Cristóbal Balenciaga, Mode et Patrimoine - Conversations - Cristóbal Balenciaga Museoa
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Cristóbal Balenciaga, Mode et Patrimoine exposition. 24 / 03 / 2018 — 27 / 01 / 2019 Il y a 50 ans, en 1968, le Maître de la haute couture se retirait. Cette année 2018 — Année européenne du patrimoine — est l’occasion de réfléchir sur la valeur que l’œuvre de Cristóbal Balenciaga acquiert soudain en tant que patrimoine à partir de la fermeture de ses salons et de l’arrêt de l’activité de ses ateliers à Paris, Madrid, Barcelone et San Sebastián. Ce moment où les créations de Balenciaga cessent de fréquenter les rues et les salons, pour peupler les archives, les galeries et les musées, est le point de départ choisi pour l’exposition Cristóbal Balenciaga, Mode et Patrimoine. Désormais, elles ne servent plus à embellir des corps et à être admirées pour ce qu’elles sont, pour leur beauté intrinsèque. Elles abandonnent les premières pages des magazines de mode pour occuper celles des revues d’art et perdent leur vernis d’exclusivité pour devenir accessibles à tous les publics, à toutes les classes sociales. Dans ce dialogue entre Mode et Patrimoine, nous voulons Mode et Patrimoine, un explorer les deux chemins parcourus par les créations depuis le moment où les deux convergent, en cette année dialogue presque impossible 1968. L’un nous mène jusqu’à aujourd’hui, pour dévoiler qui oppose l’éphémère au au public ce sentier de consolidation patrimoniale intimement lié à notre raison d’être en tant que musée, permanent, tout ce dont et l’autre débute en 1917 — date d’ouverture du premier l’existence tient au moment atelier de Balenciaga à San Sebastián — jusqu’à la fermeture de ses maisons, pour nous aider à comprendre contre ce qui reçoit sa valeur depuis les tout débuts la progression, l’évolution et la du passé. Une conversation révolution créative du grand couturier. qui pourtant devient fluide Une conversation que le musée entreprend avec Judith lorsqu’il s’agit de Cristóbal Clark, commissaire d’expositions de mode réputée. Le discours de l’exposition et la sélection des pièces qui Balenciaga. l’accompagnent, de même que la conceptualisation spatiale et sa conception, sont le fruit de la collaboration entre l’équipe du musée Cristobal Balenciaga et la commissaire britannique. L’exposition est basée sur les collections du musée et bénéficie du soutien indispensable des Archives Cristóbal Balenciaga au travail. Année 1968. Balenciaga, Paris (Balenciaga, s.a., groupe kering). © Henri Cartier-Bresson / Magnum Photos / Contacto 1
L’exposition « Pourquoi ? Qu’est que Balenciaga apporte ? Qu’est-ce qui le distingue ? Qu’est-ce qui le rend révolutionnaire, atemporel, architectural, moderne ? Pourquoi considérons-nous son œuvre comme un patrimoine ? Nous pensons que ce sont les questions auxquelles le musée Cristóbal Balenciaga doit aspirer à répondre à travers son espace d’exposition, c’est pourquoi nous envisageons cette exposition comme un espace de référence et de mise en contexte pour toute autre exposition ou collection de Balenciaga extérieure au musée. » miren vives, Cristóbal Balenciaga Museoa Perfection, atemporalité, avant-garde ou tout simplement art, sont des concepts que les professionnels de la mode, la presse spécialisée ou les chercheurs de l’histoire de la mode ont souvent identifiés à l’œuvre d’un des créateurs les plus influents du xxe siècle, convertissant Balenciaga en un couturier culte de son propre temps. Balenciaga, Mode et Patrimoine nous propose un parcours diachronique pour montrer l’évolution de l’œuvre du couturier au fil de ses étapes successives et aspire à se convertir en référence pour une meilleure compréhension et une connaissance en profondeur du patrimoine créé par Cristóbal Balenciaga : d’où il vient, qu’est-ce qu’il apporte à son temps et ce qu’il nous transmet aujourd’hui. Le discours chronologique, compréhensif et contextualisé, construit à partir d’une perspective patrimoniale de la collection du musée sur laquelle est basée l’exposition, se conçoit comme une proposition ouverte, vivante et évolutive, qui s’enrichira peu à peu de nouvelles connaissances. Dans cet esprit, l’exposition Cristóbal Balenciaga, Mode et Patrimoine cherche à présenter une double lecture de Cristóbal Balenciaga introduit la « marinière » l’œuvre de Balenciaga, en tant que Mode en son temps et en février 1951. Patrimoine aujourd’hui. © Center for Creative Photography, The University of Arizona Foundation / vegap, Gipuzkoa, 2018 Photographie : Louise Dahl-Wolfe 2
L’exposition « Nous voulons nous plonger dans l’histoire des Maisons et dans l’évolution créative de Balenciaga pour que le public comprenne dans son contexte ce qu’il nous apporte du point de vue technique, esthétique et conceptuel, et tout en même temps démontrer que cette histoire et cette évolution, qui sont en permanence au cœur de notre travail de recherche, n’est pas terminée et n’a pas fini d’être contée. » miren vives, Cristóbal Balenciaga Museoa Ainsi, cette exposition prend la forme d’un work in progress, à l’image de la propre collection ou du musée, et se présente donc comme un espace intermédiaire entre le temporaire et le permanent, comme une série de conversations, entre les fonctions d’Exposition et de Conservation, entre la collection de Balenciaga et son étude, entre le discours et sa muséographie, entre le musée et son public. Quelques chiffres L’exposition occupe 900 m2 du musée depuis le 24 mars 2018 et sera en place jusqu’au 27 janvier 2019. Elle se compose de 80 références, entre vêtements, documents et patrons. Sur les soixante pièces d’habillement, quatre proviennent des Archives Balenciaga de Paris et près de la moitié n’ont jamais été exposées auparavant. L’exposition est structurée de manière chronologique en quatre sections thématiques, dans lesquelles les grands événements de la biographie du grand couturier sont en relation avec le discours et les caractéristiques de la collection du musée. Ces sections abordent l’œuvre de Cristóbal Balenciaga dans ses différentes étapes : les débuts et les influences (1917–1937), l’exploration des formes (1937–1951), l’évolution et la révolution (1951–1959) et l’épuration et l’abstraction (1960–1968). Les pièces sélectionnées nous renvoient au processus créatif de Balenciaga : l’exploration des formes à partir de la maîtrise de la technique et du tissu, l’innovation à travers l’introduction de nouvelles silhouettes à habiller, et avec elles, de nouvelles conceptions de la féminité, et le perfectionnement évolutif qui caractérise le travail du maître suivant un cycle de progression constante tout au long de sa carrière. Ces pièces s’accompagnent d’autres ressources, telles que documentation, images, objets, patrons et tissus, qui nous connectent avec le contexte vital et professionnel du créateur. La technologie aussi est présente, facilitant l’interactivité, à travers des numérisations qui nous permettent d’observer le détail d’une pièce et d’obtenir sa vision à 360ºc, ou des infographies sur sa construction technique, ou encore grâce à l’application avec ses différents parcours thématiques. 3
Conversations « L’exposition reconfigure certains espaces du musée et identifie des “outils” associés à l’esthétique contemporaine des archives, à travers un jeu d’associations : les drapés utilisés dans la nouvelle boutique Balenciaga de Los Angeles, la sélection d’éléments historiques en pierre, la compilation d’anciennes expositions, qui constitue actuellement un trait caractéristique des cours de muséologie, les multiples legs/voix de ce projet, sont incorporés comme des détails et des commandes, tout en maintenant le vêtement et son évolution au centre de l’exposition. » miren vives, Cristóbal Balenciaga Museoa Le musée engage un dialogue avec Judith Clark, créatrice d’expositions et professeure de muséologie au London College of Fashion de Londres, pour aborder une exposition qui met en évidence l’aspect qui tient à la valeur patrimoniale des pièces qui donnent corps à cette histoire et au travail de recherche et de conservation préalables qui les ont amenées à faire partie de cette exposition. L’installation de Clark prend la forme d’une conversation entre cette approche du musée et sa propre contribution au projet et consiste à proposer, intégrés dans la conception de l’exposition, des liens et des références aux muséologies antérieures qui, en rendant hommage à Balenciaga, évoluent et révolutionnent ces monuments de l’histoire de l’habillement. Ainsi, le visiteur sera interpelé tout au long de son parcours par des allusions aux regards de nombreux commissaires, chercheurs et historiens de la mode, comme Diana Vreeland, Mari Andrée Jouve, Pamela Goldwing, Kaat Debo, Miren Arzalluz, Hamish Bowles ou Olivier Saillard, qui ont cherché de nouvelles approches au legs de Balenciaga, montrées ici sous forme de Croquis pour référence muséographique. scénographies et de contextes. © Judith Clark Studio 6
plante 2 27 mai / 2017 — 25 FÉVRIER / 2018 L’esthétique de l’exposition évoque l’atmosphère blanche et immaculée des archives et des laboratoires de restauration, avec la présence constante du matériel de conservation et des modes de travail de cet espace privé et intime du musée, habituellement invisible au visiteur et pour cela même, quelque peu mystérieux et romantique. À propos de Judith Clark Judith Clark est commissaire et créatrice d’expositions. Elle est professeure de mode et muséologie au London College of Fashion (lcf) et responsable du Master en Commissariat sur la Mode. Clark est originaire d’Australie et a vécu la plupart de sa jeunesse à Rome. Elle a étudié à la Bartlett School of Architecture de Londres. En 1997, elle ouvre sa propre galerie vestimentaire dans le West London, le premier espace expérimental à but non lucratif consacré à l’exposition de vêtements. Depuis, Clark a Robe en plastique confectionnée pour une exposition. été commissaire de 40 expositions, parmi lesquelles on © Judith Clark Studio relève Chloé.Attitudes, Anna Piaggi : Fashion-ology et Spectres : When Fashion Turns Back, pour les musées Victoria & Albert, Barbican, de Londres ; ou le Palazzio Pitti de Florence, entre autres. Elle donne de multiples conférences sur la mode et sur les méthodes d’exposition des vêtements. Sa dernière publication, Exhibiting Fashion : Before and After 1971, écrite en binôme avec son amie et collègue la professeure Amy de la Haye, offre un point de vue judicieux sur l’essor des expositions centrées sur la mode. Robe à queue de paon, 1958. ©Archives Balenciaga, Paris 7
Le legs créatif de Cristóbal Balenciaga Le discours de cette Les débuts et les influences (1917-1937) exposition détaille l’évolution Cristóbal Balenciaga entreprend son aventure commerciale continue dans le travail de et créative à San Sebastián, à un moment où la ville prend son essor grâce à la présence saisonnière de la Cour et Cristóbal Balenciaga, tout au au phénomène touristique qui envahit la Côte Basque. À long d’un fil chronologique ses débuts, il achète, analyse et recrée des modèles de la haute couture française, notamment de Vionnet, Lanvin qui englobe la totalité de sa ou Chanel. Des femmes qui habillent des femmes. Il est carrière professionnelle. Dans attiré, comme le veut la tendance du moment, par d’autres conceptions et sensibilités, comme celles venues d’Orient. l’approche proposée par la Il centre son attention sur les essais de différents types commissaire, ce qui confère de manches, sur l’exploration du sens du tissu, sur la minimisation des coutures, sur la simplicité des formes et à l’œuvre de Balenciaga sa sur l’ornementation du propre tissu. valeur patrimoniale pourrait être le fruit d’un processus L’exploration des formes (1937-1951) créatif fondé sur une maîtrise Balenciaga impressionne la critique dès sa première rigoureuse de la technique collection à Paris, grâce à sa maîtrise de la technique et et des matières, qui de aux propositions au goût espagnol qui le différencient. Malheureusement, la ii Guerre Mondiale éclate tout de manière consistante explore suite après et la rareté des matières, les nouveaux rôles et développe, en la faisant féminins, ou l’esprit patriotique, marquent durant quelques années une mode d’inspiration militaire faite pour une évoluer et en la portant à son société happée par l’effort de guerre. La fin du conflit met paroxysme, une idée, une à l’épreuve la capacité de la Haute Couture Française à reconstruire le secteur avec de nouvelles idées conformes conception de la féminité qui à des temps meilleurs. Des contextes que Balenciaga vit et se traduit dans la pratique auxquels il participe. En 1947, il présente simultanément des modèles qui sont dans l’air du moment - tailles fines par de nouvelles silhouettes et jupes volumineuses - et de nouvelles propositions révolutionnaires. comme les lignes « tonneau » et « ballon » qui s’écartent de l’esthétique dominante. Évolution et révolution (1951-1959) Les premiers pas de la recherche d’une nouvelle silhouette, entamée par Balenciaga dans la décennie antérieure, se manifestent en 1951 avec la présentation de propositions qui, au lieu d’accentuer, estompent les courbes féminines, notamment la taille, comme le style 8
Le legs créatif de Cristóbal Balenciaga « midi », la « marinière » et le « semi-ajusté ». Certains de ces modèles évoquent des silhouettes des années vingt, à la taille évasée, Balenciaga choisissant comme référence la ligne des épaules et du bas des robes. Avec eux, il donne le coup d’envoi à une succession de nouveaux lancements qui marqueront les années cinquante, comme les lignes « tunique », « sac » et « baby- doll », avec lesquelles, subrepticement, il accomplit un divorce révolutionnaire entre le corps et le vêtement pour conférer progressivement davantage d’importance à un troisième élément : l’air. Balenciaga, que les différentes rédactrices de mode de son époque définissaient comme « le couturier qui marque le ton de l’avenir de la mode », conduit ses clientes à travers une évolution progressive, discrète et continue à un changement innovant de leur concept de l’idéal féminin. Épuration et abstraction (1960-1968) Dans les années soixante, les silhouettes de Balenciaga deviennent de plus en plus abstraites. Les grands volumes qu’on voit surgir de ses différents ateliers (tailleurs, modistes,…), s’inspirent des innovations avec lesquelles il a lui-même marqué les années cinquante, en révisant les patrons du sac, de la tunique et du semi- ajusté. Certaines des nouvelles silhouettes, présentées au cours de cette décennie, émanent de la combinaison de ces innovations qui configurent de nouveaux modèles esthétiques. Le minimalisme conceptuel et technique, inhérent à sa carrière, est mis en évidence dans les formes enveloppantes réalisées avec des tissus assez rigides, comme le gazar, le zagar et la zibeline, qui créent des silhouettes abstraites et des volumes géométriques à partir du cercle et du carré. En 1968, Cristóbal Balenciaga annonce sa décision de se Deux exemples du legs créatif de Cristóbal Balenciaga : la robe « midi » et la « baby-doll ». retirer. Une décision que l’âge et la fatigue justifient à elles seules, après 52 ans de travail ininterrompu et une moyenne de 200 nouvelles créations présentées à chaque saison. « Une vie de chien », confesserait-il dans la seule interview qu’il accorda dans toute sa vie. Par ailleurs, les importantes transformations sociales, politiques et culturelles du moment — mai 68, le printemps de Prague, la crise des missiles de Cuba, les émeutes raciales ou les manifestations contre la guerre du Vietnam… — la rendent pratiquement inévitable. Dans cette nouvelle société de 1968, plus accélérée et immédiate, plus rebelle et combative, le « prêt-à-porter » a démocratisé la mode. Balenciaga accepte la commande d’Air France pour créer et produire les uniformes de son personnel, seule incursion qu’il réalisera dans cette nouvelle couture aux tailles prédéfinies. Après cette expérience, et fidèle à lui- même, il décide d’abandonner un monde dont il sent qu’il ne fait plus partie. Pour lors, la dimension, la présence, l’influence, la reconnaissance et le prestige dont jouit Balenciaga sont Uniformes pour les hôtesses d’Air France, 1968. tels que beaucoup voient dans sa dernière collection la fin © Cristóbal Balenciaga Museoa d’une ère. 9
Liste des expositions consacrées à l’œuvre de Cristóbal Balenciaga Cristóbal Balenciaga se retira À partir de ce moment, les premières collections privées — de studio le plus souvent — commencent à se en 1968. Après 52 ans de former alors que de nombreuses expositions sont peu travail sans relâche, avec plus à peu organisées à travers le monde : le créateur de tissus Gustav Zumsteg — collaborateur étroit du grand de 200 nouvelles créations couturier — lui consacre une première exposition au présentées à chaque saison, musée Bellerive de Zurich en 1970. Un an après sa mort, en 1973, l’éditrice de mode Diana Vreeland met sur la fin d’une ère arrive avec pied la première grande rétrospective au Metropolitan l’irruption du « prêt-à-porter », Museum of Art de New York, musée auquel le propre Cristóbal Balenciaga avait déjà fait don d’une partie de ses et avec elle, la fermeture de ses créations avant son départ. salons, l’arrêt de l’activité dans Ci-après sont référencées beaucoup d’autres jusqu’aux ses ateliers de Paris, Madrid, plus récentes : Balenciaga, l’œuvre au noir, au Musée Barcelone et San Sebastián. Bourdelle de Paris, Balenciaga Shaping Fashion au Victoria & Albert de Londres, et Rachel L. Mellon Collection au Musée Cristóbal Balenciaga l’an dernier. Entrepôts du Musée Cristóbal Balenciaga. © Cristóbal Balenciaga Museoa Photographie : Iñigo Ibáñez 10
Relación de exposiciones — Bellerive Museum, Cristóbal Balenciaga, Zurich, 1970. — Metropolitan Museum of Art, The World of Balenciaga, New York, 1973. — Palacio de Bellas Artes de Madrid, El mundo de Balenciaga, Madrid, 1974. — Musée Historique des Tissus, Homage à Balenciaga, Lyon, 1985. — Fondation de la Mode, Cristóbal Balenciaga, Tokio, 1987. — Palacio de la Virreina de Barcelona, Homenaje a Balenciaga, 1987. — Palacio Miramar, Homenaje Internacional a Cristóbal Balenciaga, Saint-Sébastien, 1987. — National Gallery of Victoria, Balenciaga: Masterpieces of Fashion Design, Melbourne, 1992. — Museo Nacional de Escultura, Cristóbal Balenciaga, Valladolid, 2000. — Kutxaespacio del Arte, Paristik Donostiara. Balenciaga, Saint-Sébastien, 2001. — ivam Instituto Valenciano de Arte Moderno, Carta de amor a Cristóbal Balenciaga, Valencia, 2001. — Fundación Cristóbal Balenciaga, Cristóbal Balenciaga y la marquesa de Llanzol, Getaria, 2004. — Fundación Cristóbal Balenciaga, Balenciaga: El lujo de la sobriedad, Getaria, 2006. — Musée des Arts Décoratifs, Balenciaga París, París, 2006. — Meadows Museum, Balenciaga and his Legacy, New Haven, Texas, 2006. — Château de Haroué, Cristobal Balenciaga, Philippe Venet, Hubert Givenchy au château des princes de Beauvau Craon, París, 2010. — Queen Sophia Spanish Institute, Balenciaga: Spanish Master, New York, 2010. — Museo de Bellas Artes de Bilbao, Balenciaga. El diseño del límite, Bilbao, 2010. — De Young Fine Arts Museum of San Francisco, Balenciaga and Spain, San Francisco, 2011. — Palais Galliera, Cristóbal Balenciaga: Collectionneur de mode, París, 2012. — Cristóbal Balenciaga Museoa, Balenciaga y la Alta Costura en Barcelona, Getaria, 2013. — Cristóbal Balenciaga Museoa, El arte de Balenciaga, Getaria, 2014. — Cristóbal Balenciaga Museoa, La experiencia del lujo, Getaria, 2015. — Cristóbal Balenciaga Museoa et Cité International de la Mode et la Dentelle, Balenciaga à travers la dentelle , Calais 2015, Getaria, 2016. — Cristóbal Balenciaga Museoa, Carbón y Terciopelo: Miradas de Ortiz Echagüe y Balenciaga sobre el traje popular, Getaria, 2016. — Victoria & Albert Museum, Balenciaga, Shaping Fashion, Londres, 2017. — Palais Galliera, Balenciaga, l’œuvre au noir, París, 2017. — Cristóbal Balenciaga Museoa, Rachel L. Mellon Collection, Getaria, 2017. Cristóbal Balenciaga en su maison de París. © Juan Gyenes. Biblioteca Nacional de España 11
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Les jalons biographiques dbuts et influences (1917–1937) 1924 Il dissout l'entreprise précédente et déplace ses opérations à l'Avenida nº 2 au 1895 Cristóbal Balenciaga est né à Getaria, un premier étage de la même ville sous le nom petit village de pêcheurs situé dans le « Cristóbal Balenciaga ». nord de l'Espagne. Fils d'un marin et d'une couturière, il a eu dans sa ville natale 1927 Il fonde en tant que deuxième marque accès au contexte florissant de la résidence « Martina Robes et Manteaux » -Martina d’été royale du début du siècle sur la côte était le nom de sa mère-, une marque basque. qui en Octobre de cette même année est transférée à « eisa costura », encore 1906 Il fait une première robe pour la Marquise un nom lié à sa mère — de son nom de Casa Torres, mentor de Cristóbal Eizaguirre —, située au n° 10 de la rue Balenciaga qui employait sa mère comme Oquendo à Saint-Sébastien. couturière pendant les longues saisons d'été que la famille passait à Getaria. 1933 Cristóbal Balenciaga ouvre une maison à Madrid, rue Caballero de Gracia, au nº 42, 1907 Balenciaga s'installe à Saint-Sébastien - sous le nom d’« eisa b.e ». selon le recensement municipal, il réside dans la capitale de Guipúzcoa depuis 1935 Il établit une seconde succursale d’« eisa cette année-là - et il semble logique de b.e. », au numéro 10 de la rue Santa Teresa supposer qu'il a été formé dans certaines de Barcelona. des maisons existantes importantes, probablement Casa Gómez, New England 1936 Lorsque la Guerre civile éclate, il et Almacenes Au Louvre, avec des relations abandonne l’Espagne et s'établit à Paris. Il avec la mode parisienne qui œuvraient cesse temporairement l'activité normale de dans la ville de Saint-Sébastien. ses maisons de Madrid et Barcelone. 1917 Cristóbal Balenciaga commence son 1937 Il transfère « eisa costura » à Avenida aventure entrepreneuriale et créative. nº 2, deuxième étage, sous le nom de « eisa Le couturier établit sa première maison costura ». appelée « C. Balenciaga » au nº 2 de la rue Vergara à Saint-Sébastien. Sept ans plus tard, en 1924, après divers changements exploration de nouvelles lignes (1937–1951) corporatifs, il transfère ses opérations à Avenida n°2 dans la même ville sous le 1937 En juillet, il rejoint la Chambre, Syndicale nom de « Cristóbal Balenciaga ». de la Haute Couture et ouvre, avec ses partenaires, Wladzio d'Attainville et Nicolás 1918 Il fonde « Balenciaga y Cía » avec les sœurs Bizcarrondo, « balenciaga Sociedad Lizaso, constituant une société à durée Limitada », une maison de haute couture limitée. qui marquera un avant et un après dans l’Histoire de la mode. 14
Les jalons biographiques 1939 Cristóbal Balenciaga présente une 1958 Cristóbal Balenciaga présente la robe collection profondément influencée par « baby doll », caractérisée par la simplicité l’historicisme avec de claires réminiscences de sa silhouette trapézoïdale qui élimine de la mode du xviième siècle et du Second la taille, et les robes en queue de paon, Empire français. Le succès de ses robes plus larges à l'arrière qu'à l'avant. Le « Infante » est foudroyant. Gouvernement français lui remet le titre de Chevalier de la Légion d'honneur pour ses 1947 En février, Balenciaga présente la ligne services à l'industrie de la mode. La presse « tonneau » qui s'éloigne de l'esthétique internationale le sacre « Maître de la haute dominante des figures corsetées et mise couture ». sur la fluidité de son design. C'est la même année que Dior présente le « tailleur bar ». purification et abstraction (1960–1968) 1949 Inauguration de la première boutique de rue conçue par Christos Bellos. La 1960 Balenciaga dessine la robe de mariée de décoration de celle-ci est marquée par Fabiola de Mora y Aragón, petite-fille de la un caractère austère, sans abandonner marquise de Casa Torres et future reine de l'élégance ni le luxe, et intègre des meubles Belgique. et des éléments décoratifs qui marquent leur origine espagnole. 1962 Balenciaga introduit des formes toujours plus pures et abstraites. Le minimalisme conceptuel et technique, inhérent à sa volution et révolution (1951–1959) carrière, se manifeste dans les enveloppes réalisées dans des tissus d'une certaine 1951 Cristóbal Balenciaga introduit le costume rigidité, tels que le gazar, le zagar et la « semi-ajusté » (février), la « marinera » zibeline, créant des silhouettes abstraites et (février) et le « midi » (août). Ces modèles des volumes géométriques. rappellent les silhouettes des années vingt dans lesquelles la taille est décontractée, 1968 Cristóbal Balenciaga accepte la commande établissant comme référence la ligne des pour concevoir et produire les uniformes épaules et le bas des robes. d'Air France, la seule incursion qu'il réalise dans le prêt-à-porter. Suite à 1952 A partir de cette année, les vitrines sont cette expérience, il présente sa dernière conçues par Janine Janet, créant des collection de février et annonce deux mois sculptures dans lesquelles les produits plus tard sa retraite, ainsi que la fermeture sont intégrés ou directement invisibles de toutes les maisons de Paris, Madrid, pour les passants, en raison des matériaux Barcelone et Saint-Sébastien. Il accorde la avec lesquels ils sont fabriqués et de leur seule interview de sa vie au magazine Paris caractère nettement artistique. Match. 1955 Il présente la « tunique », un vêtement en 1969 Fermeture effective de la dernière Maison à deux pièces aux lignes droites et épurées Saint-Sébastien. qui enveloppe le corps sans l'oppresser, dans une évolution de la ligne « midi ». 1972 Balenciaga décède à Jávea (Alicante) le 24 mars, âgé de 77 ans, et est enterré dans le 1956 Balenciaga décide de montrer ses petit cimetière de sa Getaria natale. collections un mois après le début officiel des défilés de haute couture auprès de Hubert de Givenchy. 1957 Le couturier introduit la robe « sac » dans ses collections, un pas de plus dans son expérimentation formelle, comme une évolution de la « marinera ». En collaboration avec le créateur de tissus Gustav Zumstet (Abraham), il développe le gazar, un tissu aux propriétés sculpturales pouvant servir pour ses créations toujours plus conceptuelles. 15
Le musée Cristóbal Balenciaga Extérieur du musée Cristóbal Balenciaga à Getaria. © Cristóbal Balenciaga Museoa. Le musée Cristóbal Afin de divulguer la vie et l’œuvre de Balenciaga, son importance dans l’histoire de la mode et de la création, Balenciaga, inauguré et la contemporanéité de son héritage, le musée a réuni le 7 juin 2011, est situé une collection unique. Son envergure – près de 3.000 pièces, qui ne cessent d’augmenter grâce aux dépôts et dans la ville natale aux dons – et son extension formelle et chronologique- du grand couturier, elle inclut par exemple les tout premiers modèles du couturier– la convertissent en l’une des plus complètes, en hommage aux cohérentes et intéressantes de toutes celles existant à premières années ce jour. de formation et de Une autre valeur de la collection réside dans la développement provenance des pièces. En effet, les grandes clientes internationales de Balenciaga furent des personnalités professionnels de sociales éminentes dans les décennies centrales du Cristóbal Balenciaga xxe siècle, comme Mona Von Bismarck, Bunny Mellon, Patricia López Wilshaw, Barbara Hutton, la princesse et afin de mieux Rethy, Grace Kelly ou Madame Bricard, qui portèrent comprendre ses certains des modèles conservés dans les Archives. contributions au monde de la mode. 16
Renseignements Pratiques Pour plus d’information : Zuriñe Abasolo Izarra zurine.abasolo@fbalenciaga.com T 943 004 777 M 647 410 775 HORAIRES DU MUSÉE JUIN, SEPTEMBRE ET OCTOBRE Mardi – dimanche, 10 h 00-19 h 00 JUILLET ET AOÛT Lundi – dimanche, 10 h 00-19 h 00 NOVEMBRE – JANVIER Mardi – dimanche, 10 h 00-15 h 00 VISITES GUIDÉES Le musée propose des visites guidées gratuites d’une durée d’une heure, les week-ends et les jours fériés. En juillet et en août, les visites guidées sont programmées tous les jours. Matin, 11 h 00 et 12 h 30. Après-midi, 17 h 00 (mars – octobre). Visites privées disponibles toute l’année.
cristóbal balenciaga museoa Aldamar Parkea 6 20808 Getaria – Gipuzkoa – España T 943 008 840 info@cristobalbalenciagamuseoa.com www.cristobalbalenciagamuseoa.com Biarritz — 71km Bilbao — 81km Donostia / San Sebastián — 25km Iruña-Pamplona — 97km Vitoria-Gasteiz — 83km GPS 43° 18’6.92’’ N 2° 12’ 18.77’’ W
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