Programme de travail des jeunes de l'ETF pour la période 2013-2017

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Programme de travail des jeunes de l'ETF pour la période 2013-2017
Galerie Agora,                         European Transport Workers’ Federation
                   Rue du Marché aux Herbes 105, Bte 11   Fédération Européenne des Travailleurs des Transports
                   B-1000 Brussels                        Europäische Transportarbeiter-Föderation
                   Telephone +32 2 285 46 60              Federación Europea de los Trabajadores del Transporte
                   Fax +32 2 280 08 17
                   Email: etf@etf-europe.org
                   www.etf-europe.org

 Programme de travail des jeunes de l’ETF pour la période
                       2013-2017
Introduction
Le programme de travail des jeunes de l’ETF pour la période 2013-2017 a été élaboré dans
le cadre de deux projets financés par l’UE (TRANSUNION et le projet de suivi intitulé
Transunion Youth) de 2010 à 2013.

Le premier projet a essentiellement cherché à identifier les principaux défis auxquels les
jeunes travailleurs doivent faire face en Europe et à voir comment intéresser un plus grand
nombre d’entre eux au mouvement syndical et au secteur des transports. Le deuxième projet
a enchaîné sur les résultats du premier pour identifier et développer les thèmes et actions
majeurs du futur programme de travail des jeunes de l’ETF.

De jeunes travailleurs provenant de plus de 35 organisations affiliées et originaires de plus
de 25 pays européens ont participé aux activités et débats organisés dans le cadre des deux
projets ont permis et ont ainsi contribué au développement du programme de travail des
jeunes de l’ETF pour la période 2013-2017, approuvé lors de la conférence Transunion des
jeunes les 14 et 15 octobre 2013 à Zagreb en Croatie.

Le programme de travail des jeunes de l’ETF pour 2013-2017 se concentre sur les thèmes
suivants:
    • Mieux aborder l’impact de la crise européenne sur les jeunes travailleurs en Europe
       dans la perspective de les doter de suffisamment d’instruments pour se sentir
       assurés d’une carrière au sein du secteur européen des transports tout en bénéficiant
       de bonnes conditions de travail et d’une protection sociale appropriée ;
    • Mieux aborder les préoccupations des jeunes femmes face à un secteur des
       transports et un mouvement syndical dominés par les hommes dans la perspective
       de promouvoir l’égalité entre hommes et femmes, de développer davantage de
       stratégies mieux équilibrées en termes d’égalité entre hommes et femmes et d’attirer
       plus de jeunes femmes dans ce secteur et les amener à adhérer aux syndicats ;
    • Sensibiliser à l’impact environnemental du secteur des transports dans la perspective
       de rassembler les forces vives pour gérer son impact sur le changement climatique
       et d’assurer une transition sociale vers un secteur plus respectueux de
       l’environnement et plus durable ;
    • Lancer une campagne permettant d’améliorer le regard que portent les jeunes
       travailleurs en Europe sur les syndicats et le secteur des transports dans la
       perspective d’en intéresser davantage à la fois aux syndicats et au secteur.

Conformément au règlement intérieur du comité des jeunes de l’ETF, il appartient à ce
même comité de mettre en œuvre le programme de travail des jeunes de l’ETF, d’en évaluer
les progrès et d’en définir les principales priorités. Il présentera ses conclusions au Comité
exécutif. Le comité des jeunes peut compter sur le soutien actif de la part du réseau des
jeunes de l’ETF et devra par conséquent établir des méthodes de travail efficaces afin de

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garantir la participation active de ce réseau à l’exécution du programme de travail des jeunes
de l’ETF.

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La crise européenne
Une génération sans espoir en l’Europe
Les circonstances actuelles, surtout celles liées à la crise financière qui sévit, exigent que les
jeunes des syndicats coopèrent davantage à l’échelle internationale. Les jeunes de l’ETF
doivent chercher à être toujours plus nombreux, toujours plus forts et à se comporter comme
des partenaires solidaires, en collaborant avec les affiliés de l’ETF et avec les organisations
européennes de jeunes.

En Europe, la situation des jeunes ne cesse de s’aggraver. En effet, dans certains pays, le
taux de chômage des jeunes frôle les 60%. Que pensent ces jeunes gens de l’Europe ?
Comment voient-ils leur avenir ? En ont-ils toujours un ?

La coopération entre États membres de l’UE est minée par des décisions catastrophiques.
Les pays lourdement endettés sont contraints d’adopter des mesures d’austérité afin
d’obtenir de l’aide financière qui retombe directement dans l’escarcelle des banques sans
que l’économie nationale n’en soit améliorée. La population active est la grande perdante, de
plus en plus de services sociaux étant supprimés, ou elle ne peut plus compter sur le filet de
la sécurité sociale.

Des chercheurs ont étudié les conséquences des politiques menées depuis la crise
financière de 2008. Des maladies qui avaient été éradiquées réapparaissent en Europe.

En raison des mesures d’austérité draconiennes prises pour juguler la crise financière et du
niveau élevé de la dette publique en Europe, le nombre de suicides a augmenté et des
maladies considérées comme éradiquées refont surface. Ces mesures d’austérité n’ont pas
résolu les problèmes économiques ; elles ont par contre entraîné des problèmes de santé
considérables.

Le Comité des Jeunes de l’ETF est chargé d’une tâche majeure : s’assurer que les jeunes
retrouvent l’espoir et voient un avenir dans leur propre pays.

Le marché européen de l’emploi
Les mêmes conditions de travail et les mêmes droits des travailleurs doivent s’appliquer aux
travailleurs migrants de la même manière qu’aux locaux. Les efforts nationaux doivent être
coordonnés. Il faut mettre en place une meilleure coordination du marché du travail en
Europe. Nous avons besoin d’un programme d’investissement pour créer de nouveaux
emplois et soutenir le secteur de l’éducation.

A priori, la jeune génération a envie de trouver un emploi dans son pays. Or, la majorité des
jeunes sont forcés de quitter leur pays pour trouver du travail et, par conséquent, ne sont
plus disponibles sur le marché du travail de leur propre pays. Il faut donc coordonner les
mesures prises et créer des possibilités d’emploi et de formation dans chaque pays afin de
stimuler le développement d’un marché du travail durable.

Des normes uniformes de formation en Europe
Malgré les différences qui existent entre les systèmes de formation des États membres, il
faut s’entendre sur des normes uniformes en matière de formation, afin d’arriver à des
qualifications similaires. Le système de formation en alternance appliqué en Allemagne a
prouvé son intérêt et doit être étendu à toute l’Europe. Des normes de formation identiques
peuvent permettre de réduire le dumping social en Europe.

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Cependant, il faut également élaborer le cadre juridique visant à protéger les jeunes de
l’exploitation et de dommages psychologiques et physiques. Les stagiaires devraient être
payés et profiter des même conditions de travail que les travailleurs réguliers.

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Reconnaissance des qualifications
La situation des jeunes travailleurs n’a jamais été aussi difficile. Avoir fait des études ou suivi
une formation ne garantit pas la sécurité d’emploi. Quand un pays n’a plus d’emploi à offrir,
migrer vers d’autres pays constitue une possibilité. Toutefois, les qualifications n’y sont pas
nécessairement reconnues et des qualifications supplémentaires sont souvent nécessaires
pour entamer une nouvelle formation ou de nouvelles études.
Dans la plupart des cas, la barrière de la langue représente la seule difficulté, de nombreux
systèmes de formation étant organisés dans une seule langue. L’internationalisation des
programmes d’enseignement est donc essentielle ; l’éducation et la formation
professionnelle (EFP) doivent exister dans la langue locale mais aussi au moins en anglais.

Garantie européenne pour la jeunesse
La Garantie européenne pour la jeunesse représente un pas dans la bonne direction. Elle
fait en sorte que tous les jeunes de moins de 25 ans reçoivent une offre concrète et de
qualité dans les quatre mois qui suivent la fin de leur formation ou leur mise en disponibilité
sur le marché du travail. L’offre de qualité peut être un emploi, un contrat d’apprentissage, un
stage ou une formation continuée et peut être adaptée en fonction de la personne et de la
situation. Toutefois, le problème est que ce sont les États membres qui sont responsables de
la mise en œuvre de cette garantie ; or ils peuvent manquer de ressources pour le faire de
manière efficace ou ne lui accorder qu’une faible priorité par rapport à ce qu’exige la
situation actuelle des jeunes sur le marché de l’emploi.
Les Jeunes de l’ETF tenteront de s'assurer que les jeunes ne deviennent pas la « chair à
canon » de l’économie. Les jeunes doivent être rémunérés de manière équitable pour leur
travail et ils ne peuvent pas être exploités au détriment des contribuables. La formation et les
qualifications certifiées doivent constituer les objectifs des mesures à prendre ; il ne s’agit
pas simplement de combler des postes vacants sur le marché du travail.

Programme de travail
1. Réseau des jeunes travailleurs européens
Les Jeunes de l’ETF vont mettre en place un réseau des jeunes travailleurs européens afin
d’échanger des informations, de mettre sur pied des campagnes, etc.

2. Politiques
Au cours des prochaines années, les Jeunes de l’ETF vont promouvoir leur position quant à
un marché européen de l'emploi et tenter d’obtenir le soutien du mouvement syndical
européen. Tous les affiliés de l’ETF sont encouragés à discuter de l’idée d’améliorer la
coordination du marché du travail européen en leur sein et à intégrer les avis des jeunes
dans leur travail politique.

3. Reconnaissance des qualifications
Les Jeunes de l’ETF s’efforceront de promouvoir l’utilisation d’un cadre européen de
reconnaissance des qualifications et de supprimer les obstacles inutiles entre les
États membres. A cette fin, ils discuteront activement de mesures appropriées.

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Égalité des sexes
Description du problème
   •   Le secteur des transports n’attire guère les femmes
   •   Le secteur des transports a toujours été dominé par les hommes et mal adapté pour
       les femmes

Analyse

Dans le secteur des transports, dominé par les hommes, une série de stéréotypes
demeurent à propos des femmes. Les femmes gagnent souvent moins que les hommes pour
un travail comparable, en partie à cause de ces stéréotypes fondés sur le genre. Plusieurs
études réalisées au sein d’entreprises révèlent que les femmes qui font le même travail que
les hommes ont tendance à recevoir un salaire moindre. Les hommes exigent un salaire plus
important pour le même travail et dans la plupart des cas, ils l’obtiennent.

Les entreprises de transport sont organisées d’une manière qui convient aux hommes. Le
transport est un secteur où la force physique joue un rôle majeur. Les femmes sont
généralement engagées à des postes administratifs ou de soutien, tels que les emplois de
secrétaire ou de réceptionniste.

En outre, les différences qui existent entre les différents pays d'Europe en matière de
prestations sociales influencent dans les attentes relatives au rôle que les hommes et les
femmes sont censés jouer, et se reflètent d’ailleurs dans ces rôles. Dans certains pays, une
grande partie de la population estime que les femmes doivent prendre soin de leur famille et
qu’elles ne sont pas physiquement capables d’occuper certains postes en roulement dans
des « secteurs lourds » tels que celui des transports. Cette perception qui fait la part belle
aux hommes crée une frontière invisible entre les emplois considérés comme adaptés aux
femmes et ceux considérés comme inadaptés. En conséquence, ces emplois demeurent peu
attractifs pour les femmes.

Conséquences

Discrimination fondée sur le genre dans le secteur des transports
De plus en plus de cas de discrimination fondée sur le genre sont signalés dans le secteur
des transports. Les femmes travaillant sur des lieux de travail à prédominance masculine ne
sont souvent pas certaines du rôle qu'elles doivent jouer au sein de leur environnement
professionnel et certaines femmes ayant été victimes de pratiques discriminatoires fondées
sur le genre ne sont pas disposées à le signaler, car elles ont peur de perdre leur emploi ou
de faire l’objet de harcèlement de la part de leurs collègues.

Les heures de travail dans le secteur des transports ne sont pas adaptées aux
impératifs familiaux
En raison des horaires et de l’organisation du travail dans le secteur des transports, il est
bien souvent difficile de concilier son emploi avec les responsabilités familiales, la garde
d’enfants et/ou la prise en charge de parents. Travailler dans le secteur des transports dans
de telles conditions peut donc s'avérer difficile pour les femmes, à moins que leur partenaire
ne soit disposé à partager ces responsabilités.

Les mesures ergonomiques, de santé et de sécurité dans le secteur des transports
sont axées sur les hommes.

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Les lieux de travail ne prennent généralement pas en compte les besoins spécifiques des
femmes : par exemple, les dimensions de la cabine des camions, les sièges placés trop haut
et inconfortables pour la conduite, l’absence d'installations sanitaires adaptées aux femmes
(comme dans la locomotive), l'absence de vestiaires pour les femmes et les lieux de travail
situés dans des zones dangereuses sont autant d’exemples qui illustrent ce problème.

Les Superwomen aux doubles journées et le problème des horaires dans le secteur
des transports
Il existe beaucoup de jeunes femmes instruites aujourd’hui et bon nombre d’entre elles sont
parvenues à trouver leur place au sein de professions à prédominance masculine. Le
problème est que parmi ces femmes, nombreuses sont celles qui doivent tenter de se faire
une place parmi les hommes sur leur lieu de travail, pour ensuite assurer les tâches
familiales en dehors de leur environnement professionnel. Plusieurs études sur la répartition
du temps entre les hommes et les femmes ont révélé que même dans les familles où les
deux parents travaillent, les femmes passent bien plus de temps que les hommes à
s’occuper de la maison et des enfants. En moyenne, un homme consacre deux heures et
demie par jour aux tâches ménagères, contre près de quatre heures et demie pour les
femmes. Même dans le cas où les femmes travaillent à temps plein, elles passent bien plus
de quatre heures par jour à s’occuper des tâches ménagères. De plus, dans le secteur
des transports, les horaires sont souvent inhabituels et les rotations d’équipes
peuvent consister en des nuits ou des semaines entières loin du foyer familial. Il leur
est dès lors difficile de concilier travail et vie de famille.

Objectifs
En tant que jeunes syndicalistes, notre objectif est de rendre le secteur des transports plus
attractif pour les femmes, de supprimer les obstacles qui persistent pour la gent féminine et
de promouvoir une évolution vers un environnement de travail où règne l’égalité des sexes.

Que proposons-nous ?
En premier lieu, il convient d’identifier les acteurs clés capables d’améliorer l’image du
secteur des transports et de baisser le seuil des exigences qui s’imposent aux femmes :

    • Les organisations syndicales
        Des efforts substantiels doivent être consentis, même au sein des syndicats. Il est
        impossible de défendre les intérêts des femmes s’il n’existe pas de parité entre les
        sexes au sein de notre propre organisation syndicale. Le syndicat doit se faire le
        chantre du changement, non seulement par ses paroles, mais aussi par son action,
        en veillant à ce qu’au cours des procédures de recrutement, les compétences d’un ou
        d’une candidat(e) l’emportent toujours sur son sexe.

    •   Employeurs
        Les employeurs doivent favoriser une culture d’entreprise qui considère les hommes
        et les femmes sur un pied d’égalité, en supprimant les obstacles qui empêchent une
        réelle égalité (toilettes, environnement de travail ergonomique, horaires de travail,
        organisation des équipes, lieux de travail plus sûrs et mieux éclairés). Lorsque des
        barrières culturelles existent, il est important de former les responsables, afin qu'ils
        puissent travailler indifféremment et de la même façon avec des femmes et des
        hommes. Une approche féminine peut parfois apporter une perspective différente et
        améliorer la qualité des services proposés.

    •   Travailleuses

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Les femmes doivent partager leurs expériences avec les autres femmes et elles
    doivent également inviter les hommes à leurs réunions, car la cause des femmes doit
    être acceptée et comprise par les hommes.

    Nous pensons que des formations sur la prise de conscience de soi et la solidarité
    pourraient contribuer à lutter contre d’éventuels comportements autodestructeurs.
    Nous pensons également que pour obtenir plus de reconnaissance, il est plus
    efficace de se montrer proactifs. Arrêter de se plaindre pourrait s’avérer positif dans
    la résolution de ce problème. Les femmes doivent arrêter de se considérer comme
    des victimes du système ; au contraire, elles doivent se montrer proactives et
    changer cette situation.

•   Travailleurs
    Beaucoup d’hommes considèrent les femmes comme des êtres humains faibles qui
    doivent être protégés. Au lieu d’être plus attentifs aux risques potentiels inhérents à
    leur travail pour résoudre le problème, ils accordent souvent leur préférence à une
    approche plus radicale, à savoir ne pas engager de femmes sur les lieux de travail où
    des tâches difficiles ou typiquement masculines doivent être réalisées. Les syndicats
    doivent promouvoir une culture d’entreprise qui encourage les hommes à soutenir les
    femmes, au lieu de les protéger comme des espèces en voie de disparition.

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Actions
   •   Rechercher de bonnes pratiques, échanger des expériences, prendre comme
       modèle les pays disposant des politiques les plus évoluées en matière de
       parité des sexes : par exemple, la Norvège. Les femmes doivent comprendre que
       l’absence de politique de parité des sexes n’est pas un problème propre à leur pays.
       Le partage transfrontalier d’informations pourrait constituer une première étape, dans
       le cadre de conférences sur ce sujet par exemple.
   •   Sensibiliser la population à la problématique de l’égalité des sexes : organiser
       des réunions nationales ou régionales en invitant des femmes qui ont réussi dans ce
       domaine ; promouvoir l’égalité des sexes sur le site Internet des syndicats et des
       confédérations syndicales ; organiser des réunions en face à face auxquelles des
       hommes participent également ; échanger des expériences lors de campagnes, sur
       des blogs, dans des articles de magazine. Il est également nécessaire qu'au moins
       un jeune homme du Comité des jeunes de l'ETF participe aux initiatives liées à
       l’égalité des sexes.
   •   Intégrer la dimension du genre dans le système éducatif. Nous devons accorder
       une attention particulière au système éducatif. Les enfants sont l’avenir du secteur
       des transports, de futurs ingénieurs, conducteurs, manutentionnaires, du futur
       personnel administratif, etc. Des partenariats entre les écoles, les syndicats et les
       entreprises pourraient permettre de changer l'image du travail dans le secteur des
       transports. Les systèmes éducatifs doivent attaquer à la racine les stéréotypes
       fondés sur le genre. Par exemple, lorsque les enfants apprennent l’alphabet, les
       lettres sont associées à des images et bien souvent, l'enseignant est une femme et le
       pilote un homme. Ces détails contribuent à créer des stéréotypes à un stade très
       précoce chez l’enfant.
   •   Renforcer la collaboration entre l’ETF et les organisations spécialisées à tous
       les niveaux. Accroître l’attractivité du secteur des transports pour les femmes n’est
       pas l’affaire d’un seul pays. Pour promouvoir la participation des femmes dans le
       secteur et améliorer son image en matière d'égalité des sexes, l'ETF et d’autres
       organisations à but non lucratif doivent travailler ensemble, organiser des
       événements ou des campagnes. Les organisations et les syndicats peuvent tirer parti
       des informations et des expériences qu’ils peuvent échanger. Les informer et les
       inviter aux activités dédiées à cette problématique pourraient constituer une première
       étape.

Campagne
L'organisation d'une campagne qui met en avant les capacités des femmes et sensibilise la
population quant aux débouchés possibles pour les femmes dans le secteur des transports
pourrait constituer une première action concrète et tangible pour le Comité des jeunes de
l’ETF. Sur la base de faits et de pratiques, nous pourrions illustrer l’idée que les femmes
peuvent faire partie du « monde des hommes » et ainsi contribuer à supprimer la perception
selon laquelle il s'agit d'un secteur « uniquement destiné aux hommes ».
    • Un exemple de bonne pratique est d’organiser d’une « journée de travail spéciale
        pour les filles ». Lors d’une telle journée, les femmes du secteur des transports
        pourraient amener leur fille au travail.
    • La promotion d’un label « égalité des sexes » qui serait décerné aux entreprises.
    • Mettre en place une campagne d'affichage présentant un logo relatif à l'égalité des
        sexes, dans le but de provoquer l'opinion publique en inversant les clichés :
       Exemple : une affiche avec deux trains, l’un conduit par un homme et l’autre
       par une femme.

Coordination au sein des différents organes directeurs

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Il est nécessaire de collaborer avec le Comité des femmes de l’ETF car dans le secteur des
transports, les femmes sont confrontées aux mêmes écueils, quel que soit leur âge.
Il va sans dire qu’une coopération étroite avec le Comité des jeunes de l’ITF et les autres
structures régionales de jeunes serait judicieuse.

Engagement et participation
La présence de plus de jeunes femmes et hommes actifs pourrait constituer une première
étape vers une plus grande influence dans les négociations qui se tiennent au sein des
forums formels et informels, dans le cadre du dialogue social national notamment, ou lors
des réunions d’entreprise.
Notre présence peut faire la différence. Au moins 50 % des membres des organes de
direction devraient être des femmes.

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Transport et changement climatique

Approche générale
Les transports sont responsables d’un quart des émissions de CO2 de la planète et ils
consomment 28 % de l’énergie finale. Le livre blanc de la Commission européenne sur la
politique européenne de transport définit le programme de travail de la Commission en
matière de politique de transport jusqu’en 2020/2030. Il fixe notamment des objectifs à long
terme en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030 et
2050, ce qui requiert dès maintenant des investissements stratégiques dans les
infrastructures et des décisions en matière de technologie.

Dans son document de position, l’ETF salue les objectifs écologiques du livre blanc. En
revanche, elle rejette fermement les messages clés qu’il véhicule. En effet, ces messages
s’inscrivent dans le sillage de la volonté de libéraliser tous les modes de transport et misent
sur la garantie présumée d’efficacité qu’offrent les forces du marché ainsi que sur la
mobilisation de capitaux privés pour les investissements dans les infrastructures.

Dans le cadre du projet Transunion, l’expert externe Jonathan Neale a rédigé, pour le
compte de l’ETF, un rapport sur les répercussions des changements climatiques sur les
travailleurs des transports. Dans ce document, il affirme que les données scientifiques
relatives aux changements climatiques indiquent qu’il est impératif de réduire les émissions
de CO2 de 75 à 80 % au cours des 20 prochaines années. Il ajoute qu’il sera nécessaire de
créer 6,5 millions de nouveaux emplois dans le secteur des transports ainsi que 6,5 millions
de nouveaux emplois dans le secteur des énergies renouvelables. Il est du reste convaincu
de la nécessité d’inscrire ceux-ci dans le secteur public afin que les gouvernements puissent
garantir la réussite des reconversions professionnelles et proposer un nouvel emploi à
quiconque perd le sien.

Pour sa part, l’ETF estime qu’une volonté politique affirmée des décideurs européens,
nationaux, régionaux et locaux est indispensable afin de mettre sur pied une politique en
matière de changement climatique qui soit cohérente et ambitieuse et qui permette, d’une
part, d’atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre et de la consommation
énergétique et, d’autre part, de créer de nouveaux emplois directs et indirects dans le
secteur des transports.

La politique européenne des transports par rapport au changement climatique doit se fonder
sur les principes de la réduction de l’impact sur le climat, de l’amélioration l’efficacité, de
l’utilisation de modes de transport plus respectueux de l’environnement là où c’est possible
et de l’électrification autant que faire se peut. L’importance de ces quatre éléments varie
selon le mode de transport concerné. Au côté des organisations patronales européennes,
l’ETF s’est engagée à répondre à la nécessité de mettre en place un système de transport
durable en Europe ainsi qu’à faire figurer les « transports durables » à l’ordre du jour des
comités de dialogue social sectoriel.

Description du problème
Étant donné que les transports constituent une source d’émissions polluantes considérable
et croissante, il est fondamental que les syndicats des transports puissent exposer leur point
de vue sur la manière de réduire les émissions et d’engager un processus de transition vers
un secteur plus durable.

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Transition vers un secteur des transports durable
A l’heure où toutes les sociétés s'efforcent d'assurer leur avenir dans un environnement
écologiquement plus sein et durable, les transports sont sources d’une série de problèmes
de taille.

À vrai dire, il s’agit du seul secteur, au sein de l’UE, à avoir enregistré une augmentation
considérable de ses émissions de gaz à effet de serre depuis 1990. Qui plus est, les
modèles de transport actuels ne sont, de toute évidence, pas acceptables à long terme.

Outre qu’ils contribuent au changement climatique, les phénomènes de la congestion
croissante de nos réseaux routiers, des accidents, de la pollution de l’air et de la pollution
sonore entraînent tous des coûts substantiels à la charge des citoyens, des entreprises et de
la société.

La durabilité des transports implique de créer des conditions propices à la croissance
économique tout en garantissant des conditions de travail équitables et des emplois de
qualité au sein d’un secteur socialement responsable et respectueux de l’environnement. La
mise sur pied d’infrastructures de transport prenant en compte les aspects qui viennent
d’être évoqués constitue le fondement d’un secteur des transports durable, aussi bien au
niveau économique que social et environnemental.

Méconnaissance du sujet et absence de position commune
Lorsque l’on aborde la question du changement climatique, le problème le plus manifeste est
la grande méconnaissance du sujet tant chez les syndicalistes que chez les travailleurs. Il
est urgent que le mouvement des syndicats réalise une analyse approfondie de l’impact
social du changement climatique et mette au point une stratégie syndicale permettant
d’assurer la transition tout en garantissant la durabilité aux trois niveaux évoqués plus haut.

Les changements climatiques ont une influence sur l’emploi. Les plans de la Commission
européenne sur ce que sera notre mobilité à l’avenir peuvent avoir pour conséquence la
perte, la création et la transformation de nombreux emplois. C’est pourquoi il est
fondamental que les syndicats aient une idée claire et commune de la manière dont ils
souhaitent aborder l’impact du changement climatique sur l’emploi et de la façon de
permettre au marché du travail de s’adapter aux défis auxquels il est confronté.

Évolution du cadre réglementaire
Les politiques en matière de changement climatique toucheront l’ensemble des secteurs de
manière différente. Chaque secteur et chaque domaine d’activité auront à faire face à des
opportunités et à des défis spécifiques.

L’importance des changements climatiques est de plus en plus manifeste. Ainsi, les
entreprises n’auront d’autre choix que de s’adapter à l’évolution des cadres réglementaires.
Citons les contraintes imposées aux constructeurs automobiles en matière de CO2 et le
régime d’échange de droits d’émission de CO2 (ETS) introduit en 2005, qui entraîneront
probablement des restructurations, du moins dans certains secteurs et certaines branches
d’activités.

Rigidité et adaptabilité du marché du travail :
Faute d’anticiper ces évolutions et de prendre les mesures qui s’imposent, les entreprises
pourraient se voir contraintes de s’adapter de manière précipitée, improvisée et forcée, ce
qui pourrait leur être préjudiciable et priverait leurs employés de la préparation ou de la
formation nécessaire à une reconversion professionnelle réussie. En outre, les travailleurs
devront acquérir de nouvelles compétences. Nous savons tous que dans le secteur des
transports l’âge moyen des travailleurs est élevé et qu’une grande partie de ces personnes

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prendront leur retraite dans les 10 à 15 prochaines années. Par conséquent, il s’agira
essentiellement de parvenir à minimiser les coûts et à saisir les opportunités offertes par un
tel renouvellement générationnel : plus grande rapidité des évolutions de carrière, efficacité
du recrutement, flexibilité accrue au niveau du contenu des postes et de la planification des
effectifs.

Responsabilité de la jeune génération
Le secteur des transports se préoccupe avant tout de l’abaissement du coût de la main-
d’œuvre et des salaires. En outre, il remplace des emplois de qualité par des emplois
précaires dont les conditions de travail sont déplorables. On observe par ailleurs une
réduction des investissements dans les domaines de la formation, du perfectionnement des
compétences, de la santé et de la sécurité.

Résultat : la sécurité de l’emploi des jeunes travailleurs se trouve compromise.

Ces derniers seront les plus touchés dans la mesure où ils devront faire face aux
conséquences des orientations prises par leurs prédécesseurs, dans un contexte où la
population active diminue année après année. En effet, on observe d’ores et déjà un début
de pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans le secteur du transport maritime et une telle
tendance pourrait se faire sentir dans le secteur ferroviaire à l’horizon 2030.

Objectifs à atteindre
A cet égard, nos objectifs principaux doivent porter sur la sécurisation des emplois et sur la
garantie de bons salaires et de conditions de travail décentes pour l’ensemble des
générations à venir lorsqu’il s’agira d’amorcer la transition vers un secteur plus durable.
En vue d’atteindre l’objectif général, nous pouvons dégager les sous-objectifs suivants :
   • Éduquer et mobiliser nos membres. L’éducation est une condition préalable à l’action
       en faveur d’un changement de comportement et à l’acquisition de compétences clés
       permettant la réussite du développement durable pour l’ensemble des citoyens.
   • Renforcer les activités de sensibilisation à l’impact du changement climatique sur
       l’emploi des jeunes dans le secteur des transports et faciliter l’élaboration et la mise
       en œuvre de stratégies syndicales qui doivent aider à surmonter les difficultés que
       vont entraîner les changements climatiques sur le plan social et sur le plan financier
       dans le secteur.

Action

   • Initier un module de formation relatif au changement climatique et mettre en œuvre,
       dans l’ensemble des secteurs, un programme d’éducation complet se rapportant à
       cette thématique afin d’accroître la prise de conscience et de renforcer les capacités
       syndicales permettant de faire face au changement climatique. Une présence en
       ligne qui rassemble toutes les données pertinentes de différents pays est un des
       outils qui va faciliter le travail de sensibilisation.
   • Développer un réseau avec d’autres représentants des jeunes, par exemple
       IndustriAll, afin d’échanger des opinions et d’harmoniser nos stratégies.
Organiser une journée d’action afin de souligner l’urgence et la nécessité de donner une
dimension sociale aux politiques en matière de changement climatique et, dans le même
temps, de faire connaître nos revendications.

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Campagne des Jeunes de l'ETF
Introduction
Lors de la Conférence Transunion des jeunes travailleurs de Riga, qui a rassemblé près de
80 jeunes travailleurs des transports provenant de 30 pays différents, les participants ont
adopté la résolution de Riga qui exige, d’une part, que l’ETF fasse figurer les perspectives
des jeunes travailleurs au premier rang des priorités et, d’autre part, que le Comité exécutif
soutienne la mise sur pied d’une campagne.

À l’issue de la discussion qui s’est tenue dans le cadre de la réunion du Comité exécutif et
après que ce dernier lui a accordé son soutien, le comité directeur des jeunes travailleurs,
mis en place lors de la préparation du projet Transunion Youth, a approfondi les objectifs et
le cadre d’une campagne en faveur des jeunes travailleurs.

Cadre de la campagne
Pourquoi une campagne en faveur des jeunes travailleurs ?
   •   Afin de discuter et de dénoncer la situation de l'emploi des jeunes en Europe ;
   •   Afin de rappeler ce que les syndicats peuvent apporter aux jeunes travailleurs.

Quel objectif voulons-nous atteindre à travers cette campagne ?
   •   Faire entendre la voix des jeunes travailleurs des transports européens ;
   •   Renforcer l’attractivité et l’intérêt des syndicats pour les jeunes travailleurs des
       transports.

Quelle sera la mission du Comité des Jeunes de l’ETF ?
   1. Mettre en place un groupe de travail pour la campagne et définir une méthode de
      travail ;
   2. Coordonner et mettre en œuvre la campagne des Jeunes de l’ETF ;
          a. Élaborer la stratégie de la campagne (messages, actions et calendrier de la
                campagne) ;
          b. Promouvoir la campagne et mener les actions telles que prévues dans la
                stratégie de la campagne ;
          c. Encourager les affiliés de l’ETF à apporter leur aide à la campagne et à la
                soutenir ;
          d. Rechercher activement l’aide de partenaires extérieurs ;
   3. Évaluer la campagne et modifier sa stratégie en conséquence.

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