Contextuelle du Collège royal - Percer le brouillard du secteur des soins de santé : analyse
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Percer le brouillard du secteur des soins de santé : analyse contextuelle du Collège royal Édition du Printemps 2014 14
Introduction La présente analyse contextuelle est un document évolutif. Elle fait la synthèse des événements, des données et d’autres renseignements importants relatifs aux politiques en matière de santé qui ont été diffusés principalement en 2013. Conformément aux éditions précédentes, ce document de référence présente un aperçu national des indicateurs clés et des tendances dans les quatre domaines suivants : • Contexte sociodémographique; • Contexte politique; • Contexte économique; • Rendement du système de soins de santé : accès, qualité et ressources humaines de la santé. Nous espérons que cette synthèse se révélera une source utile de l’information qui a touché notre système de soins de santé en 2013. Des renseignements provenant de versions précédentes du rapport et jugés pertinents ont également été retenus. Nous encourageons les Associés et tout autre lecteur à communiquer avec nous à politiquesdelasante@collegeroyal.ca pour nous faire part de commentaires, de questions ou de suggestions de sujets à intégrer aux versions futures de cette analyse contextuelle. L’équipe de recherche, d’analyse et de rédaction Arun Shrichand, analyste principal des politiques de la santé Danielle Fréchette, directrice exécutive Bureau de l’innovation des systèmes de santé et des relations externes
Contexte sociodémographique Conditions de santé Les maladies chroniques au Canada Les maladies chroniques sont les principales causes de décès dans le monde, comptant pour 63 % des décès à l’échelle planétaire 1. L’impact brut de ces maladies sur les décès et l’invalidité est amplifié au Canada aussi. Les maladies chroniques dominantes telles que les cancers, le diabète, les accidents vasculaires cérébraux et les maladies respiratoires ont représenté 72 % des décès en 2008 2 et, dans le cadre d’une enquête menée en 2011, 56 % des Canadiens âgés de 12 ans et plus ont déclaré être atteints d’au moins une des maladies chroniques les plus répandues 3. Graphique 1: Principales causes de décès au Canada, 2011 Autres 30% Cancers 30% Maladies Maladies cardiaques et chroniques des accidents voies vasculaires respiratoires cérébraux inférieures 25% 5% Diabète 3% Source : Statistique Canada, Blessures Maladie Principales causes de décès, 2014 d'Alzheimer involontaires 4% 2.60% Cancer Le cancer est la principale cause de décès au Canada. Les estimations indiquent 187 600 nouveaux cas de cancer et 75 500 décès attribuables au cancer au Canada pour 2013 4. On prévoit que les taux de mortalité seront plus élevés chez les hommes que chez les femmes, avec 51 % des cas menant à des décès chez les hommes, comparativement à 49 % chez les femmes 5. 1
Graphique 2 : Nombre de cas estimés pour 100 000 habitants, par province, par sexe, Canada, 2013 1000 Femmes Hommes 900 Cas pour 100 000 habitants 800 3 3 3 700 3 3 3 3 7 8 7 3 3 3 9 4 600 3 6 7 0 0 7 3 5 4 5 4 2 6 9 1 500 9 7 7 400 300 4 4 4 4 5 4 4 4 4 4 4 6 9 7 9 0 200 0 1 0 2 3 3 2 1 2 0 0 2 5 6 8 5 7 100 0 C.-B. Alb. Sask. Man. Ont. Qué. N.-B. N.-É. Î.-P.-É. T.-N.-L. CDA Source : Société canadienne du cancer, Statistiques canadiennes sur le cancer, 2013 Graphique 3 : Estimation des nouveaux cas et décès, principaux cancers, Canada, 2013 30,000 25,500 25,000 23,600 24,000 23,900 20,200 20,000 15,000 9,200 10,000 5,100 5,000 3,900 0 Prostate Poumon Sein Colorectal Source : Société canadienne du cancer, Statistiques canadiennes sur le cancer, 2013 Total des nouveaux cas Décès Plus de la moitié (52 %) des cas nouvellement diagnostiqués ont été des cancers du poumon, du côlon ou du rectum, de la prostate et du sein 6. Les cas de cancer du poumon comptaient pour un peu plus du quart de tous les décès attribuables au cancer 7. Le cancer de la prostate est celui le plus souvent diagnostiqué chez les hommes canadiens, et le cancer du sein est celui le plus souvent diagnostiqué chez les femmes au pays 8. Dans l’ensemble, les taux de mortalité attribuables au cancer ont baissé au cours des derniers 20 ans. Ainsi, on remarque une diminution 2
considérable du nombre de décès attribuables au cancer du poumon, au cancer colorectal et au cancer de la prostate chez les hommes, et au cancer du sein, au cancer du col de l’utérus et au cancer des ovaires chez les femmes. Les taux d’incidence ont toutefois augmenté au cours de la même période pour certains cancers, dont les cancers du foie et de la thyroïde 9. Maladies cardiovasculaires En dépit de la régression considérable du taux de maladies coronariennes et d’accidents vasculaires cérébraux enregistrée au cours des dix dernières années (40 %) 10, les maladies cardiovasculaires demeurent l’une des principales causes de décès chez les Canadiens. Statistique Canada indique qu’en 2009, les maladies cardiovasculaires étaient responsables de plus de 68 342 décès 11. Un total de 315 000 Canadiens ont déclaré souffrir des effets d’un accident vasculaire cérébral qui demeure la principale cause d’hospitalisation, représentant 38 341 cas 12. Les réponses de 464 883 Canadiens qui ont participé à l’enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2003 à 2011 ont été analysées en fonction de l’indice de santé du Cardiovascular Health in Ambulatory Care Research Team (CANHEART), une mesure de la santé optimale du cœur. Maclagan et coll. ont constaté que, d’après l’indice de santé du CANHEART (basé sur les comportements et les facteurs sanitaires qui exercent un effet sur la santé du cœur), moins de 10 % des adultes et 20 % des jeunes satisfont aux critères d’une santé cardiovasculaire idéale. Les chercheurs ont mentionné la tendance croissante vers le surpoids et l’obésité, l’hypertension ainsi que le diabète comme principaux facteurs d’influence de ces résultats 13. Diabète Statistique Canada rapporte qu’en 2012, 1,9 million de Canadiens âgés de 12 ans et plus ont déclaré être atteints de diabète 14. Les taux de prévalence du diabète ont connu une croissance stupéfiante de 70 % entre 1998-1999 et 2008-2009, la hausse la plus forte ayant été enregistrée chez les adultes âgés de 35 à 44 ans 15. Un nombre substantiel de diabétiques sont enclins à souffrir d’autres maladies chroniques. Plus du tiers des Canadiens adultes diabétiques ont déclaré deux ou trois autres maladies chroniques graves. Les diabétiques risquent également trois fois plus d’être hospitalisés à cause d’une maladie cardiovasculaire que les non-diabétiques. Il n’est peut-être pas étonnant que, bien que seulement 3,1 % de tous les décès au Canada soient exclusivement attribués au diabète, près de 30 % de toutes les personnes décédées en 2008-2009 aient été atteintes de diabète et d’autres maladies 16. Les taux d’incidence et de mortalité actuels donnent à penser que le nombre de diabétiques au Canada atteindra 3,7 millions d’ici 2018–19. 3
Graphique 4 : Prévalence standardisée selon l'âge et le nombre de cas de diabète diagnostiqués, population âgée d'un an et plus, Canada, 1998/1999 à 2008/2009 1 400 000 0.06 1 200 000 0.05 1 000 000 0.04 800 000 0.03 600 000 Nombre de femmes 0.02 400 000 Nombre 200 000 d'hommes 0.01 0 0 Cas Prévalence Source : Organisation mondiale de la santé, Maladies non transmissibles, profils Blessures Les lésions corporelles représentent la principale cause de décès chez les enfants et les jeunes adultes. En 2007, les lésions intentionnelles, notamment les suicides, ont compté pour près du quart de tous les décès associés à des blessures. Plus de quatre millions de Canadiens âgés de 12 ans et plus ont subi des blessures limitant leurs activités. Les chutes ont été la principale cause de blessures en 2009–2010, et plus de la moitié des personnes âgées et des adolescents ont déclaré des blessures cette année-là. Près de la moitié de la totalité des blessures chez les adultes en âge de travailler (soit les adultes âgés de 20 à 64 ans) étaient associées à la pratique de sports et à des accidents de travail 17. Graphique 5 : Causes de mortalité liées à une blessure, 2007 Le Collège royal a mis sur pied le Comité consultatif sur le contrôle Homicides et la réduction des blessures. Empoisonne 3% Parmi les membres du ment comité, on compte des 9% médecins spécialistes du sujet. Le Comité offrira Suicides des conseils et des 24% recommandations sur la réduction des blessures et Chutes proposera des mesures de 18% contrôle pour lesquelles le Collège royal pourra exercer une influence et Décès liés au jouer un rôle en vertu de transport son mandat. 21 % Source : Statistique Canada, Blessures au Canada, 2011 4
Maladies mentales L’Organisation mondiale de la santé estime que plus du quart de la population mondiale sera atteinte d’une ou de plusieurs maladies mentales au cours de sa vie. En ce qui a trait à la prévalence, les maladies mentales touchent sans aucun doute la population canadienne de La médecine spécialisée doit continuer à viser l’amélioration de la façon semblable aux principales maladies chroniques 18. prestation des soins de santé à tous On signale annuellement que plus d’un million de les Canadiens, y compris ceux Canadiens vivent un épisode dépressif important 19. souffrant de maladies mentales. Il Dans l’édition de 2012 de l’Enquête sur la santé dans s’agit d’un engagement que le Collège royal prend au sérieux. Il les collectivités canadiennes, 2,8 millions de Canadiens travaille en partenariat avec la âgés de 15 ans et plus, soit 10,1 % de la population, Commission de la santé mentale du ont fait état de symptômes correspondant à au moins Canada, l’Association des un des troubles mentaux ou troubles liés à l’utilisation psychiatres du Canada et le Collège des médecins de famille du Canada de substances suivants : épisode dépressif majeur, pour explorer des approches trouble bipolaire, trouble d’anxiété généralisée, abus destinées à appuyer les cliniciens d’alcool ou dépendance à l’alcool, abus de cannabis ou dans la prestation de soins de santé dépendance au cannabis, et abus d’autres drogues ou optimaux aux patients souffrant de troubles mentaux. Les compétences dépendance à d’autres drogues 20. fondamentales en santé mentale récemment approuvées établissent Diverses études épidémiologiques ont fait état de taux les bases de collaborations futures. de dépression majeure plus élevés chez les femmes, les jeunes adultes, les gens qui avaient déjà été mariés (veufs, séparés ou divorcés) et les personnes à faible revenu 21. Le milieu de travail suscite également des inquiétudes à l’égard de la santé mentale; la Commission de la santé mentale du Canada estime que près du tiers de toutes les réclamations d’invalidité à court et long terme sont attribuables à des troubles mentaux. Qui plus est, la Commission révèle que le coût des problèmes de santé mentale en milieu de travail s’élève à 20 milliards de dollars, soit près de 40 % du fardeau économique annuel total causé par la maladie mentale 22. Parmi les initiatives de développement d’une approche nationale visant la promotion et la prévention en santé, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux (sauf le Québec) ont conjointement établi un cadre pour traiter de Facteurs de risque l’obésité infantile. La mise à jour de ce cadre présenterait cependant quelques difficultés. L’ICIS et l’Agence de la santé publique font remarquer que Obésité l’information sur les interventions efficaces est insuffisante, soulignant que : « Relativement peu L’Organisation mondiale de la santé souligne d’interventions en matière de prévention et de prise que le surpoids et l’obésité représentent le en charge de l’obésité au sein de la population, notamment les approches visant les politiques cinquième facteur de risque de mortalité en publiques ciblant les grands facteurs importance à l’échelle mondiale. De plus, environnementaux, ont été évaluées l’obésité constitue un important facteur de systématiquement quant à leur efficacité et à leur risque pour de nombreuses maladies dont les rapport coût-efficacité. La nécessité de pousser les recherches est particulièrement urgente en ce qui maladies cardiovasculaires, le diabète, les concerne la prévention de l’obésité, pour laquelle les troubles musculo-squelettiques et certains preuves d’efficacité sont limitées à un petit nombre cancers. L’obésité infantile est également d’études ». (Agence de la santé publique du Canada, associée à des difficultés respiratoires Obésité au Canada, p. 34) Freiner l’obésité juvénile : Cadre d’action fédéral, aggravées, au risque de fracture, à provincial et territorial pour la promotion du poids l’hypertension, aux troubles cardiovasculaires santé. Ce document peut être consulté en ligne à l’adresse http://www.phac-aspc.gc.ca/hp-ps/hl- mvs/framework-cadre/intro-fra.php. 5
et à des difficultés psychologiques. À l’échelle planétaire, environ un milliard et demi d’adultes présentaient une surcharge pondérale, et près de 500 millions de personnes étaient obèses en 2008 23. La prépondérance de l’obésité est également observée au Canada. Lors de la conduite d’une revue de diverses enquêtes menées au Canada entre 1985 et 2011, Twells, Gregory, Reddington et Midodzi ont constaté que les taux d’obésité ont triplé durant cette période. D’après une analyse de régression linéaire, les auteurs prévoient qu’environ 21 % de la population adulte sera obèse d’ici 2019 24. À l’échelle provinciale, l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de Statistique Canada signale que le Nouveau-Brunswick occupait le premier rang avec une prévalence d’obésité de 28 %, et que la Colombie-Britannique se situait en dernière place avec un taux de 14,1 %. Comme l’indique le graphique ci-dessous, l’ensemble des provinces et territoires, à l’exception du Yukon, a connu une croissance des déclarations des cas d’obésité au cours de la dernière décennie. Graphique 6 : Prévelance en % d'obésité auto-déclarée, par province, 2003, 2012, Canada 30% 2003 28.0% 25% 2012 26.4% 26.3% 26.10% 25.4% 25.1% 22.5% % de la population 20% 19.9% 18.8% 18.4% 18.3% 17.2% 15% 14.1% 10% 5% 20.8% 21.3% 20.4% 20.6% 14.1% 15.2% 18.7% 20.3% 15.9% 11.9% 21.3% 22.6% 21.4% 0% Source : Statistique Canada, Profil d'indicateurs de la santé, 2013 Tabagisme Les campagnes de lutte contre le tabagisme peuvent être considérées comme une réussite dans le domaine de la santé publique au Canada. Des lois efficaces et d’autres mesures d’intervention ont été mises en application aux paliers fédéral, provincial et territorial 25, et un nombre croissant de domiciles et de milieux de travail sont devenus des espaces sans fumée 26. Seulement 16 % des 15 ans et plus ont déclaré être fumeurs, ce qui constitue un taux exceptionnellement bas jusqu’alors sans précédent au Canada 27. Le Canada affiche l’un des taux de tabagisme les plus faibles parmi les pays de l’OCDE 28, 6
comme les États-Unis dont 28 % de la population adulte âgée de 18 ans et plus a déclaré fumer la cigarette en 2012 29. Aujourd’hui, le tabagisme demeure néanmoins un facteur de risque important pour la santé des Canadiens. Il s’agit du principal facteur de risque de maladies respiratoires telles que les maladies pulmonaires obstructives chroniques, l’asthme et le cancer du poumon 30. En fait, on établit des corrélations entre les taux de tabagisme traditionnellement élevés au Québec et au Canada atlantique, et les taux de prévalence actuellement élevés du cancer du poumon dans ces deux régions 31. Des chemins différents Parallèlement à la décroissance des taux de tabagisme, la prévalence de l’obésité et du surpoids au Canada a connu une très forte augmentation au cours des dix dernières années. Graphique 7 : Obésité et taux de tabagisme, 2003-2012, 25% Canada 20% % de la population 15% 10% Fumeurs actuels < 15 ans Obésité auto-déclarée, adultes 5% 0% 2003 2005 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Source : Statistique Canada, Profil d'indicateurs de la santé, 2012. Santé Canada, Enquête de surveillance de l'usage du tabac au Canada, 2012. Hypertension L’hypertension constitue le principal risque de mortalité à l’échelle mondiale 32, étant liée à un vaste éventail de problèmes artériels (p. ex., l’anévrisme), cardiaques (la coronaropathie, l’insuffisance cardiaque, etc.), cérébraux (AVC, démence, etc.) et rénaux (insuffisance rénale, cicatrisation rénale, etc.) 33. Parmi les Canadiens de 12 ans et plus, 17,6 % ont signalé souffrir d’hypertension artérielle en 2011. Traditionnellement, les femmes ont déclaré souffrir davantage d’hypertension que les hommes. Cependant, au cours des dernières années, on remarque une convergence entre les deux sexes 34. Les états pathologiques, comme l’obésité, ont été associés à l’hypertension. En 2011, 32,4 % des Canadiens obèses ont déclaré avoir une tension artérielle élevée, comparativement à 15,8 % chez les personnes non obèses 35. 7
Indicateurs de santé – Éléments de comparaison Le Conference Board du Canada, un organisme de recherche indépendant, publie un rapport sur le rendement du Canada relativement à divers indicateurs socioéconomiques comparés à l’échelle mondiale. Ce rapport, intitulé How Canada Performs, évalue l’état de santé de la population au moyen d’un système de notation A-B-C-D qui s’appuie sur le classement relatif du pays par rapport à d’autres pays comparables cités dans le rapport. Comme l’indique le tableau ci-dessous, le Canada occupe une place appréciable (note A) par rapport aux autres pays en ce qui concerne l’état de santé autodéclaré, les décès prématurés et la mortalité causée par des maladies du système circulatoire. Cependant, pour ce qui est des indicateurs comme la mortalité infantile et les décès attribués au cancer, au diabète et à des troubles musculo-squelettiques, le Canada s’est vu décerner une note « C »; ces maladies devraient recevoir une plus grande attention dans l’avenir. Indicateurs de la santé : Comparaisons internationales Canada Australie Danemark Finlande France Allemagne Pays-Bas Norvège Suède R.-U. É.-U. Espérance de vie B B D C B C B B B C D État de santé A A A B B B A A A A A autodéclaré Mortalité prématurée A A B B B A A A A B D Mortalité : Cancer C A D A B B D B A C B Mortalité : Maladies du A A C D A D B B C C C système circulatoire Mortalité : Maladies B A C A A A C C A D C respiratoires Mortalité : Diabète C B B A A B B A B A C Mortalité : Maladies du C C D B C A C B B D C système musculo- squelettique Mortalité : Troubles B B D C B B D C C C C mentaux Mortalité infantile C B A A B B B A A C D Source : Conference Board of Canada, How Canada Performs, 2013 8
Populations à risque Personnes âgées Malgré le fait que les personnes âgées au Canada vivent plus longtemps, la santé physique et mentale de la population demeure un sujet de préoccupation. Le graphique suivant met en évidence certains enjeux relatifs à la santé auxquels les personnes âgées font face. Préoccupations en matière de santé des personnes âgées Trois Canadiens sur quatre 43 % de tous les nouveaux de 65 ans et plus ont cas de cancer toucheront déclaré souffrir d'au moins des personnes de 70 ans une maladie chronique* et plus** On prévoit que près de la moitié des personnes De 1998-1999 à 2008- âgées vivant dans des 2009, les personnes âgées établissements de soins de de 60 à 64 ans ont connu santé recevront un la plus grande hausse de diagnostic de dépression cas de diabète*** ou en éprouveront les symptômes**** * ICIS, Les soins de santé au Canada, 1. ** Société canadienne du cancer, Statistiques canadiennes sur le cancer 2013, 27. *** Agence de la santé publique du Canada, Le diabète au Canada : Faits, 17. **** Agence de la santé publique du Canada, Rapport sur l’état de la santé publique, 18 Au Canada, comme dans de nombreux autres pays, on assiste à un déplacement notable de la population vers les groupes d’âge plus avancé. Le recensement de 2011 révèle que les personnes âgées composaient 14,8 % de la population en 2011, une augmentation de 13,7 % par rapport à 2006. Entre 2011 et 2031, la plus importante cohorte de naissances du Canada, que l’on appelle la génération des « baby-boomers » (personnes nées entre 1946 et 1965), atteindra l’âge de 65 ans. Subséquemment, on s’attend à ce que la proportion de personnes âgées augmente beaucoup plus rapidement 36. Les répercussions de cette cohorte sur le système de soins de santé dans son ensemble suscitent des inquiétudes. Selon les plus récentes données publiées en 2013, les personnes âgées de 65 ans et plus, qui formaient environ 15 % de la population totale en 2011, accaparaient 45 % de toutes les dépenses en soins de santé enregistrées cette année-là 37. Alors que le vieillissement de la population prise 9
dans son ensemble a entrainé une augmentation des coûts relativement modeste (suscitant une croissance annuelle moyenne de seulement 0,9 %), les tendances varient considérablement d’un bout à l’autre du pays : les effets de cette réalité sont plus marqués dans les provinces atlantiques et au Québec, comparativement à l’Ontario et l’Ouest canadien, par exemple 38. Au sein de ce sous-ensemble de la population, Il deviendra très important on devra accorder une attention particulière aux de suivre de près l’évolution personnes âgées de 80 ans et plus en raison des démographique au cours coûts élevés des soins aux personnes en fin de des années à venir. Le vie et à celles qui sont atteintes de maladies chroniques multiples (dont la prévalence est plus nombre croissant de marquée parmi la population plus âgée) . 39 personnes âgées de 80 ans En 2011, les dépenses par habitant des et plus s’est révélé être un gouvernements provinciaux et territoriaux important facteur de s’élevaient à 20 387 $ pour les personnes de l’augmentation des 80 ans et plus, comparativement à 6 431 $ pour dépenses dans le secteur de 40 les personnes âgées de 65 à 69 ans . Comme la santé. l’indique le graphique ci-dessous, on s’attend à ce que le nombre des personnes âgées de 80 ans et plus double au cours des prochaines décennies. Graphique 8 : Projection démographique, personnes âgées 3.5 de 80 et plus (millions), 2016 - 2036 3 3.3 population (millions) 3.1 2.5 2.7 2 2.3 1.5 2.0 1.8 1.5 1.6 1 0.5 0 2016 2019 2022 2025 2028 2031 2034 2036 *Population estimée selon une croissance moyenne et les tendances migratoires historiques de 1981 à 2008. Source : Statistique Canada, Projections démographiques pour le Canada, les provinces et les territoires, 2010. Gardant à l’esprit ces changements démographiques, des experts comme Samir Sinha, gériatre et expert-responsable de la Stratégie des soins aux personnes âgées de l’Ontario, signalent que les soins hospitaliers doivent évoluer en conséquence. Le Dr Sinha déclare que « notre modèle actuel de soins actifs... a été élaboré il y a longtemps, à une époque où la plupart des adultes dépassaient rarement l’âge de 65 ans... et n’étaient hospitalisés que pour un seul problème de santé important 41. » Il est nécessaire, à l’heure actuelle, d’intégrer des modèles novateurs de soins gériatriques dans tout le continuum, dans les établissements de soins actifs ainsi que dans les milieux de soins communautaires et continus. Les gouvernements fédéral, provinciaux, territoriaux et municipaux (dont la participation à la fourniture de services de soins de longue durée va croissant) devraient accorder une attention 10
particulière à l’élaboration d’une stratégie pancanadienne future concernant les soins aux personnes âgées. Populations rurales Les taux de mortalité des Canadiens des zones rurales sont élevés en raison de la forte prévalence des maladies des systèmes circulatoire et respiratoire, des blessures et du suicide 42. Des facteurs de risque élevés tels que le tabagisme, l’obésité et l’hypertension 43 ont également été déclarés dans les zones rurales, et cela se traduit par des risques accrus d’hospitalisation 44. Des mises en garde s’imposent cependant, car des recherches révèlent que certaines zones rurales, c’est-à-dire les zones d’influence métropolitaine (soit les municipalités dont plus de 30 % des résidents se déplacent pour se rendre au travail dans un noyau urbain 45) présentent une situation sanitaire plus favorable parce qu’elles sont moins exposées que les zones urbaines à certains problèmes de santé 46. Peuples autochtones L’état de santé des peuples autochtones, qui représentaient près de 4,3 % de la population canadienne totale en 2011, compte parmi les pires de toute population au pays. Ces groupes sont aux prises avec un fardeau plus important de problèmes de santé en ce qui a trait au développement de la petite enfance, à la santé maternelle, à la santé communautaire, à la santé mentale, aux maladies chroniques et aux maladies infectieuses 47. La prévalence du diabète s’est révélée être considérablement supérieure chez les membres des Premières Nations (17,2 %) vivant dans les réserves, comparativement aux personnes non autochtones (5 %). Le taux d’infection au VIH chez les Autochtones est supérieur d’un peu plus de trois fois et demie à celui de la population non autochtone 48. Les taux de suicide et de dépression majeure sont élevés, et plus du quart des Autochtones ont fait état de problèmes liés à l’alcoolisme, tandis que le tiers ont été victimes d’agressions sexuelles dans leur enfance 49. L’obésité est également plus présente dans la population autochtone. En 2007–2008, un quart des adultes autochtones vivant à l’extérieur des réserves étaient obèses, comparativement à 17,4 % pour les adultes non autochtones 50. Une étude menée en 2006 constatait que 39 % des Métis, 46 % des membres des Premières Nations ne vivant pas dans les réserves et 68 % des Inuits étaient des fumeurs quotidiens ou occasionnels, comparativement à 19 % de la population canadienne en général. Un autochtone sur vingt est un ancien élève du système oppresseur des pensionnats indiens; la plupart des familles et communautés autochtones comptent au moins une de ces victimes, transmettant ces traumatismes historiques d’une génération à la suivante 51. Déterminants sociaux de la santé L’état de santé des groupements de Personnes à faible revenu population, comme les Autochtones et les personnes à faible revenu, est grandement Les groupes désavantagés sur le plan influencé par l’accès limité aux ressources sociales, culturelles et économiques socioéconomique présentent un état de (situation davantage aggravée pour les santé affaibli et déclarent des taux Autochtones en raison des vestiges d’espérance de vie inférieurs 52 ainsi que des historiques de racisme et de colonialisme). Il taux d’hospitalisation plus élevés pour des est essentiel de résoudre ces déterminants sociaux de la santé pour atteindre l’équité en affections telles que la maladie mentale, le matière de santé et de mieux-être à l’échelle individuelle, communautaire et provinciale. 11
diabète, l’épilepsie, les maladies pulmonaires obstructives chroniques, l’asthme, l’insuffisance cardiaque, l’œdème pulmonaire et l’hypertension 53. Les inégalités de revenu grandissantes observées au Canada depuis la fin des années 1990 54 font craindre que la répartition des richesses continue d’influer sur les résultats à long terme en matière de santé. À l’aide des données sur la mortalité provenant des recensements canadiens de 1991 à 2006, Tjepkema et Wilkins mettent en évidence la disparité de l’espérance de vie chez les Canadiens autochtones et à faible revenu comparativement à l’ensemble de la population. Comme l’illustrent les graphiques suivants, il existe une disproportion considérable entre l’espérance de vie à l’âge de 25 ans pour les hommes et les femmes appartenant au quintile de revenu le plus élevé et celle des personnes d’ascendance autochtone et ayant un faible revenu. Graphique 9 : Espérance de vie restante à 25 ans, hommes, quintile de suffisance du revenu, éducation et ascendance autochtone Cohorte totale 52.6 Highest income 55.3 quintile Métis 48.5 Quintile de revenus les 48.2 plus faibles Indien non inscrit 48.1 Indien inscrit 46.9 42 44 46 48 50 52 54 56 Source: Statistique Canada. Tjepkema and Wilkins. Espérance de vie restante, 2011 Années restantes Graphique 10 : Espérance de vie restant à 25 ans, femmes, quintile de suffisance du revenu, éducation et ascendance autochtone Cohorte totale 57.9 Highest income 59.9 quintile Métis 52.5 Quintile de revenus 55 les plus faibles Indien non inscrit 53.3 Indien inscrit 51.1 46 48 50 52 54 56 58 60 Source: Statistique Canada. Tjepkema and Wilkins. Espérance de vie restante, 2011 Années restantes 12
Contexte politique Budget fédéral canadien de 2014 Élu à la majorité, le gouvernement conservateur a fait adopter son budget de 2014 le 11 février 2014. Il a été qualifié de budget du type « gardons le cap », maintenant les dépenses à 279 milliards de dollars pour 2014–2015, comparativement à 280 milliards pour l’exercice précédent 55,56. Le gouvernement conservateur a indiqué que le budget a été structuré en fonction de la réduction du déficit fédéral à 2,9 milliards de dollars en 2014–2015, et d’un éventuel équilibre à un excédent de 6,4 milliards en 2015–2016. Divers médias 57 spéculent que cela sera probablement présenté comme preuve de responsabilité financière durant la prochaine campagne électorale fédérale, prévue pour l’automne 2015. Dans l’optique des soins de santé, les faits saillants comprennent notamment : • le Fonds d’investissement-santé pour les territoires : un investissement de 70 millions de dollars réparti sur trois ans destiné aux trois territoires (Nunavut, Territoires du Nord-Ouest et Yukon) afin de réduire leur recours aux réseaux de santé externes et au transport médical; • exemption de taxe sur les produits et services et de taxe de vente harmonisée pour les Canadiens qui reçoivent des services professionnels d’acuponcteurs et de naturopathes, semblable aux modalités déjà en vigueur en ce qui concerne d’autres fournisseurs de services de santé comme les médecins, les dentistes, les infirmières, et les optométristes; • financement accru (le montant précis de l’augmentation n’a pas été révélé) pour le programme Nutrition Nord Canada qui offre des subventions aux détaillants fournisseurs d’aliments sains aux collectivités isolées du Nord. Le programme reçoit 60 millions de dollars par an depuis 2011; • l’attribution de 44,9 millions de dollars à la stratégie nationale antidrogue. Le budget signale que l’usage d’opiacées d’ordonnance s’est accru de 200 % depuis l’an 2000, et que la stratégie a été établie en réponse à l’augmentation parallèle de l’abus de médicaments d’ordonnance observé chez les Canadiens âgés de 15 ans et plus. Le budget énonce également que « Ces fonds serviront à sensibiliser les consommateurs canadiens à l’utilisation, à l’entreposage et à l’élimination sécuritaires de médicaments sur ordonnance, à améliorer les services de prévention et de soins dans les collectivités des Premières Nations, à accroître le nombre d’inspections afin de minimiser le détournement de médicaments sur ordonnance des pharmacies à des fins de vente illégale, ainsi qu’à améliorer les données de surveillance sur l’utilisation abusive de médicaments sur ordonnance au Canada 58 ». 13
Fin de l’Accord fédéral-provincial-territorial de 2004 sur les soins de santé En décembre 2011, le gouvernement fédéral a L’Accord de 2004 officialisait annoncé de manière inattendue des changements une entente de dix ans prise considérables au Transfert canadien en matière de entre les premiers ministres santé, à la suite de l’expiration de l’Accord sur la santé concernant une série fédéral/provincial/territorial le 31 mars 2014. Il a d’engagements visant à communiqué qu’après l’exercice financier de 2016- améliorer le système de soins 2017, l’augmentation annuelle automatique de 6 % de santé du Canada. L’Accord (que l’on désignait par le nom d’indexation annuelle) établissait un plan de du financement des soins de santé serait annulée. Les financement que le augmentations annuelles du Transfert canadien en gouvernement fédéral matière de santé seront plutôt effectuées en fonction acceptait de transférer aux du produit intérieur brut (PIB) nominal, avec une gouvernements garantie minimale de 3 %. Selon les tendances à long provinciaux/territoriaux terme, le ministère des Finances prévoit des principalement par augmentations annuelles de 4 % 59. l’intermédiaire du Transfert canadien en matière de santé. En réaction, le Conseil de la fédération (CDF), un organisme mixte composé des treize ministres de la Santé des provinces et des territoires, a déterminé qu’il devait explorer les efforts de collaboration en vue de transformer la prestation de services de soins de santé d’un bout à l’autre du pays. Le CDF a mis sur pied le groupe de travail sur l’innovation en matière de santé, qui a publié en 2012 un rapport dans lequel il était recommandé d’établir une approche pancanadienne pour les provinces 13
et les territoires dans une myriade de domaines, dont des lignes directrices sur la pratique clinique, des prix concurrentiels pour les drogues pharmaceutiques et des modèles fondés sur des équipes dans les domaines touchant la santé des personnes âgées et des Autochtones, ainsi que la santé mentale 60. Cependant, à la suite de la publication de ce rapport, le groupe de travail a orienté ses efforts dans un seul domaine, soit celui des drogues pharmaceutiques. Un prix fixe a été établi pour les six médicaments génériques courants, ce qui a permis de réaliser des économies annuelles d’une valeur de 100 millions de dollars pour les provinces et les territoires. De plus, le CDF a annoncé qu’il tenait actuellement des négociations avec les fournisseurs de médicaments de marque, dont l’aboutissement produirait des économies annuelles se situant de 60 à 70 millions de dollars 61. La décision du gouvernement fédéral de restructurer les transferts intergouvernementaux est sans aucun doute appropriée. Des experts ont suggéré que l’indexation automatique de 6 % de l’Accord de 2004 a encouragé des « dépenses inflationnistes 62 ». Des organismes comme le Conseil canadien de la santé, une agence nationale indépendante créée après les discussions sur l’accord en 2003, ont signalé qu’en dépit du fait que les engagements concernant les temps d’attente étaient prometteurs, les progrès réalisés à l’égard de la gestion des produits pharmaceutiques, des dossiers médicaux électroniques et de l’innovation en santé étaient insuffisants. L’organisme a mentionné des niveaux de progrès inégaux dans les provinces en ce qui concerne ces domaines et laisse entendre qu’un manque de cibles concrètes établies durant l’accord a contribué à cette iniquité 63. Ces préoccupations ont été reprises par le Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie qui a déposé son rapport d’étape sur l’Accord sur la santé de 2004 en mars 2012. Nonobstant ces difficultés, les changements qu’apporte le gouvernement Même si un changement est fédéral au Transfert canadien en matière bienvenu, la fin de l’Accord de santé soulèvent un certain nombre de sur la santé de 2004 soulève préoccupations. Par exemple, le Bureau de nombreuses questions en du directeur parlementaire du budget ce qui concerne le fardeau (DPB), qui présente des analyses financières indépendantes au Parlement, fiscal dont héritent les a fait part d’inquiétudes dans son Rapport provinces et les territoires. sur la viabilité financière, indiquant que « la marge de manœuvre dégagée grâce à la modification du facteur de relèvement du TCS se traduit par un transfert de charge financière vers les provinces et les territoires et l’écart financier du secteur PTLA (gouvernements provinciaux, territoriaux, locaux et autochtones) s’en trouve accru, d’après les hypothèses de référence du DPB sur les dépenses 64 ». Le CDF abondait dans le même sens, prévoyant que les gouvernements provinciaux et territoriaux allaient perdre jusqu’à 36 milliards de dollars en financement du TCS sur une période de dix ans en raison des modifications à l’indexation annuelle, ce qui les laisserait dans une situation financière « moins viable 65 ». Au-delà des modifications à l’indexation annuelle, il existe également des tensions concernant la formule de transfert restructurée qui est utilisée dans le nouveau modèle du TCS. Le modèle du TCS du gouvernement Martin était à caractère redistributif et prenait en compte la capacité des provinces à hausser les revenus d’impôts dans leurs modalités de financement. Par contraste, le modèle du TCS du gouvernement Harper laisse tomber ces mesures de type « péréquation » et adopte 14
une formule qui se fonde simplement sur le nombre d’habitants. À l’opposé de l’indexation annuelle qui entrera en vigueur en 2017–2018, cette nouvelle formule non fondée sur la péréquation est mise en œuvre en 2014–2015. Le graphique ci- dessous met en évidence les différences en matière de distribution entre le TCS du gouvernement Martin et celui de Harper en 2014–2015. D’après le TCS de Harper, toutes les provinces recevraient 899 $ par habitant. Par conséquent la Colombie- Britannique et Terre-Neuve-et-Labrador (qui recevaient une part plus substantielle par habitant en vertu du TCS sous le gouvernement Martin) subiraient la plus grande perte, soit 56 $ et 107 $ respectivement. Par ailleurs, la riche Alberta, qui recevait le montant de transfert le plus bas à l’époque du gouvernement Martin, sera la seule province dont le montant attribué à ses résidents sera bonifié, et cette augmentation se chiffrera à 235 $ par habitant en vertu du TCS de Harper (954 millions de dollars au total en termes absolus). Il n’est donc pas surprenant que cette divergence ait causé l’ire des gouvernements de certaines provinces qui affirment que le modèle du TCS de Harper ne reconnaît pas les différences au chapitre des coûts et des besoins des populations (p. ex., l’existence d’une plus grande proportion de personnes âgées dans des provinces comme l’Île-du-Prince-Édouard et la Colombie-Britannique 66), qui sont uniques aux provinces respectives. Graphique 12 : Impact distributionnel de la formule du TCS TCS de Martin des gouvernements de Harper et Martin, 2014–2015 TCS de Harper 1100 1000 900 $ per capita 800 700 600 500 C.-B. Alb. Sask. Man. Ont. Qué. N.-B. N.-É. Î.-P.-É. T.-N.-L. Source : Marchildon et Mou, The Conservative 10-year Canada En effet, les enjeux concernant l’Accord sur la santé de 2004 mènent inévitablement à la question déterminante à propos du rôle que devrait jouer le gouvernement fédéral en matière de soins de santé. Le Collège royal est profondément convaincu que le gouvernement fédéral doit jouer un rôle important. La décision du gouvernement Harper de restructurer le TCS sans conditions rattachées au financement (ce qui représentait également une faille dans le TCS compris dans l’Accord de 2004 67 68) et l’absence générale d’orientation sur les réformes , fondamentales dont le système de santé canadien a besoin sont déconcertantes. 15
La population canadienne a également Les modifications au TCS soulèvent lancé un appel pour obtenir davantage également la question du rôle global de leadership fédéral. Selon les futur du gouvernement fédéral dans le participants à un sondage mené par domaine de la santé. Le Collège royal The Strategic Counsel pour le compte est profondément convaincu que le de Santé Canada, le gouvernement gouvernement fédéral doit jouer un fédéral pourrait jouer un rôle dans un rôle important. Vous pouvez prendre grand nombre de domaines, connaissance de diverses notamment pour vérifier les systèmes présentations que le Collège royal a de soins de santé provinciaux, acheter faites au gouvernement, dans des médicaments en vrac, contrôler lesquelles il réclame un observatoire plus efficacement le marché des national sur les ressources humaines médicaments et accélérer l’intégration de la santé, parmi d’autres initiatives de médecins et d’autres professionnels pancanadiennes à l’adresse de la santé formés à l’étranger 69. (http://www.royalcollege.ca/portal/pa Toutefois, jusqu’à maintenant, le ge/portal/rc/advocacy/submissions.) gouvernement fédéral a fermement résisté à ces appels, soulignant qu’il pourra « jouer un rôle de leadership dans les secteurs qui relèvent clairement de sa compétence 70 » 16
Contexte économique L’économie canadienne : vue d’ensemble La Banque du Canada rapporte que l’économie canadienne a profité des améliorations des marchés financiers mondiaux. On a observé une augmentation des taux d’intérêt à long terme dans les économies avancées, et l’Europe s’est stabilisée à la suite de la crise de la dette d’il y a quelques années. La Banque du Canada souligne que les marchés intérieurs canadiens ont été relativement stables, puisque les banques canadiennes ont maintenu l’accès aux marchés de financement à des taux attrayants et ont conservé une bonne santé financière 71. Variation annuelle en pourcentage Indicateur 2000-2012 2013p 2014p 2015p PIB réel 2,2 2,0 2,2 2,5 Taux de chômage (%) 7,1 7,1 7,0 6,8 millions de dollars 2000-2012 2011e 2012p 2013p Solde budgétaire fédéral -4,5 -16 -4,2 4,2 (milliards de $) Soldes budgétaires -1 924 -18 929 -16 000 - provinciaux (millions de $) Source : Groupe Banque Scotia, Prévisions mondiales actualisées, 2013 Néanmoins, la banque centrale prévient que le Canada demeure vulnérable aux Même s’il ne faut pas s’en pressions externes de la crise de l’euro, de alarmer immédiatement, les la demande mondiale déficitaire et de la bouleversements de l’économie conjoncture à faibles taux d’intérêt des mondiale pourraient avoir des principales économies avancées. Sur le plan effets sérieux sur l’économie intérieur, par la hausse des prix et une dette élevée, le marché de l’immobilier pose canadienne. un risque à la stabilité du système financier canadien pour l’avenir 72. Dépenses en santé Les dépenses totales au chapitre des soins de santé au Canada sont estimées à 205,9 milliards de dollars pour 2012, et on prévoit qu’elles atteindront 211,2 milliards de dollars en 2013. Le Canada a dépensé 5 902 $ par habitant en 2012 et prévoit dépenser 5 988 $ par habitant en 2013 73. 17
Graphique 13 : Dépenses totales de santé, Canada 1990- 2013 250,000.0 200,000.0 Dollars actuels Milliards de $ Dollars constants (1997) 150,000.0 100,000.0 50,000.0 0.0 Source : ICIS, Tendances des dépenses nationales de santé, 2013 En proportion du PIB, les dépenses totales en santé au Canada ont compté pour 11,3 % en 2012 et devraient avoisiner 11,2 % en 2013 74. Graphique 14 : Total des dépenses de santé en pourcentage du produit intérieur brut provincial/territorial, Canada, 2000-2013 14.0 11.6 11.6 11.4 11.3 11.2 12.0 10.4 10.5 Pourcentage 10.0 10.2 10.2 10.2 10.2 9.7 10.0 9.2 8.0 6.0 4.0 2.0 0.0 Source: ICIS, Tendances des dépenses nationales de santé, 2013 Année En comparaison avec d’autres pays, les statistiques de 2011 montrent que les dépenses en santé du Canada en proportion du PIB ont été supérieures à celles du Royaume-Uni et des pays scandinaves tels que la Suède, la Norvège et le Danemark. Cependant, le contraste est nettement plus marqué avec les États-Unis qui ont enregistré le ratio le plus élevé, soit 17,7 % 75. 18
Graphique 15 : Total des dépenses de santé en % du PIB, par pays, 2011 Norvège 9.3% Royaume-Uni 9.4% Suède 9.5% Danemark 10.9% Canada 11.2% Allemagne 11.3% France 11.6% Pays-Bas 11.9% États-Unis 17.7% 0.0% 5.0% 10.0% 15.0% 20.0% Source: ICIS, Tendances des dépenses nationales de santé, 2013 Dépenses des secteurs public et privé La part des dépenses totales en santé des secteurs public et privé est demeurée stable, maintenant une répartition proportionnelle d’environ 70-30 depuis 1997 76. En 2013, on prévoit que le secteur public dépensera 148,2 milliards de dollars (70,1 %) en soins de santé. Le secteur privé, qui comprend principalement les dépenses en santé des ménages et des compagnies d’assurance privées, représentera 63 milliards de dollars de débours. On prévoit que les taux de croissance annuelle des dépenses du secteur privé augmenteront de 3,4 % et de 2,9 % en 2012 et 2013 respectivement, dépassant ainsi les taux de croissance prévus pour le secteur public 77. Affectation des fonds Les hôpitaux demeurent la plus importante composante des dépenses en santé, estimées à 62,6 milliards de dollars, soit 29,6 % des dépenses totales à ce poste pour 2013 78. Les dépenses au titre des médicaments et des services médicaux se classeront au deuxième rang, figurant pour 16,3 % et 14,8 % respectivement des dépenses en soins de santé. À l’échelle nationale, les hôpitaux et les médecins ont été financés surtout par le secteur public alors que les médicaments et les autres professionnels de la santé ont été financés principalement par le secteur privé 79. 19
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