DE L'ÉNERGIE RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE - DIRECTION GÉNÉRALE DES COLLECTIVITÉS LOCALES - COMUN
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Réseau marocain de la Maîtrise de l'Énergie État des lieux synthétique de l'éclairage public dans les villes membres du REMME Direction Générale des Collectivités Locales
Le REMME encourage le respect de l’environnement, le présent document est imprimé sur du papier recyclé
Sommaire Abréviations, sigles et acronymes........................................................................................................................... 04 Avant propos ..................................................................................................................................................................... 05 Introduction.......................................................................................................................................................................... 08 Agadir ................................................................................................................................................................................... 10 Béni Mellal ......................................................................................................................................................................... 14 Chefchaouen ...................................................................................................................................................................... 17 Oujda ..................................................................................................................................................................................... 21 Rabat ...................................................................................................................................................................................... 25 Salé ........................................................................................................................................................................................ 29 Tiznit ....................................................................................................................................................................................... 33 Membres ressources ..................................................................................................................................................... 37 RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME 3
Abréviations, sigles et acronymes ADEREE : Agence Nationale pour le Développement des Énergies Renouvelables et de l’Efficacité Énergétique AEU : Approche Environnementale en Urbanisme AMEV : Association Marocaine pour les Éco-Villes CA : Commune d’Agadir CC : Commune de Chefchaouen CdM : Convention des Maires CO : Commune d'Oujda CPS : Cahier de prescriptions spéciales CR : Commune de Rabat CS : Commune de Salé CT : Commune de Tiznit DII : Desertec Industrial Initiative DGCL : Direction Générale des Collectivités Locales EIA : Espace Info Énergie ENSA : École Nationale des Sciences Appliquées EP : Éclairage public FEC : Fonds d’Équipement Communal FEE : Fondation de l'Éducation Environnementale GES : Gaz à effet de serre GW : Gigawatt IRE : Inventaire de Référence des Émissions kWh : Kilowatt heure LED : Light-Emitting Diode (diode électroluminescente) MDH : Million de Dhs MMDH : Milliard de Dhs MT : Moyenne Tension MW : Mégawatt MWh : Mégawattheure ONEE : Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable PA : Plans d’Aménagement Urbain PAED : Plan d’Action en faveur de l’Énergie Durable PCD : Plan Communal de Développement 4 RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME
PDA : Plan de Déplacement de l’Administration PDMU : Plan Directeur de la Mobilité Urbaine PDU : Plans de Déplacement Urbain PIE : Point Info Énergie PPP : Partenariat Public Privé PV : Photovoltaïque REDAL : Régie Autonome de distribution de l’eau et de l’électricité REMME : Réseau Marocain de la Maîtrise de l’Énergie RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat SDAL : Schéma Directeur d'Aménagement Lumière SDAU : Schéma Directeur d’Aménagement Urbain SDL : Société de Développement Local SHP : Sodium à Haute Pression SIE : Société d’Investissements Énergétiques SIG : Système d'information géographique STEP : Station de Transfert d’Énergie par Pompage d’Afourar TBGE : Tableau de bord de gestion énergétique USAID : Agence des États-Unis pour le développement international W: Watt RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME 5
Avant propos Ce document est le produit des villes membres du Réseau Marocain de la Maîtrise de l’Énergie et traite spécifiquement des différents aspects relevant de l’éclairage public à une échelle locale. REMME et ses objectifs Le Réseau Marocain de la Maîtrise de l’Énergie (REMME) a été créé le 9 avril 2013, avec l’appui de la GIZ et de la DGCL. Aujourd’hui composé de 17 villes, il œuvre, dans le cadre des stratégies nationales, aux côtés des Communes Urbaines pour les accompagner dans le développement de la maîtrise de l’énergie. Il vise à positionner la maîtrise de l’énergie au centre de l’action communale tout en renforçant les capacités de ses membres à travers des formations et voyages d’études. Les échanges, la capitalisation et l’appui conseil sont aussi au cœur de la démarche du REMME. Le REMME associe à ses travaux un certain nombre de partenaires nationaux et internationaux, et a pu instaurer une culture de réseautage qui met en relation les villes membres avec les différents intervenants institutionnels. Il mobilise un large pôle d’experts et des acteurs institutionnels ou privés dans le domaine de la maîtrise de l’énergie qui lui permettent de jouer un rôle de catalyseur, propice à la concrétisation rapide de résultats tangibles. L’objectif général visé consiste à réduire la facture énergétique des villes en vue d’utiliser les fonds épargnés au bénéfice de la population et à s’inscrire dans le cadre des stratégies nationale de rationalisation de l’utilisation énergétique : - En développant une politique/stratégie d’économie d’énergie et de maintenance et suivi des performances. - En valorisant les lieux d’animation et le patrimoine architectural de la ville. - En assurant les contraintes de base en matière d’éclairage (sécurité et confort des usagers et riverains). L’éclairage public étant le second poste budgétaire des Communes après la masse salariale, les Communes se trouvent obligées d’adopter des mesures leur permettant d’optimiser leur facture énergétique, tout en se basant sur les modes de gestion possibles. Les axes discutés dans le cadre du REMME sont : - Un plan de gestion de l’éclairage public (SDAL, plan lumière, cahier des charges, procédures de maintenance) ; - Les modes de gestion qui existent (directe, délégation, SDL, etc…) ; - Audit énergétique de l’éclairage public d’une ville (aspects techniques et financiers) ; - Normes Marocaines de l’éclairage public ; - Formation sur l’utilisation de l’outil SIG ; Un document pour « quoi » ? •P our permettre d’abord aux acteurs des Communes membres du REMME une meilleure connaissance des défis et des pratiques qui existent au niveau local et qui peuvent constituer la base d’un échange enrichi au sein du réseau. Cet échange répond aussi bien aux besoins d'un cadre que d'un élu communal. La démarche se définit dans les premières étapes comme exclusivement dédiée aux membres du REMME et elle sera destinée à être généralisée aux villes intéressées par le benchmarking des données et par la mise en réseau du REMME. La dynamique de capitalisation et de savoir-faire des expériences locales voudra que, dans une seconde étape, les villes membres deviennent elles-mêmes initiatrices et fédèrent l’inclusion des autres villes. 6 RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME
•P our décrire la réalité de l’éclairage public marocain de la façon la plus synthétique, complète et objective possible à partir des données existantes et accessibles. • Pour fournir quelques simples éléments d’analyse et mettre en évidence les traits communs et spécifiques auxquels les acteurs de chaque ville font face dans la maîtrise de l’énergie. • Pour encourager une culture de l’échange et du partage de l’information et de la transparence, mais aussi une culture plus technique et stratégique de la gestion des données en tant qu’outil de gestion d’un service public et de mise en place des politiques publiques. Un document pour qui ? • Pour les cadres des différents services concernés des Communes et pour les décideurs locaux. • Pour les autres institutions intéressées, qu’elles soient au niveau central (notamment la Direction des Régies et des Services Concédés et la Direction de la Planification et des Équipements du Ministère de l’Intérieur) ou local (notamment les Préfectures et les Wilayas). • Pour les opérateurs en charge de la maîtrise de l’énergie et spécialement l’éclairage public. • Pour les partenaires internationaux actuels et futurs. RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME 7
Introduction Contexte national Le Maroc, à l’aube d’une transition énergétique, a adopté une politique visant à réduire sa dépendance énergétique et à diversifier ses sources d’énergie, afin de garantir la sécurité d’approvisionnement et limiter les impacts de la volatilité des prix de l’énergie sur l’économie. À l’horizon 2030, la stratégie énergétique nationale s’est fixé comme objectifs d’augmenter la contribution des énergies renouvelables dans la consommation en énergie primaire à 15% - 20% et de réaliser des économies d’énergie de 20%. Le Maroc prévoit également de satisfaire 42% de ses besoins en électricité à partir de sources d’énergie renouvelable à l’horizon 2020 et 52% d’ici 2030, la part de l’éolien et du solaire seront portées à 20% chacune (initialement prévue à 14% chacune pour 2020) et celle de l’hydraulique sera de 12%. LA STRATÉGIE DE TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ADOPTÉE PAR LE MAROC CONCILIE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE Une volonté de porter la part à 52% de 42% des énergies renouvelables à l'horizon 2030 de puissance installée (objectif fixé pour 2020) Investissement global dans le Une quarantaine de milliards de dollars secteur énergétique entre 2016 et 2030 dont une trentaine pour les projets de production d'électricité de sources renouvelables >>>> Objectif : Réduire de 32% les émissions de gaz à effet de serre (GES) à l'horizon 2030 Le Maroc aura à développer (entre 2016 et 2030) une capacité additionnelle de production d'électricité de sources renouvelables d'environ 10.100 MW 4.560 MW 4.200 MW 1.330 MW SOLAIRE ÉOLIENNE HYDRO-ÉLECTRIQUE Source : Ministre de l'Énergie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement En effet, la maîtrise de l’énergie a été hissée au rang des priorités nationales et l’arsenal juridique correspondant s’est considérablement étoffé à travers la promulgation de la loi 47-09, qui pose les principes de l’efficacité énergétique dans les secteurs clés de l’économie nationale, et de la loi 16-09, relative à l’Agence Nationale pour le Développement des Énergies Renouvelables et de l’Efficacité Énergétique (ADEREE). Pour atteindre les objectifs fixés, le plan de mise en œuvre de la Stratégie nationale de l’efficacité énergétique se décline en mesures sectorielles à réaliser aussi bien au niveau national qu’au niveau local, couvrant les secteurs du bâtiment, du transport, de l’industrie, de l’agriculture et de l’éclairage public. 8 RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME
Contexte local Dans le cadre du renforcement de la décentralisation engagée par le Maroc, une dynamique de régionalisation avancée a été lancée par sa Majesté le roi Mohammed VI en novembre 2008. Ces réformes ont conféré aux Régions et aux Collectivités territoriales de nouvelles responsabilités et ont élargi leurs marges de manœuvre. Concernant le domaine de l’énergie, ce transfert de compétences vers les Collectivités territoriales a été accompagné par une réforme du secteur énergétique qui a définit les objectifs en termes d’énergies renouvelables à travers un nouvel arsenal légal et réglementaire, mais aussi par la création de nouvelles institutions qui auront la charge de veiller sur sa mise en œuvre. Les Collectivités territoriales ont souvent pris des initiatives volontaires, sans appui institutionnel, ni méthodologique et sans pour autant s’inscrire dans une véritable politique territoriale. Ainsi, la poursuite d’objectifs communs et l’implication des acteurs à tous les niveaux sont devenues des enjeux majeurs, d’où la nécessité de l’accompagnement des Collectivités territoriales. Analyse du contexte local de l’éclairage public au Maroc Techniques - Dégradation du matériel - Inadéquation de la lampe avec le reste du luminaire - Matériels non résistant aux effets externes tels que l’humidité, la poussière, la rouille, etc… - Électriciens non qualifiés par la formation - Appareils en mauvais état - Quelques réseaux souterrains endommagés - Des cas de sous-dimensionnement des luminaires Politiques Des décisions techniques prises au niveau politique sans concertation avec l’équipe technique et dont résultent des problèmes techniques par la suite Financiers - Un manque de ressources au niveau du budget communal alloué à l’éclairage public. - Une discontinuité entre le budget alloué aux arrondissements pour l’entretien et le budget alloué à la municipalité pour le paiement des factures (aucun intérêt financier pour l’achat de matériel plus performant et efficace énergétiquement pour l’arrondissement alors que l’économie se fait au niveau du budget municipal). Managériales - Chevauchement de prérogatives lié à la gestion de l’EP entre les différents acteurs - Absence de documentation d’interventions sur le réseau - Faible répartition des équipes entre les arrondissements - Démotivation des équipes de permanence par les interventions d’urgence - Manque de vision préventive - Déplacement et aménagement sans suivi Sociales - Problème de sécurité au niveau des points noirs - Alimentation informelle par le réseau d’éclairage public - Vandalisme et vol de matériel Juridiques - Absence de lois ou de procédure juridique pénalisant sérieusement les actes de vandalisme - Absence d’articles au niveau des cahiers des charges des promoteurs les pénalisant sérieusement en cas d’endommagement du réseau d’éclairage public RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME 9
Agadir Une ville dynamique et engagée Vers une ville exemplaire en matière de gestion énergétique durable Commune de 421 844 habitants répartis sur 13 arrondisse- ments, Agadir est la capitale de la région Souss-Massa(1) et le chef-lieu de la Préfecture Agadir Ida-Outanane. La Com- P olitique énergétique intégrée dans le Plan Communal mune d’Agadir s’inscrit au cœur de l’agglomération du Grand de Développement (PCD) Agadir - cinquième agglomération au Maroc en termes de po- Dès l’élaboration de son Plan Communal de Développement pulation - qui compte plus de 1 million d’habitants. Ce vaste (PCD) 2010-2016, la Commune d’Agadir (CA) a décidé ensemble sert de base au dimensionnement d’une planification d’articuler le développement d’une politique d’adaptation urbaine intégrée, dont les Plans d’Aménagement Urbain (PA) avec une stratégie d’atténuation au changement climatique. et de Déplacement Urbain (PDU) en cours d’élaboration sont Lors de la session de juillet 2014, à l’occasion de la l’illustration. révision du PCD à mi-parcours, le Conseil communal a D’un point de vue économique, Agadir joue un rôle moteur au adopté l’intégration d’un nouvel axe stratégique de son niveau régional, tout en contribuant de manière significative PCD, consacré aux énergies renouvelables et à l’efficacité à l’économie nationale. 6ème ville du pays en terme de trafic énergétique. Incluant l’ensemble des projets de son plan portuaire, capitale nationale de l’agro-industrie exportatrice et d’actions prioritaires Jiha Tinou, cet axe reflète l’engagement station balnéaire internationale avec près de 12 677 chambres de la Commune dans une politique d’exemplarité énergétique opérationnelles, la Commune d’Agadir (CA) doit soutenir son et sa concrétisation par des projets innovants. développement économique tout en contribuant à en atténuer l’impact environnemental, que ce soit en matière d’urbanisation, Tableau de bord de gestion énergétique (TBGE) pour la de gestion énergétique et climatique ou de déchets. comptabilité énergétique communale Consciente des enjeux mais également des opportunités qui Motivée par la réduction de sa facture énergétique, la CA s’est se présentent à elle, la ville a, depuis quelques années, initié engagée dès 2014 dans la mise en place d’une comptabilité des actions en faveur du développement durable. En plus de énergétique, grâce au développement d’un outil informatique : présider l’Association Marocaine pour les Éco-Villes (AMEV) le Tableau de bord – gestion énergétique communale créée en 2010, la ville est également membre de l’association (TBGE) qui lui permettra de mener un suivi systématique et internationale « Club des plus belles baies du monde » et a rigoureux de ses consommations énergétiques, de réaliser reçu l’écolabel « Pavillon Bleu » de la Fondation de l'Éducation des analyses ciblées des données récoltées et de baser Environnementale (FEE). C’est tout particulièrement dans le ses décisions en matière de rénovation, de maintenance et domaine de la durabilité et de la maîtrise de l’énergie, qu’Agadir d’achats, tout en menant une comptabilité des émissions s’est engagée de manière volontariste, en devenant l’une des de gaz à effet de serre (GES). Le TBGE, une application trois Communes pilotes de Jiha Tinou, stratégie territoriale informatique « open source », permet d’analyser les de l’ADEREE (Agence Nationale pour le Développement des consommations en électricité, en eau et en carburant Énergies Renouvelables et de l’Efficacité Énergétique) en (y compris en lubrifiants) de l’ensemble des éléments 2013(2), en adhérant au Réseau Marocain de la Maîtrise de constituant le patrimoine communal (ex. éclairage public, l’Energie (REMME) et en signant la Convention des Maires en bâtiments administratifs, espaces verts, parc véhiculaire). Il 2015 dans le cadre du projet européen CES-MED. Aspirant au aura pour vocation d’être diffusé auprès de toute Commune label Jiha Tinou de « Bonne Gestion Énergétique Communale » marocaine intéressée et devra ainsi permettre aux en 2015/2016, la Commune d’Agadir fait partie du premier partenaires nationaux, tels que l’ADEREE et la DGCL, d’en groupe de Communes de l’Afrique du Nord à bénéficier de la extraire les macroanalyses pertinentes (ex. comparaison méthodologie « MENA Energy Award »(3) au soutien de sa des pratiques de consommation entre collectivités locales ; planification et gestion énergétique communale durable. analyse des principaux enjeux et pistes de solution qui nécessitent un soutien national). 1- 2,676 millions d’habitants. 2- Stratégie conjointement soutenue par GIZ, l’Agence française de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME), la Coopération Suisse (Plate-forme interdépartementale REPIC) et l’Institut pour le Développement, l’Environnement et l’Énergie (IDE-E). 3- Inspirée de l’European Energy Award et adaptée au contexte marocain. 10 RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME
La CA a été accompagnée par l’ADEREE/JT tout au long Scooters électriques pour le personnel communal du processus, commençant d’abord par l’établissement d’un Le véhicule le plus fréquemment utilisé par les fonctionnaires inventaire des bâtiments et autres postes de consommation (masculins) ayant les plus faibles revenus étant la moto (cf. énergétique pour ensuite relever les compteurs de façon étude sur les déplacements précédemment citée), la CA a régulière (1 fois/mois) et enfin établir une comptabilité organisé au printemps 2015, une journée au bénéfice de ses régulière des consommations à l’aide du TBGE que l’équipe équipes dédiée à la démonstration de scooters électriques. Jiha Tinou a développé en s’inspirant de 7 logiciels employés Suite à cette journée, elle a opté pour l’acquisition de en Europe. Durant la phase « test » en octobre 2014, les plusieurs véhicules pouvant être alimentés à terme par services communaux ont bénéficié d’une formation à l’usage l’électricité photovoltaïque produite sur le toit de l’Hôtel de de l’outil. Ville (cf. section ci-après). L’expérience de la CA en termes de réalisation des lectures comparatives des factures avec celles fournit par l’ONEE et Production d’électricité verte, à partir des sources le suivi réalisé par l’équipe communale a justement relevé locales d’énergies renouvelables des différences significatives qui remettent en cause le montant des factures de l’ONEE. En effet, selon les données > Installation solaire photovoltaïque sur les toits de l’Hôtel du service communal, la consommation est en moyenne de de ville 26 à 27 millions de Dhs/an(4). En attendant les réformes règlementaires permettant d’injection du courant moyenne-tension (MT) dans le réseau de l’ONEE, Plan de Déplacement d’Administration (PDA) la CA a opté pour la production d’énergie solaire destinée à Dans l’objectif d’optimiser les déplacements professionnels l’auto-approvisionnement en électricité de l’Hôtel de Ville. Une quotidiens de ses 1 572 fonctionnaires, responsables pour étude de faisabilité et de dimensionnement technico-financier, plus de 415 tonnes d’émissions de GES par an, la Commune menée dans le cadre de Jiha Tinou, a permis d’évaluer trois d’Agadir est en train d’élaborer son Plan de Déplacement de options : production avec surplus, production pour l’auto- l’Administration (PDA). Le PDA a pour objectif de promouvoir approvisionnement et petite installation de démonstration. une mobilité plus durable en permettant d’optimiser les Le Conseil communal a approuvé, à l’unanimité, l’option déplacements du personnel communal (domicile-travail) pour « production pour l’auto-approvisionnement », à savoir en diminuer les temps et les coûts supportés conjointement l’installation de 20 kWc sur le toit de l’Hôtel de Ville. Un cahier par l’individu, la collectivité et l’environnement. de prescriptions spéciales (CPS) pour l’installation solaire PV a été élaboré conjointement avec l’équipe communale et mis Une étude menée en 2014-2015, dans le cadre de Jiha au service de la CA pour le lancement d’un appel d’offre et la Tinou – phase pilote, sur les pratiques et les implications sélection d’un prestataire. de la mobilité du personnel d’Agadir fournira la base à l’élaboration du PDA : 1 355 (soit 85% des) fonctionnaires > Évaluation des gisements solaires de la CA ont ainsi été interrogés par une équipe de 10 enquêteurs en 15 jours sur leurs habitudes en matière de Dans l’objectif de subvenir à terme à ses propres besoins déplacement afin d’établir un état des lieux. en électricité, la CA cherche à développer une structure (ex. société d’économie mixte) lui permettant de produire de À partir des résultats de l’étude, une cartographie des l’électricité verte à partir des sources d’énergie renouvelable déplacements a été réalisée, suivie d’un rapport d’analyse disponibles localement, notamment : l’énergie solaire et la qui a identifié les besoins et les attentes en matières de biomasse. C’est dans cet esprit, qu’en 2014, dans le cadre mobilité et marges de manœuvre pour rendre plus durables de Jiha Tinou et avec le soutien de Desertec Industrial les déplacements des fonctionnaires (ex. mise en place d’un Initiative (Dii), la Commune a inventorié les toits solaires service de covoiturage ; promotion du vélo, de la marche de son patrimoine, dont la capacité de production a été et des transports en commun ; offre de stationnement estimée à 3,5 MW. Les gisements solaire PV devront être stratégique et incitative, etc.). Ce dernier a abouti à la complétés par les gisements de biogaz issu de la décharge formulation de 21 éco-mesures favorables à une mobilité d’Agadir ; des études permettant d’en évaluer la capacité de durable et mises en place depuis 2015. production d’électricité seront lancées en 2015. Pour assurer le suivi et la bonne réalisation du projet, les fonctionnaires seront invités à renseigner régulièrement > Installation solaire PV démonstrative, Maison de Quartier le nouveau mode de transport utilisé, ce qui permettra El Houda d’estimer les réductions d’émissions par rapport à leurs Grâce au soutien de la Dii, l’ADEREE prévoit l’installation anciens déplacements. d’un système solaire PV de 5 kW sur le toit de la Maison de Quartier El Houda. 4 entreprises issues du groupement Dii apporteront les composantes pour 1-5 installations de démonstration, à destination des villes pilotes Jiha Tinou, à commencer par Agadir. À partir d’une visite des lieux, l’ADEREE/JT a procédé à l’évaluation de la surface exploitable. Un don de matériel pour l’installation de 6 toits solaires (à 5 kWc chacune) a été confirmé par la Dii qui a mobilisé 5 sponsors/prestataires de technologie au bénéfice de Jiha Tinou. 4- La consommation relevée par l’ONEE s’élève à 33 millions de Dhs/ an. 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Réseau d’installateurs en matière d’énergie durable (RESOVERT) En 2009, une vingtaine de fournisseurs de services en matière d’énergie renouvelable et d’efficacité énergétique se sont réunis pour fonder le RESOVERT Souss Massa Draa (à l’exemple du premier RESOVERT créé à Meknès, en partenariat entre le CDER (ADEREE) et l’USAID). En 2013, le réseau d’Agadir s’est formellement enregistré comme association civile. En 2014, la Commune et les projets lancés dans le cadre de Jiha Tinou -phase pilote- ont permis de redynamiser le réseau qui s’est converti en l’un des partenaire clés de la Commune en matière d’installation, de conseil et de service d’après-vente pour toute nouvelle installation réalisée sur le territoire (ex. Exposition « Éclairer JUSTE », installation solaire PV – Hôtel de Ville, installation de chauffe-eaux solaires sur l’IAV, entre autres). Éclairage public : Vers une approche intégrée Une facture énergétique à la hausse Premier poste de consommation énergétique, l’éclairage public est actuellement au cœur de la préoccupation Agadir, évolution du nombre des points lumineux communale. Avec l’établissement par l’ONEE depuis 2009 entre 2003 et 2014 du prix d’électricité autour de 1,3 Dh/kWh HT, les coûts 40 000 de l’électricité résultants de l’éclairage public représentent 32 000 plus de 87,5% de la facture énergétique communale (près 30 000 de 33 millions de dirhams annuels) d’Agadir. 28 000 Les premières analyses révélées par le TBGE ont montré 20 000 que des économies s’élevant à plus de 2 millions de 16 000 dirhams sont possibles dès la première année et ce, sans 10 000 investissement matériel sur le réseau d’éclairage public (les branchements non autorisés au niveau de certains douars 0 pouvant représenter entre 5 et 10% de la consommation 2003 2009 2014 totale, par exemple). Nombre de points lumineux Des coûts de maintenance toujours plus élevés En 2013, les dépenses d’entretien ont été évaluées à 4,7 millions de dirhams. La maintenance du réseau est assurée par le Par ailleurs, la Commune a testé en 2015 un système de service d’éclairage public qui compte des équipes d’entretien télégestion sur la route nationale 10 ainsi que, en partenariat travaillant de jour comme de nuit. Pour certains travaux, la CA avec les îles Canaries, sur une zone équipée en LED dans le a recours à des prestataires de service (entreprises privées cadre du réaménagement du quartier Talborjt. locales) qui interviennent selon les besoins. Depuis 2007, la Commune a investi près de 50 millions de dirhams dédiés à l’extension de son réseau d’éclairage Transition technologique en faveur de l’efficacité public. Le nombre de points lumineux est ainsi passé de énergétique 16 000 en 2003 à 32 000 en 2014, représentant un coût > Remplacement de lampes – actions ponctuelles, tests additionnel significatif pour la collectivité et inscrit dans Entre 2004 et 2005, la CA a opéré un changement radical son budget de fonctionnement. dans son mode de gestion de l’éclairage public en favorisant Cette extension massive du parc d’éclairage public a l’utilisation de lampes moins énergivores. Par une réduction contraint la CA à accorder une attention particulière aux systématique des puissances installées, notamment au technologies employées, aux coûts associés (fonctionnement niveau des grands boulevards (480 points lumineux ont été et maintenance) ainsi qu’à la durabilité et à la qualité changés passant de 400W à 250W, puis plus récemment, esthétique du mobilier urbain. Dans ce sens, les marchés 607 points lumineux passant de 250 W à 150 W), la CA passés récemment entre la CA et les lotisseurs ont été a réduit la facture dans les zones concernées de près conclus à l'issue de procédures d’appel d’offre qui imposent de 40%. Outre la réduction des puissances appelées, les désormais le respect de certaines clauses techniques liées choix technologiques de la CA ont reposé sur des critères à l’efficacité énergétique, tout en garantissant à la CA une de longévité (lampes SHP de 32 000 à 40 000 heures meilleure qualité d’éclairage. de durée de vie) permettant de réduire la fréquence des renouvellements technologiques. 12 RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME
> Exposition « Éclairer JUSTE » mettant à l’épreuve les d’évaluer et de comparer les performances techniques, technologies LED économiques et environnementales de chaque modèle Désireuse de faire les bons choix technologiques en exposé, en situation quasi-réelle. Les résultats seront matière d’éclairage public, pour mieux maîtriser les coûts diffusés pour servir d’aide à la décision en matière de choix de consommation et de maintenance, la CA héberge depuis technologiques et d’investissements prioritaires à toute 2014, une exposition en plein-air dédiée à la technologie Commune marocaine intéressée. LED (projet lancé dans le cadre de Jiha Tinou -phase pilote). Les LED – raccordées au réseau électrique ou > Vers une gestion optimisée et le transfert du risque dotées d’un panneau solaire photovoltaïque (pour l’usage financier hors réseau, par ex. en milieux ruraux non raccordés) – font Au-delà des choix technologiques, la modernisation du actuellement partie des nouvelles technologies considérées, réseau d’éclairage public suscite des questions sur le mode représentant cependant un coût d’investissement important de gestion. Pour optimiser la gestion et la maintenance du et devant faire leur preuve au Maroc. Largement diffusées futur réseau et pour faciliter les investissements, la CA a en Europe, les LED sont des technologies onéreuses dont la décidé de mettre en place une Société de Développement compatibilité avec les températures élevées, les conditions Local (SDL), basée sur un partenariat public-privé et météorologiques particulières et le réseau électrique du soumise au cahier des charges d’un Contrat de Performance Maroc mérite d’être validée. Énergétique. La CA a dédié deux espaces à l’exposition « Éclairer JUSTE » En préparation à ce chantier et avec l’appui de la Société présentant les modèles de douze fournisseurs de LED d’Investissements Énergétiques (SIE), la CA a réalisé raccordées et autonomes (candélabres photovoltaïques), en 2014 un diagnostic sur 10% de son parc d’éclairage destinés à l’espace résidentiel et à la voirie. Les modèles public. Les résultats de ce pré-diagnostic, croisés avec exposés font l’objet d’une campagne de mesures sur les analyses du TBGE, serviront de base au développement minimum 12 mois en partenariat avec l’École Nationale des d’une approche intégrée en matière d’aménagement lumière Sciences Appliquées (ENSA) d’Agadir. La campagne permet et de modernisation de l’éclairage public, depuis 2015. Caractéristiques techniques Moyens humains 7 chauffeurs ; un à deux agents par camion Moyens matériels 7 camions Nombre de points lumineux 32 000 Nombre de compteurs 640 Des vasques semi-bombées plutôt que des vasques plates permettant l’optimisation de la distance Réflecteurs utilisés entre candélabres tout en maintenant un bon éclairement lumineux. Distance entre candélabres 4 fois la hauteur du candélabre, soit environ 30 mètres. Répartition des lampes recensées Répartition des luminaires par support 54% 250W SHP 14% Sur poteau (réseau mixte) 6% Sur façade (réseau mixte) 4% 150W HCI 4% 70W SHP 80% Sur candélabre 38% 150W SHP Source : Résultat du pré-diagnostic de l’éclairage public effectué en 2014 RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME 13
Béni Mellal Une ville consciente de son gisement Profil énergétique de la ville Située dans la région administrative de Tadla Azilal, Béni Mellal La production énergétique est le chef-lieu de la province du même nom qui compte 22 La région de Tadla Azilal dispose d’un système très Communes, dont 4 Communes Urbaines. La province compte important d’approvisionnement en énergie électrique. La près de 550 678 habitants, selon le GPRH de 2014. La densité production la plus importante en 2010 a été assurée par la de la population s’établit autour de 121 hab/km² pour une Station de Transfert d’Énergie par Pompage d’Afourar (STEP) superficie de 4 528 km². avec 28,2% du total de production régional. En 2011, le Conseil urbain de Béni Mellal a débuté la réalisation d’un programme d’urgence de mise à niveau de la Production nette d’électricité dans la région de ville, étalé sur une durée de trois ans et doté d’un budget de Tadla Azilal en millions de kWh plus de 1,3 milliard de Dhs (MMDH). Ce programme, initié en 1 600 coordination avec la Wilaya de la région, vise la mise à niveau 1 410 1 400 de plusieurs secteurs prioritaires dont l’environnement et le 1 200 1 135,5 993 1 321,9 développement durable. Selon un rapport du Conseil urbain, une 1 000 924,1 part importante des investissements est consacrée au secteur 800 656,9 des infrastructures avec plus de 525,6 millions de dirhams. 872,1 600 Dans ce sens, il sera procédé au dédoublement des routes 400 aux entrées de la ville vers Marrakech et Fqih Ben Saleh, à 200 l’aménagement de l’entrée de l’autoroute reliant Béni Mellal et 0 Berrechid, ainsi que l’extension du réseau d’assainissement et 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 d’éclairage public. Un montant de 260,4 millions de dirhams a Production nette d'électricité en millions de kWh été alloué au secteur de l’environnement et du développement Source : Monographie de la région Tadla Azilal de 2010 durable pour protéger la ville contre les inondations et pour la création d’espaces verts. Par ailleurs, un montant de 22 En 2010, les sept usines hydrauliques implantées sur le millions de dirhams a été consacré aux études de préparation territoire de la région ont développé 36,4% de la production des plans directeurs liés à l’éclairage public, aux espaces nette d’électricité d’origine hydraulique au niveau national, verts, au transport et à la mise à niveau de l’administration soit 1 321,9 millions de kWh. communale. Part de la production nette d’électricité d’origine hydraulique des usines de la région dans le total de production national Année 2004 2005 2006 2007 2008 % dans le total national 41 70,3 71,6 70,1 64,1 Source : Monographie de la région Tadla Azilal de 2010 Rationalisation de la production de l’électricité À 26 km de Béni Mellal, la Station de Transfert d’Énergie par Pompage d’Afourar (STEP), dont la construction a commencé en 2001 pour se terminer en 2004 dans le complexe hydroélectrique d’Oued el Abid, a pour objectif de rationaliser la production de l’électricité en minimisant les coûts. Le projet a mobilisé un montant de 1,23 milliard de dirhams. Il vise à stocker l’énergie excédentaire pendant les heures creuses, lorsque le besoin d’électricité et son prix sont les plus faibles, sous forme hydraulique dans 14 RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME
un bassin supérieur, et de turbiner cette eau pendant les La ville et son gisement en énergie renouvelable heures de pointe, quand le coût est plus élevé vers un La région de Béni Mellal dispose d’un gisement solaire bassin inférieur. Concrètement, la station tourne sur un d’environ 2 000 kWh/m²/an. cycle journalier de 7 heures de pompage d'eau chaque nuit et 5 heures de turbinage à la pointe du soir. Le gisement d’énergie éolienne est moyen du fait que la ville se situe dans une zone où la vitesse moyenne du vent La puissance totale de la STEP est de 463 MW, sa varie entre 5,5 m/s et 6,5 m/s. capacité de production est de 800 millions de kWh/an et son rendement est de 70% à 80% entre l'énergie produite et celle consommée. Aussi, le pompage de l’eau vers le bassin supérieur pendant la nuit se fait avec de l'électricité importée à coût très compétitif d'Espagne. La consommation énergétique La consommation de l’énergie électrique dans la région est mesurée par les ventes de l’ONEE dont le volume a atteint 554,4 millions de kWh en 2011. Évolution des ventes d’électricité dans la province de Béni Mellal (en millions de kWh) 250 200 192,3 233,6 217,1 150 100 50 0 2009 2010 2011 Ventes en millions de kWh Source : Monographie de la région Tadla Azilal de 2012 Projets et mesures relatifs à l’efficacité énergétique Installation des économiseurs d’énergie Afin de garantir une économie d’énergie et alléger la facture d’économie d’énergie n’ont pas été mis en place. Par énergétique de la Commune de Beni Mellal, l’ONEE avait conséquent, la Commune a perdu des montants importants la charge de mettre en place une commission chargée et a décidé de se charger elle-même de l’installation de déterminer les points qui vont bénéficier d’un système des économiseurs d’énergie dans les zones ayant une d’économie d’énergie. Sauf qu’il a été constaté que cette consommation élevée après la résiliation de la convention commission n’a pas été constituée et donc les équipements avec l’ONE. Éclairage public : État des lieux Mode de gestion > Dysfonctionnements liés la Commune En date du 1er avril 2001, la Commune de Béni Mellal a Les difficultés financières que connait la Commune pèsent conclu avec l’Office National de l'Électricité une convention lourdement sur la gestion du parc d’éclairage public. Ce de délégation de la gestion des équipements d’éclairage déséquilibre financier se traduit par l’incapacité de la public de la ville de Béni Mellal. Ce contrat a été actualisé Commune à payer le total des montants forfaitaires. par trois avenants : le premier entré en vigueur en décembre 2002, le deuxième en juin 2006 et le troisième à partir > Dysfonctionnements liés à L’ONEE : de 2008. Aux termes de ladite convention, l’ONEE devait D’une part, selon les clauses contractuelles, l’ONEE s’est assurer l’extension du réseau vers les zones non éclairées, engagé à élaborer un schéma directeur d’éclairage public l’entretien et la mise à niveau des équipements. Selon le dans un délai maximum de six mois, à partir de l’entrée en rapport de CRC(1), la gestion de ce service public a été vigueur de annexe 3 de la convention. Cependant, et jusqu’à marquée par un dysfonctionnement important lié à la fois à la fin de l’année 2011, l’office n’a pas élaboré ledit schéma. la Commune et à l’ONEE : D'autre part, l’ONEE s’est engagé à mettre à la disposition 1- Le rapport annuel de la Cour Régionale des Comptes de 2011 RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME 15
de la Commune un système informatique, dont le but est Répartition du budget communal de Beni Mellal d’établir un inventaire global du réseau d’éclairage public, d’enregistrer et de numéroter ce réseau. Toutefois, l’Office 8% Autres charges n’a pas respecté cette disposition. L’ONEE était en outre tenu de produire des documents et des rapports techniques au profit de la Commune : les Salaires 54% 20% Éclairage public plans d’éclairage public des boulevards et des rues de la ville ainsi que des documents indiquant la date d’exécution, de renouvellement, d’extension du réseau électrique et le coût total de chaque intervention. 20% Gestion des déchets À cet effet, la Cour Régionale des Comptes a relevé que le non-respect des engagements de l’ONEE envers la Commune de Béni Mellal n’est pas toujours dû aux difficultés financières que connait la Commune. En effet, il Le règlement de la facture énergétique se fait à travers a été observé que l’Office a reçu des montants forfaitaires le paiement de montants forfaitaires à l’ONE. À la fin de entre 2003 et 2011 s’élevant à 63 774 310,15 Dhs, sans chaque période, il est procédé au calcul de la différence pour autant honorer ses engagements contractuels. entre les montants forfaitaires payés et la valeur réellement consommée en éclairage public. Facture énergétique La consommation électrique en éclairage public s’élève Points lumineux en moyenne à 10 millions de dirhams. En y ajoutant les Dans le cadre de la mise à niveau de la ville, le service de charges d’entretien, le montant représente 20% du budget l’éclairage public de la ville de Béni Mellal a connu un essor communal. soutenu, du fait de l’importance des investissements qui ont Le graphique en colonne de droite montre la répartition du porté sur l’extension du réseau d’éclairage public dans le budget communal de ville de Béni Mellal. circuit touristique de la ville et les axes secondaires. De ce fait, le nombre des points lumineux a doublé durant l’année 2013 pour atteindre 11 000 points lumineux selon l’estimation faite sur la base des factures d’éclairage public. Caractéristiques techniques Nombre de points lumineux Entre 10 000 et 11 000 Moyens humains pour L’absence d’un nombre suffisant de techniciens qualifiés dans le domaine du contrôle du réseau maintenance et contrôle d’éclairage public a affecté le suivi et le contrôle des travaux. 16 RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME
Chefchaouen Une ville engagée et tournée vers ses Projets et mesures relatifs à la maîtrise de citoyens l’énergie Située dans la région Tanger Tétouan, en plein cœur du Stratégie énergétique intégrée dans le PCD Rif, Chefchaouen est la seule Commune et le chef-lieu de Dans le cadre de Jiha Tinou-phase pilote (2012-2014), la province du même nom. Elle abrite une population de 57 la Commune de Chefchaouen (CC) a bénéficié d’un 425 habitants, qui a évolué de 61 % cette dernière décennie, appui stratégique pour l’intégration des considérations contre -18 % dans les 27 communes rurales de la province(1). énergétiques dans l’ensemble des 40 projets inscrits dans Ville aux atouts patrimoniaux et naturels incontestables, la son Plan Communal de Développement (PCD) qu’elle a «Perle bleue» accueille aussi entre 71 000 et 95 000 touristes doté d’un préambule confirmant son engagement pour le nationaux et internationaux par an(2). développement durable. Consciente de ses atouts ainsi que des défis qu’elle doit relever Cette intégration a consisté notamment en l’identification, en matière d’urbanisme et de modernisation de ses services, la pour chaque action, des implications énergétiques Commune de Chefchaouen a décidé de faire de sa société civile potentielles, et la proposition de mesures permettant dynamique et du développement durable des alliés au service d’optimiser la maîtrise de l’énergie de façon transversale, de son territoire. Cette volonté s’incarne notamment dans le pour l’ensemble des actions programmées. développement d’un éco-tourisme de plus en plus structuré et conscient, au profit duquel elle a réussi à mettre en synergie Suivi et maîtrise de la consommation énergétique du les atouts de son patrimoine, son fort ancrage rural et les patrimoine intérêts de sa population. La ville promeut plus généralement une politique efficiente dans la gestion de ses ressources Dans l’objectif de suivre, pour mieux maîtriser la naturelles et de l’environnement à travers la valorisation de consommation énergétique de son patrimoine, notamment la diversité biologique de sa région, l’aménagement de son de l’éclairage public et des bâtiments communaux, la CC territoire et l’organisation de campagnes de sensibilisation envisage la création, dans le cadre du Projet SUDEP, d’une sur l’environnement, tout en impliquant la société civile dans comptabilité énergétique, basée sur un Tableau de bord – la conception et l’évaluation des projets de développement gestion énergétique communale, à l’exemple d’Agadir (cf. durable de la ville. projet pilote Jiha Tinou). En avril 2010, Chefchaouen a été proclamée «ville écologique» Le TBGE lui permettra de mener une comptabilité à l’unanimité par son Conseil municipal. Elle est aussi membre de systématique et rigoureuse de ses consommations l’Association Marocaine des Éco-Villes (AMEV), dont elle abrite le énergétiques et de la guider dans ses décisions en faveur siège. En matière de développement énergétique durable, la Com- de la maîtrise de l’énergie, des ressources en électricité, mune a marqué un engagement remarquable ces dernières années. en eau et en carburants (et lubrifiants) et d’en calculer Chefchaouen a en effet été sélectionnée par l’Agence de Dévelop- l’impact en matière d’atténuation des émissions de pement des Énergies Renouvelables et de l’Efficacité Énergéti- GES. que (ADEREE) pour participer au programme Jiha Tinou – phase Un logiciel informatique libre de droits (open source) pilote(3), visant l’appui aux politiques énergétiques locales durables sera adapté aux besoins spécifiques de la CC afin de lui et la réalisation de projets pilotes. La ville contribue également aux permettre des analyses régulières susceptibles de guider la échanges du Réseau Marocain de la Maîtrise de l’Énergie (REMME). politique communale en matière de rénovation et de bonne En février 2015, la Commune, appuyée par les associations GERES, gestion énergétique interne à l’administration. AMEV et IDE-E, s’est lancée dans la mise en œuvre du Projet européen SUDEP-South pour lequel elle a été sélectionnée aux côtés de 11 autres villes du Sud de la Méditerranée. 1- RGPH 2014 2- Diagnostic général de l’activité économique de Chefchaouen mené en 2014 par l’association locale Ated (Association Tallasemtane pour l’environnement et le développement) 3- Stratégie conjointement soutenue par la GIZ, l’ADEME, REPIC (Coopération Suisse), l’Institut pour le Développement, l’Environnement et l’Énergie (IDE-E) et le Forum European Energy Award (EEA). RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME 17
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