Comment éduquer les jeunes aux médias ? - Partie analytique Romuald Mazy Dresse E. Murhula Nashi Communication 2019 - 2020 Août 2020 ...

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Comment éduquer les jeunes aux médias ? - Partie analytique Romuald Mazy Dresse E. Murhula Nashi Communication 2019 - 2020 Août 2020 ...
Comment éduquer
les jeunes aux
médias ?
Partie analytique

Romuald Mazy Dresse • E. Murhula Nashi • Communication • 2019 - 2020 • Août 2020
Comment éduquer les jeunes aux médias ? - Partie analytique Romuald Mazy Dresse E. Murhula Nashi Communication 2019 - 2020 Août 2020 ...
Comment éduquer
 les jeunes entre
 16 et 25 ans aux
     médias ?
Comment éduquer les jeunes aux médias ? - Partie analytique Romuald Mazy Dresse E. Murhula Nashi Communication 2019 - 2020 Août 2020 ...
Table des matières
Introduction… 5
Contextualisation… 9
Cadrage du projet… 15
Objectifs de communication… 23
Aspects juridiques… 26
Études d’opportunités : besoins et/ou demandes… 28
Analyse de la concurrence… 28
Analyse du public cible, segmentation et ciblage… 34
Partenariats potentiels … 36
Partenariats financiers… 37
Mode de financement… 38
Annexes… 39
Bibliographie… 42
Webographie… 42
Je souhaite adresser mes remerciements à toutes les personnes qui ont contribué,
de près ou de loin, à la réalisation de cet ouvrage.

Je suis reconnaissant auprès de Thibaut Coeckelberghs, pour son œil expert de
communicant et d’éducateur aux médias.

Je tiens également à remercier chaleureusement Camille Balseau, pour son apport
et son soutien indéfectible tout au long de ce travail.

J’exprime également ma gratitude envers Vincent Herregat, Adrienne Thiéry,
Caroline Sonkes, et Jonathan Fischbach, d’avoir pris le temps de répondre à toutes
mes interrogations.

Je remercie également Romain Van Laethem et Yves Dresse, pour leur soutien
durant toutes ces années d’étude ainsi que durant la réalisation de ce travail.

Je tiens à remercier Axel Druart, qui m’aura aiguillé et guidé au début de ce travail.

Je souhaite particulièrement remercier monsieur Murhula Nashi, professeur et
promoteur à l’Institut supérieur de formation sociale et de communication.
Introduction
La question de recherche est la suivante : « Étant donné que l’information médiatique propage le
néolibéralisme comme idéologie dominante et réduit la critique de notre modèle sociétal, quel outil de
communication adopter afin d’éduquer le jeune public à être critique envers la propagande médiatique ? ».
Il a été décidé de proposer une valise pédagogique à destination des enseignants et de l’ASBL Comme
un lundi afin que les différents acteurs de l’enseignement du secondaire puissent éduquer les jeunes aux
médias.
                                                L’éducation aux médias est définie comme « l’éducation visant
                                                à donner la capacité à accéder aux médias, à comprendre et
                                                apprécier, avec un sens critique, les différents aspects des médias
                                                et de leur contenu et à communiquer dans divers contextes. »
     Qu’est-ce que                              Par messages médiatiques, on entend « le contenu informatif et
     l’éducation aux                            créatif des textes, sons et images véhiculés par divers moyens de
     médias ?                                   communication y compris la publicité, dont la télévision, le cinéma,
                                                la vidéo, les sites web, la radio, les jeux vidéo et les communautés
                                                virtuelles ». 1

                                                1• Conseil Supérieur de l’Éducation aux Médias (CSEM). L’éducation aux médias en 10 questions.
                                                [PDF]. Octobre 2011. Editeur responsable : ROOSEN Tanguy. URL : http://www.educationauxmedias.
                                                eu/sites/default/files/files/2011-09-26-brochure_10_questions.pdf

    Date importante dans                        05.06.2008 • Décret portant sur la création du Conseil supérieur de
    le développement de                         l’Éducation aux Médias et assurant le développement d’initiatives
    l’éducation aux médias
                                                et de moyens particuliers en la matière en Communauté française
    en Belgique

                                                Une mallette pédagogique est un outil de médiation mis à
                                                disposition des écoles, bibliothèques, et autres. Elle est composée
     Qu’est-ce                                  d’outils polyvalents, multisensoriels et ludopédagogiques. Elle
     qu’une mallette                            est adaptable à plusieurs tranches d’âges. Elle propose des outils
     pédagogique ?                              et activités éducatives aux enseignants. C’est donc un support à
                                                disposition des établissements scolaires.                   2

                                                2 • Ludivine. Qu’est-ce qu’une malle pédagogique ? In : Miam Projet. Autour de la miam [en ligne].
                                                Disponible sur : http://miamprojet.blogspot.com/2012/12/quest-ce-quune-malle-pedagogique.html
                                                (consulté le 08 août 2020).

   L’information médiatique… pour aller plus loin

Le sujet de ce TFE se concentre essentiellement sur l’information telle qu’elle est donnée au travers
des grands médias. Il s’agit donc d’expliquer aux jeunes élèves et étudiants le fonctionnement de ceux-
ci, leurs objectifs, le système d’autocensure et de démontrer qu’ils ne sont pas un contre-pouvoir, mais
bien les chiens de garde du système . Nous verrons un peu plus loin, lors de l’analyse de la concurrence
                                                   3

et des solutions déjà existantes, pourquoi ces dernières ne sont pas assez efficaces et la nécessité de
proposer des solutions nouvelles avec des modes de financement indépendants des structures étatiques
et médiatiques en place.

Noam Chomsky et Edward Herman expliquent, dans leur essai intitulé « La fabrication du
consentement » : « Nous avons toujours défendu l’idée que le fonctionnement « naturel » de tels
                      4

mécanismes (médiatiques. NDLR) laissant sporadiquement apparaître des faits dérangeants dans les
strictes limites de présupposés intangibles, tout en excluant les points de vue plus fondamentalement
dissidents (qui peuvent s’exprimer dans la presse alternative), sont à la base d’un système de
propagande infiniment plus crédible et efficace qu’un système de censure officielle au service d’un ordre
du jour patriotique. »
3 • BALBASTRE Gilles, KERGOAT, Les nouveaux chiens de garde [DVD]. Paris : Epicentre films, 2012. 104
4 • CHOMSKY Noam, HERMAN Edward, La fabrication du consentement, Marseille : Agone, 2009, 662 p. (ISBN : 978-2-7489-0071-9)

                                                                          5
Ce que les auteurs du livre expliquent ci-dessus c’est la finesse et le caractère ténu du fonctionnement
médiatique. Cela démontre à quel point il est impératif de donner aux jeunes les connaissances, les
codes et les grilles de lectures afin de pouvoir assimiler le contenu médiatique en connaissance de
cause et d’en faire des citoyens avisés et responsables.
    Le néolibéralisme
Du latin neo qui signifie nouveau et liberalis, qui signifie généreux, noble et digne. On retrouve aussi la
notion de personne libre dans l’étymologie du néolibéralisme.

Le Monde diplomatique définit le néolibéralisme comme suit : « Le néolibéralisme désigne le
renouvellement des thèses économiques libérales qui ont inspiré les politiques économiques des pays
occidentaux. Ces politiques, devenues dominantes, ont pour objet de créer un environnement propice
à l’afflux des mouvements de capitaux — source d’épargne disponible pour l’investissement —, par la
dérégulation des marchés, la réduction du rôle de l’État, des dépenses publiques et de la fiscalité (en
particulier au bénéfice des entreprises), un contrôle strict de l’évolution de la masse monétaire pour
prévenir les effets inflationnistes, la privatisation des entreprises publiques et l’abaissement du coût du
travail. »5

Caractéristiques du néolibéralisme :

• Une limitation du rôle de l’État dans les matières économique, sociale et juridique
• L’ouverture de plusieurs nouveaux domaines d’activité à la loi du marché
• Une conception de l’individu comme « entrepreneur de lui-même » c’est-à-dire en tant que « capital
humain » qu’il doit développer s’il parvient à s’adapter

Pour que le libéralisme s’ancre dans nos esprits, la télévision joue son rôle en invitant , plus de 300 fois,                 6

sur deux années, de septembre 2008 à décembre 2010, 3 économistes, tous appartenant de près ou de
loin à de grands groupes financiers, à savoir :

•    Christian de Boissieu
•    Alain Minc
•    Daniel Cohen

En revanche, deux autres économistes, moins habitués au plateau télé (suite à leurs opinions pas assez
« libérale »), à savoir Frédéric Lordon et Jean Gadrey. Ils ont, pour leur part, été invités 21 fois sur un
              7

plateau de télé à la même période.

Il est important de noter que les partisans du néolibéralisme (à savoir l’immense majorité des
économistes présents sur les plateaux de télévision) le présente comme faisant l’objet d’un consensus
et comme immuable. Il n’y a pas d’autres alternatives possibles. Ses conséquences (fermetures
d’entreprises, croissance quasi nulle, chômage en augmentation, augmentation des travailleurs
pauvres…) sont présentées comme des phénomènes inévitables.

Plusieurs reproches sont adressés au néolibéralisme :
• Un accroissement progressif des inégalités sociales (augmentation de la précarité)
• Une réduction de la souveraineté nationale
• Freine le développement des pays les plus pauvres
• Entraine une transformation de l’humain vers une valeur marchande

5 • Néolibéralisme. In : Le Monde diplomatique. Néolibéralisme [en ligne]. Disponible sur : https://www.monde-diplomatique.fr/index/sujet/neoliberalisme
(consulté le 8 juillet 2018)
6 • BALBASTRE Gilles, KERGOAT, Les nouveaux chiens de garde [DVD]. Paris : Epicentre films, 2012. 104
7 • USUL2000, L’Economiste (Frédéric Lordon). (2014), France. In : YouTube (31 min), 30 octobre 2014. Disponible sur : https://youtu.be/87sEeVj057Q
(consulté le 19 mai 2017).
                                                                            6
Modèle de propagande
Dans son livre « La fabrication du consentement », Noam Chomsky et Edward Herman définissent
les médias comme suit : « Un système qui sert à communiquer des messages et des symboles à la
                                        8

population. Ils ont vocation à distraire, amuser, informer, et à inculquer aux individus les valeurs,
croyances et codes comportementaux qui les intégreront aux structures sociales au sens large. »
Une fois cette définition ingérée, nous pouvons aller plus loin en résumant le modèle de propagande
décrit dans cet ouvrage. Au sein de nos sociétés, il est difficile d’observer le fonctionnement d’un
système de propagande lorsque les médias sont des grandes entreprises privées et où la censure
officielle se fait quasi inexistante.

Afin de résumer au mieux le modèle de propagande, il est nécessaire de comprendre qu’une information,
avant d’être publiée, passe par plusieurs filtres que voici :
        1 • Taille, actionnariat, fortune du propriétaire du média et orientation lucrative
        2 • Poids de la publicité et des annonceurs
        3 • Poids des sources gouvernementales ou économiques et des « experts » financés et adoubés
par ces sources primaires et agents de pouvoirs
        4 • Les moyens de contre-feux permettant de discipliner les médias
        5 • La lutte contre l’« islam » et la « guerre au terrorisme » comme religion nationale et
mécanisme de contrôle

MM. Chomsky et Herman expliquent ensuite que tous ces déterminants interagissent et se renforcent
mutuellement. La matière première de l’information passant successivement par ces différents
filtres pour au final se réduire à « un résidu aseptisé prêt à être publié ». Ces filtres déterminent
donc l’interprétation de l’information après avoir défini précisément ce qui constitue une information
valable et rendent compte des fondements des processus produisant l’équivalent des campagnes de
propagandes les plus efficaces.

     Analyse de l’impact des nouvelles technologies de l’information et de la communication
     sur l’environnement médiatique

L’éducation aux médias est un enjeu essentiel de la société de demain. Avec une exposition aux médias
toujours plus grande suite à l’explosion des réseaux sociaux.

Le site Digimedia a dévoilé une étude réalisée en 2016 sur les habitudes et comportements des
internautes sur le web. Il révèle que, en moyenne, les Belges consacrent plus de 5 heures par jour à
l’usage combiné de la radio, la télévision, la presse écrite et les jeux. À noter également les nouvelles
habitudes sur Facebook : « La passivité d’usage de Facebook se mesure aussi directement aux actions
                                            9

de ses utilisateurs sur le réseau social. Si les Belges sont enclins à liker, commenter et partager
du contenu, ils le sont beaucoup moins pour publier des photos (32 %) et statuts (30 %). La lecture
d’articles (53 %) et le suivi de l’actualité (48 %) constituent en revanche deux modes de consommation
de contenus à succès. Et la tendance s’observe là aussi sur d’autres marchés. »

Il semble que malgré le fait que la vente de quotidiens papier ait diminué ces dix dernières années, la
consommation des médias s’est accrue. D’après une enquête d’opinion en ligne menée par la Reuters
Institute for the Study of Journalism de l’université d’Oxford, « les consommateurs de médias en10

Belgique prêtent moins d’attention à ce qui est vrai ou non sur internet, avec seuls 46 % des répondants
8 • CHOMSKY Noam, HERMAN Edward, La fabrication du consentement, Marseille : Agone, 2009, 662 p. (ISBN : 978-2-7489-0071-9)/ PP 25-26
9 • MALENGREAU, Denys. Les Belges et Internent : l’analyse complète. In : DIGIMEDIA. Think different [en ligne]. Disponible sur : https://www.digimedia.be/
News/fr/19205/les-belges-et-internet-l-analysecomplete.html (consulté le 9 août 2018).
10 • BELGA. 53 % des Belges font confiance aux médias, contre 53 % des français. In : RTBF. À la une [en ligne]. Mis à jour le 14 juin 2018 à 9 h 38. Disponible
sur : https://www.rtbf.be/info/medias/detail_53-desbelges-font-confiance-aux-medias-contre-35-des-francais-seulement?id=9945034 consulté le 10 août
2018.

                                                                               7
se disant «très ou extrêmement préoccupés» à ce sujet, contre 62 % en France, 64 % aux USA et 85 % au
Brésil. »

Un autre baromètre médiatique diffusé par la RTBF et réalisé parmi 37 pays à travers le monde, dont
                                                                             11

24, en Europe indique qu’une grande partie de la population s’informe à travers les réseaux sociaux et
que les sources majeures d’informations chez les Belges sont la télévision et le web.

Si les canaux d’informations évoluent, les grands médias restent dominants. Les jeunes sont confrontés
à un déferlement d’informations et il semble judicieux de leur donner des codes de lecture de la
propagande médiatique. On aurait pu penser que suite à l’explosion des médias sociaux, ceux-ci
apporteraient une pluralité dans l’information et une multiplication des points de vue. Cette hypothèse
s’est avérée quelque peu utopiste. En effet, internet et les médias sociaux ne sont pas un outil de
communication de masse pour les internautes qui ne disposent pas d’une large audience. C’est-
à-dire que lorsqu’un média arrive sur les réseaux sociaux, il emporte avec lui son audimat acquis
précédemment. Seuls les grands médias, les grands groupes commerciaux ont pu faire connaître leur
offre auprès d’un grand public. Max Frankel, ancien rédacteur en chef du New York Times explique qu’au
plus les grands médias cibleront les internautes, « au plus il y aura de sexe, de sport, de violence et
de comédies à leurs menu, négligent ou passant purement et simplement à la trappe les informations
concernant les guerres ou les réformes du système de protection sociale . »                                  12

Les changements survenus ces dernières années dans le domaine de la communication n’ont fait que
renforcer l’applicabilité du modèle de propagande.

    Qui est le public visé ?

Le public visé est les jeunes de 16 à 24 ans avec comme cœur de cible les 16-18 ans (dernier cycle du
secondaire). Ce public est défini en sociologie comme la Génération Z (1995 à 2011). Plus précisément,
elle est caractérisée comme suit :

          -          Immédiate
          -          Hyperconnectée
          -          Axée sur le visuel
          -          Polycompétent
          -          Autonome
          -          Créatif
          -          Grande présence de l’information et d’internet
          -          Concentrée sur l’image
          -          Communautaire

11 • DEGRAUX, Xavier. Comment les Belges s’informent-ils ? Les chiffres clés (étude Oxford). In : Xavier Degraux.be [en ligne]. Disponible sur : https://www.
xavierdegraux.be/belges-infos-chiffres-etude-oxford (consulté le 8 août 2018).
12 • CHOMSKY Noam, HERMAN Edward, La fabrication du consentement, Marseille : Agone, 2009, 662 p. (ISBN : 978-2-7489-0071-9)

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Contextualisation
Comme un lundi est une ASBL bruxelloise de création audiovisuelle dédiée à la jeunesse née en 2010 à
l’initiative de Thibault Coeckelberghs, ancien étudiant de l’ISFSC.

L’ASBL poursuit 4 objectifs bien distincts :
      •      Activer le droit à l’expression et à la participation des jeunes
      •      Outiller les jeunes aux différentes pratiques médiatiques
      •      Recueillir et diffuser les voix des jeunes
      •      Éduquer et émanciper les jeunes en développant leur esprit critique (notamment sur nos
modèles médiatiques, politiques, économiques et sociaux.)

Dans cette perspective, l’organisation s’articule autour de deux pôles de travail :

        •      Pôle “Ateliers” : Animation d’ateliers pratiques durant lesquels les jeunes s’initient à
différentes techniques audiovisuelles pour s’exprimer sur différents sujets.
        •      Pôle “Créations” : Réalisation professionnelle d’outils de sensibilisation (vidéos,
documentaires, podcasts) sur des questions sociétales liées à la jeunesse, qui font ensuite l’objet
d’animations de sensibilisation.

La structure de l’ASBL se constitue ainsi :

•   Une Assemblée générale composée de 15 personnes majoritairement âgées de moins de 35 ans.
    Ils sont invités à collaborer bénévolement aux projets, et apportent leur aide quand ils peuvent
    (relecture de dossiers, retours sur certains outils, soutien à la communication…).

•   Un Conseil d’Administration composé de trois personnes, majoritairement âgées de moins de 35 ans.

•   L’équipe principale responsable de la gestion quotidienne de l’ASBL :

                            Thibault Coeckelbergh        animateur, réalisateur
                                                         radiophonique, gestion
                                                         administrative

                            Sarah Segura                 animatrice, réalisatrice
                                                         audiovisuelle

                            Pauline Bombaert             animatrice, réalisatrice
                                                         audiovisuelle, respon-
                                                         sable du projet « Par-
                                                         lons Jeunes »

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Les partenariats

                   Le DGDE est le partenaire historique de l’ASBL. Le Délégué général de la
                   Communauté française aux droits de l’enfant est une Institution publique
                   indépendante instituée en Belgique par le décret du 20 juin 2002 et l’arrêté du
                   19 décembre 2002.

                   Depuis sa création Comme un lundi se met au service d’associations qui sont
                   devenues « partenaires » à terme. C’est ainsi que Comme un lundi est devenue
                   membre de l’Assemblée générale de Badje ASBL par exemple. L’ASBL Badje,
                   Bruxelles Accueil et Développement pour la Jeunesse et l’Enfance, est une
                   fédération pluraliste bruxelloise active dans le secteur de l’accueil des enfants et
                   des jeunes.

En matière d’éducation aux médias et dans le secteur associatif, on peut difficilement parler de
« concurrents » d’autant plus que, n’ayant aucune reconnaissance (ni d’organisation d’éducation
permanente, ni d’organisation de jeunesse, ni de centre de ressource en éducation aux médias) l’ASBL
ne brigue aucun budget à partager avec d’autres. Il est donc impossible de se considérer concurrent
de Média Animation, AMJ ou d’autres structures quasi étatiques. Il est à noter que l’ASBL se veut
indépendante et donc non politisée (ce qui ne signifie pas que ses actions sont politiques).

On peut seulement parler de valeurs communes ou d’objectifs similaires à d’autres structures. L’ASBL
se rapproche ainsi de ce que peut proposer une association telle que le GSARA, Scan R, Citizen Motion
et Urbanisa’son.

    Le GSARA ASBL a
                                                                                         Urbanisa’son est
     pour mission de
                                                                                       une ASBL belge de
    susciter le regard
                                                              Libre et la RTBF        créations sonores et
  critique, l’expression
                                                          Citizen Motion est une        visuelles. Existant
      individuelle et
                                                           boite de productions       depuis 2007 sous la
      collective et de        Projet médiatique
                                                             audiovisuelles et        forme d’un collectif,
promouvoir les œuvres         et citoyen, Scan-R
                                                              d’éducation aux           Urbanisa’son s’est
  cinématographiques.          donne la parole
                                                            médias. Que ce soit       finalement constitué
    Née en 1976 avec             aux 12-25 ans
                                                           par ses reportages,          en ASBL en 2015.
    l’apparition de la         de la Fédération
                                                           ses documentaires,        Sa particularité est de
   vidéo en Belgique,        Wallonie-Bruxelles en
                                                                 ses projets         baser ses projets, que
l’association développe      collaboration avec la
                                                          transmédia ou encore         ce soit des ateliers,
       une réflexion
                                                             ses ateliers vidéo       des créations ou des
     sur l’audiovisuel
                                                            réalisés auprès de.        installations, sur la
       et soutient le
                                                                                     notion de territoire et
  développement de la
                                                                                         ce qui l’entoure.
         création.

                                                     10
Identité graphique

                                              Logo typographique avec des formes
                                              rondes et pleines en bleu brillant. La
                                              typographie utilisée est Etalon Bold, elle
                                              a été modifiée pour dessiner les formes
                                              du logo ci-dessus.

                          Etalon Bold

  Parlons Jeunes

Le projet phare de l’ASBL est le projet « Parlons Jeunes » (www.paronsjeunes.be). Lancé à l’initiative
de Comme un lundi ASBL et du Délégué Général aux Droits de l’Enfant, ce projet bénéficie d’une
reconnaissance en « Cohésion sociale » par la COCOF. Il est ainsi subsidié jusqu’en 2022 par la région
Bruxelloise.

Le site dédié à la diffusion de la parole des jeunes en FWB « parlonsjeunes.be » créé par Comme un
lundi est plus actif que jamais puisqu’en période de confinement Comme un lundi ASBL a donné la
parole à des centaines de jeunes sur la manière dont ils traversaient cette période particulière.

Ce projet s’axe autour de deux éléments très importants dans l’éducation aux médias. D’une part, la
mise en pratique permet d’intégrer les impératifs que peuvent vivre les acteurs du monde médiatique,
mais permet également d’offrir un espace d’expression à la jeunesse.

Ce projet est en lien direct avec la mise en place de la mallette pédagogique. Celle-ci faisant office de
référence théorique, elle peut être utilisée dans le cadre de cet atelier pratique.

                                                     11
Habitudes communicationnelles de l’émetteur

   L’ASBL communique à travers une page Facebook. Leur communauté est de 1032
   abonnés et 937 « j’aime ». On peut compter une moyenne entre 5 et 10 likes par
   post. L’ASBL poste fréquemment (au moins un post par jour). L’organisation republie
   également beaucoup de post d’autres pages partenaires.

   Elle communique également via une page Instagram qui se focalise sur leur projet
   principal c’est-à-dire « Parlons Jeunes ». Elle contient 161 publications, et leur
   communauté est composée de 247 abonnés. Les publications sont un peu moins
   régulières que sur Facebook. Le nombre de likes moyen par poste est de 7.

                                              12
www

Site internet de l’ASBL qui reprend tous les partenariats, activités et autres propositions
faites par Comme un lundi. Il reprend également l’équipe et explique l’histoire de
l’ASBL. Le site web est actuellement en chantier. La rédaction du dossier pour la
reconnaissance en Organisation de Jeunesse a réorienté les objectifs et les méthodes
de travail de l’ASBL et il a fallu repenser la communication. La nouvelle version du site
est prévue pour septembre 2020.

Chaine Viméo en lien avec le projet « Parlons Jeunes ». Ce projet vise à libérer la
parole des jeunes et à la faire exister dans le paysage médiatique autour de diverses
thématiques sociales. Ils ont 165 vidéos, 10 abonnés et 13 j’aime.

                                            13
Série de vidéo sur la jeunesse encadré par Comme un lundi. Deux vidéos sortent du lot
et atteignent presque 2000 vues. La chaîne à 120 abonnés.

                                          14
Cadrage du projet
Jonathan Fischbach , ancien président de enseignons.be et ancien professeur du cours d’éveil à la
                              13

citoyenneté, a accepté de répondre à plusieurs questions quant à la situation actuelle dans les écoles
pour les cours d’éducation aux médias. Il a révélé que ceux-ci étaient quasi inexistants sauf dans le cas où
le professeur prend lui-même l’initiative. Mais bien souvent, ceux-ci n’ont pas les ressources théoriques
nécessaires ou ils n’ont pas le temps d’accumuler les compétences nécessaires en dehors de leur temps
de travail. En revanche, ceux-ci sont très demandeurs d’experts qui se rendent dans les écoles telles
que le CPCP, Média-Animation, le CSEM, l’ASBL Crilux, Actions Médias Jeunes etc. Une analyse plus
approfondie et une critique de la concurrence seront détaillées un peu plus loin.

Afin de justifier la création d’un outil pour éduquer les jeunes aux médias et de démontrer la demande
croissante de ce type de projet, voici l’extrait d’un article publié par le CSEM, intitulé : « Dix ans d’éducation
aux médias en Fédération Wallonie-Bruxelles : Constats, diagnostic synthétique et recommandations
stratégiques ». Celui va permettre de comprendre les enjeux du secteur de l’éducation aux médias :
                  14

« Si, comme le montre l’introduction, l’éducation aux médias est reconnue, il faut bien admettre qu’elle est loin
d’occuper une place importante dans le monde scolaire. Les différentes disciplines sont censées prendre en
compte cette éducation dont la nécessité est devenue incontournable avec l’expansion du réseau Internet :
aucun enseignant ne peut aujourd’hui prétendre ignorer la concurrence que constitue ce réseau multiforme
d’informations. Il est devenu indispensable de former les élèves à utiliser ce formidable instrument de
connaissance, mais aussi de méconnaissance !

Il en va de l’utilisation d’Internet comme des médias audiovisuels : personne à l’école n’est véritablement en
charge de cette éducation. L’éducation aux médias devrait être partout, mais elle risque souvent de n’être nulle
part ! À côté d’initiatives isolées portées par des enseignants motivés ou des opérateurs compétents, l’éducation
aux médias n’occupe qu’une place très marginale dans les référentiels éducatifs de la Fédération Wallonie-
Bruxelles et donc dans les programmes disciplinaires. En l’état actuel, seuls les référentiels de sciences
humaines et d’éducation à la philosophie et à la citoyenneté énoncent des compétences en éducation aux médias.

Par ailleurs, si le développement des nouvelles technologies a depuis quelque temps suscité l’intérêt des
responsables politiques et scolaires, l’éducation au numérique ne peut pas se substituer à une éducation aux
médias nécessairement plus large. Outre les dimensions proprement techniques (par exemple la maitrise des
langages informatiques), les usages médiatiques comprennent en effet des aspects communicationnels, culturels
et sociaux évidents. Ceux-ci doivent faire l’objet d’une maitrise raisonnée comme le montre le développement
actuel des « réseaux sociaux ».

Il faut apprendre à « lire » textes et images sur Internet (et ailleurs) comme il faut apprendre à lire un livre, mais
il faut aussi apprendre à « naviguer » sur ce réseau pour trouver l’information pertinente, à « écrire » sur un
blog ou sur un site web avec des mots, des photos ou des vidéos et, enfin, à « organiser » l’information que l’on
veut transmettre de façon responsable via tous les nouveaux médias (ordinateur, tablette, smartphone…). Lire
et écrire concernent plus particulièrement les enseignants de langue maternelle, mais également celles et ceux
d’expression artistique. Être capable de rechercher et d’organiser l’information médiatique est aujourd’hui une
compétence essentielle qui doit être maitrisée dans pratiquement toutes les disciplines notamment en histoire, en
géographie et en sciences humaines ou naturelles.

L’utilisation des médias nécessite également une éducation citoyenne si l’on veut favoriser des attitudes à la
fois responsables et respectueuses. L’éducation à la philosophie et à la citoyenneté est sans aucun doute un lieu
13 • FISCHBACH, Jonathan. (Ancien président et collaborateur de enseignons.be). Propos recueillis par MAZY
DRESSE Romuald en 2017.
14 • CSEM. « Dix ans d’éducation aux médias en Fédération Wallonie-Bruxelles : Constats, diagnostic synthétique et recommandations stratégiques ». [PDF].
Le conseil supérieur de l’éducation aux médias. 9 mai 2019. URL : www.csem.be/sites/default/files/files/CSEM_Évaluation_Décret_9_mai_2019 (1) .pdf

                                                                           15
essentiel pour une prise en compte raisonnée de l’environnement médiatique multiple et complexe où baignent
désormais tous les élèves, souvent dès leur plus jeune âge.
Enfin, peut-on imaginer un Parcours d’Éducation culturelle et artistique qui ne prendrait pas en compte l’efflorescence
médiatique actuelle, qui s’exprime par des voies nouvelles tout en prenant des formes inédites et tout à fait
originales ?

Cela implique également que l’éducation aux médias s’intègre dans la formation initiale des enseignants, de tous
les enseignants. Une telle formation est indispensable pour que ces derniers puissent eux-mêmes acquérir les
compétences nécessaires à un usage réfléchi et pertinent des médias.

Depuis la première évaluation du Décret en 2013, de timides avancées ont été constatées.

- L’éducation aux médias apparait dans les objectifs à poursuivre dans la Charte des référentiels (domaines
« sciences humaines » et « éducation à la philosophie et à la citoyenneté »). Le contenu de cette charte découle de
l’avis 3 du Pacte pour un enseignement d’excellence qui devrait définir le tronc commun en termes de contenus.

- Un protocole de collaboration a été signé entre l’Administration générale de l’enseignement et le CSEM. Quelques
initiatives ont été constatées : présentation du cadre de compétences en éducation aux médias aux inspecteurs du
Service général d’Inspection, participation d’un inspecteur de l’Enseignement spécialisé à la sélection des projets
scolaires d’éducation aux médias (seulement 10 par an), avis annuel du CSEM lors de l’élaboration du programme
de formation de l’Institut de Formation en cours de Carrière…
En 2018, une recherche-action portant sur les usages pédagogiques de la presse en ligne a débuté. Le Conseil
insiste pour que les conclusions de cette recherche-action soient entendues par le Gouvernement et suivies d’effets.

Devant un tel constat, le Conseil réitère ses recommandations de 2013 et les complète :

- Soutenir la diffusion et la promotion du cadre de compétences en éducation aux médias dans tous les milieux
éducatifs, scolaires et non scolaires, et plus particulièrement auprès des responsables pédagogiques et des
concepteurs de programmes scolaires. Cette recommandation s’adresse également aux responsables de la
formation initiale des enseignants.
- Soutenir la diffusion des outils développés par le Conseil qui montrent comment l’éducation aux médias permet
de développer les compétences en Éducation à la Philosophie et à la Citoyenneté.
- Intégrer pleinement les compétences en éducation aux médias au projet « École numérique » (ou à l’initiative qui
lui succèdera), car, comme indiqué ci-dessus, la maitrise des compétences techniques ne peut suffire ; les aspects
communicationnels et sociaux ont souvent été négligés jusqu’à présent.
- La recommandation qui précède oblige à s’interroger sur la faiblesse des moyens dévolus au soutien annuel des
projets scolaires en éducation aux médias (l’appel à projets du CSEM). Alors que, chaque année, une quarantaine
de projets émergent, dix seulement peuvent être subventionnés !
Par nature, l’éducation aux médias évolue rapidement. Le Conseil a constaté la difficulté de reconnaitre (= de
labelliser) des initiatives pédagogiques intéressantes sur le long terme. Il est souhaitable de supprimer cet article
du Décret et de le remplacer par un soutien accru des initiatives pédagogiques en cours, notamment en augmentant
les moyens des centres de ressources en éducation aux médias.

On peut se rendre compte, au travers de nombreuses initiatives et projets, que le public visé (enseignement
secondaire et supérieur ainsi que le cœur de cible : les 16-18 ans) est intéressé par les médias. On remarque
d’ailleurs que le public visé est issu de la génération Z qui baigne au sein d’un univers numérique où la
présence de l’information est décuplée. Une analyse précise du public cible sera détaillée un peu plus loin.
La cible lit la presse, la commente et critique l’actualité . De nombreux ateliers mêlant les journalistes
                                                                                      15

ou professionnels du secteur et des élèves du secondaire connaissent un franc succès grandissant. Pour
m’être rendu à un atelier axé autour de la manipulation de photos dans la presse organisé par Crilux ASBL,

15 • AJP. La presse quotidienne et les jeunes. Un « guide des bonnes pratiques ». À l’usage des jeunes et des journalistes. [PDF]. AJP. Juin 2015. Bruxelles.
URL : http://www.ajp.be/telechargements/diversite/bonnespratiques.pdf

                                                                              16
j’ai pu y observer des jeunes très intéressés par ce qu’on leur expliquait. On sent une volonté chez cette
génération de ne pas se laisser enfumer par le feu médiatique, mais plutôt de comprendre les enjeux et de
s’approprier une grille de lecture. Par ailleurs, une étude intitulée « Le nouvel environnement médiatique
                                                                                                     16

des jeunes. Quels enjeux pour l’éducation aux médias ? » menée par Jacque Piette (2014) démontre que
les jeunes passent énormément de temps sur les réseaux sociaux à rechercher des informations et à
décoder l’actualité.

Mais que puis-je bien reprocher à l’environnement médiatique actuel ? Sans évoquer ici mon avis personnel
de ce qui a été mis en place jusqu’ici en termes d’éducation aux médias — cela sera détaillé plus loin lors
de l’analyse de la concurrence — l’objectif ici sera d’expliquer ici l’environnement médiatique belge ainsi
que ses dérives.

Interrogée lors d’une interview, Adrienne Thiéry, chargée de projet audio visuelle chez Actions Médias
jeunes, nous dresse un état des lieux de l’environnement médiatique, particulièrement le rôle de la
publicité et des annonceurs : « L’importance de la publicité dans nos vies, particulièrement en lien avec
                                               17

les médias. Elle est omniprésente et a un effet pervers, car les médias en ont besoin pour vivre, mais cela
empiète beaucoup sur le contenu médiatique. En effet, la publicité a de l’influence le contenu médiatique.
Par exemple les séries TV : On appelle ça soap-opéras, car c’est la pub qui a droit de vie ou de mort sur
les séries, sur sa diffusion, etc. C’est un système assez ancien et qui date. Par exemple dans James Bond,
on a remplacé son traditionnel verre de Martini par un verre de bière, ce qui en fait la bière la plus chère
de l’histoire du cinéma. On peut se rendre compte, avec cet exemple, que la publicité peut aller jusqu’à
modifier des scénarios. Et c’est le genre de choses qu’on aborde en animations. On apprend aux plus
jeunes à reconnaitre la publicité. Pour s’en passer, il faudrait changer de système économique. »

Il est communément admis que la pluralité médiatique est une des pierres angulaires de la liberté de la
presse et cela assure la diversité d’opinion. On estime pourtant que sous l’illusion de choix, se dissimule en
réalité une seule option idéologique qui propage une même vision unilatérale du monde. Dès lors, il parait
très difficile de percevoir une alternative au néo-libéralisme au sein des grands groupes médiatiques
belges. Mais quels sont-ils ces grands groupes ?

 Les médias belges — et parmi ceux-ci les trois quotidiens que sont La Libre, Le Soir et la DH — sont concentrés
18

en plusieurs grands groupes qui possèdent également radios, chaînes de télévision, sites internet, distributeurs,
sociétés de production et sont directement liés à des banques, agences de presse, multinationales diverses, et
indirectement à des Think tanks ultralibéraux et lobbys patronaux. Nous nous contenterons d’en détailler trois :
IPM, Corelio et Rossel.

1. IPM est détenu à 100 % par le groupe Maja, lui-même entière propriété de la Compagnie de
Développement des médias, possession de la famille Le Hodey, dont Axel Miller, ancien président de Dexia et
actuel patron D’Ieteren, est président du Conseil d’administration. IPM SA possède deux journaux, La
Libre Belgique et La Dernière Heure/Les Sports, ainsi que leurs éditions régionales et leurs sites internet. Le
groupe détient 50 % des parts de la Libre Match, dont les 50 % restant sont la propriété du groupe Lagardère via
sa filiale Hachette Livre. IPM possède encore 29 % de Audiopresse qui elle-même possède 34 % des parts
de RTL Belgium (RTL-TVI, Club TTL, Plug RTL), RTL Belgium elle-même possession à 66 % du groupe RTL basé
au Luxembourg, lui-même conglomérat de médias luxembourgeois créé en 2000 par la fusion de la CLT-UFA et
de la société de production britannique Pearson TV. Audiopresse est par ailleurs une société holding détenue
par les éditeurs de presse quotidienne francophone belge et gérant une participation dans le groupe RTL
Belgium. IPM détient encore 13 % de l’agence de presse Belga ; 99,8 % des parts de Twizz radio (DH Radio) ; 52 %
de Médiascap qui a des participations indirectes dans SARL Libération qui édite le journal Libération. IPM est
aussi actionnaire à 50 % de Courrier international EBL qui édite le Courrier international belge, journal lui-même
16 • PIETTE, Jacques. « Le nouvel environnement médiatique des jeunes. Quels enjeux pour l’éducation aux médias ? ». [PDF]. 2005. Québec. URL : https://
core.ac.uk/download/pdf/288193905.pdf
17 • THIERY, Adrienne. (Chargée de projet audiovisuel chez Actions Médias jeunes). Propos recueillis par MAZY DRESSE, Romuald en juin 2020.
18 • PENASSE, Alexandre. Seriez-vous libre ce soir ? In : Kairos [en ligne]. Disponible sur : https://www.kairospresse.be/article/seriez-vous-libre-ce-soirr/
(consulté le 24 janvier 2020).

                                                                             17
possession du Courrier international France. En 2008, IPM possédait 26 % des parts de marché en télévision et,
en 2013, 21,73 % des parts de marché en presse.
2. Corelio est un groupe de presse dont les actionnaires sont Mediacore, Cecan, Krantenfonds, De Eik, Vedesta.
Corelio possède 62 % de Mediahuis (DeStandaard, Het nieuwsblad, Het belang van Limburg), Médiahuis — qui
détient 19,5 % de Belga — qui est à 38 % la possession de Concentra. Corelio détient également 29,2 % des parts
de Audiopresse. Corelio possède également 100 % de CorelioPublishing qui détient 25 % de De vijver média qui
elle-même est la propriété de Telenet (50 %) et Waterman et Waterman… Corelio possède également 50 % des
parts de Nostalgie, appartenant à Radio Nostalgie France elle-même détenue à 100 % par le NRJ Group auquel
appartiennent NRJ France et NRJ Belgique. Nostalgie détient également 50 % des actions de Radio Nostalgie fla-
mande, dont l’autre moitié est détenue par IPM.
Le président de Corelio est Thomas Leysen. Ce dernier fut président de la FEB (fédération des entreprises de Bel-
gique, lobby patronal), est actuellement président d’Umicore, groupe « spécialisé en technologie de matériaux »,
et président de la KBC. Il est également membre de la Table Ronde des Industriels Européens (5), puissant lobby
réunissant les plus grandes entreprises européennes. En 2008, Corelio possédait 10 % des parts de marchés en
radio et 26 % en télévision.

3. Le groupe Rossel. Son président, Bernard Marchant, est ancien conseiller fiscal cher Arthur Andersen, société
parmi les « Big five » dont la notoriété est plus liée au scandale de la multinationale Enron pour laquelle elle
réalisait des audits, que comme éditeur de journal. Passé par la vice-présidence europe du groupe informatique
Olivetti et plus tard directeur général de Beckaert, leader mondial du métal), il terminera, avant d’arriver chez
Rossel, par un poste de président directeur général du groupe français Telecom.

Le Groupe Rossel (Le Soir, Le Soir Magazine), possède Sud Presse (100 %, ce sont des éditions
régionales), Éditions Urbaines (99,5 %, Vlan), Imprimerie des éditeurs (99,95 %), cette dernière possédant 49 %
de Mass Transit Média (Métro), dont les 51 % restants appartiennent à Concentra. Rossel possède encore 24,9 %
de Radio H, propriétaire de Cobelfra (Radio Contact, Mint) et Inadi (Bel RTL) ; Radio H est par ailleurs la propriété
(17,54 %) de RTL Belgium. Audiopresse qui détient 34 % de ce dernier est aussi la propriété de Rossel (29,34 %).
Enfin, Rossel détient à 50 % Mediafin (L’Echo) et à 50 % Grenz-Echo (Grenz-Echo), deux structures auxquelles
appartient Holding Echos.

Rossel possédait, en 2008, 26 % des parts de marché en télévision et, en 2013, 21,73 % en presse.
Restent : — le groupe Roularta(7) qui édite le Vif/L’express, Bizz, Data News, Knack, Sport Foot Magazine, Trends-
Tendance, trends.be, le Vlan, RTVM, Canal Z, Télépro ;

– De Persgroep : Het Laaste Nieuws, 7sur7.be, De Morgen, De Tijd, L’Echo, Tv familie, Humo, Story, VTM, 2BE, Joe
FM, Vacature.com, Regiojobs.be, Autotrack.nl, des toutes boîtes, un opérateur de télécommunication (Jim Mobile),
etc. »

Suite au détail de la propriété des médias, bien que rébarbatif, on en convient, il était indispensable de
vous le détailler pour bien comprendre l’illusion du choix au sein de la presse belge. On peut également
dresser le même constat en France, comme l’illustre la carte à la page suivante.

Il est impossible d’évoquer la liberté d’opinion de la presse sans en évoquer les propriétaires ainsi que les
intérêts qu’ils servent. Cela permet aussi d’expliquer l’alignement idéologique des médias susmentionnés.
En effet, il parait difficile qu’un journaliste du Soir (Groupe Rossel) critiquant Sud presse (Groupe Rossel
toujours) ne s’en sorte indemne professionnellement.

Cette analyse suffit à expliquer et défendre l’idée qu’il me parait très difficile que la presse se permette
alors de critiquer le système économique actuellement en place, celui-là même qui a permis à son
propriétaire de s’enrichir.

                                                          18
19
Pour aller un peu plus loin, afin de démontrer mes propos, voici un florilège d’exemples de la presse belge
et française sur divers cas médiatique bien précis :

Exemple de la gestion des sources de la presse internationale en temps de guerre                                                       19

Interrogé par Le Monde (25 mars 2000) sur le caractère « moutonnier » qu’il prête aux journalistes M. Shea
(porte-parole de l’OTAN NDLR) répond : « Je ne voudrais par généraliser. Je n’ai pas porté d’accusation
globale. J’ai simplement voulu signaler que dans ce genre de situation, où 400 journalistes soient un
peu trop dépendants d’une seule source d’information. J’étais un peu gêné d’être dans la situation où
des journalistes, qui ne pouvaient être sur le terrain au Kosovo, voyaient en moi une sorte de source
universelle, d’être omniscient. Les journalistes avaient un peu trop investi sur ma personne, et ce n’était
pas sain. »

Le rôle des patrons des groupes presse dans la guerre contre le Kosovo                                                20

« En somme, pour coûteux qu’il serait, « l’humanitaire de la guerre » devait faire germer quelques
placements rentables dans les cratères des bombes. La promesse, aussi cynique que le nom de code
des premiers bombardements (« rock’n’roll »), sans doute en souvenir des concerts auxquels MM. Clinto
et Blair avaient assisté dans leur jeunesse), fut imprudente. Les pays occidentaux ont au total manifesté
beaucoup moins d’allant à construire la paix qu’à financer la guerre. Ainsi, chaque missile de croisière tiré
contre la Yougoslavie coûta un million de dollars, un peu moins pour un missile « Tomahawk » (les États-
Unis ayant eu en effet le bon goût d’emprunter à un peuple qu’ils avaient exterminé le nom d’une arme
qu’ils utiliseraient pour prévenir une épuration ethnique).

Du haut de leurs Mirage 2000 D (38 millions d’euros pièce), construits par M. Dassault, les Français, eux,
ont préféré larguer les bombes Matra d’une tonne guidées au laser (152 000 euros pièce) que fabriquait
M. Lagardère. Matra était également propriétaire d’un groupe presse (Europe 1, Paris Match, Le Journal du
Dimanche, l’Événement, etc.) qui ne recula devant aucun moyen même le plus vil pour salir les opposants
à la guerre. »

Exemple du traitement médiatique des grèves de 2015                                       21

Le soir, 20/10/2015, premier article sur la page du site l’après-midi tout comme sur le site de La Libre
le même jour : « Grève du rail : la 2e heure de pointe la plus embouteillée de 2015 »), et insistant sur ce qui
peut diviser plutôt que sur ce qui devrait fédérer la lutte : ce lundi matin, cette énième perturbation dans
la circulation des trains avait ainsi de quoi irriter des navetteurs dont le parcours ferroviaire ressemble
souvent à un parcours du combattant. Si vous y ajoutez des grèves tournantes — qui font que vous n’en
prenez pas pour un, mais pour plusieurs jours vus l’exiguïté et l’interconnexion du territoire belge –, il y
a de quoi mécontenter les plus empathiques » (Le Soir, éditorial du 20/10/2015).

Exemple de traitement journalistique au sujet des riches belges protégés fiscalement                                                        22

Dès lors, vous étonnerez-vous encore de certains éditos, comme celui de La Libre du 06 janvier 2014,
faisant suite à une visite organisée par les syndicats à Bruxelles pour montrer les lieux où vivent les
grosses fortunes fiscalement protégées, édito dans lequel le journaliste écrivait : « À la veille du week-
end, les responsables syndicaux ont réalisé un “safari” dans Bruxelles, un mini-trip destiné à pointer du
doigt les “espèces fiscales protégées” de Bruxelles. Amusant ? Plutôt navrant… (…) la stigmatisation
19 • HALIMI Serge, VIDAL Dominique, MALER Henri et coll. L’opinion, ça se travaille… Les médias et les guerres justes. Marseille : Agone, 2000-2014, 270 p.
(Eléments). (ISBN : 978-2-7489-0219-8). P. 120
20 • Ibidem, p.84.
21 • PENASSE, Alexandre. Seriez-vous libre ce soir ? In : Kairos [en ligne]. Disponible sur : https://www.kairospresse.be/article/seriez-vous-libre-ce-soirr/
(consulté le 24 janvier 2020).
22 • Ibidem

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