Recettes pour un Univers chaud : Big Bang, Planck et tout le bazar - Christian Barbier
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Recettes pour un Univers chaud : Big Bang, Planck et tout le bazar… Christian Barbier Bruxelles, 12 mars 2015
0. Les bases d’une bonne recette Pour faire une bonne recette, il faut : Une cuisine : l’espace-temps Des ingrédients : les particules élémentaires Une sauce liante : les interactions Une procédure : le modèle standard du Big-Bang Et n’oublions pas : Il faut goûter : confrontation avec les observations
Un peu de Relativité générale? A. Einstein Selon la conception moderne (Einstein), l’espace-temps : C’est tout ce qui se passe (l’ensemble des événements) N’est PAS le « grand théâtre » immuable où se déroule la physique Participe à la physique! N’est pas nécessairement plat (courbure gravitation) N’est pas nécessairement statique
Newton : les particules sont défléchies par le champ de gravitation créé par des corps massifs Einstein : les particules se déplacent librement dans un espace-temps courbé par les agrégats de masse-énergie Les équations du champ de gravitation selon Einstein : R – ½ R g = 8G/c4 T Géométrie Sources
L’expansion de l’Univers G. Lemaître G. Friedmann Il existe des solutions NON STATIONNAIRES La distance entre objets varie, mais ne résulte pas d’un déplacement de ces objets dans l’espace. C’est une dilatation de l’espace sur lui-même
L’hypothèse du Big Bang G. Lemaître Si l’on remonte le temps, on aboutit à un état singulier correspondant à la naissance (≠ création!) de l’Univers infiniment concentré ( = ) infiniment chaud (T = ) « explosif » (vitesse d’expansion = ) Le BIG BANG !!! F. Hoyle
Le modèle standard des particules
3. La sauce : les interactions
Les interactions fondamentales Interaction Portée Intensité Acteurs Charge sensible relative Gravitationnelle Infinie 10-38 Toutes les particules Masse, énergie Electromagnétique Infinie 10-2 Tous les fermions Charge électrique sauf les neutrinos Faible 10-15 cm 10-7 Tous les fermions Charge faible Forte 10-13 cm 1 Tous les quarks Charge de couleur
Des échanges de particules messagères Interactions électromagnétique (gauche) et forte (droite) vues comme échanges, respectivement, de photons et gluons virtuels Interaction Messager(s) Masse Charge Spin Durée de vie [s] [MeV] électrique [e] Forte Gluons (8) 0 0 1 Electromagnétique Photon 0 0 1 Faible Bosons intermédiaires 1 10-25 W+ 81000 1 W- 81000 -1 Z0 93000 0 Gravitationnelle Graviton 0 0 2
Théories unifiées Considèrent les interactions fondamentales comme différentes facettes d’une même interaction. L’unification nécessite des énergies colossales. Les interactions se différencient (brisures de symétrie) au fur et à mesure que les énergies mises en jeu décroissent.
Et « notre » boson? Nécessaire pour rendre compte de la masse des particules! La masse résulte de l’interaction des particules avec un boson introduit ad hoc par Brout, Englert et Higgs en 1964 (boson BEH), puis mis en évidence au CERN en juillet 2012. Analogies : o Pour les physiciens : la masse effective de l’électron dans un cristal conducteur o Pour moi : marcher dans la neige R. Brout F. Englert P.W. Higgs
« Notre » Prix Nobel!
4. La procédure : le modèle standard du Big Bang - Quelques (bons) morceaux choisis
Un Univers CHAUD! G. Gamow 21
Les étapes de l’évolution cosmologique
L’ère de Planck Ordres de grandeur : ce sont les unités de Planck : t = 10-43 s, d = 10-33 cm, = 1094 g/cm3, T = 1032 K Ère inconnue, nécessite une théorie quantique de la gravitation, inexistante L’espace-temps est une « mousse quantique » Combien de dimensions? Les galaxies résulteraient de fluctuations à l’échelle d = 10-33 cm, dilatées lors de l’inflation.
L’inflation Prend place peu après l’ère de Planck A. Guth A. Lindt P. Steinhardt « Poussé » par un champ appelé inflaton, l’Univers se dilate d’un facteur 1060 en un temps extrêmement bref (10-32 s). Toute l’énergie (colossale) emmagasinée dans l’inflaton est convertie en quarks, leptons et bosons L’inflation est la « mèche » qui « allume » l’Univers primordial chaud L’inflation permet de rendre compte : oDe la platitude de l’Univers oDe l’absence de monopôles magnétiques oDu spectre des fluctuations à l’origine des galaxies
…. Un fluide bizarre Encore un peu de maths : la constante cosmologique Equations du champ AVEC constante cosmologique : R – ½ (R -2) g = 8G/c4 (T + … ) R – ½ R g = 8G/c4 T’ = Equations du champ originales, mais où la constante cosmologique apparaît comme un fluide de densité CONSTANTE et de pression NEGATIVE. Ce fluide crée une gravitation répulsive, c’est le moteur de l’inflation.
SANS inflation AVEC inflation
Un bouillon de particules dans un bain de lumière Univers primordial Très chaud et dense Dominé par les particules élémentaires et les bosons Très simple La plupart du temps en équilibre thermodynamique Opaque Transitions de phase Annihilations a a 2 lorsque kT < mac2 Découplages lorsque < taux d’expansion Structuration (galaxies) Univers actuel Un système non-structuré : le bureau d’A. Guth Très froid et dilué Dominé par l’énergie et la matière noires Baignant dans des fonds d’ondes gravitationnelles, de photons et de neutrinos Complexe Transparent
La nucléosynthèse cosmologique Il existe une mince tranche de températures et de temps (t = 3 min, T = 109 K) durant laquelle protons et neutrons fusionnent pour former de l’hélium.
Le fond diffus de rayonnement Jusqu’à t = 300 000 ans, T = 4000 K, matière et rayonnement sont en équilibre. L’Univers est alors opaque. Après, le rayonnement ne possède plus suffisamment d’énergie pour rester en équilibre et se découple. Il continue à se « refroidir » jusqu’à une température actuelle de 2.7 K. L’Univers devient transparent. Ce sont les photons les plus anciens que l’on puisse observer.
4. On teste le menu?
Loi de Hubble V. Slipher E. Hubble M. Humason Virgo 50 000 a.l. 1200 km/s Corona Borealis V=Hd 940 000 a.l. 21 500 km/s (H 70 km/s.Mpc) Virgo 50 000 a.l. 1200 km/s C’est la preuve observationnelle de l’expansion de l’Univers 32
Le diagramme de Hubble - Sandage E. Hubble A. Sandage
L’observation des SNIa S. Perlmutter B. Schmidt A. Riess Prix Nobel 2011
Un Univers en expansion accélérée ….
… suffisamment vieux ….
… mais dominé par le noir!!!
…. L’énergie du vide E. Gunzig Le vide du physicien est l’état d’énergie minimale d’un système (particule, champ) Ce n’est PAS l’état d’énergie nulle C’est même un fourmillement d’événements!
Une nouvelle crise! Les physiciens théoriciens peuvent estimer la valeur de la densité d’énergie du vide, et trouvent : théor) c2 ≈ 2 10110 ergs/cm3 L’observation donne : obs) c2 ≈ 2 10-10 ergs/cm3
Le paradoxe de Nancy Kerrigan « Why me, why now? » [Nancy Kerrigan, Detroit, 6 Jan. 1994]
La nucléosynthèse cosmologique Matière observable = ¾ H + ¼ He + éléments plus lourds (C, O, etc) Une partie de He (4-5 %) et les éléments plus lourds sont « cuisinés » dans le cœur des étoiles Seule une nucléosynthèse cosmologique (t = 3 min, T = 109 K) est capable de rendre compte de l’abondance en hélium.
Le fond diffus de rayonnement R. Dicke
Coup de chance et injustice Prix Nobel 1978 R. Wilson A. Penzias
Les anisotropies du fond de rayonnement : le satellite COBE (1989) G. Smoot J. Mather Prix Nobel 2006
La symphonie cosmique Tn a lm Ylm n !!! lm + + l=0 l=1 l ≥2 T = 2.728 K T = 1 mK T = 1 µK Taille angulaire décroissante All Right Now (Free)
Taille angulaire décroissante Anisotropies primaires : Interaction avec des sur-densités Ondes sonores (avant le découplage) (Sachs-Wolfe) déclenchées lors de l’inflation Anisotropies secondaires : Interactions avec H et He ionisés lors de la formation des premières étoiles, (après le découplage) avec des électrons chauds présents dans les amas de galaxies (Sunyaev-Zeldovich)… Tous ces effets sont influencés par : la composition de l’Univers, l’énergie noire, le mécanisme inflationnaire,…
Historique…Bref rappel… Prix Nobel 1978 Penzias Wilson Prix Nobel 2006 Smooth & Matter
Le rayonnement cosmique de fond vu par WMAP H0 = 71 km/s/Mpc Age = 13.7 109 ans 4% de matière visible 23% de matière sombre 73% d’énergie sombre
Lancé avec Herschel le 14 mai 2009 Planck : à l’écoute de la symphonie cosmique
PLANCK – mieux que COBE et WMAP WMAP: -T comme COBE - résolution angulaire 30 fois COBE 600 nm 1 mm WMAP PLANCK: - T dix fois mieux que WMAP… - résolution 3 fois mieux que WMAP - et beaucoup plus large couverture en fréquence… WMAP et PLANCK à L2 (WMAP depuis 2003!)
Planck à CSL: 23 avril 2008 – 18 février 2009
L’UNIVERS….après 15 mois d’observation de PLANCK Age 13.8 My H0 = 67.15 km/s/Mpc Matière 4.9% Noire 26.8% Energie 68.3%
Eléments lourds: 0.04% Matière ~ 95% Ordinaire: INCONNU 4.9% Neutrinos: 0.58% 5% Etoiles: 0.61% 68% 27% H et He: 3.67% Matière Noire: 26.8% Energie Noire: 68.3%
Premiers résultats de Planck….RESUME Pas de Révolution! Modèle BB chaud…OK !!!! Quelques problèmes « mineurs » mais à résoudre: - Légère asymétrie N-S - Tache inexpliquée… - Légère différence pour les éléments larges 2014-2015….résultats incluant toutes les observations (HFI+LFI) et on l’espère des mesures de la POLARISATION
Des questions?
Vous pouvez aussi lire