Rapport sur l'impact transfrontalier 2018 - Institute for Transnational and Euregional cross border cooperation and Mobility / ITEM - Maastricht ...

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Rapport sur l'impact transfrontalier 2018 - Institute for Transnational and Euregional cross border cooperation and Mobility / ITEM - Maastricht ...
Institute for Transnational and Euregional
                        cross border cooperation and Mobility / ITEM

Rapport sur l’impact transfrontalier 2018

Résumé
Rapport sur l'impact transfrontalier 2018 - Institute for Transnational and Euregional cross border cooperation and Mobility / ITEM - Maastricht ...
Institute for Transnational and Euregional cross border cooperation and Mobility / ITEM	

Rapport sur l’impact transfrontalier 2018

Résumé

L’Institute for Transnational and Euregional cross border cooperation and Mobility / ITEM est le pivot de la
recherche scientifique, des conseils, des échanges de connaissances et des activités de formation dans le domaine
de la coopération et de la mobilité transfrontalières.

ITEM est une initiative de l’Université de Maastricht (UM), du NEIMED (Centre d’expertise et d’innovation sur les
effets sociétaux du déclin démographique), de Zuyd Hogeschool, de la Commune de Maastricht, de l’Euregio
Meuse-Rhin (EMR) et de la Province du Limbourg (NL).

Octobre 2018
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Table des Matières

1. Introduction                                                                                 1

2. Création du rapport sur l’impact transfrontalier de ITEM : Processus et méthode	             2
    2.1   L e processus de création du rapport sur l’impact	                                     2
    2.2   Application de la méthode		                                                            2
    2.3   Les dossiers du rapport 2018 sur l’impact transfrontalier de ITEM		                    5

3. Dossiers                                                                                     7
  3.1 Exploration des effets frontaliers de la hausse du taux réduit de TVA aux Pays-Bas	        7
  3.2	La réglementation sur le statut de contribuable non-résident qualifié
		     (« règle des 90 % ») : Une évaluation préliminaire ex post des effets		                   9
  3.3 Réglementations fixant l’âge de la retraite NL/BE/DE : une analyse pluridisciplinaire		   12
  3.4 Allocation Baukindergeld	                                                                 14
  3.5 La sécurité sociale du travailleur non conventionnel : un défi national et européen       17
  3.6 Dossier étudiant : Les effets potentiels du projet « Experiment gesloten cannabisketen
		     » sur les Euregions Meuse-Rhin et Rhin-Meuse-Nord                                        18

Annexe -	Le rapport sur l’impact transfrontalier de ITEM comme base d’action :
		        Retour sur les activités de suivi des rapports 2016 et 2017 sur l’impact
		        transfrontalier de ITEM	                                                              20

Liste des chercheurs		                                                                          22
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1.           Introduction

L’Institute for Transnational and Euregional cross border cooperation and Mobility / ITEM apporte une contribution
scientifique à la mobilité et la coopération transfrontalières. L’une de ses principales activités consiste à analyser les
effets frontaliers dans ses rapports annuels sur l’impact transfrontalier. Depuis sa création en 2015, ITEM a rédigé
trois rapports sur l’impact. Le présent document est la dernière édition du rapport sur l’impact transfrontalier.1

Avec son rapport sur l’impact transfrontalier, ITEM apporte un éclairage additionnel sur les initiatives législatives et
politiques à l’échelle européenne et nationale. Le rapport sur l’impact de ITEM se veut un outil précieux pour aider les
décideurs politiques au niveau régional, national et européen à prendre des décisions concernant les régions
frontalières. Ces rapports annuels sur l’impact permettent notamment d’identifier les effets frontaliers existants ou
futurs et ainsi d’alimenter le débat politique. Par ailleurs, les résultats des recherches menées pour des dossiers
individuels permettent également d’amender rapidement les propositions législatives pendant leur phase d’adoption.

Le rapport sur l’impact transfrontalier de ITEM a un double objectif, à savoir reconnaître ex ante les effets négatifs
ou positifs potentiels des initiatives législatives ou politiques prévues et identifier (ex post) les effets
transfrontaliers négatifs ou positifs de la politique ou de la législation existante. En remplissant ce double objectif,
le rapport peut contribuer à une meilleure évaluation ex ante et ex post de la législation et de la politique pour les
États membres et les législateurs régionaux. Par ailleurs, la méthode appliquée dans ces rapports sur l’impact peut
apporter une valeur ajoutée au rapport ex ante sur l’impact de la Commission européenne et à l’évaluation de la
législation existante. Dans ce contexte, la Direction générale de la politique régionale et urbaine de la Commission
européenne (DG Regio) qualifie les rapports sur l’impact transfrontalier réalisés par ITEM de bonne pratique dans
sa publication « Stimuler la croissance et la cohésion des régions frontalières de l’Union européenne».2 La
Commission, qui souligne dans cette même publication à quel point il est important d’identifier les impacts
transfrontaliers sur les processus législatifs et politiques, en a même fait une mesure d’action explicite.3
L’importance des rapports sur l’impact transfrontalier prend également de l’ampleur au niveau national. Par
exemple, le secrétaire d’État néerlandais Knops a récemment reconnu l’importance des rapports sur les effets
transfrontaliers potentiels au cours d’un débat à la Chambre des représentants.4

Plusieurs instruments d’évaluation des effets transfrontaliers existent au niveau européen et national. Citons
notamment le rapport sur l’impact de la réglementation de la Commission européenne, le rapport sur l’impact
territorial d’ESPON et l’Impact Assessment Toolkit for cross-border cooperation (guide d’évaluation de l’impact
pour la coopération transfrontalière) de l’Euroinstitut et du Centre for Cross Border Studies. Chacune de ces
initiatives présente un axe et un objectif différents. Le rapport sur l’impact transfrontalier de ITEM vient compléter
ces rapports existants. La complémentarité du rapport de ITEM se manifeste dans l’attention particulière accordée
à une région frontalière précise.

Les rapports approfondis et spécifiques sur l’impact frontalier peuvent être difficiles à réaliser au niveau européen
et même au niveau national en raison des grandes différences qui existent entre les régions frontalières
européennes. Une étude réalisée en 2016 à la demande de la Commission européenne met en lumière les besoins
des régions frontalières en fonction de leurs caractéristiques particulières et montre à quel point les régions
frontalières diffèrent les unes des autres.5 Par conséquent, les différences entre les régions frontalières
compliquent la réalisation de rapports sur l’impact transfrontalier au niveau européen. À l’inverse, il est également
difficile de proposer que les rapports approfondis et spécifiques sur l’impact frontalier soient réalisés au niveau
national par les ministères compétents car la diversité entre les régions frontalières peut être aussi importante à
l’échelle nationale. L’Allemagne, par exemple, compte neuf pays voisins et de nombreux territoires transfrontaliers.

1	Tous les rapports sur l’impact transfrontalier de ITEM peuvent être consultés via le lien suivant : https://www.maastrichtuniversity.
     nl/research/institutes/item/research/item-cross-border-impact-assessment.
2	Communication de la Commission au Conseil et au Parlement européen - Stimuler la croissance et la cohésion des régions
     frontalières de l’UE, COM (2017) 534 final, p. 8.
3    Ibid.
4    Kamerstukken II 2017/18, 32851, 47, p. 18-21.
5	SWECO et al., Collecting solid evidence to assess the needs to be addressed by Interreg cross-border programmes (2015CE160AT044)
     Final Report 2016, European Commission.

Introduction                                                                                                                      -1-
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De nombreuses actions sont menées au niveau européen et national pour surmonter ces défis. Par exemple, les
experts de ITEM participent actuellement aux projets de la DG Regio et de l’ESPON, qui visent à améliorer les
méthodologies appliquées dans les rapports sur l’impact territorial au niveau de l’UE axés sur les territoires
transfrontaliers. Au niveau national, le gouvernement néerlandais examine actuellement avec ITEM comment
améliorer ses rapports sur les politiques en ce qui concerne les effets frontaliers.

L’idée étant que les effets transfrontaliers devraient être évalués à tous les niveaux : européen, national et
régional. Étant donné le grand nombre de régions frontalières et la diversité de leurs caractéristiques, les rapports
sur l’impact au niveau européen et national ne peuvent pas tout prendre en compte. De ce fait, il est nécessaire
que les acteurs de ces régions frontalières spécifiques réalisent des rapports sur l’impact transfrontalier
supplémentaires à petite et à grande échelle. Ces rapports approfondis sur l’impact frontalier pourraient, à leur
tour, permettre aux évaluations nationales et européennes d’identifier plus facilement l’impact transfrontalier de
la législation et de la politique.

Le rapport annuel sur l’impact transfrontalier de ITEM vise donc à répondre aux besoins existants en matière de
rapports approfondis et spécifiques sur l’impact frontalier en évaluant les effets transfrontaliers sur une grande
variété de sujets. Le présent document contient un résumé des résultats du rapport sur l’impact transfrontalier de
2018. Le rapport sur l’impact de cette année se compose de six dossiers couvrant des sujets très différents et
analysant à la fois la législation et la politique existantes et futures. Les sujets vont de l’évaluation ex ante du
projet allemand d’allocation Baukindergeld à l’évaluation du projet pilote néerlandais sur la culture légale du
cannabis en passant par l’évaluation ex post de la situation du travailleur non conventionnel en matière de sécurité
sociale et l’analyse des différentes réglementations nationales existantes sur l’âge de la retraite.

2.	Création du rapport sur l’impact transfrontalier de ITEM :
    Processus et méthode

2.1      Le processus de création du rapport sur l’impact transfrontalier

En dépit des différents sujets abordés, les chercheurs impliqués dans le rapport sur l’impact transfrontalier
appliquent tous la méthode développée par ITEM. La phase de recherche se divise en trois étapes. Dans la première
étape, les thèmes à aborder dans le rapport sur l’impact pour l’année concernée sont identifiés par le biais d’une
enquête qui permet aux parties prenantes et aux autres parties intéressées d’informer ITEM sur la législation et les
politiques ayant des effets transfrontaliers potentiels. Au-delà de cette enquête, d’autres sujets sont également
identifiés par le biais des activités de base de ITEM, comme la recherche scientifique, les activités de conseil, les
échanges de connaissances et les formations. Dans la seconde étape, le groupe de travail du rapport sur l’impact
transfrontalier de ITEM évalue les sujets suggérés. Pendant cette phase d’évaluation, le groupe de travail (composé
de représentants des organisations partenaires) examine la pertinence du sujet, le lien avec le domaine de
recherche de ITEM, le nombre de demandes soumises et la fréquence à laquelle le sujet est abordé. Une fois les
sujets identifiés, la troisième étape peut commencer : les chercheurs peuvent entamer leur recherche. Cette
recherche est documentée dans des dossiers séparés qui, ensemble, constituent le rapport sur l’impact
transfrontalier de ITEM pour l’année en question.

2.2      Application de la méthode

Délimiter la recherche - Qu’est-ce qu’une région frontalière ?
Les chercheurs qui participent à l’élaboration du rapport sur l’impact transfrontalier appliquent la méthode
développée par ITEM, qui commence par la définition de la région frontalière. Comme mentionné ci-dessus, ITEM
cherche à combler le manque actuel en créant des rapports sur l’impact plus spécifiques. Les frontières analysées
dans le rapport sur l’impact transfrontalier de ITEM portent sur les zones transfrontalières entourant les frontières
des Pays-Bas, de la Belgique et de l’Allemagne. La définition de la frontière dans l’ensemble du rapport sur l’impact
est donc très large. En fonction des sujets, la frontière peut être définie de façon différente. Par conséquent, cette

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définition sera affinée dans les dossiers individuels de ce rapport, en fonction du sujet. Cette définition de la frontière
en fonction du dossier est privilégiée car l’observation générale révèle peu de causes génériques, voire aucune, des
effets transfrontaliers. Tout cela est lié à la mise en œuvre nationale du droit européen, au niveau de coordination
entre les pays voisins et à la manière dont sont élaborées certaines législations ou politiques nationales.

Qui plus est, il est important de souligner que ITEM cherche à préserver une perspective réellement
transfrontalière (plutôt que nationale) en ce qui concerne les régions frontalières. Le choix d’une telle perspective
est délibéré car cela évite de mettre l’accent sur la perspective nationale. Cela risquerait de fausser la donne et de
favoriser la perspective d’une nation sur un sujet donné plutôt que d’offrir une perspective réellement
transfrontalière. Afin de mettre au maximum cette perspective en avant, le point de départ du rapport sur
l’impact transfrontalier de ITEM n’est pas seulement la région frontalière entre les Pays-Bas, la Belgique et
l’Allemagne mais surtout les eurorégions transfrontalières situées dans cette zone.

Illustration 1 Partenariats transfrontaliers BE/NL/DE/LU Source : DG Regio

À partir de cette définition transfrontalière de la région frontalière basée sur un dossier, nous pouvons constater
que le rapport sur l’impact transfrontalier pour cette année porte sur plusieurs frontières dans la région frontalière
des Pays-Bas, de la Belgique et de l’Allemagne. Par exemple, l’équipe d’étudiants qui effectue des recherches sur le
projet pilote néerlandais relatif à la culture légale de cannabis a travaillé sur l’Euregio Meuse-Rhin et l’Euregio Rhin-
Meuse-Nord. Le dossier relatif à la réglementation sur le statut de contribuable non-résident qualifié (règle des 90
%) porte plutôt sur les régions NUTS3/COROP qui se trouvent directement sur les frontières belgo-néerlandaise et
germano-néerlandaise. Le dossier relatif à la situation du travailleur non conventionnel en matière de sécurité
sociale interprète le terme « région frontalière » au sens large. Le dossier porte donc sur toute partie des Pays-Bas
dans laquelle des activités transfrontalières liées à l’emploi peuvent être mises en place. Dans le dossier relatif à
l’allocation Baukindergeld, l’accent a été placé sur les entités politiques établies le long de la frontière allemande,
comme les municipalités, les Landkreise (arrondissements) ou les districts.

Au-delà de cette délimitation territoriale de la région frontalière, les chercheurs effectuent également d’autres
délimitations pertinentes selon leurs recherches.

Création du rapport sur l’impact transfrontalier de ITEM : Processus et méthode                                      -3-
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Identifier les thèmes, les principes, les repères et les indicateurs centraux de la recherche
Les effets transfrontaliers prennent toutes sortes de formes. Le rapport sur l’impact transfrontalier de ITEM porte
sur trois thèmes principaux pour lesquels les effets transfrontaliers sont analysés :

1.	Intégration européenne : impact transfrontalier de certaines législations et politiques du point de vue des
    individus, des associations et des entreprises en lien avec les objectifs et les principes de l’intégration
    européenne (libertés, citoyenneté et non-discrimination) ;
2.	Développement socioéconomique/durable : impact transfrontalier de la législation et des politiques sur le
    développement de l’économie dans la région frontalière ;
3.	Cohésion régionale : impact transfrontalier de la législation et des politiques sur la cohésion et les structures
    de gouvernance transfrontalières dans les régions frontalières (par exemple, la coopération avec les agences
    gouvernementales, les particuliers, les entreprises, etc.).

Le premier thème porte sur l’impact potentiel de la législation sur les personnes vivant et travaillant dans les
régions frontalières. Les dossiers portant sur l’intégration européenne examinent des questions telles que la
mesure dans laquelle certaines dispositions législatives ou politiques violent les principes de non-discrimination et
de libre circulation. Le dossier relatif à l’allocation Baukindergeld est un exemple de dossier axé sur l’intégration
européenne et la non-discrimination. Autre exemple, la question des différents âges de départ à la retraite et des
conséquences pour les travailleurs transfrontaliers. Troisième exemple, le dossier relatif à la situation des
travailleurs transfrontaliers dont les situations contractuelles ne sont pas conventionnelles. Ces mesures renvoient
à la question générale de la non-discrimination sur un marché du travail transfrontalier.

Les chercheurs qui travaillent sur le développement socioéconomique/durable de certaines mesures adoptent une
approche différente. Leurs recherches portent sur des questions liées au fonctionnement de l’économie
transfrontalière et eurorégionale. Le rapport de cette année sur le régime fiscal des travailleurs employés aux Pays-
Bas mais vivant à l’étranger (règle des 90 %) en est un exemple. Autre exemple dans l’actuel rapport sur l’impact, le
rapport ex ante sur la hausse prévue du taux réduit de TVA aux Pays-Bas. Les principales questions ont trait aux
conséquences possibles de cette hausse pour les consommateurs et les entreprises, à savoir si les parties prenantes
néerlandaises seront confrontées à une concurrence potentiellement déloyale et ce que cela signifie en termes
d’investissement et d’emploi. Le dossier relatif au projet pilote néerlandais sur la culture légale de cannabis est un
autre exemple. Dans ce dossier, les chercheurs ont évalué les effets potentiels du projet pilote sur le développement
socioéconomique et durable en se concentrant sur l’impact de la politique en matière d’emploi et de fiscalité.

Enfin, les chercheurs peuvent également se demander quels seront les effets transfrontaliers d’une certaine
mesure sur la cohésion eurorégionale, à savoir la coopération entre les institutions, les entreprises, les contacts et
le caractère des activités transfrontalières entre citoyens. Ces aspects jouent un rôle important dans l’évaluation
des relations entre la création et la gouvernance des eurorégions et du caractère eurorégional des citoyens. Par
exemple, l’équipe qui évalue les effets du projet pilote sur la culture légale de cannabis a examiné les effets de la
dépénalisation de la culture et de la vente du cannabis sur la cohésion dans les eurorégions Meuse-Rhin et Rhin-
Meuse-Nord. Qui plus est, le dossier relatif à la situation des travailleurs non conventionnels en matière de sécurité
sociale a évalué les effets des réglementations européennes existantes en matière de sécurité sociale sur la
cohésion eurorégionale.

Les dossiers peuvent porter sur l’un ou sur l’ensemble de ces thèmes, en fonction de la pertinence du thème pour
leur sujet, de l’ampleur de leur recherche et de la disponibilité des données nécessaires. Les recherches effectuées
dans le cadre du rapport sur l’impact transfrontalier de 2018 reposent non seulement sur des sources dérivées de la
législation et des politiques mais aussi sur des données empiriques recueillies par des institutions spécialisées et
les chercheurs eux-mêmes. Par exemple, le dossier relatif à la réglementation sur le statut de contribuable non-
résident qualifié (« règle des 90 % ») repose sur des données du Bureau central de la statistique (CBS).

Après avoir sélectionné les thèmes de recherche ayant trait à leur dossier, les chercheurs identifient les principes
pertinents pour leur dossier. Ces principes servent ensuite de base pour l’élaboration de critères de référence et
d’indicateurs utilisés pour examiner si la législation ou d’autres réglementations pourrai(en)t faciliter ou entraver
les meilleures pratiques. Le tableau 1 ci-dessous présente des exemples de principes, de repères et d’indicateurs
pour les trois thèmes de recherche du rapport sur l’impact transfrontalier de ITEM.

Création du rapport sur l’impact transfrontalier de ITEM : Processus et méthode                                 -4-
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Tableau 1 : Exemples de principes, de repères et d’indicateurs

 Thèmes de recherche             Principes                           Repères                         Indicateurs
 1. Intégration                  Intégration européenne,             Pas de contrôles aux            Nombre de contrôles aux
 européenne                      Citoyenneté européenne,             frontières, marché du           frontières, navettage
                                 Non-discrimination                  travail ouvert,                 transfrontalier, durée et
                                                                     reconnaissance facilitée        coût de la reconnaissance
                                                                     des qualifications,             des diplômes, accès au
                                                                     coordination adéquate des       marché de l’immobilier, etc.
                                                                     systèmes de sécurité
                                                                     sociale, impôts

 2. Développement                Force concurrentielle               Initiatives transfrontalières   Eurorégional : PIB,
 socio-économique                régionale, développement            pour la création                chômage, qualité du pôle
 /durable                        durable des régions                 d’entreprises, stratégie du     transfrontalier, impact
                                 frontalières                        marché du travail               environnemental
                                                                     eurorégional,                   (émissions), pauvreté
                                                                     aménagement du territoire
                                                                     transfrontalier

 3. Cohésion                     Coopération/bonne                   Fonctionnement des              Le nombre d’institutions
 eurorégionale                   gouvernance                         services transfrontaliers,      transfrontalières, la qualité
                                 transfrontalière, cohésion          coopération avec des            de la coopération (par
                                 régionale                           organisations, procédures       rapport au passé), le
                                                                     de coordination,                développement des
                                                                     associations                    structures de gouvernance
                                                                                                     eurorégionales, la quantité
                                                                                                     et la qualité des projets
                                                                                                     transfrontaliers

2.3      Les dossiers du rapport 2018 sur l’impact transfrontalier de ITEM

Réalisée entre novembre 2017 et janvier 2018, l’enquête du rapport sur l’impact de cette année a été établie par les
parties prenantes de ITEM et d’autres parties intéressées. ITEM a reçu 12 réponses à ce questionnaire de la part de
différents partenaires. De plus, plusieurs sujets ont été proposés dans le cadre des activités quotidiennes de ITEM
et deux sujets ont été identifiés suite à une analyse rapide menée par ITEM. Après examen des dossiers et des
sujets soumis, six dossiers ont finalement été sélectionnés par le groupe de travail du rapport sur l’impact
transfrontalier. Les dossiers finaux sont le fruit d’une coopération fructueuse entre ITEM, ses chercheurs et ses
partenaires. Comme ce fut le cas pour les rapports sur l’impact 2016 et 2017, les recherches effectuées dans
certains dossiers ont été possibles grâce aux efforts de plusieurs étudiants. Le tableau 2 ci-dessous donne un
aperçu des sujets abordés et des recherches effectuées dans le cadre des dossiers du rapport 2018 sur l’impact
transfrontalier de ITEM.

Création du rapport sur l’impact transfrontalier de ITEM : Processus et méthode                                               -5-
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Tableau 2 : Thèmes du rapport 2018 sur l’impact transfrontalier de ITEM

 Nº       Objet                                     Spécification
 Dossiers

 1.       Exploration des effets frontaliers        Le dossier explore les effets frontaliers potentiels de la hausse du taux
          de la hausse du taux réduit de            réduit de TVA aux Pays-Bas. La recherche visait à fournir une estimation
          TVA aux Pays-Bas                          ex ante des conséquences économiques de la hausse.

 2.       La réglementation sur le statut de        Les chercheurs ont voulu examiner les tendances sur la période 2013-
          contribuable non-résident qualifié        2016 pour voir si des changements notables sont apparus dans le
          (« règle des 90 % ») : Une                nombre et la composition des employés non-résidents aux Pays-Bas
          évaluation préliminaire ex-post           après l’entrée en vigueur de la règle des 90 %.
          des effets

 3.       Réglementations fixant l’âge de la        Le dossier se compose d’une analyse des effets frontaliers des
          retraite NL/BE/DE : Une analyse           différentes réglementations nationales sur l’âge de la retraite. L’analyse
          pluridisciplinaire                        est pluridisciplinaire dans le sens où elle englobe plusieurs perspectives
                                                    (fiscalité, sécurité sociale et pensions).

 4.       Allocation Baukindergeld                  Recherche ex ante sur le projet allemand d’allocation Baukindergeld. Le
                                                    dossier examine en profondeur les effets frontaliers de la mesure et
                                                    explore les solutions possibles pour améliorer le régime juridique des
                                                    travailleurs frontaliers.

 5.       La sécurité sociale du travailleur        Le dossier évalue la position du travailleur non conventionnel en
          non conventionnel : Un défi               analysant la législation existante en matière de sécurité sociale (ex post).
          national et européen

 Dossier étudiant

 6.       Les effets potentiels du projet «         Le dossier comprend une évaluation ex ante des effets frontaliers liés au
          Experiment gesloten                       projet pilote néerlandais proposé sur la culture légale de cannabis.
          cannabisketen » sur les Eurégions
          Meuse-Rhin et Rhin-Meuse-Nord

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3.          Dossiers

3.1 Exploration des effets frontaliers de la hausse du taux réduit de TVA
		 aux Pays-Bas

Prof. Dr. Frank Cörvers
Kars van Oosterhout, MSc

Dans l’accord de coalition du cabinet Rutte-III, le gouvernement néerlandais fait état de son intention de faire
passer le taux réduit de TVA de 6 à 9 % dès le 1er janvier 2019. Cette hausse touche notamment la vente de fruits,
de légumes et de nombreux autres aliments, médicaments, livres et services de réparation de vêtements, de
chaussures et de bicyclettes. En raison de cette hausse, le taux réduit de TVA aux Pays-Bas sera supérieur au taux
super réduit en vigueur en Belgique (6 %) et au taux réduit en vigueur en Allemagne (7 %). Dans ce dossier, nous
examinons les effets frontaliers potentiels de cette proposition de hausse de la TVA. Pour ce faire, nous conduisons
une évaluation ex ante des conséquences économiques et nous étudions également dans une moindre mesure les
conséquences de la réglementation sur la cohésion eurégionale et sur l’intégration dans l’UE.

Sous l’impulsion du Parlement européen et du Conseil européen, la Commission européenne élabore actuellement
des plans pour passer à un système de taxation dans le pays d’achat plutôt que dans le pays de vente. Ce
changement de cap permet d’assouplir les règles existantes en matière d’harmonisation de la TVA et offre aux
autorités nationales une plus grande marge de manœuvre pour fixer leurs propres taux. Il est donc probable que
les décisions relatives aux taux de TVA soient de plus en plus considérées comme des questions d’ordre national.
Cela pourrait entraîner des différences tarifaires plus importantes entre les pays, ce qui, comme le révèle le
contexte néerlandais actuel, ne tient guère compte des effets frontaliers.

Pour évaluer les effets frontaliers de la hausse du taux réduit de TVA, nous avons commencé par examiner la
littérature scientifique consacrée aux effets frontaliers et étudier les conséquences des précédentes modifications
apportées aux Pays-Bas en matière d’impôts indirects. Ensuite, nous avons porté notre attention sur le cas
spécifique des régions frontalières néerlandaises. Nous examinons certaines informations clés sur le nombre
d’habitants et d’entrepreneurs dans les régions frontalières néerlandaises ainsi que sur leur contribution aux
recettes en matière de TVA. Nous étudions également les différences tarifaires actuelles, entre les Pays-Bas et les
pays voisins mais aussi entre les régions néerlandaises frontalières et non-frontalières. Pour ce faire, nous nous
appuyons sur des données secondaires et sur nos propres analyses. Nous utilisons des enquêtes sur les flux
d’achats et des informations complémentaires fournies par des chaînes de discount pour examiner à quel point les
habitants d’une région frontalière néerlandaise sont prêts à faire leurs achats à l’étranger, motivés en partie par la
différence de prix. Sur la base de ces informations, nous réalisons une estimation ex-ante des effets spécifiques de
la hausse de la TVA sur la situation économique dans la région frontalière, notamment sur la position
concurrentielle des entreprises, le niveau des prix, les recettes fiscales et les flux d’achat (transfrontaliers).

Tout d’abord, l’analyse de documents a révélé que les entrepreneurs et les consommateurs ne réagissent pas de
façon uniforme à la hausse des impôts indirects, en particulier dans les régions frontalières. La question est de
savoir dans quelle mesure une hausse de la TVA entraînerait une hausse des prix pour les consommateurs et donc
une baisse des ventes et du chiffre d’affaires pour les entreprises. Le Bureau néerlandais d’analyse de la politique
économique (CPB) part du principe que la hausse de TVA aux Pays-Bas est financée aux trois-quarts par les
consommateurs et pour un quart par les entreprises. Si la hausse du taux réduit de TVA était entièrement financée
par les consommateurs, cela entraînerait une hausse des prix de près de 3 %. Les études sur les modifications
tarifaires antérieures montrent toutefois qu’une telle hausse des prix n’est pas certaine et qu’elle dépend
fortement du type de produit ou de service concerné. Il est possible que la hausse des prix constatée soit minime
dans certains cas et que dans d’autres cas, elle soit plus importante que ne saurait le justifier la hausse de la TVA.

Les conséquences de la hausse prochaine de la TVA sur les régions frontalières sont encore plus floues. L’analyse
des différents documents sur le sujet montre que les hausses de prix dans les régions frontalières peuvent être
supérieures ou inférieures à celles appliquées à l’échelle nationale. D’une part, différents documents sur le sujet
nous permettent de nous attendre à ce que la hausse des prix soit moins importante à la frontière que dans les
régions centrales car la concurrence de l’autre côté de la frontière n’incite pas à répercuter la hausse du taux de

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TVA. Par ailleurs, les concurrents établis dans les régions frontalières belges et allemandes proposent actuellement
certains produits et services à des prix plus élevés, ce qui signifie que les entreprises établies dans les régions
frontalières néerlandaises ont plus de latitude pour augmenter les prix. En d’autres termes, les conséquences de la
hausse de la TVA sont encore plus floues pour les consommateurs et les entreprises des régions frontalières. Et il
ne s’agit pas uniquement du prix que les consommateurs devront payer mais aussi des conséquences sur le chiffre
d’affaires et les bénéfices des entreprises, les revenus des entrepreneurs ainsi que l’emploi et la croissance
économique dans les régions frontalières de façon plus générale.

L’ampleur des effets frontaliers dépend des différences de prix entre les régions situées de chaque côté de la
frontière et de la volonté des consommateurs de parcourir de plus grandes distances pour effectuer leurs achats. Il
semble que cette volonté de se déplacer dépende fortement du contexte. Parmi les facteurs à prendre en compte,
citons les conditions géographiques à la frontière, la perception des différences de prix par les consommateurs et
la mesure dans laquelle les produits proposés à l’étranger peuvent se substituer aux produits néerlandais, ce qui
est plus souvent le cas pour des produits identiques qui affichent une longue durée de vie et qui sont faciles à
transporter. Étant donné que les consommateurs préfèrent faire leurs achats dans un seul et même endroit, il
semble qu’une modification des impôts indirects puisse affecter les biens non concernés par la hausse mais
vendus dans les mêmes magasins ou les mêmes endroits. Cela peut signifier que, dans certains cas, les
entrepreneurs de la région frontalière aient parfois plus et parfois moins de latitude pour répercuter sur le
consommateur la hausse des impôts indirects.

13 % de la population néerlandaise habite à proximité de la frontière (10 km ou moins) et près d’un tiers de la
population totale vit à moins de 30 km d’une frontière. Même si nous manquons de données précises, nous
estimons que la hausse de la TVA prévue fera augmenter de plus de 800 millions d’euros les recettes fiscales du
taux réduit de TVA pour atteindre 2,4 milliards d’euros dans la grande région frontalière, dont près d’un milliard
dans les régions situées à moins de 10 km de la frontière. Étant donné le grand nombre de personnes vivant dans
les régions frontalières au sens large du terme, un léger affaiblissement de la position concurrentielle et une légère
inflexion des dépenses peuvent entraîner une perte de plusieurs millions d’euros en chiffre d’affaires pour les
entrepreneurs et en recettes fiscales pour l’État néerlandais. Les conséquences de la hausse de la TVA sont encore
plus floues pour les consommateurs et les entreprises des régions frontalières.

En ce qui concerne les produits alimentaires, qui représentent une part importante des recettes tirées du taux
réduit de TVA, les différences de prix entre les Pays-Bas et l’étranger varient considérablement d’un produit à
l’autre. En moyenne, les produits alimentaires sont considérablement moins chers aux Pays-Bas qu’en Belgique
(plus de 10 %). La différence de prix avec l’Allemagne est moindre mais là aussi, les prix sont également inférieurs
en moyenne aux Pays-Bas (environ 5 %). Il est possible que les prix pratiqués dans la région frontalière soient
légèrement plus élevés que dans le reste des Pays-Bas en raison de la concurrence relativement faible venant de
l’étranger. Par exemple, l’enseigne Jumbo pratique des prix relativement élevés dans les magasins proches de la
frontière et des prix plus bas dans les municipalités éloignées de la frontière.

Les enquêtes sur les flux d’achats démontrent que les différences de prix dans la région frontalière sont
suffisamment importantes pour entraîner des flux d’achat transfrontaliers. Un quart des ménages néerlandais
dépense en moyenne 50 euros par mois pour effectuer des courses à l’étranger, ce qui représente un total de 1
milliard d’euros par an. À l’inverse, les Belges et les Allemands dépensent encore plus aux Pays-Bas. Dans le
Limbourg, région où les ventes transfrontalières sont de loin les plus importantes, les étrangers dépensent
beaucoup plus (473 millions d’euros) que les Limbourgeois ne dépensent à l’étranger (228 millions d’euros). Des
informations complémentaires fournies par un supermarché discount montrent que les Allemands en particulier
et dans une moindre mesure, les Belges, traversent la frontière pour venir faire des achats dans le Limbourg, attirés
par certaines enseignes et par la situation géographique.

Si les effets frontaliers doivent se ressentir quelque part, la région du Limbourg sera sans doute la plus touchée, en
particulier au niveau de sa frontière avec l’Allemagne, car c’est la région où les flux d’achat transfrontaliers sont les
plus importants en raison de la situation géographique. Les effets frontaliers sont d’ailleurs généralement
beaucoup plus importants à proximité directe de la frontière que vers l’intérieur des terres. Directement le long de
la frontière, en particulier la frontière avec l’Allemagne, il n’est pas impossible que certaines petites et moyennes
entreprises (par exemple, des supermarchés, des pharmacies, des boulangeries, des boucheries, des maraîchers)
fortement touchées par la hausse de la TVA en raison de la perte de revenus due à la hausse des prix subissent une

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baisse ou une perte de revenus si elles n’augmentent pas les prix. En vertu de la politique néerlandaise et
européenne en matière de TVA, il est également probable que les taux de TVA nationaux divergent davantage
encore à l’avenir et que les effets frontaliers résultant augmentent. Pour les entrepreneurs et les citoyens établis
dans les zones frontalières européennes, la frontière demeure donc une ligne de démarcation importante, en
particulier pour les activités quotidiennes telles que le shopping.

3.2	La réglementation sur le statut de contribuable non-résident qualifié
		 (« règle des 90 % ») : Une évaluation préliminaire ex post des effets

Prof. dr. Maarten Vink
Johan van der Valk
Sem Duijndam

La réglementation sur le statut de contribuable non-résident qualifié (ci-après : RSCNRQ), qui est entrée en vigueur
le 1er janvier 2015, prévoit que les contribuables non-résidents aux Pays-Bas puissent bénéficier des mêmes
déductions fiscales et crédits d’impôt que les contribuables résidents s’ils perçoivent 90 % de leurs revenus totaux
aux Pays-Bas. Dans ce nouveau système, ces travailleurs non-résidents, s’ils ne perçoivent pas 90 % de leurs
revenus totaux aux Pays-Bas et ne perçoivent pas un revenu imposable suffisant dans leur pays de résidence,
risquent de renoncer à certains avantages fiscaux (comme les déductions des intérêts hypothécaires pour les
logements occupés par leur propriétaire). De plus, la réglementation peut avoir un impact très important sur les
travailleurs frontaliers et des effets économiques préjudiciables si ces travailleurs non-résidents décident de ne pas
travailler aux Pays-Bas et choisissent de travailler dans un autre pays. Dans un tel cas de figure, les employeurs des
régions frontalières devraient être inquiets car la majorité des travailleurs non-résidents sont employés dans des
zones situées le long de la frontière néerlandaise. Dans cet inventaire de l’impact potentiel de la RSCNRQ, nous
nous concentrons sur les personnes qui sont employées aux Pays-Bas mais qui résident en dehors des Pays-Bas, car
ce sont sans doute les personnes les plus affectées par la réglementation. L’objectif de cette analyse préliminaire
ex post est d’examiner les tendances au niveau du nombre d’employés non-résidents de 2013 à 2016 afin de voir si
des changements notables sont apparus dans le nombre et la composition des employés non-résidents aux Pays-
Bas après l’entrée en vigueur de la règle des 90 %.

Le tableau 1 indique le nombre de travailleurs non-résidents aux Pays-Bas pour les années 2013 à 2016 ainsi que la
nationalité et le pays de résidence des employés non-résidents. Le nombre d’employés non-résidents a
considérablement augmenté au cours de cette période. Tandis que le nombre d’employés non-résidents s’élevait à
un peu plus de 130 000 en 2013, ce nombre est passé à plus de 185 000 en 2016. Cette augmentation est toutefois
principalement due à l’afflux massif de travailleurs non-résidents polonais au cours de cette période. Le nombre de
travailleurs non-résidents domiciliés en Belgique ou en Allemagne a seulement légèrement augmenté. Quant aux
non-résidents néerlandais, nous constatons qu’ils vivent principalement en Belgique ou en Allemagne et que leur
nombre a lui aussi légèrement augmenté depuis 2013.

En ce qui concerne le secteur de l’emploi, nous constatons que la plupart des travailleurs non-résidents travaillent
dans le secteur des services commerciaux. Ces travailleurs non-résidents sont, pour la plupart, de nationalité
polonaise. Il n’est donc pas surprenant que le nombre de non-résidents employés dans le secteur commercial ait
fortement augmenté depuis 2013 (de 85 800 en 2013 à 133 300 en 2016), ce qui correspond à la forte augmentation
du nombre de non-résidents polonais sur la même période. Le nombre de non-résidents travaillant dans le secteur
industriel ou dans les services publics et sociaux reste relativement constant, autour de 20 000 pour les années
2013 à 2016. Ces deux secteurs emploient principalement des ressortissants néerlandais, bien qu’ils emploient
également un nombre considérable de Belges et d’Allemands. Peu de non-résidents travaillent dans l’agriculture, la
foresterie et la pêche et aucun changement notable n’est visible.

Plus de la moitié des employés non-résidents travaillent dans les régions transfrontalières. La plupart de ces
travailleurs non-résidents vivent en Belgique ou en Allemagne. Ce cas est également clairement illustré par la
figure 1, qui montre le nombre de travailleurs non-résidents domiciliés en Belgique ou en Allemagne en
pourcentage de la population active totale pour l’année 2016 (seule cette année est indiquée, car peu de
changements ont été enregistrés sur la période). Sans surprise, la plupart des travailleurs non-résidents des
régions transfrontalières à proximité de la frontière allemande sont allemands, tandis que ceux qui travaillent à

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proximité de la frontière belge sont belges. Certaines régions frontalières partagent une frontière avec la Belgique
et l’Allemagne (Limbourg Central et Limbourg du Sud). En 2016, dans le Limbourg Central, 3,6 % de la population
active vivait en Belgique ou en Allemagne, contre 5,6 % dans le Limbourg du Sud. Pour la plupart des régions
(frontalières), les parts sont restées presque constantes sur la période 2013-2016 et aucune tendance commune
n’est visible. La part des travailleurs non-résidents qui habitent en Belgique ou en Allemagne sur la population
active totale reste constante à 1 % entre 2013 et 2016.

Tableau 1 : Nombre d’employés non-résidents par pays de résidence et nationalité, 2013-2016 (x 1000)

 Pays de résidence                                                      2013         2014    2015       2016
 Belgique                       Nationalité         BE                  13,9         14,1    14,2       14,7

                                                    DE                  0,2          0,2     0,2        0,2

                                                    NL                  20,9         21,1    21,0       21,1

                                                    PL                  0,3          0,3     0,3        0,4

                                                    Autre               1,2          1,4     1,4        1,5

                                Total                                   36,6         37,1    37,2       37,9

 Allemagne                      Nationalité         DE                  15,4         14,2    14,3       13,9

                                                    NL                  15,8         16,1    16,3       16,4

                                                    PL                  2,7          2,8     4,1        4,6

                                                    Autre               1,8          1,9     2,0        2,8

                                Total                                   35,8         35,1    36,9       37,8

 Pologne                        Nationalité         DE                  0,9          0,9     0,9        0,8

                                                    NL                  0,9          0,9     1,1        1,2

                                                    PL                  42,8         53,9    71,5       77,2

                                                    Autre               0,5          0,6     0,4        0,4

                                Total                                   45,0         56,3    73,9       79,5

 Autre                          Nationalité         NL                  3,4          4,2     4,1        4,4

                                                    PL                  0,1          0,1     0,1        0,1

                                                    Autre               11,8         16,7    21,4       26,0

                                Total                                   15,4         21,2    25,9       30,8

 Total                          Nationalité         BE                  14,1         14,2    14,4       14,9

                                                    DE                  16,6         15,5    15,5       15,1

                                                    NL                  41,0         42,4    42,6       43,1

                                                    PL                  45,8         57,0    76,0       82,3

                                                    Autre               15,3         20,5    25,2       30,7

                                Total                                   132,8        149,6   173,8      186,1

Source : Bureau central de la statistique (CBS)

Dans l’ensemble, l’analyse préliminaire ex post ne semble pas montrer d’effets probants de la RSCNRQ sur le
nombre et la composition des travailleurs non-résidents aux Pays-Bas et dans les régions transfrontalières
néerlandaises. Lorsque nous examinons le nombre total de travailleurs non-résidents, nous constatons une
tendance croissante sur la durée qui ne semble pas avoir été altérée depuis la mise en œuvre de la RSCNRQ. En ce
qui concerne la nationalité et le secteur de travail des non-résidents, nous observons également une tendance

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forte sur l’ensemble de la période 2013-2016 : le nombre de ressortissants polonais et « autres » augmente ainsi que
le nombre de travailleurs non-résidents travaillant dans le secteur des services commerciaux. Pour les régions
frontalières, aucun changement significatif n’est visible. Cependant, cette analyse ne nous permet pas de faire le
point sur les personnes les plus susceptibles d’être touchées par la RSCNRQ (celles qui ne perçoivent pas 90 % de
leurs revenus totaux aux Pays-Bas). Par ailleurs, les effets différés possibles de la réglementation ne peuvent pas
encore être évalués, car les données ne sont disponibles que jusqu’en 2016.

Pour les travaux futurs, les données sur les revenus de l’Autorité fiscale néerlandaise seront disponibles, ce qui
permettra d’évaluer quels travailleurs non-résidents ne perçoivent pas 90 % de leurs revenus totaux aux Pays-Bas
et donc quels travailleurs non-résidents sont les plus susceptibles d’être affectés par la RSCNRQ. Dans les enquêtes
futures, les individus pourront également être suivis sur la durée pour étudier leur mobilité exacte en matière de
travail et de logement. Des techniques de régression et/ou de série chronologique permettront de démontrer si la
RSCNRQ a un effet significatif sur le logement et sur la mobilité des employés non-résidents.

Figure 1 : Employés non-résidents qui vivent en Belgique ou en Allemagne dans toutes les régions NUTS3/COROP, en
pourcentage de la population active totale pour l’année 2016

                  Moins de 0,4%
                  0,4-0,9%
                  1-2,9%
                  Plus de 3%

Remarque : Pour environ 25 à 30 % des travailleurs, la région COROP dans laquelle ils travaillent n’est pas connue. Ces
pourcentages sont toutefois similaires pour les travailleurs résidents et les travailleurs non-résidents. Par conséquent,
les pourcentages se rapprochent vraisemblablement des pourcentages réels, même s’ils doivent être considérés avec
prudence.

Source : Bureau central de la statistique (CBS)

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3.3         Réglementations fixant l’âge de la retraite NL/BE/DE :
            une analyse pluridisciplinaire

Prof. dr. Anouk Bollen-Vandenboorn
mr. dr. Hannelore Niesten
mr. Sander Kramer

Aucun âge de la retraite uniforme n’est appliqué au sein de l’Union européenne. Les différents États membres
européens appliquent chacun leur propre âge de la retraite, tant pour les retraites du régime général que pour les
retraites complémentaires, avec des variations considérables entre les uns et les autres. En raison de ce manque
d’harmonie au niveau européen, un travailleur frontalier qui a travaillé dans plusieurs États membres est confronté
à plusieurs dates d’entrée en jouissance de la retraite et à diverses (im)possibilités pour flexibiliser ces dates. La
date d’entrée en jouissance de la pension complète d’un employé frontalier - qui se compose de différentes
pensions, chacune étant associée à une date d’entrée en jouissance différente - est déterminée par l’âge de la
retraite le plus élevé. De ce fait, selon la situation du travailleur frontalier en termes de revenus, il est possible que
celui-ci soit confronté à un manque de revenus entre le moment où il quitte le marché du travail et la phase où il
entre en retraite, ce qui peut rendre la pension inadaptée à ses besoins. On estime que cela concernerait 2 000
anciens travailleurs frontaliers. De plus, les possibilités existantes en termes de flexibilisation sont insuffisantes. Le
projet de loi de flexibilisation de la date d’accès à la pension de vieillesse néerlandaise aurait pu avoir un effet
positif car il permettrait à un travailleur frontalier d’harmoniser la date d’accès à sa pension de vieillesse
néerlandaise sur la date d’accès à la pension de vieillesse étrangère.

Travailleur frontalier : besoin de visibilité et compréhension
Au-delà de cette fragmentation des droits en matière de pension, le travailleur frontalier est confronté à un
manque de visibilité et de compréhension sur sa pension du régime général et sa pension complémentaire, en
particulier en ce qui concerne les différents âges de départ à la retraite. De ce fait, le travailleur frontalier reste
dans le flou quant à l’âge auquel il/elle peut percevoir une pension. Par ailleurs, ce manque de visibilité empêche le
travailleur frontalier d’évaluer s’il percevra une pension suffisante pour subvenir à ses besoins après son départ à la
retraite. Le travailleur frontalier est également confronté à une grande incertitude (juridique) quant au revenu net
de la pension en raison des cotisations salariales prélevées dans un État membre et des contributions fiscales
versées dans un autre État membre. C’est pourquoi il est nécessaire de créer un registre transfrontalier ou
européen des pensions pour permettre à ce travailleur frontalier d’obtenir une visibilité globale sur sa pension
transfrontalière, de lui offrir des perspectives et de lui garantir un revenu adéquat après la retraite. Un tel registre
des pensions envoie un signal positif en faveur de la mobilité des travailleurs.

Doubles pensions : plus d’informations en 1ère étape
L’une des principales conséquences des différences entre les âges de départ à la retraite (et la raison principale
pour justifier une analyse pluridisciplinaire) est le manque de coordination au niveau des cotisations fiscales et
sociales qui pèsent sur les doubles pensions. En substance, les règles relatives aux situations de conflits de lois
dans les conventions fiscales bilatérales ne sont pas en accord avec les règles relatives aux situations de conflits de
lois du règlement (CE) n° 883/2004 et la capacité de lever l’impôt n’est pas toujours attribuée à un État membre.
Cette double obligation de cotisation est particulièrement problématique, en particulier pour le marché intérieur
européen. Dans certains cas, l’imposition fiscale a lieu dans l’État de résidence et l’imposition sociale dans l’État de
pension ou vice versa. En outre, il est possible que les retraités contribuent au financement du système de santé
dans plusieurs États membres. Ils sont donc désavantagés par le prélèvement d’une double cotisation. En raison de
cette double obligation de cotisation, il est impossible de garantir un traitement identique des travailleurs
frontaliers (retraités). Souvent, les travailleurs frontaliers ne sont pas conscients du fait qu’ils changent de système
social. Ce problème peut être résolu si les autorités fiscales et d’autres organisations (par exemple, l’équipe
GrensInfoPunten, l’équipe Travail et entrepreneuriat transfrontaliers des autorités fiscales de Maastricht)
fournissent des informations et des conseils.

Retraites : Cohérence des cotisations fiscales et sociales
Une des options pour atteindre une plus grande cohérence au niveau des cotisations fiscales et sociales sur les
pensions consiste à abolir les dispositions spéciales pour les bénéficiaires de pensions stipulées dans la
réglementation et à appliquer exclusivement la principale disposition relative à la fiscalité sur les pensions (art. 18
Modèle de convention de l’OCDE) et attribuer l’assujettissement à l’État de résidence (article 11, paragraphe 3, point
e), du règlement (CE) n° 883/2004). Dans ce cas, les cotisations fiscales et sociales seraient soumises à un

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