Quatuor Hagen Jörg Widmann - Dimanche 21 janvier 2018 - 17h30 - Philharmonie de Paris
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Quatuor Hagen Jörg Widmann Dimanche 21 janvier 2018 – 17h30 SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE
En partenariat avec le festival de quatuors à cordes de la Fondation Gulbenkian de Lisbonne et la String Quartet Biennale du Muziekgebouw d’Amsterdam.
PROGRAMME Anton Webern Quatuor à cordes « Düster und schwer » (1905) Jörg Widmann Quintette pour clarinette et cordes Commande du Centro Nacional de Difusión Musical de Madrid, du Muziekgebouw d’Amsterdam, de la Strijkkwartet Biennale d’Amsterdam, de Lugano Musica, du Carnegie Hall, de la Philharmonie de Paris, de la Stiftung Mozarteum Salzburg, de la Philharmonie de Essen et du Wigmore Hall avec le soutien d’André Hoffmann, président de la Fondation Hoffmann, une fondation suisse d’octroi de subvention - création française ENTR ACTE Wolfgang Amadeus Mozart Quintette pour clarinette et cordes Quatuor Hagen Lukas Hagen, violon Rainer Schmidt, violon Veronika Hagen, alto Clemens Hagen, violoncelle Jörg Widmann, clarinette FIN DU CONCERT VERS 19H30.
LES ŒUVRES Anton Webern (1883-1945) Quatuor à cordes « Düster und schwer » (1905) Composition : 1905. Création : le 26 mai 1962 à l’Université de Washington (Seattle), par le Quatuor à cordes de l’Université de Washington. Éditeur : Carl Fischer. Durée : environ 15 minutes. Amateur d’images pastorales, et tout particulièrement de montagnes, Anton Webern fut fortement marqué par un triptyque du peintre Giovanni Segantini intitulé Alpenlandschaft (paysage des Alpes), qu’il avait vu à Munich en 1902. C’est ce triptyque qui a inspiré son quatuor à cordes de 1905. L’œuvre a été achevée en août 1905 et remaniée en septembre de la même année. Elle est écrite en un seul mouvement, mais se divise en trois sections correspondant aux trois tableaux de Segantini. C’est une pièce progressiste et profondément chromatique, dans laquelle certains commentateurs voient le véritable avènement de l’atonalité : son chroma- tisme envahissant compromet en effet toute structure harmonique tradi- tionnelle. L’influence de Beethoven est évidente tout au long de l’œuvre, les ténèbres et les querelles s’exprimant dès ses premières mesures, avant de se résoudre à la fin du quatuor dans un finale triomphant. Œuvre de jeunesse de Webern, ce quatuor n’a été découvert par le musicologue Hans Moldenhauer qu’après la mort du compositeur. Jörg Widmann (1973) Quintette pour clarinette et cordes – création française Composition : 2017 Commande : Centro Nacional de Difusión Musical de Madrid, Muziekgebouw d’Amsterdam, Strijkkwartet Biennale d’Amsterdam, Lugano Musica, Carnegie Hall, Philharmonie de Paris, Stiftung Mozarteum Salzburg, Philharmonie de Essen 4
et Wigmore Hall avec le soutien d’André Hoffmann, président de la Fondation Hoffmann, une fondation suisse d’octroi de subvention. Éditeur : Schott. Durée : environ 39 minutes. Écrire un quintette avec clarinette représente quelque chose de parti- culier pour tout compositeur. Sachant l’importance des quintettes de Mozart et de Weber dans l’histoire de la musique et dans la vie de ces compositeurs – sans oublier les chants du cygne de Brahms et de Reger –, leur emboîter le pas n’est pas une tâche facile. En tant que clarinettiste, ces chefs-d’œuvre m’ont accompagné toute ma vie ; dans leur intensité, leur mélancolie et leur maîtrise artistique, ils représentent une source inépuisable de joie et de reconnaissance. Mon humilité et mon admiration pour ces chefs-d’œuvre m’ont poussé, en 2009, à mettre provisoirement de côté mon projet de quintette avec clarinette. L’histoire de la musique, qui d’habitude me réjouit, dans la découverte de quelque chose de nouveau, de différent, était subitement devenue un fardeau. À l’évidence, je n’étais sans doute pas encore à la hauteur de ce genre magique et je n’en saisissais pas encore toute la maturité, je devais peut-être aussi le confronter à mes expériences personnelles. Après des semaines d’essais désespérés, conclus par une multitude de mesures brutes d’adagio, j’ai fini, contrit et plus désemparé que jamais, par mettre de côté le sujet du quintette avec clarinette. Ce n’est qu’en 2017, soit huit années plus tard, que je repris ce projet. Je ressentis tout de suite que l’attente avait porté ses fruits, la musique jaillissait en moi tout naturellement. Savoir que l’œuvre allait être créée par le Quatuor Hagen me stimulait. Je ne suis lié avec aucun autre quatuor à cordes par une histoire commune aussi sincère et profonde. Mon quintette est devenu un seul adagio d’environ quarante minutes. La première indication de tempo, lento assai, pourrait finalement s’ap- pliquer à toute la pièce. À l’exception de quelques passages, l’ensemble de la pièce se situe dans un entre-deux, à la fois fascinant et dangereux, entre le statisme et le flux. La musique ne cesse de s’éteindre presque complètement, avant de reprendre dans des sphères plus graves ou 5
plus aigües et d’être comme suspendue. C’est du moins ainsi que je l’ai pensée. Chanter, être en suspens, aimer : dans presque aucune autre pièce je ne me suis autant dédié, sans retenue, à ces sujets, comme je l’ai fait dans mon quintette avec clarinette. Jörg Widmann Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) Quintette pour clarinette et cordes en la majeur K 581 I. Allegro II. Larghetto III. Menuet IV. Finale. Allegretto Composition : achevée en septembre 1789. Publication : 1802, Offenbach-sur-le-Main, André, et Vienne, Artaria. Durée : environ 31 minutes. « Père, vous ne pouvez imaginer la beauté du son de la clarinette ! », s’enthousiasme Mozart dans une lettre, alors qu’à l’occasion d’un voyage à Mannheim, en 1778, il découvre l’instrument, encore relativement nouveau (et différent de la clarinette moderne, élaborée au cours du xixe siècle). La rencontre, quelques années plus tard, avec Johann et surtout Anton Stadler, qui jouait du cor de basset et de la clarinette de basset, lui permet de composer plusieurs pages pour cet instrument qu’il ne manque plus dorénavant d’intégrer également à son orchestre – ce sera la même chose pour Brahms, qui fit la connaissance de Richard Mühlfeld en 1891 et consacra à l’instrument, en écho à cet événement, le Trio op. 114, le Quintette op. 115 et les deux Sonates op. 120. Mozart, tout à la joie de sa découverte, en conçoit le désir de marier ce chant au timbre velouté à d’autres sonorités, et il en résulte des associations jusqu’ici inusitées : clarinette, alto et piano pour le Trio « Les Quilles » de 1786 (Schumann s’en souviendra dans ses Märchenerzählungen op. 132), et clarinette et quatuor à cordes pour le Quintette K 581, un peu plus tardif, qui connaîtra 6
une descendance magnifique avec, notamment, les œuvres de Weber, de Max Reger et de Brahms. Mozart prolonge enfin la précieuse expérience avec un concerto pour cor de basset envisagé dès l’époque de la compo- sition du Quintette, puis transposé et achevé à la fin de l’année 1791 : le Concerto pour clarinette K 622, également écrit à l’intention de son ami « Stadler l’aîné » (Anton). Le timbre chaud de la clarinette, notamment dans ses registres médium et grave, l’étendue de son registre, son agilité et sa flexibilité en matière d’intensité sonore, son « souffle doux et délicat » n’inspirent pas à Mozart le désir, dans ce quintette, de traiter l’instrument en soliste ou dans une optique concertante, en l’opposant au groupe des cordes (comme c’était le cas dans le Quatuor avec hautbois K 370 ou les quatuors avec flûte). Au contraire, sans lui dénier son rôle prédominant, il l’intègre intimement dans l’ensemble : primus inter pares (premier parmi ses pairs), donc. Ainsi, c’est aux cordes que revient d’énoncer le premier thème de l’Allegro, la clarinette leur répondant par de ductiles arabesques, qui formeront le soubassement d’une bonne partie du travail de développement – au sens large – des minutes suivantes. Le Larghetto suivant préfigure l’Adagio du Concerto pour clarinette, dans sa douceur et son émotion profondes, et mêle avec le plus grand art le cantabile de la clarinette aux sonorités de cordes avec sourdines. Joyeux, le Menuet intègre deux trios : l’un pour le quatuor seul, l’autre aux tonalités rustiques, qui évoque les ancêtres de la clarinette classique que sont les chalumeaux alpestres. Enfin, les variations du Finale offrent à Mozart la possibilité de diversifier les rôles instrumentaux, les membres du quintette se voyant attribuer des passa- ges plus ou moins prééminents (premier violon et alto dans les variations 2 et 3 par exemple). Y coexistent également différentes ambiances, du plus tendre – dans l’Adagio de la cinquième variation – au plus allègre, comme dans la coda, qui apporte à cette œuvre intensément séduisante un couronnement à sa mesure. Angèle Leroy 7
LES COMPOSITEURS Anton Webern Six Pièces pour grand orchestre op. 6, Viennois de naissance, comme ses en est un exemple. Après la guerre, collègues Arnold Schönberg et Alban durant laquelle il est mobilisé puis Berg avec lesquels il forme ce que l’on réformé, il collabore au Verein für musi- nomme la seconde École de Vienne, kalische Privataufführungen (Société Anton Webern commence sa forma- pour les exécutions musicales privées), tion musicale assez tôt et pratique fondé par Schönberg en 1918 pour notamment le piano et le violoncelle. défendre la nouvelle musique, puis En 1902, il entre à l’université de sa ville dirige de 1922 à 1934 les Concerts natale où il suit entre autres les cours pour les travailleurs viennois, desti- de Guido Adler, l’un des premiers nés aux classes populaires. Il adopte musicologues viennois, et où il pré- à la suite de Schönberg les principes sente sa thèse en 1906 sur le Choralis du dodécaphonisme dès 1924, faisant Constantinus d’Heinrich Isaac. Deux ans désormais de cette technique d’écriture plus tard, il commence à étudier auprès son unique langage et en proposant de Schönberg en compagnie d’Alban une application stricte dont se nourri- Berg. De cette période de formation, ront les adeptes du sérialisme après la la Passacaille op. 1, bien que n’étant Seconde Guerre mondiale. En 1926, il pas la seule œuvre composée, est le rencontre la poétesse Hildegard Jone, premier témoignage publié ; tardive- et abandonne dès lors les poèmes du ment créée en 1921 à Düsseldorf, elle Knaben Wunderhorn ou les œuvres atteste, comme la thèse de 1906, de mystiques qui servaient de base aux l’intérêt porté aux œuvres anciennes et œuvres vocales de la fin des années aux formes traditionnelles dont Webern 1910 (pour voix et piano ou petit fera preuve tout au long de sa vie. La fin ensemble) pour les poèmes de celle-ci, de ses études marque pour lui le début qui forment dorénavant la seule source de ses activités de chef d’orchestre, de ses pièces avec voix : Lieder op. 23 lesquelles l’occuperont une grande par- et op. 25, Das Augenlicht op. 26 pour tie de sa carrière ; pour l’instant, elles le chœur et orchestre, Cantates op. 29 et font voyager aux quatre coins du monde op. 31. L’interprétation de ses œuvres germanique. En parallèle, le monde en concert (ainsi les Bagatelles op. 9 musical découvre ses premières œuvres, au festival de Donaueschingen en souvent avec difficulté : le scandale qui 1924, ou les Cinq Pièces op. 10 au marque le concert viennois du 31 mars festival de la Société internationale 1913, où sont interprétées les atonales de musique contemporaine), si elle 8
ermet d’entendre la majeure par- p Cambreling, le concerto pour clari- tie des compositions importantes de nette Über die Linie II que Wolfgang Webern, ne suffit pas à le placer sur le Rihm a composé pour lui. Widmann devant de la scène musicale : bien que a également créé le Concerto pour souvent considéré comme le réforma- clarinette de Mark Andre en 2015 à teur le plus avancé de la seconde École Donaueschingen. Dès 1984, à l’âge de de Vienne, Webern est aussi le plus 11 ans, il prend des cours de composi- discret de ses membres. L’avènement tion auprès de Kay Westermann, puis du nazisme, pour lequel le compositeur auprès de Hans Werner Henze, Wilfried avait à l’origine de la sympathie, marque Hiller, Heiner Goebbels et Wolfgang un net ralentissement de ses activités, Rihm. En 2001, Implosion pour orchestre sa musique étant considérée comme est créé au Festival de Donaueschingen. « dégénérée » (« entartete Musik »). Jörg Widmann a été récompensé par Ce sont donc ses cours particuliers et de nombreuses distinctions, dont le ses travaux pour ses propres éditeurs, Prix d’encouragement de la Fondation Universal Music, qui assurent sa sub- Ernst von Siemens en 2003. En 2006, sistance lors de ces dernières années, le Prix de composition de l’Orchestre où il est particulièrement isolé après le symphonique de la SWR lui est décerné départ de Schönberg en 1933 et la mort pour Zweites Labyrinth ; il reçoit ensuite de Berg en 1935. Il meurt en septembre le Prix de composition Claudio Abbado 1945, abattu par un soldat américain à décerné lors de l’Académie de la Mittersill, près de Salzbourg, dans des Philharmonie de Berlin. Armonica a été circonstances qui restent obscures. créé en janvier 2007 par l’Orchestre phil- harmonique de Vienne dirigé par Pierre Jörg Widmann Boulez. Son oratorio Arche a été créé le Compositeur et clarinettiste, né à 13 janvier 2017 dans le cadre des jour- Munich en 1973, Jörg Widmann prend nées d’inauguration de la Philharmonie ses premières leçons de clarinette de l’Elbe à Hambourg. Depuis sep- à 7 ans. Il étudie avec Gerd Starke à tembre 2017, Jörg Widmann est com- Munich puis auprès de Charles Neidich positeur en résidence à l’Orchestre à la Juilliard School of Music à New York. de Paris pour deux ans. Il est aussi le Il obtient le premier prix du Concours premier compositeur en résidence Carl Maria von Weber à Munich et à l’Orchestre du Gewandhaus, une celui des Conservatoires allemands œuvre lui ayant été commandée à la de musique à Berlin. En novembre fois par l’Orchestre du Gewandhaus et 1999, il interprète, avec l’Orchestre de l’Orchestre symphonique de Boston, la Radio bavaroise dirigé par Sylvain qui sera créée à Leipzig en mars 2018 9
sous la baguette d’Andris Nelsons. En alors de compléter sa formation par des avril 2018, Christian Gerhaher et les leçons de violon, d’orgue et de com- Bamberger Symphoniker créeront son position, et bientôt, toute la famille (les cycle de lieder Das heiße Herz sous la parents et la grande sœur, Nannerl, elle direction de Jakub Hrůša. Au cours de la aussi musicienne) prend la route afin de saison 2017/2018, Jörg Widmann se pro- produire les deux enfants dans toutes duira comme soliste avec des orchestres les capitales musicales européennes comme les philharmoniques de Vienne de l’époque. De 1762 à 1764, Mozart (Valery Gergiev) et d’Helsinki (Bertrand découvre notamment Munich, Vienne, de Billy), l’Orchestre symphonique japo- Mannheim, Bruxelles, Paris, Versailles, nais Yomiuri (Sylvain Cambreling), le City Londres, La Haye, Amsterdam, Dijon, of Birmingham Symphony Orchestra Lyon, Genève et Lausanne. Il y croise (Mirga Gražinytė-Tyla), l’Orchestre des têtes couronnées, mais aussi des symphonique de la SWR (Peter Rundel). compositeurs de renom comme Johann Ses concerts de musique de chambre Christian Bach, au contact desquels il comprendront notamment une tournée continue de se former. À la suite de européenne avec le Quatuor Hagen lors ses premiers essais dans le domaine de laquelle les musiciens interprèteront de l’opéra, alors qu’il n’est pas encore son nouveau Quintette avec clarinette, adolescent (Apollo et Hyacinthus, et des concerts avec Tabea Zimmermann surtout Bastien et Bastienne et La finta et Dénes Vàrjon, ainsi que la création semplice), il voyage de 1769 à 1773 en d’une nouvelle pièce composée pour Italie avec son père. Ces séjours, qui lui lui par Mark Andre aux Wittener Tage permettent de découvrir un style musi- für neue Kammermusik. Parmi ses cal auquel ses œuvres feront volontiers partenaires réguliers en musique de référence, voient la création à Milan de chambre figurent Sir András Schiff, trois nouveaux opéras : Mitridate, re di Daniel Barenboim, Elisabeth Leonskaja Ponto (1770), Ascanio in Alba (1771) et Mitsuko Uchida. et Lucio Silla (1772). Au retour d’Italie, Mozart obtient un poste de musicien à Wolfgang Amadeus Mozart la cour de Hieronymus von Colloredo, Lui-même compositeur, violoniste et prince-archevêque de Salzbourg, qui pédagogue, Leopold Mozart, le père du supporte mal ses absences répétées. petit Wolfgang, prend très vite la mesure Les années suivantes sont ponctuées des dons phénoménaux de son fils, qui, d’œuvres innombrables (notamment avant même de savoir lire ou écrire, joue les concertos pour violon, mais aus- du clavier avec une parfaite maîtrise et si des concertos pour piano, dont le compose de petits airs. Le père décide Concerto no 9 « Jeunehomme », et des 10
symphonies) mais ce sont également tour, les genres du concerto pour piano celles de l’insatisfaction, Mozart cher- (onze œuvres en deux ans) ou du qua- chant sans succès une place ailleurs que tuor à cordes (Quatuors « À Haydn ») dans cette cour où il étouffe. Il s’échappe attirent son attention, tandis qu’il est ainsi à Vienne – où il fait la connaissance admis dans la franc-maçonnerie. L’année de Haydn, auquel l’unira pour le reste 1786 est celle de la rencontre avec le de sa vie une amitié et un profond res- « poète impérial » Lorenzo da Ponte. pect – puis démissionne en 1776 de De la collaboration avec l’Italien naîtront son poste pour retourner à Munich, à trois des plus grands opéras de Mozart : Mannheim et jusqu’à Paris, où sa mère, Les Noces de Figaro (1786), Don qui l’avait accompagné, meurt en juillet Giovanni (1787) et, après notamment 1778. Le voyage s’avère infructueux, et la composition des trois d ernières l’immense popularité qui avait accom- symphonies (été 1788), Così fan tutte pagné l’enfant, quinze ans auparavant, (1790). Alors que Vienne néglige de s’est singulièrement affadie. Mozart en plus en plus le compositeur, Prague, à revient triste et amer ; il retrouve son laquelle Mozart rend hommage avec poste de maître de concert à la cour la Symphonie no 38, le fête volontiers. du prince-archevêque et devient l’or- Mais ces succès ne suffisent pas à le ganiste de la cathédrale. Après la créa- mettre à l’abri du besoin. La mort de tion triomphale d’Idoménée en janvier Joseph II, en 1790, fragilise encore sa 1781, à l’Opéra de Munich, une brouille position, et son opéra La Clémence de entre le musicien et son employeur Titus, composé pour le couronnement aboutit à son renvoi. Mozart s’établit de Leopold II, déplaît – au contraire de alors à Vienne, où il donne leçons et La Flûte enchantée, créée quelques concerts, et où le destin semble lui semaines plus tard. Mozart est de plus sourire tant dans sa vie personnelle en plus désargenté, et la mort le sur- que professionnelle. En effet, il épouse prend en plein travail sur le Requiem, en 1782 Constance Weber, la sœur de commande (à l’époque) anonyme qui son ancien amour Aloysia, et compose sera achevée par l’un de ses élèves, E.S. 1-1083294, 1-1041550, 2-1041546, 3-1041547 - Imprimeur : BAF pour Joseph II L’Enlèvement au sérail, Franz Xaver Süssmayr. créé avec le plus grand succès. Tour à 11
LES INTERPRÈTES Quatuor Hagen part, et à Grieg et Brahms avec le cla- Au cours de la saison 2017-2018, le rinettiste Jörg Widmann d’autre part. Quatuor Hagen se consacre à l’Opus La même année, le quatuor a reçu le 18 de Beethoven, ainsi qu’aux œuvres Prix ECHO Klassik de l’« Ensemble musi- pour quatuor à cordes d’Anton Webern. cal de l’année ». En 2012, il est devenu Les quatre musiciens se concentrent membre honoraire du Konzerthaus de également sur Debussy et Ravel. Vienne. L’exceptionnelle carrière du Leur agenda de concerts les mène au Quatuor Hagen a commencé il y a plus Concertgebouw d’Amsterdam, où ils de trois décennies, en 1981. Jalonnées participent en janvier 2018 à la Biennale de prix obtenus à des concours presti- de quatuors à cordes qui y est organisée gieux et marquées par un contrat d’ex- pour la première fois. Ils sont égale- clusivité avec Deutsche Grammophon, ment invités à se produire au Festival qui a produit près de 45 CD au cours du Schleswig-Holstein, ainsi que dans de vingt années de coopération, les de grandes capitales musicales comme premières années ont été consacrées à Berlin, Londres, Francfort, Florence, l’élaboration d’un prodigieux répertoire Vienne, Munich, Hambourg et Paris. Le auquel le Quatuor Hagen a donné son continent asiatique fait également par- profil si caractéristique. La collabora- tie de leur périple musical, avec, entre tion avec des personnalités musicales autres, trois récitals à Tokyo. Le dernier comme György Kurtág et feu Nikolaus disque du Quatuor Hagen, réunissant Harnoncourt n’est pas moins impor- les Quatuors K 387 et K 458 de Mozart, tante pour le Quatuor Hagen que les a été couronné par un Diapason d’or et concerts donnés avec des musiciens un Choc de Classica. En Allemagne, l’en- comme Maurizio Pollini, Mit suko registrement a reçu le Prix ECHO Klassik Uchida, Krystian Zimerman, Heinrich 2016 de la meilleure interprétation de Schiff ou Jörg Widmann. Le répertoire musique de chambre des x vii e - x viii e et la discographie du quatuor vont des siècles. Cette saison voit également la œuvres de Haydn à celles de Kurtág, publication d’un disque enregistré avec retraçant toute l’histoire du quatuor à le pianiste Kirill Gerstein et consacré à cordes. Le Quatuor Hagen apprécie le Brahms sur le label Myrios Classics. En contact avec les compositeurs de sa 2011, le quatuor a fêté son 30 e anni- génération : il interprète leurs œuvres, versaire avec deux enregistrements voire passe commande d’œuvres nou- parus chez Myrios Classics, consacrés velles qu’il présente en première au à Mozart, Webern et Beethoven d’une public. Pour de nombreux quatuors à 12
cordes de la nouvelle génération, le Quatuor Hagen est un modèle de quali- té sonore, de diversité stylistique, d’har- monie et de réflexion sur les œuvres et compositeurs de son répertoire. En leur qualité de professeurs au Mozarteum de Salzbourg et à l’École Supérieure de Bâle, et dans le cadre de cours interna- tionaux d’interprétation, les membres du quatuor transmettent leur expé- rience à leurs jeunes collègues. 13
LES WEEK-ENDS DE LA PHILHARMONIE C O N C E R T S - A C T I V I T É S E N FA M I L L E - E X P O S I T I O N S 17 & 18 février Pascal Dusapin. Morning in Long Island CONCERT SYMPHONIQUE O Mensch ! R É C I TA L V O C A L Momo S P E C TA C L E E N FA M I L L E Microgrammes, By the way MUSIQUE DE CHAMBRE Wolken, Beckett’s Bones Photo : Philippe Gontier 14
LA CITÉ DE LA MUSIQUE - PHILHARMONIE DE PARIS REMERCIE EN 2017-18 CMJN : 0% 0% 0% 80% FONDATION D'ENTREPRISE Pantone / coated euro 2613 EC CMJN : 74% 100% 2% 12% www.fondationbanquepopulaire.fr RVB : 99 29 118 HTML : 631D76 CMJN : 0% 0% 0% 40% /2*2$,5)5$1&(3DUWHQDLUH2IILFLHO 7 * 5¢KVZZPLY! , +H[L! 7* =HSPKH[PVU+(+*! =HSPKH[PVU*SPLU[ Fondation Singer-Polignac, Adam Mickiewicz Institute, Goethe Institut, Délégation du Québec, Champagne Deutz, Demory Intel Corporation, Gecina, Groupe Monnoyeur, UTB, IMCD, Amic, AMG-Féchoz, Angeris, Batyom, Campus Langues, Groupe Balas, Groupe Imestia, Île-de-France Plâtrerie, Linkbynet, Smurfit Kappa Philippe Stroobant, Tessa Poutrel Patricia Barbizet, Jean Bouquot, Eric Coutts, Dominique Desailly et Nicole Lamson, Mehdi Houas, Frédéric Jousset, Pierre Kosciusko-Morizet, Marc Litzler, Xavier Marin, Xavier Moreno et Joséphine de Bodinat-Moreno, Alain Rauscher, Raoul Salomon, François-Xavier Villemin et les 2500 donateurs des campagnes « Donnons pour Démos » LES PARTENAIRES NATIONAUX DU PROGRAMME DÉMOS 2015-2019 15
P H I L H A R M O N I E D E PA R I S 01 4 4 8 4 4 4 8 4 2 21 , AV E N U E J E A N - J A U R È S 75 019 PA R I S P H I L H A R M O N I E D E PA R I S . F R R E T R O U V E Z L E S C O N C E RTS S U R L I V E . P H I L H A R M O N I E D E PA R I S . F R R E T R O U V E Z L A P H I L H A R M O N I E D E PA R I S S U R FAC E B O O K , T W I T T E R E T I N STAG R A M R E STA U R A N T L E B A LC O N (PHILHARMONIE - NIVEAU 6) 01 4 0 3 2 3 0 01 - R E STA U R A N T- L E B A LC O N. F R L ’ AT E L I E R- C A F É ( P H I L H A R M O N I E - R E Z - D E - PA RC ) 01 4 0 3 2 3 0 0 2 C A F É D E S C O N C E R TS (CITÉ DE LA MUSIQUE) 01 4 2 4 9 74 74 - C A F E D E S C O N C E RTS . C O M PA R K I N G S Q - PA R K ( P H I L H A R M O N I E ) 18 5 , B D S É R U R I E R 75 019 PA R I S Q - PA R K- R E S A . F R INDIGO (CITÉ DE LA MUSIQUE) 2 21 , AV. J E A N - J A U R È S 75 019 PA R I S 16
Vous pouvez aussi lire