DE L'ÉNERGIE RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE - DIRECTION GÉNÉRALE DES COLLECTIVITÉS LOCALES - COMUN

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DE L'ÉNERGIE RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE - DIRECTION GÉNÉRALE DES COLLECTIVITÉS LOCALES - COMUN
Réseau marocain de la Maîtrise

de l'Énergie
État des lieux synthétique de l'éclairage public dans les villes membres du REMME

                                                                Direction Générale des
                                                                 Collectivités Locales
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Le REMME encourage le respect de
l’environnement, le présent document
est imprimé sur du papier recyclé
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Sommaire

Abréviations, sigles et acronymes........................................................................................................................... 04

Avant propos ..................................................................................................................................................................... 05

Introduction.......................................................................................................................................................................... 08

Agadir ................................................................................................................................................................................... 10

Béni Mellal ......................................................................................................................................................................... 14

Chefchaouen ...................................................................................................................................................................... 17

Oujda ..................................................................................................................................................................................... 21

Rabat ...................................................................................................................................................................................... 25

Salé ........................................................................................................................................................................................ 29

Tiznit ....................................................................................................................................................................................... 33

Membres ressources ..................................................................................................................................................... 37

                                                                                                                          RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME                       3
DE L'ÉNERGIE RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE - DIRECTION GÉNÉRALE DES COLLECTIVITÉS LOCALES - COMUN
Abréviations, sigles
      et acronymes
      ADEREE :              Agence Nationale pour le Développement des Énergies Renouvelables et de l’Efficacité Énergétique
      AEU :                 Approche Environnementale en Urbanisme
      AMEV :                Association Marocaine pour les Éco-Villes
      CA :                  Commune d’Agadir
      CC :                  Commune de Chefchaouen
      CdM :                 Convention des Maires
      CO :                  Commune d'Oujda
      CPS :                 Cahier de prescriptions spéciales
      CR :                  Commune de Rabat
      CS :                  Commune de Salé
      CT :                  Commune de Tiznit
      DII :                 Desertec Industrial Initiative
      DGCL :                Direction Générale des Collectivités Locales
      EIA :                 Espace Info Énergie
      ENSA :                École Nationale des Sciences Appliquées
      EP :                  Éclairage public
      FEC :                 Fonds d’Équipement Communal
      FEE :                 Fondation de l'Éducation Environnementale
      GES :                 Gaz à effet de serre
      GW :                  Gigawatt
      IRE :                 Inventaire de Référence des Émissions
      kWh :                 Kilowatt heure
      LED :                 Light-Emitting Diode (diode électroluminescente)
      MDH :                 Million de Dhs
      MMDH :                Milliard de Dhs
      MT :                  Moyenne Tension
      MW :                  Mégawatt
      MWh :                 Mégawattheure
      ONEE :                Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable
      PA :                  Plans d’Aménagement Urbain
      PAED :                Plan d’Action en faveur de l’Énergie Durable
      PCD :                 Plan Communal de Développement

4   RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME
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PDA :     Plan de Déplacement de l’Administration
PDMU :    Plan Directeur de la Mobilité Urbaine
PDU :     Plans de Déplacement Urbain
PIE :     Point Info Énergie
PPP :     Partenariat Public Privé
PV :      Photovoltaïque
REDAL :   Régie Autonome de distribution de l’eau et de l’électricité
REMME :   Réseau Marocain de la Maîtrise de l’Énergie
RGPH :    Recensement Général de la Population et de l'Habitat
SDAL :    Schéma Directeur d'Aménagement Lumière
SDAU :    Schéma Directeur d’Aménagement Urbain
SDL :     Société de Développement Local
SHP :     Sodium à Haute Pression
SIE :     Société d’Investissements Énergétiques
SIG :     Système d'information géographique
STEP :    Station de Transfert d’Énergie par Pompage d’Afourar
TBGE :    Tableau de bord de gestion énergétique
USAID :   Agence des États-Unis pour le développement international
W:        Watt

                                                                        RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME   5
DE L'ÉNERGIE RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE - DIRECTION GÉNÉRALE DES COLLECTIVITÉS LOCALES - COMUN
Avant propos
      Ce document est le produit des villes membres du Réseau Marocain de la Maîtrise de l’Énergie et traite spécifiquement des différents
      aspects relevant de l’éclairage public à une échelle locale.

      REMME et ses objectifs
      Le Réseau Marocain de la Maîtrise de l’Énergie (REMME) a été créé le 9 avril 2013, avec l’appui de la GIZ et de la DGCL.
      Aujourd’hui composé de 17 villes, il œuvre, dans le cadre des stratégies nationales, aux côtés des Communes Urbaines pour
      les accompagner dans le développement de la maîtrise de l’énergie. Il vise à positionner la maîtrise de l’énergie au centre
      de l’action communale tout en renforçant les capacités de ses membres à travers des formations et voyages d’études. Les
      échanges, la capitalisation et l’appui conseil sont aussi au cœur de la démarche du REMME.

      Le REMME associe à ses travaux un certain nombre de partenaires nationaux et internationaux, et a pu instaurer une culture
      de réseautage qui met en relation les villes membres avec les différents intervenants institutionnels. Il mobilise un large pôle
      d’experts et des acteurs institutionnels ou privés dans le domaine de la maîtrise de l’énergie qui lui permettent de jouer un
      rôle de catalyseur, propice à la concrétisation rapide de résultats tangibles.

      L’objectif général visé consiste à réduire la facture énergétique des villes en vue d’utiliser les fonds épargnés au bénéfice de
      la population et à s’inscrire dans le cadre des stratégies nationale de rationalisation de l’utilisation énergétique :
          - En développant une politique/stratégie d’économie d’énergie et de maintenance et suivi des performances.
          - En valorisant les lieux d’animation et le patrimoine architectural de la ville.
          - En assurant les contraintes de base en matière d’éclairage (sécurité et confort des usagers et riverains).

      L’éclairage public étant le second poste budgétaire des Communes après la masse salariale, les Communes se trouvent
      obligées d’adopter des mesures leur permettant d’optimiser leur facture énergétique, tout en se basant sur les modes de
      gestion possibles. Les axes discutés dans le cadre du REMME sont :
          - Un plan de gestion de l’éclairage public (SDAL, plan lumière, cahier des charges, procédures de maintenance) ;
          - Les modes de gestion qui existent (directe, délégation, SDL, etc…) ;
          - Audit énergétique de l’éclairage public d’une ville (aspects techniques et financiers) ;
          - Normes Marocaines de l’éclairage public ;
          - Formation sur l’utilisation de l’outil SIG ;

      Un document pour « quoi » ?
         •P
           our permettre d’abord aux acteurs des Communes membres du REMME une meilleure connaissance des défis et des
          pratiques qui existent au niveau local et qui peuvent constituer la base d’un échange enrichi au sein du réseau. Cet échange
          répond aussi bien aux besoins d'un cadre que d'un élu communal. La démarche se définit dans les premières étapes
          comme exclusivement dédiée aux membres du REMME et elle sera destinée à être généralisée aux villes intéressées
          par le benchmarking des données et par la mise en réseau du REMME. La dynamique de capitalisation et de savoir-faire
          des expériences locales voudra que, dans une seconde étape, les villes membres deviennent elles-mêmes initiatrices et
          fédèrent l’inclusion des autres villes.

6   RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME
DE L'ÉNERGIE RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE - DIRECTION GÉNÉRALE DES COLLECTIVITÉS LOCALES - COMUN
•P  our décrire la réalité de l’éclairage public marocain de la façon la plus synthétique, complète et objective possible à
     partir des données existantes et accessibles.
  • Pour fournir quelques simples éléments d’analyse et mettre en évidence les traits communs et spécifiques auxquels les
     acteurs de chaque ville font face dans la maîtrise de l’énergie.
  • Pour encourager une culture de l’échange et du partage de l’information et de la transparence, mais aussi une culture plus
     technique et stratégique de la gestion des données en tant qu’outil de gestion d’un service public et de mise en place
     des politiques publiques.

Un document pour qui ?
  • Pour les cadres des différents services concernés des Communes et pour les décideurs locaux.
  • Pour les autres institutions intéressées, qu’elles soient au niveau central (notamment la Direction des Régies et des
     Services Concédés et la Direction de la Planification et des Équipements du Ministère de l’Intérieur) ou local (notamment
     les Préfectures et les Wilayas).
  • Pour les opérateurs en charge de la maîtrise de l’énergie et spécialement l’éclairage public.
  • Pour les partenaires internationaux actuels et futurs.

                                                                               RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME   7
DE L'ÉNERGIE RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE - DIRECTION GÉNÉRALE DES COLLECTIVITÉS LOCALES - COMUN
Introduction
      Contexte national
      Le Maroc, à l’aube d’une transition énergétique, a adopté une politique visant à réduire sa dépendance énergétique et à
      diversifier ses sources d’énergie, afin de garantir la sécurité d’approvisionnement et limiter les impacts de la volatilité des
      prix de l’énergie sur l’économie.

      À l’horizon 2030, la stratégie énergétique nationale s’est fixé comme objectifs d’augmenter la contribution des énergies
      renouvelables dans la consommation en énergie primaire à 15% - 20% et de réaliser des économies d’énergie de 20%. Le Maroc
      prévoit également de satisfaire 42% de ses besoins en électricité à partir de sources d’énergie renouvelable à l’horizon 2020 et
      52% d’ici 2030, la part de l’éolien et du solaire seront portées à 20% chacune (initialement prévue à 14% chacune pour 2020)
      et celle de l’hydraulique sera de 12%.

          LA STRATÉGIE DE TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ADOPTÉE PAR LE MAROC CONCILIE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
          ET LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

          Une volonté de porter la part                                                                           à 52%
                                                              de 42%
          des énergies renouvelables                                                                              à l'horizon 2030
                                                              de puissance installée
                                                              (objectif fixé pour 2020)

          Investissement global dans le                              Une quarantaine de milliards de dollars
          secteur énergétique entre 2016 et 2030                     dont une trentaine pour les projets de production
                                                                     d'électricité de sources renouvelables
                                                                     >>>> Objectif : Réduire de 32% les émissions de gaz à
                                                                                     effet de serre (GES) à l'horizon 2030

                                                                      Le Maroc aura à développer (entre 2016 et 2030)
                                                                      une capacité additionnelle de production d'électricité de
                                                                      sources renouvelables d'environ 10.100 MW

                                                                      4.560 MW           4.200 MW             1.330 MW
                                                                      SOLAIRE            ÉOLIENNE             HYDRO-ÉLECTRIQUE

                                                                           Source : Ministre de l'Énergie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement

      En effet, la maîtrise de l’énergie a été hissée au rang des priorités nationales et l’arsenal juridique correspondant s’est
      considérablement étoffé à travers la promulgation de la loi 47-09, qui pose les principes de l’efficacité énergétique dans les
      secteurs clés de l’économie nationale, et de la loi 16-09, relative à l’Agence Nationale pour le Développement des Énergies
      Renouvelables et de l’Efficacité Énergétique (ADEREE).

      Pour atteindre les objectifs fixés, le plan de mise en œuvre de la Stratégie nationale de l’efficacité énergétique se décline
      en mesures sectorielles à réaliser aussi bien au niveau national qu’au niveau local, couvrant les secteurs du bâtiment, du
      transport, de l’industrie, de l’agriculture et de l’éclairage public.

8   RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME
DE L'ÉNERGIE RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE - DIRECTION GÉNÉRALE DES COLLECTIVITÉS LOCALES - COMUN
Contexte local
Dans le cadre du renforcement de la décentralisation engagée par le Maroc, une dynamique de régionalisation avancée a
été lancée par sa Majesté le roi Mohammed VI en novembre 2008. Ces réformes ont conféré aux Régions et aux Collectivités
territoriales de nouvelles responsabilités et ont élargi leurs marges de manœuvre.

Concernant le domaine de l’énergie, ce transfert de compétences vers les Collectivités territoriales a été accompagné par une
réforme du secteur énergétique qui a définit les objectifs en termes d’énergies renouvelables à travers un nouvel arsenal légal
et réglementaire, mais aussi par la création de nouvelles institutions qui auront la charge de veiller sur sa mise en œuvre.
Les Collectivités territoriales ont souvent pris des initiatives volontaires, sans appui institutionnel, ni méthodologique et
sans pour autant s’inscrire dans une véritable politique territoriale. Ainsi, la poursuite d’objectifs communs et l’implication
des acteurs à tous les niveaux sont devenues des enjeux majeurs, d’où la nécessité de l’accompagnement des Collectivités
territoriales.

                                 Analyse du contexte local de l’éclairage public au Maroc

        Techniques              -   Dégradation du matériel
                                -   Inadéquation de la lampe avec le reste du luminaire
                                -   Matériels non résistant aux effets externes tels que l’humidité, la poussière, la rouille, etc…
                                -   Électriciens non qualifiés par la formation
                                -   Appareils en mauvais état
                                -   Quelques réseaux souterrains endommagés
                                -   Des cas de sous-dimensionnement des luminaires

        Politiques              Des décisions techniques prises au niveau politique sans concertation avec l’équipe technique
                                et dont résultent des problèmes techniques par la suite

        Financiers              - Un manque de ressources au niveau du budget communal alloué à l’éclairage public.
                                - Une discontinuité entre le budget alloué aux arrondissements pour l’entretien et le budget
                                   alloué à la municipalité pour le paiement des factures (aucun intérêt financier pour l’achat
                                   de matériel plus performant et efficace énergétiquement pour l’arrondissement alors que
                                   l’économie se fait au niveau du budget municipal).

        Managériales            -   Chevauchement de prérogatives lié à la gestion de l’EP entre les différents acteurs
                                -   Absence de documentation d’interventions sur le réseau
                                -   Faible répartition des équipes entre les arrondissements
                                -   Démotivation des équipes de permanence par les interventions d’urgence
                                -   Manque de vision préventive
                                -   Déplacement et aménagement sans suivi

        Sociales                - Problème de sécurité au niveau des points noirs
                                - Alimentation informelle par le réseau d’éclairage public
                                - Vandalisme et vol de matériel

        Juridiques              - Absence de lois ou de procédure juridique pénalisant sérieusement les actes de vandalisme
                                - Absence d’articles au niveau des cahiers des charges des promoteurs les pénalisant
                                   sérieusement en cas d’endommagement du réseau d’éclairage public

                                                                                        RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME   9
DE L'ÉNERGIE RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE - DIRECTION GÉNÉRALE DES COLLECTIVITÉS LOCALES - COMUN
Agadir

       Une ville dynamique et engagée                                                  Vers une ville exemplaire en matière de
                                                                                       gestion énergétique durable
       Commune de 421 844 habitants répartis sur 13 arrondisse-
       ments, Agadir est la capitale de la région Souss-Massa(1) et
       le chef-lieu de la Préfecture Agadir Ida-Outanane. La Com-                        P olitique énergétique intégrée dans le Plan Communal
       mune d’Agadir s’inscrit au cœur de l’agglomération du Grand                        de Développement (PCD)
       Agadir - cinquième agglomération au Maroc en termes de po-                        Dès l’élaboration de son Plan Communal de Développement
       pulation - qui compte plus de 1 million d’habitants. Ce vaste                     (PCD) 2010-2016, la Commune d’Agadir (CA) a décidé
       ensemble sert de base au dimensionnement d’une planification                      d’articuler le développement d’une politique d’adaptation
       urbaine intégrée, dont les Plans d’Aménagement Urbain (PA)                        avec une stratégie d’atténuation au changement climatique.
       et de Déplacement Urbain (PDU) en cours d’élaboration sont                        Lors de la session de juillet 2014, à l’occasion de la
       l’illustration.                                                                   révision du PCD à mi-parcours, le Conseil communal a
       D’un point de vue économique, Agadir joue un rôle moteur au                       adopté l’intégration d’un nouvel axe stratégique de son
       niveau régional, tout en contribuant de manière significative                     PCD, consacré aux énergies renouvelables et à l’efficacité
       à l’économie nationale. 6ème ville du pays en terme de trafic                     énergétique. Incluant l’ensemble des projets de son plan
       portuaire, capitale nationale de l’agro-industrie exportatrice et                 d’actions prioritaires Jiha Tinou, cet axe reflète l’engagement
       station balnéaire internationale avec près de 12 677 chambres                     de la Commune dans une politique d’exemplarité énergétique
       opérationnelles, la Commune d’Agadir (CA) doit soutenir son                       et sa concrétisation par des projets innovants.
       développement économique tout en contribuant à en atténuer
       l’impact environnemental, que ce soit en matière d’urbanisation,                 Tableau de bord de gestion énergétique (TBGE) pour la
       de gestion énergétique et climatique ou de déchets.                                comptabilité énergétique communale
       Consciente des enjeux mais également des opportunités qui                          Motivée par la réduction de sa facture énergétique, la CA s’est
       se présentent à elle, la ville a, depuis quelques années, initié                   engagée dès 2014 dans la mise en place d’une comptabilité
       des actions en faveur du développement durable. En plus de                         énergétique, grâce au développement d’un outil informatique :
       présider l’Association Marocaine pour les Éco-Villes (AMEV)                        le Tableau de bord – gestion énergétique communale
       créée en 2010, la ville est également membre de l’association                      (TBGE) qui lui permettra de mener un suivi systématique et
       internationale « Club des plus belles baies du monde » et a                        rigoureux de ses consommations énergétiques, de réaliser
       reçu l’écolabel « Pavillon Bleu » de la Fondation de l'Éducation                   des analyses ciblées des données récoltées et de baser
       Environnementale (FEE). C’est tout particulièrement dans le                        ses décisions en matière de rénovation, de maintenance et
       domaine de la durabilité et de la maîtrise de l’énergie, qu’Agadir                 d’achats, tout en menant une comptabilité des émissions
       s’est engagée de manière volontariste, en devenant l’une des                       de gaz à effet de serre (GES). Le TBGE, une application
       trois Communes pilotes de Jiha Tinou, stratégie territoriale                       informatique « open source », permet d’analyser les
       de l’ADEREE (Agence Nationale pour le Développement des                            consommations en électricité, en eau et en carburant
       Énergies Renouvelables et de l’Efficacité Énergétique) en                          (y compris en lubrifiants) de l’ensemble des éléments
       2013(2), en adhérant au Réseau Marocain de la Maîtrise de                          constituant le patrimoine communal (ex. éclairage public,
       l’Energie (REMME) et en signant la Convention des Maires en                        bâtiments administratifs, espaces verts, parc véhiculaire). Il
       2015 dans le cadre du projet européen CES-MED. Aspirant au                         aura pour vocation d’être diffusé auprès de toute Commune
       label Jiha Tinou de « Bonne Gestion Énergétique Communale »                        marocaine intéressée et devra ainsi permettre aux
       en 2015/2016, la Commune d’Agadir fait partie du premier                           partenaires nationaux, tels que l’ADEREE et la DGCL, d’en
       groupe de Communes de l’Afrique du Nord à bénéficier de la                         extraire les macroanalyses pertinentes (ex. comparaison
       méthodologie « MENA Energy Award »(3) au soutien de sa                             des pratiques de consommation entre collectivités locales ;
       planification et gestion énergétique communale durable.                            analyse des principaux enjeux et pistes de solution qui
                                                                                          nécessitent un soutien national).

       1- 2,676 millions d’habitants.
       2- Stratégie conjointement soutenue par GIZ, l’Agence française de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME), la Coopération Suisse (Plate-forme
           interdépartementale REPIC) et l’Institut pour le Développement, l’Environnement et l’Énergie (IDE-E).
       3- Inspirée de l’European Energy Award et adaptée au contexte marocain.

10   RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME
La CA a été accompagnée par l’ADEREE/JT tout au long                     Scooters électriques pour le personnel communal
  du processus, commençant d’abord par l’établissement d’un
                                                                            Le véhicule le plus fréquemment utilisé par les fonctionnaires
  inventaire des bâtiments et autres postes de consommation
                                                                            (masculins) ayant les plus faibles revenus étant la moto (cf.
  énergétique pour ensuite relever les compteurs de façon
                                                                            étude sur les déplacements précédemment citée), la CA a
  régulière (1 fois/mois) et enfin établir une comptabilité
                                                                            organisé au printemps 2015, une journée au bénéfice de ses
  régulière des consommations à l’aide du TBGE que l’équipe
                                                                            équipes dédiée à la démonstration de scooters électriques.
  Jiha Tinou a développé en s’inspirant de 7 logiciels employés
                                                                            Suite à cette journée, elle a opté pour l’acquisition de
  en Europe. Durant la phase « test » en octobre 2014, les
                                                                            plusieurs véhicules pouvant être alimentés à terme par
  services communaux ont bénéficié d’une formation à l’usage
                                                                            l’électricité photovoltaïque produite sur le toit de l’Hôtel de
  de l’outil.
                                                                            Ville (cf. section ci-après).
  L’expérience de la CA en termes de réalisation des lectures
  comparatives des factures avec celles fournit par l’ONEE et              Production d’électricité verte, à partir des sources
  le suivi réalisé par l’équipe communale a justement relevé
                                                                             locales d’énergies renouvelables
  des différences significatives qui remettent en cause le
  montant des factures de l’ONEE. En effet, selon les données               > Installation solaire photovoltaïque sur les toits de l’Hôtel
  du service communal, la consommation est en moyenne de                    de ville
  26 à 27 millions de Dhs/an(4).                                            En attendant les réformes règlementaires permettant d’injection
                                                                            du courant moyenne-tension (MT) dans le réseau de l’ONEE,
 Plan de Déplacement d’Administration (PDA)                                la CA a opté pour la production d’énergie solaire destinée à
  Dans l’objectif d’optimiser les déplacements professionnels               l’auto-approvisionnement en électricité de l’Hôtel de Ville. Une
  quotidiens de ses 1 572 fonctionnaires, responsables pour                 étude de faisabilité et de dimensionnement technico-financier,
  plus de 415 tonnes d’émissions de GES par an, la Commune                  menée dans le cadre de Jiha Tinou, a permis d’évaluer trois
  d’Agadir est en train d’élaborer son Plan de Déplacement de               options : production avec surplus, production pour l’auto-
  l’Administration (PDA). Le PDA a pour objectif de promouvoir              approvisionnement et petite installation de démonstration.
  une mobilité plus durable en permettant d’optimiser les                   Le Conseil communal a approuvé, à l’unanimité, l’option
  déplacements du personnel communal (domicile-travail) pour                « production pour l’auto-approvisionnement », à savoir
  en diminuer les temps et les coûts supportés conjointement                l’installation de 20 kWc sur le toit de l’Hôtel de Ville. Un cahier
  par l’individu, la collectivité et l’environnement.                       de prescriptions spéciales (CPS) pour l’installation solaire PV
                                                                            a été élaboré conjointement avec l’équipe communale et mis
  Une étude menée en 2014-2015, dans le cadre de Jiha                       au service de la CA pour le lancement d’un appel d’offre et la
  Tinou – phase pilote, sur les pratiques et les implications               sélection d’un prestataire.
  de la mobilité du personnel d’Agadir fournira la base à
  l’élaboration du PDA : 1 355 (soit 85% des) fonctionnaires                > Évaluation des gisements solaires
  de la CA ont ainsi été interrogés par une équipe de 10
  enquêteurs en 15 jours sur leurs habitudes en matière de                  Dans l’objectif de subvenir à terme à ses propres besoins
  déplacement afin d’établir un état des lieux.                             en électricité, la CA cherche à développer une structure
                                                                            (ex. société d’économie mixte) lui permettant de produire de
  À partir des résultats de l’étude, une cartographie des                   l’électricité verte à partir des sources d’énergie renouvelable
  déplacements a été réalisée, suivie d’un rapport d’analyse                disponibles localement, notamment : l’énergie solaire et la
  qui a identifié les besoins et les attentes en matières de                biomasse. C’est dans cet esprit, qu’en 2014, dans le cadre
  mobilité et marges de manœuvre pour rendre plus durables                  de Jiha Tinou et avec le soutien de Desertec Industrial
  les déplacements des fonctionnaires (ex. mise en place d’un               Initiative (Dii), la Commune a inventorié les toits solaires
  service de covoiturage ; promotion du vélo, de la marche                  de son patrimoine, dont la capacité de production a été
  et des transports en commun ; offre de stationnement                      estimée à 3,5 MW. Les gisements solaire PV devront être
  stratégique et incitative, etc.). Ce dernier a abouti à la                complétés par les gisements de biogaz issu de la décharge
  formulation de 21 éco-mesures favorables à une mobilité                   d’Agadir ; des études permettant d’en évaluer la capacité de
  durable et mises en place depuis 2015.                                    production d’électricité seront lancées en 2015.
  Pour assurer le suivi et la bonne réalisation du projet, les
  fonctionnaires seront invités à renseigner régulièrement                  > Installation solaire PV démonstrative, Maison de Quartier
  le nouveau mode de transport utilisé, ce qui permettra                    El Houda
  d’estimer les réductions d’émissions par rapport à leurs                  Grâce au soutien de la Dii, l’ADEREE prévoit l’installation
  anciens déplacements.                                                     d’un système solaire PV de 5 kW sur le toit de la Maison
                                                                            de Quartier El Houda. 4 entreprises issues du groupement
                                                                            Dii apporteront les composantes pour 1-5 installations
                                                                            de démonstration, à destination des villes pilotes Jiha
                                                                            Tinou, à commencer par Agadir. À partir d’une visite des
                                                                            lieux, l’ADEREE/JT a procédé à l’évaluation de la surface
                                                                            exploitable. Un don de matériel pour l’installation de 6
                                                                            toits solaires (à 5 kWc chacune) a été confirmé par la Dii
                                                                            qui a mobilisé 5 sponsors/prestataires de technologie au
                                                                            bénéfice de Jiha Tinou.

4- La consommation relevée par l’ONEE s’élève à 33 millions de Dhs/ an.
                                                                                          RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME     11
 Réseau d’installateurs en matière d’énergie durable
          (RESOVERT)
         En 2009, une vingtaine de fournisseurs de services en matière
         d’énergie renouvelable et d’efficacité énergétique se sont réunis
         pour fonder le RESOVERT Souss Massa Draa (à l’exemple du
         premier RESOVERT créé à Meknès, en partenariat entre le
         CDER (ADEREE) et l’USAID). En 2013, le réseau d’Agadir s’est
         formellement enregistré comme association civile. En 2014, la
         Commune et les projets lancés dans le cadre de Jiha Tinou
         -phase pilote- ont permis de redynamiser le réseau qui s’est
         converti en l’un des partenaire clés de la Commune en matière
         d’installation, de conseil et de service d’après-vente pour toute
         nouvelle installation réalisée sur le territoire (ex. Exposition
         « Éclairer JUSTE », installation solaire PV – Hôtel de Ville,
         installation de chauffe-eaux solaires sur l’IAV, entre autres).

       Éclairage public : Vers une approche intégrée

        Une facture énergétique à la hausse
         Premier poste de consommation énergétique, l’éclairage
         public est actuellement au cœur de la préoccupation                          Agadir, évolution du nombre des points lumineux
         communale. Avec l’établissement par l’ONEE depuis 2009                                      entre 2003 et 2014
         du prix d’électricité autour de 1,3 Dh/kWh HT, les coûts            40 000
         de l’électricité résultants de l’éclairage public représentent                                                           32 000
         plus de 87,5% de la facture énergétique communale (près             30 000
         de 33 millions de dirhams annuels) d’Agadir.                                                                  28 000
         Les premières analyses révélées par le TBGE ont montré              20 000
         que des économies s’élevant à plus de 2 millions de                            16 000
         dirhams sont possibles dès la première année et ce, sans            10 000
         investissement matériel sur le réseau d’éclairage public (les
         branchements non autorisés au niveau de certains douars                  0
         pouvant représenter entre 5 et 10% de la consommation                               2003               2009            2014
         totale, par exemple).
                                                                                          Nombre de points lumineux

        Des coûts de maintenance toujours plus élevés
         En 2013, les dépenses d’entretien ont été évaluées à 4,7 millions
         de dirhams. La maintenance du réseau est assurée par le             Par ailleurs, la Commune a testé en 2015 un système de
         service d’éclairage public qui compte des équipes d’entretien       télégestion sur la route nationale 10 ainsi que, en partenariat
         travaillant de jour comme de nuit. Pour certains travaux, la CA     avec les îles Canaries, sur une zone équipée en LED dans le
         a recours à des prestataires de service (entreprises privées        cadre du réaménagement du quartier Talborjt.
         locales) qui interviennent selon les besoins.
         Depuis 2007, la Commune a investi près de 50 millions
         de dirhams dédiés à l’extension de son réseau d’éclairage            Transition technologique en faveur de l’efficacité
         public. Le nombre de points lumineux est ainsi passé de               énergétique
         16 000 en 2003 à 32 000 en 2014, représentant un coût                 > Remplacement de lampes – actions ponctuelles, tests
         additionnel significatif pour la collectivité et inscrit dans
                                                                               Entre 2004 et 2005, la CA a opéré un changement radical
         son budget de fonctionnement.
                                                                               dans son mode de gestion de l’éclairage public en favorisant
         Cette extension massive du parc d’éclairage public a                  l’utilisation de lampes moins énergivores. Par une réduction
         contraint la CA à accorder une attention particulière aux             systématique des puissances installées, notamment au
         technologies employées, aux coûts associés (fonctionnement            niveau des grands boulevards (480 points lumineux ont été
         et maintenance) ainsi qu’à la durabilité et à la qualité              changés passant de 400W à 250W, puis plus récemment,
         esthétique du mobilier urbain. Dans ce sens, les marchés              607 points lumineux passant de 250 W à 150 W), la CA
         passés récemment entre la CA et les lotisseurs ont été                a réduit la facture dans les zones concernées de près
         conclus à l'issue de procédures d’appel d’offre qui imposent          de 40%. Outre la réduction des puissances appelées, les
         désormais le respect de certaines clauses techniques liées            choix technologiques de la CA ont reposé sur des critères
         à l’efficacité énergétique, tout en garantissant à la CA une          de longévité (lampes SHP de 32 000 à 40 000 heures
         meilleure qualité d’éclairage.                                        de durée de vie) permettant de réduire la fréquence des
                                                                               renouvellements technologiques.

12   RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME
> Exposition « Éclairer JUSTE » mettant à l’épreuve les              d’évaluer et de comparer les performances techniques,
 technologies LED                                                     économiques et environnementales de chaque modèle
 Désireuse de faire les bons choix technologiques en                  exposé, en situation quasi-réelle. Les résultats seront
 matière d’éclairage public, pour mieux maîtriser les coûts           diffusés pour servir d’aide à la décision en matière de choix
 de consommation et de maintenance, la CA héberge depuis              technologiques et d’investissements prioritaires à toute
 2014, une exposition en plein-air dédiée à la technologie            Commune marocaine intéressée.
 LED (projet lancé dans le cadre de Jiha Tinou -phase
 pilote). Les LED – raccordées au réseau électrique ou                > Vers une gestion optimisée et le transfert du risque
 dotées d’un panneau solaire photovoltaïque (pour l’usage             financier
 hors réseau, par ex. en milieux ruraux non raccordés) – font         Au-delà des choix technologiques, la modernisation du
 actuellement partie des nouvelles technologies considérées,          réseau d’éclairage public suscite des questions sur le mode
 représentant cependant un coût d’investissement important            de gestion. Pour optimiser la gestion et la maintenance du
 et devant faire leur preuve au Maroc. Largement diffusées            futur réseau et pour faciliter les investissements, la CA a
 en Europe, les LED sont des technologies onéreuses dont la           décidé de mettre en place une Société de Développement
 compatibilité avec les températures élevées, les conditions          Local (SDL), basée sur un partenariat public-privé et
 météorologiques particulières et le réseau électrique du             soumise au cahier des charges d’un Contrat de Performance
 Maroc mérite d’être validée.                                         Énergétique.
 La CA a dédié deux espaces à l’exposition « Éclairer JUSTE »         En préparation à ce chantier et avec l’appui de la Société
 présentant les modèles de douze fournisseurs de LED                  d’Investissements Énergétiques (SIE), la CA a réalisé
 raccordées et autonomes (candélabres photovoltaïques),               en 2014 un diagnostic sur 10% de son parc d’éclairage
 destinés à l’espace résidentiel et à la voirie. Les modèles          public. Les résultats de ce pré-diagnostic, croisés avec
 exposés font l’objet d’une campagne de mesures sur                   les analyses du TBGE, serviront de base au développement
 minimum 12 mois en partenariat avec l’École Nationale des            d’une approche intégrée en matière d’aménagement lumière
 Sciences Appliquées (ENSA) d’Agadir. La campagne permet              et de modernisation de l’éclairage public, depuis 2015.

Caractéristiques techniques
Moyens humains                  7 chauffeurs ; un à deux agents par camion
Moyens matériels                7 camions
Nombre de points lumineux       32 000
Nombre de compteurs             640
                                Des vasques semi-bombées plutôt que des vasques plates permettant l’optimisation de la distance
Réflecteurs utilisés
                                entre candélabres tout en maintenant un bon éclairement lumineux.
Distance entre candélabres      4 fois la hauteur du candélabre, soit environ 30 mètres.

               Répartition des lampes recensées                                  Répartition des luminaires par support

                               54%    250W SHP                                                    14%        Sur poteau (réseau mixte)

                                                                                                          6%     Sur façade (réseau mixte)

                                      4%    150W HCI
                                      4%    70W SHP                                                       80%     Sur candélabre

                               38%       150W SHP

                                                                    Source : Résultat du pré-diagnostic de l’éclairage public effectué en 2014

                                                                                     RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME         13
Béni Mellal

       Une ville consciente de son gisement                                Profil énergétique de la ville
       Située dans la région administrative de Tadla Azilal, Béni Mellal    La production énergétique
       est le chef-lieu de la province du même nom qui compte 22
                                                                             La région de Tadla Azilal dispose d’un système très
       Communes, dont 4 Communes Urbaines. La province compte
                                                                             important d’approvisionnement en énergie électrique. La
       près de 550 678 habitants, selon le GPRH de 2014. La densité
                                                                             production la plus importante en 2010 a été assurée par la
       de la population s’établit autour de 121 hab/km² pour une
                                                                             Station de Transfert d’Énergie par Pompage d’Afourar (STEP)
       superficie de 4 528 km².
                                                                             avec 28,2% du total de production régional.
       En 2011, le Conseil urbain de Béni Mellal a débuté la
       réalisation d’un programme d’urgence de mise à niveau de la                     Production nette d’électricité dans la région de
       ville, étalé sur une durée de trois ans et doté d’un budget de                         Tadla Azilal en millions de kWh
       plus de 1,3 milliard de Dhs (MMDH). Ce programme, initié en           1   600
       coordination avec la Wilaya de la région, vise la mise à niveau                                                                1 410
                                                                             1   400
       de plusieurs secteurs prioritaires dont l’environnement et le         1   200                        1 135,5
                                                                                                  993                                          1 321,9
       développement durable. Selon un rapport du Conseil urbain, une        1   000
                                                                                                                      924,1
       part importante des investissements est consacrée au secteur              800     656,9
       des infrastructures avec plus de 525,6 millions de dirhams.                                                            872,1
                                                                                 600
       Dans ce sens, il sera procédé au dédoublement des routes                  400
       aux entrées de la ville vers Marrakech et Fqih Ben Saleh, à               200
       l’aménagement de l’entrée de l’autoroute reliant Béni Mellal et             0
       Berrechid, ainsi que l’extension du réseau d’assainissement et                    2004    2005       2006      2007    2008     2009      2010
       d’éclairage public. Un montant de 260,4 millions de dirhams a                       Production nette d'électricité en millions de kWh
       été alloué au secteur de l’environnement et du développement                              Source : Monographie de la région Tadla Azilal de 2010
       durable pour protéger la ville contre les inondations et pour
       la création d’espaces verts. Par ailleurs, un montant de 22           En 2010, les sept usines hydrauliques implantées sur le
       millions de dirhams a été consacré aux études de préparation          territoire de la région ont développé 36,4% de la production
       des plans directeurs liés à l’éclairage public, aux espaces           nette d’électricité d’origine hydraulique au niveau national,
       verts, au transport et à la mise à niveau de l’administration         soit 1 321,9 millions de kWh.
       communale.
                                                                             Part de la production nette d’électricité d’origine hydraulique
                                                                             des usines de la région dans le total de production national

                                                                                 Année                         2004    2005   2006     2007    2008
                                                                                 % dans le total national       41     70,3    71,6    70,1     64,1
                                                                                                 Source : Monographie de la région Tadla Azilal de 2010

                                                                            Rationalisation de la production de l’électricité
                                                                             À 26 km de Béni Mellal, la Station de Transfert d’Énergie
                                                                             par Pompage d’Afourar (STEP), dont la construction a
                                                                             commencé en 2001 pour se terminer en 2004 dans le
                                                                             complexe hydroélectrique d’Oued el Abid, a pour objectif de
                                                                             rationaliser la production de l’électricité en minimisant les
                                                                             coûts. Le projet a mobilisé un montant de 1,23 milliard de
                                                                             dirhams. Il vise à stocker l’énergie excédentaire pendant
                                                                             les heures creuses, lorsque le besoin d’électricité et son
                                                                             prix sont les plus faibles, sous forme hydraulique dans

14   RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME
un bassin supérieur, et de turbiner cette eau pendant les                    La ville et son gisement en énergie renouvelable
  heures de pointe, quand le coût est plus élevé vers un
                                                                                La région de Béni Mellal dispose d’un gisement solaire
  bassin inférieur. Concrètement, la station tourne sur un
                                                                                d’environ 2 000 kWh/m²/an.
  cycle journalier de 7 heures de pompage d'eau chaque nuit
  et 5 heures de turbinage à la pointe du soir.                                 Le gisement d’énergie éolienne est moyen du fait que la
                                                                                ville se situe dans une zone où la vitesse moyenne du vent
  La puissance totale de la STEP est de 463 MW, sa
                                                                                varie entre 5,5 m/s et 6,5 m/s.
  capacité de production est de 800 millions de kWh/an et
  son rendement est de 70% à 80% entre l'énergie produite
  et celle consommée. Aussi, le pompage de l’eau vers le
  bassin supérieur pendant la nuit se fait avec de l'électricité
  importée à coût très compétitif d'Espagne.

 La consommation énergétique
  La consommation de l’énergie électrique dans la région est
  mesurée par les ventes de l’ONEE dont le volume a atteint
  554,4 millions de kWh en 2011.

          Évolution des ventes d’électricité dans la province
                 de Béni Mellal (en millions de kWh)
    250

    200        192,3                                            233,6
                                        217,1
    150

    100

     50

      0
               2009                    2010                     2011
              Ventes en millions de kWh
                     Source : Monographie de la région Tadla Azilal de 2012

Projets et mesures relatifs à l’efficacité énergétique
 Installation des économiseurs d’énergie
  Afin de garantir une économie d’énergie et alléger la facture                 d’économie d’énergie n’ont pas été mis en place. Par
  énergétique de la Commune de Beni Mellal, l’ONEE avait                        conséquent, la Commune a perdu des montants importants
  la charge de mettre en place une commission chargée                           et a décidé de se charger elle-même de l’installation
  de déterminer les points qui vont bénéficier d’un système                     des économiseurs d’énergie dans les zones ayant une
  d’économie d’énergie. Sauf qu’il a été constaté que cette                     consommation élevée après la résiliation de la convention
  commission n’a pas été constituée et donc les équipements                     avec l’ONE.

Éclairage public : État des lieux

 Mode de gestion                                                              > Dysfonctionnements liés la Commune
  En date du 1er avril 2001, la Commune de Béni Mellal a                        Les difficultés financières que connait la Commune pèsent
  conclu avec l’Office National de l'Électricité une convention                 lourdement sur la gestion du parc d’éclairage public. Ce
  de délégation de la gestion des équipements d’éclairage                       déséquilibre financier se traduit par l’incapacité de la
  public de la ville de Béni Mellal. Ce contrat a été actualisé                 Commune à payer le total des montants forfaitaires.
  par trois avenants : le premier entré en vigueur en décembre
  2002, le deuxième en juin 2006 et le troisième à partir                       > Dysfonctionnements liés à L’ONEE :
  de 2008. Aux termes de ladite convention, l’ONEE devait                       D’une part, selon les clauses contractuelles, l’ONEE s’est
  assurer l’extension du réseau vers les zones non éclairées,                   engagé à élaborer un schéma directeur d’éclairage public
  l’entretien et la mise à niveau des équipements. Selon le                     dans un délai maximum de six mois, à partir de l’entrée en
  rapport de CRC(1), la gestion de ce service public a été                      vigueur de annexe 3 de la convention. Cependant, et jusqu’à
  marquée par un dysfonctionnement important lié à la fois à                    la fin de l’année 2011, l’office n’a pas élaboré ledit schéma.
  la Commune et à l’ONEE :                                                      D'autre part, l’ONEE s’est engagé à mettre à la disposition

1- Le rapport annuel de la Cour Régionale des Comptes de 2011
                                                                                             RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME   15
de la Commune un système informatique, dont le but est                      Répartition du budget communal de Beni Mellal
         d’établir un inventaire global du réseau d’éclairage public,
         d’enregistrer et de numéroter ce réseau. Toutefois, l’Office                                         8%        Autres charges
         n’a pas respecté cette disposition.
         L’ONEE était en outre tenu de produire des documents et
         des rapports techniques au profit de la Commune : les                    Salaires    54%                      20%    Éclairage public
         plans d’éclairage public des boulevards et des rues de la
         ville ainsi que des documents indiquant la date d’exécution,
         de renouvellement, d’extension du réseau électrique et le
         coût total de chaque intervention.                                                                           20%    Gestion des déchets
         À cet effet, la Cour Régionale des Comptes a relevé
         que le non-respect des engagements de l’ONEE envers
         la Commune de Béni Mellal n’est pas toujours dû aux
         difficultés financières que connait la Commune. En effet, il         Le règlement de la facture énergétique se fait à travers
         a été observé que l’Office a reçu des montants forfaitaires          le paiement de montants forfaitaires à l’ONE. À la fin de
         entre 2003 et 2011 s’élevant à 63 774 310,15 Dhs, sans               chaque période, il est procédé au calcul de la différence
         pour autant honorer ses engagements contractuels.                    entre les montants forfaitaires payés et la valeur réellement
                                                                              consommée en éclairage public.
          Facture énergétique
         La consommation électrique en éclairage public s’élève                Points lumineux
         en moyenne à 10 millions de dirhams. En y ajoutant les               Dans le cadre de la mise à niveau de la ville, le service de
         charges d’entretien, le montant représente 20% du budget             l’éclairage public de la ville de Béni Mellal a connu un essor
         communal.                                                            soutenu, du fait de l’importance des investissements qui ont
         Le graphique en colonne de droite montre la répartition du           porté sur l’extension du réseau d’éclairage public dans le
         budget communal de ville de Béni Mellal.                             circuit touristique de la ville et les axes secondaires. De ce
                                                                              fait, le nombre des points lumineux a doublé durant l’année
                                                                              2013 pour atteindre 11 000 points lumineux selon l’estimation
                                                                              faite sur la base des factures d’éclairage public.

       Caractéristiques techniques
        Nombre de points lumineux        Entre 10 000 et 11 000
        Moyens humains pour              L’absence d’un nombre suffisant de techniciens qualifiés dans le domaine du contrôle du réseau
        maintenance et contrôle          d’éclairage public a affecté le suivi et le contrôle des travaux.

16   RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME
Chefchaouen

Une ville engagée et tournée vers ses Projets et mesures relatifs à la maîtrise de
citoyens                              l’énergie
Située dans la région Tanger Tétouan, en plein cœur du                            Stratégie énergétique intégrée dans le PCD
Rif, Chefchaouen est la seule Commune et le chef-lieu de
                                                                                    Dans le cadre de Jiha Tinou-phase pilote (2012-2014),
la province du même nom. Elle abrite une population de 57
                                                                                    la Commune de Chefchaouen (CC) a bénéficié d’un
425 habitants, qui a évolué de 61 % cette dernière décennie,
                                                                                    appui stratégique pour l’intégration des considérations
contre -18 % dans les 27 communes rurales de la province(1).
                                                                                    énergétiques dans l’ensemble des 40 projets inscrits dans
Ville aux atouts patrimoniaux et naturels incontestables, la
                                                                                    son Plan Communal de Développement (PCD) qu’elle a
«Perle bleue» accueille aussi entre 71 000 et 95 000 touristes
                                                                                    doté d’un préambule confirmant son engagement pour le
nationaux et internationaux par an(2).
                                                                                    développement durable.
Consciente de ses atouts ainsi que des défis qu’elle doit relever                   Cette intégration a consisté notamment en l’identification,
en matière d’urbanisme et de modernisation de ses services, la                      pour chaque action, des implications énergétiques
Commune de Chefchaouen a décidé de faire de sa société civile                       potentielles, et la proposition de mesures permettant
dynamique et du développement durable des alliés au service                         d’optimiser la maîtrise de l’énergie de façon transversale,
de son territoire. Cette volonté s’incarne notamment dans le                        pour l’ensemble des actions programmées.
développement d’un éco-tourisme de plus en plus structuré et
conscient, au profit duquel elle a réussi à mettre en synergie
                                                                                  Suivi et maîtrise de la consommation énergétique du
les atouts de son patrimoine, son fort ancrage rural et les
                                                                                    patrimoine
intérêts de sa population. La ville promeut plus généralement
une politique efficiente dans la gestion de ses ressources                          Dans l’objectif de suivre, pour mieux maîtriser la
naturelles et de l’environnement à travers la valorisation de                       consommation énergétique de son patrimoine, notamment
la diversité biologique de sa région, l’aménagement de son                          de l’éclairage public et des bâtiments communaux, la CC
territoire et l’organisation de campagnes de sensibilisation                        envisage la création, dans le cadre du Projet SUDEP, d’une
sur l’environnement, tout en impliquant la société civile dans                      comptabilité énergétique, basée sur un Tableau de bord –
la conception et l’évaluation des projets de développement                          gestion énergétique communale, à l’exemple d’Agadir (cf.
durable de la ville.                                                                projet pilote Jiha Tinou).
En avril 2010, Chefchaouen a été proclamée «ville écologique»                       Le TBGE lui permettra de mener une comptabilité
à l’unanimité par son Conseil municipal. Elle est aussi membre de                   systématique et rigoureuse de ses consommations
l’Association Marocaine des Éco-Villes (AMEV), dont elle abrite le                  énergétiques et de la guider dans ses décisions en faveur
siège. En matière de développement énergétique durable, la Com-                     de la maîtrise de l’énergie, des ressources en électricité,
mune a marqué un engagement remarquable ces dernières années.                       en eau et en carburants (et lubrifiants) et d’en calculer
Chefchaouen a en effet été sélectionnée par l’Agence de Dévelop-                    l’impact en matière d’atténuation des émissions de
pement des Énergies Renouvelables et de l’Efficacité Énergéti-                      GES.
que (ADEREE) pour participer au programme Jiha Tinou – phase                        Un logiciel informatique libre de droits (open source)
pilote(3), visant l’appui aux politiques énergétiques locales durables              sera adapté aux besoins spécifiques de la CC afin de lui
et la réalisation de projets pilotes. La ville contribue également aux              permettre des analyses régulières susceptibles de guider la
échanges du Réseau Marocain de la Maîtrise de l’Énergie (REMME).                    politique communale en matière de rénovation et de bonne
En février 2015, la Commune, appuyée par les associations GERES,                    gestion énergétique interne à l’administration.
AMEV et IDE-E, s’est lancée dans la mise en œuvre du Projet
européen SUDEP-South pour lequel elle a été sélectionnée aux
côtés de 11 autres villes du Sud de la Méditerranée.

1- RGPH 2014
2- Diagnostic général de l’activité économique de Chefchaouen mené en 2014 par l’association locale Ated (Association Tallasemtane pour l’environnement et
    le développement)
3- Stratégie conjointement soutenue par la GIZ, l’ADEME, REPIC (Coopération Suisse), l’Institut pour le Développement, l’Environnement et l’Énergie (IDE-E) et
    le Forum European Energy Award (EEA).
                                                                                                    RÉSEAU MAROCAIN DE LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE - REMME           17
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