Dépenses fédérales pour l'éducation postsecondaire - Ottawa, Canada 5 mai 2016 www.pbo-dpb.gc.ca

 
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Dépenses fédérales pour l'éducation postsecondaire - Ottawa, Canada 5 mai 2016 www.pbo-dpb.gc.ca
Dépenses fédérales
  pour l’éducation
   postsecondaire

                     Ottawa, Canada
                     5 mai 2016
                     www.pbo-dpb.gc.ca
Le directeur parlementaire du budget (DPB) est chargé de fournir des
analyses indépendantes au Parlement sur l’état des finances publiques, les
prévisions budgétaires du gouvernement et les tendances de l’économie
nationale. À la demande d’un comité ou d’un parlementaire, il est tenu de
faire une estimation des coûts de toute proposition concernant des
questions qui relèvent de la compétence du Parlement.

Le DPB souhaite remercier les représentants des Affaires autochtones et du
Nord Canada, du Bureau du surintendant des institutions financières Canada,
d’Emploi et Développment Social Canada, de Finances Canada, de la Société
de recherché social appliquée et de Statistique Canada, qui ont
gracieusement fourni des données et des précisions.

Le présent rapport a été préparé par le personnel du directeur parlementaire
du budget. Elizabeth Cahill et Nigel Wodrich ont rédigé le rapport. Mostafa
Askari et Jason Jacques ont fourni leurs commentaires. Patricia Brown et
Jocelyne Scrim ont participé à la préparation du rapport aux fins de
publication. Veuillez envoyer un message à pbo-dpb@parl.gc.ca pour obtenir
plus de renseignements.

Jean-Denis Fréchette
Directeur parlementaire du budget
Table des matières
Résumé                                                                  1

1. Introduction                                                         6

2. L’éducation postsecondaire au Canada                                 7

3. Contribution fédérale à l’éducation postsecondaire                  10

    3.1.      Formation du capital humain                              12
    3.2.      Recherche et infrastructures de recherche                25
    3.3.      Transfert canadien en matière de programmes sociaux et
              allocation pour l’éducation postsecondaire               28

4. Annonces récentes du gouvernement                                   29

5. Projection des dépenses pour l’éducation postsecondaire             32

Annexe A :    Données détaillées                                       34

    A.1       Dépenses fiscales                                        34
    A.2       Programme canadien pour l’épargne-études (PCEE)          39
    A.3       Le Programme canadien de prêts aux étudiants (PCPE) et
              l’endettement des étudiants                              50
    A.4       Bourses au mérite, éducation postsecondaire chez les
              Autochtones et programmes d’emploi                       57

Références                                                             61

Notes                                                                  65
Dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire

                                                                                                                Résumé
                                        Le présent rapport fournit une analyse des dépenses fédérales pour
                                        l’éducation postsecondaire au Canada, ainsi qu’un examen de l’évolution du
                                        soutien offert par le gouvernement fédéral pour l’éducation postsecondaire
                                        au cours des 10 dernières années et, dans la mesure du possible, une analyse
                                        des effets redistributifs des programmes fédéraux. Il présente également des
                                        projections jusqu’à 2020-2021 dans le but d’examiner l’orientation du
                                        soutien fédéral compte tenu des annonces faites récemment dans le cadre
                                        du Budget 2016.

Figure 1 du résumé                      Dépenses pour l’éducation postsecondaire, selon les
                                        principaux volets, 2013-2014
     FORMATION DU CAPITAL HUMAIN                                     RECHERCHE                                     TRANSFERT CANADIEN POUR
                                                                                                                   LES PROGRAMMES SOCAUX
     Mesures fiscales                                                Conseils subventionnaires                     Allocation pour l’éducation
                                                                                                                   postsecondaire
     Crédits d’impôt pour frais de scolarité                         Instituts de recherche en santé du Canada
     Crédits d’impôt pour études                                     Conseil de recherches en sciences humaines
     Crédits d’impôt pour manuels scolaires                          Conseil de recherche en sciences naturelles
                                                                     et en génie
     Report d’impôt lié aux régimes enregistrés d’épargne-études

     Crédit d’impôt pour intérêts sur les prêts aux étudiants        Fondation canadienne pour l’innovation
     Exonération du revenu pour bourses d’études                     (FCI)
                                                                     Chaires de recherche du Canada (CRC)

     Total partiel : 2,1 milliards de dollars

     Programme canadien pour l’épargne-études

     Subvention canadienne pour l’épargne-études Bon d’études
     canadien
     Total partiel : 903 millions de dollars

     Programme canadien de prêts aux étudiants (bourses et
     prêts)
                                                                     Total partiel : 2,6 milliards de dollars
     Bourses à des étudiants fondées sur le mérite                   Ministères fédéraux
     Conseil de recherches en sciences humaines, Conseil de          Santé Canada
     recherches en sciences naturelles et en génie, Instituts de     Fonds d’infrastructure
     recherche en santé du Canada
      Bourses pour étudiants autochtones                             Coûts administratifs – conseils
      Programme d’aide aux étudiants de niveau postsecondaire        subventionnaires (CFI, CRC)
      (PAENP), Programme de partenariats postsecondaires (PPP),
      Indspire
      Stratégie emploi jeunesse
      Connexion compétences, Objectif carrière, emplois d’été
      Canada
     Total partiel : 2,1 milliards de dollars                        Total partiel : 926 millions de dollars
     Total : 5,1 milliards de dollars                                Total : 3,5 milliards de dollars              Total : 3,7 milliards de dollars

                                        Sources :     Comptes publics du Canada; rapports ministériels sur le rendement; calculs du
                                                      DPB.
                                        Note :        Aux fins de la présente analyse, les contributions fédérales pour la formation
                                                      du capital humain ne comprennent pas les programmes de formation, les
                                                      stages d’apprentissage, les régimes d’encouragement à l’éducation
                                                      permanente et les ententes sur le marché du travail.

                                                                                                                                               1
Dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire

Pourquoi le gouvernement fédéral subventionne-t-il l’éducation
postsecondaire?

Même si l’éducation, au Canada, relève en général de la compétence des
provinces, le gouvernement fédéral a toujours joué un rôle important, bien
qu’indirect, à l’égard du financement de l’éducation postsecondaire
(c’est-à-dire après les études secondaires), en raison de son intervention
dans plusieurs secteurs stratégiques importants en lien avec l’éducation
postsecondaire, notamment la politique économique, le développement des
ressources humaines et les affaires autochtones.

À quoi ressemble le système d’éducation postsecondaire du Canada?

En 2013-2014, l’éducation postsecondaire au Canada était une industrie de
35,1 milliards de dollars. Au total, plus de 2 millions d’étudiants étaient
inscrits dans des établissements postsecondaires. Les frais de scolarité sont
une source de revenus de plus en plus importante. En 2004-2005, les revenus
totaux étaient évalués à 22,7 milliards de dollars : 54,2 % de cette somme
provenait des gouvernements, et 20,7 %, des droits de scolarité et autres
frais. En 2013-2014, ces parts étaient respectivement de 48,9 % (ou
17,2 milliards de dollars) et 24,7 % (ou 8,7 milliards de dollars).

À combien s’élèvent les dépenses du gouvernement fédéral?

En 2013-2014, les dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire
totalisaient environ 12,3 milliards de dollars. Il s’agit d’une baisse par rapport
au sommet de 12,8 milliards de dollars atteint en 2010-2011.

Quelle était la tendance des dépenses au cours des 10 dernières années?

En 2004-2005, les dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire
s’élevaient à près de 8,7 milliards de dollars. Elles ont augmenté
progressivement, dépassant les 12,8 milliards de dollars en 2010-2011. Les
dépenses liées à la formation du capital humain et au Transfert canadien en
matière de programmes sociaux (TCPS) ont connu la plus forte hausse.

En 2011-2012, les dépenses pour la recherche, les infrastructures de
recherche et les emplois pour étudiants ont commencé à baisser, en raison
principalement de l’élimination progressive des mesures de relance fédérales
prises en réponse à la crise financière. L’allocation pour le TCPS, les dépenses
fiscales, les subventions et bons accordés en application du Programme
canadien pour l’épargne-études (PCEE) et les régimes enregistrés d’épargne-
études (REEE) ont continué à augmenter en raison du nombre accru
d’inscriptions et de la hausse des frais de scolarité. Malgré tout, les dépenses
fédérales totales ont connu une baisse à compter de 2011-2012, tombant à
12,2 milliards de dollars avant de passer à 12,3 milliards de dollars en
2013-2014.

                                                                                   2
Dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire

Figure 2 du résumé   Dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire, selon
                     le secteur d’activités
                      Milliards de $
                      14

                      12

                      10

                       8

                       6

                       4

                       2

                       0
                           2004-2005                 2007-2008                  2010-2011                  2013-2014
                                                Recherche
                                                Allocation pour l’éducation postsecondaire TCPS
                                                Formation du capital humain
                     Sources :    Statistique Canada, informations financières des universités et des collèges
                                  conférant des diplômes universitaires (2015); Finances Canada, Avantage
                                  Canada : Le Plan budgétaire de 2007; Comptes publics du Canada; calculs du
                                  DPB [en dollars historiques].

                     Combien tous ces programmes pourraient-ils coûter dans cinq ans?

                     Tenant compte des annonces faites récemment dans le cadre du Budget
                     2016, le DPB estime que les dépenses fédérales totales pour l’éducation
                     postsecondaire dépasseront 15,7 milliards de dollars d’ici 2020-2021.
                     (Figure 3 du résumé)

                                                                                                                 3
Dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire

Figure 3 du résumé   Projections des dépenses – Dépenses fédérales totales pour
                     l’éducation postsecondaire

                     Sources :   Statistique Canada, informations financières des universités et des collèges
                                 conférant des diplômes (2015); Base de données et Modèle de simulation de
                                 politiques sociales (BD/MSPS) 22.1; Comptes publics du Canada; rapports
                                 ministériels sur le rendement; rapports sur les plans et priorités; Bureau du
                                 surintendant des institutions financières (BSIF), rapport sur le Programme
                                 canadien de prêts aux étudiants en date du 31 juillet 2014; Budget 2016; et
                                 calculs du DPB.

                     Qui s’inscrit au collège et à l’université?

                     Selon le DPB, environ 60 % des étudiants de niveau postsecondaire
                     proviennent de familles à revenu élevé (c’est-à-dire des deux quintiles
                     supérieurs de revenu familial disponible ou après impôt). Les hausses du
                     financement accordé par le gouvernement fédéral pour la formation du
                     capital humain ont surtout profité à ces familles, étant donné qu’une part
                     grandissante de ce soutien est offert par l’entremise du régime fiscal ainsi
                     que du PCEE et des REEE. En particulier, les crédits d’impôt non
                     remboursables, tels que le crédit pour frais de scolarité, et les subventions
                     pour l’épargne-études du REEE ont profité dans une très large mesure aux
                     familles mieux nanties et à revenu élevé. Il est également à noter que même
                     si les familles à revenu élevé ont réclamé [la plupart] des avantages fiscaux
                     pour une année donnée, la valeur moyenne des crédits d’impôt personnel
                     (soit pour les frais de scolarité, les études et les manuels scolaires) demandés
                     par une famille pour une année donnée était mieux répartie parmi les
                     quintiles d’impôt sur le revenu.

                                                                                                                 4
Dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire

Les engagements récents du gouvernement à rendre les études
postsecondaires plus abordables changeront-ils la donne?

La réaffectation des économies en dépenses fiscales (annulation des crédits
pour études et manuels scolaires) en faveur d’une augmentation des
bourses pour étudiants, de l’aide au remboursement des prêts étudiants et
de l’aide à l’emploi pour les étudiants rendra probablement les études
postsecondaires plus abordables pour certains Canadiens. Ces mesures, au
cours des cinq prochaines années, représentent une hausse de 31 % et de
58 % par rapport à la projection de référence pour les prêts et bourses et les
programmes d’emploi pour étudiants, respectivement. Ces mesures n’auront
toutefois pas une grande incidence sur la distribution des dépenses fédérales
totales pour l’éducation postsecondaire.

                                                                                 5
Dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire

                              1. Introduction
Pourquoi le gouvernement fédéral subventionne-t-il
l’éducation postsecondaire?
De nombreux effets externes positifs sont associés à l’éducation
postsecondaire de qualité. Par conséquent, l’offre des marchés ne sera
probablement pas socialement optimale. L’un des buts importants des
établissements d’enseignement postsecondaire est de former les étudiants et
de créer ainsi une main-d’œuvre qualifiée. Ce sont les étudiants qui tireront
le plus d’avantages de cette formation, puisqu’ils toucheront des revenus
plus élevés tout au long de leur vie. La société dans son ensemble en profite
aussi : hausse de la croissance économique à long terme, réduction du
chômage, gains de productivité, équité et mobilité économique accrues 1.

Même si l’éducation, au Canada, relève en général de la compétence des
provinces, le gouvernement fédéral a toujours joué, bien qu’indirectement,
un rôle à l’égard de l’éducation postsecondaire en raison de son intervention
dans plusieurs secteurs stratégiques importants en lien avec l’éducation
postsecondaire, notamment la politique économique, le développement des
ressources humaines et les affaires autochtones. Le gouvernement fédéral a
également pour responsabilité d’assurer la mobilité d’une province à l’autre
de même qu’un accès équivalant aux services publics 2. Le gouvernement
fédéral a intérêt à combler les lacunes du marché en matière de formation du
capital humain et de recherche, d’où son rôle indirect.

Le présent rapport fournit une analyse des dépenses fédérales pour
l’éducation postsecondaire au Canada 3, ainsi qu’un examen de l’évolution du
soutien offert par le gouvernement fédéral pour l’éducation postsecondaire
au cours des 10 dernières années et, dans la mesure du possible, une analyse
des effets redistributifs des programmes fédéraux. Il présente également des
projections jusqu’en 2020-2021, dans le but d’examiner l’orientation du
soutien fédéral, et tient compte de l’incidence des annonces récentes du
gouvernement actuel relatives à l’éducation postsecondaire 4.

                                                                                 6
Dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire

2. L’éducation postsecondaire
                                                          au Canada
    Aperçu de l’éducation postsecondaire en 2013
           Nombre d’étudiants de niveau postsecondaire à temps plein et à temps
                                                            partiel : 2 023 191

         Frais de scolarité moyens pour les étudiants canadiens de premier cycle à
                                                             temps plein : 5 767 $

                 Pourcentage des diplômés ayant obtenu des prêts étudiants : 46 %

                                   Dette moyenne à la remise des diplômes : 22 276 $

       Pourcentage de Canadiens âgés de 25 à 64 ans qui détiennent un diplôme
     collégial ou professionnel, un diplôme d’une école de métier ou un certificat
                                      universitaire inférieur au baccalauréat : 37 %

                Pourcentage de Canadiens âgés de 25 à 64 ans détenant un diplôme
                                 universitaire (du baccalauréat au doctorat) : 28 %

       Pourcentage du PIB provenant des dépenses en éducation postsecondaire
                                                  (toutes les sources ) : 2,8 %

                                                            Moyenne pour l'OCDE : 1,6 %

       Revenus totaux des universités et collèges (en milliards de dollars) : 35,1 $

                Dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire (en milliards de
                                                                  dollars) : 12,3 $
    Sources :     Statistique Canada (2015c), (2014a), (2014c); OCDE (2014); Association
                  canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU) (2014);
                  calculs du DPB.

    L’éducation postsecondaire au Canada est une industrie de 35,1 milliards de
    dollars. Elle a connu une croissance en termes réels de plus de 2,9 % par
    année depuis 2004-2005, soit, en moyenne, 0,9 % de plus que la croissance
    économique réelle. Au cours de cette période, le financement direct offert
    par le gouvernement aux universités, qui représentait 54,2 % des revenus
    totaux des établissements, est passé à 48,9 %. Les droits de scolarité et autres
    frais, qui constituaient 20,7 % des revenus en 2004-2005, ont atteint 24,7 %
    en 2013-2014. La part restante des revenus (totalisant 25 % en 2004-2005 et
    26,4 % en 2013-2014) provient de dons, de subventions 5, d’investissements
    et de ventes. (Tableau 2-1)

                                                                                            7
Dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire

              De 2004-2005 à 2013-2014, les frais de scolarité n’ont cessé d‘augmenter, en
              moyenne de 1,7 % de plus que le taux d’inflation, tel que déterminé à l’aide
              de l’indice des prix à la consommation (PIC 6). Au cours de cette période, le
              nombre total d’inscriptions dans des établissements d’enseignement
              postsecondaire a connu une croissance moyenne de 2 % par année, pour
              atteindre 2 048 000 7. Le taux de participation de Canadiens âgés de 15 à
              29 ans à des programmes d’études postsecondaires a également augmenté,
              passant de 18,9 % en 2004-2005 à 21,4 % en 2013-2014 8. (Figure 2-1)

Tableau 2-1   Total des revenus des universités et des collèges, selon le
              type de fonds, en pourcentage des revenus totaux
                                                           2004-2005                2013-2014
                                          Fédéral              11,6 %                    9,4 %
                                     Non fédéral               42,6 %                   39,5 %
                         Total – gouvernement                  54,2 %                   48,9 %
              Droits de scolarité et autres frais              20,7 %                   24,7 %
                                            Dons                4,2 %                    3,3 %
                                    Subventions                 6,2 %                    5,6 %
                                 Investissements                3,1 %                    6,7 %
                                          Ventes                8,1 %                    8,2 %
                                           Divers               3,5 %                    2,7 %
                                  Total – autres               25,0 %                   26,4 %
              Sources :   Statistique Canada, informations financières des universités et des collèges
                          conférant des diplômes universitaires; calculs du DPB.
              Note :      Certains totaux peuvent être inexacts du fait que les chiffres ont été arrondis.

              Au Canada, le taux de diplômés au niveau postsecondaire est élevé. En 2012,
              57,3 % des Canadiens âgés de 25 à 34 ans détenaient un diplôme de niveau
              collégial ou universitaire, ce qui plaçait le Canada au troisième rang des pays
              membres de l’Organisation de coopération et de développement
              économiques (OCDE), après la Corée du Sud (65,7 %) et le Japon (58,6 %).
              Les dépenses du Canada pour l’éducation postsecondaire ont atteint 2,8 %
              du produit intérieur brut en 2011, soit le pourcentage le plus élevé parmi les
              pays membres de l’OCDE 9.

                                                                                                             8
Dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire

           Figure 2-1         Inscriptions au niveau postsecondaire
                              Milliers                                                                 Taux de participation
                               2 500                                                                                   25 %

                               2 000                                                                                   20 %

                               1 500                                                                                   15 %

                               1 000                                                                                   10 %

                                 500                                                                                   5%

                                   0                                                                                   0%
                                       2004-2005             2007-2008              2010-2011              2013-2014
                                               Étudiants à temps partiel
                                               Étudiants à temps plein
                                               Taux de participation chez les 15 à 29 ans - universités et collèges
                              Sources :     Statistique Canada, Effectifs postsecondaires, selon le statut de l’étudiant, pays
                                            de citoyenneté et sexe; calculs du DPB. Taux de participation (axe de droite).

                              Dêpenses et diplômés au niveau postsecondaire, 2011-
                              2012
           Figure 2-2
% du PIB                                                                                    % d'adultes âgés de 25 à 34 ans
3,0                                                                                                                     70

2,5                                                                                                                        60

                                                                                                                           50
2,0
                                                                                                                           40
1,5
                                                                                                                           30
1,0
                                                                                                                           20
0,5                                                                                                                        10

0,0                                                                                                                        0

            Dépenses privées (axe de gauche)
            Dépenses publiques (axe de gauche)
            Pourcentage d'adultes (25-34 ans) ayant effectué des études supérieures (axe de droite)

                              Source :      OCDE, Regards sur l’éducation, 2014.
                              Note :        Les données sur les inscriptions sont celles de 2011, sauf dans le cas du
                                            Canada (2010) et du Chili (2012). Les données sur la diplômés sont celles de
                                            2012.

                                                                                                                               9
Dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire

                                      3. Contribution fédérale à
                                  l’éducation postsecondaire
                                           Les dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire mettent en général
                                           l’accent sur deux grands buts économiques : la formation du capital humain
                                           et la recherche. Par ailleurs, une part du Transfert canadien en matière de
                                           programmes sociaux (TCPS) est affectée théoriquement à l’enseignement
                                           postsecondaire, à l’appui des systèmes d’éducation postsecondaire
                                           provinciaux 10.

            Figure 3-1                     Dépenses pour l’éducation postsecondaire, selon les
                                           principaux volets, 2013-2014
FORMATION DU CAPITAL HUMAIN                                              RECHERCHE                                     TRANSFERT CANADIEN POUR
                                                                                                                       LES PROGRAMMES SOCAUX
Mesures fiscales                                                         Conseils subventionnaires                     Allocation pour l’éducation
                                                                                                                       postsecondaire
Crédits d’impôt pour frais de scolarité                                  Instituts de recherche en santé du Canada
Crédits d’impôt pour études                                              Conseil de recherches en sciences humaines
Crédits d’impôt pour manuels scolaires                                   Conseil de recherche en sciences naturelles
                                                                         et en génie
Report d’impôt lié aux régimes enregistrés d’épargne-études

Crédit d’impôt pour intérêts sur les prêts aux étudiants                 Fondation canadienne pour l’innovation
Exonération du revenu pour bourses d’études                              (FCI)
                                                                         Chaires de recherche du Canada (CRC)

Total partiel : 2,1 milliards de dollars

Programme canadien pour l’épargne-études

Subvention canadienne pour l’épargne-études
Bon d’études canadien
Total partiel : 903 millions de dollars

Programme canadien de prêts aux étudiants (bourses et prêts)
                                                                         Total partiel : 2,6 milliards de dollars
Bourses à des étudiants fondées sur le mérite                            Ministères fédéraux
Conseil de recherches en sciences humaines, Conseil de recherches        Santé Canada
en sciences naturelles et en génie, Instituts de recherche en santé du   Fonds d’infrastructure
Canada
 Bourses pour étudiants autochtones                                      Coûts administratifs – conseils
 Programme d’aide aux étudiants de niveau postsecondaire (PAENP),        subventionnaires (CFI, CRC)
 Programme de partenariats postsecondaires (PPP), Indspire
 Stratégie emploi jeunesse
 Connexion compétences, Objectif carrière, Emplois d’été Canada
Total partiel : 2,1 milliards de dollars                                 Total partiel : 926 millions de dollars
Total : 5,1 milliards de dollars                                         Total : 3,5 milliards de dollars              Total : 3,7 milliards de dollars

                                           Sources :   Comptes publics du Canada; rapports ministériels sur le rendement; calculs du
                                                       DPB.
                                           Note :      Aux fins de la présente analyse, les contributions fédérales pour la formation
                                                       du capital humain ne comprennent pas les programmes de formation, les
                                                       stages d’apprentissage, les régimes d’encouragement à l’éducation
                                                       permanente et les ententes sur le marché du travail.

                                                                                                                                                 10
Dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire

             Le financement pour la formation du capital humain comprend toutes les
             dépenses fiscales et de programmes 11 qui aident les particuliers à financer
             des études postsecondaires dans des établissements conférant des diplômes,
             et à profiter de ces études. Les investissements dans la recherche englobent
             tous les fonds acheminés par l’entremise d’établissements d’enseignement
             postsecondaire dans le but de soutenir la création du savoir et l’infrastructure
             de recherche.

             En 2004-2005, les dépenses fédérales totales pour l’éducation
             postsecondaire frôlaient les 8,7 milliards de dollars. Elles ont augmenté
             progressivement pour dépasser les 12,8 milliards de dollars en 2010-2011.
             Elles ont légèrement diminué depuis, en raison de l’élimination progressive
             des mesures fédérales de relance prises en réponse à la crise financière. Les
             contributions fédérales totales pour l’éducation postsecondaire s’élevaient à
             12,3 milliards de dollars en 2013-2014.

             En 2004-2005, la formation du capital humain humain représentait 44,3 %
             des fonds alloués, la recherche, 31,8 % et le Transfert canadien en matière de
             programmes sociaux, 23,9 %. En 2013-2014, ces parts étaient de 41,5 %,
             28,2 % et 30,5 % respectivement.

Figure 3-2   Dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire, par
             secteur d’activités
             Milliards de $
             14

             12

             10

              8

              6

              4

              2

              0
                  2004-2005               2007-2008                2010-2011               2013-2014
                                   Recherche
                                   Allocation pour l’éducation postsecondaire TCPS
                                   Formation du capital humain

             Sources :   Statistique Canada, informations financières des universités et des collèges
                         conférant des diplômes universitaires (2015); Finances Canada, Avantage
                         Canada : Le Plan budgétaire de 2007; Comptes publics du Canada; calculs du
                         DPB [en dollars historiques].

                                                                                                        11
Dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire

                                                                 3.1. Formation du capital humain
                                            De 2004-2005 à 2013-2014, les dépenses fédérales en capital humain sont
                                            passées de 3,8 milliards à plus de 5 milliards de dollars. Les hausses du
                                            financement accordé par le gouvernement fédéral pour la formation du
                                            capital humain ont surtout profité aux familles à revenu élevé, étant donné
                                            qu’une part croissante de ce soutien est offert par l’entremise du régime
                                            fiscal et du PCEE. (Figure 3-3)

                                            En particulier, les crédits d’impôt non remboursables, tels que le crédit pour
                                            frais de scolarité, ainsi que les subventions pour l’épargne-études des REEE
                                            profitent dans une très large proportion aux familles bien nanties et à revenu
                                            élevé 12. Les dépenses fiscales et celles du PCEE ont souvent excédé les
                                            dépenses liées aux prêts et aux bourses accordés aux étudiants canadiens.

                        Figure 3-3          Dépenses fédérales en capital humain
                                             Milliards de $
                                            6                                                                                     8 000 $

                                            5
                                                                                                                                  6 000 $
                                            4

                                            3                                                                                     4 000 $

                                            2
                                                                                                                                  2 000 $
                                            1

                                            0                                                                                     0$
                                                2004-2005             2007-2008              2010-2011                2013-2014
                                                                        Programme canadien d’épargne-études
                                                                        Mesures fiscales
                                                                        Programmes de subventions/prêts/emplois
                                                                        Frais universitaires moyens (axe de droite)
                                            Sources :    Ministère des Finances, rapports sur les dépenses fiscales; BD/MSPS 22.1;
                                                         calculs du DPB; rapports du BSIF. Dépenses en capital humain – en milliards de
                                                         dollars (axe de gauche); Frais de scolarité (axe de droite).

                                            Dépenses fiscales
  Les crédits et les exonérations d’impôt   Par l’entremise du régime fiscal, le gouvernement fédéral aide financièrement
         sont des recettes cédées que le    les étudiants et leurs familles à payer des études postsecondaires. Voici des
        gouvernement aurait autrement
                                            exemples de mesures et crédits fiscaux :
    perçues. Pour un exercice donné, les
dépenses fiscales totales représentent la
                                            •     Crédit d’impôt pour frais de scolarité
   somme des crédits pour l’exercice en
    cours et les exercices précédents qui   •     Crédit d’impôt pour études
                           sont réclamés.
                                            •     Crédit d’impôt pour manuels scolaires

                                                                                                                                       12
Dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire

             •     Crédit d’impôt pour intérêts sur les prêts aux étudiants
             •     Exonération du revenu provenant de bourses d’études, de
                   perfectionnement et d’entretien 13
             •     Report d’impôt lié aux régimes enregistrés d’épargne-études (REEE) 14

             Le DPB s’est servi de la base de données et du modèle de simulation fiscale
             et des rapports sur les dépenses fiscales du ministère des Finances pour
             évaluer les tendances en matière de dépenses fiscales pour l’éducation
             postsecondaire. (L’annexe A.1 décrit en détail la méthodologie et les résultats
             obtenus.)

             En 2004-2005, les dépenses fiscales totales pour l’éducation postsecondaire
             étaient évaluées à plus de 1,5 milliard de dollars 15. En 2013-2014, elles
             dépassaient les 2 milliards de dollars selon les estimations. Les dépenses
             fiscales se rapportent surtout aux crédits d’impôt pour études, manuels
             scolaires et frais de scolarité, lesquels sont passés de 1,3 milliard de dollars
             en 2004-2005 à 1,8 milliard de dollars en 2013-2014 16. (Figure 3-4)

Figure 3-4   Crédits d’impôt non remboursables liées à l’éducation
             postsecondaire
              Millions de $
             2 000
             1 800
             1 600
             1 400
             1 200
             1 000
                 800
                 600
                 400
                 200
                  0
                       2004-2005               2007-2008                 2010-2011               2013-2014

                              Crédit pour intérêts sur les prêts étudiants
                              Crédits d’impôt pour études, manuels scolaires et frais de scolarité

             Sources :     Ministère des Finances, rapports sur les dépenses fiscales; BD/MSPS 22.1;
                           calculs du DPB.
             Note :        Il est question des dépenses fiscales liées aux REEE à la section sur le PCEE.

             Les crédits d’impôt pour études, manuels scolaires et frais de scolarité
             sont des crédits non remboursables, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent être
             utilisés que pour réduire les impôts à payer. Ces trois crédits peuvent
             toutefois être transférés à un membre de la famille ou reportés et utilisés
             plus tard. La hausse des dépenses fiscales est attribuable en grande partie
             aux crédits qui ne sont pas réclamés par l’étudiant l’année même où ils ont
             été obtenus. Au cours des 10 dernières années, ces crédits ont de plus en

                                                                                                            13
Dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire

plus été transférés à un conjoint, un parent ou un grand-parent ou ont été
reportés (crédit obtenu pour un exercice précédent) et réclamés lorsque la
personne devait payer des impôts.

De 2004-2005 à 2013-2014, malgré la hausse totale des dépenses en crédits
d’impôt pour études, manuels scolaires et frais de scolarité, les crédits
obtenus et utilisés la même année ont diminué en valeur et en pourcentage,
passant de 530 millions à 527 millions de dollars, et de 39,7 % à 28,9 %.
(Figure 3-5)

Le montant total des crédits transférés à un membre de la famille a
augmenté (de 460 millions à 570 millions de dollars), mais il a diminué en
pourcentage (de 34,5 % à 31,3 %). Les dépenses liées aux crédits reportés
d’exercices précédents ont plus que doublé (passant de 345 millions à
725 millions de dollars). Ce sont les crédits les plus souvent réclamés, leur
part étant passée de 25,8 % à a 39,8 %. (Encadré 3-1)

     Encadré 3-1 – Crédits non utilisés pour études, manuels
     scolaires et frais de scolarité
     Les tendances indiquent que les étudiants ont droit à plus de crédits
     d’impôt qu’ils ne peuvent en utiliser ou transférer pour un exercice
     donné.

     En 2010-2011, on évaluait à 20,3 milliards de dollars les crédits non
     utilisés pour études, manuels scolaires et frais de scolarité. En
     2013-2014, on estimait ce montant à plus de 27 milliards de dollars, ce
     qui représente un manque à gagner en recettes fiscales de 4,2 milliards
     de dollars.

     Ce montant ne figure pas dans les états financiers du gouvernement du
     Canada.

17

                                                                                  14
Dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire

Figure 3-5   Crédits d’impôt pour frais de scolarité, manuels scolaires et
             études (parts relatives)
             Part du total
             100 %
              90 %
              80 %
              70 %
              60 %
              50 %
              40 %
              30 %
              20 %
              10 %
               0%
                     2004-2005              2007-2008                 2010-2011                 2013-2014
                             Crédits reportés d’exercices précédents
                             Transféré à un membre de la famille
                             Manuels scolaires - obtenu/utilisé la même année par l’étudiant
                             Frais de scolarité - obtenu/utilisé la même année par l’étudiant
                             Études – obtenu/utilisé la même année par l’étudiant

             Sources :   Ministère des Finances, rapports sur les dépenses fiscales de 2004 à 2014;
                         calculs du DPB.

             Effets redistributifs
             Qui s’inscrit au collège et à l’université?

             Au cours des 10 dernières années, même si l’on tient compte de
             l’augmentation du nombre d’inscriptions, le DPB estime qu’environ 60 % des
             étudiants de niveau postsecondaire font partie de familles à revenu élevé
             (c’est-à-dire de familles appartenant aux deux quintiles supérieurs). La figure
             3-6 ci-dessous présente des données fiscales sur le nombre de personnes qui
             demandent le remboursement de frais de scolarité pour un exercice donné,
             selon les quintiles de revenu familial disponible (après impôt) 18. Elle illustre le
             nombre total de personnes ayant indiqué avoir payé des frais de scolarité
             pour un exercice donné et le nombre d’étudiants ayant transféré le crédit
             pour frais de scolarité à un membre de famille qui a un revenu supérieur.

             Grâce à ces données, il est possible de se faire une idée de la situation
             financière des familles comptant au moins une personne au collège ou à
             l’université. (Voir l’annexe A.1 pour une description détaillée de la
             méthodologie employée pour obtenir ces résultats ainsi que les tableaux de
             données.)

                                                                                                       15
Dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire

Figure 3-6   Nombre de particuliers demandant le remboursement de
             frais de scolarité, selon le revenu familial après impôt
             (en quintiles)
             700 000

             600 000

             500 000

             400 000

             300 000

             200 000

             100 000

                    0
                                2005                      2010                    2015
                        Q1             Q2            Q3             Q4            Q5

             Source :   Calculs réalisés par le DPB à l’aide du BD/MSPS 22.1. Q 1 correspond au
                        quintile inférieur de revenu et Q5, au quintile supérieur. Nombre de déclarants
                        demandant un crédit pour frais de scolarité (axe de gauche).

             Selon le DPB, en 2005, 36,7 % des déclarants (environ 590 000 personnes)
             faisaient partie de familles du quintile de revenu après impôt le plus élevé, et
             22,4 % (environ 360 500 personnes), de familles du quatrième quintile 19.

             Plus de 245 400 étudiants (soit 15,3 %) font partie de familles du quintile le
             plus bas; 189 900 étudiants (11,8 %), de familles du deuxième quintile; et
             221 000 étudiants (13,8 %), de familles du quintile intermédiaire.

             Selon le DPB, en 2015, les pourcentages d’étudiants faisant partie de familles
             du quintile supérieur et du quatrième quintile de revenu après impôt
             atteignaient 37,7 % et 22,5 %, respectivement. (Figure 3-6)

             Qui profite des crédits d’impôt non remboursables?

             Ce sont les familles à revenu élevé qui profitent le plus des crédits d’impôt
             non remboursables. Du 1,4 milliard de dollars dépensé pour ces quatre
             mesures fiscales en 2005 20, les familles appartenant au quintile de revenu
             après impôt le plus élevé ont reçu 497,6 millions dollars (soit 36,4 % du
             montant total). Au fil du temps, la part que reçoivent ces familles a
             augmenté. En 2015, celles-ci avaient reçu 780,5 millions de dollars (37,7 %).

             De 2005 à 2015, les familles des deuxième, troisième et quatrième quintiles
             sont celles qui ont profité le moins de ces crédits. Au cours de cette période,
             la part des familles du quatrième quintile représentait 21-22 % des dépenses
             fiscales, celle des familles du quintile intermédiaire, 12-13 % et celles des
             familles du deuxième quintile, 10-11 %. Les familles du quintile du revenu

                                                                                                    16
Dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire

             après impôt le plus bas ont demandé un remboursement de 355,7 millions
             de dollars en crédit d’impôt, ce qui représente 17,2 %.

Figure 3-7   Répartition des dépenses fiscales non remboursables
             (crédits pour frais de scolarité, manuels scolaires, études et
             intérêts sur les prêts étudiants), selon le quintile du revenu
             familial après impôt
              Millions de $
             900

             800

             700

             600

             500

             400

             300

             200

             100

               0
                               2005                      2010                        2015
                              Q1          Q2              Q3             Q4              Q5

             Source :    Calculs réalisés par le DPB à l’aide du BD/MSPS 22.1 de Statistique Canada.
             Note :      Q1 correspond au quintile inférieur de revenu familial après impôt, et Q5, au
                         quintile supérieur.

             Même si les familles ayant le revenu le plus élevé ont réclamé [la plupart] des
             avantages fiscaux pour une année donnée, la valeur moyenne des crédits
             d’impôt personnel (soit pour frais de scolarité, études et manuels scolaires)
             demandés par une famille était mieux répartie parmi les quintiles d’impôt sur
             le revenu. En 2005, la valeur moyenne des crédits réclamés était de 816 $
             pour les familles du quintile inférieur et de 787 $ pour les familles du quintile
             supérieur. En 2015, la valeur moyenne des crédits pour études, manuels
             scolaires et frais de scolarité était passée à 1 191 $ pour les familles du
             quintile inférieur et à 1 167 $ pour les familles du quintile supérieur.

             Plus de 75 % des familles économiques du quintile inférieur qui demandent
             un remboursement des dépenses liées aux frais de scolarité sont des
             personnes seules. Ces étudiants seuls étaient également plus susceptibles de
             reporter les crédits au lieu de les utiliser l’année même (car ils avaient un
             faible revenu imposable). Les familles du quintile supérieur qui demandent
             un remboursement des dépenses liées aux frais de scolarité comptaient
             presque toujours au moins deux personnes et étaient beaucoup plus
             susceptibles d’utiliser les crédits la même année pour réduire le montant
             d’impôt à payer.

                                                                                                       17
Dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire

                Les familles des trois quintiles intermédiaires ont réclamé, en moyenne, des
                crédits légèrement inférieurs. En 2015, la valeur de ces crédits allait de 848 $
                (quintile intermédiaire) à 991 $ (deuxième quintile supérieur). Tout comme
                les familles du quintile supérieur, les familles de ces trois quintiles étaient
                plus susceptibles d’utiliser les crédits la même année pour réduire le montant
                d’impôt à payer. (Voir Figure 3-8)

 Figure 3-8     Valeur moyenne des crédits réclamés (frais de scolarité,
                études, manuels scolaires) par famille, selon le quintile du
                revenu familial après impôt
                 1 200 $

                 1 000 $

                   800 $

                   600 $

                   400 $

                   200 $

                     0$
                                        2005                       2010                         2015
                           Quintile 1       Quintile 2       Quintile 3        Quintile 4       Quintile 5

                Source :       Calculs réalisés par le DPB à l’aide du BD/MSPS 22.1 de Statistique Canada.
                Note :         Le quintile 1 correspond au quintile inférieur de revenu familial après impôt, et
                               le quintile 5, au quintile supérieur.

                Étant donné que les dépenses fiscales ne sont pas considérées comme des
                programmes aux termes de la Loi sur la gestion des finances publiques, il n’est
                pas nécessaire de les examiner tous les cinq ans pour déterminer si elles sont
                efficaces et utiles 21.

Tableau 3-1     Paliers de revenu familial disponible (après impôt),
                par quintile
              Quintile (Q)                     2005                       2010                   2015
                   Inférieur – Q1         Min.-19 638 $             Min.- 23 281 $           Min.- 25 645 $

                  Deuxième– Q2          19 639 $-33 127 $         23 282 $- 38 526 $        25 646 $- 42 269 $

               Intermédiaire – Q3       33 128 $- 48 552 $        38 527 $- 56 364 $        42 270 $- 62 122 $

                 Quatrième – Q4         48 553 $- 73 523 $        56 365 $-85 081 $         62 123 $- 94 640 $

                  Supérieur - Q5          73 524 $-Max.             85 082 $-Max.             94 641 $-Max.

                Source :       BD/MSPS 22.1; calculs du DPB, en dollars historiques

                                                                                                              18
Dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire

             Programme canadien pour l’épargne-études (PCEE)
             Le PCEE vise à « encourager le financement des études postsecondaires des
             enfants par la constitution, dès le premier âge de ceux-ci, d’une épargne 22 ».
             Le programme fait appel à des régimes enregistrés d’épargne-études (REEE)
             comme incitatifs à l’épargne, par exemple :

             •     La Subvention canadienne pour l’épargne-études (SCEE)
             •     La Subvention canadienne pour l’épargne-études supplémentaire
                   (SCEE-S)
             •     Le Bon d’études canadien (BEC)
             •     Le report d’impôt sur le rendement des capitaux investis dans les REEE

             L’annexe A.2 contient des informations plus détaillées sur les REEE. D’après le
             DPB, les dépenses totales liées au PCEE (si l’on tient compte des dépenses
             fiscales) ont presque doublé de 2004-2005 à 2013-2014 (passant de
             583 millions à 1,1 milliard de dollars).

Figure 3-9   Dépenses totales pour le Programme canadien
             d’épargne-études
              Millions de $
             1 200

             1 000

                 800

                 600

                 400

                 200

                  0
                       2004-2005            2007-2008               2010-2011              2013-2014
                              Administration
                              Bon d'études canadien
                              Subvention canadienne pour l'épargne-études supplémentaire
                              Dépenses fiscales
                              Subvention canadienne pour l'épargne-études
             Source :      Rapports statistiques annuels du Programme canadien d’épargne-études 23.

             Le gouvernement a apporté des améliorations au programme (Bon d’études
             canadien et Subvention canadienne pour l’épargne-études supplémentaire)
             en 2004 et en 2005 pour inciter les Canadiens à revenus faibles et modestes
             à y participer. 24 En 2013-2014, le Bon d’études canadien et la SCEE-S
             représentaient 14,7 % des dépenses de programme.

                                                                                                      19
Dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire

Le DPB et Statistique Canada ont analysé les effets redistributifs des REEE à
l’aide de microdonnées tirées de l’Enquête sur la sécurité financière. (Voir
l’annexe A.2 pour des renseignements détaillés sur la méthodologie et les
résultats.) D’après cette analyse, le patrimoine ou la valeur nette patrimoniale
sont les paramètres qui permettent le mieux de prédire si une famille aura un
REEE 25.

En 2005, les familles du quintile supérieur de valeur nette patrimoniale
étaient 28 % plus susceptibles qu’une famille du quintile inférieur de valeur
nette patrimoniale de détenir un REEE. La famille du quintile supérieur avait
en moyenne investi 20 000 $ de plus dans un REEE que la famille du quintile
inférieur.

En 2012, les familles faisant partie du quintile supérieur de valeur nette
patrimoniale étaient 34 % plus susceptibles de détenir un REEE. Elles y
avaient en moyenne investi 26 380 $ de plus que les familles du quintile
inférieur 26.

Le revenu, qui est étroitement lié à la valeur nette patrimoniale, n’influençait
pas de manière significative les résultats de régression 27. Une évaluation
réalisée récemment par le gouvernement révèle toutefois que les dépenses
de programme profitent dans une très large mesure aux familles à revenu
élevé 28.

     Encadré 3-2 – Bénéficiaires de subventions canadiennes
     pour l’épargne-études

     En 2013, plus de 400 millions de dollars en subventions (49 % des
     dépenses en subventions et en bons) ont été distribués à des familles
     dont le revenu de ménage était de 90 000 $ ou plus; de ce montant,
     280 millions de dollars (32 %) ont été versés à des familles gagnant
     125 000 $ ou plus.

     Source : ESDC, Rapport d’évaluation sommative sur le PCEE (2015)

                                                                                    20
Dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire

Figure 3-10   Valeur moyenne des REEE, selon le quintile de valeur nette
              patrimoniale des familles

              30 000 $

              25 000 $

              20 000 $

              15 000 $

              10 000 $

               5 000 $

                   0$
                                    1999                       2005                       2012
                          Q1      Q2        Q3        Q4        Q5      Valeur moyenne

              Sources :    Statistique Canada; Enquêtes sur la sécurité financière 1999, 2005, 2012;
                           totalisations personnalisées de Statistique Canada. Le quintile 1 correspond au
                           quintile inférieur de valeur nette patrimoniale; le quintile 5, au quintile
                           supérieur.

              Bien que les familles du quintile inférieur profitent des dernières
              améliorations au programme, les familles du quintile supérieur et, dans une
              moindre mesure, celles du quatrième quintile continuent de les devancer
              (Figure 3-10). C’est peut-être le résultat d’effets cumulatifs : les familles très
              fortunées sont à la fois plus susceptibles de cotiser à un REEE et plus
              susceptibles d’y mettre plus d’argent. Il se peut également qu’il y ait un effet
              « grand-parental », c’est-à-dire que les membres les plus âgés de la famille
              ont à leur disposition une plus grande fortune et utilisent le programme 29.

              Prêts et bourses d’études au Canada
              Le Programme canadien de prêts aux étudiants (PCPE) vise à aider les
              étudiants qui démontrent un besoin financier à faire des études
              postsecondaires. Il englobe les bourses, les prêts et l’aide au
              remboursement de prêts étudiants 30. (L’annexe A.3 donne plus de détails au
              sujet de ce programme.)

              De 2004-2005 à 2013-2014, le nombre d’étudiants participant au programme
              est passé de 340 000 à 498 000. La valeur des nouveaux prêts accordés au
              cours d’une année donnée a également augmenté au cours de la même
              période (passant de 1,6 milliard à 2,7 milliards de dollars).

              Les prêts non remboursables sont passés de 364 millions de dollars en 2004-
              2005 à 715 millions de dollars en 2013-2014. En 2004-2005, le coût net total
              du PCPE (et des bourses du millénaire) a atteint 1,05 milliard de dollars. En
              2013-2014, le coût net total du PCPE (incluant les bourses canadiennes pour
              étudiants) s’élevait à 1,2 milliard de dollars.

                                                                                                       21
Dépenses fédérales pour l’éducation postsecondaire

                        Figure 3-11            Tendances des dépenses totales pour le Programme
                                               canadien des prêts aux étudiants et les bourses du
                                               millénaire
                                               Millions de $ de 2002

                                               1 500

                                               1 000

                                                 500

                                                   0

                                               - 500
                                                        2003-2004           2006-2007             2009-2010              2012-2013
                                                                         Fondation des bourses du millénaire
                                                                         Bourses canadiennes pour étudiants
                                                                         Revenus
                                                                         Dépenses administratives
                                                                         Coûts des prestations du PCPE
                                                                         Investissement fédéral net total – aide financière
                                               Sources :     Bureau du surintendant des institutions financières du Canada, rapports
                                                             actuariels sur le Programme canadien de prêts aux étudiants de 2003-2004 à
                                                             2012-2013; Comptes publics du Canada; rapports annuels sur le Programme
                                                             canadien de près aux étudiants de 2003-2004 à 2012-2013; calculs réalisés par
                                                             le DPB à l’aide de l’IPC (en dollars 2002).
                                               Note :        Les dépenses fédérales nettes totales pour l’aide financière comprennent le
                                                             coût net total du PCPE et les bourses du millénaire avant 2009.

                                               Les données présentent à la fois les besoins croissants et les besoins
    Le coût total net du PCPE est calculé
                           comme suit :        croissants non satisfaits. De 2010-2011 à 2013-2014, le pourcentage
                                               d’étudiants à temps plein ayant recours à un prêt est passé de 34,3 % à 39 %.
 Bourses + coût des avantages des prêts
 (intérêts pendant les études + créances
                                               Au cours de la même période, on estime que le pourcentage d’étudiants
       irrécouvrables + dépenses liées au      dont les besoins égalaient ou dépassaient les montants qu’ils pouvaient
programme d’aide au remboursement +            emprunter a augmenté de 29,0 % à 35,7 %.
         paiements de remplacement aux
         provinces) + frais administratifs -   Selon les paramètres actuels du programme, on estime que d’ici 2020-2021,
                                  recettes     48,9 % des étudiants auront des besoins qui égalent ou dépassent la limite
                                               fixée pour les prêts (Figure 3-12). Les plafonds établis pour les prêts et les
                                               bourses limitent dans les faits les coûts totaux du programme (compte tenu
                                               surtout de la hausse du taux de participation), mais les besoins non satisfaits
                                               augmentent en conséquence.

                                                                                                                                           22
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