Contribution au SRCAE d'Aquitaine Potentiel photo voltaïque Livrable 2 - DREAL Nouvelle ...

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Contribution au SRCAE d'Aquitaine Potentiel photo voltaïque Livrable 2 - DREAL Nouvelle ...
RAPPORT

CETE du
Sud­Ouest

Novembre 2011                                        Dreal Aquitaine

                Contribution     au    SRCAE
                d'Aquitaine ­ Potentiel photo­
                voltaïque ­ Livrable 2
                Complément prospective à 2020

                               Ministère de l'Écologie, du Développement Durable,
                                                    des Transports et du Logement

                                        www­cete­sud­ouest,developpement­durable.gouv.fr
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Étude terminée ayant donné lieu à une production
Informations du document
Titre du rapport : Contribution au SRCAE d'Aquitaine ­ Potentiel photovoltaïque ­ Livrable 2
Sous­titre : Complément prospective à 2020
Date du rapport : Novembre 2011

Auteurs
Aurélien Péré– CETE SO                                           Centre d'Études Techniques de l'Équipement
DAIT                                                             du Sud­Ouest
EADDT/UTPVT                                                      Rue Pierre Ramond BP 10010
Tél. : 0556706711                                                33166 St Médard en Jalles cedex
Mél. Aurelien.pere@developpement­durable.gouv.fr                 Tél : 05.56.70.66.33 ­ Fax : 05.56.70.67.33

Organisme Commanditaire
Dreal Aquitaine

Informations Contractuelles
Nature du document : Rapport
Référence administrative : Devis n°11/62/5440 ­ Affaire commandée le : 02/09/2011
Référence documentation : n° ISRN : EQ­CT33­11­165 FR

Résumé
Ce livrable fait suite au premier livrable sur le potentiel (théorique) de production d'électricité d'origine solaire
en Aquitaine. Dans ce deuxième livrable, on définit un potentiel par bassin de consommation : celui­ci est
très discriminant puisque le potentiel Aquitain par bassin de consommation est globalement de 1224 MWc
contre un potentiel (théorique) de 8,2 GW en toiture, entre 1,4 et 2 GW au sol pour les zones à enjeu faible
et de 540 GW au sol en zones à enjeu fort. La territorialisation du « potentiel par bassin de consommation »
définit une hiérarchie spatiale de zones selon leur capacité à accueillir des centrales au sol.
Trois scenarii sont définis :
­un scénario « au fil de l'eau » qui tient compte de l'existant (installations raccordées), des installations en file
d'attente, du nouveau cadre de régulation du photovoltaïque de mars 2011. La cible annuelle est de
37 MWc, soit 429 MWc installés à horizon 2020.
­un scénario « médian » qui définit quatre cibles supplémentaires au scénario fil de l'eau: l'ensemble des
zones favorables du potentiel théorique (livrable 1), les bâtiments neufs équipés à 50% à partir de 2015, les
parkings existants de plus de 20000m², le parc HLM équipé à 25% des immeubles, les bâtiments publics et
et affiliés: soit une cible annuelle de 110 MWc pour atteindre 1080 MWc installés à horizon 2020.
­un scénario « de transition » définit un changement d'échelle du développement du photovoltaïque. Six
cibles supplémentaires au scénario fil de l'eau sont définies : l'ensemble des zones favorables du potentiel
théorique ainsi que les zones forestières à hauteur de la capacité effective de reboisement, les bâtiments
neufs équipés à hauteur de 50% à partir de 2012, les parkings existants de plus de 20000m², le parc HLM à
hauteur de la moitié des immeubles équipés en 2020, les bâtiments et équipements publics et affiliés, les
ménages aisés propriétaires : soit une cible annuelle de 290 MWc pour atteindre 2706 MWc installés à
l'horizon 2020.
L'analyse des scenarii montre que le scénario médian nécessite un renforcement du réseau localisé (dans
les Landes notamment) alors que le scénario de transition nécessite un renforcement du réseau général. Le
scénario « au fil de l'eau » peut accueillir l'ensemble du potentiel de développement sans renforcer le
réseau.

Mots clés
Photovoltaïque, Solaire, Potentiel, Centrale au sol, Ferme, Toitures, électricité, énergies renouvelables,
prospective

Mots clés géographiques
Aquitaine, Gironde, Dordogne, Landes, Pyrénées Atlantiques, Lot­et­Garonne
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                                            Version provisoire pour COS du 19 septembre.
V 0.1          15/09/2011        A. Péré    A terminer : explication de la projection de population à 2020
                                            et des cibles du scénario de transition

                                            Parties à rédiger terminées.
V1             22/09/2011        A. Péré
                                            Mise en forme : dernier modèle de rapport utilisé
                                            Suite aux remarques de la DREAL et de la DRAAF, ajout des
                                            rappels du livrable 1 et d'une cartographie régionale du
V 2            8/11/2011         A. Péré
                                            potentiel en grande toiture d'activité par bassin de
                                            consommation
v3             28/11/2011        A. Péré    Version définitive

Affaire suivie par

Aurélien Péré – CETE SO / DAIT
Tél. 0556706711
Mél. : aurelien.pere@developpement­durable.gouv.fr
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Sommaire

1.Rappels des résultats du livrable 1 : ...........................................................................................................8
   1.1.Gisement solaire brut ..............................................................................................................................8
   1.2.Potentiel photovoltaïque........................................................................................................................10
           1.2.1.Potentiel sur bâti.........................................................................................................................10
           1.2.2.Potentiel sur sites anthropisés....................................................................................................14
        1.2.3.Potentiel sur espaces bâtis ordinaires........................................................................................17
   1.3.Rappel synoptique des potentiels théoriques du livrable 1: .................................................................21
2.Potentiel sur constructions neuves et projection de la population à 2020...........................................23
   2.1.Constructions neuves.............................................................................................................................23
   2.2.Projection de la population à 2020........................................................................................................25
3.Adéquation des besoins de consommation et de la capacité de production des « grandes
installations photovoltaïques » (centrales au sol sur grandes toitures d'activité de plus de 2500 m²) 27
   3.1.Méthodologie .........................................................................................................................................27
   3.2.Cartographies du potentiel par bassin de consommation ....................................................................28
   3.3.Cartographie de synthèse......................................................................................................................36
4.Les scenarii de prévision du développement du photovoltaïque à horizon 2020 en Aquitaine.........38
   4.1.Installations existantes et en projet en Aquitaine au 31/12/2010..........................................................38
   4.2.Scénario au fil de l’eau : prévision selon le Nouveau Cadre de régulation du photovoltaïque.............40
   4.3.Scénario médian....................................................................................................................................44
   4.4.Scénario de transition ...........................................................................................................................48
5.Conclusion ...................................................................................................................................................54
Annexe 1 : éléments de repères ...................................................................................................................56
Annexe 2 : Grille d'occupation du sol...........................................................................................................58
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Préambule
Le changement climatique et l’épuisement des ressources fossiles et fissibles prouvées soulèvent des
enjeux énergétiques majeurs autour desquels les territoires se mobilisent. L’électricité est un des trois
piliers de la consommation énergétique avec les transports et la production de chaleur. Elle représente
environ 22% de la consommation d’énergie finale en France et en Aquitaine, et c’est un pilier pour lequel
la production d’énergie renouvelable peut permettre un taux de couverture important.
Afin de contribuer à l’objectif « Facteur 4 » de réduction des émissions de gaz à effet de serre que la
France s’est assignée, la loi Grenelle I prévoit de porter à au moins 23% en 2020 la part des énergies
renouvelables dans la consommation d’énergie finale, soit un doublement par rapport à 2005.
L’objectif du solaire photovoltaïque fixé par la programmation pluriannuelle d’investissement présentée
au Parlement au début de l’été 2009 est un plancher de 1100 MW au niveau national pour fin 2012 et un
plancher de 5400 MW pour 2020. Cet objectif a été repris dans la loi Grenelle II portant engagement
national pour l’environnement.
Grâce au potentiel important en Aquitaine, et aux tarifs d’achat qui s’imposent à EDF, la réalité du terrain
dépasse les volontés nationales et locales. Le développement du photovoltaïque en Aquitaine est
massif : entre 2009 et 2011 on est passé de 2,84 MW raccordé au 30/06/2009 à 167 MW raccordé au
30/06/2011. Ce développement a entraîné la mise en place d'un nouveau cadre de régulation du
photovoltaïque le 11/03/2011. Celui­ci a mis en place des tarifs d'achats de l'électricité ajustable chaque
trimestre pour les installations de petite taille et des procédures d'appels d'offre pour les installations de
grande taille.
Il revient aux acteurs locaux de l’aménagement d’une part de définir localement l’objectif à atteindre à
partir du potentiel du territoire, d’autre part de mettre en place les conditions pour atteindre cet objectif
dans les meilleures circonstances, en respectant les enjeux définis par l’Etat en matière de préservation
du paysage, de la biodiversité, etc.
Le premier livrable de cette étude dirigée par la DREAL Aquitaine et réalisée par le CETE du Sud Ouest
en collaboration avec le CETE Méditerranée, a permis la mise en place d'un socle commun
d'informations sur les techniques de production d'électricité d'origine solaire. Il a également permis de
définir un potentiel théorique de développement de l'énergie solaire photovoltaïque en Aquitaine fondé
sur le respect de facteurs environnementaux, urbanistiques, paysagers, topographiques et spatiaux
(grille de sensibilité territoriale) ainsi que de l'occupation du sol (grille d'occupation du sol) pour les
installations au sol et sur bâti.
Dans ce deuxième livrable, l'objectif est dans un premier temps (partie 3) de définir un potentiel de
développement du photovoltaïque par bassin de consommation, c'est à dire un potentiel territorialisé par
zone d'environ 15 km de rayon qui tient compte des besoins de consommation électrique et de la
capacité du réseau électrique à accueillir une production d'électricité intermittente et décentralisée.
Dans un deuxième temps (partie 4), l'objectif est de définir trois scenarii de développement du
photovoltaïque à l'horizon 2020 qui tiennent compte du potentiel théorique et du potentiel par bassin de
consommation calculés dans le livrable 1 et dans la première partie de ce livrable. Le premier scénario
« au fil de l'eau » est un prolongement de la tendance de développement actuelle qui tient compte du
nouveau cadre de régulation. Le deuxième scénario est un scénario « médian » pour lequel un
développement supplémentaire du photovoltaïque est envisagé entre 2015 et 2020. Le dernier scénario
« de transition » est un scénario où est envisagé un changement d'échelle du développement du
photovoltaïque.
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Contribution au SRCAE d'Aquitaine ­ Potentiel photovoltaïque ­ Livrable 2

1. Rappels des résultats du livrable 1 :

     1.1. Gisement solaire brut
Le gisement solaire permet de mettre en évidence le rayonnement solaire brut qui s’applique sur le territoire,
ce qui peut être un facteur important de choix de site d’installation pour un opérateur, puisqu'il est pris en
compte dans la rentabilité de l’installation. En dehors des zones soumises aux effets de masque liés au
relief, les zones d'ubac en montagne, il ne s'agit pas à proprement parler d'un enjeu discriminant, mais plutôt
d'un indicateur qui met en évidence les zones d'opportunité ou de pression en matière d''implantation des
installations solaires.
La valeur exprimée correspond à la valeur d'ensoleillement en kWh liée au rayonnement direct et diffus,
perçue en moyenne par an et par m² sur le territoire, et exprimée "à plat".
Les valeurs se situent dans un intervalle entre 1150 kWh/m² et 1500 kWh/m² en dehors des zones
montagneuses où on détecte des amplitudes plus importantes.
Ces valeurs sont conformes aux intervalles fournis par l’Ademe (1220 kWh/m² à 1350 kWh/m² pour la
majorité de l’espace Aquitain).
On observe des variations intra­régionales intéressantes : les espaces les plus ensoleillés sont le massif
Landais et ceux au Nord de la vallée de la Garonne, notamment en Gironde et dans le Lot­et­Garonne.
Néanmoins, les variations ne sont pas très importantes entre les valeurs moyennes d’ensoleillement des
espaces : elles sont de l’ordre de 6% entre les espaces les plus ensoleillés et les moins ensoleillés au sein
des départements et de l’ordre de 10% entre départements. Ces variations d'ensoleillement entraînent des
variations de même ordre de grandeur dans la production d'électricité photovoltaïque (elle est une fonction
linéaire de l'ensoleillement). Ces variations ont par conséquent un effet spatial beaucoup moins discriminant
que pour l'éolien, secteur pour lequel l'énergie produite est une fonction cube de la vitesse du vent.

CETE du Sud­Ouest ­ DAIT                              8                                       DREAL Aquitaine
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Contribution au SRCAE d'Aquitaine ­ Potentiel photovoltaïque ­ Livrable 2

CETE du Sud­Ouest ­ DAIT                   9                             DREAL Aquitaine
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Contribution au SRCAE d'Aquitaine ­ Potentiel photovoltaïque ­ Livrable 2

     1.2. Potentiel photovoltaïque
La démarche de définition du potentiel photovoltaïque a été menée à l'échelle régionale; pilotée par la
DREAL et en associant les Directions Départementales des Territoires, des services déconcentrés de l’État
et des collectivités territoriales. Sur la base de cette coordination, le potentiel photovoltaïque Limousin est
évalué sur trois catégories de zones :
    •   les toitures des bâtiments, et en particulier les bâtis d'activité ;
    •   les espaces dits « anthropisés », identifiés par l’État comme étant cible préférentielle d’implantation
        des centrales photovoltaïques ;
    •   les espaces non bâtis ordinaires, susceptibles d’accueillir des centrales solaires au sol.

            1.2.1. Potentiel sur bâti
L’objectif de l’étude est de représenter la contribution que constitue les toitures des bâtiments à l’objectif
régional de production d’électricité d’origine solaire. L’étude prend en compte le bâti résidentiel et le bâti
d'activité. Ils sont analysés au moyen de la base de données Topo® de l'IGN, dont la couche « bâti » est
exhaustive à plus de 95%.

Les valeurs totales de bâti sont ensuite affectées d'un rendement par m² déterminé à partir des éléments de
contraintes liés à la configuration, à l'implantation ou à la nature des bâtiments (profil des toitures, orientation
des bâtiments, effets de masque lié à l’implantation de bâtiment à proximité, présence d’équipements
techniques, affectation patrimoniale).

Sur la base de ces éléments, les valeurs de rendements des toitures sont comprises entre 0 Wc/m² pour les
bâtiments a priori non exploitables (églises, musées, silos agricoles...) et 65 Wc/m² pour le bâti le plus
favorable sur le plan technique :

                                                                                         Coefficient moyen global
Typologie de bâti
                                                                                         en Aquitaine (Wc/m²)
Maisons (bâti indéterminé de hauteur10m) ­incluant le bâti d’enseignement et de santé­ 32

Bâti d'activité : Bâtiments Industriel, Agricole ou Commercial                           41
Dont bâtiment industriels                                                                39
Dont bâtiments commerciaux                                                               46
Dont bâtiments agricoles                                                                 65
Bâtiments sportifs                                                                       48
Autres types de bâti (gare, péage, mairie, préfecture, sous préfecture…)                 54

Cette estimation de rendement des toitures est une estimation « plancher », volontairement prudente de
façon à garantir un seuil de potentiel de production.

CETE du Sud­Ouest ­ DAIT                                    10                                     DREAL Aquitaine
Contribution au SRCAE d'Aquitaine ­ Potentiel photovoltaïque ­ Livrable 2

                                                                                                  Dont puissance
                                                                                                    sur grandes
                                                                      Dont Surface sur grandes
                                   Dont Surface sur Dont Puissance                               toitures d'activité
                   Surface totale                                      toitures d'activité (bâti
                                   bâti d'activité (en  sur bâti                                  (bâti d'activité
                  (millions de m²)                                   d'activité de plus de 2500
                                    millions de m²) d'activité (MWc)                             de plus de 2500
                                                                        m²) (millions de m²)
                                                                                                        m²)
                                                                                                       (MWc)
  Dordogne              55                14                429                     2                     81
    Gironde             107               16                619                    6,9                    284
    Landes              39                 9                345                    2,4                    101
Lot et Garonne          48                18                403                     3                     126
   Pyrénées
                        55                13                530                    2,6                    106
  Atlantiques
Total Aquitaine         303               70               2326                   16,9                    698

Le potentiel de production d’électricité d’origine solaire sur le bâti d'Aquitaine est estimé à environ 303
millions de m², dont 70 millions pour le bâti d'activité (incluant 17 millions pour les grandes toitures
d'activité). Soit 8 200 MWc pour la totalité du parc, dont 2 300 MWc pour le bâti d'activité (incluant 700MWc
sur les grandes toitures d'activité.)

CETE du Sud­Ouest ­ DAIT                                  11                                        DREAL Aquitaine
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CETE du Sud­Ouest ­ DAIT                  12                             DREAL Aquitaine
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           1.2.2. Potentiel sur sites anthropisés
En ce qui concerne les centrales solaires au sol, l'Etat incite à investir les zones artificialisées que
constituent les friches industrielles, les parkings. Le terme « artificialisé » étant impropre dans la mesure où
il peut s’agir de sites faisant l’objet d’une reconquête naturelle, nous lui substituons celui d’espace «
anthropisé » qui regroupe les friches minières, friches de carrières, de décharges et de stockage de
matériaux, les friches industrielles de toute nature ainsi que les grandes emprises de parkings.
A ce jour, il existe peu de base de données exploitable pour identifier les superficies des friches industrielles
et évaluer le potentiel représenté par ce gisement sur le territoire régional.
En l’absence d’informations précises sur les parcelles concernées, la méthode pour reconstituer ce potentiel
a consisté à exploiter les éléments des différents acteurs (DDTM, DREAL, BRGM, etc.), croisées et
complétées par la Base des Anciens Sites Industriels et Activités de Service (BASIAS), inventaire des
anciens sites industriels réalisé entre 2001 et 2007 et actualisé en 2008.
Pour autant, le recensement des zones anthropisées n’est pas exhaustif au regard de la difficulté
d’exploitation des données disponibles.
De plus, ce potentiel ne tient pas compte des difficultés techniques ou administratives qui peuvent être liées
à la reconversion de ces sites, ni des conflits d’usages avec d’autres possibilités de reconversion.

                                           Total Zones
              Departement                  anthropisées
                                              (MWc)
                   24                            59
                   33                           718
                   40                           324
                   47                           122
                   64                           224
             Total Aquitaine                   1 447

Ces réserves posées, le potentiel de centrales solaires au sol sur zones anthropisées en Aquitaine
est estimé à 1 447 MWc.

CETE du Sud­Ouest ­ DAIT                               14                                       DREAL Aquitaine
Contribution au SRCAE d'Aquitaine ­ Potentiel photovoltaïque ­ Livrable 2

CETE du Sud­Ouest ­ DAIT                  15                             DREAL Aquitaine
Contribution au SRCAE d'Aquitaine ­ Potentiel photovoltaïque ­ Livrable 2

CETE du Sud­Ouest ­ DAIT                  16                             DREAL Aquitaine
Contribution au SRCAE d'Aquitaine ­ Potentiel photovoltaïque ­ Livrable 2

           1.2.3. Potentiel sur espaces bâtis ordinaires
La démarche de définition du potentiel territorial s'est construite en 2 phases.

La première phase a consisté à relever les facteurs de sensibilité des territoires à l'égard des
centrales solaires au sol, c'est­à­dire les facteurs à prendre en compte pour évaluer la capacité
d'accueil du territoire à l'égard de cet équipement. Ces facteurs ont été regroupés en 5
catégories :
        •   Les facteurs techniques, qui regroupent les questions liées au relief et à l'éloignement
            du réseau ;
        •   Les facteurs liés à l’urbanisme, à l’habitat et au cadre de vie, en ce qui concerne les
            zones cultivées, les zones forestières, etc. ;
        •   Les facteurs liés au paysage et au patrimoine ;
        •   Les critères liés à la préservation de la biodiversité, espaces protégés ou préservés ;
        •   Les critères liés à l'occupation des sols, en ce qui concerne notamment les zones
            bâties, les zones humides, les différents espaces naturels non emblématiques, etc.

La seconde phase a consisté à qualifier le degré de compatibilité entre les facteurs de sensibilité
et les installations solaires au sol, en fonction d'une grille à 4 niveaux de compatibilité :

                       Enjeu rédhibitoire, pour les secteurs où au moins un texte, une disposition
                       législative/réglementaire ou un usage est strictement incompatible avec
                       l'implantation de l’équipement. Ces zones ne sont pas comptabilisées dans le
                       calcul du potentiel de production d’électricité puisque leur protection exclue ce
                       type d’aménagement ;

                       Enjeu majeur, pour les secteurs qui n'ont pas vocation à accueillir le type
                       d'équipement considéré, même si aucune disposition législative ou
                       réglementaire ne l'exclut catégoriquement et qu'une autorisation reste
                       envisageable à travers une évaluation particulièrement approfondie des
                       incidences ;

                       Enjeu fort, pour les secteurs qui devront faire l'objet d'une analyse
                       particulièrement approfondie au moment de la réalisation des études d'impact
                       afin de limiter ou compenser ces impacts ;

                       Enjeu non identifié à modéré, pour les secteurs qui n'ont pas été signalés
                       au titre des 3 niveaux de sensibilité précédents, ce qui ne préjuge pas des
                       enjeux qui seront mis en valeur localement par les études d’impacts.

CETE du Sud­Ouest ­ DAIT                           17                                    DREAL Aquitaine
Contribution au SRCAE d'Aquitaine ­ Potentiel photovoltaïque ­ Livrable 2

Sur cette base, quelques principes sont appliqués pour l'intégration des sensibilités territoriales :
    •    les facteurs de sensibilité ne sont pas pondérés : le choix a été fait d'accorder la même importance à
         toutes les sensibilités. A niveau de compatibilité égal, une sensibilité liée à la préservation des
         milieux a le même poids qu'une sensibilité liée au paysage ;
    •    le niveau de sensibilité le plus pénalisant l'emporte sur les niveaux inférieurs : dès lors qu'un
         territoire est affecté d'un seul enjeu rédhibitoire pour un type de sensibilité, il demeure en enjeu
         rédhibitoire lors du croisement des enjeux ;
    •    les niveaux de compatibilité ne se cumulent pas : un territoire marqué par plusieurs enjeux majeurs
         ne bascule pas en niveau d'enjeu rédhibitoire, il demeure en enjeu majeur au même titre qu'un
         territoire marqué par un seul enjeu majeur ;
    •    ce dernier principe de non­cumul des enjeux s'applique pour les 5 premières familles de facteurs de
         sensibilité. En ce qui concerne l’occupation des sols, ce critère permet de procéder à une
         discrimination positive ou négative en fonction de l’occupation effective.
    •    Exemple de discrimination positive : une zone de type «site inscrit » peut être affectée d'un niveau
         d'enjeu majeur au titre des enjeux de patrimoine et de paysage. Si l'occupation des sols fait
         apparaître une décharge ou une mine, l'enjeu initial (majeur) sera "déclassé" d'une catégorie pour
         être qualifié de fort.

         A ce stade, il convient de rappeler que l’identification des zones de développement
         potentiel pour les centrales au sol n’a pas vocation à constituer une démarche
         prescriptive en terme des zones à équiper, elle constitue une étape nécessaire pour
         procéder à une évaluation quantitative du potentiel territorial.
         A ce titre, elle ne substitue nullement aux démarches d’étude d’impact, d'évaluation
         des incidences ou d’enquêtes publiques qui s’imposent aux opérateurs dans le
         cadre législatif et réglementaire en vigueur, et qui seront en mesure de mettre en
         évidence la présence ou l’absence d’éléments qui permettront ou empêcheront la
         réalisation du projet.

CETE du Sud­Ouest ­ DAIT                               18                                        DREAL Aquitaine
Contribution au SRCAE d'Aquitaine ­ Potentiel photovoltaïque ­ Livrable 2

        Extrait de la grille de sensibilité territoriale à l'égard des centrales solaires au sol et
        des installations sur bâti
                                                                                         Nive au d'e njeu Nive au d'e nje u
                                                                                            s uggé ré        s uggé ré
        Critè re de s e nsibilité / im plantation Centrale au s ol e t PV inté gré au                     PV inté gré au
        bâti e xis tant                                                                       CSPV         bâti e xis tant
        Critères techniques
                      Ré s e au éle ctrique HTB1/HTA ou HTB2/HTA > 17 km                 majeur
                                             HTB1/HTA ou HTB2/HTA > 10 km                f ort
                                             HTB1/HTA ou HTB2/HTA  6° hors exposition sud             majeur
                                             Pente moyenne > 15 °                       majeur
                                             Pente moyenne > 20°                         rédhib
        Urbanisme, cadre de vie, habitat                                                                               -
                           Loi M ontagne Zone de Montagne                                majeur
                              Loi Littoral Bande des 100m                                rédhib
                                       Discontinuité de l'urbanisation                   majeur
                                       Zones urbaines, agricoles, forestières…
                     Occupation du sol (CLC)                                             voir grille OccSol
                        Zones m ilitaire s
        Milieux naturels                                                                                               -
              Inve ntaire s patrim oniaux ZICO                                           f ort
                                             ZNIEFF 1                                    majeur
                                             ZNIEFF 2                                    f ort
                                             Zones humides (Loi sur l'Eau)               majeur
           Prote ctions ré glem e ntaire s Arrêté de protection de biotope               rédhib
                             Parc national                                 Coeur de parc rédhib
                                                                        Zone d'adhésion f ort
                                             Réserve naturelle (nationale,regionale,
                                             chasse et faune sauvage)                   rédhib
      Prote ction par m aîtris e fonciè re Conservatoire régional d'espace naturel       rédhib
            Prote ction conve ntionnelle Natura 2000 (SIC / ZPS / ZSC )                  majeur
                                             Parc naturel régional                       f ort
        Patrimoine et paysage                                                                                          -
                                             Site classé                                 rédhib               majeur
                                             Site inscrit                                majeur               fort
                                             Secteur sauvegardé                                               majeur
                                             ZPPAUP - visibilité de l'espace public                           majeur
                                             Monument historique                                              majeur

CETE du Sud­Ouest ­ DAIT                                          19                                                   DREAL Aquitaine
Contribution au SRCAE d'Aquitaine ­ Potentiel photovoltaïque ­ Livrable 2

La conversion de ce potentiel territorial en potentiel de production nécessite d'estimer un certain
nombre de variables qui demeurent difficiles à appréhender, en particulier à l’échelle de la seule
filière photovoltaïque :
     •   L’acceptabilité sociale résulte d’une analyse subjective entre les coûts et les avantages
         générés par un projet. Elle est fonction de la perception du projet, en terme de paysage,
         d’utilité sociale en tant qu'enjeu énergétique, en terme d’emploi ou de ressources
         économiques sur le territoire impacté. Elle dépend également de la nature plus ou moins
         emblématique de ce territoire ou de la présence d’autres équipements qui peuvent
         marquer le site et ses habitants (éoliennes terrestres, etc.). Elle est supposée relativement
         élevée en ce qui concerne le photovoltaïque, mais on peut s’attendre à une diminution de
         cette acceptabilité proportionnelle au rythme de construction des centrales solaires au sol ;
     •   La faisabilité économique et technique, qui intègre la capacité réelle de combinaison
         entre une occupation du sol et une centrale solaire au sol consommatrice de grandes
         parcelles. Les zones anthropisées bénéficient d’une bonne acceptabilité sociale, mais les
         centrales solaires au sol sont techniquement ou économiquement difficilement compatibles
         avec celles­ci : les friches industrielles présentent des contraintes techniques et
         économiques à leur aménagement, par exemple en terme de traitement des pollutions. Les
         zones libres d'occupation constituent en revanche de grandes réserves de parcelles
         techniquement appropriées pour un aménagement à moindre coût, d’où leur succès
         auprès des opérateurs traditionnels, mais leurs valeurs d’usages (valeur paysagère,
         récréative, etc.) rendent moins acceptable leur occupation ;
     •   Les opportunités foncières qui apparaissent aux porteurs de projets à la recherche de
         vastes terrains d’un seul tènement dans des conditions techniques et économiques
         favorables.

Au final, il est difficile d’estimer la puissance de production photovoltaïque pertinente à partir des
zones et des superficies identifiées par les acteurs départementaux. En l'absence de cette
estimation de potentiel techniquement, économiquement et socialement plausible, le potentiel
régional en matière de centrale solaire au sol est représenté ­ à l'instar des potentiels bâti d'activité
et zones anthropisées ­ en tant que potentiel de puissance maximal au regard des conditions
actuelles de développement.

CETE du Sud­Ouest ­ DAIT                           20                                    DREAL Aquitaine
Contribution au SRCAE d'Aquitaine ­ Potentiel photovoltaïque ­ Livrable 2

CETE du Sud­Ouest ­ DAIT                  21                             DREAL Aquitaine
Contribution au SRCAE d'Aquitaine ­ Potentiel photovoltaïque ­ Livrable 2

     1.3. Rappel synoptique des potentiels théoriques du livrable 1:
                                   Enjeu non identifié à faible                      Enjeu fort

Potentiel sur toiture              303 millions de m²
                                   dont 70,2 millions de m² sur bâti d'activité
                                   dont 16,9 millions de m² sur grandes toitures
                                   d'activités
                                   Soit 8 164 MWc
                                   dont 2 326 MWc sur bâti d'activité (incluant
                                   698 MWc sur grandes toitures d'activités)

Centrale     au     sol     (CSPV): Estimation Basias : 1 447 MWc tout compris,
Potentiel sites artificialisés      soit 3133 ha hors murs anti bruits et parkings
                                    Estimation Corine Land Cover (et grille de
                                    sensibilités) : 5 203 ha
                                    20 % de réalisation : 416 MWc

Centrale au sol (CSPV): :                                                            1, 35 millions ha
Potentiel  sites non bâtis                                                           1% de réalisation : 5
ordinaires                                                                           408 MWc

CETE du Sud­Ouest ­ DAIT                           22                                       DREAL Aquitaine
Contribution au SRCAE d'Aquitaine ­ Potentiel photovoltaïque ­ Livrable 2

2. Potentiel sur constructions neuves et projection de la
   population à 2020

     2.1. Constructions neuves
         L’approche pour évaluer le développement du photovoltaïque dans la construction neuve repose
         sur le prolongement de la tendance des constructions entre les années 2001 et 2010.
         Le rythme de construction n’est pas constant : on observe des pics de constructions de logement
         entre 2005 et 2007 et une décroissance depuis 2007 notamment dû à la crise économique de
         2008/2009.

                                   Nombre de logements construits entre 2001 et 2010 dans les
                                     départements d'Aquitaine (Base de données Sit@del 2)

                    25000

                    20000

                                                                                                             24
                    15000
                                                                                                             33
                                                                                                             40
                                                                                                             47
                    10000
                                                                                                             64

                     5000

                        0
                                2001    2002    2003    2004   2005   2006   2007   2008   2009       2010

         Pour le bâti d’activité, le rythme de construction est plus stable mais on observe aussi des pics de
         constructions en 2008 (Gironde) et en 2009 (les autres départements sauf la Dordogne).

                                   Surface Hors Oeuvre Nette de bâti d'activité construite dans les
                                          départements d'Aquitaine entre 2001 et 2010 (m²)
                                                  (Base de données Sit@del 2)

                   1 400 000

                   1 200 000

                   1 000 000

                                                                                                             24
                    800 000                                                                                  33
                                                                                                             40
                    600 000                                                                                  47
                                                                                                             64

                    400 000

                    200 000

                            0
                                 2001    2002    2003   2004   2005   2006   2007   2008   2009   2010

CETE du Sud­Ouest ­ DAIT                                                     23                                   DREAL Aquitaine
Contribution au SRCAE d'Aquitaine ­ Potentiel photovoltaïque ­ Livrable 2

             • Nouveaux logements :
         On détermine donc un nombre moyen de logements construits entre 2001 et 2010, que l’on
         extrapole sur les années 2010 à 2020.
         On estime que la puissance moyenne installée par logement entre 2010 et 2020 est de 3 kWc. Il
         s'agit d'une estimation à minima : le nouveau cadre de régulation du photovoltaïque (valable
         depuis le 9 mars 2011) ne définit plus un segment d’installations de puissance inférieure ou égale
         à 3 kWc mais à 9 kWc pour le tarif d’achat le plus élevé en installations intégrées au bâti. Par
         conséquent le développement du photovoltaïque résidentiel résultera d'un équilibre entre des
         installations sur toitures de logements individuels, plus nombreux et pour lesquels les puissances
         développées seront en moyenne supérieure à 3 kWc par logement, et sur toitures de logements
         collectifs, pour lesquels les puissances développées seront en moyenne inférieures ou égales à
         3 kWc par logement.
         Avec ces hypothèses on obtient les résultats suivants :
          Potentiel     PV                         Potentiel
          théorique     sur   Potentiel            théorique       sur
          2010­2020 sur les   théorique      sur   logements
          logements      en   logements            collectifs et semi­
          Aquitaine           individuels (MWc)    collectifs (MWc)
                  24                  78,6                 52,2
                  33                 155,0                292,2
                  40                  71,2                 85,7
                  47                  45,8                 45,8
                  64                  74,5                114,3
                 Total               425,1                590,2

             • Nouveaux locaux :
          On détermine une surface moyenne construite entre 2001 et 2010, que l’on extrapole sur les
          années 2010 à 2020.
          La surface de toiture disponible est évaluée à partir du nombre d’étage moyen du bâti d’activité
          calculé à partir de Majic II.
          La cible principale dans les scenarii prospectifs développés est constituée des grandes toitures
          (c'est­à­dire le bâti de plus de 2 500 m²). Les grandes toitures représentent 37 % de la surface de
          toiture du bâti d’activité existant (source BdTopo, cf livrable 1). On estime que cette proportion est
          conservée dans la construction neuve.
          Enfin, on tient compte des contraintes d’implantations sur le bâti d’activité de type lanterneaux,
          conduits de ventilation, cages d’ascenseur...Les technologies de cellules peuvent être de type
          polycristallines en toiture inclinée (coefficient d’environ 100 Wc/m² de panneau) et amorphes ou
          polycristallines en toiture terrasse (coefficient d’environ 60 Wc/m² à 80 Wc/m² de panneau selon la
          proportion de panneaux amorphes dans le mix d’installations). Le coefficient global (c'est­à­dire qui
          tient compte des contraintes d’implantations, des types de toitures et des technologies de cellules
          photovoltaïques) sur l’ensemble du bâti d’activité en Aquitaine est de 41,4 Wc/m² de toiture.

CETE du Sud­Ouest ­ DAIT                              24                                       DREAL Aquitaine
Contribution au SRCAE d'Aquitaine ­ Potentiel photovoltaïque ­ Livrable 2

          Avec ces hypothèses on obtient les résultats suivants :

                                   Estimation                           Potentiel        Potentiel en
                                   de SHON de                           surfacique de    puissance
                                   locaux               Nombre          toiture     de   installée sur
                                   construits           moyen           plus  de  2500   les     locaux
            Potentiel PV théorique entre 2010 et        d’étage sur m²                   d’activités de
            sur 2010­2020 sur les 2020                  le         bâti (milliers   de   toitures    de
            locaux d’activités en (milliers   de        d’activité      m²)              plus de 2500
            Aquitaine              m²)                  (Majic II)                       m² (MWc)
                          24                  3 241            1,72        695,6             28,8
                          33                  8 676            1,88        1708,4            70,7
                          40                  3 302            1,76        696,1             28,8
                          47                  2 996            1,74        637,1             26,4
                          64                  4 931            2,17        840,8             34,8
                         Total               23 147            1,88        4548,3            188,3

     2.2. Projection de la population à 2020
          La projection de la population est fondée sur le modèle Omphale développé par l'Insee. On utilise
          le scénario central pour lequel on dispose des données départementales à 2020. La répartition
          territoriale est réalisée selon la distribution de 2008. Cette distribution ne prend donc pas compte
          les effets d'agglomération et de polarisation mais on prend en compte l'augmentation globale de la
          population et les effets induits potentiel d'augmentation des besoins de consommation sur les
          territoires étudiés.
         L'Insee développe, à différents horizons, des projections de population fondées sur le modèle
         Omphale. Les données départementales 2020 utilisées sont issues du scénario central, il prolonge
         les tendances observées par le passé, à savoir :
                •    La fécondité de chaque département est maintenue à son niveau de 2007.
                • La mortalité de chaque département baisse au même rythme qu’en France
                métropolitaine où l’espérance de vie atteindrait 83,1 ans pour les hommes et 88,8 ans pour
                les femmes en 2040.
                • Les quotients migratoires entre départements métropolitains, calculés entre 2000 et
                2008, sont maintenus constants sur toute la période de projection.

                                                      Population en        Population en
                                  Libellé du
          Département                                 2008 (milliers       2020 (milliers
                                 département
                                                       d'habitants)         d'habitants)
                    24             Dordogne                  409                   432

                    33              Gironde                  1 423               1 575

                    40              Landes                   372                   424

                    47           Lot­et­Garonne              326                   346

                                  Pyrénées­
                    64                                       647                   695
                                  Atlantiques

                Total              Aquitaine                 3 177               3 472

CETE du Sud­Ouest ­ DAIT                                25                                          DREAL Aquitaine
Contribution au SRCAE d'Aquitaine ­ Potentiel photovoltaïque ­ Livrable 2

         Les projections départementales à 2020 de l'Insee nécessitent d'être ventilées au niveau
         communal. La répartition territoriale 2020 est réalisée selon la distribution de la population
         communale observée en 2008 au sein de chaque département. Cette distribution ne prend donc
         pas en compte les effets d'agglomération et de polarisation, elle permet uniquement d'apprécier
         l'augmentation globale de la population et les besoins de consommation induits sur les territoires
         étudiés. Cette méthodologie tend à sous­estimer la population des communes les plus dynamiques
         et à surévaluer la population des communes en déclin démographique.
          La carte qui suit permet d'apprécier la marge d'erreur liée à la distribution de la population au
          niveau communal. En effet, la méthodologie a été appliqué pour 2008 : une population 2008 est
          estimée à partir des données 1999 (population et ventilation). Cette estimation (population estimée
          2008) est ensuite comparée aux chiffres du recensement de la population de 2008 de l'Insee.

CETE du Sud­Ouest ­ DAIT                             26                                      DREAL Aquitaine
Contribution au SRCAE d'Aquitaine ­ Potentiel photovoltaïque ­ Livrable 2

3. Adéquation des besoins de consommation et de la capacité
   de production des « grandes installations photovoltaïques »
   (centrales au sol sur grandes toitures d'activité de plus de
   2500 m²)

      3.1. Méthodologie

            Parmi les facteurs d’implantation du photovoltaïque intégrés à la grille territoriale, l'accessibilité
            géographique de la zone de production au réseau électrique fait partie des critères techniques déjà
            traités (livrable 1). Le raccordement des grandes installations photovoltaïques se fait de manière
            privilégiée sur le réseau Moyenne Tension (réseau HTA de 10­15­20 KV), directement aux postes
            sources Haute Tension – Moyenne Tension (HTB1/HTA ou HTB2/HTA), à une distance de 15 à 20
            km du poste source.
            En complément, il apparaît opportun de prendre en compte les contraintes de raccordement sur
            ces postes, c’est­à­dire la puissance électrique supplémentaire maximale acceptable en l’état
            actuel du réseau, au­delà de laquelle un renforcement du réseau serait nécessaire.
            Afin d’encourager une meilleure exploitation possible du réseau existant et de favoriser son
            adaptation dans les meilleures conditions techniques, financières et de délai, une première
            approche1 consiste à favoriser la consommation locale de la production photovoltaïque,
            généralement considérée comme un mode production décentralisée par excellence (la production
            photovoltaïque est une fonction linéaire du gisement solaire, contrairement aux éoliennes qui
            produisent selon une fonction cube du gisement éolien). Celle­ci transite via le réseau de
            distribution local en moyenne tension, sur un rayon de 10 à 20 km autour d’un poste source, et a
            vocation à être consommée par les clients raccordés en Moyenne Tension ou par le biais des
            postes de distribution vers la Basse Tension, notamment pour éviter les coûts liés à une montée
            en tension pour transiter sur le réseau Haute Tension.
            Pour éviter une injection sur le réseau Haute Tension (réseau public de transport HTB) et réduire
            les impacts sur le réseau existant, une production d’électricité de centrale au sol limitée à 20% de
            la puissance maximum appelée sur le réseau électrique peut être prescrite.
            Le calcul d’équivalence entre consommation et puissance appelée est le suivant :
            En 2009, la pointe de consommation hivernale en France métropolitaine induit une puissance
            appelée de 92,4 MW, soit environ 4725 MW en Aquitaine2. La puissance PV est définie sur la base
            de 20% de puissance maximale appelée sur le réseau, soit 945 MW. Avec un facteur de
            conversion de 0,8, la puissance photovoltaïque installée maximale est donc de 1 181 MWc. Afin de
            territorialiser ce potentiel, on définit un ratio d’équivalence entre le potentiel de puissance
            installable et la consommation électrique. La consommation électrique en Aquitaine est de
            21 603 976 MWh/an. On obtient ainsi un ratio de 1 MWc de puissance installée de grande
            installation pour un bassin de consommation électrique annuelle d’environ 18 290 MWh. La
            consommation électrique est calculée à partir des consommations électriques sectorielles et de la
            répartition de la population projetée à 2020 ainsi que de la répartition sectorielle de l’emploi
            (chiffres INSEE RP2008).
            On estime le rayon de consommation d’un poste source de moyenne tension à une distance
            comprise entre 15 et 20 km. On en déduit qu’une centrale d'une puissance installée de 1 MWc, soit

1    Attention, ici on ne tient pas compte des potentiels de raccordements. Une seconde approche consistera à associer les
    gestionnaires de réseau pour prendre en compte les potentiels de raccordement Moyenne / Haute Tension à court et moyen terme.
    Ceci permettra de cibler les zones de développement de la production solaire ou éolienne pour lesquelles l'injection sur le réseau
    est possible sans adaptation du réseau amont des postes sources.

2   Chiffres issus de « Le Bilan électrique français »,RTE, 2010. L’extrapolation en Aquitaine est réalisée selon la distribution de la
    population en 2008 (chiffres INSEE, RP 2008) : 3,18 millions d’habitants en Aquitaine pour 62,1 milions d’habitants en France.
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Contribution au SRCAE d'Aquitaine ­ Potentiel photovoltaïque ­ Livrable 2

          2,5 hectares de surface occupée, peut alimenter un bassin de consommation de 15 à 20 km de
          rayon sans générer d’injection sur le réseau Haute Tension B.

     3.2. Cartographies du potentiel par bassin de consommation
          Le traitement géomatique par carreaux permet de traduire le rayon de consommation de 15 à
          20km. Chaque carreau représente une zone de 5 km de côté auquel on assigne une valeur
          calculée.
          Dans les cartes de « potentiel théorique », cette valeur calculée correspond au potentiel de
          production photovoltaïque sur le carreau considéré.
          Dans les cartes de « besoin de consommation », cette valeur calculée correspond à la
          consommation électrique d'une zone de 35km de côté centrée le carreau de 5 km de côté.
          Dans la cartographie du « potentiel par bassin de consommation », le potentiel théorique est
          mobilisé si et seulement si le besoin de consommation peut l'absorber. C'est à dire que sur un
          carreau de 5km de côté donné, le « potentiel théorique » devient un « potentiel par bassin de
          consommation » si et seulement si la consommation électrique de la zone de 35km de côté
          centrée sur ce carreau est assez importante. De plus, les zones favorables sont privilégiées aux
          zones secondaires : une zone secondaire n'est mobilisé que si le potentiel en zone favorable est
          entièrement absorbé par la capacité du bassin de consommation et que celui­ci peut encore
          absorber du potentiel.

          Les cartes qui suivent représentent
              •    les potentiels théoriques de développement du photovoltaïque sur les grandes toitures en
                   zones favorables (c'est à dire celles de plus de 2500m²) et les besoins de consommation
                   estimés à partir de la consommation électrique, détaillés par carreau de 5 km de côté.
              •    les potentiels théoriques de développement de centrales solaires au sol (zones favorables
                   et de développements secondaires du livrable 1)
              •    Les besoins de consommations estimés à partir de la consommation électrique par
                   carreau de 5 km de côté dont la valeur correspond à la consommation d'une zone globale
                   de 35 km de côté.
              •    La carte du « potentiel par bassin de consommation » des installations sur grande toitures
              •    La carte du « potentiel par bassin de consommation » des installations au sol
              •    La carte de synthèse par bassin de consommation des « grandes installations
                   photovoltaïques » (installations au sol et sur grandes toitures de plus de 2500 m²)

          Mode de lecture :

          Carte de « potentiel théorique » : à Pau, on observe 3 carreaux dont le potentiel théorique est inférieur à
          12ha et une zone dont le potentiel théorique le potentiel théorique est compris entre 25 et 50ha. Les zones de
          développement secondaires sont nombreuses et comprises entre 100 et 500 ha.
          Carte des « bassins de consommation » : les carreaux situés autour de Pau montrent que les besoins de
          consommation sont compris entre 100 et 500ha.
          Carte du « potentiel par bassin de consommation » : sur plusieurs carreaux de 5km à la périphérie au Sud­
          Est de Pau, on peut installer entre 25ha et 50ha de grandes installations photovoltaïques.
          Il y a deux interprétations possibles :
          1.La somme des potentiels en zones favorables, de développement secondaire et sur grandes toitures est
          compris entre 25 et 50 ha et le bassin de consommation dans un rayon de 35km autour du carreau permet
          d'absorber cette production.
          2.La somme des potentiels en zones favorables, de développement secondaire et sur grandes toitures est
          supérieur à 50 ha mais le bassin de consommation dans un rayon de 35km autour du carreau limite la
          production à moins de 50ha.
          Les cartes de potentiel théorique et de besoin de consommation permettent de voir que c'est le bassin de
          consommation qui est le facteur limitant.

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Contribution au SRCAE d'Aquitaine ­ Potentiel photovoltaïque ­ Livrable 2

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Contribution au SRCAE d'Aquitaine ­ Potentiel photovoltaïque ­ Livrable 2

          Analyses sur ces cartes :
              •   Les zones favorables pour les centrales au sol sont principalement situées à proximité des
                  espaces urbanisés, c'est­à­dire des agglomérations et des infrastructures de transports, en
                  particulier les axes autoroutiers. La moitié de ces zones favorables sont par conséquent
                  situées dans le département de la Gironde qui est le plus urbanisé d'Aquitaine.
              •   Les zones de développement secondaires de centrales au sol sont beaucoup plus
                  importantes que les zones favorables. Elles sont réparties sur l'ensemble de la région, à
                  l'exception des zones montagneuses des Pyrénées. Elles sont particulièrement
                  importantes dans les massifs forestiers Landais et de Dordogne.
              •   Les besoins de consommations sont principalement situés autour des agglomérations et
                  des villes et le long des infrastructures de type axes autoroutiers. Cela traduit la
                  localisation des ménages et des entreprises qui sont les variables relais de territorialisation
                  des     besoins.    La    hiérarchie   régionale   des    villes   est    la   suivante :
                           ­Plus de 500 ha autour de l'agglomération bordelaise.
                           ­Entre 100 et 500 ha autour des agglomérations de Pau et du BAB
                           ­Entre 50 et 100 ha autour des agglomérations d'Agen et de Périgueux.
              •   La répartition spatiale du potentiel en grande toiture fait ressortir des valeurs importantes
                  le long des infrastructures, à proximité des villes, ainsi qu'en Lot­et­Garonne dans la vallée
                  de la Garonne. Cela s'explique par la localisation privilégiant la proximité aux
                  infrastructures des entreprises logistiques, des grandes surfaces commerciales et
                  industrielles et par la localisation de grands bâtiments agricoles à l'ouest du Lot­et­
                  Garonne (à noter qu'on ne comptabilise pas les installations sur serres dans le potentiel
                  régional compte tenu des incertitudes)
              •   L'approche par bassin de consommation discrimine fortement le potentiel théorique de
                  centrale au sol et d'installations sur grandes toitures : on passe d'un potentiel régional de
                  1 447MWc en zones anthropisés pour les centrales au sol et 698 MWc en grandes
                  toitures à un potentiel de 1 224 MWc pour l'ensemble des « grandes installations
                  photovoltaïques » (c'est à dire les centrales au sol et les installations en grandes toitures
                  de plus de 2500 m²)

              •   Sur les cartes de « potentiel par bassin de consommation », on constate que l'ensemble
                  du potentiel par bassin de consommation peut être mobilisé. Les zones d'implantations
                  possibles en toiture ou au sol couvrent les territoires de l'Aquitaine de manière
                  relativement équilibrée :
                       o Les zones les plus propices à l'implantation de centrales au sol sont situées à
                          proximité des bassins de consommations les plus importants, c'est à dire les
                          zones urbanisés, et en particulier les agglomérations.
                       o L'implantation de centrale au sol de petite taille (moins de 12ha) reste possible
                          pour la plupart des zones rurales.
                       o Pour les installations en toitures de plus de 2500m², les zones propices sont plus
                          concentrées que pour les centrales au sol. On observe en effet plus de zones
                          blanches que pour les zones favorables à l'implantation de centrale au sol.
                          Cependant, ces installations correspondent à des puissance moins importantes
                          que pour les centrale au sol et peuvent être développées sur de plus petits
                          bassins de consommation.
              •   Sur la carte de synthèse, les potentiels maximums sont définis par département.
                  L'équilibre quantitatif entre installations au sol et en grandes toitures n'est pas défini
                  a priori. La cartographie de synthèse dresse seulement les zones propices au
                  développement de chaque type d'installation en tenant compte de la capacité d'absorption
                  des bassins de consommation.

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