Déclaration de Windhoek sur l'intelligence artificielle en Afrique australe

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Déclaration de Windhoek sur l'intelligence artificielle en Afrique australe
REPUBLIC OF NAMIBIA

      Déclaration de Windhoek sur l’intelligence artificielle en Afrique australe
                                        Windhoek (Namibie), le 9 Septembre 2022

                                                                 PRÉAMBULE

 Nous, les Ministres en charge de l’enseignement supérieur, des TIC, des technologies numériques, de la
 communication, de la science et de l’innovation des pays d’Afrique australe1, nous sommes réunis à l’occasion du
 Forum sous-régional UNESCO-Afrique australe sur l’intelligence artificielle (SARFAI), organisé conjointement par
 le Gouvernement namibien et l’UNESCO à Windhoek, du 7 au 9 septembre 2022.

 Prenant acte du fait que l’intelligence artificielle (IA) provoque une transformation rapide du monde et de
 l’avenir de l’humanité, soulevant des questions complexes et brouillant les frontières traditionnelles entre les
 mondes physique, numérique et biologique, influençant la pensée, les échanges et la prise de décisions au sein
 du genre humain, et posant des risques de nature socioéconomique, éthique et politique en raison de l’utilisation
 de systèmes d’IA principalement produits hors de notre région, qui s’appuient souvent sur des données de piètre
 qualité et non représentatives, et sur une connaissance limitée des langues locales et des savoirs autochtones,

 Guidés par la Recommandation sur l’éthique de l’intelligence artificielle adoptée par la Conférence générale de
 l’UNESCO à sa 41e session (2021) et adressée aux États membres, à la fois en tant qu’acteurs de l’IA et en tant
 qu’autorités responsables de sa mise en œuvre effective ainsi que de l’élaboration de cadres politiques, juridiques
 et réglementaires nécessaires tout au long du cycle de vie des systèmes d’IA afin de respecter la dignité humaine
 et d’exploiter tout le potentiel qu’offre la 4e révolution industrielle,

 Conscients de l’existence de réseaux régionaux prometteurs d’experts en IA en Afrique australe, et du fait que
 les technologies de l’IA sont largement utilisées dans la région, d’où la nécessité, pour les décideurs, les acteurs
 économiques et les populations, de comprendre quelle influence ces technologies peuvent avoir sur leur vie
 et d’engager de manière collaborative des débats sur les politiques et la gouvernance en matière d’IA afin d’en
 exploiter le potentiel pour le bien commun,

 Conscients également que l’utilisation de l’IA dans nos pays peut avoir un impact sur les vies humaines, en
 particulier sur les jeunes, qui constituent environ 60 % de la population subsaharienne. L’IA doit contribuer à la
 protection de la dignité humaine et des droits de l’homme, ainsi qu’à l’égalité des genres, à la justice sociale, au
 développement économique et à la préservation de l’environnement et des écosystèmes, et par conséquent à
 construire un avenir prospère pour nos jeunes générations,

 Constatant des lacunes importantes en termes de sensibilisation, de connaissances et de capacités humaines
 dans les différents domaines de l’IA, y compris en ce qui concerne ses implications éthiques au sein des institutions
 gouvernementales, des organes de contrôle indépendants, des institutions de défense des droits de l’homme, du
 système judiciaire et des forces de l’ordre, ainsi que du secteur privé et du grand public en Afrique australe,

 Reconnaissant l’existence d’un biais sexiste dans l’intelligence artificielle et son impact profond sur la vie des
 femmes et des filles, conséquence du faible nombre de femmes dans la recherche, le développement et l’innovation
 dans ce domaine et dans celui des nouvelles technologies, ainsi que d’un biais sexiste dans les données et son
 impact sur l’ensemble de la société,

 1        Afrique du Sud, Botswana, Malawi, Mozambique, Namibie, Zambie et Zimbabwe.
                                                                     -- 1 --
Déclaration de Windhoek sur l'intelligence artificielle en Afrique australe
Ayant à l’esprit la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948) et d’autres cadres internationaux relatifs
aux droits de l’homme, par lesquels les États membres se sont engagés à assurer, en coopération avec les Nations
Unies, le respect universel et effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales,

Rappelant la Stratégie opérationnelle de l’UNESCO pour la priorité Afrique (2022 2029) comportant un programme
phare intitulé « Mettre les technologies nouvelles et émergentes au service du développement durable en Afrique,
notamment dans le cadre de la mise en œuvre de la Recommandation sur l’éthique de l’intelligence artificielle »,
et prenant note des résultats de l’enquête de l’UNESCO sur l’évaluation des besoins en intelligence artificielle
en Afrique (2021), et de son étude consacrée aux politiques et à l’utilisation de l’IA en Afrique australe (2022),
dont il ressort qu’il convient de renforcer la gouvernance et les capacités de l’IA et de consacrer plus d’efforts à
l’éducation, la recherche et la formation en matière d’IA,

Tenant compte du protocole de la SADC sur la science, la technologie et l’innovation (2008), ainsi que de la
décision prise par la réunion conjointe des Ministres de la SADC en charge de l’éducation et de la formation, et de
la science, de la technologie et de l’innovation, tenue à Lilongwe, Malawi (2022), de « revoir sa mise en œuvre afin
de l’aligner sur le nouvel environnement politique en matière de STI »,

Soutenant la stratégie et la feuille de route pour l’industrialisation ainsi que le Plan indicatif régional de
développement stratégique 2020-2030 de la SADC, qui appellent à mobiliser des ressources financières au service
de la révolution industrielle, à augmenter dans de larges proportions les investissements dans les infrastructures,
et à moderniser et diversifier le capital et l’offre de compétences dans les hautes technologies nécessaires à
l’industrie moderne, grâce à la science, la technologie et l’innovation,

Ayant présents à l’esprit certains cadres régionaux pertinents, tels que les lois types sur la protection des
données, la cybercriminalité, le commerce en ligne, les transactions électroniques, ainsi que le cadre de la SADC
pour les cyberinfrastructures, en tant que cadres juridiques d’orientation solides et utiles pour la législation
actuelle et future relative à l’IA,

Soulignant l’efficacité de l’IA dans la réduction des risques de catastrophe et le renforcement de la résilience en
soutien aux stratégies tant nationales que régionales et aux plans d’action dans les domaines du changement
climatique et des économies verte, bleue et circulaire, qui nécessiteront des investissements dans les
infrastructures ; la collecte de données fiables ; le soutien à la science ouverte ; la coopération internationale ; ainsi
que l’intégration des savoirs autochtones et de la science citoyenne dans le développement et le déploiement
de l’IA,

Félicitons les pays d’Afrique australe qui ont pris les devants en mettant en place des groupes de travail et des
comités consultatifs nationaux dans le but d’affirmer leur positionnement dans la 4e révolution industrielle ;

Réaffirmons la Déclaration finale du Forum de l’UNESCO sur l’intelligence artificielle en Afrique, tenu à Benguérir
(Maroc) en 2018, qui appelle à organiser des forums sous-régionaux en Afrique pour faciliter les échanges,
l’élaboration de cadres stratégiques et de plans d’action en vue de définir une stratégie en matière d’IA pour
l’Afrique ainsi que le projet de stratégie pour la transformation numérique de la SADC ;

Remercions le Gouvernement de la Namibie et l’UNESCO d’avoir organisé le Forum sous régional sur l’IA en
Afrique australe (SARFAI) afin de faciliter les échanges techniques et politiques sur l’intelligence artificielle ; d’avoir
accueilli la Conférence internationale de la Journée mondiale de la liberté de la presse (2021) de l’UNESCO, qui
a adapté la Déclaration 30+ de Windhoek ; et le Forum des Ministres africains des TIC (2021), qui a débattu de la
nécessité d’adopter des approches multipartites pour la gouvernance de l’IA ainsi que de veiller à la transparence
et à la responsabilité des entreprises du numérique et de l’Internet,

Recommandons cette Déclaration dans le but de faire avancer les initiatives normatives, de favoriser la coopération
et les échanges d’expertise entre toutes les parties prenantes de l’IA, ainsi que de renforcer la coopération entre les
pays d’Afrique australe et l’UNESCO, comme le prévoit le Programme d’action conjoint SADC-UNESCO 2022-2025,
notamment par la création d’un mécanisme de coordination pour l’Afrique australe en vue de la mise en œuvre
de la Recommandation de l’UNESCO sur l’éthique de l’intelligence artificielle.

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Déclaration de Windhoek sur l'intelligence artificielle en Afrique australe
RECOMMANDATIONS

 IA et gouvernance des données

• 	
   Accumuler des connaissances conformes aux valeurs éthiques africaines contribuant à comprendre
   les implications sociales et technologiques de l’IA afin de travailler avec différentes parties prenantes à
   créer conjointement des cadres de gouvernance centrés sur l’Afrique, selon une approche globale du
   développement et de l’utilisation durables et éthiques de l’IA ;
• 	Adopter des approches d’anticipation pour l’élaboration des politiques en matière d’IA et intégrer des
    plans de mise en œuvre fondés sur une intention stratégique nationale, trouvant son expression dans des
    stratégies et des cadres réglementaires bien configurés ;
• 	Revoir, actualiser et développer les cadres réglementaires et juridiques, notamment en matière de science,
    de technologie et d’innovation (STI), de TIC, de transformation numérique, de politiques de cybersécurité, de
    politiques relatives à la 4e révolution industrielle et de stratégies sectorielles (santé, gouvernance, finance et
    apprentissage en ligne, par exemple) en relation avec l’IA ;
• 	Envisager de se doter d’outils législatifs pour encadrer les usages à haut risque de l’IA, notamment les
    technologies de reconnaissance faciale et l’utilisation de l’IA dans la santé et l’éducation ;
• 	Faciliter le dialogue politique sur les cadres et stratégies nationaux, régionaux et mondiaux en matière d’IA ;
• 	Promulguer des lois nationales afin de créer des garde-fous solides en matière de protection des données
    personnelles et de garantir la libre circulation des données en toute confiance, par des normes interopérables
    et communes, notamment entre le secteur privé, le monde universitaire et les gouvernements ;
• 	Établir de manière durable des cadres pour la gouvernance des données, en prêtant une attention particulière
    aux ensembles de données essentielles, dans les centres de données nationaux des États membres, pour la
    souveraineté des États ;
• 	Promouvoir la transparence des algorithmes d’IA pour permettre une surveillance publique et éviter les biais
    intrinsèques ;
• 	Réduire la fracture numérique en favorisant des marchés ouverts et compétitifs, qui tiennent compte des
    faiblesses des pays en développement, telles que le manque d’infrastructures, de capacités humaines et de
    cadres réglementaires ;
• 	Promouvoir les ensembles de données panafricains en tant que biens publics, dans l’objectif de créer des
    plates-formes pour favoriser la recherche scientifique, conformément à la Recommandation de l’UNESCO sur
    une science ouverte, et de protéger ces ensembles de données contre leur exploitation par des tiers ;
• 	Favoriser la création et l’utilisation d’ensembles de données localisés et dénués de biais pour l’entraînement
    des modèles d’IA, en vue de parvenir à des résultats inclusifs et non discriminatoires, et renforcer la
    sensibilisation à la question de la propriété des données et de la protection de celle-ci ;
• 	Encourager l’élaboration de normes pour l’IA et les technologies numériques, y compris en facilitant la
    participation d’experts et d’organismes de normalisation africains aux processus de normalisation mondiaux ;

 Renforcement des capacités et sensibilisation

• L ancer des programmes de sensibilisation et d’information du public pour répondre aux réalités africaines
   liées au développement et à l’utilisation éthiques de l’IA, notamment à l’intention des jeunes, des femmes et
   des groupes vulnérables et marginalisés ;
• 	Renforcer la capacité des gouvernements, de la société civile et du secteur privé à comprendre les technologies
    et applications de l’IA et à leur donner un sens ;
• 	Renforcer la capacité des gouvernements, de la société civile et du secteur privé à développer, utiliser et
    déployer l’IA de manière éthique au bénéfice des sociétés et des individus ;

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• 	Créer et renforcer les capacités des institutions en charge des politiques, des règlements et de la mise en
    œuvre, également par le biais d’un développement ciblé des compétences et d’un soutien à la gouvernance
    de l’IA ; et en mettant à profit et incluant des experts africains dans l’initiative « Experts en IA sans frontières »
    de l’UNESCO avec le soutien de la SADC ;
• 	Tester et déployer des outils et des approches innovants pour le renforcement des capacités en matière d’IA,
    notamment la méthodologie de l’UNESCO pour l’évaluation de l’état de préparation, l’évaluation de l’impact
    éthique et le cadre de compétences sur l’IA et la transformation numérique à l’intention de la fonction
    publique.

 Investissements et infrastructures

• 	Accroître les investissements dans le développement des infrastructures, pour répondre à des problèmes tels
    que l’accès à l’électricité, la connectivité, le spectre, les centres de données, la cybersécurité, l’informatique en
    nuage et à haute performance et les terminaux des utilisateurs, notamment en tirant parti des mécanismes
    régionaux de la SADC pour ces infrastructures ;
• 	S’appuyer sur les plates-formes et infrastructures régionales et nationales de calcul à haute performance
    déjà en place pour le rôle qu’elles jouent dans l’exécution d’applications et de services basés sur l’IA dans des
    domaines pertinents, tels que la santé, l’agriculture, le changement climatique, le tourisme et les prévisions
    météorologiques ;
• 	Créer des mécanismes de financement innovants, s’inspirant de modèles tels que le fonds de service universel
    dans le secteur des télécommunications, afin de soutenir les écosystèmes d’innovation et les start-ups ;
• 	Créer des centres de TIC, d’innovation et de technologie, y compris dans les zones rurales et économiquement
    défavorisées, visant à faciliter l’accès, l’utilisation, le développement et le déploiement des technologies
    numériques, y compris l’IA, en soutenant la création de communautés intelligentes ;
• 	Soutenir la création d’incubateurs, de pôles de compétences et de talents numériques en IA, et attirer
    des fonds de capital-risque pour encourager les initiatives d’entrepreneuriat numérique et l’incubation
    d’entreprises technologiques afin de résoudre le problème social du chômage ;
• 	Mettre en place des stratégies équilibrées consacrant des fonds publics nationaux adéquats au soutien
    du développement éthique et du déploiement de l’IA, et mobiliser les partenaires de la coopération au
    développement dans le but de renforcer les priorités nationales afin de permettre un bond en avant de
    l’Afrique dans le domaine des sciences, des technologies et de l’innovation ;
• 	Renforcer la compréhension mutuelle des besoins d’investissement liés à l’IA entre les experts en technologie
    et les décideurs politiques qui déterminent le financement de ces initiatives.

 Éducation

• 	
   Tirer parti d’une population jeune affichant la plus forte croissance au monde et transformer ce dividende
   démographique en une opportunité économique en exploitant le potentiel des technologies numériques
   pour offrir à tous une éducation de qualité et des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie, en
   particulier les technologies de l’IA, notamment pour les filles et les femmes ;
• 	Renforcer les initiatives régionales en place dans le domaine des infrastructures numériques pour soutenir
    la science, la technologie, l’innovation ainsi que l’écosystème de l’enseignement supérieur, à l’exemple des
    NREN (réseaux nationaux de recherche et d’éducation) des États membres et UbuntuNet, pour le rôle joué
    dans la promotion des programmes de transformation numérique dans l’éducation pouvant être renforcés
    par l’IA ;
• 	Promouvoir la décolonisation de la conception et de l’application des technologies d’IA, notamment en
    décolonisant l’éducation à tous les niveaux, en élaborant des programmes d’IA centrés sur l’Afrique et en
    faisant participer les communautés à la conception d’applications d’IA inclusives et éthiques, prenant en
    compte le patrimoine et les systèmes de savoirs autochtones ;
• 	Investir dans les compétences du numérique, des médias, de l’information et de l’IA et assurer leur promotion
    afin de renforcer la pensée critique et les aptitudes indispensables, et d’enrichir le capital humain ;

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• 	Concevoir des programmes d’études transdisciplinaires, par exemple dans le domaine des sciences, des
    technologies, de l’ingénierie, des arts et des mathématiques (STIAM) à tous les niveaux de l’enseignement, y
    compris dans l’EFTP, et supprimer les barrières disciplinaires entre les étudiants dans le domaine de l’IA, en
    particulier de la programmation, notamment en rationalisant les processus d’approbation des programmes
    d’études, afin de s’adapter au développement rapide de l’IA et d’autres nouvelles technologies ;
• 	Développer les compétences des enseignants en matière d’IA, en répondant aux besoins des pays africains,
    et conformément au cadre de compétences en TIC de l’UNESCO et à sa Recommandation sur l’éthique de
    l’intelligence artificielle ;
• 	Créer et soutenir les instituts spécialisés dans l’intelligence artificielle et les nouvelles technologies, les
    centres d’excellence, les centres de spécialisation et les pôles de recherche régionaux en Afrique. L’objectif
    est d’améliorer la coordination et de tirer parti des synergies entre les centres nationaux, ainsi que de tisser
    des liens solides entre l’éducation, la recherche et le commerce.

 Recherche, développement et innovation

• Accroître les investissements dans la recherche, le développement et l’innovation éthiques liés à l’IA ;
• 	Promouvoir une recherche et une innovation adaptées au contexte et fondées sur des données probantes
    afin d’éclairer la gouvernance de l’IA et le développement d’applications dans les domaines de l’éducation,
    de la santé et de l’agriculture, entre autres ;
• 	Repérer, développer et retenir les talents dans l’IA, notamment par des incitations financières et un soutien
    à la création de solutions d’IA pertinentes ;
• 	Faciliter les échanges d’universitaires et d’étudiants en réduisant les obstacles à la mobilité régionale,
    notamment par le biais d’initiatives innovantes telles que « Africa Innovation by Bus », mise en œuvre par
    l’Université sud-africaine de Johannesburg.

 Environnement et réduction des risques de catastrophe

• 	Mettre à profit l’IA pour lutter contre le changement climatique, préserver la biodiversité et répondre aux
    défis sociaux et environnementaux complexes, tels que l’exploitation minière et l’extraction des ressources
    naturelles, et les conflits entre les humains et la faune sauvage ;
• 	Favoriser la conservation et la durabilité de l’environnement, notamment en exploitant les savoirs indigènes
    et en encourageant la science citoyenne ;
• 	Réaliser une évaluation complète et identifier les possibilités d’utiliser l’IA pour atténuer les risques de
    catastrophes et gérer leurs effets ;
• 	
   Promouvoir et mettre en œuvre la Recommandation sur l’éthique de l’intelligence artificielle et la
   Recommandation sur une science ouverte, en s’appuyant sur des initiatives et des réseaux tels que la Plate-
   forme africaine pour une science ouverte.

 Égalité des genres

• 	Soutenir l’élaboration et la mise en œuvre de politiques et de programmes tenant compte de la dimension de
    genre, y compris de programmes qui augmentent la participation des filles et des femmes dans les sciences,
    la technologie, l’ingénierie, les arts et les mathématiques (STIAM), et qui encouragent l’entrepreneuriat des
    femmes, ainsi que leur leadership et leur participation dans les industries et les organismes réglementaires,
    conformément à la Charte de l’Organisation des femmes en sciences, ingénierie et technologie (WISETO) de
    la SADC ;
• 	Promouvoir la création et l’utilisation d’ensembles de données qui rendent compte de la diversité et favorisent
    l’inclusion des femmes ;
• 	Créer, soutenir et accompagner des organisations et des réseaux de la société civile visant à relier entre elles
    et autonomiser les femmes dans le monde entier, à l’image du Réseau mondial des femmes pour l’éthique
    de l’IA.

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Collaboration et partenariats

     • 	Mettre en œuvre des approches multipartites de la gouvernance de l’IA, telles que les modèles à triple,
         quadruple et quintuple hélices, afin de réunir le secteur privé, les universités, la société civile et les pouvoirs
         publics ; en particulier, veiller à la participation des organisations de jeunes, des défenseurs et des parties
         prenantes de l’égalité des genres, des petites et moyennes entreprises, des personnes handicapées,
         des experts de l’environnement et du changement climatique, et des groupes sous-représentés dans les
         processus multipartites ;
     • 	Créer des liens entre les différents forums consacrés à l’IA aux niveaux technique et politique afin de renforcer
         les réseaux de connaissances panafricains et régionaux d’experts de ce domaine, et favoriser la participation
         des femmes et des jeunes ;
     • 	Promouvoir des approches, des plates formes et des mécanismes régionaux et sous régionaux, tels qu’un
         comité directeur, pour coordonner la mise en œuvre de la Recommandation sur l’éthique de l’intelligence
         artificielle (2021), afin d’apporter une réponse aux problèmes, lacunes et défis recensés dans ce document ;
         d’améliorer l’harmonisation et la coordination des politiques entre les différents pays ; et de renforcer la
         mobilisation des ressources, en collaboration avec la SADC et l’UA ;
     • 	
        Promouvoir la contribution active et mutuellement bénéfique des pays africains aux plates formes
        multilatérales telles que le Comité intergouvernemental de bioéthique, et aux initiatives mondiales,
        notamment le Forum mondial sur l’éthique de l’IA, manifestation annuelle de haut niveau visant à faire
        progresser les connaissances et les compétences de pointe sur les défis posés par les technologies de l’IA ;
     • 	Soutenir l’alignement de la région sur des instruments politiques clés, notamment le cadre de politique des
         données de la Commission de l’Union africaine, la Stratégie de transformation numérique de l’Union africaine,
         le projet de stratégie continentale pour l’IA de l’UA, le projet de stratégie de transformation numérique de la
         SADC et la Recommandation de l’UNESCO sur l’éthique de l’intelligence artificielle ;
     • 	Renforcer les partenariats mutuellement bénéfiques avec le secteur privé pour un développement et une
         utilisation éthiques de l’IA.

                                                CHAMP D’APPLICATION

La présente Déclaration, s’alignant sur la Recommandation sur l’éthique de l’intelligence artificielle, « envisage les
systèmes d’IA comme des systèmes capables de traiter les données et l’information par un processus s’apparentant
à un comportement intelligent, et comportant généralement des fonctions de raisonnement, d’apprentissage, de
perception, d’anticipation, de planification ou de contrôle ».

Elle vise à : (i) contribuer à promouvoir la recherche scientifique, les échanges dans la recherche scientifique,
la technique et les politiques, et le partage de connaissances et de pratiques concernant l’IA par les réseaux
professionnels d’Afrique australe ; (ii) guider les États membres dans l’élaboration de leurs politiques et
législations par le biais de recommandations concrètes ; et (iii) faciliter la conception et la mise en œuvre par la
SADC d’orientations stratégiques et de politiques en matière d’IA, dans le cadre du Plan stratégique indicatif de
développement régional de la SADC (RISDP 2020-2030).

Cette Déclaration sera présentée à la réunion conjointe de 2023 des Ministres de la SADC en charge de l’éducation
et de la formation, et de la science, de la technologie et de l’innovation, pour discussion et adoption, assortie d’un
plan d’action clair et d’un calendrier, ainsi que d’un cadre de suivi et d’évaluation garantissant notre responsabilité
commune dans la mise en œuvre de ses préconisations.

La mise en œuvre des recommandations contenues dans la présente Déclaration bénéficiera du soutien technique
des partenaires de coopération internationale dans le cadre du Programme d’action conjoint SADC-UNESCO
2022-2025 concernant la gouvernance de l’IA et les efforts de renforcement des capacités à cet égard.

                                                           -- 6 --
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