NOTE COMPLEMENTAIRE AU DOSSIER DE DECLARATION AU TITRE DE LA LOI SUR L'EAU - MAINTIEN DES PROFONDEURS DU PORT DE PORT-BAIL
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NOTE COMPLEMENTAIRE AU DOSSIER DE DECLARATION AU TITRE DE LA LOI SUR L’EAU MAINTIEN DES PROFONDEURS DU PORT DE PORT-BAIL
NOTE COMPLEMENTAIRE AU DOSSIER LOI EAU – MAINTIEN DES PROFONDEURS DU PORT DE PORT-BAIL SPL DES PORTS DE LA MANCHE NOTE COMPLEMENTAIRE AU DOSSIER DE DECLARATION AU TITRE DE LA LOI Titre du document SUR L’EAU – MAINTIEN DES PROFONDEURS DU PORT DE PORT-BAIL Titre abrégé Note complémentaire – Maintien des profondeurs Port de Port-Bail Etat V2 Numéro de projet E 200104 Demandeur / Client SPL des ports de la Manche Interlocuteur M. CLERGEAU et MARIE Ref / OS Dressé par Antenne IDRA Ouest Auteurs Marion BONNIN / Pauline MUNOZ – Chargées d’études environnement Contrôlé par Alain DREAU – Expert dragage Date / Parafe contrôle 21 janvier 2021 Approbation Jean-Philippe BELLEC Date / Parafe 21 janvier 2021 Approbation Mots clés Note complémentaire, Dragage, Extraction, Gestion à terre, Port-Bail IDRA Environnement – Janvier 2021 1
NOTE COMPLEMENTAIRE AU DOSSIER LOI EAU – MAINTIEN DES PROFONDEURS DU PORT DE PORT-BAIL SPL DES PORTS DE LA MANCHE Le présent document constitue une note de réponse aux remarques émises par la DDTM le 17 décembre 2020 dans le cadre de l’instruction du dossier de Déclaration au titre de la Loi sur l’Eau pour le maintien des profondeurs du port de Port-Bail. Remarque DDTM : « Le dossier doit faire état de l’existence des portes à flot présentes en amont (notamment celles de Saint-Lô d’Ourville) et des travaux de réflexions en cours : rétablissement des continuités écologiques, rétablissement d’un estuaire… Ces éléments doivent être intégrés à l’analyse menée sur la connectivité écologique entre les cours d’eau et le milieu marin ». La photographie suivante présente la localisation des portes à flot situées en amont du port de Port-Bail, à environ 2,6 km de ce dernier. Actuellement les portes à flot ne sont plus fonctionnelles (voir article Annexe 1) laissant ainsi le flux maritime remonter en amont de celles- ci. Portes à flot Localisation des portes à flot de Saint-Lô d'Ourville Les incidences des travaux de curage et de refoulement des sédiments concernant la continuité écologique, au regard de l’absence des portes à flot, sont jugées comme nulles pour plusieurs raisons : • Elles se situent en amont du site d’étude ; • Elles se situent à une distance suffisamment éloignée du site d’étude (> 2km) ; • Les opérations de refoulement des sédiments de la souille 3 seront effectuées lors de la marée descendante, ce qui n’engendrera pas de retour des matériaux vers les portes à flots. Ainsi aucune mesure ERC ne sera nécessaire puisqu’aucune incidence sur la connectivité écologique entre les cours d'eau et le milieu marin ne sera engendré. IDRA Environnement – Janvier 2021 2
NOTE COMPLEMENTAIRE AU DOSSIER LOI EAU – MAINTIEN DES PROFONDEURS DU PORT DE PORT-BAIL SPL DES PORTS DE LA MANCHE Remarque DDTM : « L’analyse écologique est à compléter. Les travaux menés par l’OFB montrent la présence de bar, mulet porc, mulet doré, gobie buhotte, athérine prêtre, mulet lippu, Palaemonetes varians dans les filandres (la plupart au stade juvénile), ainsi que de plie, petite vive, gobie tacheté, crabe vert et crevette grise, principalement dans le chenal. Les abondances dans les filandres sont importantes comparativement aux autres havres à l’automne (juvénile bar + gobie buhotte notamment). Ces données renforcent la potentielle importance du chenal comme lieu de transition des populations de poissons et invertébrés comme des amphihalins. Compte tenu des éléments précédents, une démarche éviter réduire compenser (ERC) et des mesures de suivis spécifiques doivent être proposées pour le dragage du chenal et de la souille ». Remarque DDTM : « Compte tenu de la sensibilité écologique signalée ci-dessus, des mesures de suivi de la faune benthiques doivent être proposés sur des stations réparties dans le chenal et les zones de confortement au sud du projet ». Afin d’étayer l’inventaire piscicole, la Cellule de Suivi du Littoral Normand nous a transmis les données des espèces de poissons recensées entre 2013 et 2019 dans le havre de Port-Bail. L’ensemble des espèces déjà observées ne sont pas réglementées en Europe et en France sauf la Pseudorasbora parva qui est considérée comme une espèce envahissante (cette espèce appartient à la Liste des espèces animales exotiques envahissantes dont l'introduction est interdite sur le territoire métropolitain). Sa fréquence d’occurrence est toutefois très faible (0,02 %). Espèces de poissons recensées entre 2013 et 2019 dans le havre de Port-Bail Les espèces de poissons citées dans la demande de complément ne seront pas plus perturbées qu’en condition normale de fréquentation. En effet, la zone d’étude est une zone fréquentée tout au long de l’année par de la navigation. De plus, les travaux intervenant à IDRA Environnement – Janvier 2021 3
NOTE COMPLEMENTAIRE AU DOSSIER LOI EAU – MAINTIEN DES PROFONDEURS DU PORT DE PORT-BAIL SPL DES PORTS DE LA MANCHE marée basse, les poissons quitteront donc momentanément le port et le chenal, soit vers la zone côtière, soit en fond de havre. Ces espèces ne sont donc pas concernées par les opérations de dragage et de rechargement effectuées à marée basse. Enfin, les conditions d’intervention lors du refoulement au jusant s’effectueront lors de forts coefficients de marée (> 70) ce qui permettra une dispersion très rapide des matériaux, tout en réduisant par conséquent les effets de décantation et donc de potentielles incidences sur les seuils d’oxygène dissous dans le milieu. Au regard de ces éléments, un suivi de la faune benthique apparaît peu pertinent d’autant plus qu’un suivi est déjà engagé, et disponible depuis 2013, par la Cellule de Suivi du Littoral Normand. Les données étant facilement accessibles il sera possible lors du renouvellement du dossier de déclaration d’étudier l’évolution des espèces présentes. Remarque DDTM : « D’autre part, les sites de rechargement sont des zones de nidification de l’avifaune et les prés-salés du fond du havre sont utilisés pour l’hivernage des oiseaux d’eau (anatidés, ardéidés en autres. Ces derniers doivent être détaillés dans l’évaluation d’incidences Natura 2000 ». Le tableau suivant présente les espèces d’oiseaux inventoriées à proximité du site d’étude (au sein des ZNIEFF – figure 29 du DLE), et leur identification au sein des Annexes I et II de la Directive Oiseaux. Le tableau présente également un état de leur présence près du port et leur période de reproduction/nidification. Espèces Directives Période Nidification Halte Hivernage Estuaire de Dunes de Havre et Oiseaux nidification migratoire Port-Bail Lindbergh dunes de Port-Bail Bernache Annexe II Mai/Juin X cravant à ventre plat Grèbe Avril/Juin Niche X castagneux flottante aquatique Harle huppé Annexe II Avril/Juin X X Aigrette garzette Annexe I Avril/Juillet Buissons et X X arbres Faucon Annexe I Avril/Juin X X émerillon Busard Saint- Annexe I Avril/Juin X Martin Chevalier Annexe II Mai/Juillet X arlequin L’Avocette Annexe I Avril/Juillet X X Le petit Pingouin Avril Corniches X rocheuses La linotte à bec Mai/Juin X X jaune La Mouette Annexe I Mai/Juin X X mélanocéphale Grand Gravelot Avril/Août Sol souvent X dans des IDRA Environnement – Janvier 2021 4
NOTE COMPLEMENTAIRE AU DOSSIER LOI EAU – MAINTIEN DES PROFONDEURS DU PORT DE PORT-BAIL SPL DES PORTS DE LA MANCHE galets ou du gravier Gravelot à Annexe I Mars/Juillet Hauts de X X collier plage : interrompu sables, graviers… Hirondelle de Avril/Juillet Sol au X X rivage niveau des zones alluviales Tadorne de Février/Août Terriers de X X belon lapin, fourrés denses Rossignol Mai/Juin Dans les X Philomèle buissons épais, près du sol. Il vit en milieu boisé. Bécasseau Mai/Juillet X sanderling Balbuzard Annexe I Avril/Juillet X pêcheur Traquet motteux Avril/Juillet Sol, sous un X rocher, dans un mur Bruant des Avril/Juin Nid X Roseaux d’herbes, bas ou au sol Vanneaux Annexe II Avril/Juin Creux au X Huppé sol garni d’herbes Espèces d’oiseaux recensées dans les ZNIEFF à proximité du projet L’étude de croisement entre les périodes et les lieux de nidification avec les caractéristiques du projet de maintien des profondeurs, et plus particulièrement avec la période prévue d’entretien (mars, et éventuellement première semaine d’avril en cas d’aléas chantier), ne montrent pas d’incidences sur ces espèces. En effet, les périodes de nidification des espèces présentent sont plus tardives par rapport à la période des travaux. De plus, les lieux de nidification sont en grande majorité situés dans des zones ne correspondant pas à l’emprise des travaux. Le Gravelot à collier interrompu est la seule espèce présentant une période de nidification (mars/juillet) commune à la période des travaux. Or cette espèce niche sur les hauts de plage et le long de la côte (voir Annexe 2). Sa zone de nidification ne correspond donc pas avec l’emprise des travaux focalisée à l’intérieur du havre. A noter par ailleurs que le Département de la Manche a bien conscience de la présence de Gravelot à collier interrompu, et contribue à son suivi par des soutiens financiers auprès du CPIE du GONm, ainsi que par l’intermédiaire du guide de collecte des macrodéchets des plages qui a permis de localiser les points de nidification. IDRA Environnement – Janvier 2021 5
NOTE COMPLEMENTAIRE AU DOSSIER LOI EAU – MAINTIEN DES PROFONDEURS DU PORT DE PORT-BAIL SPL DES PORTS DE LA MANCHE Remarque DDTM : « Les enjeux des activités de baignade et de conchyliculture sont à développer dans le dossier en évaluant les incidences du projet sur le classement des eaux de baignades, sur le classement des zones conchylicoles et sur la réalisation de ces activités ». Les activités conchylicoles Les zones conchylicoles les plus proches du port concernent les zones référencées 50.09 dans l’Atlas des zones de production de coquillages vivants, portant sur le classement sanitaire des zones d’élevage et de pêche professionnelle (figure 32 du DLE). Ces zones sont à plus de 2 km du port de Port-Bail (Annexe 3). La pêche y est interdite pour les gastéropodes et bivalves fouisseurs (groupes 1 et 2), et autorisée pour les bivalves non fouisseurs (groupe 3) à condition que les coquillages récoltés ne soient mis sur le marché pour la consommation humaine qu'après avoir subi, pendant un temps suffisant, un traitement dans un centre de purification. Concernant la pêche de loisir sur le groupe 3, elle est possible à condition de respecter les conditions de consommation édictées par le Ministère de la Santé (cuisson des coquillages). Les analyses chimiques des sédiments à extraire ont montré l’absence de dépassements des seuils réglementaires N1 et N2 (chapitre 8.1.5.4 du DLE). Ainsi il ne peut y avoir de déclassement de la qualité sanitaire au regard des paramètres étudiés. Concernant le risque potentiel d’augmentation de la turbidité au niveau des parcs conchylicoles, il est considéré comme négligeable, direct, et temporaire au regard : - Des petits volumes concernés (à noter une revue à la baisse du volume refoulé par jour) : le rendement moyen prévu est de 400 m³/heure à raison de 10 % de sédiment pour 90 % d'eau de mer, sur une durée moyenne de marée descendante de 3h. Le volume refoulé serait donc de 250 m³ maximum par jour de sédiments en place. - De la distance importante séparant le point du rejet des parcs conchylicoles (plus de 2 km). Toutefois, les opérations de dragage peuvent entraîner des incidences sur la qualité des sédiments, et donc du compartiment eau et des activités conchylicoles à travers les risques associés aux pollutions accidentelles (fuite d’hydrocarbures ou d’huiles). Pour réduire l’incidence potentielle associée à ce risque, les moyens de dragage mis en œuvre sont munis de réservoirs à double coques, et des huiles biodégradables sont utilisées (cf. DLE). Ainsi, les incidences des opérations de dragage seront négligeables, directes, et temporaires sur les activités conchylicoles. Une mesure d’accompagnement reposant sur le suivi en continu de la turbidité des eaux au niveau des parcs conchylicoles sera néanmoins déployée. Concernant les potentielles incidences des opérations de rechargement, celles-ci sont jugées nulles à l’égard des activités conchylicoles. Les activités de baignade Les zones de baignade identifiées se situent le long du littoral à une distance d’environ 1,5 km du site du projet. Le classement sanitaire au regard de la directive 2006/7/CE en vigueur, montre une qualité de l’eau excellente. Pour les mêmes raisons que les activités conchylicoles (absence de dégradation des sédiments dragués, très faible augmentation de la turbidité au niveau des zones de baignade au regard des distances mises en jeu et des petits volumes de sédiments à draguer), il ne peut y avoir de déclassement de la qualité des eaux de baignade au regard des paramètres étudiés. IDRA Environnement – Janvier 2021 6
NOTE COMPLEMENTAIRE AU DOSSIER LOI EAU – MAINTIEN DES PROFONDEURS DU PORT DE PORT-BAIL SPL DES PORTS DE LA MANCHE Ainsi, les incidences des opérations de dragage seront négligeables, directes, et temporaires sur les activités de baignade. Concernant les incidences des opérations de rechargement, elles sont nulles sur les activités de baignade. Remarque DDTM : « L’analyse des zones en érosion doit être réalisée à l’échelle de la cellule sédimentaire afin de justifier de la pertinence, dans le cadre d’une gestion optimale des ressources, du choix des zones de rechargement retenues ». La cellule sédimentaire à l’échelle de la commune de Port-Bail s’étend de la station SW08 à SW18 (figure suivante). Localisation des stations de suivi de l’évolution de l’érosion du littoral (CREC) Comme constaté sur la figure ci-dessus, le site de Port-Bail est une zone de convergence des sédiments en provenance du milieu maritime et terrigène. C’est donc un site d’accrétion et d’érosion sédimentaire. A l’échelle temporelle d’une année, entre 2019 et 2020, il est constaté que le site 161 situé au plus près du port, est en érosion. Ainsi, son rechargement est pertinent dans le temps (figure suivante). IDRA Environnement – Janvier 2021 7
NOTE COMPLEMENTAIRE AU DOSSIER LOI EAU – MAINTIEN DES PROFONDEURS DU PORT DE PORT-BAIL SPL DES PORTS DE LA MANCHE Evolution de l’érosion du littoral par station (CREC) A noter par ailleurs qu’une étude a été menée avec la DDTM concernant des éventuels aménagements du littoral de la commune de Port-Bail pour lutter contre l’érosion sédimentaire et participer au maintien du système dunaire. Des travaux ont donné suite à cette étude par la mise en place de fascines remplies avec du sable en provenance du chenal sur le site B de l’étude (cf. présentation de la DDTM pp.16 à 24 – Annexe 4). Par ailleurs, cette étude a également permis d’identifier que la zone A devait être confortée par rechargement. La Caillourie – site A (Propositions d’aménagements du littoral de la commune de Portbail - Sites de la Caillourie et du camping d’Alençon, 2018, DDTM) IDRA Environnement – Janvier 2021 8
NOTE COMPLEMENTAIRE AU DOSSIER LOI EAU – MAINTIEN DES PROFONDEURS DU PORT DE PORT-BAIL SPL DES PORTS DE LA MANCHE La Caillourie – site B (Propositions d’aménagements du littoral de la commune de Port-bail - Sites de la Caillourie et du camping d’Alençon, 2018, DDTM) Une des zones concernées par le rechargement et notamment le site de la Caillourie localisée à proximité directe de l’école de voile. Chaque année, un constat de l’érosion de chacune des zones sera mené pour justifier de leur rechargement en sable. Concernant la zone Est du chenal, il s’agit plus particulièrement d’un maintien des abords du chenal qui s’affaisse et s’efface au fur et à mesure des marées. Aussi, cette zone sera concernée tous les 2 à 4 ans. Par ailleurs, la figure 8 du DLE illustre bien la pertinence et la nécessité du rechargement des zones ciblées. Remarque DDTM : « Des incertitudes sont à lever sur le volume dragué au sein d’un chenal de navigation. Les volumes indiqués sont différents dans le dossier (60 000 m³) et dans le résumé non technique (37 500 m³) ». Le chenal est bien concerné par un volume de 60 000 m³ sur la décennie. Remarque DDTM : « Le volume annuel de sédiments nécessaire au recouvrement des sables vaseux n’est pas quantifié ». Comme mentionné dans le DLE en p.11, les années durant lesquelles le chenal sera dragué, une couche d’environ 15 cm sera déposé par-dessus les sédiments en provenance des zones 1 et 2 de la souille. Le volume concerné dépendra de la surface nécessitant un rechargement, mais à noter que celui-ci est d’ores et déjà inclus dans le volume à draguer du chenal. IDRA Environnement – Janvier 2021 9
NOTE COMPLEMENTAIRE AU DOSSIER LOI EAU – MAINTIEN DES PROFONDEURS DU PORT DE PORT-BAIL SPL DES PORTS DE LA MANCHE Lorsqu’il n’y aura pas de recouvrement possible avec les matériaux en provenance du chenal, les zones rechargées seront légèrement grises, comme cela était lors des dernières opérations (voir figure 7 du DLE en page 12). La décoloration des matériaux s’opère relativement rapidement. Par ailleurs, la fraction limoneuse étant très faible, et le site étant très peu touristique au moment des opérations, il n’y aura pas de problématique d’intégration paysagère. Remarque DDTM : « Afin de valider la solution technique retenue, le dossier doit présenter une ventilation type des sédiments mis en œuvre pour chacune des zones de rechargement permettant de vérifier l’adéquation entre les volumes dragués, le choix des zones à recharger et les volumes nécessaires au sein de chacune des zones ». La ventilation des sédiments présentant les volumes par zone est présentée sur la figure suivante. Répartition des volumes par zone de gestion Remarque DDTM : « Le dossier indique le souhait de disposer d’un volume complémentaire de 28 000 m³. Des précisions sont attendues sur la répartition de ce volume et l’adéquation de celui-ci avec les possibilités de rechargement et de refoulement ». Ce volume est une marge de sécurité pour la SPL selon la survenue d’un ou plusieurs aléas climatiques au cours de la décennie. A ce jour, il est donc difficile d’anticiper les zones qui seraient concernées. Toutefois la gestion des sédiments serait la même que celle prévue à l’année, à savoir que les sables issus du chenal et des zones 1 & 2 seraient gérés en rechargement, et en refoulement pour ceux issus de la zone 3. IDRA Environnement – Janvier 2021 10
NOTE COMPLEMENTAIRE AU DOSSIER LOI EAU – MAINTIEN DES PROFONDEURS DU PORT DE PORT-BAIL SPL DES PORTS DE LA MANCHE Selon les retours d’expérience, les sites qui pourraient être concernés par un dragage d’urgence suite à un aléa tempétueux fort seraient les zones 1 et 2 de la souille. Aussi, il ne serait pas question d’un volume supplémentaire en refoulement. Remarque DDTM : « La turbidité moyenne indiquée dans le dossier (30 NTU) diffère des relevés effectués dans le cadre du suivi de la DCE : 2,6 NTU en moyenne avec des valeurs plus élevées et fluctuantes dans les filandres (4,6, 14-18, 7-13 NTU selon les campagnes). Par conséquent le dossier doit être complété d’une analyse plus poussée des fluctuations des flux sédimentaires dans les conditions de marées envisagées pour le relargage des sédiments de la zone 3. D’autre part, le projet doit proposer un suivi de la turbidité au niveau des exploitations conchylicoles ». Les filandres sont présentes bien en amont du point de rejet, et le refoulement s’effectuant au jusant, il n’y aura aucun impact turbidimétrique sur ces derniers. Par ailleurs, le volume refoulé en question ne concerne que 6 500 m³ maximum/an, ce qui représente environ 250 m³ maximum par jour durant environ 26 jours ouvrés. Une modélisation du flux sédimentaire serait démesurée dans le cadre de ce projet. Comme précisé précédemment, la commune de Port-Bail est au sein d’un havre qui est lui-même un site de convergence sédimentaire. Aussi, 250 m³ de sédiments en place remis en suspension au sein du havre en période hivernale par coefficient supérieur à 70, n’est pas à l’échelle de ce qui est charrié et remis en suspension naturellement. Ce volume refoulé étant étalé sur un mois, il est possible que les opérations se déroulent également début avril. Le seuil de 30 NTU présenté dans le DLE représente un bruit de fond naturel en période hivernale avec un fort coefficient, ce qui n’est pas le cas des seuils de la DCE. En effet, ces derniers ne sont pas représentatifs du bruit de fond naturel dans le cadre des opérations de dragage du port de Port-Bail. C’est pourquoi, comme précisé dans le DLE en page 49, une courbe de corrélation sera établie afin de définir une tolérance sur les conditions d’intervention et de remise en suspension. A partir de l’établissement d’un bruit de fond naturel une dizaine de jour en amont des opérations de dragage, des seuils d’alerte et d’arrêt seront déterminés en concertation avec les services de l’Etat. Selon les retours d’expérience et les seuils couramment instaurés sur d’autres chantiers qui ont démontré leur niveau de protection adapté du compartiment aquatique, nous proposons : - Seuil d’alerte : 100 mg/L - Seuil d’arrêt : 250 mg/L Enfin, de manière à répondre aux attentes du CRC vis-à-vis d’un suivi turbidimétrique à proximité des parcs conchylicoles, le point S1 serait déplacé près des parcs (figure suivante). Celui-ci ne serait plus en mesure biquotidienne mais en continu, afin d’assurer plus précisément le suivi. IDRA Environnement – Janvier 2021 11
NOTE COMPLEMENTAIRE AU DOSSIER LOI EAU – MAINTIEN DES PROFONDEURS DU PORT DE PORT-BAIL SPL DES PORTS DE LA MANCHE Point de rejet S1 Localisation du point de suivi continu à proximité des parcs conchylicoles (à plus de 2 km du point de rejet) Remarque DDTM : « L’estimation des impacts (partie 12) n’est pas uniforme avec les différents chapitres. La démarche d’évaluation des incidences réalisée en partie 14.1.1 serait souhaitée dans l’ensemble du document en explicitant, pour chaque compartiment biologique, et type d’impact, le caractère : quantitatif : fort, moyen, faible, négligeable ; Temporel : permanent, temporaire et long (années), temporaire et court (jours) ; Direct ou indirect ; Spatial : localisé, étendu ». L’importance des incidences peut être classée comme suit : • Incidence négligeable : incidence suffisamment faible pour que l’on puisse considérer que les nouveaux aménagements n’ont pas d’incidence ; • Incidence mineure : incidence dont l’importance ne justifie pas de mesure environnementale, d’évitement, de réduction ou de compensation ; • Incidence modérée : incidence dont l’importance peut justifier une mesure environnementale, d’évitement, de réduction ou compensation ; • Incidence majeure : incidence dont l’importance justifie une mesure environnementale, d’évitement, réduction ou compensation. IDRA Environnement – Janvier 2021 12
NOTE COMPLEMENTAIRE AU DOSSIER LOI EAU – MAINTIEN DES PROFONDEURS DU PORT DE PORT-BAIL SPL DES PORTS DE LA MANCHE Les incidences peuvent être classées selon leur nature et leur importance. La nature des incidences peut être classée comme suit : • Incidence directe : incidence directement attribuable aux travaux et aménagements projetés ; • Incidence indirecte : incidence différée dans le temps ou dans l’espace, attribuable à la réalisation des travaux et aménagements ; • Incidence temporaire : incidence liée à la phase de réalisation des travaux, nuisances de chantier, notamment la circulation des bateaux, bruit, turbidité, vibrations, odeurs. L’incidence temporaire s’atténue progressivement jusqu’à disparaître ; • Incidence permanente : incidence qui ne s’atténue pas d’elle-même avec le temps. Une incidence permanente est dite réversible si la cessation de l’activité la générant suffit à la supprimer. Incidence sur le contexte physique Météorologie Les opérations de dragage et de rechargement de plage n’ont pas d’incidences sur le climat local (pas de modifications majeures de la topographie…). Les opérations n’auront pas d’incidences sur le contexte météorologique, aucune mesure ERC n’est prévue. Hydrologie et océanographie Les opérations de dragage, de rechargement et de refoulement, n’auront pas d’incidences sur l’hydrologie et l’océanographie. En effet, le dragage s’attache à maintenir les fonds dans leur état initial navigable. De plus, les travaux vont permettre de rétablir l’écoulement des eaux qui peut se trouver diminué en raison des phénomènes de comblement du chenal de navigation. Les opérations n’auront pas d’incidences sur le contexte hydrologique et océanographique, aucune mesure ERC n’est prévue. Géologie locale Les travaux d’entretien consistent à refouler les sédiments extraits lors de la marée descendante et recharger des zones à partir de sédiments extraits de bonne qualité, et présentant globalement le même faciès que les sédiments présents dans les zones de rejet. Les incidences des opérations de dragage et de rechargement de plage sur la géologie locale seront nulles, ainsi aucune mesure ERC n’est prévue. Sédimentologie Le dragage consiste au déplacement des sédiments depuis la zone de dragage soit vers le point de rejet dans le chenal, soit vers les sites de rechargement et de confortement. Les incidences potentielles au cours de ces opérations sont : 1) Le changement du faciès sédimentaire propre au site de réception. Cette modification de la granulométrie des matériaux peut entraîner une perturbation du transport sédimentaire naturel. 2) Le changement de la qualité chimique des eaux en cas d’extraction ou de refoulement et rechargement de sédiments contaminés par effet de relargage de résidus toxique. IDRA Environnement – Janvier 2021 13
NOTE COMPLEMENTAIRE AU DOSSIER LOI EAU – MAINTIEN DES PROFONDEURS DU PORT DE PORT-BAIL SPL DES PORTS DE LA MANCHE Incidence sur la granulométrie des sédiments du site de dragage L’incidence des opérations de curage des sédiments sur la granulométrie des sédiments en place au niveau des zones à draguer est nulle dans la mesure où l’action d’extraction des sédiments d’un site ne changera pas la granulométrie du site au point d’extraction. Les incidences des opérations de dragage sur la qualité granulométrique des sédiments du site d’extraction seront nulles. Aucune mesure ERC ne sera donc déployée. Incidence sur la granulométrie des sédiments du site de réception L’incidence des opérations de refoulement et de rechargement sur la granulométrie des zones réceptrices s’illustre par un possible changement temporaire du faciès des sédiments. Ce changement peut alors entrainer outre une modification de la nature granulométrique des fonds, une perturbation du transport sédimentaire naturel au niveau de ces zones. Ainsi lors des opérations de rejets des sédiments extraits, que ce soit en milieu aquatique ou terrestre, il est généralement recommandé de respecter la granulométrie du matériel récepteur. Une sectorisation des zones à extraire a été produite, à partir des résultats d’analyses granulométriques (figures 22, 23, 24 du DLE), afin d’orienter pour chaque zone à extraire une solution de gestion adéquate. Ainsi, les matériaux extraits les plus grossiers seront utilisés à des fins de rechargement de plage et de confortement des flancs du chenal, tandis que le refoulement a été retenu à la marée descendante pour les matériaux les moins grossiers. Les analyses granulométriques ayant montré une cohérence entre les matériaux extraits et les matériaux caractérisant les différents milieux récepteurs, les incidences des opérations de curage et de gestion des sédiments sont considérées comme nulles. Ainsi aucune mesure ERC ne sera déployée. Incidence sur la chimie des sédiments du site d’extraction et des sites de réception Les analyses chimiques des sédiments à extraire ont montré l’absence de dépassements des seuils réglementaires N1 et N2. Toutefois, les opérations de dragage peuvent entraîner des incidences sur la qualité des sédiments du site d’étude à travers les risques associés aux pollutions accidentelles (fuites d’hydrocarbures ou d’huiles). Pour cette raison, les incidences des opérations de dragage sur la qualité chimique des sédiments sont considérées comme mineures, directes et temporaires. L’application d’une mesure de réduction est envisagée avec la présence d’un kit antipollution sur chaque atelier de dragage, afin d’obtenir une incidence résiduelle, après application de la mesure, négligeable, directe et temporaire. Incidence sur le contexte biologique Trame verte et bleue Le projet de curage et de rechargement/confortement du site d’étude n’est pas de nature à diminuer à long terme, le potentiel de circulation des espèces terrestres et aquatiques présentes sur le site. Au contraire, le maintien des profondeurs du chenal permettra une défragmentation physique du milieu qui favorisera la libre circulation des espèces aquatiques notamment entre la mer et le havre de Port-Bail, et donc le maintien de la continuité écologique. Concernant les milieux dunaires, le rechargement permettra de restaurer ces milieux fragiles soumis à des phénomènes de destruction ponctuelle (phénomène d’érosion) liés aux événements météo-marins (tempêtes). IDRA Environnement – Janvier 2021 14
NOTE COMPLEMENTAIRE AU DOSSIER LOI EAU – MAINTIEN DES PROFONDEURS DU PORT DE PORT-BAIL SPL DES PORTS DE LA MANCHE Les poissons, ou encore les oiseaux en hivernage seront toutefois potentiellement gênés durant les travaux, mais trouveront refuge si nécessaire, plus en amont dans le havre au niveau des filandres et des zones exondées à marée basse. Pour cette raison, les incidences des opérations de curage et de rechargement sur les corridors écologiques seront négligeables, directes, et temporaires. L’application de mesure ERC n’est pas nécessaire. Parc Naturel Marin Il n’existe pas de PNN à proximité du site de dragage. Les incidences des opérations de curage et de rechargement sur les Parcs Naturels Marins seront nulles car il n’en existe pas à proximité du site d’étude. Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique L’inventaire faunistique et floristique réalisé montre la présence, au niveau du site d’étude et à proximité, d’espèces d’oiseaux d’intérêts communautaires (Directive Oiseaux) appartenant aux Annexes I ou II de cette directive. Il est relevé que le site d’étude est principalement un site d’hivernage, de halte migratoire et de nidification. Toutefois, la confrontation de ces données avec les caractéristiques du projet (période et durée de réalisation) montre que les travaux d’entretien ne sont pas de nature à nuire, ni fortement ni durablement à ces espèces. En effet, bien que le site d’étude soit situé au niveau de zone de nidification, la période de travaux retenue, durant le mois de mars, ne correspond pas avec la période de nidification excepté pour le Petit gravelot à collier interrompu (nidification mars/juillet). Or cette espèce niche sur les hauts de plage et le long de la côte. Sa zone de nidification ne correspond donc pas avec l’emprise des travaux focalisée à l’intérieure du havre. Concernant les espèces présentent pour l’hivernage, celles-ci seront potentiellement perturbées. Elles trouveront refuge en fond de havre durant la période des travaux. Les incidences des opérations de dragage et de rechargement sur les Zones Naturelles d’intérêt Ecologique Faunistique et Floristique sont considérées comme négligeables, directes et temporaires au regard des caractéristiques du projet et de la répartition des espèces présentes. Ainsi aucune mesure ERC n’est prévue. Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux Il n’existe pas de ZICO à proximité du site d’étude. Les incidences des opérations de curage et de rechargement sur les Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux sont considérées comme nulles. Ainsi aucune mesure ERC n’est prévue. Incidence sur le contexte patrimonial Sites inscrits/sites classés Il n’existe aucun site inscrit ou classé répertorié à proximité du site d’étude. Les incidences des opérations de curage et de rechargement sur les sites inscrits et classés sont considérées comme nulles. Ainsi aucune mesure ERC n’est prévue. Sites patrimoniaux remarquables Il n’existe pas de Sites Patrimoniaux Remarquables (SPR, au sens de la Loi relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine) référencés sur la commune de Port-Bail. IDRA Environnement – Janvier 2021 15
NOTE COMPLEMENTAIRE AU DOSSIER LOI EAU – MAINTIEN DES PROFONDEURS DU PORT DE PORT-BAIL SPL DES PORTS DE LA MANCHE Les incidences des opérations de curage et de rechargement sur les sites patrimoniaux remarquables sont considérées comme nulles. Ainsi aucune mesure ERC n’est prévue. Incidence sur le contexte anthropique La plaisance Le port de Port-Bail est un port de plaisance à l’échouage. Il dispose de 315 places dont 270 sur ponton, 35 sur bouées et 10 visiteurs. Toutefois, la période de travaux (en mars, éventuellement première semaine d’avril) ne coïncide pas avec le pic de fréquentation des plaisanciers. Les plaisanciers étant essentiellement présents durant la période estivale. Ainsi, les incidences des opérations de curage et de rechargement seront négligeables, directes, et temporaires. Aucune mesure ERC n’est prévue. La pêche Le port de Port-Bail ne présente pas d’activité significative de port de pêche de par la présence de 2 navires. Ainsi, les incidences des opérations de curage et de rechargement seront négligeables, directes, et temporaires. Aucune mesure ERC n’est prévue. Remarque DDTM : « La qualification des incidences liées à l’entretien du chenal sur les habitats marins (1140) est à reprendre : elle est directe dans le chenal et sur le flanc sud du chenal lors des travaux de confortement. Enfin le document gagnerait en clarté en séparant, dans cette partie, les impacts directs sur les habitats et la faune benthique, liés à l’extraction, des impacts indirects liés à l’augmentation de la turbidité et aux modifications hydro-morphosédimentaires ». Concernant les opérations de dragage des souilles du port de Port-Bail, les incidences sur la faune proviennent de l’excavation des macros et micro-organismes présents dans les sédiments dragués. Toutefois, au regard de la localisation du site de dragage, dans l’enceinte du port de Port-Bail, l’incidence est considérée comme négligeable, directe et temporaire (voire nulle) sur les peuplements benthiques, ces habitats étant reconnus, par retour d’expérience, comme pauvres (peu diversifiés) en contexte portuaire et sableux. Concernant la remise en suspension dans l’enceinte du port de Port-Bail, qui découle des opérations du dragage (incidence indirecte), la technique d’entretien retenue (dragage mécanique) permet de limiter ce phénomène. Elle sera concentrée autour de la pelle seulement. L’incidence est donc considérée comme négligeable, indirecte (remise en suspension entrainée par le dragage des souilles) et temporaire. Concernant le refoulement des sédiments et le confortement du chenal, comme le chenal de Port-Bail est une zone où les mouvements hydrosédimentaires et les vitesses d’ensablement, qui régissent le fonctionnement du chenal, sont importants, c’est une zone peu propice à une macrofaune diversifiée ou abondante. Les peuplements benthiques pouvant s’y trouver sont par ailleurs adaptés à ce type d’environnement. Ainsi, les incidences du refoulement au niveau du chenal sont considérées comme négligeables, directes et temporaires (voire nulles). IDRA Environnement – Janvier 2021 16
NOTE COMPLEMENTAIRE AU DOSSIER LOI EAU – MAINTIEN DES PROFONDEURS DU PORT DE PORT-BAIL SPL DES PORTS DE LA MANCHE Ainsi, les incidences des opérations d’extraction seront négligeables, directes (excavation possible de peuplements benthiques), indirectes (remise en suspension) et temporaires sur les habitats benthiques. Concernant les incidences des opérations de refoulement et de confortement au niveau du chenal elles sont négligeables, indirectes et temporaires sur les habitats benthiques. Remarque DDTM : « Une analyse photographique et une analyse des profils, établies sur un retour d’expérience, sont à produire afin de qualifier les choix techniques retenus : pente des rechargements, épaisseurs de couverture, stabilité du rechargement dans le temps… ». Comme précisé dans le DLE, des levés topographiques annuels seront réalisés après chaque rechargement, permettant le suivi des zones rechargées d’une année sur l’autre, et donc de justifier la pertinence des rechargements. Les profils de plage évoluant chaque jour, il est difficile d’anticiper les profils prévus. Toutefois, les pentes de rechargement, les épaisseurs de sable nécessaires… seront étudiées en amont des rechargements, au regard des profils existants. Il s’agira de combler les dépressions existantes et de suivre au maximum le profil de ladite zone. Remarque DDTM : « Le dossier doit présenter le document stratégique de façade et ses objectifs environnementaux et analyser la compatibilité du projet avec ces éléments ». La Figure suivante illustre les objectifs socio-économiques et environnementaux au niveau du secteur : « Ouest Cotentin – Baie du Mont Saint-Michel » appartenant à la façade maritime « Manche Est – mer du Nord » du Document Stratégique de Façade (DSF). Illustration des objectifs socio-économiques et environnementaux au niveau du site d’étude IDRA Environnement – Janvier 2021 17
NOTE COMPLEMENTAIRE AU DOSSIER LOI EAU – MAINTIEN DES PROFONDEURS DU PORT DE PORT-BAIL SPL DES PORTS DE LA MANCHE Le projet d’entretien du port de Port-Bail appartient, d’après le DSF, à la catégorie d’activité maritime « Travaux publics maritimes ». Toujours d’après le DSF, le site d’étude est à proximité des enjeux écologiques suivants : • Populations sédentaires de grands dauphins • Habitats sédimentaires (sédiments subtidaux, intertidaux) Et de l’enjeu environnemental suivant : • Aquaculture Le projet d’entretien du port de Port-Bail apparait compatible avec les enjeux cités ci-dessus d’après le croisement entre l’enjeu lié à l’activité maritime « Travaux publics maritimes » et les enjeux écologiques de la zone. En effet, les populations sédentaires de grands dauphins ne fréquentent pas le havre de Port- Bail et ne seront donc pas impactées par les travaux d’entretien. Concernant les habitats benthiques sédimentaires subtidaux (toujours recouvert par la marée) et intertidaux (zone de balancement des marées), le projet d’entretien présente une incidence négligeable, directe et temporaire (voir remarque 5). Enfin, les parcs aquacoles n’étant pas situés à proximité de la zone d’étude (plus de 2 km), les incidences seront nulles. A noter par ailleurs qu’une analyse plus poussée du DSF n’est pas demandée réglementairement, le dossier Loi Eau en question étant instruit sous le régime déclaratif et non d’autorisation. Remarque DDTM : « Le vocabulaire utilisé dans l’analyse de la compatibilité avec le SDAGE doit prendre en compte le caractère artificiel du port, du chenal de navigation et des plages le bordant régulièrement rechargées. Compte tenu de la durée sollicitée pour la demande, l’analyse de la compatibilité du projet doit prendre en compte les éléments du prochains SDAGE ayant déjà fait l’objet d’une validation du comité de bassin ». Dans le cadre de cette remarque, la compatibilité du projet est étudiée à travers le SDAGE 2022-2027 adopté le 14 octobre 2020 par le comité de bassin. IDRA Environnement – Janvier 2021 18
NOTE COMPLEMENTAIRE AU DOSSIER LOI EAU – MAINTIEN DES PROFONDEURS DU PORT DE PORT-BAIL SPL DES PORTS DE LA MANCHE Orientation Orientations Dispositions Compatibilité fondamentale 1.Pour un 1.1. Identifier et préserver les milieux humides et • 1.1.5. Gérer et entretenir les milieux humides de manière Le projet de maintien des profondeurs du port de territoire aquatiques continentaux et littoraux et les zones durable afin de préserver leurs fonctionnalités, la diversité Port-Bail et du chenal de navigation vivant et d’expansions des crues, pour assurer la pérennité des habitats et des espèces associées n’engendrera pas d’impact potentiel à l’égard la résilient : des de leur fonctionnement bonne qualité des habitats représentés par une rivières diversité des faciès hydrodynamiques, de la fonctionnelles, nature des fonds, du type des berges et des côtes. des milieux La restauration de la forme naturelle du chenal de humides navigation permettra un bon fonctionnement de préservés et l’hydrosystème. une Le rechargement permettra de restaurer le profil biodiversité en de la plage, et du massif dunaire. lien avec 1.2. Préserver le lit majeur des rivières et étendre les 1.2.6. Eviter l’introduction et la propagation des espèces Le projet de maintien des profondeurs du port de l’eau milieux associés nécessaires au bon fonctionnement exotiques envahissantes ou susceptibles d’engendrer des Port-Bail et du chenal de navigation peut être une restaurée hydromorphologique et à l’atteinte du bon état déséquilibres écologiques source possible de contaminations par des espèces non endémiques au site du projet notamment en raison de la présence d’engins provenant d’autres chantiers (pelles mécaniques, buldozer…). Les engins seront régulièrement nettoyés. 1.3. Eviter avant de réduire, puis de compenser 1.3.1. Mettre en œuvre la séquence ERC en vue de L’étude des incidences a été réalisée dans le (séquence ERC) l’atteinte aux zones humides et aux préserver la biodiversité liée aux milieux humides cadre de ce projet, de même que la séquence milieux aquatiques afin de stopper leur disparition et (continentaux et littoraux) des altérations dans les projets ERC (voir. Partie 13 du dossier de déclaration). leur dégradation d’aménagement 1.5. Restaurer la continuité écologique en 1.5.5. Rétablir les connexions terre-mer en traitant les Le projet de maintien des profondeurs de Port-Bail privilégiant les actions permettant à la fois de ouvrages « verrous » dans le cadre de projets de territoires ne constitue pas un obstacle à la continuité restaurer le libre écoulement de l’eau, le transit multifonctionnels écologique présente au niveau du site d’étude. sédimentaire et les habitats aquatiques Le curage du chenal permettra de défragmenter le milieu qui est soumis à un fort ensablement. Les espèces aquatiques pourront circuler plus facilement entre le littoral et le havre de Port-Bail. 5. Agir du 5.1. Réduire les apports de nutriments (azote et 5.1.1. Atteindre les concentrations cibles pour réduire les Les résultats des analyses sédimentaires sur les bassin à la phosphore) pour limiter les phénomènes risques d’eutrophisation marine sédiments dragués font état de faibles côte pour d’eutrophisation littorale et marine concentrations en matière organique. Le risque Idra Environnement – Janvier 2021 17
NOTE COMPLEMENTAIRE AU DOSSIER LOI EAU – MAINTIEN DES PROFONDEURS DU PORT DE PORT-BAIL SPL DES PORTS DE LA MANCHE protéger et d’eutrophisation marine est donc négligeable, restaurer la voire nul. mer et le 5.2. Réduire les rejets directs de micropolluants en • 5.2.4. Limiter les apports en mer de contaminants issus des Les résultats des analyses sédimentaires au regard littoral mer activités de dragage et d’immersion des sédiments des seuils réglementaires font état d’aucun dépassement. Les apports en contaminant seront donc nuls. 5.3. Réduire les risques sanitaires liés aux pollutions 5.3.2. Limiter la pollution microbiologique impactant les Les résultats des analyses microbiologiques font (E. dans les zones protégées (de baignade, zones d’usage Coli) montrent une absence de dégradation au conchylicoles et de pêche à pied) 5.3.3. Assurer une surveillance microbiologique des cours regard de ce critère. Par le biais des opérations d’eau, résurgence et exutoires côtiers et des zones de annuelles de dragage, cette surveillance sera pêches récréatives assurée par la réalisation d’analyses sédimentaires avant chaque opération de dragage. 5.4. Préserver et restaurer la fonctionnalité des 5.4.1. Préserver les habitats marins particuliers Les habitats marins particuliers ne sont pas les plus milieux aquatiques littoraux et marins ainsi que la importants au niveau de la zone d’étude (dans le 5.4.2. Limiter les perturbations et pertes physiques d’habitats biodiversité port et dans les sables du chenal). Les incidences liées à l’aménagement de l’espace littoral sur les habitats durant les travaux seront négligeables, directes/indirectes, et temporaires. 5.4.5. Réduire les quantités de macro et micro-déchets en Les opérations de dragage ne seront pas à mer, en estuaire et sur le littoral afin de limiter leurs impacts l’origine de la production ou du rejet de déchet. sur les habitats, les espèces, la santé. Idra Environnement – Janvier 2021 18
NOTE COMPLEMENTAIRE AU DOSSIER LOI EAU – MAINTIEN DES PROFONDEURS DU PORT DE PORT-BAIL SPL DES PORTS DE LA MANCHE Remarque DDTM : « Des compléments sont à apporter au dossier sur : - Les niveaux de mer à partir desquels le chantier d’extraction est arrêté - Les coefficients de marées à partir desquels les différentes phases des chantiers de dragage peuvent avoir lieu ainsi que leur report sur une année type afin de vérifier la faisabilité du projet de dragage sur les durées indiquées ». Une année type de dragage se résume principalement au mois de mars. L’amplitude d’octobre à avril demandée, concerne surtout et principalement les éventuels entretiens d’urgence. Les opérations ont lieu quel que soit la marée, puisqu’au cours de la marée basse peuvent s’opérer les rechargements de plage, et qu’à partir de la marée haute les sédiments peuvent être refoulés. A noter cependant que les opérations d’entretien du port et du chenal se déroulent le plus souvent entre 6h et 7h par jour selon les marées et hauteurs d’eau. La planification sera établie en préparation de chantier, en corrélant les données de marée du SHOM avec un constat contradictoire visuel sur chaque marée, et réalisé par la Maîtrise d’Œuvre et l'entreprise attributaire. Concernant les coefficients de marée, les opérations de refoulement seront menées sur les coefficients les plus importants, donc supérieurs à 70 afin que l’estran soit le plus découvert possible, mais également pour que la dispersion des matériaux refoulés soit la plus optimale. Durant le mois de mars 2021, il y aurait donc 8 jours ouvrés durant lesquels ces opérations seront à l’arrêt. Remarque DDTM : « Des compléments sont à apporter au dossier sur : - Les populations présentes au voisinage du projet » Il existe à proximité du projet un restaurant très peu fréquenté durant la période d’entretien (en mars). Les habitations les plus proches sont à 300 mètres, et les opérations se déroulant de jour uniquement la gêne sera négligeable. - « Les mesures mises en place pour la lutte contre le bruit, notamment si des dragages nocturnes sont prévus » Aucune mesure pour le bruit ne sera mise en place au regard des caractéristiques des populations présentes (voir ci-dessus) et des caractéristiques du projet. En effet, les opérations ne se dérouleront pas de nuit. Elles pourront néanmoins, de façon exceptionnelle, intervenir lors des grandes marées de façon tardive ou matinale. Ainsi, la gêne occasionnée sera minime. - « Le maintien des conditions sécuritaires de circulation sur la voirie » Pour la circulation des tombereaux, un arrêté sera instauré par le Conseil Départemental 50 pour les autoriser à emprunter la route départementale. Les vitesses seront limitées à 15km/h. Par ailleurs, deux cheminements piétonniers protégés seront mis en place au niveau du bureau du port et pour un accès au ponton A. En sortie Est de la souille, des panneaux « Attention chantier » seront installés, tout comme des feux de signalisation ou de la signalisation mobile (humaine). Ces différentes mesures permettront d’assurer des conditions sécuritaires au sein du domaine public, ainsi qu’un confort d'exécution des chantiers. L’annexe 5 présente le plan d’installation de chantier. Remarque DDTM : « La réalisation des travaux de rechargement en avril n’est pas compatible avec les enjeux écologiques présents. La période de travaux doit être reconsidérée ou une mesure de réduction doit être proposée après la mise en place d’une démarche ERC ». IDRA Environnement – Janvier 2021 19
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