Club lecture Médiathèque Michel Bézian Mardi 9 mars 2021
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Club lecture Médiathèque Michel Bézian Mardi 9 mars 2021 Le colibri de Sandra Veronessi, Grasset, 2021 Tout au long du livre, on suit Marco Carrera, docteur ophtalmologiste, sur plusieurs décennies et pléthore d’événements regrettables. Enfant, pour être longtemps rester minuscule, il est surnommé par sa mère le « Colibri ». Ce totem de malheur prend au fil des années bien des significations. Les deuils se succèdent mais rien de sinistre dans cette hymne aux illusions perdues, tout empreint d’une authentique tendresse pour les humains toujours en déroute. Tout à la fois, histoire à énigmes tortueuse, récit d’éducation, roman d’un amour fou et récit d’anticipation sur l’« Homme nouveau ». L’auteur a l’art de capturer les méandres de l’âme par une singulière galerie de portraits, notamment Luisa avec qui Marco se cherche et se perd. Claude Nos secrets trop biens gardés de Lara Prescott, Robert Laffon, 2021 A l’aube de la guerre froide, Olga, muse de Boris Pasternak, est arreté et envoyé au goulag. Il s’agit de faire pression sur le plus grand écrivain soviétique vivant dont le dernier roman, « Le Docteur Jivago », est accusé d’être une critique de la Révolution d’octobre. En 1956, Irina, américaine d’origine russe, est embauché par la CIA et formée par une autre agent, Sally, à l’espionnage. Leur mission ? Réintroduire le chef d’œuvre de Pasternak derrière le rideau de fer. Livre de passion et de courage de trois femmes éclipsées par les hommes et oubliées de l’histoire. Olga a sacrifié sa vie à Pasternak. Irina et Sally n’ont jamais été reconnues pour les missions effectuées. Claude La rumeur qui me suit de Laura Bates, Casterman, 2020 C’est un livre à faire lire aux adolescents. Lycée St Margaret, au milieu de l’année scolaire, Anna Clark est un mystère. Pas de téléphone, pas de page Facebook, peu de contact avec les autre élèves et une peur qui lui ronge le ventre. Jusqu’au jour où pour elle tout recommença et sa vie redevint un enfer. Une indiscrétion a suffit à faire retrouver sa trace. Il lui faudra beaucoup de cran pour faire face. Claude
Trois jours dans la vie de Paul Cézanne de Mika Biermann, Anarchasis, 2020 Dans ce roman court et incisif, nous découvrons le peintre au seuil de sa vie. Un ours mal léché qui critique tous ses confrères, qui n'écoute pas le Docteur Gachet et qui ne veut qu'une seule chose : peindre. Et encore, on a l'impression que cela lui pèse. Pour ce vieux bonhomme grincheux, ce doit être fatigant de crapahuter dans la montagne pour aller la peindre en portant son chevalet et ses tubes de peinture. Rien ne compte pour lui que sa peinture, son art, tout le reste est secondaire. Au cours d’une de ses randonnées, apparaît la bottine d'une femme gisant sur un talus, et c'est le drame. Dans ce récit, le style, composé de longues phrases, d'images, de dialogues lapidaires, souvent très crus, volontairement provocants, alterne avec des moments de poésie. Un mélange détonant. A la fin du roman, on est plein d’empathie pour cet artiste, on a envie de revoir son œuvre. Jean-Pierre La valse des arbres et du ciel de Jean-Michel Guenassia, Albin Michel, 2016 Auvers-sur-Oise, été 1890. Marguerite Gachet est une jeune fille qui étouffe dans le carcan imposé aux femmes de cette fin de siècle. Elle sera le dernier amour de Van Gogh. Leur rencontre va bouleverser définitivement leurs vies. Jean-Michel Guenassia nous révèle une version stupéfiante de ces derniers jours. Et si le docteur Gachet n’avait pas été l’ami fidèle des impressionnistes mais plutôt un opportuniste cupide et vaniteux ? Et si sa fille avait été une personne trop passionnée et trop amoureuse ? Et si Van Gogh ne s’était pas suicidé ? Et si une partie de ses toiles exposées à Orsay étaient des faux ? L'auteur nous dresse dans un style clair et limpide le portrait de ce siècle finissant, et l'idée d'insérer des extraits d'articles de presse de l'époque est excellente, car elle évite d'alourdir le récit, tout en le replaçant dans son contexte. Des lettres (également insérées dans le texte) adressées à son frère nous révèlent un aspect attachant de l’artiste. Ce qui fait tout le charme de ce roman, c'est aussi d'être le témoin de l'élan créateur du peintre (un petit conseil : se munir d'un support avec des représentations des œuvres de van Gogh pour apprécier au mieux la description qu'en fait l'auteur). Jean-Pierre Le diable parle toutes les langues de Jennifer Richard, Albin Michel, 2021 Grand voyage que nous effectuons dans l’histoire avec la vie tourmentée de Basil Zaharoff, magnat de la presse et de la finance, mais avant tout marchand d’armes qui a fourni tous les conflits, de la guerre de 14-18 au dépeçage de l’Empire Ottoman, de Cuba à la Naminie, et au réarmement de l’Allemagne nazie. Symbole monstrueux et fascinant d’un siècle meurtrier. Claude
L’embarras du choix de Laure Manel, Michel Lafon, 2019 C’est un jour de mariage. Tandis qu’elle est sur le point de répondre à la question cruciale qui va déterminer son avenir, Emma se trouve saisie d’un terrible doute : comment être sûre qu’elle aimera toujours Julien ? Et peut-elle vraiment s’engager à rester fidèle à son futur mari, elle, l’ex-croqueuse d’hommes ?... Tandis que toute l’assemblée retient son souffle, la jeune femme voit se projeter dans son esprit trois scénarios possibles dès lors qu’elle aura dit « oui ». Ces films intérieurs, d’une réalité troublante, l’aideront-ils à prendre la bonne décision ? Un récit alerte, vu de la « fenêtre » d’une femme, des vies possibles dans lesquelles l’héroïne oublie toujours un…détail. Le mot, le tout dernier mot de l’histoire amène le lecteur à revisiter les trois récits…. Jacline Patrick Dewaere, à part ça la vie est belle de Laurent-Frédéric Bollée et Maran Hrachyan, Glénat, 2020 Le drame, la poésie, l’humour s’invitent quand est évoquée la figure de cet acteur culte du cinéma. Un après-midi d'été de l'année 1982, chez lui face à un miroir, il se saisit de son fusil .22 Long Rifle (que Coluche lui avait offert !), l'enfonce dans sa bouche et tire. Il avait 35 ans, 37 films et 27 pièces de théâtre à son actif. Patrick Dewaere incarne l'idée de l'artiste écorché vif, dévoré par une existence intense et instable. De son enfance complexe et douloureuse, à son ascension en tant qu'acteur en passant par ses rencontres, ses amours et sa mort, cet album nous font revivre son histoire. Il ressuscite à travers ces pages, il s’adresse aux lecteurs, se confie, se livre. On découvre Dewaere, enfant de la balle, chanteur, boxeur, comédien. On partage ses déboires, ses réussites, ses fureurs et sa mélancolie Au cours du récit, on rencontre successivement Gainsbourg, Miou-Miou, Ventura, Françoise Hardy, Blier, la bande du café de la Gare, et la plupart des metteurs en scène avec qui il a tourné. Bien d’autres personnalités sont évoquées. Les dessins sont tous expressifs. Les regards de Patrick Dewaere sont plein de vérité. L'empathie, la tristesse et l'émotion accompagnent le lecteur tout au long de ce livre qui parfois touche au sublime voire à la fin au fantastique. Jean-Pierre et Anita Impact de Olivier Norek, Michel Lafon, 2020 Ce qui tue doucement dans Impact, c’est le réchauffement climatique. Virgil Solal était un un militaire, homme de bien, avant. Après la mort de son bébé, attribué à la pollution atmosphérique, Solal entre en résistance contre les gros pollueurs et kidnappe contre rançon le PDG de Total et la directrice financière de la Société Générale. Pour apaiser le conflit et négocier, Diane, profileuse et Nathan, flic, auront fort à faire, d’autant que l’opinion public penche de plus en plus en la faveur de l’écoterroriste. Appuyé sur une bonne documentation, l’auteur ne cache
pas sa sympathie sur son héros radical, ni les chiffres des pertes que subissent tous les êtres vivants de la planète par la faute de la crise écologique. Claude Hiver à Sokcho d’Elisa Shua Dusapin, Editions Zoé, 2016 Pour son premier roman, Elisa Shua Dusapin, née d’un père français et d’une mère sud-coréenne plante le décor dans une petite ville portuaire proche de la Corée du Nord. L’hiver y est exceptionnellement rigoureux cette année-là et la vie, rude. Yan Kerrand, un français de Granville en Normandie auteur de bandes dessinées est venu chercher l’inspiration dans ce pays. Dans la pension où il séjourne, la jeune employée franco-coréenne, fiancée à un mannequin, est très troublée par cet étranger. Les cultures très différentes n’empêcheront pas que des liens se créent entre eux tout en finesse. Elle s’intéresse à son métier, tandis que lui, souhaite s’inspirer des légendes et contes coréens, mais ne s’habituera jamais à la nourriture. Ce livre écrit avec des mots simples nous transporte dans un univers d’une grande sensibilité. Patricia Soie de Alessandro Baricco, Albin Michel, 1997 Cet auteur italien, né en 1958, écrit romans, pièces de théâtre et est un spécialiste de l’analyse musicale. Dans ce bref texte, il raconte l’histoire d’Hervé Joncour qui vit dans le sud de la France à Lavilledieu (Ardèche) avec sa femme Hélène ; par tradition familiale, il élève des vers à soie dont il revend le cocon. Les vers sont affectés par une maladie et il ira au Japon chercher de nouvelles souches… Là une femme, un amour impossible… Si l’histoire est troublante, l’écriture ne l’est pas moins, le récit est traité par petits chapitres d’une page et demie, très rythmé, un texte construit comme une partition musicale qui fait penser aussi au théâtre Kabuki avec des personnages spectaculaires et codifiés. Rythme très haletant. Ginette La mélancolie du kangourou de Laure Manel, Michel Lafon, 2018 Alors qu'il s'apprête à vivre le plus beau moment de sa vie avec la naissance de sa fille, Antoine est confronté au plus horrible des drames : la mort de sa femme durant l'accouchement. Anéanti par la perte de celle qu'il aimait plus que tout, Antoine a du mal à créer du lien avec son bébé jusqu'à ce qu'il embauche Rose, une pétillante jeune femme à l'irrépressible joie de vivre, pour s'occuper du nourrisson. Les méandres de la vie d’un père, veuf, sa relation avec ce bébé qu’il associe à la mort de sa femme, et sa lente reconstruction. Jacline
J’irai nager dans plus de rivières de Philippe Labro, Gallimard, 2020 A 84 ans, le journaliste, cinéaste, écrivain, évoque ses souvenirs. Ce n’est pas à proprement parler un récit de vie mais une évocation par petites touches des rencontres, des passions et des souffrances vécues car il est passé par nombre de phases de dépressions et a même dû aller plusieurs fois en réanimation. Malgré les épreuves, il témoigne de son amour inextinguible de la vie. Le titre vient d’un poème de Luis Borges qui donne tout à fait l’esprit de l’ouvrage. « Si je devais revivre ma vie J’aimerais faire encore plus d’erreurs. J’irais cueillir plus de marguerites J’irais grimper plus de montagnes J’irais nager dans plus de rivières J’irais danser plus de danses. » Ginette Plein gris de Marion Brunet, PKJ, 2021 Elise, Victor, Emma et Clarence partent en mer sur un voilier. Ce sont des amoureux de la voile et Clarence, le leader, les rend confiants. Pourtant, la mer est tempétueuse… Le roman s’ouvre sur la découverte du corps flottant de Clarence… Le récit se déroule à la fois en retour arrière, où les secrets de la bande vont se révéler petit à petit et au présent, sur ce voilier fragile au milieu d’une mer déchaînée. Rancoeurs, lâchetés, amours, amitiés font surface à mesure que le bateau tangue.Thriller haletant dont on ne peut quitter la lecture tant le sort des trois ados encore en vie nous happe. Anita Le plongeon de Séverine Vidal et Victor L. Pinel, Grand Angle, 2021 En fermant une dernière fois les volets de sa maison, Yvonne, 80 ans, abandonne toute une vie autonome pour entrer dans un Ehpad. Changement rude pour une femme indépendante, tellement vivante et lucide ! Un changement qui rapproche douloureusement de la mort. Bouleversant, pétillant, tellement juste ! Une grande claque qui nous donne à réfléchir… ou à se résigner ? Anita Les indifférents de Julien Dufresne-Lamy, Belfond, 2019 Sur le bassin d'Arcachon, Justine, arrivée récemment d'Alsace, rencontre Théo. Rapidement, elle intègre sa bande d'adolescents bourgeois et insouciants. Pendant plusieurs années, ils font la fête ensemble, jusqu'au jour où l'un d'eux meurt. ©Electre Geneviève
Blanc autour de Wilfrid Lupano et Stéphane Fert, Dargaud, 2020 En 1832, près de Boston, une école pour jeunes filles accueille une vingtaine de pensionnaires. A quoi bon éduquer les jeunes filles ? … Surtout lorsque l’enseignante accueille des jeunes filles noires ! Une vague d’hostilité d’une ampleur insensée va avoir raison de la détermination de Mademoiselle Crandall. Trente ans avant l’abolition de l’esclavage et pourtant on peut trouver encore tant de résonances ! Bouleversant, édifiant, nécessaire ! Le racisme trouve ses racines tellement loin ! Anita L’homme coquillage de Asli Erdogan, Actes Sud, 2018 Sur une île des Caraïbes, une jeune physicienne turque suit un séminaire professionnel. Voulant échapper à son groupe qu’elle juge conventionnel et ennuyeux, elle s’aventure sur les plages dessertes et les lieux méconnues des touristes. Là, elle fait la rencontre improbable d’une homme au visage défiguré et dont le corps est couvert de cicatrices. Il pêche des coquillages et les vend. Un lien fort, amoureux, se tisse malgré toutes les différence (et la violence pour lui). Folle impression de se retrouver et de revivre… Un grand bol de senteurs et de couleurs tropicales. Marie-Claire Les 100 héroïnes de la littérature de Laurence Caracalla, Figaro littéraire, 2021 Cent héroïnes de la littérature depuis le XVIIe siècle, de la Princesse de Clèves à Lisbeth Salander, en passant par Scarlett O'Hara, Ariane Deume ou Jane Marple, présentées et resituées dans le contexte de publication de leurs œuvres respectives. ©Electre Une page pour chaque héroïne (connue comme moins connue) illustrées avec de jolis pastels. Marie-Claire L’anomalie de Hervé Le Tellier, Gallimard, 2020 Tout commence par deux vols commerciaux Air France, en mars et juin 2021, pris dans une tornade imprévisible. Après quelques turbulences, une chute vertigineuse, des trombes d’eau et de glace, les passagers en sortent vivants. Mais la vie de ces passagers variés (un tueur à gages bon père de famille, un architecte sexagénaire amoureux d’une jeune cheffe monteuse, un écrivain confidentiel devenu célèbre, et bien d’autres) va complètement basculer. Science, philosophie, mathématiques se mélangent, ce qui rend parfois la lecture difficile. Un livre inattendu, déconcertant, au sujet original, troublant mélange de genre, fantastique, ironique, sentimental. Un livre qui ne peut pas laisser indifférent. Joëlle
La vengeance m’appartient de Marie Ndiaye, Gallimard, 2021 Tout est gris dans ce roman, la vie, Bordeaux, les personnages : Me Suzanne, une avocate à la clientèle rare, d’origine modeste et récemment installée, ses parents, son ancien ami, Sharon sa femme de ménage mauricienne sans papier qu’elle tente de faire régulariser, mais qui lui oppose un attitude presque hostile… Quand Gilles Principaux, un client aisé, débarque dans son cabinet pour lui demander de défendre sa femme, accusé du meurtre de leurs trois enfants, c’est le choc. Elle ne comprend pas pourquoi cet homme cet homme s’est adressé à elle plutôt qu’à un ténor du barreau qu’il aurait les moyens d’offrir à sa femme. Elle croit reconnaître en lui le garçon de 14 ans qu’elle avait rencontré à l’age de dix ans. Cette rencontre a transformé sa vie mais il lui est impossible de se souvenir de ce qui s’était passé. Son père penche pour le pire et sa mère n’en a aucun souvenir. Plusieurs thèmes sont abordés mais demeure une impression d’incompréhension et de trouble. En dépit de critique dithyrambique, je n’ai pas adhéré à ce roman. Joëlle - Cher Père Noël de OuLiPo, Librio, 2020 81 textes poétiques légers ou sérieux, autour du thème du Père Noël, imaginant les lettres qu'auraient pu lui écrire Brigitte Bardot, le capitaine Achab ou encore Sherlock Holmes. ©Electre « Cher Père Noël, J’ai été très sage toute cette année et donc voilà, je voudrais pour Noël un livre un peu bizarre qui rassemble plein de lettres qui t’ont été par tout plein de gens qui sont devenus très connus, comme Édith Piaf, ou encore Jean-Claude Van Damme, ou bien encore plein des lettres un peu bizarres que tu aurais reçues, comme par exemple des contraventions ou des publicités. » Geneviève Le guetteur de Christophe Boltanski, Gallimard, 2020 L’auteur découvre à la mort de sa mère, un dossier contenant des manuscrits de polars inachevés. Il s’engage alors dans une enquête personnelle sur ce que fut la vie de sa mère, avant et après sa naissance, recherchant les causes de ses délires de persécution. Il finit par découvrir que, dans les années 60, sa mère a joué un rôle actif en faveur du mouvement pour l’indépendance de l’Algérie. Ce roman familial sur le passé de sa mère se lit comme un polar. C’est aussi la tentative d’un fils pour retrouver sa mère perdue et qui demeure une énigme. Joëlle
Qui sème le vent de Marieke Lucas Rijneveld, Buchet Chastel, 2020 A dix ans, la narratrice vit en rase campagne aux Pays-Bas. Les repas de famille, les travaux de la ferme, les heures passées à observer les crapauds, tout devient par la grâce de son regard fascinant terrain d’apprentissage. Mais quelques jours avant Noël, après avoir lancé un funeste présage à son grand frère parti patiner sur le lac, son monde va être brusquement bouleversé. Au fil d’un texte poignant, la voix de la fillette, bouleversante de justesse, dit la violence d’une enfance vécue dans un monde de non-dits. Jacline Le prochain Club lecture se tiendra le mardi 13 avril 2021
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