Classe relais Premier trimestre de l'année 2020 -2021 - Collège Lou Blazer
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Classe relais Premier trimestre de l'année 2020 -2021 Cette année, nous avons décidé de travailler sur le thème de la citoyenneté. Les élèves ont souvent des difficultés à comprendre les enjeux et l'intérêt de cette problématique. C'est pourquoi nous avons consacré cette première session à l'antithèse des valeurs républicaines, afin de montrer à contrario les vertus de l'idéal après lequel nous courrons depuis 3 siècles. En 4°, nous étudions la « Traite Atlantique » (le commerce des esclaves africains vers l'Amérique), puis les idées des Lumières. Avec les élèves présents, nous avons abordé des facettes de l'esclavage peu connues et peu étudiées au collège : les origines de l'esclavage, la « Traite orientale », mais aussi l'esclavage moderne, l'esclavage des femmes, et l'esclavage par l'addiction (ici aux nouvelles technologies). Les élèves ont bien su montrer comment la condition servile s'opposait totalement aux valeurs de liberté et d'égalité bien sûr, mais aussi à celle de fraternité : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. » Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948.
1. Aux origines de l’esclavage : Quand on pense à l’esclavage, on fait tout de suite le lien avec l’empire romain ou avec le commerce des esclaves vers l’Amérique. Mais, il est beaucoup plus ancien et remonte même à la fin de la préhistoire.
Dans le croissant fertile, en Mésopotamie, les guerres entre cités permettent de capturer beaucoup d’esclaves.
En Chine,les esclaves sont des condamnés. Mais les chinois ont aussi été envahis et mis en esclavage.
Chez les grecs, les esclaves sont très nombreux, et il sont fouettés pour leur rappeler leur condition (à Sparte).
Chez les romains, le marché des esclaves est alimenté par les guerres et les prisonniers.
Ces révoltes ont pu mettre en danger l’existence de Rome.
À Rome, les esclaves libérés (affranchis) par leurs maîtres , portent une coiffure : le bonnet phrygien.
Les phrygiens étaient un peuple voisin de l’empire romain, avec des guerriers reconnus.
Le bonnet phrygien (le symbole des esclaves libérés) est devenu l’emblème de la liberté, en France (porté par Marianne) mais aussi dans d’autres pays comme les Etats-Unis.
2. Qu'est ce que la traite « orientale » ?.
On appelle traite orientale le commerce des esclaves organisé par le monde arabo-musulman.
Au total, les traites orientales sont à l'origine d'un peu plus de 40 % des 42 millions de personnes déportées en l’Afrique par l'ensemble des traites négrières. Elles constituent ainsi le plus grand commerce négrier de l'histoire ; le reste est constitué des traites intra-africaines (14 millions de victimes?) et de la traite vers les Amériques.
Les musulmans allaient chercher leurs esclaves au sud du Sahara et les ramenaient dans des conditions inhumaines : le taux de mortalité pouvait atteindre 80 %.
Il ne s'agit pas seulement d'un commerce mais de véritables guerres qui provoquent beaucoup de décès parmi ceux qui résistent ou qui n'ont pas de valeur marchande : les femmes sont l'objectif principal des agresseurs.
Maltraités pendant le transport, les hommes et les garçons sont émasculés à l'arrivée : l'ablation de l'appareil génital entraîne jusqu à 90 % de décès !
Les esclaves sont également razziés lors d'expéditions sur les côtes sud de de l'Europe du Sud, puis vendus sur des marchés d'Afrique du Nord :
Femmes et enfants sont emmenés en captivité depuis le Languedoc ou la Provence.
Le commerce des esclaves européens pouvait être l'occasion d'échanges avec d'autres marchandises.
Les femmes capturées lors des razzias étaient souvent achetées pour les harem :
Dans l'empire Ottoman, les garçons sont « éduqués » pour en faire des soldats fanatiques.
Ainsi, ces Janissaires ont longtemps été un corps d'élite de l'armée du sultan.
3. L'esclavage aujourd'hui ... C'est quoi ? - Absence de liberté et de dignité - Travail forcé - Traite humaine - Esclavage sexuel
Un phénomène mondial et massif : - 30 millions de personnes victimes du travail forcé - 167 pays concernés
Qui est touché ? Les plus vulnérables : les femmes, les enfants, les migrants, les ouvriers clandestins… Ex : une femme exploitée pour servir dans une famille riche
Dans les pays riches, les esclaves sont surtout des femmes prostituées :
Dans les pays pauvres, les enfants travaillent parfois très jeunes, avec des outils d’adultes :
Pourquoi y a t’il encore de l’esclavage ? C’est un business qui rapporte 150 milliards de dollars de profits illégaux. Il y a encore des guerres pour alimenter les trafics.
Avec l'esclavage, pas de liberté :
Avec l’esclavage, pas d’égalité :
Avec l’esclavage, pas de fraternité :
4. La femme-objet : la femme n'est pas assez respectée comme une personne.
La femme idéale est souvent celle qui est soumise à l'homme, à ses besoins et à ses désirs. Comme si « aimer » était synonyme de « servir ».
Sois belle et tais toi : le corps féminin comme argument de vente.
Même la devise républicaine peut être utilisée pour abaisser la femme !
La femme est souvent réduite à un objet sexuel, méprisée depuis toujours par le regard de l'homme.
Dans la prostitution, la femme n'est plus un être humain.
La femme est elle seulement un ventre maternel ?
Elle reste trop souvent un esclave domestique :
Les hommes confondent amour et propriété :
Quand l'amour est mort, certains préfèrent tuer que perdre leur propriété :
5. Etre esclave des nouvelles technologies...
Deux formes de cet esclavage : perdre la notion du temps et du réel, ne plus vivre que pour et avec ces objets.
On vit dans le déni : l'illusion de pouvoir encore dire non :
Les conséquences pour soi : la vie réelle, la famille réelle, les amis réels, disparaissent de notre vie.
Les conséquences pour les autres : ils ont l'impression de ne plus exister vraiment pour vous.
Le coût de cette dépendance : 5 milliard d'euros de chiffre d'affaires et des parents qui se ruinent pour répondre à la passion de leurs enfants...
Les contenus violents peuvent habituer les esprits à la mort et au sang, les accoutumer au pire :
Comment vivre la fraternité dans ces conditions ? Est-ce qu'on est encore libre quand on est si dépendant ?
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