutes ces femmes sont joviales et cha-
    cette lettre était accompagnée d’une belle            gique. Et que je la reconnais grâce à sa           leureuses, passionnées par ce qu’elles
    photo, donc j’étais convaincue que oui.               lettre et à sa photo.                              font : veiller à ce que chaque enfant gran-
    Nous procédons maison par maison, ren-                                                                   disse dans la chaleur d’une famille.
    dant visite à chaque famille SOS. Le direc-           Betty, maman SOS
    teur du village d’enfants, Pascal, me signale         Betty, sa mère SOS, me serre fort dans ses         Mon cœur se serre
    que Séverine habite au n° 11. Lorsque nous            bras et me remercie vivement de soute-             Le lendemain, nous allons visiter la com-
    frappons à la porte, tous les enfants se pré-         nir un de « ses » enfants. Elle m’explique         munauté locale, pour voir comment
    cipitent à notre rencontre.                           à quel point il est important que des              fonctionne le Programme SOS de renfor-
                                                          personnes soutiennent financièrement               cement de la famille. La beauté épous-
                                                          le village pour qu’elle puisse donner aux          touflante du pays contraste violemment
        « Bonjour, je m’appelle...»                       enfants tous les soins dont ils ont tant           avec les conditions de vie extrêmement
                                                          besoin.                                            difficiles de la population. Mon cœur se
    Je reconnais immédiatement la superbe                                                                    serre en voyant les « habitations » des
    fillette de la photo. Elle me donne la main           Betty est l’âme de la maison. C’est elle qui       familles fragilisées que soutient SOS
    en disant : « Bonjour, je m’appelle... » et je        entoure les enfants de son amour incon-            Villages d’Enfants : quatre morceaux de
    m’empresse de lui répondre : « Séverine,              ditionnel et qui les élève. Dans la maison,        tôle ondulée disposés les uns contre les

14 < [ SOS Magazine - été 2017 ]
contre si elle est heureuse au village, au-
                                                                                                    près de sa mère SOS. Et comment elle vit
                                                                                                    l’école. Elle aime sa mère SOS et est re-
                                                                                                    connaissante de pouvoir vivre ici, avec ses
                                                                                                    amis. Car elle en a beaucoup, au village.

                                                                                                    Elle est de plus une élève studieuse, qui
                                                                                                    a de bons résultats. Lorsque je l’interroge
                                                                                                    sur son sport favori, elle dit : « Seulement
                                                                                                    étudier. » Elle adore les bébés et rêve de
                                                                                                    devenir sage-femme. Et elle est bien déci-
                                                                                                    dée à faire de ce rêve une réalité.

                                                                                                    Un nœud dans la gorge
                                                                                                    Tandis que je me prépare à partir, des tas
Séverine avec sa marraine, Christèle Devos, responsable de la collecte de fonds chez SOS Villages   de choses me passent par la tête. Je veux
d'Enfants Belgique
                                                                                                    lui dire que je l’admire – sa joie de vivre, sa
                                                                                                    persévérance, sa personnalité. Que je me
autres, pas de meubles, d’eau courante ni         faim. Elle cherche un peu d’attention,
                                                                                                    demanderai chaque jour comment elle va.
d’électricité.                                    d’amour, ou même simplement quelqu’un
                                                                                                    Que je suis fière d’elle et que je lui écrirai
                                                  qui la touche. Elle fait partie des enfants
                                                                                                    régulièrement.
Comment se peut-il que des enfants                oubliés du Congo. Oubliés par tout le
grandissent aujourd’hui encore dans de            monde, y compris les pouvoirs publics
telles conditions ?                               congolais. Pour beaucoup d’entre eux, une
                                                  organisation comme SOS Villages d’En-             « Je me demanderai chaque
Un petit pied sur ma chaussure                    fants représente le dernier espoir.                  jour comment elle va »
Avec le Programme de renforcement de la
famille, SOS Villages d’Enfants veut faire        Curieuse de me connaitre
                                                                                                    Au moment du départ, j’arrive juste à arti-
en sorte que ces familles puissent s’occu-        De retour au village d’enfants, Séverine
                                                                                                    culer qu’elle doit continuer à faire de son
per de leurs enfants. Pour que ceux-ci ne         vient encore m’apporter une lettre. De
                                                                                                    mieux à l’école. Et que je lui écrirai très
se retrouvent jamais abandonnés. Avec             mon côté, j’ai aussi un petit cadeau à lui
                                                                                                    bientôt.
les parents, nous établissons un plan de          remettre : des feutres de couleur et un
développement. Imaginez une maman                 Memory, un jeu qu’elle peut partager avec
                                                                                                    Je rentre chez moi, plus riche d’une expé-
qui sait coudre : SOS l’aidera à se procurer      les autres enfants du village.
                                                                                                    rience inoubliable, avec dans la tête un
une machine à coudre. Elle pourra ainsi
                                                                                                    petit bout de femme qui a désormais sa
s’assurer un revenu. Et, grâce à son travail,     Curieuse de me connaitre, moi et ma vie
                                                                                                    place dans mon cœur. Ma filleule. Future
la famille pourra habiter dans un meilleur        en Belgique, elle pose une foule de ques-
                                                                                                    sage-femme.
endroit.                                          tions. « Tu es mariée, tu as des enfants, tu
Malgré cette aide, nous ressentons un             as des animaux, tu habites où, pourquoi tu
sentiment d’impuissance. Car il y a encore        viens si loin jusqu’au Congo, comment est            Comme Christèle, vous voulez
tant d’enfants que nous ne pouvons pas            la vie en Europe et quand reviendras-tu ? »          soutenir individuellement un
aider ! Une fillette pose son petit pied sur                                                           enfant dans un de nos villages
ma chaussure et pousse bien fort. Lorsque         Es-tu heureuse ?                                     d’enfants ?
je la regarde, elle saisit vite ma main pour      J’évite de lui poser des questions sur son           Surfez sur www.sos-villages-
ne plus la lâcher. Elle a des jambes et des       passé ou sur ce qui l’a amenée chez SOS              enfants.be/parrainage. Merci !
bras tout fins et un ventre gonflé par la         Villages d’Enfants. Je lui demande par

                                                                                                                            [ SOS Magazine - été 2017 ] > 15
De Alice
                                                                             pour maman

                          TOUS LES ENFANTS MÉRITENT UNE MAMAN
                          40 millions d’enfants ne peuvent pas dessiner pour leur mère. Tout
                          simplement parce qu’ils n’en ont plus. Vous aussi, vous trouvez
                          que tous les enfants méritent une maman ? Devenez parrain ou
                          marraine SOS et donnez à un enfant la chance de grandir dans un
                          foyer SOS, aux côtés d’une mère SOS. Car, sans amour, un enfant
                          ne peut pas grandir.
                          www.sos-villages-enfants.be/parrainage

16 < [ SOS Magazine - été 2017 ]
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