Cinéma janvier - février 2021 - Les deux scènes
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Sommaire Les invités du cinéma Emmanuelle Prétot, scénariste et réalisatrice p. 6 Bo Widerberg, cinéaste rebelle Le Quartier du corbeau, mardi 12 et mercredi 20 du 11 au 21 janvier & du 20 au 27 février janvier à 19h au Kursaal Association Poursuivre p. 10 Filmer l’invisible Kongo / L’Angle mort Les Enfants du 209…, jeudi 14 janvier à 9h30 du 13 au 20 janvier au Kursaal Ida, jeudi 21 janvier à 9h30 Hiroshima mon amour, jeudi 18 février à 9h30 p. 12 Poursuivre 4 jeudis du cinéma La Cordillère des songes, jeudi 25 février à 9h30 jeudis 14 & 21 janvier, 18 & 25 février au Kursaal Ida Hekmat, maîtresse de conférences, département d’allemand de l’université de Franche-Comté p. 13 Cinékino Benni Benni, vendredi 15 janvier à 18h30 du 14 au 16 janvier au Kursaal Cyril Otz, mouvement Terres de Lien, p. 16 Ciné citoyen Douce France / À ma place Antoine Pingault & Fabien Maugan, ambassadeurs du 14 au 21 janvier au Kursaal régionaux du film Douce France, samedi 16 janvier à 18h p. 17 Ciné scènes Rouge gorge Licences d’entrepreneur de spectacles jeudi 21 janvier à 18h30 au Kursaal 1-1061735 1-1061736 2-1061737 3-1061738 Marie-Pascale Dubé, metteure en scène, réalisatrice Design graphique : Thomas Huot-Marchand Rouge gorge, jeudi 21 janvier à 18h30 Directrice de la publication : Anne Tanguy p. 18 Vacances au cinéma Rédaction : Jean-Michel Cretin, Lauren Scabello du 11 au 17 février à l’Espace Impression : L’imprimeur Simon, Ornans L’équipée de Folimage, studio de films d’animation Papier : Fedrigoni arena natural rough 90 g Atelier Papiers découpés (Vacances au cinéma), Couverture : Ådalen 31 ©Malavida | 4e de couverture : Mickey and p. 22 Familles modernes Maternal / Mickey and du lundi 15 au vendredi 19 février à l’Espace the Bear ©Wayna Pitch | page intérieure : Benni ©Ad Vitam Distribution the Bear / L’Envolée La Scène nationale de Besançon, Les 2 Scènes, est un établissement public du 19 au 28 février au Kursaal de coopération culturelle. Il est subventionné par le ministère de la Culture L’Acid, association du cinéma indépendant pour – Direction régionale des affaires culturelles de Bourgogne-Franche-Comté, sa diffusion la Région Bourgogne-Franche-Comté, le Département du Doubs et la Ville p. 26 Acid pop Si c’était de l’amour de Besançon, et bénéficie du soutien du CNC - Centre national du Cinéma, Patric Chiha, réalisateur du 20 au 25 février au Kursaal de l’Onda - Office national de diffusion artistique, de la Sacem et du pro- Acid pop Si c’était de l’amour, samedi 20 février gramme européen de coopération transfrontalière Interreg France-Suisse à 16h 2014-2020 dans le cadre du projet LaB e23. p. 27 Cinéma en région Dominique Garing, Vie des Hauts production Dominique Garing, réalisateur, producteur, 24 & 27 février au Kursaal scénariste Vie des Hauts production, mercredi 24 février à partir de 16h30 2 3
calendrier janvier — février 2021 au Kursaal à l’Espace janvier février février tarifs lu. 11 17h Le Quartier du corbeau p.7 je. 18 9h30 Hiroshima mon amour analyse p.12 Vacances au cinéma 19h Ådalen 31 p.8 ve. 19 16h30 Maternal p.23 je. 11 9h30 Youpi ! C’est mercredi p.18 Ciné à l’unité ma. 12 16h30 Ådalen 31 p.8 18h30 Mickey and the Bear p.24 11h Pat et Mat p.19 Plein tarif 5€ 19h Le Quartier du corbeau présentation p.7 20h30 L’Envolée p.25 14h30 Minuscule : Les Mandibules... p.20 Tarif réduit * 4€ me. 13 15h Le Quartier du corbeau p.7 sa. 20 14h15 L’Envolée p.25 ve. 12 9h30 Pat et Mat p.19 Tarif spécial ** 3€ 17h Kongo p.10 16h Acid Pop Si c’était de l’amour 10h30 Balade sonore à Planoise p.20 Vacances au cinéma 3€ 18h30 L’Angle mort discussion p.10 masterclass + discussion p.26 11h Zibilla ou la vie zébrée p.19 je. 14 9h30 Les Enfants du 209… analyse p.12 19h café-ciné 14h30 La Guerre des boutons p.20 Carte cinéma (10 places) 14h15 Douce France p.16 20h Un flic sur le toit p.9 16h15 Courts métrages Pontarlier p.21 Plein tarif 40 € 16h30 Benni p.13 di. 21 15h30 La Beauté des choses p.9 sa. 13 11h Youpi ! C’est mercredi p.18 Tarif réduit * 35 € 19h À ma place p.16 18h Un flic sur le toit p.9 14h30 Courts métrages Pontarlier p.21 Tarif spécial ** 25 € ve 15. 17h À ma place p.16 lu. 22 18h30 Si c’était de l’amour p.26 16h Nausicaä de la vallée du vent p.21 18h30 Benni présentation / débat p.13 20h30 Mickey and the Bear p.24 di. 14 11h Zibilla ou la vie zébrée p.19 * Personnes de 65 ans et plus, détenteurs de la carte Famille nombreuse, personnes en situation de handicap, abonnés des structures culturelles sa. 16 14h30 Benni p.13 ma. 23 16h Un flic sur le toit p.9 lu. 15 → ve. 19 9h30-12h30 | 14h-16h30 partenaires de la région, abonnés annuels Ginko, sur présentation d’un 16h30 café-ciné 18h30 Maternal p.23 Atelier Papiers découpés p.21 justificatif. 18h Douce France avant-première / débat p.16 20h30 Si c’était de l’amour p.26 lu. 15 9h30 Zibilla ou la vie zébrée p.19 ** Jeunes de moins de 26 ans, bénéficiaires des minima sociaux, demandeurs d’emploi et détenteurs de la carte Avantages Jeunes, sur di. 17 14h30 Kongo p.10 me. 24 14h30 Mickey and the Bear p.24 11h Youpi ! C’est mercredi p.18 présentation d’un justificatif. 16h L’Angle mort p.10 16h30 La Vie sauvage des… rencontre p.27 14h30 Nausicaä de la vallée du vent p.21 18h Ådalen 31 p.8 18h30 Ils ont eu raison du tore rencontre p.27 ma. 16 9h30 Pat et Mat p.19 Informations : 03 81 87 85 85 lu. 18 17h L’Angle mort p.10 20h Un pin’s pour l’empereur rencontre p.27 11h Zibilla ou la vie zébrée p.19 www.les2scenes.fr – cinema@les2scenes.fr 19h Kongo discussion p.10 je. 25 9h30 La Cordillère des songes analyse p.12 14h30 Minuscule : Les Mandibules... p.20 ma. 19 17h30 Kongo p.10 16h Si c’était de l’amour p.26 14h30 Balade sonore à Planoise p.20 19h Douce France p.16 18h La Beauté des choses p.9 me. 17 9h30 Youpi ! C’est mercredi p.18 me. 20 14h30 Douce France p.16 20h30 Maternal p.23 11h Pat et Mat p.19 16h30 L’Angle mort p.10 ve. 26 15h30 La Beauté des choses p.9 14h30 La Guerre des boutons p.20 Le Quartier du corbeau présentation L’Envolée EM 19h p.7 18h p.25 je. 21 9h30 Ida analyse p.12 20h Un flic sur le toit p.9 12h30 À ma place p.16 sa. 27 14h15 La Vie sauvage des animaux… p.27 16h Ådalen 31 p.8 16h L’Envolée p.25 18h30 Rouge gorge rencontre p.17 18h Mickey and the Bear p.24 Café-ciné 20h La Beauté des choses p.9 Pour être informé en amont ou participer aux choix de di. 28 16h Mickey and the Bear p.24 programmation à venir, en savoir plus sur les films et La rétrospective Bo Widerberg continue 18h Maternal p.23 sur ce que propose votre cinéma, le café-ciné est un au cinéma Victor Hugo Lumière : Le Péché suédois, espace privilégié de discussions et d’échanges entre Amour 65, Elvira Madigan, Joe Hill seront le programmateur et les spectateurs. programmés du 3 au 16 février. Pour nous rejoindre et rester en contact, même en période de confinement, envoyez votre adresse mail à cinema@les2scenes.fr Les prochains café-ciné au Kursaal (sous réserve) : samedi 16 janvier à 16h30 samedi 20 février à 19h 4 5
Du 11 au 21 janvier & du 20 au 27 février au Kursaal Bo Widerberg, cinéaste rebelle Alors qu’ils connurent une vraie reconnaissance des sentiments une matière première, lumineuse lundi 11 janvier à 17h | mardi 12 à 19h* | mercredi 13 à 15h | mercredi 20 à 19h* en leur temps, les films de Bo Widerberg étaient et vibrante, une force autonome, à partir desquelles Le Quartier devenus des trésors inaccessibles du cinéma le cinéaste regarde le monde, en extrait sa beauté vers le bas par l’alcoolisme de son père. La beauté suédois, cités ici et là par quelques cinéphiles pas la plus pure et sa violence (sociale) la plus folle. du noir et blanc mais aussi l’époustouflante du corbeau franchement remis de leur découverte. On les com- D’où une mise en scène jamais psychologique, direction d’acteurs font palpiter un monde entre prend. Il est probable que la place écrasante des plans habités et un montage audacieux, les murs étroits d’un appartement où règnent occupée sur le terrain du cinéma nordique toujours prompts à saisir des états, des émotions le manque d’argent, la promiscuité et le sentiment 1h30, Suède, 1963 par le maître Bergman y soit pour quelque chose. au fil de motifs, d’éclats poétiques incroyablement déprimant d’une condition immuable. Mais avec Thommy Berggren, Christina Frambäck, Comme les cinéastes de la Nouvelle Vague, qu’il charnels et vivants. Pas étonnant que le nom le montage ne suit en rien la morosité de ce train- Emy Storm admire, c’est mû par un désir farouche de liberté de Pierre-Auguste Renoir soit répété inlassable- train. Le père chômeur et son fils adolescent ont et de changement qu’il fait ses premiers pas ment par le jeune garçon d’Ådalen 31, comme 1936, dans un quartier ouvrier de Malmö en Suède. en commun un élan vital qui passe par la conviction derrière la caméra. Dans ses premiers longs un credo, au moment où il découvre les repro Anders, 18 ans, vit entre un père alcoolique qu’un autre monde existe, plus coloré, plus vivant métrages, Le Péché suédois (1963) ou Le Quartier ductions de ses tableaux, car le cinéma et une mère qui se tue au travail. Il tente d’échapper – et pas seulement plus fortuné. Ainsi du plaisir du corbeau (Oscar du meilleur film étranger de Widerberg reste on ne peut plus fidèle à cette à sa condition en devenant écrivain, son rêve. avec lequel le père, devant son assiette maigrement en 1965), apparaissent déjà tout ce qui fait idée de la peinture comme art du jaillissement. Il est prêt pour cela à bien des sacrifices... garnie, évoque avec gourmandise les mets la richesse du cinéma de Widerberg : l’art de faire Amélie Dubois, Les Inrocks et les alcools qu’il goûta jadis, et s’essuie la bouche On n’a pas fini de redécouvrir le suédois Bo avec des serviettes brodées du nom des hôtels qu’il Widerberg, dont ce Quartier du corbeau est sans fréquentait pour affaires. De cet hédonisme dérobé doute le film le plus intime – car situé dans le recoin à la misère, Anders a hérité ; reste à savoir décati de Malmö où il a grandi – et le plus comment il s’en servira pour s’extraire du quartier formellement parfait. Nous sommes en 1936, sans lui tourner le dos. Partir sans trahir : cette à la veille d’une élection qui pourrait voir extirpation est ici relatée avec un humour, Cette rétrospective exceptionnelle se prolongera En partenariat avec le cinéma Victor Hugo Lumière. des députés nazis entrer au Parlement de Suède. une justesse et une émotion inoubliables. au cinéma Victor Hugo Lumière avec les projections Avec le soutien de l’ADRC, agence pour le développe- Cette chronique familiale raconte la naissance d’une Charlotte Garson, revue Études des films Le Péché suédois (1963), Amour 65 ment régional du cinéma. vocation d’écrivain chez Anders, jeune ouvrier tiré (1965), Elvira Madigan (1967) et Joe Hill (1971) du 3 au 16 février. → *présenté par Emmanuelle Prétot, scénariste et réalisatrice 6 7
samedi 20 février à 20h* | dimanche 21 à 18h | dimanche 21 février à 15h30 | jeudi 25 à 18h | mardi 23 à 16h | vendredi 26 à 20h vendredi 26 à 15h30 | samedi 27 à 20h Un flic sur le toit La Beauté des choses 1h47, Suède, 1976 2h, Suède, 1995 avec Carl-Gustaf Lindstedt, Sven Wollter, avec Johan Widerberg, Marika Lagercrantz, Thomas Hellberg Tomas von Brömssen Ours d’argent – festival de Berlin 1996 lundi 11 janvier à 19h | mardi 12 à 16h30 | dimanche 17 à 18h | jeudi 21 à 16h Suède, années 70. Le commissaire Nyman, figure controversée de la police suédoise, malade, 1943. Alors que ses camarades de classe ne parlent Ådalen 31 poétique et impressionniste. Il réalise un tableau est retrouvé égorgé dans sa chambre d’hôpital. que de sexualité, un amour interdit naît entre Stig, magnifique d’une famille suédoise et surtout Le commissaire Beck est chargé de l’enquête. jeune lycéen et son professeur Viola. Stig est attiré du monde ouvrier de son pays, tout cela en filmant Il apparaît progressivement que Nyman était par cette femme belle et mature, Viola aime chez 1h50, Suède, 1969 par petites touches. Les protagonistes sont aussi un policier particulièrement odieux, mais couvert Stig sa jeunesse et son innocence. Mais il rencontre avec Roland Hedlund, Peter Schildt, Kerstin Tidelius, des adolescents, témoins de cette grève, tout par sa hiérarchie. fortuitement Frank, le mari de Viola, représentant Grand prix spécial du jury – festival de Cannes 1969 en se trouvant à une étape charnière de leur de commerce, alcoolique et fantasque. Une étrange 1931. À Ådalen, au nord de la Suède, la grève existence, puisqu’ils s’éveillent à la fois Un film policier confié à un réalisateur anticonfor- relation d’amitié va naître entre eux. a débuté depuis 93 jours. Kjell Andersson, fils à la conscience sociale et politique et aux sens. miste : cette formule a rarement aussi bien d’un docker, s’éprend d’Anna, la fille d’un directeur Le cinéaste s’attarde sur leur vie familiale et amou- fonctionné qu’avec cette adaptation de L’Abominable Le cinéaste surprend par la sensualité de sa mise d’usine. Les revendications se durcissent quand reuse, avec une prédilection pour les digressions Homme de Säffle, du fameux duo Sjöwall-Whalöö, en scène d’abord suggestive avant d’aller frontale- les patrons font appel à des ouvriers d’autres contemplatives qui renforcent le côté pictural le couple qui inventa le personnage de l’inspecteur ment vers l’érotisme. Il recoupe alors une théma- provinces, pour faire le travail des grévistes. de l’œuvre. Un autre intérêt d’Ådalen 31 est Martin Beck. Ce Maigret nordique a droit ici à un tique au cœur d’Elvira Madigan, la peinture d’un Tandis que le ton monte entre les forces de l’ordre sa capacité à greffer des préoccupations sociétales traitement de première classe, cinématographique- amour aussi précieux qu’interdit, condamné et les dockers, les deux jeunes amoureux prennent de la fin des années 60 à un cadre historique ment parlant, et à une intrigue aux petits oignons. à s’exercer à l’abri des jugements extérieurs. cruellement conscience des barrières sociales des années 30. La sexualité des jeunes, l’émancipa- Grandes scènes d’action tournées dans Stockholm, L’acceptation de pulsions, un temps refoulées, qui menacent de les séparer. tion de la femme ou l’avortement y sont évoqués crash d’hélicoptère, au fil de l’enquête, la peur se double chez Stig des découvertes de la sensualité sans détour, de même que la condition ouvrière. monte sur la ville. Mais, tout en respectant et des sentiments, avant que l’entrée en scène Widerberg reconstitue ici les terribles grèves qui Impressionniste et intimiste à la fois, cette reconsti- les ingrédients de cette production commerciale de Frank ne contribue à aiguiser son regard sur touchèrent la Suède en 1931 et qui débouchèrent tution historique bouleverse par son intense qui eut, en Suède, un énorme succès, le singulier l’art et sur le monde. L’éveil du corps et de l’esprit sur l’instauration d’une démocratie sociale parmi humanité et la grâce infinie de sa réalisation. Bo Widerberg décale son regard. Il introduit sont dépeints comme des outils d’élévation sociale. les plus évoluées du siècle. Tout en restant fidèle Un pur moment de bonheur cinématographique. un réalisme brut, une vérité qui détonne, impres- Le cinéaste est moins préoccupé par l’idée de pan- au matériau historique, il évite les pièges Gérard Crespo, À voir à lire sionne. Considéré, à sa sortie, comme un pamphlet ser les plaies du passé ou du présent que d’affronter de la reconstitution historique académique contre un État policier gangrené par la haine qu’il sereinement et suffisamment armé, l’avenir. ou du film militant, préférant un traitement a générée, Un flic sur le toit apparaît aujourd’hui Élégant, délicat, savant, charnel, libre, soutenu comme une œuvre prophétique sur une société par une somptueuse photographie, La Beauté où surgit une violence nouvelle. Un monde sous des choses n’est en rien l’œuvre funeste ou testa- la menace de la terreur et de la paranoïa. Le nôtre. mentaire de Bo Widerberg, plutôt celle d’une Frédéric Strauss, Télérama éblouissante seconde jeunesse. → présenté par Olivier Assayas, 3’27, un entretien Vincent Nicolet, Culturopoing filmé et produit par LaCinetek, la cinémathèque des réalisateurs. Avec le soutien de l’ADRC. → *précédé du café-ciné à 19h, EM le rendez-vous des spectateurs, ouvert à tous 8 9
Filmer Et si les superpouvoirs ne servaient à rien ? Le fantastique peut-il être un genre réaliste ? l’invisible Comment filmer l’invisible ? Questions restées en suspens au printemps dernier et que l’on se posera en janvier grâce à ces deux films pro- grammés en partenariat avec l’Acid, association de cinéastes indépendants. mercredi 13 janvier à 18h30* | dimanche 17 à 16h | lundi 18 à 17h | mercredi 20 à 16h30 L’Angle mort Cinéastes trop rares dans le paysage cinémato graphique français, Pierre Trividic et Patrick-Mario Bernard nous offrent un film fantastique, un conte Patrick-Mario Bernard, Pierre Trividic – où les fées se penchent sur un berceau, catapulté 1h45, France, 2019 dans une ville contemporaine de souterrains, avec Jean-Christophe Folly, Isabelle Carré, mercredi 13 janvier à 17h | dimanche 17 à 14h30 | immuables sont toujours à l’œuvre. Avec un réel de nuits illuminées et de jours trop crus. Golshifteh Farahani lundi 18 à 19h* | mardi 19 à 17h30 brio, les réalisateurs parviennent, scène après Après Dancing et L’Autre, ils élaborent un nouvel scène, à laisser l’invisible imprimer sa marque sur Dominick Brassan a le pouvoir de se rendre espace intérieur et métaphysique où leur person- Kongo l’image, engageant derrière eux notre propre invisible. Il ne s’en sert pas beaucoup. À quoi bon, nage principal, Dominick, s’abrite maladroitement croyance, qui est aussi celle que nous avons dans d’ailleurs ? Il a fait de son pouvoir un secret de la violence du monde. Cette fois, ils lui confèrent un certain pouvoir magique du cinéma. Kongo vaguement honteux, qu’il dissimule même à sa fian- une aura concrète, visible, dont l’explication Hadrien La Vapeur, Corto Vaclav – déroule ainsi un formidable récit, constamment cée, Viveka. Et puis vient un jour où le pouvoir surnaturelle ouvre à l’intime une brèche entre 1h10, France, 2019 relancé par l’imprévisibilité d’un réel qui surpasse, se détraque et échappe à son contrôle en boulever- le réalisme politique et l’art de faire tourner devant À Brazzaville, un monde invisible régit le monde par endroits, les meilleures de nos fictions. sant sa vie, ses amitiés et ses amours. la lanterne des images fortes et énigmatiques. visible. L’apôtre Médard se démène pour guérir À travers le personnage de Médard, l’apôtre Dominick est doué d’une force vitale qui ne va pas les malades victimes de mauvais sorts. Mais sa vie tourmenté, c’est aussi la résistance d’un pays de soi. Corps nu, il incarne la violence d’être noir bascule lorsqu’on l’accuse publiquement de prati- aux puissances colonisatrices qui se manifeste, dans une société discriminante rappelant peut-être quer la magie noire. avec une sensibilité aux êtres et aux choses qui le Ralph Ellison de Invisible Man. Son cheminement en fait tout le prix et la beauté. Kongo est un film ouvre pourtant à l’angoisse commune de vieillir, Kongo avec un « k » évoque le royaume séculaire d’aventure. Un film à suspens gouverné et celle diffuse et entêtante de ne vivre sa vie de cette zone de l’Afrique Centrale, mis à bas par les esprits. qu’à moitié. par l’arrivée des colons portugais au XVIe siècle. Clément Schneider et Diego Governatori, cinéastes Aurélia Barbet et Laure Vermeersch, cinéastes Le temps a passé depuis, mais des forces → *suivi d’une discussion → *suivi d’une discussion 10 11
Poursuivre Cinékino Un rendez-vous avec le cinéma allemand organisé en partenariat avec le département d’allemand de l’université de Franche-Comté et l’association pour le développement de l’allemand en France. Mémoire, traces, oubli… quatre journées programmées avec l’association Poursuivre pour voir les films autrement et prendre le temps de la réflexion. Présentés et projetés le matin à 9h30, les films sont ensuite analysés lors de discussions. jeudi 14 janvier à 9h30 jeudi 18 février à 9h30 jeudi 14 janvier à 16h30 | vendredi 15 à 18h30* | samedi 16 à 14h30** au Kursaal Les Enfants du 209, Hiroshima, mon amour Benni (Systemsprenger) Avec la même intensité, elle parvient à plonger rue Saint-Maur, Paris Xe Alain Resnais – 1h31, France, 1959 dans le malaise voire l’effroi qu’inspire Benni lors de ses déchaînements de violence verbale avec Emmanuelle Riva, Eiji Okada Nora Fingscheidt – 1h58, Allemagne, 2019 Ruth Zylberman – 1h40, France, 2017 et physique, tout en rendant proche et terriblement avec Helena Zengel, Albrecht Schuch, Une actrice se rend à Hiroshima pour tourner un film attachante cette fillette consumée par sa vaine quête Gabriela Maria Schmeide La réalisatrice a choisi au hasard un immeuble dont sur la paix. Elle y rencontre un Japonais qui devient d’amour maternel, rejetée et déplacée au gré Meilleur premier film – festival de Berlin 2019 elle ne savait rien. Pendant plusieurs années, son amant, mais aussi son confident. Il lui parle de ses accès de rage. À l’opposé de la plupart elle a enquêté pour retrouver les anciens locataires de sa vie et lui répète « Tu n’as rien vu à Hiroshima ». Benni a neuf ans. Négligée par sa mère, elle est des films sur l’enfance à la marge, Benni ne se veut du 209, rue Saint-Maur, et reconstituer l’histoire Elle lui parle de son adolescence à Nevers pendant enfermée depuis sa petite enfance dans une vio- pas une charge contre les services sociaux. Nora de cette petite communauté humaine pendant la Seconde Guerre mondiale, de son amour pour lence qu’elle n’arrive plus à contenir. Prise en charge Fingstcheidt a enquêté dans les institutions l’Occupation. Elle les a retrouvés à Paris, en ban- un soldat allemand et de l’humiliation qu’elle a subie par les services sociaux, elle n’aspire pourtant qu’à et partagé le quotidien de ses travailleurs sociaux, lieue, en province, à Melbourne, New York à la Libération. être protégée et retrouver l’amour maternel qui lui régulièrement sur la corde raide entre une distance et Tel Aviv. Elle les a filmés, ainsi que les pierres manque tant. De foyer en foyer, son assistante professionnelle nécessaire et un investissement et les habitants de l’immeuble aujourd’hui, jeudi 25 février à 9h30 sociale et Micha, un éducateur, tentent tout pour émotionnel inévitable mais souvent douloureux. pour saisir les traces d’une intimité brisée. calmer ses blessures et l’aider à trouver une place Sa réalisation, énergique et colorée, favorise La Cordillère des songes dans le monde. l’empathie en nous immergeant dans le chaos jeudi 21 janvier à 9h30 intérieur de Benni. L’interprétation exceptionnelle Patricio Guzmán – 1h25, Chili, 2019 Nora Fingscheidt signe avec son premier long-mé- d’Helena Zengel, ange blond, aux grands yeux bleus Ida Les quarante-six années d’exil passées loin du Chili, trage une œuvre d’une impressionnante justesse et à la peau diaphane lui permet d’incarner tous où il est né en 1941, Patricio Guzmán les a vécues qu’elle puise en partie dans sa propre expérience : les paradoxes de son personnage, tendre et violent, Pawel Pawlikowski – 1h19, Pologne, 2014 sans que jamais ne se dissipent les fumées «J’ai toujours eu envie de faire un film sur désespéré et joyeux. Beau et déchirant. avec Agata Kulesza, Agata Trzebuchowska, de sa maison d’enfance, désormais en ruine. une petite fille « sauvage » car j’étais moi-même Corinne Renou-Nativel, La Croix Halina Skoczyńska Il les a néanmoins traversées en revenant sans une sauvageonne quand j’étais enfant». Dans la Pologne des années 60, avant de prononcer cesse dans ce pays, par la voie du documentaire ses vœux, Anna, jeune orpheline élevée au couvent, politique, afin d’en rapporter l’histoire et de garder part à la rencontre de sa tante, seul membre de sa le lien avec cet endroit du monde auquel il fut → *présenté et suivi d’un débat avec Ida Hekmat, → **suivi à 16h30 du café-ciné, famille encore en vie. Elle découvre alors un sombre arraché après le coup d’État d’Augusto Pinochet maîtresse de conférences, département d’allemand EM le rendez-vous des spectateurs, ouvert à tous secret de famille datant de l’occupation nazie. en 1973. de l’université de Franche-Comté 12 13
Ciné Ciné Des films invitent directement, par la thématique En lien avec l’installation Nipi, de Philippe qu’ils abordent, à la discussion et aux échanges. Le Goff, à visiter au musée des Beaux-Arts Par leur mise en forme singulière, leurs auteurs et d’Archéologie du 14 au 30 avril et avec le stage citoyen scènes nous invitent en premier lieu à mieux voir, de sensibilisation à la pratique du katajjaq (chant à questionner notre propre regard. inuit) animé par Marie-Pascale Dubé et Philippe Le Goff les 27 & 28 février, nous vous proposons Douce France fait partie du cycle ce documentaire réalisé par Marie-Pascale Dubé. Anthropocène#2 – Imaginer demain Rouge gorge fait partie du cycle Anthropocène#2 – Imaginer demain avant-première jeudi 14 janvier à 14h15 | samedi 16 à 18h* | jeudi 14 janvier à 19h | vendredi 15 à 17h | mardi 19 à 19h | mercredi 20 à 14h30 jeudi 21 à 12h30 Douce France À ma place Geoffrey Couanon – 1h35, France, 2020 Jeanne Dressen – 1h, France, 2020 Amina, Sami et Jennyfer sont lycéens en banlieue Savannah cherche sa place. Elle est une fille de la parisienne, dans le 93. Avec leur classe, ils se classe ouvrière qui veut réinventer la politique. lancent dans une enquête inattendue sur un De Nuit debout à l’École normale supérieure, elle gigantesque projet de parc de loisirs qui implique doute, rêve, lutte et apprend. d’urbaniser les terres agricoles proches de chez eux. → suivi d’une rencontre avec Marie-Pascale Dubé, la réalisatrice Mais quand on est adolescent, comment agir sur Ce beau portrait de femme connecte avec finesse son territoire, sa consommation, sa nourriture ? l’intimité familiale et amoureuse de son héroïne Jeudi 21 janvier à 18h30 au Kursaal Au départ, il y a une histoire familiale, avec avec son implication dans le mouvement Nuit ses flous, ses doutes et ses incongruités. Marie- Rouge gorge Douce France donne à entendre la parole sensible Debout. Les questions qu’elle se posait alors Pascale Dubé a la peau mate et les cheveux très et brute de décoffrage de ces ados souvent bourrés demeurent d’une troublante actualité. Comment noirs. Depuis l’enfance, des sons gutturaux d’humour, représentatifs d’une jeunesse urbaine concevoir un monde plus égalitaire sans aliéner s’élèvent du fond de sa gorge quand elle chante. Marie-Pascale Dubé – 1h30, France, Québec, 2018 ordinaire qui ne s’identifie pas d’emblée à Greta son désir individuel de progression sociale ? Des sons qui la fascinent et qui s’apparentent Thunberg. Leurs idées reçues, leurs incompréhen- Comment intégrer de manière plus directe Rouge gorge raconte l’histoire d’un son. À l’âge de 8 mystérieusement aux chants de gorge des Inuits. sions, leurs doutes racontent beaucoup des défis les citoyens aux décisions collectives ? Comment ans, Marie-Pascale a commencé à émettre Ces aptitudes vocales singulières interrogent auxquels la transition écologique est confrontée, combattre les violences policières ? Quatre ans un son rauque. C’est l’instrument du chant de gorge d’autant plus la jeune femme que sa généalogie notamment la question alimentaire, qui croise social après, rien n’a changé. Si l’on s’en tient au point inuit, le katajjaq. Cette découverte et la quête dans contient des incertitudes. C’est cette intuition qui et environnemental. Au-delà des milieux convain- de vue politique et sociétal, le constat est inquiétant. laquelle elle s’est engagée a bousculé sa vie. devient le moteur de Rouge gorge. Un premier long cus, comment inclure dans ces transformations Il n’en va pas de même sur un plan cinématogra- En apprenant à pratiquer ce chant avec une Inuk, métrage qui a nécessité sept années de travail, l’ensemble de la population, dont la jeunesse phique. Au contraire, la permanence de ces problé- elle rencontre le peuple inuit aujourd’hui. En écou- au cours desquelles la réalisatrice en quête d’elle- des quartiers populaires ? matiques confère à ces images d’un passé immédiat tant leur histoire, elle entrevoit également la sienne, même est essentiellement partie à la rencontre Weronika Zarachowicz, Télérama une puissance évocatrice et des résonances d’une intime et collective. des autres. étourdissante contemporanéité. Timothée Beurdeley, Tour du Québec Michaël Mélinard, L’Humanité → *suivi d’un débat avec Cyril Otz, mouvement Terres de Lien, Antoine Pingault & Fabien Maugan, ambassadeurs régionaux du film 16 17
du 11 au 17 février à l’Espace Vacances au cinéma A sur toutes les séances Des films pour rire, s’émouvoir, s’étonner... Ce nouveau programme de Vacances au cinéma mêlera des univers très variés : les volumes artisanaux de Pat et Mat prendront place aux côtés des dessins animés très colorés de Rita, Zibilla ou de ces drôles de bestioles 3D de jeudi 11 février à 9h30 | samedi 13 à 11h | jeudi 11 février à 11h | vendredi 12 à 9h30 | vendredi 12 février à 11h | dimanche 14 à 11h | Minuscule. lundi 15 à 11h | mercredi 17 à 9h30 mardi 16 à 9h30 | mercredi 17 à 11h lundi 15 à 9h30 | mardi 16 à 11h La programmation traversera aussi les époques : d’Yves Robert (et Louis Pergaud) aux Youpi ! C’est mercredi Pat et Mat Zibilla ou la vie zébrée films récents primés au Festival de Pontarlier, Siri Melchior – 40 min, Danemark, 2020 Marek Benes – 40 min, République Tchèque, 2014 Isabelle Favez, Marjolaine Perreten, Martina Svojíková en passant par l’intemporel Miyazaki. Dès 3 ans Dès 3 ans – 47 min, Suisse, France, Belgique, 2019 De quoi satisfaire toutes les curiosités voire Dès 4 ans peut-être d’en faire naître ! Rita est une petite fille téméraire et curieuse de tout. Pat et Mat sont deux amis inséparables qui Son meilleur ami est son fidèle animal de compa- partagent une passion commune pour le bricolage. Zibilla, jeune zèbre adoptée par des parents gnie, Crocodile. Avec Crocodile toujours à ses côtés, Tous deux déploient toute leur énergie et surtout chevaux, subit des moqueries dans sa nouvelle Rita peut aller partout où elle le désire : dans leur imagination pour cela. Mais attention école. Elle en vient à détester ses rayures ! Quand les bois, au cinéma ou encore à la piscine. Dans aux nombreux rebondissements et cascades ! on lui vole son doudou, elle part à sa recherche… cet univers rêvé sans la présence d’aucun adulte, au cœur d’un cirque ! C’est en compagnie d’un Rita découvre le monde qui l’entoure, comprend pauvre cheval déguisé malgré lui en fauve que comment vivre avec les autres et par-dessus tout, Zibilla va commencer à reprendre confiance apprend à grandir. en elle et à accepter sa vraie nature. 18 19
jeudi 11 février à 14h30 | mardi 16 à 14h30 vendredi 12 février à 14h30 | mercredi 17 à 14h30 samedi 13 février à 16h | lundi 15 à 14h30 vendredi 12 à 16h15 | samedi 13 à 14h30 Minuscule : La Guerre des boutons Nausicaä Courts métrages Les Mandibules Yves Robert – 1h30, France, 1962 de la vallée du vent Pontarlier du bout du monde Dès 6 ans Hayao Miyazaki – 1h56, Japon, 1984 Projection des films primés au Festival de cinéma Deux villages, Longeverne et Velrans, sont Dès 10 ans d’animation de Pontarlier – 1h Hélène Giraud & Thomas Szabo – 1h32, France, 2019 en guerre. C’est la guerre que mènent chaque année Dès 14-15 ans Dès 6 ans les écoliers des deux communes. Quand la troupe Sur une Terre ravagée par la folie des hommes de Longeverne commandée par le grand Lebrac fait durant les sept jours de feu, une poignée d’humains Initialement prévue en mars, la 12e édition Quand tombent les premières neiges dans la vallée, un prisonnier, on soustrait à ce dernier tous a survécu. Menacée par une forêt toxique qui du Festival de cinéma d’animation de Pontarlier, il est urgent de préparer ses réserves pour l’hiver. ses boutons. Cette méthode remporte un franc ne cesse de prendre de l’ampleur, cette poignée organisé par le ciné-club Jacques Becker, s’est Hélas, durant l’opération, une petite coccinelle succès, à tel point que les troupes, pour éviter cette de survivants attend le salut de la princesse déroulée en ligne du 13 novembre au 6 décembre. se retrouve piégée dans un carton… à destination extrême humiliation, se mettent à combattre nues. Nausicaä, capable de communiquer avec tous Comme chaque année, le festival a mis à l’honneur des Caraïbes ! Nouveau monde, nouvelles les êtres vivants. une sélection de films d’animation parmi les plus rencontres, nouveaux dangers… Les secours inventifs. Pour la première fois dans notre salle, arriveront-ils à temps ? nous reprenons, à l’occasion de deux séances exceptionnelles, les courts métrages primés lors de cette dernière édition ! vendredi 12 février à 10h30 (inauguration) / du lundi 15 au vendredi 19 février de 9h30 mardi 16 à 14h30 à 12h30 et de 14h à 16h30 Balade sonore à Planoise Atelier Papiers découpés « Le banc, la butte et le Dès 10 ans toboggan » disparue, elle arpente les ilôts d’Époisse, de Cassin et d’Île-de-France. Elle nous dévoile alors les On termine en beauté notre voyage autour En partenariat avec Radio Campus Besançon charmes souvent cachés d’un quartier contrasté, de la planète Folimage avec un atelier de cinq Dès 8 ans entre parcs arborés et constructions. jours animé par L’équipée, association satellite du célèbre studio d’animation et véritable Avec trois classes de Planoise, Aurélien Bertini, Nous vous proposons deux créneaux pour faire passerelle entre les publics et les professionnels. artiste sonore, a écrit une balade dans le quartier ensemble cette balade. Apportez votre casque L’atelier sera consacré à la réalisation complète que l’on écoute casque sur les oreilles tout en audio, nous vous prêterons les lecteurs. d’un court métrage. traversant rues et parcs. Partant de l’Espace et prenant comme fil rouge la quête d’une jument Sur réservation — durée 1h Sur réservation 20 21
vendredi 19 février à 16h30 | mardi 23 à 18h30 | jeudi 25 à 20h30 | dimanche 28 à 18h Maternal C’est l’une des plus belles découvertes de 2020 sur les écrans de cinéma. Dans Maternal, son premier Familles film, la réalisatrice italienne Maura Delpero arpente Maura Delpero – 1h29, Italie, 2019 des territoires de fictions singuliers et, grâce avec Lidiya Liberman, Denise Carrizo, à son scénario subtil et à sa mise en scène sobre Agustina Malale et inventive, dresse le portrait sensible d’une Mention spéciale du jury, festival de Locarno 2019 modernes héroïne tiraillée entre sa foi et ses pulsions. Paola quitte l’Italie pour Buenos Aires où elle doit La talentueuse cinéaste ne se contente pas de filmer terminer sa formation de Sœur au sein d’un foyer cette nonne en devenir (admirablement interprétée pour mères adolescentes. Elle y rencontre Luciana par une révélation : Lidiya Liberman) qui doute et Fatima, deux jeunes mères de 17 ans. profondément d’elle-même. Avec les autres À une période de leur vie où chacune se trouve héroïnes de Maternal, des adolescentes devenues confrontée à des choix, ces trois jeunes femmes mères avant même de savoir si elles le souhaitaient, Comment s’affranchir de son environnement que tout oppose vont devoir s’entraider et repenser Maura Delpero met également en scène, sans didac- familial quand il est défaillant ? leur rapport à la maternité. tisme, une certaine réalité sociale de l’Argentine et, Avec grâce et délicatesse, trois réalisatrices, plus profondément encore, les ambivalences dont c’est le premier long métrage, posent et les mystères liés à la maternité et au désir un regard nuancé sur le parcours d ’émancipation (ou non) d’enfanter. Un film émouvant et passion- d’adolescentes ayant grandi trop vite, nant qui mérite de ne pas passer inaperçu dans tout en questionnant implicitement la place la profusion des sorties hebdomadaires. des femmes dans nos sociétés patriarcales. Olivier De Bruyn, Marianne → présentation filmée de Maura Delpero, réalisatrice 22 23
vendredi 19 février à 18h30 | lundi 22 à 20h30 | mercredi 24 à 14h30 | samedi 27 à 18h | vendredi 19 février à 20h30 | samedi 20 à 14h15 | vendredi 26 à 18h | samedi 27 à 16h dimanche 28 à 16h L’Envolée frondeuse, cueillie dans cet entre deux âges Mickey and the Bear rance et une conviction folle par Camila Morrone, où le corps et l’esprit sont comme en proie qui tient la dragée haute au monstre James Badge au vertige. Leigh ne cesse de tomber pendant Eva Riley – 1h23, Royaume-Uni, 2019 Dale – la réalisatrice évite les clichés de la chro- l’entraînement, mais se sent pousser des ailes Annabelle Attanasio – 1h29, États-Unis, 2019 avec Frankie Box, Alfie Deegan, Sharlene Whyte nique ado-féminine évanescente et tire le portrait le temps d’une virée à moto, d’une escapade avec Camila Morrone, James Badge Dale d’une jeune femme décidée, concentrée, en acier Leigh, 14 ans, vit dans la banlieue de Brighton avec en forêt, ou en s’échappant, triomphante, d’une ickey Peck, une adolescente du Montana, M trempé, mais tirée vers le bas par l’amour qu’elle un père souvent absent. C’est une gymnaste douée maison après un petit larcin… Par petites touches, a la lourde responsabilité de s’occuper de son père, porte aux hommes de son quotidien : son père qui s’entraîne intensément pour sa première la réalisatrice montre comment s’invente une nou- un vétéran accro aux opiacés. Quand l’opportunité et son petit copain. Se sentant obligée de s’occuper compétition. Lorsqu’un demi-frère plus âgé apparaît velle cellule familiale à travers le face-à-face entre se présente de quitter le foyer pour de bon, elle fait des malheurs de l’un et de satisfaire les besoins un jour sur le seuil de sa porte, son existence ces deux adolescents sans repères, qui expéri- face à un choix impossible... de l’autre, Mickey trimballe sa colère fatiguée dans solitaire vacille. La méfiance fait place à des sensa- mentent la confusion des sentiments, mais surtout chaque plan, insufflant à Mickey and the Bear tions inconnues et grisantes. Leigh s’ouvre la naissance d’une indéfectible complicité. Une adolescente écrasée par la sensation que une énergie douloureuse. Reste que la cinéaste à un monde nouveau. En sachant enfin à quel regard s’abandonner, le monde avance sans elle. Un père vétéran usé transmet à chaque image sa conviction et la rigueur se dévoiler, l’héroïne connaît une sorte d’éclosion par le syndrome post-traumatique. La petite de son regard en filmant la violence ou l’espoir La scénariste et réalisatrice écossaise Eva Riley, gracieuse, évidente. Désarmants de naturel, Frankie Amérique de nulle part. Et comme une envie toujours à la bonne distance, en refusant pour 34 ans, détourne quelque peu les codes du cinéma Box et Alfie Deegan campent une fratrie sauvage d’ailleurs et d’horizons plus larges. N’aurait-on pas son récit les voies les plus évidentes ou déjà vues. réaliste à l’anglaise. La dimension sociale reste et diablement attachante, dans le décor d’une déjà vu ce film ? Oui. Et non. Car, comme toujours Souvent surprenant mais sans frime, Mickey and en filigrane dans ce récit d’apprentissage intimiste, banlieue ouvrière où, pour une fois, le soleil au cinéma, et dans toute discipline artistique, tout the Bear assoit sa personnalité sans le clamer, où s’entrechoquent les élans et les empêchements et les couleurs vives remplacent l’éternelle grisaille. est dans le point de vue. Et celui d’Annabelle confronte avec dureté mais sans pathos excessif de l’adolescence. Frôler les limites, transgresser, Hélène Marzolf, Télérama Attanasio (qui réalise ici son premier long) trouve le quotidien de Mickey et ses désirs. Des débuts pour se révéler à soi-même : ce premier film solaire dans cette histoire que l’on croit rebattue une réso- très convaincants. est avant tout un beau portrait d’adolescente nance toute singulière. De simples détails suffisent Aurélien Allin, Cinéma teaser à Mickey and the Bear pour se différencier. Collée à son héroïne Mickey – interprétée avec une assu- 24 25
Acid pop mercredi 24 février à partir de 16h30 & samedi 27 février à 14h15 au Kursaal Cinéma Dominique Garing, Vie des Hauts en région L’université populaire de l’Acid, association du cinéma indépendant pour sa diffusion, reprend en février avec ce film de Patric Chiha. production Qu’est-ce qui nourrit l’inspiration des cinéastes ? À Télé Saugeais (la Télé Brouette du Haut-Doubs) De l’écriture au tournage, comment fabriquent-ils puis à Vie des Hauts production, depuis bientôt leurs fictions ou leurs documentaire ? Comment 40 ans, Dominique Garing produit et réalise les mettent-ils en scène ? Comment travaillent-ils des documentaires. Toujours à l’affût de l’absurde, avec leurs acteurs ou leurs protagonistes ? Ce sont du drôle et de l’inattendu mais sans trop s’éloigner ces expériences de fabrication que les cinéastes de la science, de l’histoire et du local, c’est viendront mettre en partage avec le public. un regard amusé sur le monde qui se retrouve → En présence du réalisateur de film en film. Samedi 20 février à 16h, soirée Acid pop en 3 temps mercredi 24 février à 18h30 (1) M asterclass avec Patrick Chiha, réalisateur (45 min) (2) Projection du film Ils ont eu raison du tore (3) Débat avec le public Geoffroy & Dominique Garing – 52 min, France, 2020 John Nash, « l’homme d’exception », pour relever samedi 20 février à 16h* | lundi 22 à 18h30 | mardi 23 à 20h30 | jeudi 25 à 16h au Kursaal un défi, surprend tous ses collègues en proposant, dans les années 1950, une méthode pour Si c’était de l’amour de sa représentation. En coulisse, devant la caméra transformer un carré, sans en modifier les longueurs du cinéaste, les artistes se confient l’un à l’autre, ni le froisser, en un tore, un objet géométrique comme ils le feraient après l’amour, les mots encore mercredi 24 février à 16h30 | samedi 27 à 14h15 en forme de donuts. La démonstration est parfaite Patric Chiha – 1h22, France, 2019 chargés de la brûlante sensualité qui les habite sur à un détail près : l’application de cette méthode La Vie sauvage Ils sont quinze jeunes danseurs, d’origines scène. Et par un subtil travail de montage, Patrick défie l’imagination et personne n’arrive à visualiser et d’horizons divers. Ils sont en tournée pour danser Chiha tend à faire disparaître la frontière qui sépare l’objet. des animaux Crowd, une pièce de Gisèle Vienne sur les raves le spectacle de la coulisse, et le chaos des corps des années 90. En les suivant de théâtre en théâtre, des pensées qui les bouleversent. mercredi 24 février à 20h domestiques Si c’était de l’amour documente leur travail et leurs Imperceptiblement, le film prend la forme d’un Un pin’s pour étranges et intimes relations. Car les frontières vaste espace mental, presque onirique. Et même se troublent. La scène a l’air de contaminer la vie si nous ignorons tout, ou presque, de cette Dominique Garing – 1h30, France, 2009 l’empereur – à moins que ce ne soit l’inverse. De documentaire représentation, le plaisir n’en est pas moins entier : sur la danse, le film se fait alors voyage troublant la musique nous enivre rapidement, le souffle Dans une ferme ordinaire, entre premiers à travers nos nuits, nos fêtes, nos amours. des êtres nous émeut, et les images, superbes, bourgeons du printemps et canicule de fin d’été, Dominique Garing – 52 min, France, 2020 explorent ces corps en suspension comme des pla- les animaux semblent vivre en toute quiétude Ici, les danseurs sont aussi auteurs, donnant corps nètes inconnues. On frôle la science-fiction. et en harmonie. Et pourtant, l’immersion dans la vie Connaissez-vous la principauté de Seborga, et voix à leurs histoires intimes dans des confes- Jules Zingg, cinéaste quotidienne de ces animaux, si familiers soient-ils, la république de Molossia, la principauté de Hutt sions qui nous révèlent que le désir se prolonge hors révèle une réalité complexe, inattendue, tragique River, la république royale de Ladonia, la principauté parfois mais le plus souvent drôle. du Sealand, la république de Kugelmugel, l’empire d’Atlantium, l’Akhzivland, le royaume de Talossa, Christiania ou Uzupis ? Nous allons suivre en exclu- sivité l’ambassadeur de la république du Saugeais dans ses démarches laborieuses auprès *suivi à 19h du café-ciné, de ces territoires. EM le rendez-vous des spectateurs, ouvert à tous 26 27
Kursaal Espace Renseignements : 03 81 87 85 85 Place du Théâtre Place de l’Europe cinema@les2scenes.fr 25000 Besançon 25000 Besançon www.les2scenes.fr
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