Magazine - Agissons ensemble contre le travail des enfants au Sénégal et au Mali - SOS Kinderdorpen
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BUREAU DE DÉPÔT : BRUXELLES X P202205 Magazine N° 216 - été 2017 Magazine trimestriel de l'ASBL SOS VILLAGES D'ENFANTS BELGIQUE Sous le Haut Patronage de Sa Majesté la Reine Dossier Agissons ensemble contre le travail des enfants au Sénégal et au Mali Zoom Notre maison d'accueil Hejmo fête son premier anniversaire Témoignage Christèle, marraine SOS, rend visite à sa filleule à Kinshasa
edito Touchée par vos réactions... Chers amis de SOS Villages d’Enfants, Dans notre précédent numéro – celui que vous avez reçu fin avril –, nous évoquions notre travail en faveur des jeunes qui quittent l’aide à la jeunesse. Le moins que l’on puisse dire, colophon c’est que notre message n’est pas passé inaperçu. Vos nom- breux mails et réactions m’ont fait chaud au cœur ! Tous des SOS Villages d’Enfants est une œuvre sociale, indépendante et internationale, qui messages d’appréciation sincère de notre travail. agit depuis 1949 en faveur des intérêts, des besoins et des droits de l’enfant. SOS Villages d’Enfants est aussi active en Belgique. Notre « Magazine » parait quatre fois par an. J’ai été très touchée de constater combien de personnes nous Hilde Boeykens, directrice Les membres du Conseil d’Administration soutiennent dans nos activités quotidiennes. Et cela renforce de l’ASBL SOS Villages d’Enfants Belgique 01/01/2017 encore ma conviction qu'ensemble, nous pouvons faire la différence. Nous étudions à présent la Président : Bruno van Lierde suite à donner à cette enquête, avec un plan d’action concret que nous vous présenterons dans le Vice-présidents : Piet Dejonghe, Aernout van der Mersch courant de cette année. Administrateurs : Johan Cottenie, Filiep Deforche, Yvan de Launoit, Alain Goldschmidt, Continuez à nous suivre, continuez à nous soutenir, continuez à être présents à nos côtés pour Paul Leyman, Jean-Pierre Marchant, Valérie Taleb, Filip Tanghe, que chaque enfant dans le monde puisse grandir dans la chaleur d’une famille aimante. Evelyne Titeca Membres effectifs de l’ASBL : Les membres du Conseil Merci ! d’Administration et Barbara François (Présidente honoraire), Pascale Berryer, Anne-Catherine Chevalier, Albert Fraipont, Jasmina Kuen, Hilde Boeykens Rosa Maus de Rolley, n « Pano » de repo rtage diffusé dans l’émissio Charles Ferdinand Nothomb, Directrice Karlijn : Le m’ont fait ns le Magazine SOS Ghislaine Rondeaux, l’article pa ru da Nathalie Schots-van Bogaert la VRT et , comme le ir : « No us so m m es prêts à parrainer réfléch nes. » oncle, l’un de ces jeu Directrice : Hilde Boeykens nt un e ta nte et un feraie Rédaction : SOS Villages d’Enfants Rédaction achevée le 06.06.2017 Michèle : Ayant lu avec beaucoup d’intérêt votre article sur les jeunes de l’aide à Photos : Archives SOS la jeunesse, je voulais vous dire que je soutiens toute action qui apporterait une aide et une intensification des moyens mis en œuvre pour leur faciliter l’entrée Conception graphique et mise en page : All About Content dans la vie active. C’est de toute façon déjà difficile pour tout jeune, a fortiori (www.allaboutcontent.be) pour des jeunes qui n’ont pas bénéficié de l’amour et de la stabilité d’une famille. member of N’étant pas une professionnelle du secteur, je ne vois pas quels conseils vous Impression : Corelio printing donner, sinon de faire en sorte que l’amour soit présent et palpable dans toute démarche faite pour eux, mais cela, je sais que c’est l’essence même de l’esprit de Editeur responsable : Hilde Boeykens SOS Villages d’Enfants… et je vous en remercie ! Tél. : 02/538 57 38 E-mail : info@sos-villages-enfants.be Sarah : Toutes mes félicit Site : www.sos-villages-enfants.be ations pour votre enquête Adresse : Rue Gachard 88/6, jeunes de l’aide à la jeune sur les 1050 Bruxelles sse ! Vous avez raison d’in nécessité d’un rapport plu sister sur la s chaleureux avec les enfan NB : Dit tijdschrift kan op aanvraag leur séjour en institution, ts pendant verkregenworden in het Nederlands. ainsi que sur un suivi plu jeunes qui quittent leur ma s rég ulier de ison d’accueil. Lut : À la lecture de votre article, j’ai repensé aux années où je travail- lais comme éducatrice au sein de l’aide à la jeunesse. Je suis tout à fait Ce magazine est imprimé sur du papier recyclé favorable à une mobilisation des pouvoirs publics et de la société sur à 100 % avec certificat FSC® Recycled et EU Ecolabel ce thème. Chaque enfant mérite une attention particulière et des soins selon ses besoins : c’est un droit. Et c’est à nous, adultes, d’alléger le fardeau que ces jeunes ont à porter : nous y sommes tenus.
Actu Il s’est soudain passé quelque chose que personne n'avait vu venir Une après-midi magique à la maison Simba Tout a commencé avec un bénévole qui connaissait un jardinier. Au final, ce sont quatre travailleurs acharnés qui ont totalement réaménagé le jardin de la maison Simba selon une vision pédagogique. Et, au fil du travail, il s’est passé quelque chose que personne n’avait vu venir. An Dewinter, directrice de la maison Simba, nous fait le récit de ce joli moment. « Tout est parti de notre formidable équipe coup, quatre hommes qui s’affairent à sont d’une valeur inestimable pour les de bénévoles », raconte An Dewinter. « Au fil réaménager – bénévolement et avec enfants. » des années, la maison Simba s’est constitué un dévouement – le jardin de la maison beau réseau : une quinzaine de personnes de Simba. Nous avons apprécié au plus haut « Nous cherchons encore tous âges qui soutiennent les collaborateurs point. Et les enfants ont eux aussi mani- des bénévoles » de notre maison en cuisinant, en aidant aux festé un grand intérêt. » « À la maison Simba, mais aussi et surtout tâches ménagères, en conduisant les enfants à dans les autres projets de SOS Villages l’école ou à leurs activités extrascolaires… Des C’est alors que… d’Enfants, nous cherchons davantage bénévoles formidables, tous autant qu’ils sont, « Ces hommes étaient occupés à tailler, de bénévoles pour nous aider de cette et extrêmement précieux pour notre maison. » ratisser et bêcher lorsque nous avons manière. Des personnes qui ont un peu de vu trois enfants aller chercher leur pelle temps libre et qui veulent l’occuper utile- Découverte et expérimentation et leur petit seau pour leur donner un ment, qui souhaitent simplement s’enga- « Depuis notre installation à Liedekerke coup de main. La suite a été absolument ger en faveur d’enfants vulnérables sans en 2015, dans la Stationsstraat, la maison magique : les enfants se sont mis au tra- rien attendre en retour. » Simba a été complètement aménagée vail aux côtés des jardiniers. Ils étaient selon un concept pédagogique mûre- complètement absorbés dans l’instant. Envie de devenir, vous aussi, un(e) ment réfléchi (Reggio Emilia) qui incite Arroser des plantes, creuser des trous, bénévole pour la maison Simba (à les enfants à la découverte et à l’expéri- ratisser les feuilles. Cela a duré trois, Liedekerke), la maison Hejmo (à mentation. Et nous voulions étendre cette quatre heures. On les voyait littérale- Kraainem) ou encore le Village d’En- philosophie au jardin. Un des bénévoles ment s'épanouir. Pleins de fierté qu’un fants SOS Chantevent à Bande (près connaissait un jardinier qui allait venir adulte se fie à eux et à leur aide. Pour de Marche-en-Famenne) ? Envoyez jeter un coup d’œil… travailler à quelque chose de positif. Vu vite un mail à notre collègue Geertrui leur situation familiale difficile, ce n’est à l ’adresse geer tr ui.declerck@ Voilà le point de départ. Et puis tout à pas évident pour eux. De tels moments sos-villages-enfants.be. [ SOS Magazine - été 2017 ] > 3
dossier Les jeunes filles sont souvent engagées comme des filles domestiques, ce qui représente la pire forme d’esclavage des enfants Des milliers d'enfants au Sénégal et au Mali doivent travailler et mendier pour survivre ! Nous agissons pour qu’il en soit autrement L‘extrême pauvreté ne laisse pas le choix aux parents du Sénégal et du Mali : ils confient leurs enfants à des familles d’accueil ou des écoles, avec l’espoir que leur avenir sera meilleur. Mais la réalité est souvent tout autre : les jeunes filles se retrouvent éloignées à plus de cent kilomètres de leurs parents et deviennent des "filles domestiques". Les jeunes garçons, eux, doivent, mendier dans la rue, pendant toute la journée. Pour tous ces enfants, SOS Villages d’Enfants se mobilise afin de leur offrir un autre avenir. Fille domestique Grossesse non désirée village, mais de nombreuses jeunes filles Aïda a 15 ans. Elle vit avec son père, ses Pour dix à vingt dollars par mois, elle dans cette situation restent à Dakar et frères et sœurs à Niakhar, au Sénégal. Sa est jour et nuit à la disposition de son se retrouvent séparées de leur famille, mère est morte. Son père travaille dur employeur pour effectuer les tâches condamnées à survivre grâce au travail et se bat tous les jours pour survivre et domestiques de la maison et s’occuper domestique. répondre aux besoins de sa famille. C’est des enfants. L’argent qu’elle gagne sert pourquoi, depuis deux ou trois ans, Aïda à soutenir ses frères et sœurs mais aussi Les filles domestiques subissent très se rend à Dakar, la capitale du Sénégal, à payer ses frais de scolarité. Pourtant, fréquemment des abus sexuels et des vio- pendant les grandes vacances. Aïda, malgré son dur labeur, elle n’a pas pu lences : le phénomène est très répandu comme beaucoup d’autres, y travaille poursuivre ses études : elle s’est retrou- au Sénégal. L’Organisation Internationale comme fille domestique. vée enceinte. Aïda a osé rentrer dans son du Travail considère d’ailleurs le travail 4 < [ SOS Magazine - été 2017 ]
autre avenir à ses propres enfants. Et cela, nous pouvons le prouver : chaque année de scolarité offerte aux jeunes filles fait descendre le taux de mortalité de leurs futurs enfants de 5 à 10 %*. " Enfant talibé " Beaucoup d’enfants, même très jeunes, au Sénégal et au Mali n’ont pas la chance d’aller à l’école. Les parents les confient à des "maitres coraniques" qui deviennent leurs tuteurs et avec qui ils vivent dans des "daaras". Les daaras sont des écoles religieuses. Les parents ont souvent l’es- poir qu’ils pourront grandir dans de meil- Aïda travaillait comme fille domestique à Dakar et s’est trouvée enceinte. Oumar, un enfant talibé, mendiait dans les rues. SOS a pu leur offrir un nouvel avenir leures conditions que dans leur village d’origine, mais ce n’est pas le cas. domestique comme une des « pires formes échappe elle aussi. Avec des partenaires de travail des enfants ». Bref, Aïda n’est locaux, nous les aidons à trouver une Ce système de « confiage » des enfants à malheureusement pas une exception. autre source de revenus, en fonction des des maitres coraniques existe depuis tou- capacités dont dispose la famille. jours au Sénégal mais, auparavant, les Oui, il existe des solutions enfants vivaient dans des conditions dé- On ne peut rien reprocher aux parents. À court terme, nous veillons aussi à ce centes et travaillaient de temps en temps Leur situation est souvent si vulnérable qu’elles aient de quoi payer leurs frais aux champs ou demandaient des dons. qu’ils n’ont pas d’autre choix. Mais SOS de scolarité. Pour l’année scolaire 2017- Aujourd’hui, avec la situation de grande croit qu’il est possible de faire autrement. 2018, Aïda sera réinscrite, avec le soutien vulnérabilité de nombreuses familles et la Nous voulons que des jeunes filles comme de SOS Villages d’Enfants, à l’école tech- paupérisation des campagnes, les daaras se Aïda puissent rester auprès de leur famille nique de Niakhar où elle se spécialisera sont multipliés et n’ont plus les moyens de et poursuivre leurs études. C’est pour en couture. subvenir aux besoins des enfants. On leur cela que nous sensibilisons sa famille et demande donc de mendier pour se nourrir recherchons avec elle d’autres options Au Sénégal, nous soutenons ainsi 150 jeu- et pour contribuer aux frais du daara. pour subvenir aux besoins d’Aïda et de ses nes filles. Chacune de ces jeunes filles frères et sœurs. Afin qu’Aïda ne retourne qui, avec notre appui, sort de ce système On voit ces enfants talibés à chaque coin plus à Dakar et que sa sœur cadette y d’exploitation pourra à son tour offrir un de rue dans les grandes villes comme Dakar et Bamako. Des heures durant, ils *Sources : Groupe de la Banque Africaine de Développement tendent leur boite de conserve typique Notre influence rouge et blanc. Jusqu’à ce qu’ils deviennent 150 jeunes filles peuvent aller à trop âgés pour attendrir les passants. Alors l’école et échapper au sort des ils n’ont plus qu’à se débrouiller seuls. filles domestiques 1 800 garçons peuvent rentrer Oui, le retour en famille est possible chez eux et ne doivent plus Oumar sait de quoi il parle. Lorsqu’il avait mendier en rue onze ans, ses parents et lui ont quitté leur village de Bambey pour Dakar, à la Le présent projet est recherche de travail. Quand son père est financé avec le soutien de l'Union Européenne [ SOS Magazine - été 2017 ] > 5
dossier mort, sa maman était complètement per- Ou ce groupe de femmes (photo 2) qui belges du cabinet d'avocats international due et est retournée au village. Oumar est s’engagent à prendre soin des enfants, à Allen & Overy en vue de mettre sur pied de resté à Dakar chez son oncle, mais celui-ci faire leur lessive par exemple, mais aussi à petites entreprises rentables. En effet SOS n’a plus pu supporter la charge de nourrir veiller à ce qu’ils aient accès aux soins de appuie les daaras pour qu'ils se mettent en une personne supplémentaire et a confié santé nécessaires. quête d’une source de revenus différente l’enfant à un daara. et durable, de façon que les enfants n’aient Ou encore ces membres de l’équipe SOS pas à aller mendier. L’ensemble de la com- Le garçon s’est enfui du daara pour éviter (voir encadré), qui viennent de travail- munauté contribue ainsi à améliorer la vie les mauvais traitements, l’exploitation. Il ler quatre jours avec les collaboratrices de ces enfants et à leur offrir un avenir. a vécu un temps dans la rue, avant d’être identifié par un membre de 'l'Empire des Enfants', une association locale qui vient au secours des enfants des rues. SOS Vil- lages d’Enfants, qui collabore étroitement avec cette organisation, s’est mise à la re- cherche de la famille d’Oumar. Assez rapi- dement, Oumar a pu retourner auprès de sa mère, à Bambey. Et cela semble bien se passer : le jeune garçon est content d’être rentré chez lui et, avec l’aide de SOS Vil- lages d’Enfants, il va à l’école. Il rêve de devenir enseignant. La communauté apporte son aide SOS Villages d’Enfants ne travaille jamais seule, mais toujours en s’appuyant sur les forces vives de la communauté locale. La Un professeur donne, après ses heures, des cours de math et de français aux enfants d’un daara problématique des talibés est bien connue au Sénégal et au Mali. La majorité de la population voit le phénomène d’un mau- vais œil et dénonce les abus des droits des enfants qui sont commis avec ce système. Nous leur donnons le petit coup de pouce dont ils ont besoin pour passer à l’action et changer la vie de ces enfants. Par exemple ce professeur (photo 1) qui, après ses heures, vient donner des cours de mathématique et de français aux enfants d’un daara. Avec le concours du ministère de l’éducation nationale, SOS Villages d’Enfants a en effet lancé un programme d’enseignement complémentaire pour les talibés, afin qu’ils puissent apprendre autre chose qu’uniquement la religion. Ces femmes se sont engagées à prendre soin des enfants et à faire leur lessive 6 < [ SOS Magazine - été 2017 ]
La Fondation Bennink se réjouit de l’impact de son soutien Rogier Rijnja, de la Fondation Bennink, avec l'un de nos collaborateurs SOS La Fondation Bennink soutient les projets de SOS Villages d’Enfants au Sénégal par une contribution finan- Amélie Dalle et ses collèges Susana Gonzalez Melon, Esther Theyskens et Gabrielle De cière durable. Au début de l’année, cer- Vliegher distribuent les diplômes aux participants de leur workshop tains de ses membres se sont rendus Allen & Overy renforce l’équipe sur place pour se rendre compte, par eux-mêmes, de l’impact de leur sou- SOS au Sénégal tien. Parmi eux, Rogier Rijnja nous fait part de ses impressions : Quatre collaboratrices belges du cabinet d'avocats international « Les habitants du Sénégal sont authen- Allen & Overy se sont rendues une semaine au Sénégal pour y ren- tiques et chaleureux. Leur optimisme est forcer notre équipe. Elles ont animé un workshop de quatre jours grand. Leur espoir d’un avenir meilleur est sur la création de petites entreprises rentables. Parmi elles se trou- impressionnant. Quel contraste par rap- vait Amélie Dalle. port aux défis souvent basiques qui sont les leurs : se nourrir, aller à l’école, trou- Elle témoigne : « Nous avons appris à l’équipe SOS comment, très ver un revenu et un toit. Ce contraste, on concrètement, réussir à lancer une entreprise et nous les avons ne le perçoit vraiment que sur place. On aidés à mettre sur pied un business plan. Ils transmettront à leur se trouve alors au milieu de jeunes ado- tour ces connaissances aux familles et aux daaras sur place. lescentes qui sont envoyées comme filles domestiques à la ville, où elles sont sou- Pendant notre séjour, nous avons visité un daara avec lequel vent victimes d’abus sexuels et n’ont pas travaille SOS Villages d’Enfants. Et nous avons vu à quel point l’occasion d’aller à l’école. Ou au milieu des l’équipe SOS est motivée pour améliorer le sort des talibés. Mal- enfants mendiants, dans les écoles reli- gré des conditions difficiles, un enseignant donnait un cours de gieuses où ils vivent dans des conditions français avec beaucoup de conviction. L’enthousiasme des enfants précaires. C’est terriblement touchant. était émouvant à voir. À chaque question du professeur, toutes les mains se levaient avec intérêt. » Comme c’est beau de pouvoir faire quelque chose ! La Fondation Bennink Allen & Overy est depuis 2005 un de nos plus importants parte- soutient de tout cœur SOS Villages naires et aide SOS Villages d'Enfants en matière juridique. d’Enfants au Sénégal. » [ SOS Magazine - été 2017 ] > 7
Zoom Ces jeunes réfugiés sont aussi et avant tout des adolescents Redouane Ben Driss, psychologue et spécialiste de l'aide transculturelle « Nous avons besoin de plus de maisons Hejmo » En août 2017, notre maison d’accueil Hejmo fêtera son premier anniversaire. Neuf garçons et filles de 7 à 17 ans y ont retrouvé la sécurité d’un foyer. Fort de ses vingt-cinq ans d’expérience dans l’aide à la jeunesse et aux enfants réfugiés, Redouane Ben Driss, psychologue au Steunpunt Cultuursensitieve Zorg et spécialiste de l’aide transculturelle, éclaire notre maison d’accueil de ses conseils. « Quel est le point fort d’Hejmo ? » – Re- grands centres. En Allemagne, ces struc- douane répète notre question. « Hejmo tures regroupent parfois deux à trois cents est une maison d’accueil, pas un centre jeunes. L’accompagnement individuel des d’accueil. C’est une petite infrastructure, enfants est dès lors moins évidente. » où l’on se sent comme en famille. » Le néerlandais comme lien Des propos qui nous ravissent. Car c’est Un des premiers défis à relever pour une exactement l’objectif de SOS Villages maison d’accueil comme Hejmo est de trou- d’Enfants : offrir à des enfants qui ne ver un socle commun pour vivre ensemble. peuvent pas grandir auprès de leurs pa- rents un foyer chaleureux dans une am- Redouane : « Parmi les accompagnateurs biance familiale. et les jeunes d’Hejmo, il y a un bon mix de cultures, d’âges et de genres. C’est impor- « Nous avons besoin de plus de maisons tant : cela leur montre tout de suite que Hejmo », poursuit Redouane. « Car au- d’autres personnes ont parfois une autre jourd’hui encore, beaucoup de réfugiés conception de la vie en société, de ce qui Redouane Ben Driss, psychologue et spécialiste de l’aide transculturelle mineurs en Europe séjournent dans de est la norme et ce qui ne l’est pas. Mais il 8 < [ SOS Magazine - été 2017 ]
Redouane, « où les hommes détiennent 4. Nos règles de vie en société l’autorité. Ils n’ont jamais rien connu Dans la maison, tu vis avec des jeunes qui viennent d’horizons culturels très différents. Tu vis aussi avec les accompagnateurs et le personnel qui sont présents chaque jour dans la maison. d’autre. Lorsque, à Hejmo, ils constatent La nuit aussi, un accompagnateur est toujours là. Nous avons une vision claire de la façon que la direction est aux mains d’une dont nous voulons nous occuper de ta croissance, de ton développement et ton éducation. Nous essayons non seulement de donner forme nous-mêmes aux valeurs mentionnées dans femme, ils ont du mal à l’accepter. Ici, on notre accompagnement, mais nous attendons aussi de toi que tu les apprennes et essaies de les mettre en pratique, dans la vie en société ici et ailleurs. Aujourd’hui et à l’avenir ! pose une limite : c’est elle qui a l’autorité Tu viens de loin et tu as probablement d’autres règles de vie en société. Nous considérons et tout le monde doit respecter cela. Et ce qu’il est de notre tâche de te faire découvrir les nôtres. Nous voulons t’apprendre à en user dans tes relations avec les autres à Hejmo et dans notre société. Nous demandons donc ton respect est toujours réciproque. » ouverture, ton acceptation et ton engagement par rapport aux règles suivantes. • Nous sommes attentifs les uns aux autres : Contrat de vie en société nous nous saluons et nous nous entraidons au besoin • Nous ne nous ignorons pas Après deux ou trois mois passés à faire • Nous ne crions pas, mais nous nous parlons calmement • Nous nous écoutons les uns les autres lorsque nous parlons connaissance et à tester les limites, les • Nous ne nous insultons pas • Nous ne jurons pas accompagnateurs et les enfants d’Hejmo • Nous ne menaçons pas ont conclu un contrat de vie en société. Il • Nous n’utilisons pas de violence physique • Nous n’endommageons pas les objets matériels indique très clairement ce que les enfants et • Nous ne lançons pas des objets • Nous ne nous faisons pas de mal les accompagnateurs peuvent attendre les • Nous n’excluons personne – au propre comme au figuré • Nous ne mentons ni ne manipulons personne uns des autres, comment nous nous com- • Nous tenons compte des autres pour ce qui est de la musique et du bruit : non seulement les autres jeunes du groupe, mais aussi les voisins portons les uns avec les autres et les limites que chacun doit respecter. Ce contrat est En cas d’infraction à ces règles, nous te prenons un moment à part et nous t’en parlons individuellement. Nous attendons dès lors de toi que tu sois prêt à en parler seul avec les totalement participatif : c’est une rencontre accompagnateurs et le personnel. Si c‘est l’ensemble du groupe qui enfreint ces règles, les accompagnateurs ou le personnel peuvent alors s’adresser à tout le groupe. et un compromis entre chaque enfant et re ensemble à Hejmo ? chaque accompagnateur. Il forme la base de d’en sa vo ir plus sur le viv Envie z la vie en société à Hejmo. z sur ww w. so s-k inde rd or pen.be/hejmo, vous pourre Surfe enance y lire le contrat à votre conv Accorder de l’attention à chacun « Hejmo veut t’aider à grandir pour deve- nir un être fort, autonome et intégré dans la société. Nous t’indiquons clairement le faut aussi trouver un compromis. Ce n’est les jeunes doivent oublier leur langue chemin à suivre, en nous concentrant sur pas toujours le paradis, loin de là, c’est un maternelle, bien au contraire. Redouane : les solutions au lieu de fonctionner par processus, avec des hauts et des bas. » « Nous considérons la langue et la culture punitions et récompenses. Nous voulons de chacun comme une richesse. C’est un ainsi te guider vers l’âge adulte. » Dans ce processus, la langue a un rôle exercice d’équilibre, où nous essayons de important à jouer. Au sein du groupe, on réunir le meilleur de plusieurs mondes. » Un extrait du contrat de vie en société parle beaucoup de langues différentes : qui indique clairement la direction vers anglais, français, arabe, farsi… « Mais laquelle nous tendons avec Hejmo : gui- celle qui nous soude », déclare Redouane, « Nous considérons la lan- der les jeunes vers un avenir positif et « c’est le néerlandais. C’est la langue de gue et la culture de chacun prometteur. Redouane : « Cela veut dire communication que tout le monde utilise comme une richesse » aussi qu’au sein de la communauté, il faut lors des rencontres à Hejmo. C’est l’effort accorder de l’attention à chacun. Rencon- que nous faisons tous pour rendre le rap- Cela veut dire aussi mettre des limites. trer les jeunes un par un, être à l’écoute prochement possible. » Parfois en effet, certaines conceptions de leur histoire, leurs craintes, leur ma- culturelles sont difficilement conciliables. nière de penser, leurs rêves d’avenir. » Mettre des limites « Quelques garçons viennent par exemple Cela ne veut pas dire que les enfants et de cultures très patriarcales », explique Les enfants réfugiés ont souvent vécu [ SOS Magazine - été 2017 ] > 9
La maison d'accueil Hejmo est perçue comme une famille des situations très difficiles, dans leur pays d’origine puis sur la route de l’exil. Certains ont par conséquent besoin d’un accompa- Envie de devenir le buddy d’un enfant ou gnement individuel. Ils ont bien entendu le d’un jeune ? droit à l’erreur. D’autres ont surtout besoin Puisqu’il est important que ces enfants et ces jeunes soient en contact de pouvoir être simplement des enfants et avec la communauté qui les entoure, nous souhaitons trouver un buddy de retrouver leur insouciance. Ils veulent pour chacun d’eux. Un buddy ? Quelqu’un qui noue une relation d’amitié être délestés de la lourde responsabilité et de confiance avec un enfant ou un jeune. Vous faites des sorties en- qu’ils ont longtemps portée. semble, vous l’aidez de temps en temps à faire ses devoirs, vous êtes disponible pour parler avec lui. Vous représentez une connexion avec le Le Care Effect monde extérieur, une porte d’accès à la communauté qui les entoure. « Car bien qu’ils soient des réfugiés », ex- L’intensité de l’engagement se construit en souplesse. Le principal est de plique Redouane, « ils sont aussi et avant bâtir un lien durable. Envie d’en savoir plus ? Envoyez un mail à Frank tout des adolescents, avec tous les défis Marien, coordinateur d’Hejmo, à l’adresse frank.marien@sos-villages- liés à leur âge. Nous devons continuer à enfants.be. Merci ! croire en leur potentiel. Tous ces jeunes ont parcouru des milliers de kilomètres pour arriver jusqu’ici. Ils ont de la volonté et des objectifs clairs. Il faut les écouter et Un tout grand merci les soutenir dans la réalisation de ces ob- jectifs. Si nous y parvenons, nous contri- À Fedasil et à l’Agentschap Jongerenwelzijn : grâce à leur buons aussi à une société meilleure. » soutien et à leur subvention, Hejmo peut fonctionner. À Ikea, Vandenborre et Carrefour qui ont contribué Si nous y parvenons, nous aurons alors à financer l’aménagement intérieur d’Hejmo. aidé des enfants vulnérables à grandir pour À H&M qui apporte une contribution financière devenir des adultes forts et autonomes, importante grâce à leurs opérations de collecte de fonds. capables de prendre leur place dans la so- ciété. Chez SOS Villages d’Enfants, c’est ce que nous appelons le Care Effect. 10 < [ SOS Magazine - été 2017 ]
Nos collègues Tom et Michael feront la marche du Dodentocht pour Hejmo. Vous vous joignez à eux ? un ppel qu e Tom et Michael ont lancé sur la toile avec « L’a t partagé sur Facebook » petit film a été massivemen Notre collègue Tom Moons : « Les enfants et les jeunes d’Hejmo ont souvent parcouru des milliers de kilomètres pour trouver un foyer sûr ici, chez nous. De manière sym- bolique et par solidarité, mon collègue Michael et moi-même voulons en faire cent ! Ce sera le 11 août 2017, au Dodentocht de Bornem. Et comme nous estimons qu’aucun enfant ne doit grandir seul, nous vous invitons cordialement à marcher avec nous ! Car, ensemble, nous pouvons vraiment faire la différence pour ces enfants. Envie de nous accompagner le 11 août ? Super ! Envoyez un mail à Tom via tom.moons@sos-villages-enfants.be et il vous communiquera tous les détails. Merci ! [ SOS Magazine - été 2017 ] > 11
ACTIONS À TRAVERS TOUT LE PAYS Sept amis fêtent leur anniversaire et soutiennent SOS Villages d'Enfants « Quand sept amis organisent ensemble une fête pour leur 40e anniversaire, un petit 'souci' peut alors se poser : comment faire pour les cadeaux ? Si, par exemple, certains invités connaissent quatre des sept jubilaires, doivent-ils apporter quatre cadeaux ? C’est en réfléchissant à cette question que nous nous sommes mis en quête d’un cadeau alter- natif. Une œuvre caritative nous a semblé à tous un excellent plan : d’autres personnes profiteraient ainsi de notre fête. Nous avons choisi SOS Villages d’Enfants parce que le projet a quelque chose de familier : c’est une action belge et nous sommes tous des papas et des mamans ; donc, aider des enfants dans le besoin en Belgique et ailleurs dans le monde, nous y sommes totalement favorables. La fête a été formidable et, comme nous savons qu’elle a aussi servi à rendre des enfants heureux, elle a tout à coup acquis une « Nos invités ont valeur incroyable. Nos invités ont applaudi chaleureusement. Espérons que l’idée sera » applaudi chaleureusement reprise par d’autres ! » Merci à An, Benedicte, Frederick, Nele, Sander, Steven et Tijs ! Des espaces « bisou & câlin » dans les écoles de Waterloo Chaque enfant a besoin de l’attention aimante d’un adulte pour grandir dans de bonnes conditions. Cette attention, les parents peuvent la manifester de mille et une manières. Le moment où chacun vient chercher ou déposer ses enfants à l’école en est un bel exemple. C’est pourquoi nous avons conçu l’espace SOS « bisou & câlin » où, chaque jour d’école, les parents peuvent serrer leurs enfants dans leurs bras avant de les confier aux bons soins des enseignants. L’école Sainte-Anne de Waterloo est la première école en Fédération Wallonie-Bruxelles à avoir implanté un espace « bisou & câlin ». Enthousiasmée par l’idée, la commune de Waterloo a fait le choix d’intégrer des espaces « bisou & câlin » dans chacune de ses écoles & câlin' communales. Il y a déjà quelque vingt espaces « bisou & câlin » disséminés un peu « Déja vingt espaces 'bisou !» partout en Belgique ! Merci à la commune de Waterloo ! un peu partout en Belgique Pour Bel RTL, le travail de SOS Villages d’Enfants résonne avec son slogan « Vivre ensemble » Le mois de mai a été marqué par de belles rencontres avec les auditeurs de Bel RTL lors des quatre « Villages RTL » qui se sont déroulés à Bertrix, Mouscron, Nivelles et Plombières. SOS Villages d'Enfants y a proposé une animation au cours de laquelle les enfants ont pu écrire un beau message pour leur maman et/ ou leur papa. Plus de 2000 mots doux ont ainsi été envoyés aux quatre coins de la Wallonie pour la Fête des mères et celle des pères. Le 15 mai dernier, Journée internationale des familles, Bel RTL a diffusé des petites séquences dans lesquelles les animateurs San- drine Dans, Emilie Dupuis, Fabrice Collignon et Frédéric Bastien nous ont confié pourquoi la famille est si importante à leurs yeux. Différents reportages réalisés au sein du Village d’Enfant SOS Chantevent à Bande ont, quant à eux, été diffusés dans les journaux parlés. Une telle collaboration avec Bel RTL nous offre l’opportunité de faire connaître notre travail et nos projets à un large public. Envie vous aussi de soutenir les enfants vulnérables en Belgique ou dans le monde à l’occasion d’une fête ou à travers une action ? Surfez sur www.sos-villages-enfants.be/bonheur et créez votre page « sponsoring » ou contactez notre collègue Catherine (catherine.vantieghem@sos-villages-enfants.be, 02 639 09 77). Merci pour votre soutien ! 12 <
PARTENARIATS Le soutien durable de Carrefour a un impact important Grâce à Carrefour, notre partenaire, nous avons déjà pu réaliser quantité de choses pour les enfants dans le besoin ! Carrefour a soutenu notre aide d’urgence aux Phi- lippines, a rendu possible l’ouverture de notre maison d’accueil Hejmo et, à la der- nière Fête des mères, s’est engagé à fond pour la rénovation de notre village d’enfants en Belgique. Pour chaque achat de fleurs ou de gâteau de Fête des mères, Carrefour offrait 1 euro à SOS Villages d’Enfants. Merci, Carrefour, pour ce soutien durable ! Brussels Airport installe un Espace jeu SOS pour la période des vacances Aux 10 miles d’Anvers, 1 000 coureurs « Je pars en voyage et j’emmène… » : voilà ce qui a inspiré l’Espace jeu SOS aménagé cet été par Brussels Airport aux sous les couleurs SOS portes d’embarquement. Le but est de traverser le laby- Cette année, les 10 miles d’Anvers étaient placés sous le signe de rinthe et de retenir toutes les icônes que vous rencontrez quatre bonnes causes, dont SOS Villages d’Enfants. 1 000 per- en cours de route. Vous tombez sur cette zone pendant sonnes ont donné 10 euros de plus lors de leur inscription au pro- l’été ? N’oubliez pas de prendre une photo, de la poster sur fit de SOS Villages d’Enfants et ont dès lors couru en arborant nos les réseaux sociaux et de taguer SOS Villages d’Enfants. couleurs. Un énorme merci à tous les participants ainsi qu’à Merci pour la visibilité, Brussels Airport ! l’organisation ! Close the Gap offre vingt ordinateurs Close the Gap est une ONG internationale qui entend supprimer la fracture numé- rique en redistribuant des ordinateurs de qualité. Ils récupèrent des ordinateurs dans les grandes entreprises et les offrent à des organisations sans but lucratif. Close the Gap a ainsi fourni tous les ordinateurs de notre maison d’accueil Hejmo, trois autres à la mai- son Simba, huit au Village d’Enfants SOS Chantevent et cinq à notre siège administratif de Bruxelles. Ils nous rendent ainsi un immense service. Merci, Close the Gap ! [ SOS Magazine - été 2017 ] > 13
témoignage Séverine (au milieu) avec trois autres enfants du Village d'Enfants SOS de Kinshasa Christèle, marraine SOS, rend visite à sa filleule à Kinshasa « Désormais, elle a sa place dans mon coeur » Lorsque Christèle a commencé à travailler chez nous, elle est devenue la marraine de Séverine, du Village d’Enfants SOS de Kinshasa, en RDC. Au printemps dernier, elle lui a pour la première fois rendu visite. « Je me demandais si j’allais la reconnaitre oui, je sais... » Surprise, elle me fixe avec de ce sont ses règles qui s’appliquent. tout de suite », se souvient Christèle. « Elle grands yeux interrogateurs. Je lui explique m’a écrit une lettre à la fin de l’an dernier, et que je suis une de ses marraines de Bel- Toutes ces femmes sont joviales et cha- cette lettre était accompagnée d’une belle gique. Et que je la reconnais grâce à sa leureuses, passionnées par ce qu’elles photo, donc j’étais convaincue que oui. lettre et à sa photo. font : veiller à ce que chaque enfant gran- Nous procédons maison par maison, ren- disse dans la chaleur d’une famille. dant visite à chaque famille SOS. Le direc- Betty, maman SOS teur du village d’enfants, Pascal, me signale Betty, sa mère SOS, me serre fort dans ses Mon cœur se serre que Séverine habite au n° 11. Lorsque nous bras et me remercie vivement de soute- Le lendemain, nous allons visiter la com- frappons à la porte, tous les enfants se pré- nir un de « ses » enfants. Elle m’explique munauté locale, pour voir comment cipitent à notre rencontre. à quel point il est important que des fonctionne le Programme SOS de renfor- personnes soutiennent financièrement cement de la famille. La beauté épous- le village pour qu’elle puisse donner aux touflante du pays contraste violemment « Bonjour, je m’appelle...» enfants tous les soins dont ils ont tant avec les conditions de vie extrêmement besoin. difficiles de la population. Mon cœur se Je reconnais immédiatement la superbe serre en voyant les « habitations » des fillette de la photo. Elle me donne la main Betty est l’âme de la maison. C’est elle qui familles fragilisées que soutient SOS en disant : « Bonjour, je m’appelle... » et je entoure les enfants de son amour incon- Villages d’Enfants : quatre morceaux de m’empresse de lui répondre : « Séverine, ditionnel et qui les élève. Dans la maison, tôle ondulée disposés les uns contre les 14 < [ SOS Magazine - été 2017 ]
contre si elle est heureuse au village, au- près de sa mère SOS. Et comment elle vit l’école. Elle aime sa mère SOS et est re- connaissante de pouvoir vivre ici, avec ses amis. Car elle en a beaucoup, au village. Elle est de plus une élève studieuse, qui a de bons résultats. Lorsque je l’interroge sur son sport favori, elle dit : « Seulement étudier. » Elle adore les bébés et rêve de devenir sage-femme. Et elle est bien déci- dée à faire de ce rêve une réalité. Un nœud dans la gorge Tandis que je me prépare à partir, des tas Séverine avec sa marraine, Christèle Devos, responsable de la collecte de fonds chez SOS Villages de choses me passent par la tête. Je veux d'Enfants Belgique lui dire que je l’admire – sa joie de vivre, sa persévérance, sa personnalité. Que je me autres, pas de meubles, d’eau courante ni faim. Elle cherche un peu d’attention, demanderai chaque jour comment elle va. d’électricité. d’amour, ou même simplement quelqu’un Que je suis fière d’elle et que je lui écrirai qui la touche. Elle fait partie des enfants régulièrement. Comment se peut-il que des enfants oubliés du Congo. Oubliés par tout le grandissent aujourd’hui encore dans de monde, y compris les pouvoirs publics telles conditions ? congolais. Pour beaucoup d’entre eux, une organisation comme SOS Villages d’En- « Je me demanderai chaque Un petit pied sur ma chaussure fants représente le dernier espoir. jour comment elle va » Avec le Programme de renforcement de la famille, SOS Villages d’Enfants veut faire Curieuse de me connaitre Au moment du départ, j’arrive juste à arti- en sorte que ces familles puissent s’occu- De retour au village d’enfants, Séverine culer qu’elle doit continuer à faire de son per de leurs enfants. Pour que ceux-ci ne vient encore m’apporter une lettre. De mieux à l’école. Et que je lui écrirai très se retrouvent jamais abandonnés. Avec mon côté, j’ai aussi un petit cadeau à lui bientôt. les parents, nous établissons un plan de remettre : des feutres de couleur et un développement. Imaginez une maman Memory, un jeu qu’elle peut partager avec Je rentre chez moi, plus riche d’une expé- qui sait coudre : SOS l’aidera à se procurer les autres enfants du village. rience inoubliable, avec dans la tête un une machine à coudre. Elle pourra ainsi petit bout de femme qui a désormais sa s’assurer un revenu. Et, grâce à son travail, Curieuse de me connaitre, moi et ma vie place dans mon cœur. Ma filleule. Future la famille pourra habiter dans un meilleur en Belgique, elle pose une foule de ques- sage-femme. endroit. tions. « Tu es mariée, tu as des enfants, tu Malgré cette aide, nous ressentons un as des animaux, tu habites où, pourquoi tu sentiment d’impuissance. Car il y a encore viens si loin jusqu’au Congo, comment est Comme Christèle, vous voulez tant d’enfants que nous ne pouvons pas la vie en Europe et quand reviendras-tu ? » soutenir individuellement un aider ! Une fillette pose son petit pied sur enfant dans un de nos villages ma chaussure et pousse bien fort. Lorsque Es-tu heureuse ? d’enfants ? je la regarde, elle saisit vite ma main pour J’évite de lui poser des questions sur son Surfez sur www.sos-villages- ne plus la lâcher. Elle a des jambes et des passé ou sur ce qui l’a amenée chez SOS enfants.be/parrainage. Merci ! bras tout fins et un ventre gonflé par la Villages d’Enfants. Je lui demande par [ SOS Magazine - été 2017 ] > 15
De Alice pour maman TOUS LES ENFANTS MÉRITENT UNE MAMAN 40 millions d’enfants ne peuvent pas dessiner pour leur mère. Tout simplement parce qu’ils n’en ont plus. Vous aussi, vous trouvez que tous les enfants méritent une maman ? Devenez parrain ou marraine SOS et donnez à un enfant la chance de grandir dans un foyer SOS, aux côtés d’une mère SOS. Car, sans amour, un enfant ne peut pas grandir. www.sos-villages-enfants.be/parrainage 16 < [ SOS Magazine - été 2017 ]
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