Comment optimiser le garage des bus dans un réseau en constante évolution ? - Option Gestion Scientifique
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Option Gestion Scientifique Comment optimiser le garage des bus dans un réseau en constante évolution ? Guillaume Bonhomme – Maïtena Szkobel – Juillet 2013
REMERCIEMENTS Nous souhaitons remercier l’ensemble des personnes de la RATP que nous avons sollicitées dans le cadre de notre travail d’option, ainsi que nos tuteurs : Tuteur RATP : Luc Laurent Tuteurs Ecole des Mines de Paris : Frédérique Pallez, Cédric Dalmasso 2
RESUME Le réseau de bus en Ile de France évolue continument sous l’impulsion du Syndicat des Transports d’Ile de France (STIF), l’autorité chargée d’organiser et financer l’offre de transport sur la région. Face aux exigences croissantes du STIF et à l’ouverture progressive du réseau à la concurrence, qui aboutira à une mise en concurrence complète en 2024, la compétitivité et la réactivité sont au cœur des enjeux du département Bus de la RATP. Un des moyens pour augmenter la productivité de l’outil de travail est de minimiser le coût des trajets faits par chaque bus « à vide », entre les terminus de sa ligne et le centre où il est garé la nuit, nommé un centre bus. Dans ce contexte, la localisation des 20 centres du département Bus, répartis sur Paris et sa petite couronne, et l’affectation des lignes à ces centres apparaissent comme l’un des leviers permettant de réduire les coûts d’exploitation. L’optimisation de ce garage, ou « remisage », repose avant tout sur la capacité du département Bus à réajuster tous les six mois la répartition de sa flotte entre les différents centres. Nous avons été sollicités par la direction du département Bus afin de l’aider à formuler les stratégies de remisage face aux évolutions permanentes du réseau. Ces évolutions, comme l’augmentation du nombre de bus, le changement du matériel, ou la création de nouvelles lignes, bouleversent le fonctionnement des centres bus. Ces derniers sont de véritables unités opérationnelles, dans lesquelles la RATP a décentralisé la gestion des moyens matériels et humains nécessaires pour exploiter les lignes qui y sont remisées. La plupart, très saturés, ne peuvent accueillir le surplus des bus et leurs infrastructures peuvent s’avérer incompatibles avec le nouveau matériel. La révision du remisage est un problème d’une grande complexité combinatoire qui consiste à envisager des modifications telles que des transferts de ligne, des travaux d’aménagement des centres bus, ou l’acquisition de nouveaux centres. Ces modifications doivent respecter des critères multiples : elles ne doivent pas être trop coûteuses, elles doivent être faisables sur le plan technique (compatibilité du matériel avec les infrastructures des centres bus), social (préservation des conditions de travail des conducteurs) et managérial (la variation des effectifs dans les centres bus doit être contrôlée). Les responsables chargés d’ajuster le remisage, deux cadres détachés par le département Bus et le département chargé de la maintenance des bus, exploraient jusqu’ici les scénarios possibles de façon itérative, guidés par leur expérience, et basaient leurs décisions sur des outils papiers. Or, ce processus était jugé long et fastidieux. La hiérarchie entre les critères utilisés pour évaluer les modifications était floue, et les outils rendaient difficile l’anticipation des évolutions de long terme. De plus, ils raisonnaient dans une organisation du travail figée qui restreignait le champ des solutions envisageables. Une fois formalisé, le processus de révision du remisage s’apparentait à l’exploration d’un graphe dont la complexité était analogue à celles des jeux de stratégies. Cependant, l’étude des algorithmes des jeux d’échecs et de go nous a conduit à conclure qu’il était quasiment impossible de l’automatiser, notamment en raison du caractère négociable de 3
certaines contraintes et de la multiplicité des critères de choix. Nous avons alors décidé de construire un outil d’aide à la révision du remisage qui compléterait l’expérience des responsables sans se substituer à leur réflexion. Suite à de nombreux échanges, nous avons conçu un outil qui contient les informations nécessaires pour évaluer les modifications du remisage sous l’angle économique et technique, opération auparavant jugée fastidieuse, et qui permet de simuler leur impact sur la saturation des centres bus. Nous avons mis un premier prototype papier de cet outil à l’épreuve des responsables et du directeur du département Bus en organisant un serious game, qui fut favorablement accueilli. Afin de le rendre plus interactif, nous avons ensuite décidé de l’informatiser. Nous avons donc construit un logiciel qui contient une base de données assortie d’une interface et d’une cartographie qui s’actualise au fil des modifications du remisage effectuées par les responsables. Cet outil, livré au mois de mai, est en cours d’utilisation par les responsables qui ont apprécié sa rapidité et la possibilité de se projeter sur le long terme grâce à sa fonction de simulation. Parallèlement, nous avons étudié des organisations alternatives de la production qui permettraient de diversifier les moyens utilisés par les responsables pour ajuster le remisage aux évolutions du réseau. L’une d’entre elle, le double remisage, consiste à confier l’exploitation d’une ligne à deux centres bus au lieu d’un seul. Pratiqué il y a une vingtaine d’année sur l’ensemble du réseau, puis abandonné avec la décentralisation dans les années 1990, le double remisage offre la possibilité d’ajuster plus finement la répartition des bus lors d’une évolution de l’offre. Bien que nous ayons démontré, via des études théoriques, que le double remisage ne représente aucun surcoût d’exploitation par rapport à l’organisation actuelle, nous avons constaté qu’il était difficile à mettre en pratique en discutant avec les acteurs des centres bus. Nous avons alors entrepris de consulter tous les niveaux hiérarchiques du département Bus et du département de la Maintenance afin de déterminer si les avantages de cette organisation justifient ses inconvénients. Ces échanges nous ont permis de crédibiliser cette organisation auprès des différents acteurs, notamment auprès des directions générales des départements Bus et Maintenance qui s’y sont montrés très favorables. Nous avons également défini un cadre de mise en œuvre opérationnelle à partir des évolutions organisationnelles observées au sein du département. Plus généralement, cette étude nous a conduit à examiner l’influence de la décentralisation du département bus sur la possibilité d’effectuer des synergies à l’échelle du réseau. Ainsi, nous avons observé que l’émergence de réseaux à différents niveaux du département dessinait un contexte propice aux synergies. Ce projet fut, enfin, l’occasion de constater que la mutation d’une entreprise publique comme la RATP ne peut avoir lieu que sous l’effet de contraintes extérieures fortes, telles que la menace inexorable de l’ouverture du réseau à la concurrence et la professionnalisation de la tutelle. Conduire les transformations nécessaires pour s’adapter à ces évolutions est un défi managérial dont nous avons pu mesurer l’ampleur au sein du département Bus. Notre intervention s’intègre directement dans la stratégie incrémentale et expérimentale suivie par la direction du département, qui, simultanément, mène de nombreuses réformes en interne. Cette stratégie semble être la plus efficace pour conduite le changement dans une entreprise publique d’une si grande taille. 4
Table des matières I. INTRODUCTION ......................................................................................................................... 6 II. Qu’est-‐ce que le remisage ? .................................................................................................. 8 1) L’offre de transport de la région Ile-‐de-‐France ..................................................................... 8 2) Le remisage ........................................................................................................................................ 9 3) Description d’un centre bus ....................................................................................................... 10 III. Pourquoi faut-‐il repenser le remisage ? ..................................................................... 13 1) L’origine du processus ................................................................................................................. 13 2) Qu’est qu’une révision du remisage ? ..................................................................................... 13 3) Les contraintes qui pèsent sur ce processus ........................................................................ 15 4) Les enjeux autour de la révision du remisage ..................................................................... 16 IV. La révision du remisage et ses lacunes ....................................................................... 17 1) Qui s’en occupe ? ............................................................................................................................ 17 2) Comment se déroule l’exploration des scénarios ? ............................................................ 17 3) Que deviennent les scénarios obtenus ? ................................................................................ 21 4) Quelles sont les faiblesses du processus d’exploration ? ................................................. 21 V. Un outil d’aide à la révision du remisage ..................................................................... 23 1) Une automatisation impossible ................................................................................................ 23 2) Modélisation du système ............................................................................................................. 24 3) Faciliter l’exploration des scénarios ....................................................................................... 31 4) La construction d’un outil d’aide à la décision .................................................................... 33 5) Bilan ................................................................................................................................................... 37 VI. Etude d’organisations alternatives du remisage ..................................................... 38 1) Pistes d’organisations alternatives du remisage ................................................................ 39 2) Etude du double remisage .......................................................................................................... 42 3) Les avantages et les limites du double remisage ................................................................ 43 4) Sous quelles conditions le double remisage peut-‐il être mis en pratique ? ............... 47 5) Etude du double remisage mutualisé ..................................................................................... 49 VII. Comment généraliser le double remisage ? ............................................................. 52 1) Les effets de la décentralisation ............................................................................................... 52 2) Vers un contexte favorable aux synergies ............................................................................. 54 VIII. CONCLUSION ...................................................................................................................... 58 IX. ANNEXES ................................................................................................................................ 60 1) Description détaillée de l’offre de transport ........................................................................ 61 2) Description du fonctionnement détaillé des centres bus ................................................ 65 3) Modèle d’optimisation linéaire du processus de révision du remisage ..................... 73 4) La capacité de garage d’un centre bus n’existe pas ............................................................ 76 5) Les stratégies de Shannon .......................................................................................................... 79 6) Pistes d’organisations alternatives du remisage ................................................................ 81 7) Etude du double remisage de la ligne 144 ............................................................................ 84 8) Cadre opérationnel pour la mise en pratique du double remisage .............................. 90 5
I. INTRODUCTION La RATP gère en Ile de France un maillage de 351 lignes de bus sur lesquelles sont effectués près de 1,1 milliards de voyages par an. Bien que l’établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) soit en situation de fort monopole sur le réseau de Paris intra- muros, ce dernier est progressivement ouvert à la concurrence. En 2024, les organisateurs de transports pourront sélectionner les opérateurs sur le marché pour la totalité des lignes de bus de la capitale. Aujourd’hui, les nouveaux contrats comme les traverses d’arrondissement sont déjà attribués via des appels d’offres. Dans ce contexte, la compétitivité est devenue depuis les dernières années l’une des problématiques majeures de la RATP, et a fortiori de son département BUS. La réduction du volume de kilomètres réalisés hors de l’exploitation commerciale des lignes de bus est l’un des leviers de la réduction des coûts d’exploitation du réseau bus. Le garage des bus dans des centres de la RATP, aussi nommé le remisage, est au cœur de cette stratégie économique car il génère des courses « à vide » c’est-à-dire sans aucun voyageur. L’empreinte territoriale dont l’entreprise jouit au sein de Paris est ainsi un atout déterminant face à ses concurrents. Cependant, elle n’est plus suffisante pour faire face à l’évolution permanente du réseau, notamment à la croissance continue de l’offre et aux changements fréquents du matériel roulant. Le département BUS doit être capable de réajuster régulièrement la répartition de sa flotte de la façon la plus économique possible. Malgré l’expertise développée dans l’aménagement des espaces et la logistique, la réactivité du département sur ces problématiques est limitée par un processus de révision itératif jugé long et fastidieux. Nous avons été sollicités par le département Bus pour le formaliser et l’améliorer. Cette mission nous a conduit à intervenir sur la problématique suivante : Comment optimiser le garage des bus dans un réseau en constante évolution ? Ce rapport présente le travail que nous avons effectué au sein du département Bus entre novembre 2012 et mai 2013. Nous avons commencé par comprendre le contexte de notre mission via des visites de terrains et des rencontres avec les différents acteurs concernés par la problématique du remisage. Riches des observations faites durant cette phase d’exploration, nous avons d’abord questionné le processus décisionnel et l’organisation actuelle de l’offre de transport. La complexité de la révision du remisage nous a conduits à abandonner la construction d’un programme automatisant le processus de décision pour concevoir un logiciel d’aide à la révision du remisage. Parallèlement, nous avons identifié des organisations alternatives du remisage, afin de diversifier les moyens auxquels ont recours les responsables pour ajuster le remisage aux évolutions du réseau. Nous avons focalisé notre étude sur l’une d’entre elles, le double remisage, et sur les modalités de sa mise en pratique. Ce projet, qui a abouti à la construction d’un logiciel d’aide à la révision du remisage et à des recommandations pour la mise en pratique du double remisage, fut l’occasion de 6
contribuer à la mutation du département Bus face à l’ouverture inexorable du réseau de bus à la concurrence. 7
II. Qu’est-ce que le remisage ? 1) L’offre de transport de la région Ile-de-France a. Le STIF L’offre de transport en Ile-de-France est définie, financée et organisée par le Syndicat des Transports d’Ile-de-France (STIF). Il s’agit d’un établissement public administratif présidé par la région Ile-de-France et constitué des collectivités suivantes : -‐ la ville de Paris, -‐ les départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne, de l’Essonne, des Yvelines, du Val d’Oise et de la Seine-et-Marne. b. La commande de l’offre de transport à la RATP Le département BUS de la RATP passe avec le STIF un contrat pluriannuel (actuellement 2012 – 2015) qui détaille année après année l’offre de transport que la RATP s’engage à réaliser. Sur la base de ce contrat, le STIF donne à la RATP les moyens financiers qui lui permettront de réaliser l’offre de transport contractuelle. Ces subventions sont les principales sources de revenus du département Bus, comme l’illustre le schéma ci-dessous. Fig. 1 - Le financement du cycle d’exploitation de la RATP 8
c. La déclinaison de l’offre globale ligne par ligne Dans la pratique, la RATP contractualise sa production kilométrique avec le STIF ligne de bus par ligne de bus. Le cahier des charges associé à ce contrat par ligne s’illustre par un document appelé la « fiche STIF » de la ligne. Elle est à la disposition du public, et fixe, entre autres, les heures des premiers départs, les heures des derniers départs et une fréquence de passage des bus sur la ligne. Sur la base de ce cahier des charges, le département Bus détermine les moyens humains et matériels nécessaires pour satisfaire les exigences du STIF. Cette tâche incombe à des personnes au grand savoir-faire technique, que nous appellerons ici des concepteurs. Les concepteurs élaborent les trajets des bus sur la ligne, puis construisent les services des conducteurs afin qu’un agent soit au volant de chaque bus. Il est important de savoir que les services des conducteurs sont encadrés strictement par un ensemble de règles, qui constituent leurs conditions de travail. 2) Le remisage a. Le remisage à l’échelle d’une ligne Imaginez que vous soyez le conducteur d’un bus qui termine son service sur sa ligne. Allez-vous rentrer à votre domicile au volant du véhicule ? Allez-vous le garer dans un parking ? Les bus qui ne sont plus utilisés pour exploiter une ligne sont garés dans des centres de la RATP, appelés des centres bus. Le fait de conduire un bus qui n’est plus directement utile à l’exploitation dans un centre bus est nommé le remisage. Sur une ligne, on distinguera deux types de courses : - les courses commerciales, qui sont directement utiles pour transporter les voyageurs sur la ligne. Elles correspondent à l’offre de transport réellement fournie par la RATP au STIF. - les courses de remisage, qui permettent de conduire les bus dans le centre bus auquel ils sont affectés. Durant ces courses, le bus est vide de voyageurs. Les kilomètres contractualisés avec le STIF intègrent les courses commerciales et les courses de remisage. Le schéma ci-dessous représente de manière synthétique tous les éléments que nous venons de présenter. 9
Fig. 2 - Illustration du remisage à l’échelle d’une ligne b. Le remisage à l’échelle du réseau. Les bus utilisés sur l’ensemble des lignes du réseau sont remisés dans 20 centres bus répartis sur Paris et sa petite couronne. Les kilomètres effectués pendant les courses de remisage représentent 7,85 % des kilomètres totaux produits à l’échelle du réseau. Les 20 centres bus ne sont pas de simples espaces privatisés dans lesquels il est possible de garer des bus, à l’image des parkings. Il s’agit de véritables unités opérationnelles qui abritent les infrastructures et les fonctions essentielles pour réaliser l’offre de transport. 3) Description d’un centre bus Le département Bus a décentralisé la gestion des bus et des conducteurs nécessaires à la mise en œuvre de l’offre de transport vers les centres bus. Chaque centre bus est ainsi responsable, sur un bouquet de lignes : - de la conception de l’offre de transport - de la réalisation de l’offre de transport : tous les jours, pour chacune de ses lignes, le centre bus doit affecter les conducteurs et les bus nécessaires pour couvrir les besoins d’enlèvement sur la ligne. - de la supervision de l’offre de transport : un responsable transport est chargé de suivre quantitativement et qualitativement l’offre produite, puis de 10
justifier les écarts de productions avec les objectifs fixés par le département Bus. - de l’entretien des bus et de l’encadrement des conducteurs Ces fonctions amènent le département Bus, qui est chargé de l’exploitation, et le département Maintenance, qui gère le parc des bus et son entretien, à collaborer. Outre les fonctions directement nécessaires à l’exploitation, les centres bus abritent des fonctions d’encadrement des conducteurs, et des fonctions support comme la gestion des ressources humaines et le contrôle de gestion. Il est important de noter que les centres bus sont indépendants les uns des autres : chaque centre bus exploite un certain nombre de lignes et ne s’occupe pas des lignes exploitées par les autres centres bus. Dirigés par un directeur d’unité opérationnelle, ils définissent leurs politiques de gestion des ressources humaines et de maintenance de leur flotte de véhicules. Fig. 3 - Représentation spatiale des principales fonctions dans un centre bus Un centre bus donc peut-être divisé en plusieurs zones : -‐ une zone de garage -‐ une zone dans laquelle les bus sont quotidiennement nettoyés et chargés en carburant -‐ un atelier, similaire à ceux qui sont utilisés dans les garages professionnels, dans lequel les bus sont maintenus -‐ des locaux à disposition des conducteurs -‐ des bureaux qui abritent des fonctions support (gestion des ressources humaines, contrôle de gestion) et la direction du centre bus. 11
Ainsi, le remisage fait intervenir des enjeux qui dépasse le simple garage des bus sur un espace donné. Le choix du centre bus dans lequel les bus d’une ligne seront remisés est un élément déterminant des coûts d’exploitation et des résultats de la production. En effet : -‐ la production de l’offre de transport fait intervenir de nombreux trajets de bus et des déplacements de conducteur entre la ligne et le centre bus, qui ne sont pas directement utiles à l’exploitation -‐ les résultats de la production dépendent de la capacité des ateliers à entretenir la quantité de bus nécessaire à l’exploitation, ou de la qualité de l’encadrement des conducteurs. On comprend ainsi que le remisage est l’un des volets de la compétitivité au sein du département. 12
III. Pourquoi faut-il repenser le remisage ? La partie précédente présente le remisage sous un angle statique. Il est tentant d’imaginer que les bus de l’ensemble du réseau restent définitivement dans le centre bus auquel ils ont été affectés. Or, bien que cela soit la plupart du temps invisible pour l’usager, le réseau de transport par bus en Ile de France est en constante évolution. Ces évolutions conduisent le département à repenser régulièrement le remisage pour adapter son outil industriel à la nouvelle configuration du réseau. 1) L’origine du processus L’offre de transport sur le réseau de bus en Ile de France évolue régulièrement sous l’impulsion du STIF. Ces évolutions interviennent à des fréquences variées : - des modifications lourdes du réseau sont proposées régulièrement, comme la création de nouvelles lignes, des opérations de restructuration du réseau –par exemple à la suite de la mise en service d’une ligne de tramway- ou le déplacement des arrêts sur les lignes existantes - des modifications légères sont soumises à quelques mois d’intervalle, comme l’augmentation de la flotte de bus sur une ligne donnée ou le changement du matériel roulant (passage d’un matériel standard à des bus articulés, des bus électriques ou alimentés au Gaz Naturel de Ville, etc.) Ces évolutions de l’offre bouleversent le remisage. En effet, les centres bus n’ont pas toujours l’espace disponible pour accueillir le surplus des véhicules lorsque la flotte augmente. Parfois, leurs infrastructures sont incompatibles avec le nouveau type de matériel utilisé, tels que les articulés qui nécessitent des ateliers adaptés à leur entretien. Dans ces situations, les centres bus ne sont plus en mesure d’exploiter les lignes qui font l’objet de ces évolutions. Ainsi, le département Bus doit adapter le remisage aux évolutions du réseau afin que son outil industriel soit en mesure de produire la nouvelle offre de transport. 2) Qu’est qu’une révision du remisage ? Le département Bus confie la révision du remisage à un tandem expérimenté composé de deux cadres, l’un détaché par le département Bus, l’autre par le département maintenance. Nous reviendrons plus tard sur l’importance de cette double compétence. Ces derniers anticipent les conséquences des évolutions du réseau sur la situation actuelle du remisage, puis étudient les modifications qui permettront de résoudre les éventuelles perturbations. Ces modifications sont nombreuses : transferts des bus d’une ligne d’un centre bus vers un autre, travaux permettant d’aménager l’atelier d’un centre bus, acquisition d’un nouveau centre bus, etc. L’encadré suivant fournit un exemple de ce processus. 13
Exemple du passage d’une ligne en articulé Imaginons une ligne de bus –la ligne 1- que le STIF souhaite équiper de bus articulés. Cette ligne est initialement exploitée par le centre bus A et elle y est donc remisée. Or le centre bus A ne dispose pas de l’outil industriel nécessaire à l’accueil de bus articulés (et ne peut envisager de l’acquérir pour des raisons extérieures). La ligne 1 doit donc être affectée à un autre centre bus. Le centre bus B est retenu car il est proche de l’itinéraire de la ligne et dispose de l’outil industriel lui permettant d’accueillir des bus articulés. Cependant il ne dispose pas de l’espace nécessaire pour pouvoir accueillir la ligne 1 et doit donc se séparer d’une autre ligne : la ligne 2. La ligne 2 étant équipée de bus articulés, elle ne peut être affectée au centre bus A et est donc affectée au centre bus C pour des raisons similaires aux précédentes. Ce jeu de permutation se poursuit ainsi : les ligne 3 et 4 sont affectées respectivement aux centres bus B et D puis la ligne 5 est affectée au centre bus A. Fig. 4 – L’exemple du passage d’une ligne en articulé 14
Les modifications du remisage en réponse à une évolution de l’offre de transport constituent un scénario de remisage. L’ensemble des scénarios de remisage et leurs échéances constituent le schéma directeur du remisage. Synthèse des changements d’affectation à venir, le schéma directeur du remisage influence à son tour les décisions concernant la répartition des lignes dans les centres bus. D’une part il permet d’anticiper l’état de saturation des centres bus à différentes échéances, qui contribue à définir l’état des lieux du remisage. D’autre part, il montre en filigrane l’évolution globale à venir de l’offre de transport et alimente la connaissance des dossiers en cours (stratégies de remisage du département Bus, évolutions du réseau à venir, acquisitions envisagées pour certains centres bus, etc.) Régulièrement, les mises à jour du schéma directeur du remisage sont présentées devant un comité qui regroupe les directions générales des départements Bus et Maintenance. Ce comité sélectionne ensuite les scénarios qui lui semblent les plus pertinents. Les scénarios retenus sont enfin soumis à l’approbation du STIF. Le schéma ci-dessous présente le processus suivi pour construire des scénarios de remisage. Fig.5 - Le processus de révision du remisage 3) Les contraintes qui pèsent sur ce processus Le département Bus n’a pas carte blanche pour la construction des scénarios : ceux-ci ne doivent pas être trop coûteux et doivent pouvoir être mis en pratique dans des délais contraints. Le coût d’un scénario totalise les dépenses d’investissements ponctuelles considérées pour ajuster l’outil industriel aux évolutions du réseau, comme les travaux dans les centres bus ou l’acquisition d’un nouveau centre bus, et les surcoûts d’exploitation qui peuvent résulter des transferts de ligne entre les centres bus. En effet, les courses de remisage, qui sont vides de voyageurs, génèrent des coûts d’exploitation dont l’ampleur est influencée par le choix du centre bus dans lequel les bus sont remisés. 15
Par ailleurs, le type de matériel équipant la ligne a une importance puisque les contraintes associées peuvent entraîner des difficultés voire des impossibilités d’accueil selon le centre envisagé (accueil de bus articulés, aménagement spécifique pour les bus à gaz ou électriques, etc.). A ces contraintes de faisabilité technique s’ajoutent des contraintes sociales, car le remisage est intimement lié aux conditions de travail des conducteurs. En outre, les responsables du remisage sont sollicités en continu par les demandes du STIF. La tutelle transmet ainsi les évolutions sans égard pour l’ordre dans lequel elles vont intervenir, et n’hésite pas à revenir régulièrement sur certaines modifications du réseau. Par exemple, le STIF peut décidé de reporter le remplacement des bus d’une ligne par des bus articulés à plusieurs reprises. La visibilité du département Bus sur les évolutions du réseau reste ainsi limitée, contraignant ainsi sa capacité à anticiper les évolutions sur le long-terme. 4) Les enjeux autour de la révision du remisage Dans le contexte actuel, la révision du remisage est au cœur des enjeux auxquels est confronté le département Bus. Sous l’effet de sa professionnalisation, le STIF fait preuve d’une exigence croissante vis-à-vis du département Bus. Ce dernier doit s’adapter aux évolutions du réseau le plus rapidement possible, en proposant des scénarios compétitifs. La pression économique qui s’exerce sur le département s’accentue avec l’ouverture progressive du réseau à la concurrence, qui concerne déjà toute ligne créée après 2009. En cas de création d’une nouvelle ligne, les chances de remporter l’appel d’offres augmentent avec la réduction des coûts proposés au STIF. Or, la stratégie de remisage constitue un avantage concurrentiel majeur puisqu’elle permet de maîtriser une partie des coûts d’exploitation, voire d’améliorer la productivité de l’outil industriel. D’autre part, les centres bus situés dans Paris intra-muros souffrent d’une forte saturation qui limite la capacité du département à s’adapter rapidement aux évolutions du réseau. La révision du remisage est ainsi l’un des volets de la compétitivité et de la réactivité du département Bus. La performance des scénarios de remisage proposés au STIF par le département Bus dépend du processus suivi pour les construire. Comment révise-t-on le remisage ? Afin de répondre à cette question, nous avons échangé à de multiples reprises avec les responsables de la révision du remisage. Ces réunions nous ont permis de formaliser le processus de construction des scénarios de remisage et d’en identifier les faiblesses. 16
IV. La révision du remisage et ses lacunes 1) Qui s’en occupe ? Un scénario de remisage est un ensemble de modifications du schéma global de remisage, par exemple le transfert d’une ligne d’un centre bus à un autre. Cependant un transfert de ligne ne se résume pas à un transfert de véhicules. Il s’accompagne d’un ajustement adéquat des effectifs de conducteurs et de personnel de maintenance dans les centres bus impactés. Cet ajustement des effectifs ne peut se faire en transférant autoritairement les personnels concernés. En pratique il se fait grâce à une combinaison de mobilités internes entre les centres, de nouvelles embauches et de non renouvellements de départs à la retraite. De plus la formation de ces personnels aux nouvelles lignes ou nouveaux matériels accueillis est nécessaire. Un scénario de remisage impacte donc fortement l’activité et la gestion des centres bus. En corollaire, concevoir un scénario de remisage sans une connaissance fine des contraintes des centres peut conduire à un scénario inapplicable. C’est la raison pour laquelle les scénarios de remisage sont conçus par une équipe de deux personnes expérimentées, l’une connaissant bien les contraintes liées à l’exploitation des lignes, l’autre connaissant bien les contraintes liées à la maintenance des véhicules. Afin d’ajuster le remisage aux évolutions du réseau, ces deux personnes se réunissent toutes les deux semaines environ et soumettent leurs scénarios à la direction plusieurs fois par an. Nous revenons plus loin sur le devenir de ces scénarios. Nous allons présenter en détail comment s’y prennent les deux responsables du remisage pour explorer des scénarios de remisage afin de répondre à une évolution du réseau. 2) Comment se déroule l’exploration des scénarios ? Nous vous avons familiarisé avec la problématique de la révision du remisage en prenant l’exemple du passage d’une ligne en articulé. Prenons un autre exemple. Imaginons que la tutelle demande à l’entreprise de doubler la fréquence de passage des véhicules sur une ligne à l’heure de pointe. Pour simplifier, nous considèrerons sans trop d’erreur que cela revient à doubler le nombre de véhicules de la ligne. Supposons que le centre de stockage de cette ligne soit incapable d’absorber cette quantité supplémentaire de véhicules. Que feriez- vous pour ramener le réseau dans une situation fonctionnelle ? Nous vous invitons à interrompre votre lecture pendant une minute et à réfléchir à ce problème avec les deux possibilités d’ajustement suivantes : transfert d’une ligne d’un centre bus à un autre, réalisation de travaux d’extension dans un centre. A vous de jouer ! 17
Voici en gras deux réponses que vous avez peut-être formulées. Vous trouverez en italiques des objections visant à vous faire prendre conscience de la complexité réelle du problème. Faire des travaux d’extension dans le centre bus qui accueille cette ligne Est-ce nécessaire ? D’autres centres n’auraient-ils pas la place d’accueillir la ligne ? Est-ce possible ? Pourriez-vous obtenir un permis de construire pour ce centre ? Est-ce souhaitable ? Est-il stratégiquement judicieux d’investir dans ce centre ? Les financeurs sont-ils d’accord ? Déplacer la ligne dans un autre centre bus ! Est-ce possible ? D’autres centres ont-ils la place de l’accueillir ? Si oui lequel choisir ? Est-ce souhaitable ? Ne vaut-il pas mieux laisser la ligne dans son centre et transférer une autre ligne du même centre ? La révision du remisage est très complexe car, pour une même perturbation initiale du réseau, une multitude de réponses possibles existent. Il est difficile pour les responsables du remisage de savoir par où commencer, s’ils vont dans une direction intéressante et quand ils peuvent s’estimer satisfaits du résultat obtenu. La révision du remisage présente des similitudes avec la résolution d’une grille de sudoku. Il existe une multitude de façons d’aborder la grille, le raisonnement se fait à tâtons, par essais/erreurs. De plus, nous n’avons considéré jusqu’ici que la contrainte de la capacité de garage des centres. En réalité des considérations économiques, sociales et managériales sont aussi à prendre en compte. Pour comprendre comment les responsables du remisage s’y prennent pour réviser le schéma de remisage, nous allons expliquer leur approche autour des quatre questions suivantes : - Par où commencer ? - Comment évaluer la faisabilité du scénario ? - Comment évaluer les coûts associés au scénario ? - Quand s’arrêter ? a. Par où commencer ? La demande de la tutelle porte toujours sur une évolution future du réseau, jamais sur la situation actuelle. Il peut s’agir par exemple d’étudier le passage en articulé d’une ligne pour dans cinq ans. Par conséquent la première chose à faire est de se placer dans la situation telle qu’elle le sera dans cinq ans juste avant la modification en question. Le premier travail des responsables du remisage est donc de se placer dans une situation de remisage fictive correspondant à la situation du remisage à la date de la modification. Pour cela ils partent de la situation de remisage actuelle et y intègrent l’ensemble des modifications prévues jusqu’à l’échéance considérée. Ce processus n’est pas compliqué en lui-même mais il présente une conséquence fâcheuse. Il rend partiellement faux tous les documents de travail à disposition des responsables du remisage, ces documents s’appuyant sur la situation actuelle du réseau. Les responsables devront donc veiller à rectifier par la pensée les sources d’information sur lesquelles ils s’appuient, ce qui constitue une première difficulté dans le processus de révision du remisage. Une fois la situation de remisage actualisée, l’équipe attaque le problème en commençant par résoudre ce qui rend la situation de remisage non fonctionnelle. Dans l’exemple ci-dessus cela 18
consiste à désengorger le centre bus dont la capacité a été dépassée. Le problème du dépassement de la capacité du centre est ainsi reporté de proche en proche au gré des transferts jusqu’à trouver un centre capable d’absorber le sureffectif ou de subir des travaux. Face au grand nombre de possibilités qui s’offrent à eux, les responsables raisonnent à tâtons et utilisent principalement leur intuition et leur expérience pour les guider. Ils ont sans cesse à l’esprit l’objectif suivant : revenir à une situation fonctionnelle qui soit la moins coûteuse possible et qui soit satisfaisante sur les plans social et managérial. b. Comment évaluer la faisabilité du scénario ? Evaluer la faisabilité du scénario consiste à répondre aux deux questions suivantes : - la situation de remisage obtenue à l’issue du scénario est-elle techniquement fonctionnelle ? - les conséquences sociales et managériales qui en découlent sont-elles acceptables ? L’aspect technique consiste à s’assurer que les centres sont bien en capacité d’accueillir les nouvelles lignes qui leur sont attribuées, à la fois en termes d’espace de garage disponible et en termes de compatibilité de l’outil industriel. Par exemple, la maintenance des bus articulés nécessite des machines spécifiques que tous les centres bus n’ont pas. Dans la suite du texte nous dirons d’un scénario qui respecte ces deux contraintes techniques qu’il mène à une situation de remisage admissible. L’admissibilité d’une situation de remisage sera donc synonyme de sa faisabilité technique. Quant aux aspects social et managérial ils consistent à veiller à ce que les conséquences sociales et managériales du scénario soient acceptables. Nous avons vu un exemple de conséquence managériale avec la variation des effectifs des centres et la nécessité de rendre cette variation compatible avec les politiques de gestion des ressources humaines des centres. Un exemple de conséquence sociale d’un scénario est la modification des conditions de travail pour les conducteurs, en particulier la variation du pourcentage de conducteurs en repos le week-end. En effet, seules certaines lignes roulent le week-end, avec un niveau d’offre plus ou moins proche de celui de la semaine. Un certain nombre de conducteurs travaillent donc le week-end pour réaliser l’offre de transport, les autres représentent le pourcentage –de l’effectif total- en repos. Si un centre bus accueille une ligne roulant plus le week-end que les autres lignes du centre, il voit son pourcentage de conducteurs en repos le week-end baisser. Par souci d’équité les conducteurs travaillant le week-end ne sont pas toujours les mêmes, c’est-à-dire pas toujours ceux des lignes roulant le week-end : un roulement a lieu sur l’ensemble des conducteurs du centre. Ils sont donc tous concernés par les variations de pourcentage de repos le week-end. Plus un scénario de remisage présente des conséquences sociales et managériales fortes, moins sa mise en place est aisée et plus la probabilité de voir apparaître des aléas dans l’exploitation des lignes au quotidien augmente. Pour évaluer la faisabilité d’un scénario les responsables du remisage disposent de données sur les centres (capacité de garage disponible, équipement de l’atelier, etc.) et sur les lignes (nombre de véhicules, type de matériel, pourcentage de repos le week-end, etc.). 19
c. Comment évaluer les coûts ? Comme nous l’avons vu précédemment les kilomètres de remisage sont une source non négligeable de coûts d’exploitation. Evaluer le coût d’un scénario de remisage c’est d’abord évaluer la différence de coûts d’exploitation liés au remisage entre la situation de départ et la situation post-scénario. Les coûts associés à un scénario de remisage peuvent aussi être des dépenses d’investissement, par exemple des travaux d’extension d’un centre bus. Ceci dit les dépenses d’investissement font l’objet de processus décisionnels dont le remisage n’est qu’un aspect et nous nous focaliserons sur ce qui intéresse en premier lieu les responsables du remisage lors de l’exploration des scénarios à savoir les dépenses d’exploitation, c’est-à-dire celles qui reviennent de manière récurrente. • Comment évaluer les dépenses d’exploitation associées au remisage ? Il est impossible d’évaluer rapidement et avec précision les dépenses d’exploitation engendrées par un scénario de remisage. En effet une connaissance précise des coûts de remisage nécessite de retravailler dans le détail l’offre de transport et il n’existe pas à ce jour d’approximation efficace permettant de connaître les variations absolues de dépenses d’exploitation associées à un scénario sans commander des études détaillées. C’est une des grandes difficultés à laquelle se heurtent les responsables de la révision du remisage : comment évaluer de manière satisfaisante et en temps réel les dépenses d’exploitation associées au scénario de remisage qu’ils construisent ? A défaut d’avoir une estimation chiffrée des coûts, les responsables du remisage savent quels sont les facteurs générateurs de dépenses d’exploitation : la distance de remisage et le temps de remisage. La distance de remisage est génératrice de coûts d’exploitation puisque le carburant consommé et l’usure des véhicules sont approximativement proportionnels à cette distance. Le temps de remisage est générateur de coûts en ce qu’il représente du temps de travail que les conducteurs ne peuvent pas passer « sur ligne », avec des voyageurs. Prenons un exemple simple et imaginons qu’un scénario consiste à transférer une ligne dans un centre plus éloigné que son centre actuel. Ce transfert va entraîner une augmentation des dépenses d’exploitation d’autant plus élevée que le nouveau centre est éloigné de la ligne. Un lecteur attentif remarquera que le terme « éloigné » ne précise pas s’il s’agit d’un éloignement en distance ou en temps. En réalité les deux types d’éloignement contribue à l’augmentation des dépenses associée au scénario. Par exemple il peut arriver que placer une ligne dans un centre éloigné de la ligne en distance amène à des coûts de remisage plus faibles que de la placer dans un centre plus proche, si la vitesse moyenne des bus sur le trajet de remisage est plus grande sur la voirie empruntée pour regagner le centre le plus lointain. Néanmoins il est très difficile d’évaluer le temps associé à un trajet de remisage sans le mesurer. En effet, celui-ci dépend de la voirie empruntée et varie au cours de la journée en fonction de l’encombrement ! En pratique les responsables du remisage se satisfont en première approche de la distance de la ligne au centre à vol d’oiseau comme indicateur de la variation des dépenses de remisage associées à un scénario. Ils évaluent les distances à vol d’oiseau des centres aux lignes à l’aide de cartographies papier où sont représentées les lignes exploitées par la RATP et ses centres bus. 20
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