Comment écrire son RSCA Récit de Situation Complexe et Authentique

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Comment écrire son RSCA
           Récit de Situation Complexe et Authentique

La plupart d’entre vous choisiront de rédiger leur mémoire de DES
 sous la forme du RSCA. Le mémoire correspond aux trois RSCA
   rédigés dans le courant de votre DES. IL est attendu que vos
 récits montrent votre progression dans les différents champs de
       compétences attendues pour un Médecin généraliste.
 Votre mémoire sera soutenu au moment de la validation du DES

Le RSCA est un outil d’analyse de pratique qui répond à certaines
                      règles de rédaction :
      Narration, autoévaluation, autoformation, synthèse

Quelle rencontre de soin choisir ?

Il s’agit d’une situation authentique (que vous avez vécue).
Il s'agit d'une situation de pratique professionnelle. Elle appartient au
champ de la médecine générale (même si le contexte est hospitalier). Elle
ne doit pas être exceptionnelle. Elle illustre une ou plusieurs des
compétences du métier de médecin généraliste. Elle est contextualisée.

Qu’est qu’une situation complexe ?

Une situation complexe a les caractéristiques suivantes :
- les indices n'y sont pas immédiatement disponibles et nécessitent une
exploration minutieuse,
- elle a un caractère pluri dimensionnel: biomédical, psycho-affectif,
environnemental, éthique, administratif, médico-légal, ...
- plusieurs stratégies de résolution de problèmes existent et il n'est pas
toujours possible de les hiérarchiser,
- la solution n'est pas univoque et plusieurs solutions peuvent avoir une
pertinence comparable,
- les prises de décision se font en situation d'incertitude.

Certes, toute situation de médecine générale est complexe, mais certaines
situations peuvent être vraiment beaucoup trop réductrices ou traitées
comme telle. Il est préférable de choisir des rencontres de soins se prêtant
à l'écriture d'un RSCA et à l'exploration des compétences.
Une situation complexe n’est pas nécessairement une situation compliquée
Si la situation que vous choisissez , se déroule en plusieurs temps, il
convient de raconter ces différents temps, avec la progression de votre
réflexion au fur et à mesure de votre prise en charge.

La narration : je raconte

La partie narration s’écrit « à chaud », le plus rapidement possible après la
rencontre de soin
Elle s’écrit de manière vivante, au présent (cela vous aide à revivre la
situation), utilisez vos mots, n’essayez pas de faire de la littérature (tout le
monde n’est pas Jaddo), mais rien ne vous empêche ensuite de vérifier
l’ortograffe.

Les règles d'écriture

JE : elle s’écrit à la première personne
Ce qui se passe : ce que je fais, ce que je dis, ce que je pense, ce que je
ressens (voix Off).
Les échanges avec le patient, ou son entourage : Que dit-il ? (la
retranscription des dialogues sera ensuite utile au moment de l’analyse)
Qu’attend-il ? Que pense t-il ? Est-il d'accord (avec mes propositions) ?
Comment se comporte t-il (non verbal) ?
Qu’est ce que je sais de ses pensées, opinions, affects et sur quoi je
m’appuie ? (indices, propos explicités, interprétation)
Les échanges avec l’équipe de soin, votre sénior.
Décrivez votre exploration sémiologique.
Décrivez votre stratégie (qui correspond généralement à des pensées
internes) :
     - Quelles sont mes hypothèses diagnostiques ?
Comment je les hiérarchise (en terme de morbidité/prévalence) ?
     - Quels moyens je mets en œuvre ?
     - est ce que j’envisage d'autres alternatives ?

L’autoévaluation : Je me pose, je réfléchis, j'analyse, je me pose
des questions
Le temps de l'analyse est un temps d'écriture "à froid".
Les pensées présentes pendant le temps de la rencontre font partie de la
narration.
Les pensées qui surgissent pendant l'écriture de la narration feront partie
de l’autoévaluation ; c'est le premier temps de la réflexion issue de
l'écriture.

    Le premier temps de l'autoévaluation : le diagnostic de situation

       Qu’est-ce qu’un diagnostic de situation ?
Il ne s’agit pas d’un résumé mais d’un examen analytique de la situation en
tenant compte de l’ensemble des conditions matérielles et morales dans
lesquelles vous vous êtes trouvé.

    Comment l’élaborer ?
Posez vous des questions à travers la démarche EBM

Quelle était la demande du patient ?
Comment l’ai-je accueillie, écoutée, entendue, prise en compte ?
Quels sont les éléments cliniques pertinents ?
Quels sont les éléments de l’environnement personnel, familial,
professionnel, social, culturel, pertinents nécessaires à la compréhension
de la situation ?
Sur quels référentiels la prise en charge s’est elle appuyée ?
Prise en compte des éléments précédents pour élaborer les hypothèses
diagnostiques, pour structurer la prise en charge.
Cette démarche a t elle été élaborée en concertation avec le patient ? (Ou
son accompagnant ou sa famille)
Il y a t il eu concertation avec les autres soignants ?

   Le deuxième temps de l’autoévaluation : j’analyse ce qui s'est
passé

Je décortique ce qui s'est passé : en me posant certaines questions.
Les questions qui suivent sont là pour vous aider, il ne s’agit pas d’un plan
auquel répondre point par point
Comment ai je fait, pourquoi ? Quels sont mes arguments ?
Quels sont les éléments qui me manquent dans la narration pour mieux
comprendre la situation ?
Ai je eu des difficultés ? Pourquoi ? : était ce un manque de connaissance ?
Une difficulté relationnelle, liée au contexte, ..... ?
Mes savoirs étaient-ils suffisants, mon savoir-être et mon savoir-faire
étaient-ils adaptés ?
Aurai je pu faire autrement ?
En quoi la connaissance de ces éléments aurait modifié ma pratique ?
De nouvelles alternatives décisionnelles non envisagées à chaud, peuvent
elles être envisagées à froid ?
Les difficultés ressentis à chaud sont elles perçues de la même façon à
froid ?
D’autres façon de voir les choses peuvent elles être envisagées ?
Quelles sont les compétences:
     - qui m'ont été utiles ?
     - qui m'ont manquées ?

De cette analyse émerge un certain nombre de questions qui deviendront
vos questions de recherche.

L’ autoformation: Je cherche pour trouver

Les recherches que vous effectuez pendant le temps où vous vous
occupez du patient appartiennent à la narration
Toutes les questions que vous vous posez à la suite de votre analyse
doivent être traitées. Certaines questions vont faire l’objet d’un
développement . Le choix de ces questions doit être argumenté en fonction
de l’enjeu de la situation.
Le copié collé ne correspond pas à un travail de recherche
bibliographique. Si vous reprenez une citation d’un auteur elle doit
clairement être identifiée. Si des documents vous paraissent
particulièrement éclairants ils sont situés en anexe.

Je cerne le sujet (formulation de la question, mots clés).
J’interroge les sources: où, comment ?
Je sélectionne les documents (trier, comparer, retenir).
J’extraie les informations (note de lecture).
Je traite les informations (analyse et lecture critique).
Je résume et je donne mon opinion.
Je recontextualise. : quel impact cet auto-apprentissage aurait il eu sur la
situation exposée ?
Je recommence pour la question suivante

La synthèse :

La synthèse n’est pas une conclusion. Elle reprend la globalité de votre
travail

En quoi ai je progressé entre le début et la fin de mon travail à travers ma
réflexion et mes recherches ?
Si la situation se représente ou une situation proche en quoi je modifierai
mon action ?
En quoi ai je augmenté mon niveau de compétence ? J’argumente.

La bibliographie : format Vancouver

Le Mauff P, Farthouat N, Goronflot L, Urion J, Senand R. Récit de situation
complexe et authentique. Le modèle nantais. La Revue du Praticien –
Médecine Générale 2004;18(654-655):724-26.

Audet N, Lussier MT, Rose DB & Pontbriand F. « Guide de travail
académique de résidence ». In Université de Montréal. Département de
médecine de famille et de médecine d’urgence, résidence en médecine
familiale, contenu pédagogique et scientifique [en ligne].
http://www.medfam.umontreal.ca/etudes/residence_medecine_familiale/doc
uments/Guidedutravailderudition29-05-10.pdf (consulté le 3 septembre
2013)

Berquin A. Le modèle biopsychosocial : beaucoup plus qu’un supplément
d’empathie. Revue Médicale Suisse 2010;6:1511-3

Haynes RB, Devereaux PJ & Guyatt GH. Physicians’ and patients’ choices
in evidence based practice. British Medical Journal 2002;324:1350.

Université de Montréal, École de bibliothéconomie et des sciences de
l'information (EBSI). Chercher pour trouver 1996-2011, [en ligne].
http://www.ebsi.umontreal.ca/jetrouve/ (page consultée le 3 septembre
2013)
Clar M. « Pratique factuelle ». In Université de Montréal. Les bibliothèques,
Guides, Guides par discipline [en ligne].
http://guides.bib.umontreal.ca/disciplines/443-Pratique-factuelle?tab=1993
(page consultée le 3 septembre 2013)

Compagnon L, Bail P, Huez JF, Stalnikiewicz B, Ghasarossian C, Zerbib Y
et al. Les niveaux de compétences. Exercer 2013;108:156-64.
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