L'Europe et ses défis sur la Transition Energétique - Mars 2015 - Sia Partners
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Sommaire 0 Executive summary 1 Etat des lieux et bilan de la transition énergétique en Europe 2 Les instruments de la transition énergétique 3 Les défis de la transition énergétique 4 Contacts Sia Partners Energy Lab © Sia Partners 2
0 Executive summary Energy Lab © Sia Partners 3
0 Executive summary Dans le cadre de sa transition énergétique, l’UE s’est fixée des objectifs ambitieux à 2020. Outre la réduction des émissions de gaz à effet de serre définie dans le cadre du protocole de Kyoto, les Etats membres se sont engagés à augmenter la part des EnR à 20% de la consommation finale d’énergie et à atteindre 20% d’efficacité énergétique pour 2020. En 2012, l’UE était en ligne avec ses objectifs de 2020. La zone a réduit de 19% ses émissions de GES par rapport à 1990 et a baissé sa consommation de 7% par rapport à 2005. Grâce aux soutiens financiers des Etats et aux investissements des acteurs privés, la part des EnR dans la consommation finale a atteint 14%. Entre 2008 et 2012, les pays de l’UE ont soutenu les énergies renouvelables à hauteur de 31 Mds€/an d’aides publiques tandis que les investissements ont dépassé 20 Mds€/an (2011-2012), permettant la création de 373 000 emplois nets au sein des filières renouvelables pour un chiffre d’affaires 2012 de 129 Mds€, en hausse de 3%/an en moyenne depuis 2008. Néanmoins, ces résultats sont très disparates à la maille nationale. Avant 2005, les Pays-Bas, la Belgique et le Royaume-Uni ne disposaient pas de filières renouvelables fortes et ces dernières représentaient moins de 3% de leur mix énergétique. Bien que ces trois pays aient intensivement développé les EnR et aient doublé leur production entre 2005 et 2012, ils n’ont pas encore rattrapé leur retard par rapport à leurs voisins. L’Italie et l’Espagne ont fortement avancé dans leur transition énergétique et ont ainsi déjà réalisé deux de leurs trois objectifs à savoir la réduction des émissions et de la consommation. Ces deux Etats possèdent également la part d’EnR la plus importante parmi tous les pays étudiés. A l’inverse, l’Allemagne a avancé moins vite sur ses objectifs. Le pays a amorcé sa transition énergétique dans les années 1990 en maitrisant sa consommation et en réduisant ses émissions annuelles de 20% entre 1990 et 2005. Le pays a également fortement développé les EnR et est devenu le premier producteur d’énergie renouvelable d’Europe. Cependant, depuis 2005, le rythme de développement des EnR s’est légèrement ralenti et les émissions sont reparties à la hausse en 2010 et 2012, conséquence d’une politique défavorable au nucléaire. Ainsi, les pays membres ont mis en place des mesures incitatives et/ou répressives devant accélérer le développement des énergies vertes et locales. Le secteur électrique a été le principal secteur soutenu avec notamment 126 Mds€ d’aides publiques reçues entre 2008 et 2012 au travers des tarifs d’achat, des tarifs premium et des subventions aux marchés des certificats verts. En l’absence de marché de la chaleur, les projets thermiques ont été majoritairement aidés sous forme de subventions ou d’exemptions fiscales tout comme les projets d’efficacité énergétique qui ont reçu 7 Mds€/an de subventions entre 2008 et 2012. Le secteur des transports a, quant à lui, reçu moins de soutien. Tous les pays étudiés ont instauré des quotas de biocarburants afin de d’atteindre l’objectif de 10% d’EnR dans les transports en 2020. Certains pays, comme la France et la Belgique, ont accompagné la mesure d’une fiscalité avantageuse pour améliorer leur compétitivité. Malgré ces incitations, la part des EnR dans le mix des transports de l’UE n’est que de 5% 2012, soit largement en dessous des objectifs européens. Néanmoins, la tendance devrait s’inverser et le secteur des transports devrait connaitre la plus forte mutation dans les années à venir. En effet, afin de réduire ses émissions de GES et de diminuer sa dépendance aux produits pétroliers, le secteur devra développer des alternatives aux carburants fossiles notamment au travers du gaz naturel carburant, de l’hydrogène et des véhicules électriques. A l’inverse, la décentralisation et l’intermittence des nouvelles unités de production d’électricité ont déjà fortement transformé le secteur électrique. Celui-ci aura comme principal défi de continuer l’évolution de son système de gestion. Energy Lab © Sia Partners 4
0 Executive summary Les chiffres clés du rapport (1/2) A. Bilan des émissions de GES • En 2012, l’UE a réduit ses émissions de 19% par rapport au niveau de 1990, pour un objectif de 20% en 2020. • L’UE a mis en place un système d’échanges des quotas d’émissions (système ETS) concernant plus de 11 000 unités et couvrant 45% des émissions de l’UE. Le système doit permettre de réduire de 21% les émissions des unités concernées d’ici à 2020 par rapport à 2005. • En parallèle, les Etats se sont engagés à réduire leurs émissions non couvertes par le système ETS. Pour les sept pays étudiés, les objectifs de 2020 varient entre -10% pour l’Espagne et -16% pour les Pays-Bas et le Royaume-Uni par rapport aux émissions de 2005. • En 2012, l’Italie et l’Espagne ont dépassé leur objectif 2020 de 38% et 80%, mais les projections de l’Agence Européenne de l’Environnement (EEA) envisagent une hausse de leurs émissions aboutissant à un dépassement de leur objectif 2020 de 4% et 10%. • En 2012, l’Allemagne n’a réduit que de 4% ses émissions par rapport à 2005, soit 29% de son objectif. • Selon les projections de l’EEA, seuls la France et le Royaume-Uni réaliseraient, avec les mesures actuelles, leur objectif 2020. B. Développement des énergies renouvelables • La part des EnR dans la consommation brute finale d’énergie de l’UE a atteint 14% en 2012, en ligne avec l’objectif de 20% en 2020. • En 2012, la filière biomasse représente encore 60% de la production même si les énergies solaire et éolienne ont eu une croissance supérieure à 15% entre 2008 et 2012. • Au sein de l’UE, le développement des EnR a permis de créer plus de 373 000 emplois entre 2008 et 2012 pour un chiffre d’affaires 2012 de 129 Mds€. • Plus d’une dizaine de mécanismes réglementaires ont été utilisés pour favoriser le développement des EnR. Le secteur de l’électricité a concentré plus de 50% de ces mécanismes dont notamment les plus onéreux comme les tarifs d’achat, les tarifs premium et les marchés des certificats verts. • Entre 2008 et 2012, les pays de l’UE ont subventionné à hauteur de 156 Mds€ le développement des EnR. Le mécanisme des tarifs d'achat a représenté 60% des aides publiques accordées, soit un montant de 94 Mds€ sur les 5 années. • L’Espagne a subventionné les énergies solaire et éolienne à hauteur de 5 Mds€/an entre 2008 et 2012 permettant aux deux filières de doubler leur production et de représenter, en 2012, 41% de leur mix des EnR contre 14% en France. • Entre 2008 et 2012, la France a soutenu sa production d’énergie renouvelable à hauteur de 197 €/tep contre 359 €/tep pour l’Allemagne expliquant en partie la faible croissance des EnR (+5%/an). • La part respective des EnR du Royaume-Uni, des Pays-Bas et de la Belgique était inférieure à 3% en 2005. Malgré une croissance à deux chiffres de leur production d’énergie renouvelable respective entre 2005 et 2012, leur part d’EnR reste encore inférieure à 7% en 2012, et les deux premiers ont réalisé moins de 35% de leur objectif de 2020. Energy Lab © Sia Partners 5
0 Executive summary Les chiffres clés du rapport (2/2) C. Le secteur des transports • Au niveau de l’UE, le secteur des transports est le seul secteur qui a vu ses émissions augmenter entre 1990 et 2012 (+14%). • La part des EnR dans le secteur des transports est de 5% en 2012, bien en dessous de l’objectif européen de 10% en 2020. • La filière biocarburant a progressé en moyenne de 19%/an entre 2005 et 2013 et représente, en 2013, 4% du mix énergétique des transports. Néanmoins, depuis 2010, la production oscille entre 13 Mtep et 14 Mtep. • En 2012, la consommation de biocarburants est concentrée à 41% en France et en Allemagne. • Avec une flotte européenne supérieure à un million de véhicules, la filière gaz naturel carburant représente moins de 1% de la consommation énergétique du transport routier de l’UE en 2012. • L’Italie dispose d’une filière gaz carburant forte avec plus de 850 000 véhicules soit 77% du marché européen en 2014. Le pays dispose d’un réseau de 1 049 stations dont 9 distribuant du GNL. • Plus de 75 000 véhicules électriques ont été immatriculés en 2014 dans l’UE contre 55 000 en 2013, soit une croissance annuelle de 37%. • La France, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Allemagne se sont engagés sur le développement d’une flotte de véhicules électriques supérieure à un million par pays pour 2020. D. L’efficacité énergétique • En 2012, l’UE a réduit sa consommation énergétique de 7% par rapport à 2005 pour un objectif 2020 de 9%. • Entre 2008 et 2012, les Etats de l’UE ont directement subventionné les projets d’efficacité énergétique à hauteur 35 Mds€, au travers notamment de subventions et de prêts préférentiels. La France et l’Italie représentent 65% de ces aides publiques. • En 2013, le secteur des transports, du résidentiel, de l’industrie et du tertiaire comptent pour plus de 95% de la consommation finale d’énergie et représentent le plus fort potentiel d’efficacité énergétique. • Depuis 2005, la consommation du secteur de l’industrie enregistre la plus forte baisse (-2%/an entre 2005 et 2013) et représente 60% de la réduction de la consommation de l’UE durant cette période. Le secteur, fortement touché par la crise, a vu sa consommation chuter de 15% entre 2008 et 2009. • Entre 2005 et 2013, l’Italie et l’Espagne ont réduit en moyenne leur consommation de 1,55% et 2,30%/an. Les deux pays ont dors et déjà dépassé leur objectif 2020. • En 2013, l’Allemagne et la France n’ont atteint respectivement que 5% et 26% de leur objectif et sont les pays les moins avancés en terme d’efficacité énergétique. Energy Lab © Sia Partners 6
Etat des lieux et bilan de la transition 1 énergétique en Europe Energy Lab © Sia Partners 7
1 Etat des lieux et bilan de la transition énergétique en Europe La transition énergétique La transition énergétique s’articule autour de différents leviers Stockage Energies d’énergie renouvelables • Gestion de la pointe • Développement de l’économie locale • Gestion des intermittences • Réduction des émissions • Réduction des importations de pétrole Efficacité La transition Economie énergétique énergétique circulaire • Réduction des pertes énergétiques • Gestion des déchets • Amélioration de la consommation • Développement de l’économie locale Mobilité Nucléaire • Réduction des émissions (GES et polluants locaux) • Valorisation d’une énergie décarbonée • Réduction de la dépendance aux produits pétroliers • Limitation du risque nucléaire • Développement des réseaux La mise en place des différents mécanismes passe dans un premier temps par la définition d’objectifs à court et moyen termes. Energy Lab © Sia Partners 8
1 Etat des lieux et bilan de la transition énergétique en Europe Présentation des objectifs européens En 2012, l’UE est en ligne avec ses objectifs de 2020 CO2 Emissions de Gaz à Effet de Serre (GES) A Part des énergies renouvelables (EnR) B (par rapport au niveau de 1990) (dans la consommation brute finale d’énergie) 5,7 MdstCO2eq 14% 20% 9% 4,5 MdstCO2eq 4,5 MdstCO2eq 100% 81% 80% Réalisé Réalisé Objectif Réalisé Réalisé Objectif 2005 2012 2020 1990 2012 2020 Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après European Council 2014 Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après European Council 2014 Part des EnR dans C Efficacité énergétique D le secteur des transports 10% 1 186 Mtep 1 102 Mtep Projections 1 348 Mtep 1% 5% PRIMES 2007 1 078 Mtep 80% Réalisé Réalisé Objectif Réalisé Réalisé Objectif 2005 2012 2020 2005 2012 2020 Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après European Council 2014 Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après European Council 2014 Energy Lab © Sia Partners 9
1 Etat des lieux et bilan de la transition énergétique en Europe A Les émissions de GES En 2012, les émissions de GES de l’UE ont diminué de 19% par rapport au niveau de 1990 Répartition des émissions de GES de l’UE en 2012 Emissions Variation (hors transport aérien et maritime international) 2012 1990 - 2012 Énergie 1 409 MtCO2eq -16% 17% Transport +14% 893 MtCO2eq 31% 3% Industrie* 864 MtCO2eq -36% 4 544 MtCO2eq 10% Agriculture 469 MtCO2eq -24% -19% (1990-2012) Déchets 141 MtCO2eq -32% 19% 20% Autres secteurs 769 MtCO2eq -24% Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après Eurostat Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après Eurostat En 2012, les émissions de GES ont été réduites de 19% par rapport au niveau de 1990. Depuis 2008, la réduction des émissions s’est accélérée du fait de la crise économique et de la mise en place de politiques favorisant les énergies renouvelables et pénalisant les énergies polluantes. L’augmentation du nombre de véhicules ainsi que la faible pénétration des EnR dans le secteur des transports ont abouti à une hausse des émissions du secteur de 14% malgré le renforcement des réglementations limitant les émissions des nouveaux véhicules. Directement impacté par les restrictions d’émissions, mais aussi par la crise de 2008, le secteur industriel enregistre la plus forte réduction des émissions (-36%). Il totalise 44% des réductions des émissions de 2012 par rapport à 1990. Energy Lab © Sia Partners *Comprend les procédés industriels, la construction et les industries manufacturières 10
1 Etat des lieux et bilan de la transition énergétique en Europe A Les émissions de GES Entre 2005 et 2012, l’Italie et l’Espagne ont fortement réduit leurs émissions dépassant leur objectif de 2020 … Emissions totales de GES (2012) Comparaison avec 2005* Atteintes des objectifs de Énergie Transport Industrie Agriculture Déchets Autres 2013 Obj. 2020 2020 en 2012 Belgique 117 MtCO2eq -8% - 15% 53% Pays-Bas 31% 192 Mtco2eq -15% - 16% 94% Espagne 27% 24% 21% 341 Mtco2eq -18% -10% 180% Italie 27% 23% 18% 460 Mtco2eq -18% - 13% 138% France 11% 27% 20% 18% 490 Mtco2eq -9% - 14% 64% Royaume-Uni 33% 20% 16% 581 Mtco2eq -9% - 16% 56% Allemagne 39% 17% 20% 939 Mtco2eq -4% - 14% 29% MtCO2eq/an - 200 400 600 800 1 000 Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après Eurostat *Note : les objectifs nationaux sont fixés par rapport au niveau de 2005 et concernent les émissions non couvertes par le système d’échange de quotas d’émissions. Ainsi en 2013, la Belgique a Légende réduit de 8% ses émissions non couvertes par le système d’échange par rapport aux émissions de 2005 pour un objectif de réduction de 15% en 2020. En avance sur l’objectif Les secteurs de l’énergie, des transports et de l’industrie représentent en moyenne 70% des émissions dans quasiment tous En ligne avec l’objectif les pays étudiés. Seule la France déroge à la règle avec une production nucléaire décarbonée et un secteur agricole fort En retard sur l’objectif En 2012, l’Allemagne n’a atteint que 29% de son objectif de réduction des émissions par rapport au niveau de 2005. Néanmoins, le pays avait réalisé un effort important dans les années 1990 pour réduire sa consommation d’énergie. Les émissions de 2012 ont été réduites de 25% par rapport au niveau de 1990. Alors que leurs émissions étaient en hausse jusqu’en 2005, l’Italie et l’Espagne ont mis en place des mesures favorisant fortement le développement des EnR pour inverser la tendance. En 2012, les deux pays ont dépassé leur objectif de 38% et 80%. Energy Lab © Sia Partners 11
1 Etat des lieux et bilan de la transition énergétique en Europe A Les émissions de GES .. Mais leurs émissions pourraient augmenter à nouveau d’ici 2020 Ecart des émissions non-ETS(1) en 2020 entre les objectifs nationaux et deux scénarios de l’EEA (2) Ecart entre les projections 2020 de Scénario « With Exiting Measures » (WEM) Scénario « With Additional Measures » (WAM) l’EEA et l’objectif de 2020 WEM WAM Belgique 9* +13% +12% 8* Pays-Bas 1 +1% -3% -4 Espagne 20 +10% +8% 16 Italie 12 +4% -6% -18 France -8 -2% -11% -38 Royaume-Uni -13 -4% NC NC 3 Allemagne +1% -4% -18 MtCO2eq/an -50 -40 -30 -20 -10 0 10 20 30 Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après EEA *Note : selon les projections de l’EEA, les émissions de la Belgique avec les mesures actuelles dépasseraient de 9 MtCO2eq les objectifs de 2020 du pays. Si le pays mettait en place des mesures supplémentaires, l’écart se réduirait à 8 MtCO2eq. Légende Objectif atteint Selon les projections à 2020, la Belgique et l’Espagne n’atteindraient pas leur objectif, et ce même en mettant en place des Objectif non atteint mesures supplémentaires. Les émissions seraient de 8% à 12% supérieures aux objectifs. Avec les mesures actuelles, l’Italie, l’Allemagne et les Pays-Bas n’atteindraient pas leur objectif de réduction des émissions non-ETS en 2020. Néanmoins, l’écart étant relativement faible, des efforts supplémentaires leur permettraient de rentrer dans les rangs. Seuls la France et le Royaume-Uni atteindraient et dépasseraient leur objectif avec les mesures existantes. L’écart pourrait dépasser 10% pour la France en cas d’incitations supplémentaires. Energy Lab © Sia Partners (1)Emissions non couvertes par le système d’échanges des quotas d’émission de l’UE (2)Pour European Environment Agency 12
1 Etat des lieux et bilan de la transition énergétique en Europe B Les énergies renouvelables La consommation brute d’énergie renouvelable a progressé, en moyenne, de 6,6%/an sur la période 2005-2013 Consommation brute d’énergie Consommation Variation annuelle dans l’UE en 2013 2013 2005 - 2013 Pétrole 557 Mtep -2,4% 12% Gaz naturel 387 Mtep -1,7% 33% 14% Combustibles solides 287 Mtep -1,3% 1 666 Mtep Nucléaire 226 Mtep -1,6% -1,1%/an (2005-2013) EnR 197 Mtep +6,6% 17% Déchets non 12 Mtep +5,6% renouvelables 23% Electricité 1 Mtep -2,7% Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après Eurostat Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après Eurostat Entre 2005 et 2013, la consommation d’énergie brute a diminué en moyenne de 1,1%/an. Les énergies fossiles, notamment les produits pétroliers (-2,4%/an), ont été directement impactées par cette baisse. La consommation de gaz naturel (-1,7%/an) a diminué moins rapidement que celle du pétrole, participant à son remplacement. Le développement des EnR a également fortement contribué à la baisse des énergies fossiles. La consommation d’EnR a augmenté en moyenne de 6,6%/an entre 2005 et 2013 dans l’UE, remplaçant ainsi la consommation de 450 Mtep de produits pétroliers. Dans le cadre des objectifs de l’UE, la part des EnR dans la consommation brute finale d’énergie représente 14% en 2012. Avec un taux d’augmentation de 0,9%/an observé sur la période 2008-2012, la part des EnR dans la consommation brute finale d’énergie atteindrait 21% en 2020. Energy Lab © Sia Partners 13
1 Etat des lieux et bilan de la transition énergétique en Europe B Les énergies renouvelables En 2013, la biomasse représente 60% de la production d’énergie primaire renouvelable de l’UE Production d’énergies primaires Production Variation annuelle renouvelables dans l’UE en 2013 2013 2005 - 2013 3% Biomasse* 114,3 Mtep +6,1% 5% 5% Hydraulique 31,9 Mtep +2,2% 10% Eolien 20,2 Mtep +16,3% 192 Mtep Solaire 10,6 Mtep +37,6% +6,5%/an (2005-2013) 60% 17% Déchets renouvelables 8,9 Mtep +4,8% Géothermie 5,9 Mtep +1,4% Océan 0,1 Mtep - 1,7% Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après Eurostat Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après Eurostat En 2013, la filière biomasse représente 60% de la production renouvelable de l’UE. Elle permet de valoriser l’énergie sous toutes les formes : les biocarburants pour le transport, la biomasse solide pour la chaleur et l’électricité et le biométhane pour le réseau de gaz. Les EnR traditionnelles (hydraulique et géothermie) et déjà présentes dans le mix énergétique au début des années 2000, ont relativement peu évolué depuis 2005 et restent concentrées dans un nombre restreint de pays. En 2013, la Norvège, la France et la Suède représentent 70% de la production hydraulique de l’UE tandis que l’Italie totalise 85% de la production géothermique de l’UE. Entre 2005 et 2013, les filières éolienne et solaire ont connu un « boom » avec des croissances annuelles supérieures à 15%. Ces filières ont pleinement bénéficié des mécanismes d’aides au développement des EnR. Energy Lab © Sia Partners *Comprend la biomasse solide, liquide et gazeuse 14
1 Etat des lieux et bilan de la transition énergétique en Europe B Les énergies renouvelables En 2013, l’Allemagne compte pour 18% de la production d’énergie renouvelable de l’UE Variation annuelle Part d’EnR dans la Atteinte des Production d’énergie primaire renouvelable en 2013 de la production consommation brute finale objectifs de d’EnR 2020 en 2012 Biomasse Hydraulique Eolien Solaire Déchets Géothermie 2005-2013 2012 Obj. 2020 Belgique 2,9 Mtep +16,3% 6,8% 13% 52% Pays-Bas 68% 4,3 Mtep +11,0% 4,5% 14% 32% Royaume-Uni 54% 29% 8,4 Mtep +11,4% 4,2% 15% 28% Espagne 38% 18% 27% 15% 17,2 Mtep +9,4% 14,3% 20% 72% France 59% 26% 23,1 Mtep +4,8% 13,4% 23% 58% Italie 42% 19% 21% 23,5 Mtep +10,2% 13,5% 17% 79% Allemagne 62% 13% 10% 9% 33,7 Mtep +9,0% 12,4% 18% 69% Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après Eurostat - 5 000 10 000 15 000 20 000 25 000 30 000 35 000 40 000 Légende ktep En avance sur l’objectif L’Allemagne a massivement développé toutes les nouvelles filières renouvelables. En 2013, elle est le premier producteur En ligne avec l’objectif d’énergie solaire, éolienne et biomasse et représente 18% de la production d’énergie renouvelable de l’UE. En retard sur l’objectif Grâce à une production historique importante (hydraulique, géothermie et biomasse) et un développement important des filières solaire et éolienne, l’Italie et l’Espagne ont une part d’EnR dans leur consommation finale d’énergie supérieure à 13% et sont en avance sur leur objectif de 2020. Entre 2005 et 2012, le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont fortement augmenté leur production d’énergie renouvelable (+11%/an). Néanmoins, les deux pays n’ont pas rattrapé leur retard face aux autres pays européens et n’ont atteint qu’environ 30% de leur objectif. Energy Lab © Sia Partners 15
1 Etat des lieux et bilan de la transition énergétique en Europe B Les énergies renouvelables Les filières EnR ont créé 373 000 emplois nets entre 2008 et 2012 Emplois des EnR Variation annuelle dans l’UE en 2012(1) Emplois des EnR en 2012 2008-2012 26 +29% 2% 8% Biomasse +39% 40 Petite hydraulique(2) 54 +32% 1,2 million 38% 25% d’emplois Eolien 39% 78 -3% Solaire 39% 103 +18% +10%/an (2008-2012) 43% 25% 17% 188 +9% Déchets renouvelables Géothermie(3) 34% 32% 27% 368 +4% 25% Milliers d’emplois 2% - 100 200 300 400 Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après EurObserv’ER Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après EurObserv’ER Depuis 2008, le nombre d’emplois des filières EnR a augmenté en moyenne de 10%/an. En 2012, les filières concentrent plus de 1,2 million d’emplois en UE, soit 0,5% de la population active. La filière solaire enregistre la plus forte hausse avec 130 000 emplois créés entre 2008 et 2012 soit 35% des emplois créés. Le nombre d’emplois en Espagne a chuté en moyenne de 3%/an équivalent à la destruction de plus 9 000 emplois nets. La filière photovoltaïque a été sévèrement touchée par la baisse soudaine des tarifs d’achat de 2008 avec 16 000 suppressions d’emplois entre 2008 et 2009 correspondant à plus de 50% de la filière. Le fort développement des EnR en Belgique, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni a permis de créer plus de 81 000 emplois nets entre 2008 et 2012, principalement dans les filières solaire et éolienne. Energy Lab © Sia Partners (1)Emplois directs et indirects (2)Jusqu’à 10 MW (3)Comprend les pompes à chaleur 16
1 Etat des lieux et bilan de la transition énergétique en Europe B Les énergies renouvelables En 2011 et 2012, l’investissement moyen des projets d’EnR est de 1 846 €/kW Investissements dans les EnR Investissements Investissements dans l’UE en 2011 et 2012 en 2011 et 2012 par kW Biomasse 4,8 Mds€ 1 289 €/kW 3% 9% Hydraulique NC NC 32% Eolien 28 Mds€ 1 628 €/kW 51 Mds€ Solaire* 16 Mds€ 2 569 €/kW 1 846 €/kW Déchets renouvelables 2 Mds€ 5 427 €/kW 55% Géothermie 0,3 Md€ 4 444 €/kW Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après Eur’Observ’ER Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après Eur’Observ’ER Entre 2011 et 2012, 51 Mds€ ont été investis dans 1 353 projets d’EnR (biomasse, éoliens, photovoltaïques, de déchets et de de géothermie) pour une puissance cumulée de 28 GW. En 2011 et 2012, les filières éolienne et photovoltaïque ont reçu de loin le plus d’investissements (44 Mds€) : en Europe, 24 GW ont été investis à travers 1 274 projets regroupant 87% des investissements. La moyenne des projets biomasse entre 2011 et 2012 est de 70 MW contre 20 MW à l’échelle des projets EnR. La maturité de la filière ainsi que les effets d’échelle ont permis aux projets biomasse de proposer des investissements rapportés au kW, 30% inférieurs à la moyenne des projets EnR. Energy Lab © Sia Partners *Comprend uniquement la filière photovoltaïque 17
1 Etat des lieux et bilan de la transition énergétique en Europe B Les énergies renouvelables De 2008 à 2012, l’UE a soutenu la filière solaire à hauteur de 2 067 €/tep Aides financières(1) nationales et européennes dans Soutien financier Rapport soutien l’UE de 2008 à 2012 2008 - 2012 financier/production* Biomasse 32,4 Mds€ 67 €/tep 21% Hydraulique 29,1 Mds€ 200 €/tep 31% Eolien 40,4 Mds€ 597 €/tep 156 Mds€ Solaire 48,2 Mds€ 2 067 €/tep 197 €/tep 19% Géothermie 0,8 Mds€ 28 €/tep Autres 4,6 Mds€ NC 26% Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après EC Europa et Eurostat *Note : la filière biomasse a reçu 32,4 Mds€ d’aides de 2008 à 2012 de la part des Etats membres de l’UE. Sur la même période, l’UE a produit 435 Mtep à partir de la biomasse, aboutissant à un soutien de Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après Eurostat 67 €/tep produite. Les aides regroupent les aides pour la production de chaleur, d’électricité et de biocarburants, c’est pourquoi l’unité tep a été choisie (plutôt que le MWh). Entre 2008 et 2012, l’UE a soutenu les filières EnR à hauteur de 156 Mds€ soit 31 Mds€/an. Les soutiens ont été concentrés à 57% dans les filières éolienne et solaire qui ne représentent que 11% de la production d’énergie renouvelable sur la même période. Les filières biomasse et hydraulique ont reçu environ 7 Mds€/an d’aides publiques chacune, mais seuls un nombre restreint de pays ont subventionné les deux filières. Ainsi, l’Allemagne a représenté 50% des aides dans le secteur de la biomasse tandis que la France et l’Italie ont regroupé 59% des soutiens financiers pour l’hydraulique. Le soutien financier rapporté à la production est très disparate selon les filières. Entre 2008 et 2012, les technologies plus récentes et manquant de maturité (éolien et solaire) ont été les plus soutenues tandis que les filières plus matures (hydraulique, biomasse et géothermie) ont reçu moins de soutien financier. Energy Lab © Sia Partners (1)Comprend les aides nationales des Etats membres et les aides directes de l’U.E (2) Déchets renouvelables et océan 18
1 Etat des lieux et bilan de la transition énergétique en Europe B Les énergies renouvelables Entre 2008 et 2012, l’Allemagne a concentré 31% des aides financières de l’UE en faveur des EnR Aides financières nationales aux EnR de 2008 à 2012 Aides rapportées à la production Biomasse Hydraulique Eolien Solaire Géothermie Autre Belgique 2,9 Mds€ 261 €/tep Pays-Bas 4,2 Mds€ 276 €/tep Royaume-Uni 60% 6,6 Mds€ 235 €/tep France 60% 18% 17% 19,1 Mds€ 197 €/tep Italie 18% 29% 30% 19,4 Mds€ 239 €/tep Espagne 33% 62% 26,5 Mds€ 405 €/tep Allemagne 33% 24% 37% 49,0 Mds€ 359 €/tep - 10 000 20 000 30 000 40 000 50 000 60 000 -500 -400 -300 -200 -100 - Mds€2012 Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après Eurostat et EC Europa €/tep d’EnR produite Entre 2008 et 2012, l’Allemagne a représenté le tiers des aides financières de l’UE. Sur cette période, le pays a accordé plus de 15 Mds€ d’aides publiques aux énergies solaire et biomasse et plus de 10 Mds€ à la filière éolienne. L’Espagne et l’Allemagne ont massivement investi dans l’énergie solaire imposant de lourdes subventions. Ces deux pays présentent ainsi des ratios € dépensé sur tep produite supérieurs à 350 €/tep. La France a soutenu sa filière biomasse à hauteur de 15 €/tep contre 67€/tep au niveau européen. Ainsi entre 2008 et 2012, la filière biomasse française n’a concentré que 5% des aides nationales alors qu’elle compte pour 60% de la production d’énergie renouvelable, expliquant le faible ratio de 197 €/tep d’EnR. Energy Lab © Sia Partners 19
1 Etat des lieux et bilan de la transition énergétique en Europe C Le secteur des transports Entre 2005 et 2013, la consommation de biocarburants a progressé en moyenne de 19%/an dans l’UE Consommation finale d’énergie dans le Consommation Variation annuelle secteur des transports dans l’UE en 2013 2013 2005 - 2013 4% Produits pétroliers 326,8 Mtep -1,1% Biocarburants* 13,1 Mtep +19% Énergie électrique 5,3 Mtep -0,9% 348 Mtep Gaz naturel 3,1 Mtep +2,1% -0,7%/an (2005-2013) Carburants solides 0,1 Mtep +1,6% Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après Eurostat 94% Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après Eurostat En 2013 et malgré une légère baisse (-1,1%/an), les produits pétroliers représentent toujours plus de 90% de la consommation d’énergie de l’UE dans le secteur des transports. Cette dépendance est même supérieure à 99% pour les secteurs aérien et maritime. La filière gaz naturel carburant (+2,1%/an) s’est particulièrement développée dans le secteur du transport routier. En 2013, l’Allemagne et l’Italie concentrent 72% de la consommation. En 2013, la consommation des biocarburants représente 4% du mix énergétique du transport. L’introduction de quotas de biocarburants dès 2005 dans les pays de l’UE a fortement « boosté » la filière. Energy Lab © Sia Partners *Comprend bioéthanol, biodiesel et bioGNV 20
1 Etat des lieux et bilan de la transition énergétique en Europe C Le secteur des transports En 2013, la France et l’Allemagne comptabilisent à elles seules 41% de la production de biocarburants de l’UE Part d’EnR Atteinte des Consommation de biocarburants (2013) (Consommation brute finale) objectifs de 2012 Obj. 2020 2020 en 2012 Biodiesel Bioéthanol Biométhane Pays-Bas 61% 320 ktep 5,0% 10% 50% Belgique 85% 329 ktep 4,5% 10% 45% Espagne 81% 19% 883 ktep 4,7% 10% 47% Royaume-Uni 57% 43% 1 058 ktep 3,7% 10% 37% Italie 94% 1 251 ktep 5,8% 10% 58% France 85% 15% 2 690 ktep 7,1% 10% 71% Allemagne 70% 28% 2 704 ktep 6,9% 10% 69% ktep Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après Eurostat - 500 1 000 1 500 2 000 2 500 3 000 Légende La France et l’Allemagne sont les précurseurs européens des filières biocarburants. Parmi les premiers producteurs au En avance sur l’objectif début des années 2000, les deux pays sont les plus gros producteurs de l’UE et totalisent 41% de la consommation de En ligne avec l’objectif l’UE en 2012, pour une part d’EnR dans leur mix énergétique des transports d’environ 7%. En retard sur l’objectif Les biocarburants sont la principale arme pour valoriser les énergies renouvelables au sein du secteur des transports. Néanmoins, très controversée, la filière a vu sa production stagner depuis 2010. En dehors de la France et de l’Allemagne, les pays sont encore loin des 10% d’EnR souhaités dans le secteur des transports. L’arrivée des biocarburants 2G à moyen terme devrait donner un nouveau souffle au secteur. Le biodiesel et le bioéthanol représentent plus de 99% de la consommation de biocarburants. Le premier a bénéficié d’une forte présence du diesel dans le mix énergétique du transport routier (65%) et représente 78% des biocarburants en 2012. Energy Lab © Sia Partners 21
1 Etat des lieux et bilan de la transition énergétique en Europe C Le secteur des transports Plus de 130 000 nouveaux véhicules électriques ont été immatriculés en 2013 et 2014 au sein de l’UE Immatriculation de véhicules électriques(1) en 2013 et 2014 Objectif 2020 du Var. 13/14 nombre de véhicules 2013 2014 Espagne 2 288 +148% 2 500 000 Belgique 2 851 +302% NC Italie 2 647 +59% 130 000(2) Royaume-Uni 20% 80% 19 183 +25% 1 550 000 Allemagne 37% 63% 20 824 +70% 1 000 000 France 44% 56% 22 110 +30% 2 000 000 Pays-Bas 64% 36% 35 865 -44% 200 000 Sources : Analyse Sia Partners 2015 d’après Eurostat, EC Europa et ACEA - 5 000 10 000 15 000 20 000 25 000 30 000 35 000 40 000 Véhicules Plus de 75 000 nouveaux véhicules électriques ont été immatriculés en 2014 au sein de l’UE, soit 37% de plus qu’en 2013. La filière bénéficie directement de l’élargissement de la gamme des véhicules. Le Royaume-Uni, où la progression a été la plus forte, dispose aujourd’hui de 20 modèles « plug-in » contre seulement 6 en 2011. Le développement du marché est cependant fortement corrélé aux aides nationales. Ainsi le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France et les Pays- Bas, qui subventionnent fortement l’achat de véhicules électriques, couvrent 72% du marché européen en 2014. La filière véhicule électrique connait une croissance encore timide au regard des volumes vendus. Cependant, la majorité des pays étudiés ambitionnent un parc supérieur à 1 million de véhicules en 2020. Energy Lab © Sia Partners (1)Comprend les véhicules tout électrique, les véhicules hybrides rechargeables et les EREV (2)Objectif pour 2015 22
1 Etat des lieux et bilan de la transition énergétique en Europe C Le secteur des transports L’Italie et l’Allemagne représentent 86% du marché de véhicules roulant au gaz naturel Le marché des véhicules GNV est concentré dans deux pays … … mais les réseaux se développent progressivement en Europe Répartition des véhicules GNV(1) dans l’UE en 2014 Répartition des stations GNV(2) dans l’UE en 2014 Autres Italie Allemagne Autres 1049 stations dont 98 000 dont 95 000 14% 990 publiques véhicules légers 25% Note : 8 stations GNL(2) Part de marché : 0,2% 31% 9% Espagne 1,1 million de 86 stations dont 21 3 345 publiques véhicules GNV Note : 17 stations GNL(2) 3% stations GNV 4% Pays-Bas Italie 147 stations dont 134 publiques 9% 77% 885 000 dont 880 000 véhicules légers Note : 6 stations GNL(2) Allemagne Part de marché : 2,16% France 28% 920 stations dont 840 310 stations dont publiques Sources : Analyse Sia Partners 2015 d’après NGVA seulement 40 publiques Sources : Analyse Sia Partners 2015 d’après NGVA Notes : 2 stations GNL(2) Avec plus de 885 000 véhicules GNV, l’Italie concentre 77% du marché GNV européen. Au début des années 2000, l’Italie comptait déjà plus de 200 000 véhicules légers roulant au gaz naturel. Depuis 2005, le marché des poids lourds et des bus a fortement évolué avec un taux de croissance de 15%/an entre 2005 et 2012 tandis que le nombre de véhicules légers n’a augmenté qu’en moyenne de 6%/an (2005-2012). Néanmoins, ce dernier représente toujours plus de 99% du marché italien. En dehors de l’Allemagne et de l’Italie, les Pays-Bas et l’Espagne ont investi dans un réseau de stations GNV. En 2014, les Pays-Bas possèdent un réseau de 134 stations publiques soit 1 station pour un rayon de 10 km. De son côté, l’Espagne a su profiter de ses terminaux GNL pour développer un réseau de 17 stations GNL, soit le deuxième réseau après le Royaume-Uni. La France possède le 3ème réseau d’infrastructures GNV d’Europe, mais ne compte que 40 stations publiques soit 15% de ses infrastructures contre plus de 90% en Allemagne. Cependant, GRTgaz a annoncé un projet de 1 000 stations publiques GNV à horizon 2020 ce qui devrait favoriser la croissance de la filière française. Energy Lab © Sia Partners (1)Comprend les bus, les poids lourds et les véhicules légers roulant au GNC et au GNL (2) Comprend les stations GNL et les stations GNL-C 23
1 Etat des lieux et bilan de la transition énergétique en Europe D L’efficacité énergétique L’UE a réduit en moyenne de 0,9%/an sa consommation énergétique entre 2005 et 2013 Consommation finale d’énergie dans Consommation Variation annuelle l’UE en 2013 2013 2005 - 2013 Transport 348 Mtep -0,7% 14% Résidentiel 296 Mtep -0,4% 32% Industrie 277 Mtep -2,0% 1 105 Mtep Tertiaire 153 Mtep +0,8% -0,9%/an 25% (2005-2013) Agriculture & pêche 25 Mtep -1,8% Autres 5 Mtep -9,3% 27% Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après Eurostat Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après Eurostat La consommation d’énergie finale est concentrée dans quatre principaux secteurs : les transports, le résidentiel, l’industrie et le tertiaire. Afin de réduire leur consommation énergétique, les pays de l’UE devront faire des efforts dans ses quatre secteurs. Entre 2005 et 2013, la consommation d’énergie finale a diminué en moyenne de 7% (-0,9%/an) pour un objectif de 9% en 2020 (-0,6%/an). Seule la consommation énergétique du secteur tertiaire a augmenté avec un taux de croissance moyen de 0,8%/an. Le secteur industriel (-2%/an) enregistre la plus forte baisse. Le développement de processus moins énergivores explique en partie la réduction de la consommation, mais la crise de 2008 est la principale raison de cette baisse, la consommation industrielle ayant chuté de 15% entre 2008 et 2009. Energy Lab © Sia Partners 24
1 Etat des lieux et bilan de la transition énergétique en Europe D L’efficacité énergétique Entre 2005 et 2013, l’Espagne a réduit en moyenne sa consommation finale d’énergie de 2,30%/an Variation annuelle de la Atteinte des Consommation finale d’énergie en 2013 consommation finale objectifs de 2020 en 2012 Transport Résidentiel Industrie Tertiaire Agriculture Autres 2005- 2013 Obj. 2005-2020 Belgique 35 Mtep -0,65% -0,82% 45% Pays-Bas 28% 27% 51 Mtep -0,12% +0,07% NC* Espagne 39% 19% 26% 81 Mtep -2,30% -1,09% 112% Italie 33% 29% 23% 13% 119 Mtep -1,55% -0,44% 185% Royaume-Uni 37% 29% 19% 13% 136 Mtep -1,40% +0,22% NC* France 32% 29% 19% 16% 153 Mtep -0,60% -1,32% 26% Allemagne 29% 27% 28% 16% 217 Mtep -0,07% -0,78% 5% ktep Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après Eurostat et EEA - 50 000 100 000 150 000 200 000 250 000 Légende La France et surtout l’Allemagne ont faiblement réduit leur consommation finale d’énergie. En 2013, elles ont même En avance sur l’objectif respectivement augmenté de 4% et de 2% par rapport à 2012. La hausse de la consommation domestique pour En ligne avec l’objectif l’Allemagne et celle du secteur industriel pour la France expliquent cette augmentation. En retard sur l’objectif Entre 2005 et 2012, l’Espagne et l’Italie ont réduit leur consommation d’énergie de 2,30% et 1,55%/an leur permettant d’atteindre leur objectif de 2020 en avance. Le secteur des transports et de l’industrie ont été particulièrement touchés avec une baisse de 25% pour l’Espagne et 22% pour l’Italie entre 2005 et 2013. Les pays étudiés, principaux consommateurs d’Europe, ont fortement contribué à l’effort d’efficacité énergétique européen. Entre 2005 et 2013, leur consommation finale d’énergie a diminué de 60 Mtep pour un objectif de réduction de 108 Mtep en 2020 (par rapport à 2005) à l’échelle de l’UE. Energy Lab © Sia Partners *Dans le cas d’un objectif d’une hausse de la consommation finale, il est incohérent de parler d’atteinte d’objectif 25
1 Etat des lieux et bilan de la transition énergétique en Europe Bilan des objectifs européens de la transition énergétique Les Pays-Bas et le Royaume-Uni peinent à développer les EnR dans leur mix énergétique Evolution de la réduction des émissions totales de GES par rapport à 2005 vs évolution de la part des EnR dans la consommation brute finale d’énergie entre 2008 et 2012 15% Part des EnR dans la consommation brute finale d’énergie Pays avec une production historique d’EnR FR ES 10% DE IT 5% Légende 2008 NL BE 2012 UK Pays sans production historique d’EnR Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après Eurostat 0% -7% -14% -21% Réduction des émissions par rapport à 2005 • En 2012, l’Italie et l’Espagne sont les modèles à suivre avec une part d’EnR proche de 15% et une réduction de plus 20% des émissions de GES par rapport à 2005. La Belgique a également fortement réduit ses émissions et plus que doublé sa production d’énergie renouvelable. • A l’inverse, les Pays-Bas et le Royaume devront multiplier les efforts et/ou modifier leur stratégie de soutien afin d’atteindre leurs objectifs. Energy Lab © Sia Partners 26
1 Etat des lieux et bilan de la transition énergétique en Europe Bilan des objectifs européens de la transition énergétique La tendance actuelle permettrait à la France, la Belgique, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas de réaliser deux objectifs sur trois Bilan des pays dans leurs objectifs de transition énergétique à Les membres de l’UE ont trois objectifs : la réduction des émissions, le l’échelle européenne développement des EnR et l’efficacité énergétique. Pays hors étude Pays en ligne avec deux objectifs L’Italie et l’Espagne ont déjà pleinement réalisé deux objectifs sur trois Pays en ligne avec les trois objectifs Pays en ligne avec un objectif L’Italie et l’Espagne sont les deux seuls pays de l’étude a être actuellement en ligne avec les trois objectifs de l’UE. Les deux pays ont investi de façon importante dans les EnR tout en s’appuyant sur une production historique d’énergie hydraulique et géothermique. Le développement des EnR ainsi que la maitrise de la baisse de la consommation, principalement dans le secteur de l’industrie et des transports, ont permis de réduire fortement les émissions de GES. Néanmoins, les projections de l’EEA tablent sur une augmentation importante des émissions entre 2013 et 2020 pouvant annuler les efforts précédemment réalisés. Dans un scénario tendanciel, l’Allemagne ne réaliserait qu’un seul de ses objectifs L’Allemagne a amorcé sa transition énergétique dès le début des années 1990 en réduisant sa consommation d’énergie de 4% entre 1990 et 2005 et ses émissions de 20% sur la même période. Depuis, le rythme de réduction a ralenti et les émissions comme la consommation ont même augmenté en 2012, pénalisant l’atteinte des objectifs de 2020. Néanmoins, le pays peut Source : Analyse Sia Partners 2015 d’après Eurostat s’appuyer sur des filières EnR fortes et souvent leaders au niveau européen. Les Etats membres ont utilisé des mécanismes de soutien différents parfois complémentaires, expliquant la différence de niveau observée. Energy Lab © Sia Partners 27
1 Etat des lieux et bilan de la transition énergétique en Europe Eléments de synthèse 1 L’UE a réduit ses émissions de GES de 19% par rapport au niveau de 1990 et est en passe de réaliser son objectif de 2020. Certains pays ont d’ores et déjà atteint leur objectif national comme l’Italie ou l’Espagne et d’autres sont en passe de le faire avant 2020. Le développement des EnR mais également la crise de 2008 ont permis l’accélération de la réduction des émissions, mais la reprise économique pourrait annuler les efforts de certains membres. En effet, les projections de l’EEA tablent sur une augmentation des émissions espagnoles et italiennes entre 2012 et 2020, induisant des émissions, respectivement, 10% et 4% au-dessus du niveau visé. A l’inverse, bien que les émissions allemandes aient faiblement évolué depuis 2005, les mesures actuelles permettraient au pays d’atteindre son objectif de 2020 avec des mesures supplémentaires. Toujours selon ces projections, seuls la France et le Royaume-Uni dépasseraient l’objectif de 2020 dans un scénario tendanciel. 2 Le développement des EnR s’est largement généralisé au sein de l’UE et celles-ci comptent pour 14% du mix de la consommation brute finale d’énergie de l’UE en 2012. L’Allemagne est toujours la référence en la matière. En 2012, le pays est le premier producteur d’énergies solaire, éolienne et biomasse et concentre le tiers des emplois, du chiffre d’affaires et des aides publiques de la zone européenne. Entre 2008 et 2012, le pays a soutenu la production d’énergie renouvelable à hauteur de 10 Mds€/an créant ainsi plus de 56 000 emplois en plus des 312 000 postes déjà existants en 2008. La Belgique, le Royaume-Uni, l’Italie et les Pays-Bas ont également fortement développé les EnR avec des taux de croissance annuelle à deux chiffres. Les énergies solaire et éolienne ont représenté la majeure partie de ce développement, même si la filière biomasse représente toujours 60% de la consommation d’EnR de l’UE en 2012. 3 Au niveau du secteur des transports, les biocarburants ont connu une forte dynamique jusqu’au début des années 2010, incités par la mise en place de quotas dans le transport routier et d’exemptions fiscales. Néanmoins, la part des EnR reste moins importante que pour les autres secteurs et les produits pétroliers représentent toujours plus de 94% de la consommation énergétique. La transition vers une mobilité durable doit également passer par le développement de solutions alternatives autres que les EnR. Certains pays comme les Pays-Bas, la France ou le Royaume ont lancé une filière de véhicules électriques avec comme objectif national la création d’une flotte d’un million de véhicules en 2020. D’autres, comme l’Italie et l’Allemagne, ont fait le choix des véhicules GNV. 4 La transition énergétique passe également par la maîtrise de la consommation d’énergie. Alors que les projections PRIMES 2007 envisagent une augmentation moyenne de la consommation finale d’énergie de l’UE de 0,9%/an entre 2005 et 2020, l’engagement des Etats membres correspond à une réduction de 0,6%/an de leur consommation répartie sur les secteurs de l’industrie, du transport, du résidentiel et du tertiaire. Entre 2005 et 2013, l’évolution de la consommation des pays étudiés a été très différente. L’Espagne et l’Italie ont souffert de la crise et ont vu leur consommation finale d’énergie diminuer de 2,3% et 1,5%/an, tandis que celle de la France et de l’Allemagne n’ont baissé que de 0,6 et 0,1%/an. Energy Lab © Sia Partners 28
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