CLARA IANNOTTA PIERRE-YVES MACÉ HELMUT LACHENMANN - Cité de la musique - Philharmonie de Paris 26 octobre 2018
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CLARA IANNOTTA PIERRE-YVES MACÉ HELMUT LACHENMANN Cité de la musique – Philharmonie de Paris 26 octobre 2018
Clara Iannotta Clara Iannotta Pierre-Yves Macé Pierre-Yves Macé Clangs Rumorarium pour violoncelle et ensemble amplifié Helmut Lachenmann Composition : 2018 Composition : 2012 Création. Commande de l’Ensemble intercontemporain Clara Iannotta Effectif : violoncelle solo, flûte (aussi flûte basse), clarinette Effectif : 2 flûtes (aussi flûtes piccolo et flûtes basses), Clangs pour violoncelle et ensemble amplifié (aussi clarinette basse), saxophone alto (aussi saxophone 2 hautbois (aussi cors anglais), clarinette (aussi cor de Basset), Pierre-Yves Macé baryton), cor, trompette, trombone, 2 percussions, piano (aussi clarinette (aussi clarinette basse), basson (aussi contrebasson), Rumorarium (création) célesta), accordéon, 2 violons, alto, violoncelle, contrebasse 2 cors, trompette (aussi trompette piccolo), trombone, pour vingt-trois musiciens et sons fixes Dédicace : à Alessandro Solbiati. 3 percussions, clavier (aussi célesta), harpe, Commande de l’Ensemble intercontemporain Création : 12 octobre 2012 2 violons, alto, violoncelle, contrebasse par Séverine Ballon et TM+ Laurent Cuniot Collecte des documents sonores : Jeanne Robet entracte Éditeur : C. F. Peters Remerciements à Hélène Frédérick et Mathieu Bonilla Helmut Lachenmann Durée : 12' Durée : 22’ Concertini. Musique pour ensemble « J’aimais, écrit Rimbaud, les peintures idiotes, dessus Avec son jeu de dix-neuf cloches, le carillon de la « Traverser le cliché » de portes, décors, toiles de saltimbanques, enseignes, cathédrale de Fribourg est l’un des plus importants Entretien avec Pierre-Yves Macé Éric-Maria Couturier, violoncelle enluminures populaires ; la littérature démodée, latin en Allemagne. Clara Iannotta, lorsqu’elle l’entendit en Invité à se livrer à l’exercice de l’auto-interview, le compositeur a Ensemble intercontemporain d’église, livres érotiques sans orthographe, romans de octobre 2011, décida de s’en inspirer pour composer choisi de solliciter plusieurs de ses amis artistes. Cet entretien a Matthias Pintscher, direction nos aïeules, contes de fées, petits livres de l’enfance, une sorte de trilogie : Glockengiesserei pour violoncelle été réalisé à partir d’échanges e-mail avec Mathieu Bonilla, com- opéras vieux, refrains niais, rythmes naïfs ». L’objet et électronique, D’après pour ensemble et, entre les positeur, Nicole Caligaris, écrivain, Gaëlle Hippolyte, artiste, Sébas- trouvé, un bruit, un éclat de voix, un fragment mélo- deux, Clangs pour violoncelle et ensemble. tien Roux, compositeur, Pierre Senges, écrivain. dique devant lesquels l’artiste tombe en arrêt, ouvre Pour la compositrice, l’attrait des cloches ne tient pas l’une des voies royales de l’art contemporain. Il peut seulement à leur sonorité mais aussi à la manière dont Pierre-Yves, pour commencer, peux-tu nous décrire rester là comme une discordance ou au contraire être celle-ci se transforme dans notre souvenir par des les chemins qui t’ont mené à Rumorarium ? Coproduction Philharmonie de Paris ; Ensemble intercontemporain ; intégré, voire dissous. actes de répétition et de remémoration. Si la sonnerie Cela fait une dizaine d’années que je développe, dans Festival d’Automne à Paris Chez Clara Iannotta, c’est le son d’une cloche, celle de de Fribourg est en partie reproduite dans le cours de des contextes musicaux divers, des procédures de Avec le concours de la Sacem la cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, qui suscite une Clangs lorsque certains musiciens prennent des petits « recyclage » musical. J’appelle ainsi une forme de trame instrumentale subtile, évoquant « l’expérience gongs tenus à la main, des cloches à vache ou autres citation qui altère substantiellement la physionomie de cette écoute – l’attente, le carillon, la mémoire et le percussions métalliques, la pièce thématise aussi d’au- du matériau premier, pour le réduire à une simple silence. La traversée de différents carillons rythmiques, tres aspects de cette expérience : l’attente et l’antici- intention de « faire musique » : un commencement, composés de sons complexes, génère des figures et pation du son des cloches et leur lente extinction par un balbutiement – ce que je nomme « rumeur ». D’où France Musique enregistre ce concert. gestes qui ne trouvent leurs résolutions que dans la dessus la ville, allant jusqu’au silence. Tous ces aspects une certaine prédilection pour les matériaux pauvres. répétition même ». Pierre-Yves Macé élabore quant à sont rendus par des harmonicas enveloppés de papier Dans Passagenweg (2005-2009), j’échantillonnais les lui toute une esthétique du recyclage musical, « une de soie, des appeaux imitant des gélinottes, de boîtes introductions instrumentales de chansons rétro des forme de citation qui altère substantiellement la phy- à musique et autres effets sonores qui tirent la musique années 1930-1940. Ici, je compose une pièce mixte sionomie du matériau premier ». Dans Rumorarium, vers les limites de la perception, sollicitant notre propre (instrumentale et électroacoustique) à partir d’enre- des musiques de rue enregistrées sont rejouées à partir mémoire et nos nostalgies. Tous sont devenus depuis gistrements de musiques de rue – un corpus que j’ai Durée du concert : 1h30 plus entracte d’un échantillonneur à clavier, soumis à des « cuts, des une signature du style de Iannotta. demandé à l’artiste sonore Jeanne Robet de constituer répétitions, des alliages de couleurs », donnant tout pour cette occasion. un « vivarium de rumeurs ». Chez Helmut Lachenmann, Clangs forme un moment de transition dans ce la reprise s’effectue de manière plus abstraite : il ne processus de remémoration. Hormis quelques modi- Lui as-tu donné des consignes spécifiques ? Avez- s’agit plus seulement de faire de la musique avec des fications, il s’agit d’une instrumentation de Glocken- vous convenu ensemble de types de musiques, de bruits instrumentaux, mais de prendre comme objet giesserei, alors que la première section servira à son prises de son, d’environnements sonores ? des figures rythmiques typées, des accords, des réso- tour de modèle pour D’après qui explore davantage Le répertoire joué m’était totalement indifférent, mais nances, « pour éclairer de manière nouvelle tout ce qui encore les effets résiduels du son et de la mémoire. je tenais à ce que ce soit des instruments solos acous- résonne et tout ce que le son met en mouvement dans Au cours des trois œuvres, le violoncelle solo se fond tiques (ni groupe, ni bande préenregistrée). J’ai éga- un contexte différent ». Là aussi, l’image du lieu progressivement dans le tissu musical, à l’instar d’un lement suggéré de varier plusieurs paramètres : les d’écoute est essentielle : Concertini évoque une tra- lointain écho, peut-être, de la manière dont le son des instruments de musique, bien sûr, les lieux de prise de versée, « des égarements, si l’on veut, au sein d’un laby- cloches, attaqué avec assurance, se dissout dans l’air. son, les distances entre micro et instruments, afin que rinthe qu’on a soi-même construit et qui est placé les instruments soient plus ou moins fondus dans leur cependant à l’intérieur d’une grille temporelle stricte Tim Rutherford-Johnson environnement. Car le « paysage sonore » urbain Couverture : Helmut Lachenmann / Concertini, manuscrit – que l’on traversera comme un sourcier ». © 2005 by Breitkopf & Härtel, Wiesbaden 3
m’intéresse autant que les musiques ; ou plutôt, c’est Helmut Lachenmann « Une arche en soi » Biographies la relation entre les deux plans qui me fascine : relation Concertini. Musique pour ensemble purement accidentelle, mais rendue nécessaire a pos- Créé le 25 août au Festival de Lucerne par l’Ensemble Clara Iannotta teriori grâce à la médiation phonographique. Effectif : 2 flûtes (aussi piccolos et flûtes basses), 4 hautbois, Modern, Concertini atteint, avec un effectif de vingt- Née à Rome en 1983, Clara Iannotta étudie la flûte, 2 clarinettes en sib (aussi clarinettes basses), 2 cors (aussi cinq musiciens et une durée d’une quarantaine de l’écriture et la composition au Conservatoire de Rome, Vas-tu utiliser ce matériau brut, ou bien le transfor- trompettes en ut), trompette en ut (aussi trompette basse), minutes, des dimensions exceptionnelles. puis au Conservatoire de Milan (2006-2010), auprès mer ? Pourrais-tu décrire le dispositif de diffusion trombone (aussi trompette en ut), tuba, 4 percussions, piano, Par certains détails, cette œuvre prolonge la pensée d’Alessandro Solbiati, et au Conservatoire national que tu emploies ? harpe, guitare, 2 violons, 2 altos, 2 violoncelles, contrebasse. et les procédés techniques des œuvres antérieures supérieur de musique et de danse de Paris (2010- Les sources resteront à un état relativement brut, Création : Lucerne, 25 août 2005, Ensemble Modern, sous la de Helmut Lachenmann, par exemple dans les modes 2012), dans la classe de Fréderic Durieux. Clara Ian- mais je vais les faire « jouer » par le pianiste de l’en- direction de Brad Lubman. de jeu consistant à frotter et gratter sur les bords d’ins- notta suit le Cursus 1 d’informatique musicale à l’Ircam semble, à partir d’un échantillonneur à clavier, comme Commande de Betty Freeman pour l’Ensemble Modern et le truments en bois, dans la série d’articulations bruitistes (2010-2011) et participe à diverses sessions de com- pour constituer un orgue à bruits, ou plus précisément Festival de Lucerne avec les instruments à vent et les cordes ou encore position. Lauréate de concours et de bourses interna- un orgue à musiques trouvées. Ce couplage entre Éditeur : Breitkopf & Härtel. les actions « phonétiques » qui élargissent de manière tionales, elle est en résidence à Berlin en 2013 (DAAD). électronique et gestuelle instrumentale agit en retour Durée : 43’ organique le domaine du son instrumental, allant de En 2014, elle entreprend un doctorat en composition sur l’écriture instrumentale qui est assez largement la respiration jusqu’au cri. à l’Université de Harvard. Ses œuvres sont des com- « claviériste », avec des cuts, des répétitions, des « Au mieux, les titres d’une œuvre, guère autrement Ce qui frappe dans cette œuvre, c’est un ton serein, mandes de Radio France, de l’Ensemble intercontem- alliages de couleurs, toute une petite chimie héritée que les commentaires, induisent en erreur. Concertini léger, par moments presque enjoué, qui perce de porain et du Festival d’Automne à Paris, du Festival des jeux d’orgue. L’idée étant de construire une forme promet une collection de situations « concertantes », temps à autre ; dans l’association subtile des sons et Pontino ou de la WDR pour le Festival de Witten. En par prolifération à partir des traces d’un presque- mais tient cette promesse tout au plus de façon irri- des bruits d’une finesse inouïe, comme Helmut 2017, elle est chargée de cours sur la théorie musicale rien musical. tante. Il y a certes ici des moments solistes : pour la Lachenmann sait aujourd’hui les modeler de main de à l’Université d’Harvard. guitare, la harpe, le tuba…, pour un sextuor à cordes maître, et qu’il étend ici par une projection dans l’es- claraiannotta.com Est-ce pertinent, à la lecture du titre Rumorarium, (avec emprunt à mon dernier quatuor, Grido), voire pace elle aussi parfaitement équilibrée. Il y a dans les de penser au Roaratorio ? Que représente pour toi pour des types de gestes ou des formes d’articulations timbres, moins de « bruits », plus de sons aux har- Pierre-Yves Macé la pièce de John Cage ? qui seraient – sit venia l’horrible verbo – « trans-ins- moniques plutôt consonantes ; une qualité nouvelle La musique de Pierre-Yves Macé, né en 1980, brasse Ce titre mérite en effet une explication. J’ai longtemps trumentales », tels à certains moments un « concerto et une grande intensité expressive. La question de la plusieurs écritures (composition instrumentale et été persuadé, par je ne sais quelle bifurcation mentale, gratté », des « solos » pour mouvements dans l’espace, beauté, une idée fixe chez Helmut Lachenmann, se vocale, création électroacoustique, art sonore) avec que « rumorarium » était le nom de l’orgue à bruits pour résonances, pour suites d’accords ou figures ryth- trouve ainsi posée à nouveau ; l’étiquette de compo- une prédilection marquée pour la pluridisciplinarité. inventé par Luigi Russolo, le bruitiste italien (l’orgue miques. […] siteur « bruitiste » qu’on lui a accolée vaut encore Une part importante de son travail repose sur les s’appelle en réalité « intonarumori »). M’apercevant Mon modèle compositionnel des années 1960, l’idée moins après cette œuvre. Il ne faudra pas pour autant notions de recyclage, d’appropriation ou de citation. de l’erreur, j’ai réalisé que ce mot inventé de « rumo- d’une « musique concrète instrumentale », qui inclut y lire le retour d’un renégat vers la « belle sonorité » : Sa musique est publiée sur les labels Tzadik, Sub Rosa, rarium », qui sonne comme du latin de cuisine ou dans le processus de l’écriture et thématise l’aspect ces timbres raffinés, ciselés, sont d’une nouveauté Brocoli. Elle est interprétée par les ensembles Cairn, comme une onomatopée improbable, était un titre énergétique de l’évènement sonore produit, sa « cor- aussi saisissante que les échelles de bruits sur les- L’Instant Donné, l’Orchestre de chambre de Paris, l’en- tout indiqué pour mon projet : je cherche à mettre en poréité », ne devait plus – s’il fallait le garder vivant quelles se fondait jadis la « musique concrète instru- semble vocal les Cris de Paris, le pianiste Denis Chouil- sons un « vivarium de rumeurs ». Mais la proximité – se limiter à dénaturer le son instrumental. Dès le mentale ». let, la soprano Natalie Raybould, le chanteur Vincent avec Roaratorio ne s’arrête pas au titre : ma pièce début, il s’est modifié, s’est ouvert, pour ne pas se saisir Le titre rappelle le sens premier de concertare : une Bouchot, le quatuor de sonneurs d’Erwan Keravec. emprunte à Cage l’intention d’« ouvrir les fenêtres », uniquement de ce qui ressemblait au bruit ou à un son joute entre petits groupes d’instruments. Si les solos Pierre-Yves Macé est invité par le Festival d’Automne de faire entrer du réel dans l’œuvre. déformé, mais également d’éléments non transformés, sont ici intégrés dans le tout, ils s’en détachent de à Paris (monographie en 2012 au Théâtre des Bouffes familiers, « consonants » au sens large ; il intègre tout manière insensible dans certains contextes et s’y dis- du Nord), les festivals Villette Sonique, Présences Enfin, une pièce sans citation, « à partir de rien », te autant ce qui a trait au rythme, des gestes, des élé- solvent à nouveau. Tel le long dialogue plusieurs fois Électronique (Paris), Ars Musica (Bruxelles), Les semble-t-elle encore possible ? ments mélodiques même, des intervalles, des harmo- interrompu de la guitare et de la harpe, les triolets Musiques, MIMI (Marseille), Octobre en Normandie Mais oui ! Il m’arrive encore d’écrire de la musique sans nies, dans l’idée d’éclairer ainsi, de manière toujours éperdus des instruments à vent qui parcourent l’espace (Rouen), AngelicA (Bologne), Santarcangelo (Rimini), matériau citationnel. Toute la question étant de savoir nouvelle, tout ce qui résonne et se meut dans le son, en tout sens, les quatre hautbois, présents un temps Akousma (Montréal)… s’il est possible d’écrire à partir de rien, car, lorsqu’il au sein de contextes changeants. Traitement « concer- uniquement avec des gestes bruitistes et qui se réu- Il collabore avec les artistes Hippolyte Hentgen et les ne s’agit pas de citations per se, tout un arsenal d’idées tant » veut dire ici que l’on accompagne, que l’on nissent d’un coup en un unisson strident, et, vers la écrivains Mathieu Larnaudie, Philippe Vasset, Julien réflexes, d’emprunts involontaires ou de clichés para- déguise, que l’on recouvre, découvre, contrepointe ou fin, le son synthétique du shô – l’orgue à bouche japo- d’Abrigeon, Pierre Senges, compose la musique pour site immanquablement le geste d’écriture. Il me sem- déforme tout ce qui nous envahit et tout ce qui arrive nais – produit par des sons tenus des instruments à les spectacles de Sylvain Creuzevault, Joris Lacoste, ble que lorsque je travaille ainsi en « recyclant » des en douce quand on se met à travailler sur ce type de vent dans le registre aigu. La partition offre une Christophe Fiat, Anne Collod, Fabrice Ramalingom. musiques préexistantes, je radicalise une manière de catégories sonores rassemblées ad hoc – ses propres richesse inouïe d’actions concertantes, enchevêtrées, Entre 2007 et 2011, il collabore aux activités du collectif faire qui s’applique à toutes mes pièces : je traverse, égarements, si l’on veut, dans un labyrinthe que l’on alors que la forme globale suggère une arche en soi l’Encyclopédie de la parole. En 2013-2014, il compose transperce le cliché – la forme d’expression pétrifiée – a développé soi-même, fût-il ordonné par une struc- accidentée, mais qui tout de même s’accomplit. des virgules radiophoniques pour « Boudoirs et pour atteindre à une expression que j’espère singulière ture temporelle rigoureuse – comme un sourcier qui autres », l’émission de Gérard Pesson sur France et vivante. Je « com-pose », donc, ce qui a déjà été se promènerait dans son propre jardin en friche, à la Max Nyffeler (2005) Musique. premièrement « posé ». recherche de… » Helmut Lachenmann, Trarego, 7 juin 2005 (traduction de l’allemand, Martin Kaltenecker) 4 5
En 2014, il est lauréat de la résidence Hors les murs publié Avec Helmut Lachenmann, de Martin Kalte- développe également des projets inédits, intégrant Orchestra et à l’Orchestre symphonique national du (Institut Français) pour le projet Contreflux, relecture necker, en 2004. notamment les nouvelles technologies multimédia. Danemark depuis plusieurs années. Il a été nommé critique de la Muzak américaine (musique d’ascen- Il vit à Leonberg, près de Stuttgart, et en Italie, à Tra- Les activités de formation des jeunes interprètes et compositeur en résidence et artiste associé de la nou- seur), dont le premier volet orchestral est créé en mai rego (Piémont). compositeurs, les concerts éducatifs ainsi que les nom- velle Elbphilharmonie Hamburg. 2018 par le Hong Kong Sinfonietta. En 2016, il reçoit le Prix Hans Christian Andersen. breuses actions culturelles à destination du public, De 2016 à 2018, il a été le chef principal de l’Orchestre Musicographe, il écrit pour les revues Circuit, Mouve- L’Orchestre de la Radio de Bavière crée, sous la direc- traduisent un engagement toujours renouvelé en de l’Académie du Festival de Lucerne, succédant à ment, Accents, Labyrinthe, La Nouvelle Revue d’es- tion de Peter Eötvös, My Melodies, pour huit cors et matière de transmission. Pierre Boulez. Professeur de composition à la Juilliard thétique, la base de données Brahms de l’Ircam. orchestre, le 7 juin 2018 à l’occasion d’un concert mono- En résidence à la Cité de la musique – Philharmonie School de New York depuis septembre 2014, il est éga- Soutenu en 2009 à l’Université de Paris 8, son doctorat graphique qui regroupait deux autres œuvres : La de Paris, l’Ensemble intercontemporain se produit en lement en charge du volet musical du Festival Impuls de musicologie paraît aux Presses du réel en 2012 sous Marche fatale pour orchestre, et Serynade pour piano. France et à l’étranger où il est régulièrement invité par Romantik de Francfort depuis 2011. le titre Musique et document sonore. de grandes salles et festivals internationaux. Chef d’orchestre reconnu, Matthias Pintscher dirige pierreyvesmace.com Éric-Maria Couturier, violoncelle Financé par le ministère de la Culture et de la Com- de grands orchestres en Europe, aux États-Unis et en À dix-huit ans, Éric-Maria Couturier entre premier munication, l’Ensemble reçoit également le soutien Australie : New York Philharmonic, Cleveland Orches- Helmut Lachenmann nommé dans la classe de Roland Pidoux au Conser- de la Ville de Paris. Pour ses projets de création, l’En- tra, Los Angeles Philharmonic, National Symphony Né à Stuttgart le 27 novembre 1935, Helmut Lachen- vatoire de Paris (CNSMDP), où il obtient un Premier semble intercontemporain bénéficie du soutien de la Orchestra de Washington, Orchestre symphonique de mann étudie, de 1955 à 1958, à la Musikhochschule de Prix de violoncelle et un master de musique de cham- Fondation Meyer. Toronto, Orchestre Philharmonique de Berlin, Orches- sa ville natale, sous la direction de Jürgen Uhde (piano) bre dans la classe de Christian Ivaldi. ensembleinter.com tre Philharmonique de Radio France, Orchestre de et Johann Nepomuk David (théorie et contrepoint). À vingt-trois ans, il entre à l’Orchestre de Paris, puis l’Opéra de Paris, BBC Symphony Orchestra, l’Orchestre Après les Cours d’été de Darmstadt suivis depuis 1957, devient Premier Soliste à l’Orchestre National de Bor- Sophie Cherrier, Samuel Casale *, flûtes du Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg, Orchestres il devient l’élève de Luigi Nono à Venise (1958-1960), deaux. Depuis 2002, il est soliste à l'Ensemble inter- Didier Pateau, Philippe Grauvogel, Philibert Perrine *, symphoniques de Melbourne et de Sydney… il participe au Cours de Cologne pour la nouvelle contemporain. Anne-Marie Gay *, hautbois musique auprès de Karlheinz Stockhausen et Henri Eric-Maria Couturier s’est produit sous la direction des Jérôme Comte, Martin Adámek, clarinettes Matthias Pintscher est l’auteur de nombreuses œuvres Pousseur (1963-1964), et travaille au Studio électro- plus grands chefs : Georg Solti, Wolfgang Sawallisch, Paul Riveaux, Loïc Chevandier *, bassons pour les formations les plus diverses, de la musique nique de l’Université de Gand (1965). Compositeur et Carlo Maria Giulini, Lorin Maazel et Pierre Boulez. Vincent David *, saxophone pour instrument solo au grand orchestre. Ses œuvres pianiste, il enseigne à Ulm (1961-1973), à Ludwigsburg Membre du trio Talweg, il est soliste dans les concertos Jens McManama, Jean-Christophe Vervoitte, cors sont jouées par des interprètes, chefs, ensembles et (1970-1976), à l’Université de Bâle (1972- 1973), à Hano- pour violoncelle de Haydn, Dvorak, Eötvös ou Kurtág. Clément Saunier, Lucas Lipari-Mayer, trompettes orchestres comme les Chicago Symphony, Cleveland vre (1976-1981) et à Stuttgart (de 1966 à 1970 en théo- Son expérience de musique de chambre s'est appro- Jérôme Naulais, Benny Sluchin, trombones Orchestra, New York Philharmonic, Philadelphia rie musicale, puis de 1981 à 1999 en composition), tout fondie en jouant avec des pianistes tels que Maurizio Jérémie Dufort *, tuba Orchestra, Berlin Philharmonic, London Symphony en participant à de nombreux séminaires ; depuis 1972 Pollini, Jean-Claude Pennetier, Shani Diluka. Gilles Durot, Samuel Favre, Benoît Maurin *, Orchestra. Elles sont publiées chez Bärenreiter-Verlag jusqu’à aujourd’hui, il enseigne plusieurs fois à Darms- Dans le domaine de l'improvisation, il joue avec le Jean-Baptiste Bonnard *, percussions et les enregistrements sont disponibles chez Kairos, tadt. Cette intense activité pédagogique se poursuit, chanteur de jazz David Linx, le platiniste ErikM, la chan- Hidéki Nagano, Sébastien Vichard, pianos EMI, Alpha Classics, Teldec, Wergo et Winter & Winter. notamment en 1999, au Centre Acanthes, puis, en teuse Laika Fatien, le contrebassiste Jean-Philippe Eva Debonne *, harpe ensembleinter.com 2007, aux États-Unis (Chaire Fromm à Harvard Uni- Viret avec lequel il a enregistré. Pierre Bibault *, guitare versity, invitations des universités de Oberlin, Colum- Il a également enregistré un disque avec l'octuor Les Jeanne-Marie Conquer, Hae-Sun Kang, Diégo Tosi, violons bia, Boston, Philadelphia, San Diego, Oakland et au Violoncelles Français pour le label Mirare. Odile Auboin, John Stulz, altos Canada (Victoria University)). Créée à l’Opéra de Ham- Il joue sur un violoncelle de Frank Ravatin. Éric-Maria Couturier, Pierre Strauch, violoncelles bourg en 1997, la « musique avec images » Das Mäd- Nicolas Crosse, contrebasse chen mit den Schwefelhölzern (La Petite Fille aux Ensemble intercontemporain Anthony Millet *, accordéon allumettes) est reprise en 2001 dans une mise en scène Créé par Pierre Boulez en 1976 avec l’appui de Michel de Peter Mussbach au Palais Garnier, lors du Festival Guy (alors Secrétaire d’État à la Culture) et la colla- * musiciens supplémentaires d’Automne à Paris. Lauréat de prix prestigieux, dont boration de Nicholas Snowman, l’Ensemble intercon- Directeur général : Laurent Bayle le Prix Bach de Hambourg (1972), Prix de la Fondation temporain se consacre à la musique du XXe siècle à Matthias Pintscher Directeur général adjoint : Ernst von Siemens (1997) et de la Royal Philharmonic aujourd’hui. Les trente-et-un musiciens solistes qui le Directeur musical de l’Ensemble intercontemporain Thibaud Malivoire de Camas Society de Londres (2004), Berliner Kunstpreis composent sont placés sous la direction du chef d’or- « Ma pratique de chef d’orchestre est enrichie par mon philharmoniedeparis.fr (2008), Prix BBVA à Madrid (2011), Prix de l’Opéra de chestre et compositeur Matthias Pintscher. Unis par activité de compositeur et vice-versa. » Après une for- Tokyo (2009) et juré unique du Prix Takemitsu, et Doc- une même passion pour la création, ils participent à mation musicale (piano, violon, percussion), Matthias teur honoris causa des universités de Hanovre, Dresde, l’exploration de nouveaux territoires musicaux aux Pintscher débute ses études de direction d’orchestre Directeur général : Olivier Leymarie Cologne, Helmut Lachenmann est membre des Aca- côtés des compositeurs, auxquels des commandes de avec Peter Eötvös. Àgé d’une vingtaine d’années, il ensembleinter.com démies des Arts de Berlin, Hambourg, Leipzig, Mann- nouvelles œuvres sont passées chaque année. Ce che- s’oriente vers la composition avant de trouver un équi- heim, Munich et Bruxelles. Ses écrits sont publiés sous minement créatif se nourrit d’inventions et de rencon- libre entre ces deux activités, qu’il juge complémen- Présidente : Sylvie Hubac le titre Musik als existentielle Erfahrung (La Musique tres avec d’autres formes d’expression artistique : taires. Directeur général : Emmanuel Demarcy-Mota comme expérience existentielle) et, pour l’essentiel, danse, théâtre, vidéo, arts plastiques, etc. Matthias Pintscher est directeur musical de l’Ensemble Directrices artistiques : traduits en français (Écrits et entretiens, Genève, En collaboration avec l’Ircam (Institut de Recherche intercontemporain depuis septembre 2013. Marie Collin, Joséphine Markovits Contrechamps, 2009). Les Éditions Van Dieren ont et Coordination Acoustique/Musique) l’Ensemble Il est « Artiste associé » au BBC Scottish Symphony festival-automne.com 6 7
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