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http://portaildoc.univ-lyon1.fr Creative commons : Paternité - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.0 France (CC BY-NC-ND 2.0) http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
INSTITUT DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE LA READAPTATION _____________ Directeur Professeur Yves MATILLON APPREILLAGE ET SUIVI PROTHETIQUE EN MAISON DE RETRAITE : INFLUENCE DES DIFFERENTS ACTEURS DE LA SANTE AUTOUR DE LA PERSONNE MALENTENDANTE. MEMOIRE présenté pour l’obtention du DIPLOME D’ETAT D’AUDIOPROTHESISTE Par FRANCOIS - Clélia Autorisation de reproduction LYON, le 18 Octobre 2013 Pr Lionel COLLET Responsable Formation Audioprothèse Gérald KALFOUN N° 556 Directeur Délégué à l’Enseignement FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
Président Vice-Président CEVU Pr. GILLY François-Noël M. LALLE Philippe Vice-Président CA Vice-Président CS Pr. BEN HADID Hamda Pr. GILLET Germain Secrétaire Général M. HELLEU Alain SECTEUR SANTE U.F.R. de Médecine Lyon Est U.F.R. d’Odontologie Directeur Directeur Pr. ETIENNE Jérôme Pr. BOURGEOIS Denis U.F.R. de Médecine Lyon-Sud Institut des Sciences Pharmaceutiques Charles Mérieux et Biologiques Directeur Directrice Pr. KIRKORIAN Gilbert Pr. VINCIGUERRA Christine Département de Formation et Centre Institut des Sciences et Techniques de de Recherche en Biologie Humaine la Réadaptation Directeur Directeur Pr. FARGE Pierre Pr. MATILLON Yves FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
SECTEUR SCIENCES ET TECHNOLOGIES U.F.R. Des Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (S.T.A.P.S.) Directeur M. COLLIGNON Claude Institut des Sciences Financières et d’Assurance (I.S.F.A.) Directeur Pr. AUGROS Jean-Claude IUFM Directeur M. BERNARD Régis U.F.R. de Sciences et Technologies Directeur M. DE MARCHI Fabien Ecole Polytechnique Universitaire de Lyon (E.P.U.L.) Directeur M .FOURNIER Pascal IUT LYON 1 Directeur M. COULET Christian Ecole Supérieure de Chimie Physique Electronique de Lyon (CPE) Directeur M. PIGNAULT Gérard Observatoire Astronomique de Lyon Directeur M. GUIDERDONI Bruno FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
REMERCIEMENTS Ce mémoire est l’aboutissement de cette formation, et je le dois à ces personnes qui m’ont aidé et soutenu durant ces dernières années. Je remercie Philippe Bontoux qui m’a fait découvrir le métier et ses différents aspects. Merci à M. Kalfoun ainsi qu’à Mmes Sylvie Bayrou, Agnès Bellot et Caroline Révillon pour leurs précieux conseils pendant le stage de deuxième année, pour leur convivialité et ce merveilleux travail d’équipe. Un grand merci, à Géraldine Perrin, ma maitre de stage de 3ème année pour son soutien et son aide à la construction de ce mémoire. Merci pour sa confiance qui m’a permis de me lancer dans le monde professionnel avec entrain et passion. Je tiens également à remercier tous les audioprothésistes, notamment Whitney Maman, les orthophonistes, les maisons de retraite et leur personnel soignant, les médecins et les résidents, d’avoir participé à mon étude. Merci à M. Boulud, pour m’avoir fourni des documents indispensable à mon mémoire. Sans oublier ma famille pour leur soutien et leur énorme travail de relecture. A mes sœurs et mes amis, merci de tout mon cœur. FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
SOMMAIRE Résumé…………………………………………………………………………. 3 Introduction……………………………………………………………………. 5 Recherches théoriques……………………………………………………… 8 I- La personne âgée.................................................................................. 8 • Physiologie du vieillissement ou sénescence………………………. 8 Effet du vieillissement normal sur l’organisme…………………….. 9 Vieillissement pathologique……………………………………..........10 • Psychologie de la personne âgée…………………………………….. 12 Aspect émotionnel……………………………………………………...12 Aspects sociaux……………………………………………………….. 13 II- Les structures d’accueil pour personnes âgées………………………… 13 • Les hôpitaux gériatriques……………………………………………….15 • Foyers d’accueils de jours……………………………………………... 16 • Les maisons d'accueils rurales pour personnes âgées (Marpa)….. 16 • Les logements-foyers……………………………………………………17 • Les résidences services………………………………………………...17 • Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes, EHPAD…………………………………………………………………….17 1 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
Etude de la problématique…………………………………………………..19 I- Evaluation de l’audition et de la situation des personnes âgées malentendantes admises en maison de retraite………………………...19 • Matériels et méthodes…………………………………………………..19 • Résultats et analyse……………………………………………………..20 II- Implication des coordinateurs, du personnel soignant des maisons de retraite ainsi que des audioprothésistes dans la prise en charge audioprothétique de la personne résidente malentendante…………… 26 • Matériels et méthodes………………………………………………….. 26 • Résultats et analyse……………………………………………………. 26 Implication des Cadres de santé……………………………………. 26 Implication du Personnel soignant………………………………….. 28 Implication des Orthophonistes…………………………………….... 31 Implication des Médecins coordinateurs………………………….…33 Implication des Audioprothésistes……………………………………34 Discussion ……………………………………………………………………………...40 • Utilité de l’appareillage en maison de retraite……………………….. 40 • Situation actuelle en institution………………………………………... 42 • Solutions envisageables……………………………………………….. 44 • Les limites de l’étude…………………………………………………….47 Conclusion……………………………………………………………………………...48 Annexes………………………………………………………………………....50 Bibliographie…………………………………………………………………....58 2 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
Résumé Aujourd’hui, 10% de la population des plus de 75 ans et près de 25% des personnes de plus de 85 ans vivent en maison de retraite. Les patients admis sont entourés d’une équipe pluridisciplinaire qui tend à répondre au mieux à leurs nouveaux besoins. Mais cette prise en charge est-elle complète ? Le dépistage des pertes d’audition ne fait pas partie des examens de la consultation d’entrée. Les médecins coordinateurs ainsi que les cadres de santé ne sont pas sensibilisés à la presbyacousie. Le résultat est, que peu de solutions sont mises en place pour favoriser l’accès des résidents à l’appareillage. De plus, ces milieux sont quelque peu désertés par les audioprothésistes qui rencontrent des obstacles à l’appareillage et au suivi prothétique (rapports compliqués avec les familles et le personnel, mauvais entretien des appareils, perte et casse). Pourtant la majorité des cadres et du personnel soignant des structures médicalisées rencontre des difficultés avec les personnes malentendantes, pour la dispense des soins ou pour la gestion des appareils dont l’utilisation est généralement méconnue. Mais nous savons que les aides auditives ont un intérêt grandissant en maison de retraite, plus encore que de maintenir la compréhension et de faire régresser l’isolement et le repli social, elles permettent de lutter contre les retentissements cognitifs associés à la surdité (désafférentations). Il est ainsi démontré que le risque de développer une démence est presque 2,5 fois plus important chez les sujets malentendants de plus de 75 ans. Mais ces constats alarmants seraient à nuancer. En effet, nous avons constaté que 83% des sujets interrogés ne sont pas, ou peu, gênés par leur perte d’audition. Tous ne croient pas à une amélioration de leur compréhension et à une régression de leur isolement. Seules la plupart des personnes appareillées ont conscience de leurs 3 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
problèmes et sont satisfaites de leurs aides auditives. Ce qui nous montre que tous les résidents n’adhèrent pas à la solution de l’appareillage. Comme le montre une étude GRAPSanté, le refus ne semble pas être influencé par la sévérité des troubles auditifs mais augmente plutôt avec la sévérité des démences. Le but de ce mémoire a été de démontrer que le développement de l’appareillage en maison de retraite ne peut passer que par une sensibilisation des professionnels de la santé et des résidents. Alors, nous devrions mettre en place une boucle d’interactions réciproques entre les familles, le médecin, l’audioprothésiste et si besoin de l’orthophoniste. Le médecin sensibilisé pourrait orienter vers une consultation ORL, les familles prévenues accompagneraient l’appareillage, l’audioprothésiste impliqué se déplacerait pour le suivi prothétique et l’orthophoniste favoriserait la rééducation. Pour finir, il semble que cette mission incombe aux audioprothésistes. En effet en temps que professionnel de l’audition, la prévention n’aura d’impact que si elle est véhiculée par un professionnel. Ainsi, l’implication grandissante de tous ces professionnels favorisera l’appareillage en institution, voire même l’appareillage précoce, et mènera peut-être, vers la fin de l’image négative résiduelle de l’audioprothèse. 4 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
Introduction En 2010 les personnes de plus de 75 ans représentaient 8,8% de la population française métropolitaine, et d’après une étude de l’INSEE(1) (voir figure 1 p.6) cette proportion aura quasiment doublée en 2050. Il est donc d’actualité de s’interroger sur les besoins de ces personnes et solutions adoptées par notre société. En effet, nous gagnons au fur et à mesure des années de vie, mais comment vieillirons nous ? Nous savons que le chemin sera périlleux et que nous n’échapperons pas à certaines pathologies et deviendrons peut être dépendants. Pour répondre à cette demande croissante de prise en charge, il existe des structures spécialisées pour les personnes âgées dépendantes communément appelées, maisons de retraite. Aujourd’hui, 10% de la population des plus de 75 ans et près de 25% des personnes de plus de 85 ans vivent dans ces institutions(2). Les patients admis sont entourés d’une équipe pluridisciplinaire qui tend à répondre au mieux à leurs nouveaux besoins. Mais cette prise en charge est-elle complète ? Certes, certaines pathologies sont très bien prises en charge, les personnes sont soignées et aidées au quotidien dans la gestion de ces maladies. Mais qu’en est-t-il de leur audition ? Les troubles auditifs sont-ils dépistés ? Met-on en place des solutions ? Car finalement, à tout âge, l’audition n’est-elle pas synonyme de vie sociale ? Le but de ce mémoire est, dans un premier temps de rappeler les caractéristiques générales du vieillissement normal et pathologique et de décrire les différentes institutions spécialisées qui existent en France. (1) INSEE. Projection de la population pour la France métropolitaine à l’horizon 2050, la population continue de croître et le vieillissement se poursuit. Insee Première N°1089 - juillet 2006 5 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 1 : Évolution de la population de la France métropolitaine de 1950 à 2050 (scénario central de projection) Population Solde Solde Année au naturel migratoire Proportion (%) des : 1er janvier (en (en (en milliers) milliers) milliers) 0- 20- 60- 65 75 19 59 64 ans ans ans ans ans ou + ou + 1950 41 647 30,1 53,7 4,8 11,4 3,8 + 327,8 + 35 1990 56 577 27,8 53,2 5,1 13,9 6,8 + 236,2 + 80 2000 58 796 25,6 53,8 4,6 16,0 7,2 + 243,9 + 70 2005 60 702 24,9 54,3 4,4 16,4 8,0 + 243,5 + 95 2010 62 302 24,3 53,0 6,0 16,7 8,8 + 199,4 + 100 2015 63 728 24,0 51,4 6,2 18,4 9,1 + 163,6 + 100 2020 64 984 23,7 50,1 6,1 20,1 9,1 + 135,3 + 100 2025 66 123 23,1 49,0 6,2 21,7 10,5 + 119,2 + 100 2030 67 204 22,6 48,1 6,1 23,2 12,0 + 111,1 + 100 2035 68 214 22,2 47,2 6,1 24,5 13,3 + 81,7 + 100 2040 69 019 22,1 46,9 5,4 25,6 14,3 + 27,9 + 100 2045 69 563 22,0 46,4 5,8 25,8 15,0 – 13,3 + 100 2050 69 961 21,9 46,2 5,7 26,2 15,6 – 26,4* + 100 * Chiffre pour l’année 2049. Les projections s’arrêtent au 1er janvier 2050. Le solde naturel de l’année 2050, différence entre les naissances de 2050 et les décès de cette année, n’est donc pas projeté.Champ : France métropolitaine.Source : Insee, situations démographiques et projections de population 2005-2050, scénario central. 6 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
La deuxième partie consiste à observer l’audition de personnes âgées résidant en maison de retraite et d’évaluer leur gêne à ce niveau dans leur vie de tous les jours. L’implication des différents intervenants est aussi importante, pour le dépistage des troubles auditifs et leurs prises en charge. Médecins coordinateurs, cadres de santé, personnel soignant, orthophonistes et audioprothésistes ont accepté de répondre à nos questions. Après l’étude de leurs interactions réciproques et une mise en relation avec des études récentes, nous proposerons des solutions accessibles à notre échelle et pourrons estimer le travail futur à mettre en place avec ces structures médicalisés, pour espérons le, optimiser le confort de nos ainés. (2) Statistique disponible sur http://www.lesmaisonsderetraite.fr (Consulté le 20/01/2013). 7 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
Recherches théoriques I- La personne âgée. D’après le Larousse, le vieillissement est l’affaiblissement naturel des facultés physiques et psychiques du à l'âge. C’est un processus complexe, lent et progressif, qui implique divers facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. Ces facteurs sont en partie génétique (vieillissement intrinsèque), et en partie liés à l’histoire de chacun (facteurs externes de vieillissement, acquis ou subis). Chez l’Homme, par convention, on parle de vieillissement à partir d’un certain âge (l’âge « mûr »), avant de différencier le 3ème âge (65-89 ans) du 4ème âge ou grand âge (supérieur à 90 ans). De tous ces éléments, il semblerait utile de définir plus en profondeur ce processus de vieillissement et d’en connaitre les aspects physiologiques et psychologiques. • Physiologie du vieillissement ou sénescence Par souci de pertinence, nous ne décrirons dans cette partie que les aspects du vieillissement auxquels les audioprothésistes sont confrontés et auxquels ils doivent s’adapter lors d’un appareillage auditif. Le vieillissement s'accompagne d'une diminution des capacités fonctionnelles de l'organisme. D'une façon générale, cette altération est la plus manifeste dans les situations qui mettent en jeu les réserves fonctionnelles (effort, stress, maladies aigües). Il faut souligner que cette réduction fonctionnelle est très variable d'un organe à l'autre (vieillissement différentiel inter-organe). De plus, à âge égal, l'altération d'une fonction donnée varie fortement d'un individu âgé à l'autre (vieillissement inter-individuel). La population âgée est ainsi caractérisée par une 8 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
grande hétérogénéité. En effet, les conséquences du vieillissement peuvent être très importantes chez certains sujets âgés et être minimes, voire absentes, chez d'autres individus du même âge. Nous pouvons donc parler de vieillissement réussi, de vieillissement usuel et de vieillissement avec maladies. Effet du vieillissement normal sur l’organisme. Approche fonctionnelle : • Effet du vieillissement sur le système nerveux : Le vieillissement du système nerveux central se traduit par une augmentation des temps de réaction et par une réduction modérée des performances mnésiques concernant notamment l'acquisition d'informations nouvelles. En revanche, cette réduction, objectivée au moyen de certains tests, n'est pas à même d'expliquer les troubles de la mémoire ayant un retentissement sur la vie quotidienne. • Effets sur la fonction circulatoire : l’hypertension artérielle augmente avec l’âge et l’artériosclérose apparaît. • Effets sur la fonction locomotrice : le vieillissement osseux est caractérisé par une diminution de la masse osseuse qui débouche sur, le vieillissement articulaire caractérisé par l’arthrose et le vieillissement musculaire qui entraîne une diminution de la force musculaire. La répétition d’effort est plus difficile, mais la force et l’endurance se conservent plus longtemps que la résistance, la vitesse, la souplesse et la coordination des mouvements. • Effets sur les capacités perceptives : diminution des capacités sensorielles entraînant l'instabilité de la posture, ainsi qu’une altération de la vue (presbytie, cataracte, pouvant toutes deux être aujourd'hui résolues par opération dans beaucoup de cas). L’altération de l’audition se traduit par la presbyacousie, qui est 9 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
une détérioration de l'audition en rapport avec le vieillissement physiologique des structures auditives périphériques et/ou centrales. Aspects psychomoteurs : On constate : • Une atténuation des réflexes au niveau des muscles et des articulations, • Des troubles de l’équilibre en station debout entraînant une démarche moins assurée, • Des tremblements séniles (tête et membres supérieurs), notamment quand on passe de l’état de repos à l’action, • Des troubles praxiques (acte volontaire), • Des troubles de la connaissance de son corps, du langage et de l’écriture. Ces troubles sont souvent les conséquences d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Vieillissement pathologique. Certaines maladies ou syndromes dont la fréquence augmente avec l’âge ont longtemps été confondus avec l’expression du vieillissement. Il en est ainsi : de l’insuffisance cardiaque, longtemps considérée comme le témoin du vieillissement cardiaque, de l’athérosclérose comme celui du vieillissement artériel, de l’incontinence vésicale comme la conséquence du vieillissement urinaire et de la maladie d’Alzheimer à début tardif comme l’expression du vieillissement cérébral. En fait, on sait aujourd’hui que ces troubles sont en rapport avec des processus pathologiques, certes très fréquents chez les personnes âgées, mais non 10 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
obligatoires. La maladie d’Alzheimer représente la cause la plus courante de démence et serait à l’origine de 60-70% des cas. La démence, en générale, est l’une des causes principales de handicap et de dépendance parmi les personnes âgées dans le monde. C’est un syndrome, souvent chronique ou évolutif, dans lequel on observe une altération des fonctions cognitives plus importante que celle que l’on pourrait attendre du vieillissement normal. La démence touche différemment chaque personne atteinte, selon les effets de la maladie et la personnalité d’origine du patient. Les signes et les symptômes liés à la démence peuvent être classés en trois stades : • Stade initial : il passe souvent inaperçu, la maladie apparaissant graduellement. Les symptômes courants sont notamment : avoir tendance à oublier, perdre conscience du temps et se perdre dans des endroits familiers. • Stade intermédiaire : à mesure que la démence progresse vers le stade intermédiaire, les signes et les symptômes se précisent et deviennent plus visibles. Le malade peut entre autres : oublier les événements récents et le nom des gens, se perdre à la maison, avoir plus de difficultés à communiquer, nécessiter de l’aide pour les soins d’hygiène personnelle, présenter des changements de comportement, par exemple errer ou répéter les mêmes questions. • Dernier stade : le dernier stade de la démence est caractérisé par une dépendance et une inactivité presque totale. Les troubles de la mémoire sont importants et les signes et symptômes physiques deviennent plus évidents. Les symptômes sont notamment : la perte de conscience du temps et du lieu, la difficulté à reconnaître les proches et les amis, la nécessité d’une aide accrue pour les soins d’hygiène personnelle, la difficulté à marcher, des changements de comportement, le patient pouvant aller jusqu’à l’agression(3). 11 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
Parmi d’autres pathologies, l’audioprothésiste pourra être confronté à la maladie de Parkinson (troubles du mouvement) et aux différents types de diabètes. • Psychologie de la personne âgée Il est difficile de distinguer les modifications psychologiques directement induites par le vieillissement de celles accompagnant parfois les conséquences de celui-ci. Toutefois, il est important dans le métier d’audioprothésiste de comprendre la personne âgée devant nous, pour répondre au mieux à des attentes que nous ne comprenons pas toujours. Aspect émotionnel Sur le plan émotionnel, le vieillissement peut s’accompagner de l’émergence de sentiments multiples comme par exemple l’inutilité, la sensation d’être une charge pour les autres, la solitude et l’abandon, la sensation de posséder un corps devenant incontrôlable. Trois aspects se dégagent : la personne âgée tend vers une maîtrise passive de l’environnement, une réduction de son activité et une préoccupation grandissante de son monde intérieur. On observe classiquement un désinvestissement de la réalité extérieure et un investissement de soi accentués par l’approche de la mort. (3) Définition OMS disponible sur http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs362/fr/index.html 12 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
Aspects sociaux On constate une diminution importante du réseau social chez la personne âgée. Des pertes relatives à la capacité de déplacement et à celle d’interaction avec l’environnement (vue et ouïe) sont subies par la personne âgée et l’amènent à limiter ses contacts avec l’extérieur et à se renfermer sur elle-même. Par exemple, le caractère du malentendant va s’en trouver modifié et sa relation avec autrui prend un tour agressif, insatisfait, le rendant difficile à vivre. La gêne sociale qu’entraine toujours la presbyacousie est facteur d’isolement et de dépression. Le déménagement en institution accentue cette diminution du réseau social. Selon des chiffres fournis par France Prévention suicide fin 2010, c'est dans la tranche des plus de 85 ans que l'on observe les taux de suicide les plus élevés, 39,7 morts par suicide pour 100 000 habitants de plus de 85 ans, soit un taux deux fois supérieur à celui des 25-44 ans. Dans 90% des cas, ces suicides sont liés à un état dépressif qui est sous-diagnostiqué(4). II- Les structures d’accueil pour les personnes âgées Toutes ces structures présentent à peu près les mêmes modes de fonctionnements. On pourrait définir l’organisation comme décrite dans la figure 2 p.14. (4) MICHELE DELAUNAY. «Les suicides des personnes âgées sont sous-évalués». Le 20 minute, par Delphine Bancaud, publié le 10 Septembre 2012. 13 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 2 : Hiérarchie d’une structure d’accueil 14 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
• Hôpitaux gériatriques Le court séjour : les unités de gériatrie aigüe Ce service prend en charge en phase aigüe des patients âgés souffrant le plus souvent de pathologies multiples et complexes pour leur apporter des soins médicaux adaptés et préserver leur autonomie. Les personnes soignées sont destinées à retourner chez elles ou à être dirigées vers le moyen séjour, long séjour ou des structures d’accueils adaptées. Le moyen séjour : les soins de suite et de réadaptation (SSR) Les SSR ont pour mission la rééducation, la réadaptation, et la réinsertion des patients. Ils assurent une prise en charge globale qui intègre les dimensions physiques, psychologiques et sociales du soin. L'entrée en SSR se fait traditionnellement après une hospitalisation en soins de courte durée, mais elle peut parfois intervenir directement à partir du domicile ou d’une maison de retraite. Afin de faciliter la rééducation et le retour à domicile des personnes âgées, les séjours en soins de suite et de réadaptation sont organisés sur la base d’un projet de soins et d’un projet de vie. Le long séjour : les unités de soins de longue durée (USLD) Lorsque l'état de la personne âgée ne s’améliore pas ou qu’il se dégrade au cours de l’hospitalisation ou du passage en moyen séjour, le patient peut être orienté en USLD. Ces structures accueillent des personnes dont l'état nécessite, en principe, une surveillance médicale constante. 15 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
Pour être admis dans une USLD, il faut tout d'abord présenter des signes de perte d’autonomie importante (impossibilité de se laver, de se lever, de s'habiller et de se nourrir seul) mais aussi avoir besoin de soins médico-techniques continus. La durée moyenne de séjour y est d'une année et demie. • Foyer d’accueil de jour L’accueil de jour est destiné à des personnes vivant à domicile. Il permet de les accueillir pour une période allant d’une demi-journée à plusieurs jours par semaine. Les accueils de jour sont situés dans des hôpitaux gériatriques, dans des maisons de retraite ou sont autonomes. Les personnes âgées bénéficient d’activités visant à les stimuler et à maintenir leur autonomie. Il existe des structures d’accueil de jour spécifiques pour les personnes souffrant d’une maladie d’Alzheimer ou apparentée. L’admission en centre d’accueil de jour se fait après un diagnostic établissant l’existence de troubles neuro-dégénératifs, au cours d’une consultation mémoire. L’accueil de jour permet également aux aidants de la personne âgée de profiter de moments de répit. • Les maisons d'accueil rurales pour personnes âgées (Marpa) Les Marpa sont des maisons de retraite implantées en milieu rural. Imaginées par la Mutualité sociale agricole (MSA) au milieu des années 1980, elles ont pour but de permettre aux personnes âgées issues de milieu rural de continuer à vivre dans leur environnement familier. Les Marpa proposent des logements à usage privatif et des espaces de vie collectifs, qui sont gérés par un responsable de Marpa aidé d'une équipe de professionnels 16 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
pour la prise en charge des personnes âgées. Ces structures accueillent aussi bien des personnes valides que des personnes en légère perte d’autonomie. • Les logements-foyers Les logements-foyers sont des établissements qui proposent des logements adaptés au vieillissement sans incapacité. Les résidents louent un studio ou un deux-pièces vide, ce qui leur permet de conserver une indépendance de vie, et peuvent par ailleurs bénéficier de services collectifs dont l’usage reste facultatif : restauration, infirmerie, blanchissage, permanence nocturne... • Les résidences services Comme dans les foyers-logements, les personnes âgées vivent dans un logement indépendant et peuvent choisir de bénéficier de services collectifs. Les personnes âgées peuvent être propriétaires ou locataires de leur appartement. Il s’agit de résidences commerciales, qui offrent des prestations de luxe. Elles sont généralement peu, voire pas du tout, médicalisées. • Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes EHPAD. Les Ehpad sont des maisons de retraite qui accueillent des personnes âgées en perte d'autonomie. Ces établissements ont obligatoirement conclu une convention avec le département et l’État (convention tripartite(5)). 17 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
Les Ehpad constituent aujourd’hui la majorité des établissements d’accueil pour personnes âgées. Il existe actuellement 6 850 Ehpad, ce qui représente plus de 500000 places d’hébergement. Ce sont des établissements médicalisés, et ils disposent 24 heures sur 24 d’une équipe soignante chargée d’assurer les soins nécessaires à chaque résident en fonction de sa situation personnelle. Un médecin, le médecin coordonnateur, qui peut être généraliste ou gériatre, assure la coordination et la formation des différents professionnels intervenant auprès des résidents afin de garantir la qualité et la continuité des soins. (5) Les maisons de retraite. http://www.maisons-de-retraite.fr/ « Cette convention signée pour 5 ans concrétise l’engagement des partenaires dans une démarche qualité. Cette signature permet à l’établissement de bénéficier de financements en contrepartie de leurs obligations juridiques et du respect de normes rigoureuses. Elle détermine les différents tarifs de l’établissement qui fait l’objet de contrôles rigoureux. » 18 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
Etude de la problématique I- Evaluation de l’audition et de la situation des personnes âgées malentendantes admises en maison de retraite. Matériels et méthodes Dans un premier temps, nous nous sommes intéressés à l’audition des résidents des maisons de retraite et à la proportion des différentes pertes auditives. Puis, nous avons voulu savoir si les personnes présentant une surdité étaient appareillées, l’avaient été ou si elles n’avaient jamais porté d’aides auditives. Par le biais d’un questionnaire simple, nous avons aussi cherché à évaluer la situation des résidents par rapport à leur audition dans la vie de tous les jours. De plus, nous avons essayé de mettre en évidence les éléments qui pourraient entraver un processus d’appareillage. Quatre structures d’accueils ont accepté notre étude. Nous nous sommes déplacés dans trois EHPAD, la Résidence du Château à St Priest, la Résidence Ambroise Paré à Lyon 8ème, le Clos Casaï à Marignier (Haute-Savoie) et dans un hôpital, l’Hôpital gériatrique de Fourvière à Lyon 1er. Nous avons proposé des audiométries de dépistage à 46 résidents de plus de 68 ans appareillés ou non, à l’aide d’un audiomètre portatif. Les personnes testées nous furent indiquées par les cadres de santé, elles ne présentaient pas de démence ou une démence légère de stade 1 à 2. Nous avons exclu les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer par la difficulté de la mise en place des tests. Ces tests se sont déroulés dans les chambres des patients qui présentaient une insonorisation correcte. Pour évaluer la marge d’erreur nous avons comparé les audiométries de patient réalisées en laboratoire 19 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
d’audioprothèse et en maison de retraite, nous avons constaté un écart maximal de 5 dB donc une marge d’erreur d’environ 4%. Résultats et analyse Refus de participation : 10 résidents ont refusé le test auditif et le questionnaire. Les raisons ont été la fatigue, le déni de leur surdité et le désintéressement à l’étude. Moyenne d’âge : 85,58 ans. Min 68 ans. Max 101 ans Figure 3 : Proportion des pertes auditives des résidents soumis au test auditif. 2% 11% Légère (n=1) 30% Moyenne (n=26) 57% Sévère (n=14) Profonde (n=5) NTOT=46 Des 46 audiométries proposées, nous remarquons que seule 2% de la population testée présente une perte légère et nous n’avons détecté aucune audition normale. La majorité des pertes auditives est donc de type moyenne (57%) et sévère (30%), mais peu de résidents présentent une perte de type profonde (11%). A ce constat, nous nous sommes interrogés sur la proportion de personnes appareillées en maison de retraite. Après une enquête auprès des résidents et du personnel de soin nous obtenons les résultats suivant : 20 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
Constat d’appareillage. Jamais appareillé Echec Appareillé NTOT d’appareillage 29 5 12 46 Nous avons pu constater que sur les 46 personnes interrogées, cinq sont en échec d’appareillage. Seulement 26% des résidents sont appareillés lorsque 98% des personnes testées présentent une surdité de type moyenne à profonde qui pourrait nécessiter un appareillage. Nous avons donc recherché les raisons de ce constat. Nous savons qu’en maison de retraite nous avons affaire à des personnes dépendantes et souffrant parfois de démence. Ce paramètre entre-t-il en jeu dans la réussite de l’appareillage ? 1-Démence chez les sujets testés non appareillés. Aucune démence Démence, stade Démence, stade NTOT initiale intermédiaire 15 12 7 34 2-Démence chez les sujets appareillés. Aucune démence Démence, stade Démence, stade NTOT initiale intermédiaire 9 3 0 12 Le premier tableau nous montre les types de démences auxquelles nous avons été confrontés. En revanche, le deuxième tableau nous renseigne sur l’état général des patients appareillés. Ils sont certes dépendants physiquement mais conservent leur intégrité cognitive. Deux tiers des personnes portant des aides auditives, ne 21 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
présentent pas de démence associée. Les autres souffrent d’une démence au stade initiale. Ce qui nous amène au questionnaire soumis aux résidents. Question 1 : Ressentez vous une gêne auditive ? Figure 4 : Gène auditive percue par les personnes intérogées. 4% 13% Oui, je suis géné (n=6) 26% Non, je ne suis pas géné (n=26) 57% Un peu, mais c'est les autres qui le disent (n=12) Je ne sais pas (n=2) NTOT= 46 Nous observons que 57% des personnes interrogées interrogées ne ressentent pas de gêne au quotidien. D’autres, 26% (dont la moitié est appareillée) sentent une baisse auditive qui ne les dérange pas personnellement mais qui est plutôt une constatation de l’entourage. Les personnes qui reconnaissent avoir une gêne sont les résidents porteurs d’aides auditives, 13%. Les patients n’ayant pas conscience d’une perte d’audition présentent une démence de stade intermédiaire installée. Le constat d’appareillage est donc à nuancer avec ces réponses. 22 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
Question 2 : Un ORL, un médecin ou un audioprothésiste, a-t-il déjà constaté votre perte d’audition durant ces dernières années ? Oui Non Ne sais pas NTOT Médecin ORL 16 28 2 46 Médecin 7 37 2 46 généraliste Audioprothésiste 15 29 2 46 Les personnes qui ont répondu oui sont les personnes appareillées qui sont au nombre de 12, les réponses en plus viennent des résidents qui ont des antécédents ORL au niveau de l’audition. Nous constatons alors qu’environ 68% des patients n’ont pas fait contrôler leur audition ces dernières années, ni par un Oto-rhino- laryngologiste, ni par un médecin et un audioprothésiste. Question 3 : Pour les personnes appareillées. A quel moment avez-vous eu besoin d’un appareillage auditif ? Avant d’entrer en Une fois résident en NTOT maison de retraite maison de retraite 7 5 12 Des cinq personnes appareillées en maison de retraite trois l’ont été par l’audioprothésiste de l’Hôpital de Fourvière, les deux autres patients, par des audioprothésistes des autres EHPAD. Ces résultats ne sont pas très significatifs du fait du cas exceptionnel de Fourvière, mais il était intéressant de poser la question. 23 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
Question 4 : Pour les personnes appareillées. Votre audioprothésiste se déplace-t-il ou est-ce vous qui vous vous déplacez en centre d’audioprothèse ? Il se déplace à Il ne se déplace Quand je ne peux NTOT chaque fois pas pas y aller, il vient 3 7 2 12 Les trois personnes dont l’audioprothésiste se déplace sont à l’Hôpital de Fourvière, et les deux ou l’audioprothésiste se déplace quelques fois sont celles qui ont été appareillées en maison de retraite. Il reste néanmoins sept patients appareillés qui doivent se rendre dans les laboratoires d’audition pour le suivi. En les interrogeant, nous avons constaté que ces personnes n’était pas allées entretenir leurs appareils depuis plus de six mois voire un an. Ce déplacement nécessite l’intervention de la famille et parfois d’un transport adapté pour les personnes à mobilité réduite. Question 5 : Le personnel soignant tient-il compte de vos problèmes auditifs ? Patients appareillés Patients non appareillés n=12 n=34 Il parle plus fort 9 16 Il m’aide à mettre mes 5 - appareils Il m’aide à changer les 3 - piles Il ne change pas de 2 14 comportement Il me parle moins 1 4 NTOT=54, questions à choix multiple. Nous voyons que plus de 54% des personnes âgées interrogées (appareillées ou non) déclarent que le personnel soignant leur parle plus fort, et huit sur douze 24 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
porteurs d’aides auditives reçoivent une aide pour les appareils. Malheureusement, environ 35% des personnes présentant une perte d’audition ne constatent pas d’adaptation du comportement de la part des personnes soignantes et même cinq résidents déplorent une diminution notoire de leur conversation avec elles. Question 6 : Que vous apporte ou vous apporterais au quotidien l’appareillage auditif ? Patients appareillés Patients non appareillés n=12 n=34 Un confort d’écoute 12 10 pour la télévision Une meilleure 9 12 compréhension en conversation Moins d’isolement et de 10 9 solitude Peu de chose 2 26 NTOT=112, question à choix multiple La majorité des résidents appareillés sont plutôt satisfaits de leur appareillage, ils conviennent d’un bénéfice réel apporté par les aides auditives ; 83% reconnaissent un gain de confort à la télévision et en conversation ainsi qu’un recul de leur isolement. En revanche, les non porteurs d’appareils ont du mal à se rendre compte de l’efficacité que pourrais avoir les systèmes d’écoute. En effet, environ 65% ne croient pas à une amélioration de la compréhension et par extension, plus de 73% ne pensent pas améliorer leur relation sociale (moins d’isolement et de solitude). 25 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
II- Implication des coordinateurs, du personnel soignant des maisons de retraite ainsi que des audioprothésistes dans la prise en charge audioprothétique de la personne résidente malentendante. Matériels et méthodes Nous avons proposé des questionnaires adaptés à chaque professions : pour les cadres de santé (coordinateurs), les médecins coordinateurs, le personnel soignant (infirmier(e)s, aides soignant, auxiliaires de vie), les orthophonistes et les audioprothésistes. Le but étant d’avoir une vision générale de l’implication de ces différents professionnels par rapport à la surdité et à l’appareillage auditif en institutions spécialisées. Nous avons interrogé les cadres de santé et le personnel soignant dans les maisons de retraite ou nous avons pu nous déplacer. Les médecins coordinateurs, les orthophonistes rattachés à la structure et les audioprothésistes ont été contactés par téléphone et par mails. Pour étendre nos populations, nous avons aussi contacté des cadres de santé, des médecins et des orthophonistes d’autres maisons de retraite dans la région Rhône- Alpes. Résultats et analyse Implication des cadres de santé. Nombre de maisons de retraite contactées : 53 dont 4 visitées. Population de 6 hommes et de 11 femmes, NTOT=17 cadres de santé. 26 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
Temps d’activité en maison de retraite. [1-5] ans [5-10] ans [10-15] ans NTOT 3 5 9 17 Question 1 : A l’exercice de votre profession, rencontrez-vous des difficultés avec les personnes malentendantes ? Oui Non NTOT Un peu plus de 70% nous ont répondu oui, 12 5 17 car les personnes malentendantes, dont celles appareillées, nécessitent plus d’organisation car elles sont plus dépendantes du fait de leur tendance à l’isolement. De même pour la gestion de leurs appareils. Question 2 : Au constat d’une perte auditive handicapante de l’un de vos résidents, quelles solutions mettez-vous en place ? Information des Bilan avec le Prise de contact Pas de protocole familles médecin avec un défini coordinateur audioprothésiste 12 10 3 2 Plus de 70% des cadres de santé en informent la famille, mais moins de 60% mettent en place une consultation avec le médecin coordinateur et environ 18% prennent contact avec un audioprothésiste. Nous avons aussi constaté que deux maisons de retraite interrogées n’avaient pas de protocole particulier à suivre face à une perte d’audition. Nous avons obtenu d’autres informations avec cette question, à savoir si la mise en place de ces solutions se faisait souvent. Plus de 88% ont répondu « très rarement ». 27 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
Question 3 : Travaillez-vous avec des audioprothésistes et des orthophonistes ? Oui Non NTOT Audioprothésistes 15 38 53 Orthophonistes 38 15 53 Pour cette question nous avons pu interroger toutes les maisons de retraite contactées, d’où notre total de 53 réponses. Nous observons alors qu’environ 28% des structures travaillent avec des audioprothésistes et plus de 71% avec des orthophonistes. Les maisons de retraite n’ayant pas de contacts avec ces professionnels n’avaient pas forcément de demande pour leurs patients appareillés ou non. Implication du personnel soignant. Population de 12 hommes et de 21 femmes, NTOT= 33. Infirmière Aide Soignant Auxiliaire de vie NTOT 10 16 7 33 Temps d’activité en maison de retraite. ≥ de 2 mois [1-5] ans [5-10] ans [10-15] ans NTOT 10 11 7 5 33 Le personnel soignant des maisons de retraite change souvent, en effet, 30 % travaillent dans l’établissement depuis moins de 2 mois, et souvent en intérim. 33 % sont embauchés et travaillent avec les personnes âgées depuis 1 à 5 ans, et 37 % depuis plus de 5 ans. 28 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
Question 1 : A l’exercice de votre profession, rencontrez vous des difficultés avec les personnes malentendantes ? Oui Non NTOT La majorité a répondu oui à plus de 63 % car 21 12 33 la surdité de leurs patients rend la communication très difficile et fatigante pour la dispense des soins et finalement rend les résidents plus dépendants car ils s’isolent. Les personnes ayant répondu qu’elles n’avaient pas de problème étaient généralement les soignants qui travaillaient depuis longtemps avec les résidents et se sont habitués à parler fort et en face. Question 2 : Les personnes porteuses d’aides auditives vous demandent-elles de l’aide par rapport à leurs appareils ? Oui Non NTOT Pour les mettre 26 7 33 Pour l’entretien 14 19 33 Pour le changement 22 11 33 des piles Pour contacter un 9 24 33 audioprothésiste Figure 5 : Type d’aide fournie par le personnel soignant, NTOT=33 30 25 20 Oui 15 10 Non 5 0 Pour les mettre Pour l'entretien Pour le changement Pour contacter un des piles audioprothésiste 29 FRANCOIS (CC BY-NC-ND 2.0)
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