Concours Maginot 2017/2018 - Ambre Mas RIVESALTES-BERLIN SUR LES LIEUX DE LA TERREUR ET DE LA DIVISION - Education.gouv

 
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Concours Maginot 2017/2018 - Ambre Mas RIVESALTES-BERLIN SUR LES LIEUX DE LA TERREUR ET DE LA DIVISION - Education.gouv
Concours Maginot 2017/2018
                   Ambre Mas
            RIVESALTES-BERLIN
SUR LES LIEUX DE LA TERREUR ET DE LA DIVISION

     Le Mémorial aux Juifs assassinés d’Europe

               Le Mémorial du mur
           COLLEGE GEORGES BRASSENS NARBONNE
Concours Maginot 2017/2018 - Ambre Mas RIVESALTES-BERLIN SUR LES LIEUX DE LA TERREUR ET DE LA DIVISION - Education.gouv
Cette année, en classe de troisième, nous avons mené un projet Histoire-Mémoire intitulé : Totali-
tarismes-Persécutions-Divisions (1933-1989). Ce projet nous a menés au Mémorial de Rivesaltes et
à Berlin sur différents lieux de mémoire et d’histoire.
Ce projet avait pour objectif d’acquérir des connaissances solides de la deuxième guerre mondiale,
ainsi que sur la guerre froide. Il a aussi un aspect citoyen en nous faisant réfléchir sur l’histoire
et la mémoire de ces faits historiques, en nous faisant ressentir de multiples émotions puisque
nous allions « toucher du doigt l’histoire».
Dans un premier temps, nous avons abordé la Première Guerre mondiale et la Révolution russe,
pour ensuite enchaîner sur l’étude des régimes totalitaires en Europe. C’est à ce moment-là que
notre projet a vraiment commencé, lorsque nous avons parlé du totalitarisme. Après voir vu les
points communs aux régimes stalinien et nazi, nous avons fait un débat sur la place de l’homme
dans les totalitarismes avec Michel Tozzi, professeur de philosophie. J’ai compris que le totalita-
risme est caractérisé par l’absence de liberté, par l’exercice de la terreur sur les individus. Les op-
posants sont éliminés. La propagande, le bourrage de crâne rongent les esprits. La jeunesse est en-
cadrée. Il n’y a qu’un chef et un parti unique, pas de propriété privée dans le cas du commu-
nisme. Pas de liberté d’opinion, de pensée, de parole, de presse. L’individu n’est plus rien. Seule la
nation compte.
Nous avons travaillé ensuite sur l’aspect antisémite du totalitarisme Nazi.
Nous avons étudié ce phénomène à travers le témoignage et le parcours d’un adolescent Juif au
destin terrible : Joachim Grünfeld. Il est né à Berlin en 1931 et y a vécu jusqu’en 1939. Fuyant Ber-
lin à cause des persécutions antisémites, sa famille et lui se sont retrouvés internés au camp de
Rivesaltes. Subissant les conditions de vie déplorables à l’intérieur de ce camp, son père va mou-
rir de faim. Sa sœur et lui seront confiés a l’œuvre de Secours aux Enfants et cachés dans des mai-
sons d’enfants. Sa mère mourra à Auschwitz. Joachim et sa sœur, survivants, iront vivre en
Israël.

Notre projet nous a donc d’abord amenés à visiter le Mémorial du camp d’internement de Rive-
                             saltes où nous avons pu mesurer et comprendre les conditions de vie
                             atroces des internés pendant la guerre.
                             Une plaine immense, désertique et caillouteuse balayée par la forte
                             tramontane, des baraques en ruines. Joachim Grünfeld fait un témoi-
                             gnage poignant de son internement et résume bien ce qu’ont vécu
                             beaucoup d’internés : « On avait tout le temps faim. Certaines per-
                             sonnes sortaient du camp ou vendaient aux autres des choses à man-
                       ger. De temps en temps, on avait la diarrhée avec la nourriture et je me
                       réveillais pendant la nuit une, deux, trois fois et je devais aller aux toi-
                       lettes. Alors je devais sortir, je devais monter sur des escaliers, me mettre
                       dans un des compartiments, sans porte sans rien, et je devais faire dans un
trou et cela tombait dans un bac. J’avais peur, j’avais froid, c’était toujours une chose terrible.
Retourner, entrer dans la baraque, me mettre entre ma mère et la paille ... C’est un de mes pires
souvenirs. Je me rappelle que dans chaque baraque, il y avait au coin un poêle et les gens se met-
taient autour. Le vent était si fort que l’on devait se tenir l’un à l’autre et pendant l’hiver on
mettait toujours les couvertures les unes sur les autres et ensemble on faisait un bloc pour ne pas
avoir froid. »
Imaginez le chagrin et le désespoir de cet adolescent dans le camp : être
déraciné, enfermé, séparé de son père qui va finir par mourir de faim
dans ces lieux, subissant le faim, le froid, le manque d’hygiène.
D’autres témoignages et des photos illustrent la vie dans le camp et
                                m’ont marqué.      Les photos des internés
                                dans les misérables baraquements, surtout
                                Cette photo unique de J. Grünfeld dans le
                                camp, m’a touchée et illustre en partie la
                                vie dans ce terrible camp d’où on été dépor-
                                tés plus de 2000 juifs vers les centres de
                                mise à mort en 1942. Il est appelé le
                                « Drancy du Sud »
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Berlin centre de la terreur.
                           Nos professeurs nous avaient montré beaucoup de photos du Berlin des années
                           30.On pouvait donc imaginer de lieux que nous allions visiter tels que Joachim
                           Grünfeld les voyaient : le parlement, la porte de Brandebourg….
                           Notre découverte de Berlin a commencé par la célèbre porte de Brandebourg. A
                           la sortie du métro nous sommes tombés face à cette imposante porte. Le symbole
                           de la ville de Berlin se trouvait juste devant moi. Je me suis alors rappelée en
                           frissonnant des photos des défilés Nazis sous cette porte, remplie de drapeaux.

                        Quelques minutes après nous nous arrivés au Bundestag (ancien Reichstag). (Photo
                        de droite)
                         Le parlement allemand dont l’incendie va servir de
                        prétexte à Hitler pour établir sa dictature, a été
notre 1ère visite à Berlin. (Photo de gauche) Nous nous sommes retrouvés
face à ce monument qui m’a paru immense, imposant. Notre professeur
nous a demandé de nous rappeler des photos du bâtiment en 33, en
                     flammes, puis de l’imaginer en avril 1945 en ruine,
                     avec les soldats russes, c’était impressionnant.
                     Ce bâtiment, chargé d’Histoire, a été magnifiquement
                     rénové : au milieu du Parlement se dresse une grande coupole de
                     verre symbole de la transparence du pouvoir qui a été imaginée
                     par Norman Foster. Nous avons visité la coupole avec un audio-
guide qui commentait les monuments visibles autour du bâtiment : comme plusieurs
ambassades, la rivière Spree, la chancellerie d’où gouverne actuellement Angela Mer-
kel, le grand parc vert « Tiergarten », la porte de Brandebourg, l’opéra, la tour de télévision d’Alexander-
                              platz… une vue panoramique exceptionnelle.
                              Après avoir visité le Parlement, nous sommes passés par le Mémorial dédié
                              aux Tziganes assassinés lors de la Seconde Guerre mondiale. C’était à la base
                              un bassin d’eau avec une rose au milieu, mais le gel du mois de Mars à Berlin a
                                   glacé le bassin. circulaire C’était un moment glacé et glaçant à la fois.

                                     Un peu plus loin, le Mémorial des Juifs assassinés en Europe qui se pré-
                                    sente comme un labyrinthe fait de stèles grises qui mesurent d’un à deux
mètres. Lorsque l’on             se déplace entre les grandes stèles on a l’impression d’être perdu, enfermé,
étouffé, englouti. Un moyen efficace pour se souvenir et s’interroger.

Nous avons aussi découvert l’ancien quartier juif, ( quartier Mitte) celui où habitait Joachim Grünfeld. Nos
professeurs nous ont demandé, comme pour le Reichstag, d’imaginer ce quartier au temps des persécutions,
de la Nuit de Cristal, j’en ai eu des frissons. Penser à la mise à l’écart sociale, écono-
mique, à la terreur, au chaos qu’ont vécu ces personnes, en particulier notre per-
sonnage J. Grünfeld. Je repense à son récit lorsqu’il explique que le 9 novembre
                  1938, lors de la Nuit de Cristal, « Kristalnacht » les nazis avaient
                  brûlé et détruit, entre autres, son école et sa synagogue. Son père
                  avait aussi été arrêté et avait disparu juste avant cette nuit. Je
                  passe de la tristesse à la révolte.
                  Pour rappeler ces persécutions, des pavés en bronze dépassent du sol avec les noms de fa-
                  milles juives, en rappelant le sort qui est arrivé à chacune d’elles. Là aussi un moyen effi-
                  cace de ne pas oublier.
Le jour suivant, nous avons visité le Musée de « la Topographie des terror ».
Il se situe sur les lieux où se trouvaient le siège de la Gestapo et la SS, principaux or-
ganes de répression des nazis, dans la Prinz-Albrecht-Strasse.
Dans ce lieu ont été organisés l’élimination ou la mise à l’écart de groupes de popula-
tions en fonction de critères politiques, raciaux et comportementaux. En outre, le bâti-
ment a également servi de prison mais aussi de lieu d’interrogatoires, de tortures et
d’exécutions. Le guide a d’abord parlé du bâtiment : des décisions terribles y ont été
prises et des violences indescriptibles y ont été commises.            Après l’incendie du
Reichtag. Hitler va imposer sa dictature en faisant voter des lois qui suppriment les
libertés. A partir de là les nazis vont mettre en place progressivement un réseau de
camps de concentration important.
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Le premier camp Dachau, ouvert en Mars 33, accueille les premiers détenus poli-
tiques, des opposants socialistes, communistes. Ces camps vont progressivement être
utilisés pour enfermer différentes catégories de populations que les nazis veulent
exclure de la société allemande : Homosexuels- Marginaux Tziganes. Le guide nous
a également expliqué le travail forcé dans les camps, les violences, les exécutions, le
« classement » des prisonniers. Les handicapés mentaux et malades incurables subi-
ront eux, une politique de stérilisation ou d’euthanasie (Aktion T4). Certaines photos de très grand format
sont impressionnantes et laissent imaginer la dure réalité de ces camps . L’exposition montre aussi très bien
les violences antisémites perpétrées en Allemagne à partir 1933. Là aussi, les photos grand format d’humilia-
tions publiques sont très choquantes. Nous avons ensuite abordé la terreur nazie pendant la seconde guerre
mondiale. En 1942, l’Allemagne nazie est maîtresse d’une grande partie de l’Europe. Dans les pays occupés,
les nazis mènent une traque sans merci aux opposants et aux juifs. Une nouvelle fois nous sommes tous cho-
qués par de grandes photos montrant des pendaisons collectives de résistants ou des exécutions de masse de
Juifs en URSS. Elles montrent aussi le traitement inhumain que subissaient les prisonniers de guerre russes.
Cette exposition est très marquante. Elle se situe dans un lieu particulier à la fois superbe et sinistre et elle
montre toute une série d’immenses photographies qui ne peuvent pas laisser indifférent. en montrant l’’ab-
surdité et l’horreur de la répression nazie.

Pour en terminer avec le Berlin de la seconde guerre mondiale, nous sommes allés à la Villa de la Conférence
de Wannsee. Elle se situe dans la banlieue de Berlin, au bord du lac de Wannsee.
Cette villa est tristement célèbre car le 20 janvier 1942, des hauts représentants des nazis s’y rencontrèrent
                                     pour organiser et planifier la déportation et l’extermination des juifs
                                     d’Europe qui avait commencé quelques mois plus tôt. Construite en 1914-
                                     1915, cette grande et belle propriété possède un magnifique jardin et se
                                     trouve dans un très beau cadre. Un magnifique endroit mais qui a servi
                                     à organiser un horrible drame. Aujourd’hui, elle est un Musée et un Mé-
                                     morial.
                                     L’exposition permanente montre comment les nazis sont passés d’une
                                     politique d’exclusion des juifs à une politique d’élimination systématique.
                                     Elle consacre également une partie de l’exposition à la Conférence elle-
même. Nous l’avons visitée avec un audio guide. Les premières salles sont consacrées à l’antisémitisme et
aux persécutions des Juifs avant guerre (mise à l’écart- propagande- humiliations- violences)
Les salles suivantes sont consacrées à la mise en place progressive du génocide : Les ghettos en Pologne et en
URSS, les fusillades massives en URSS, les camps de concentration et les six centres de mise à mort en Po-
logne. Certaines photos sont choquantes, d’autres m’interrogent : notamment les photos prises par les dépor-
tés chargés du gazage et de la crémation des corps qui sont les seules qui montrent les victimes à Auschwitz
                                     avant et après le meurtre.
                                      Ensuite nous sommes passés l’ancienne salle à
                                     manger de la villa, lieu précis de la réunion de
                                     janvier 1942. Cette salle met en valeur aujour-
                                               d'hui les documents et les explications
                                               sur cette conférence. Organisée par
                                               Heydrich, chef de la SS, elle a servi à
                                               « organiser au mieux » le génocide
                                               qui avait déjà commencé. Le document le plus effrayant étant le
                          document authentique avec le nombre de juifs à éliminer par pays européen…
                          Précision, détermination, cynisme …Selon les termes employés par Heydrich durant
                          la conférence, l’objectif est la « solution finale du problème juif » — c’est-à-dire
                          l’assassinat de tous les Juifs d’Europe avant la fin de la guerre. Au total, entre 5 et 6
                          millions de juifs seront assassinés. Plus de la moitié des juifs d’Europe. Encore une
                          visite enrichissante et forte en émotion.
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Berlin centre de la guerre froide
Notre projet nous a également menés sur les lieux de la Guerre froide. Nous voulions comprendre pourquoi
et comment le monde s’est divisé à l’issue de la Seconde Guerre mondiale.
Dés la fin de la guerre, les deux grands vainqueurs de la guerre (USA-URSS) vont être divisés au sujet de
l'Allemagne. L'Allemagne, comme la ville de Berlin, ont été partagées en quatre zones d'occupation (USA-
URSS-Royaume-Uni, France). Mais les alliés ne s'entendent pas sur la façon de refonder l'Allemagne. Les
américains, les britanniques et les français décident alors d'unifier leurs zone en Allemagne de l'Ouest et à
Berlin pour appliquer leurs réformes. Cette décision entraine une réplique soviétique : le blocus de Berlin
(mars 1948-mai 1949). L'URSS qui veut absorber entièrement la ville située dans sa zone d'occupation, bloque
toutes les voies de communications et isole Berlin ouest. Mais le pont aérien organisé par les États-Unis pen-
               dant plus d’un an, va venir à bout des intentions soviétiques. Les occidentaux créent alors la
               RFA (République fédérale d’Allemagne). L’URSS, elle, crée dans sa zone d’occupation la RDA
               (République démocratique allemande). De 1949 à 1961, 2,6 millions d’Allemands de l’Est vont
               fuir la dictature communiste et le niveau de vie faible, en passant simplement de Berlin-Est
(RDA) à Berlin-Ouest (RFA). La RDA fait alors construire, dans la nuit du 12 au 13 août 1961, un mur entre
les secteurs occidentaux et le secteur soviétique de la ville pour empêcher la fuite de la population. Le" mur
de la honte" devient le symbole de la guerre froide. Le Monde, l’Europe, l’Allemagne, Berlin mais surtout des
familles sont déchirées…
Le mur va diviser Berlin pendant 28 ans. Le mur est « tombé » en 1989
et n’existe plus aujourd’hui, Cependant il reste des traces et des témoi-
gnages dans toute la ville.
des pavés au sol suivent tout son tracé. Certains morceaux de mur ont
été conservés, comme « l’East Side Gallery » qui est un pan de mur de 1,3
km peint par des dizaines d’artistes (photo de gauche). Nous nous y
sommes rendus : les peintures sont superbes, la plupart sont en rapport
avec la guerre froide ou sa fin. Elles expriment, l’enfermement, la liber-
té retrouvée. J’ai été très émue de toucher ce mur, encore un morceau d’histoire.
Certaines photos exposées dans la ville m’ont aussi fait réfléchir, en particulier celles
du début de la construction . Voir ces familles séparées se faisant des signes, imagi-
ner les gens être séparés du jour au lendemain, perdre une partie de sa famille, ses
repères …Je pense qu’on peut vraiment réaliser à quel point ces événements ont dû
être terriblement bouleversants.

Nous sommes également allés à « Check point-Charlie » célèbre point de pas-
                          sage où les chars russes et américains se sont fait
                          face en 1961. Le point de contrôle a été reconsti-
                          tué, il y a même des sacs de sable devant, et des
                          hommes en uniforme qui tiennent des drapeaux
                          américain ou russes et qui réclament de l’argent
                          pour une photo. C’est une attrape touriste mais
                          cela     permet quand même une ambiance
                          « guerre froide ». L’ambiance tombe quand
                          j’aperçois le restaurant Mc Donald !

                               Nous avons aussi visité le musée du mur des évasions, si-
                               tué juste à côté. C’était impressionnant et « amusant » à la
                               fois de voir les inventions ou combines mises au point pour
                               s’évader de la RDA : tunnels, tyrolienne, mini-avion, delta-
                               plane , montgolfière, propulseur aquatique, cachée dans
                               deux valises. Mon évasion « préférée » est celle d’un
                               homme qui est parti seul par la mer Baltique avec un petit
                               canoë équipé d’une voile (photo de droite en bas). Après
                               avoir essuyé une tempête et avoir passé 15h en mer, il est récupéré par les secours
de la RFA. Elle montre a quel point les habitants de RDA étaient prêts à tout, même a risquer leur vie pour
fuir l’est, et celle-ci a été très réfléchie. Que de risques pris!!!
La suite de nos visites thématiques nous a amené sur la Bernauer Strasse, rue par laquelle passait le mur et
qui accueille aujourd’hui le Mémorial du mur. Nous l’avons visité avec une guide. On peut y voir une partie
du mur ainsi que les défenses installées par la RDA qui ont été conservées. Les barbelés, le no man’s land et
les tours de contrôle étaient impressionnants. Les chiffres du mur: longueur totale entre Berlin est et ouest
155km ( dont 43 km de mur dans la ville) - 3, 60 mètres de haut—302 miradors- -20 bunkers– 127 km de clô-
tures électriques– 105 km de fosse anti-véhicule…
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Dans ce mémorial en plein air, il y a également les photos
                           des personnes tuées lors des tentatives d’évasion. J’ai été
                           choquée en voyant le jeune âge de certains, d’autres ont
                           même été tués peu avant la chute du mur. 132 personnes ont
                           été tuées en essayant de franchir le mur, dont 42 enfants et
                           adolescents. 5075 personnes réussirent.
                           Notre guide a aussi accepté de nous raconter son parcours.
                           En effet, nous lui avons demandé si elle pouvait raconter la chute du mur. Elle
avait 9 ans lors de sa construction en 1961. Elle se souvient très bien de cette nuit d’aout où le mur fut cons-
truit car au petit matin, elle a trouvé sa mère en larmes devant le mur ! Le 9 novembre 1989, alors qu’elle
rentre de voyage avec un groupe de touristes (elle est guide de profession et amène les allemands de l’Est
dans les pays communistes, seuls pays où ils peuvent voyager) elle remarque une agitation inhabituelle
dans la rue. Une fois chez elle, elle reçoit un appel d’une amie qui lui dit que la frontière est ouverte car le
gouvernement vient d’autoriser les voyages ! Karin est stupéfaite, c’était inimaginable après tant d’années !
Elle décide alors, avec son amie, d’aller vers un poste frontière : il était bien ouvert! Elles découvrent alors
le quartier de Kreutzberg appelé aussi la « Petite Istanbul ». Il y a de l’animation, des cafés et des restau-
rants! Inhabituel pour elles !!! Un homme d’origine turque l’invite alors dans son restaurant. Elle n’en re-
vient pas ! En discutant, le monsieur lui apprend qu’il est propriétaire de son res-
taurant. Les filles sont stupéfaites car en RDA, l’immigration turque et la pro-
priété privée…..Elle raconte aussi qu’elle s’est rendue dans l’avenue commerçante
de Berlin pour acheter un jean et du maquillage, rares à l’est, avec l’argent of-
fert par la RFA aux allemands de l’Est en visite. Elle explique aussi qu’elle s’est
rendue dans une pharmacie de l’ouest et qu’elle est repartie avec ses médica-
ments sans payer (comme à son habitude) et elle a été poursuivie par le pharma-
cien qui lui réclamait de l’argent ! Nouveau système, nouveaux repères, nou-
velles valeurs. Ce témoignage m’a donné les larmes aux yeux.

Pour finir, nous avons visité un dernier musée, le DDR Muséum, qui a été mon préféré. Le concept du mu-
sée était de montrer comment vivaient les gens en RDA. Nous avions un guide très dynamique qui expli-
quait très bien les situations, avec des objets authentiques en support qui permettaient de mieux se projeter
dans les années RDA, un pays communiste autoritaire. Notre guide, un ancien allemand de l’Est nous a
guidés dans les expositions et nous a expliqué et raconté la quotidienne des habi-
tants et notamment la sienne.
Dans la première salle, qui présente des vitrines et placards remplies de produits
spécifiques au pays, notre guide nous a parlé de l’économie de la RDA. Comme dans
tous les pays communistes, l’économie est planifiée, il n’y a pas de propriété privée.
Le pays ne pouvait commercer qu’avec les pays communistes. Il y avait des pénu-
ries (certains fruits- légumes ou autres produits) dans les magasins. Les autorités,
pour palier au manque de café, le mélangeait souvent avec céréales. Il y avait aussi la queue lors de l’arri-
vée de certains produits et on n’était pas sur d’en avoir… Il n’y avait pas les mêmes choix qu’à l’ouest à tous
les niveaux (vêtements – chaussures). Pour avoir ce qu’on voulait il fallait connaitre du monde Notre guide
nous a également amené devant une véritable Trabant, voiture symbole de la RDA, un des rares modèles
                             fabriqués dans le pays (photo de droite). Il fallait 10 à 15 ans pour en obtenir une.
                             Le musée propose aussi la visite d’un appartement reconstitué, typique de la
                             RDA. Le salon avait le meuble télé identique à toute la RDA. Il n’y avait pas de
                             diversité, le papier peint, les meubles étaient les mêmes dans toutes les maisons.
                             Nous avons aussi « inspecté » une cellule de prison reconstituée. Les détenus sont
                             enfermés dans des cellules étroites, on ne leur donnait presque rien à manger, on
                             ne laissait pas les détenus dormir autrement que sur le dos, et cela rendait fous
                             les prisonniers. Le guide a confirmé que la population de la RDA, comme dans
les pays communistes, était très contrôlée et encadrée. La liberté d’expression est limitée, pas de liberté de
la presse absente La Stasi (police politique) surveille et contrôle la population qui souffre du manque de li-
berté personnelle. Les enfants sont pris en charge dès la crèche (une est reconstituée dans le musée). En-
suite, ils sont encadrés dans des formations de jeunesse.
Notre guide nous a également amené devant des panneaux traitant de la vie sportive et culturelle en RDA.
Le sport était très important pour eux. C’était un moyen de montrer la force du communisme. Ce petit pays
a remporté de nombreuses médailles olympiques mais en ayant une pratique du dopage à grande échelle.
Les allemands de l’Est étaient aussi des adeptes du naturisme en été. Etonnant pour un pays aussi fermé.

Après ces visites, je me suis rendue compte de la chance que j’avais de vivre en France, dans un pays démo-
cratique et laïque. Avoir la liberté de m’exprimer, de penser, de choisir les représentants de mon pays mais
aussi de pratiquer une religion sans avoir de compte à rendre.
Concours Maginot 2017/2018 - Ambre Mas RIVESALTES-BERLIN SUR LES LIEUX DE LA TERREUR ET DE LA DIVISION - Education.gouv
J’ ai beaucoup aimé ce voyage car il m’a permis de mettre des images sur mes
leçons d’histoire et consolider mes connaissances sur la 2nde guerre mondiale et
la guerre froide. Nous avons vraiment pu « toucher » l’histoire car Berlin est
vraiment la ville qui concentre une grande partie des tourments du XXème
siècle. J’ai senti que Berlin était toujours en train de se reconstruire, marquée
par ses destructions, elle n’en efface pas les traces mais se reconstruit malgré
tout : dans les rues on est sans arrêt confrontés au passé. Nous avons également
compris certaines choses grâce à ce projet. Il a mis en évidence de terribles évé-
nements : discriminations, racisme, antisémitisme, persécutions, génocide, haine
de l’autre, divisions. Mais il a montré aussi des gens qui se sont battus ou qui
ont pris des risques insensés pour sauver des vies ou pour des valeurs primor-
diales comme la liberté. Il m’a aussi fait comprendre la chance que nous avions
de vivre dans un pays libre et j’ai mieux compris le travail des associations mé-
morielles comme la Fédération Maginot qui préservent la mémoire des guerres
notamment en soutenant les projets pédagogiques.
Il faut rester vigilant pour préserver nos valeurs : Liberté, Egalité et Fraternité.
 Le voyage a été très réussi, intéressant et enrichissant : aller dans un autre
pays, découvrir les coutumes, parler ou apprendre la langue locale et plus sim-
plement s’ouvrir à un monde différent du nôtre est selon moi primordial pour
être plus tolérant. Découvrir l’ailleurs m’a mieux fait comprendre ce qui se pas-
sait aujourd’hui, ici ! Ce voyage et ce projet resteront longtemps dans ma mé-
moire.
Concours Maginot 2017/2018 - Ambre Mas RIVESALTES-BERLIN SUR LES LIEUX DE LA TERREUR ET DE LA DIVISION - Education.gouv Concours Maginot 2017/2018 - Ambre Mas RIVESALTES-BERLIN SUR LES LIEUX DE LA TERREUR ET DE LA DIVISION - Education.gouv Concours Maginot 2017/2018 - Ambre Mas RIVESALTES-BERLIN SUR LES LIEUX DE LA TERREUR ET DE LA DIVISION - Education.gouv
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