DES MARCHÉS DES PRODUITS AGRICOLES - LA SITUATION MARCHÉS AGRICOLES ET DÉVELOPPEMENT DURABLE: CHAÎNES DE VALEUR MONDIALES, PETITS EXPLOITANTS ET ...
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RÉSUMÉ LA SITUATION DES MARCHÉS DES PRODUITS AGRICOLES MARCHÉS AGRICOLES ET DÉVELOPPEMENT DURABLE: CHAÎNES DE VALEUR MONDIALES, PETITS EXPLOITANTS ET INNOVATIONS NUMÉRIQUES
Référence bibliographique à citer: FAO. 2020. Résumé de La situation des marchés des produits agricoles 2020. Marchés agricoles et développement durable: chaînes de valeur mondiales, petits exploitants et innovations numériques. Rome, FAO. https://doi.org/10.4060/cb0677fr Cette brochure contient un résumé du contenu de la publication La situation des marchés des produits agricoles 2020. La numérotation des tableaux et des figures correspond à cette publication. PHOTOGRAPHIE DE COUVERTURE ©iStock.com/hadynyah VIET NAM. Une femme vendant des fruits tropicaux dans la vieille ville de Hoi An. | 2 |
TABLE DES MATIÈRES AVANT-PROPOS 4 } ENCADRÉ 2.7 Mesures de politique commerciale face à la pandémie de covid-19 19 PRINCIPAUX MESSAGES Conséquences de la pandémie de covid-19 sur les ET RECOMMANDATIONS 7 échanges et les chaînes de valeur mondiales dans les secteurs de l’alimentation et de l’agriculture 20 RÉSUMÉ 9 Intégration des petits exploitants dans les chaînes Commerce, marchés et développement durable 9 de valeur pour un développement durable 21 Évolution du commerce et des marchés 10 } FIGURE 3.4 Part de la production des ménages commercialisée, selon la distribution par quintile de la } FIGURE 1.1 Évolution des échanges agroalimentaires, taille des exploitations, au Ghana, au Malawi, en 1995-2018 (pays classés par catégorie de revenu) 11 Ouganda et au Viet Nam 22 } FIGURE 1.4 Variation des exportations et des } FIGURE 3.5 Revenu total moyen des ménages selon le importations par agrégat alimentaire, 1995-2018 sexe du chef de ménage (en USD, aux prix de 2011) 22 (pays classés par catégorie de revenu) 12 Effets transformateurs des technologies Contribution des chaînes de valeur agricoles numériques sur les marchés 25 et alimentaires mondiales à la croissance économique 13 } FIGURE 4.3 Personnes utilisant internet, en pourcentage de la population 26 } FIGURE 2.1 Exportations brutes au niveau mondial et participation aux CVM, 1995-2015 14 } FIGURE 4.4 Personnes utilisant internet dans certains pays, par sexe et par lieu de résidence, 2018 } FIGURE 2.2 Taux de participation aux CVM dans (en pourcentage) 27 l’agriculture en 2015 15 } ENCADRÉ 4.2 Des innovations numériques pour des } FIGURE 2.6 Corrélation entre la croissance de la valeur avantages transversaux: les cas de e-Choupal en Inde ajoutée et celle de la participation aux CVM entre et de Esoko au Ghana 28 1995 et 2015 (pays classés par catégorie de revenu) 16 } FIGURE 2.9 Projection des effets de l’ouverture au commerce sur la valeur ajoutée agroalimentaire exportée, par facteur de production, évolution en pourcentage 18 | 3 |
AVANT-PROPOS L’ édition 2020 du rapport sur La situation des marchés des produits agricoles paraît au moment – crucial pour l’économie et les systèmes alimentaires mondiaux – où nous unissons nos forces pour endiguer la pandémie planétaire provoquée par la propagation de la covid-19. Cette pandémie fait clairement ressortir que, dans un monde interconnecté, les maladies, ainsi que les incidences des mesures qui sont prises pour les contenir, se propagent rapidement au-delà des frontières nationales. Cette crise n’est pas le thème central du présent rapport, mais elle illustre bien le lien étroit qui existe entre la production, la consommation et les échanges de denrées alimentaires. On comprend dès lors qu’il importe d’adopter une approche intégrée des systèmes alimentaires, et que la parution de La situation des marchés des produits agricoles 2020 vient particulièrement à propos. Je vous invite à lire attentivement le présent rapport, qui nous éclaire sur la manière dont les marchés peuvent être mis à contribution pour faire un pas supplémentaire vers la réalisation des objectifs de développement durable du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Cette édition présente de nouvelles analyses de données relatives aux échanges commerciaux et aux marchés à l’échelle internationale. On y examine en détail les grandes tendances mondiales sur les marchés agroalimentaires en vue de déterminer comment produire des effets bénéfiques sur les plans économique, environnemental et social, et stimuler le développement. Les échanges de produits alimentaires et agricoles ont plus que doublé en termes réels depuis 1995. Les pays émergents et en développement sont devenus des acteurs sur les marchés internationaux, et ils contribuent désormais pour un tiers environ au commerce mondial. Les progrès technologiques ont transformé les procédés productifs et commerciaux, ce qui a permis l’émergence de chaînes de valeur mondiales de l’alimentation et de l’agriculture. On estime que plus d’un tiers des exportations alimentaires et agricoles a lieu à l’intérieur de chaînes de valeur mondiales. | 4 |
L’un des arguments qui sous-tendent le présent rapport est que des marchés qui fonctionnent bien sont essentiels au développement et à la croissance économique. Les échanges internationaux peuvent constituer un instrument puissant, et les marchés peuvent être mis à profit pour obtenir des résultats économiques, sociaux et environnementaux. Les chaînes de valeur mondiales peuvent faciliter l’intégration des pays en développement dans les marchés internationaux. Elles relient étroitement nos marchés de produits alimentaires et offrent ainsi un moyen de diffuser les meilleures pratiques au service du développement durable. Cependant, dans cet environnement concurrentiel en évolution rapide, nous devons veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte. Il nous faut redoubler d’efforts pour intégrer les petits exploitants agricoles dans les chaînes de valeur alimentaires modernes, procurer des revenus ruraux et assurer la sécurité alimentaire tant en milieu rural qu’en milieu urbain. Les petits exploitants agricoles font face à de nombreuses difficultés qui peuvent les empêcher d’adopter des pratiques agricoles et commerciales efficaces. Des politiques et des mécanismes de soutien seront indispensables pour les aider à renforcer leur productivité et leur participation aux marchés. Les technologies numériques peuvent contribuer à améliorer le fonctionnement des marchés et à les rendre plus accessibles aux agriculteurs. Les innovations comme le commerce alimentaire en ligne, par exemple, peuvent être bénéfiques à la fois aux agriculteurs et aux consommateurs. Cependant, pour que les avantages des innovations numériques profitent aussi aux plus pauvres, nous devons impérativement réduire l’actuelle fracture numérique. Cela étant, il est difficile de prévoir toutes les incidences que pourront avoir les innovations technologiques sur la manière dont nous cultivons, transformons, commercialisons et consommons les produits alimentaires. Aujourd’hui, nous savons qu’une utilisation accrue des technologies peut nous aider à réaliser des progrès considérables dans ce domaine. Cependant, il convient de noter qu’on ne connaît pas encore bien certains des risques associés à l’adoption de ces technologies. Nous devons renforcer nos actions communes et veiller à ce que la révolution numérique vienne soutenir le développement. | 5 |
AVANT-PROPOS Le rapport sur La situation des marchés des produits agricoles 2020 démontre très clairement que nous devons nous appuyer sur les marchés en tant que partie intégrante du système alimentaire mondial. Cela est d’autant plus important face aux grands bouleversements, qu’il s’agisse de la covid-19, des infestations de criquets ou du changement climatique. Nous avons tous une contribution à apporter au développement durable et à l’éradication de la faim. La FAO est aux côtés de ses Membres et de ses partenaires dans cette entreprise. Qu Dongyu Directeur général de la FAO | 6 |
PRINCIPAUX MESSAGES ET RECOMMANDATIONS è Depuis 1995, le commerce international de è La réduction des obstacles au commerce peut produits alimentaires et agricoles a plus que doublé favoriser les chaînes de valeur mondiales et contribuer en termes réels, quoique son rythme de croissance à la croissance des secteurs de l’agriculture et de se soit ralenti depuis la crise financière de 2008. l’alimentation. Chaque fois qu’ils traversent une Les pays en développement et les économies frontière, les produits sont soumis à des tarifs émergentes prennent une part croissante aux d’importation, qui s’accumulent tout au long des marchés mondiaux et leurs exportations chaînes de valeur et constituent un frein à la création représentent plus d’un tiers des échanges de valeur ajoutée. agroalimentaires mondiaux. è Les politiques commerciales qui favorisent les è Une meilleure connaissance des évolutions des marchés libres devraient être accompagnées de marchés agricoles et alimentaires mondiaux et une mesures qui renforcent les capacités à se positionner étude systématique des politiques commerciales de manière concurrentielle dans les chaînes de sont essentielles pour relever les défis liés au valeur mondiales modernes. Il faudrait notamment processus de transformation, aux chocs financiers, investir dans les infrastructures, mettre en place des aux catastrophes naturelles et aux crises d’origine réglementations efficaces et surtout s’attacher, par sanitaire telles que la pandémie de covid-19. des mesures ciblées, à augmenter les compétences des agriculteurs et des travailleurs. è Les chaînes de valeur mondiales se sont constituées rapidement et sont très répandues è Dans de nombreux pays en développement, les dans les secteurs de l’alimentation et de agriculteurs se heurtent à d’importantes difficultés l’agriculture. Un tiers environ des exportations pour accéder aux marchés. La situation est pire alimentaires et agricoles ont lieu à l’intérieur de encore pour les femmes. La rigueur des exigences chaînes de valeur mondiales. des chaînes de valeur modernes pourrait aggraver l’isolement des agriculteurs par rapport au mécanisme des marchés. | 7 |
PRINCIPAUX MESSAGES ET RECOMMANDATIONS è Une plus grande participation des exploitants è Les technologies numériques peuvent être aux marchés ouvre l’éventail de leurs choix. exploitées pour remédier à de multiples Les marchés permettent aux agriculteurs de défaillances des marchés et faciliter l’intégration prendre des décisions plus éclairées concernant des petits agriculteurs dans les marchés et les leur exploitation, leur famille et eux-mêmes chaînes de valeur. Elles peuvent aussi promouvoir lorsqu’ils choisissent comment et quoi produire, les échanges internationaux et améliorer ou comment investir. Les améliorations des efficacement les mécanismes institutionnels fondés moyens de subsistance susceptibles d’en découler sur les marchés pour contribuer à la réalisation intéressent aussi bien l’agriculture que d’autres d’objectifs durables. secteurs économiques. è Pour comprendre les défis qui naissent des è Les marchés agricoles et alimentaires peuvent technologies numériques et gérer les risques être mis à profit pour obtenir des résultats en associés à l’utilisation de celles-ci, il faut renforcer matière de développement durable. Promouvoir la collaboration et le consensus entre les parties des systèmes volontaires de certification de la prenantes, notamment les pouvoirs publics, le durabilité et veiller à ce qu’ils soient largement secteur privé et les agriculteurs eux-mêmes, de appliqués est un moyen de parvenir à un bon façon à améliorer les mécanismes de gouvernance. compromis entre les objectifs économiques, environnementaux et sociaux. | 8 |
RÉSUMÉ COMMERCE, MARCHÉS ET intégrante du Programme de développement durable à l’horizon 2030 DÉVELOPPEMENT DURABLE (Programme 2030). Le commerce et les marchés sont au cœur du processus de développement. Le Programme 2030 et ses 17 objectifs Dans les domaines de l’alimentation et de développement durable (ODD) visent de l’agriculture, les marchés élargissent à offrir à tous un avenir meilleur et un le choix des consommateurs et créent monde plus durable. Ils s’attaquent aux des incitations pour les agriculteurs. Ils défis mondiaux qu’il nous faut affronter, permettent donc une allocation optimale tels que l’élimination de la pauvreté et des ressources et ouvrent les voies de la faim ainsi que la restauration et la reliant l’agriculture à d’autres secteurs gestion durable des ressources de l’économie, ce qui les rend essentiels naturelles. Les ODD associent les trois à la transformation structurelle de dimensions – économique, sociale et celle-ci. La façon dont les échanges et environnementale – du développement les marchés concourent à un durable dans une série de cibles développement durable est précisément imbriquées. le sujet traité dans l’édition 2020 du rapport sur La situation des marchés L’agriculture occupe une place centrale des produits agricoles. dans le Programme 2030. Ses liens avec la sécurité alimentaire, la croissance La capacité d’entraînement de marchés économique, l’emploi et l’éradication de fonctionnant correctement est la pauvreté, la gestion des ressources essentielle à la croissance économique, naturelles et de l’environnement, et la mais ce mécanisme de marché est nutrition et la santé se retrouvent dans impuissant à garantir l’obtention d’une la plupart des ODD. Les marchés mettent série d’avantages sociaux et ces liens en évidence. Le présent rapport environnementaux qui occupent examine les politiques et les pourtant une place centrale dans le arrangements institutionnels développement durable. En effet, les susceptibles de favoriser la croissance marchés ne parviennent pas toujours à économique, mais aussi de mettre les faire coïncider les intérêts individuels marchés agricoles et alimentaires au avec ceux de la société dans son service d’une recherche de résultats ensemble, mais aussi avec les besoins durables – économiques, sociaux et des générations futures, qui font partie environnementaux. | 9 |
RÉSUMÉ Le rapport 2020 sur La situation des Ces déterminants, conjugués à la hausse marchés des produits agricoles étudie des revenus tant dans les pays développés l’évolution du commerce et des marchés, que dans les pays en développement, ont et considère leur rôle dans la croissance stimulé l’expansion des échanges de et le développement durable. Il s’intéresse produits agricoles et alimentaires. La spécifiquement à l’émergence des croissance des revenus est également chaînes de valeur mondiales de associée à des évolutions démographiques, l’alimentation et de l’agriculture; au telles que l’urbanisation, qui suscitent de niveau de participation à ces chaînes de nouveaux modes de vie et des valeur des petits exploitants des pays en changements dans les régimes développement; et aux effets alimentaires, lesquels influent à leur tour transformateurs des technologies sur le commerce et les marchés. À mesure numériques sur les marchés. que les pays se développent, leurs habitants consomment moins d’aliments de base et plus de viande, de produits Évolution du commerce et des marchés laitiers, de fruits et de légumes. Ce Depuis 1995, le commerce international changement d’alimentation se retrouve de produits alimentaires et agricoles a dans la physionomie des échanges plus que doublé en termes réels; il internationaux (figure 1.4). atteignait 1 500 milliards d’USD en 2018. Les économies émergentes et les pays en L’urbanisation progresse plus vite dans développement participent de plus en les pays en développement que cela n’a plus aux marchés agricoles et été le cas en Europe, par exemple; et alimentaires mondiaux; leurs cela n’est pas sans conséquence sur les exportations s’élèvent à plus du tiers du marchés alimentaires nationaux. Les total mondial (figure 1.1). préférences des consommateurs pour la commodité, la qualité et la sécurité Plusieurs facteurs ont été déterminants sanitaire des aliments renforcent la dans cette croissance des échanges. coordination verticale des chaînes de L’abaissement des coûts de transport a valeur alimentaires. Dans certains permis de commercer à moindres frais. pays d’Asie, et d’Amérique latine et des Les politiques commerciales et le recul Caraïbes, les ventes des principales des tarifs douaniers sur les importations chaînes de supermarchés ont été – dû à l’entrée en vigueur de l’Accord sur jusqu’à 10 fois plus élevées en 2018 l’agriculture de l’Organisation mondiale qu’au début du siècle. En Afrique du commerce (OMC) en janvier 1995, subsaharienne, les consommateurs ainsi que de nombreux accords urbains sont aussi plus enclins à faire commerciaux bilatéraux et régionaux – leurs courses au supermarché et ont aussi joué un rôle moteur dans le dépensent une plus grande part de leur renforcement des échanges de produits revenu dans des repas pris à l’extérieur alimentaires et agricoles. du foyer. | 10 |
L A S I T UAT I O N D ES M A RCH ÉS D ES PRO D U I TS AG RI CO L ES 2020 RÉSUMÉ FIGURE 1.1 ÉVOLUTION DES ÉCHANGES AGROALIMENTAIRES, 1995-2018 (PAYS CLASSÉS PAR CATÉGORIE DE REVENU) A. EXPORTATIONS AGROALIMENTAIRES (EN MILLIARDS D’USD) MILLIARDS D’USD (PRIX CONSTANTS DE 2015) 1 800 1 600 1 400 1 200 1 000 800 600 400 200 0 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 Revenu élevé Revenu intermédiaire Revenu intermédiaire Faible revenu de la tranche supérieure de la tranche inférieure B. EXPORTATIONS ET IMPORTATIONS AGROALIMENTAIRES, TAUX MOYENS ANNUELS DE CROISSANCE 9 8 7 POURCENTAGE 6 5 4 3 2 1 0 Revenu élevé Revenu intermédiaire Revenu intermédiaire Faible revenu Revenu élevé Revenu intermédiaire Revenu intermédiaire Faible revenu de la tranche supérieure de la tranche inférieure de la tranche supérieure de la tranche inférieure 1995-2007 2008-2018 Exportations Importations NOTE: Tous les calculs reposent sur les valeurs des échanges aux prix de 2015. Les pays sont classés selon les catégories de revenu de la Banque mondiale. Les calculs du panneau B reposent sur des moyennes sur trois ans des valeurs des échanges aux prix de 2015. SOURCE: Calculs de la FAO à partir des données provenant de la base de données Comtrade des Nations Unies (consultée en mai 2020). Parallèlement, les progrès des alimentaires des consommateurs. En technologies numériques ont amélioré outre, la plus grande f luidité des les moyens de communication communications entre les agriculteurs interpersonnels et transforment les et les entreprises permet à ces acteurs économies et les sociétés en profondeur. de mieux coordonner leurs activités L’amélioration des communications internationales et de s’intégrer dans les entraîne une proximité culturelle qui, à chaînes de valeur mondiales. Les son tour, inf lue sur les préférences estimations du présent rapport | 11 |
RÉSUMÉ FIGURE 1.4 VARIATION DES EXPORTATIONS ET DES IMPORTATIONS PAR AGRÉGAT ALIMENTAIRE, 1995-2018 (PAYS CLASSÉS PAR CATÉGORIE DE REVENU) A. EXPORTATIONS Sucre et cacao 69 131 164 147 Café et thé 198 34 104 76 Autres 49 120 194 57 Viande et poisson 77 192 201 91 Fruits et légumes 102 260 383 273 Aliments transformés 124 280 347 610 Produits laitiers et œufs 73 523 479 537 Céréales 46 428 408 183 Huiles et graisses 66 109 484 273 Variation en pourcentage B. IMPORTATIONS Sucre et cacao 85 98 243 188 Café et thé 46 298 366 151 Autres 43 172 242 180 Viande et poisson 58 290 369 353 Fruits et légumes 97 386 653 532 Aliments transformés 123 320 405 441 Produits laitiers et œufs 70 177 159 184 Céréales 46 239 178 245 Huiles et graisses 109 119 310 330 Variation en pourcentage Revenu élevé Revenu intermédiaire Revenu intermédiaire Faible revenu de la tranche supérieure de la tranche inférieure NOTE: Les calculs reposent sur des moyennes sur trois ans des valeurs des échanges aux prix de 2015. À des fins d’illustration, les variations en pourcentage, de 1995 à 2018, correspondant aux différents groupes de pays classés selon le revenu sont présentées sur une barre par agrégat alimentaire. Les variations en pourcentage d’un même agrégat alimentaire ne peuvent pas être additionnées. SOURCE: Calculs de la FAO à partir des données provenant de la base de données Comtrade des Nations Unies (consultée en mai 2020). indiquent que plus d’un tiers des alimentaires, lesquels sont ensuite échanges de produits agricoles et réexportés (figure 2.1). alimentaires ont lieu au sein de filières mondiales et entraînent le L’évolution des échanges commerciaux franchissement de deux frontières au internationaux et des chaînes de valeur minimum, car les matières premières agroalimentaires mondiales a été agricoles sont d’abord exportées pour interrompue par la crise financière de être transformées en produits 2008. Depuis lors, le ralentissement de | 12 |
L A S I T UAT I O N D ES M A RCH ÉS D ES PRO D U I TS AG RI CO L ES 2020 RÉSUMÉ l’économie mondiale, et surtout des imposer de mesures commerciales économies émergentes, a pesé sur le restrictives, comme des interdictions commerce et les chaînes de valeur d’exporter, de sorte que les échanges mondiales (voir la figure 1.1). Dans cette permettant de transférer des produits première partie de l’année 2020, les agricoles et alimentaires des régions marchés nationaux comme les marchés excédentaires vers les régions mondiaux ont une fois encore été déficitaires puissent se poursuivre, et confrontés à des défis importants dus à renforcer ainsi la sécurité alimentaire l’épidémie de covid-19 et aux restrictions à l’échelle mondiale. n qui ont été imposées en matière de circulation des personnes et de voyages CONTRIBUTION DES CHAÎNES internationaux afin de contenir la propagation du virus. La pandémie et DE VALEUR AGRICOLES ET son retentissement sur l’économie ALIMENTAIRES MONDIALES À mondiale devraient avoir des effets LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE considérables sur le commerce. L’OMC a Les chaînes de valeur mondiales sont laissé entendre que les échanges devenues une part importante des mondiaux de marchandises pourraient échanges alimentaires et agricoles chuter dans une proportion comprise (figure 2.2). Elles scindent le processus de entre 13 et 32 pour cent en raison de la production en une série d’opérations perturbation des activités économiques qu’elles font exécuter dans des pays consécutive à la pandémie de covid-19. différents pour réaliser des gains d’efficience. Cette organisation permet Les États et le secteur privé s’emploient aux agriculteurs et aux entreprises des en toute priorité à préserver la survie pays en développement de dépasser les et le fonctionnement des chaînes de limites imposées par le manque de valeur alimentaires dans ce contexte de secteurs alimentaires nationaux bien restriction des déplacements. On développés et axés sur les s’efforce actuellement d’ouvrir des exportations. Les gens ont davantage voies de communication spéciales entre de solutions pour accéder aux marchés les zones de production alimentaire et mondiaux et peuvent tirer un meilleur les centres urbains (en respectant des profit de leur avantage comparatif à mesures de sécurité, telles que le test, n’importe quel stade de la chaîne de la distanciation physique et d’autres valeur qu’ils choisissent. pratiques d’hygiène), pour accélérer la livraison des produits périssables et Des éléments récents montrent que la des aliments nutritifs aux populations participation à des chaînes de valeur touchées. Au niveau mondial, les peut se révéler encore plus favorable à décideurs publics de nombreux grands la croissance et à la productivité que pays exportateurs de produits les échanges bilatéraux non liés aux alimentaires se sont engagés à ne pas CVM. On constate en effet une | 13 |
RÉSUMÉ FIGURE 2.1 EXPORTATIONS BRUTES AU NIVEAU MONDIAL ET PARTICIPATION AUX CVM, 1995-2015 A. AGRICULTURE 1 200 1 000 MILLIARDS D’USD 800 600 400 Taux de participation aux CVM en 2015: 34 pour cent 200 Valeur ajoutée intérieure en 2015: 88 pour cent 0 1995 2000 2005 2010 2015 B. ALIMENTATION ET BOISSONS 1 200 1 000 Taux de participation aux CVM MILLIARDS D’USD 800 en 2015: 33 pour cent 600 Valeur ajoutée intérieure en 2015: 400 78 pour cent 200 0 1995 2000 2005 2010 2015 Exportations hors CVM Exportations liées aux activités Exportations liées aux activités en aval dans les CVM en amont dans les CVM NOTE: Les exportations liées aux activités en amont dans les chaînes de valeur mondiales (CVM) sont égales à la somme des valeurs ajoutées étrangères tous pays confondus, c’est-à-dire au total de la valeur ajoutée qui a déjà été intégrée dans des exportations en amont des chaînes de valeur; au niveau mondial, cette valeur ajoutée est comptée deux fois. Les exportations liées aux activités en aval dans les CVM sont des exportations qui seront réexportées ultérieurement, là encore totalisées sur l’ensemble des pays. Les exportations hors CVM sont des exportations qui ne passent pas par ces chaînes. La somme des liaisons en amont et en aval des CVM donne la participation à ces chaînes; la somme des exportations liées aux activités en aval et des exportations hors CVM donne la valeur ajoutée intérieure, totalisée sur l’ensemble des pays. La somme de ces trois éléments donne les exportations brutes. Pour des définitions complètes, voir l’encadré 2.1. SOURCE: Analyse de la FAO réalisée par Dellink et al. (2020). corrélation positive entre la croissance (figure 2.6). Dans les deux secteurs – de la valeur ajoutée agroalimentaire et agriculture et secteur de l’alimentation celle de la participation aux CVM, bien et des boissons –, les pays qui qu’il n’y ait pas de relation causale enregistrent un taux moyen de | 14 |
L A S I T UAT I O N D ES M A RCH ÉS D ES PRO D U I TS AG RI CO L ES 2020 RÉSUMÉ FIGURE 2.2 TAUX DE PARTICIPATION AUX CVM DANS L’AGRICULTURE EN 2015 TAUX DE PARTICIPATION AUX CHAÎNES DE VALEUR MONDIALES (CVM) 0 25 35 ≥45 Aucune donnée POURCENTAGE NOTES: Les taux de participation aux CVM correspondent à la somme des liaisons en amont et en aval dans ces chaînes, rapportée aux exportations brutes. Pour des définitions complètes, voir l’encadré 2.1. SOURCE: Analyse de la FAO réalisée par Dellink et al. (2020). croissance de la valeur ajoutée plus en effet accentuer les effets du élevé que les autres sont souvent ceux commerce international sur la qui affichent aussi une augmentation croissance, tels que les retombées plus forte de leurs niveaux de technologiques et la diffusion des participation aux chaînes de valeur connaissances susceptibles de renforcer mondiales. la productivité, d’améliorer les possibilités d’emploi et d’accroître les Pour les pays en développement, les revenus. Les travaux de recherche chaînes de valeur mondiales ouvrent menés en vue du présent rapport une voie non négligeable vers la indiquent que, en moyenne et à court croissance. Parce qu’elles sont terme, une augmentation de étroitement coordonnées, elles peuvent 10 pour cent de la participation aux » | 15 |
RÉSUMÉ FIGURE 2.6 CORRÉLATION ENTRE LA CROISSANCE DE LA VALEUR AJOUTÉE ET CELLE DE LA PARTICIPATION AUX CVM ENTRE 1995 ET 2015 (PAYS CLASSÉS PAR CATÉGORIE DE REVENU) A. AGRICULTURE NIVEAUX DE PARTICIPATION AUX CVM (EN POURCENTAGE) NIVEAUX DE PARTICIPATION AUX CVM (EN POURCENTAGE) 20 20 15 Ghana 15 Brésil Brésil 10 10 Népal 5 5 Allemagne Viet Nam Allemagne 0 0 -5 -5 -10 -5 0 5 10 15 20 25 30 -10 -5 0 VALEUR AJOUTÉE (EN POURCENTAGE) VA Faible revenu Revenu intermédiaire Revenu intermédiaire URE B. ALIMENTATION ET BOISSONSde la tranche inférieure de la tranche supérieure NIVEAUX DE PARTICIPATION AUX CVM (EN POURCENTAGE) 20 A. AGRICULTURE B. ALIMENTATION ET BOISSONS NIVEAUX DE PARTICIPATION AUX CVM (EN POURCENTAGE) NIVEAUX DE PARTICIPATION AUX CVM (EN POURCENTAGE) Népal 20 15 20 Brésil Népal 15 Ghana 15 Ghana 10 Brésil Népal Brésil Ghana 10 10 Népal 5 Nam Allemagne Viet Nam 5 5 Allemagne Viet Nam Allemagne Viet Nam 0 0 0 -5 -5 -5 15 20 25 30 -10 -5 0 5 10 15 20 25 30 -10 -5 0 5 10 15 20 25 30 -10 -5 0 5 10 15 20 25 30 POURCENTAGE) VALEUR AJOUTÉE (EN POURCENTAGE) VALEUR AJOUTÉE (EN POURCENTAGE) VALEUR AJOUTÉE (EN POURCENTAGE) Revenu intermédiaire Faible revenu Revenu intermédiaire Revenu intermédiaire Revenu intermédiaire Revenu élevé Revenu élevé de la tranche inférieure de la tranche inférieure de la tranche supérieure de la tranche supérieure NOTE: La participation aux chaînes de valeur mondiales (CVM) renvoie à la croissance des niveaux de participation, et non aux taux de participation. La valeur ajoutée renvoie au total de la valeur ajoutée sectorielle de la production. Les taux de croissance correspondent aux taux moyens annuels de croissance de 1995 à 2015. SOURCE: Analyse de la FAO réalisée par Dellink et al. (2020). | 16 |
L A S I T UAT I O N D ES M A RCH ÉS D ES PRO D U I TS AG RI CO L ES 2020 RÉSUMÉ » chaînes de valeur mondiales peut paiement de droits de douane. Une entraîner une hausse de 1,2 pour cent réduction du nombre et du niveau des environ de la productivité de la obstacles au commerce peut donc main-d’œuvre. Cette conséquence contribuer au développement des immédiate se traduit également par des chaînes de valeur mondiales. Pour les effets à long terme positifs et soutenus pays en développement, c’est sur la productivité, susceptibles d’offrir essentiel. Abaisser les droits de des avantages importants aux pays en douane le long d’une chaîne de valeur développement. mondiale permet d’importer davantage d’intrants et de produits Sur le plan environnemental, une intermédiaires. La production et les participation accrue aux chaînes de exportations s’en trouvent stimulées, valeur mondiales peut avoir des entraînant des gains considérables en conséquences positives et négatives. matière de productivité, d’emploi et D’un côté, ces chaînes favorisent la de revenus. croissance; de l’autre, elles n’entraînent pas nécessairement une meilleure L’ouverture des marchés mondiaux et gestion des ressources naturelles. le développement des chaînes de Ainsi, d’aucuns craignent que valeur mondiales, par les transferts de l’accroissement de la production technologie et de savoir-faire qu’ils végétale destinée à l’exportation, qui suscitent, peuvent avoir des retombées résulte de l’ouverture des marchés, ne importantes, mais, pour que celles-ci contribue à la déforestation. Pourtant, se transforment en gains durables, il les chaînes de valeur mondiales faut des mesures complémentaires conduites conformément aux objectifs propices à la compétitivité, qui de développement durable – celles qui améliorent la gouvernance et les respectent les règlements et les normes, infrastructures, par exemple, par exemple – peuvent diffuser des renforcent les compétences ou technologies et des pratiques durables. suppriment les rigidités des marchés Ce faisant, elles peuvent favoriser la du travail. Il n’en demeure pas moins croissance de la productivité et des que les effets à court terme de revenus dans l’ensemble des pays. Une l’ouverture des marchés, en particulier démarche active s’impose pour les conséquences que celle-ci peut associer la durabilité au commerce. avoir sur la répartition et l’inégalité des revenus, suscitent des craintes. Les politiques commerciales jouent un rôle clé. Les chaînes de valeur En moyenne, les échanges commerciaux mondiales s’étendant sur plusieurs et la participation aux CVM ont pays, les produits traversent les potentiellement des incidences positives frontières à de multiples reprises, sur les revenus agricoles, s’agissant tant donnant lieu, à chaque fois, au de la valeur ajoutée intérieure que de la | 17 |
RÉSUMÉ FIGURE 2.9 PROJECTION DES EFFETS DE L’OUVERTURE AU COMMERCE SUR LA VALEUR AJOUTÉE AGROALIMENTAIRE EXPORTÉE, PAR FACTEUR DE PRODUCTION, ÉVOLUTION EN POURCENTAGE 40 30 POURCENTAGE 20 10 0 -10 Afrique Asie Europe Amérique du Nord Océanie Amérique du Sud Monde Terres Main-d’œuvre non qualifiée Main-d’œuvre qualifiée Capital Exportations sectorielles NOTE: Le scénario de simulation consiste à supprimer l’ensemble des droits de douane (produits alimentaires et autres), des subventions et des taxes sur la production agroalimentaire et les intrants fonciers. Les exportations sectorielles renvoient à la valeur ajoutée intérieure et étrangère exportée par le secteur agroalimentaire. SOURCE: D’après une analyse fournie par Salvatici. 2020. part qui revient à la main-d’oeuvre. Les accords commerciaux régionaux Dans les pays en développement, en peuvent aussi contribuer à favoriser les particulier, une participation plus active échanges le long des chaînes de valeur aux CVM pourrait créer davantage mondiales. L’abaissement des droits de d’emplois pour les travailleurs non douane entre les pays signataires permet qualifiés. En effet, d’après les en effet de favoriser la coordination projections, l’accroissement de la verticale et les chaînes de valeur. La prise participation – du fait de l’élimination en compte de nombreux secteurs des obstacles au commerce et des économiques dans les accords de ce type politiques qui génèrent des distorsions – est susceptible de renforcer l’incidence devrait entraîner une augmentation de ces derniers sur les chaînes de valeur assez importante de la demande de agroalimentaires, car une part main-d’oeuvre non qualifiée dans les importante de la valeur des exportations régions où le revenu moyen par habitant agroalimentaires provient de secteurs est relativement faible autres que ceux de l’alimentation et de (voir figure 2.9). l’agriculture. Ainsi, à l’échelle mondiale, » | 18 |
L A S I T UAT I O N D ES M A RCH ÉS D ES PRO D U I TS AG RI CO L ES 2020 RÉSUMÉ ENCADRÉ 2.7 MESURES DE POLITIQUE COMMERCIALE FACE À LA PANDÉMIE DE COVID-19 Au printemps 2020, la pandémie de covid-19 et canaux de diffusion des technologies et des les restrictions à la libre circulation des connaissances. Ces mêmes canaux transmettent personnes mises en place pour la contenir ont eu également les crises économiques et leurs de graves répercussions sur les biens et les répercussions. Couper ces canaux au titre d’un services qui dépendent du transport, notamment arbitrage entre efficience et résilience face aux par voie terrestre et aérienne, ainsi que sur la crises ne peut pas constituer une stratégie à long main-d’œuvre agricole disponible à l’échelle terme. Un désengagement du commerce nationale et internationale. Ces facteurs ont international et des CVM pourrait réduire provoqué des interruptions générales dans la considérablement les gains d’efficience associés logistique des chaînes de valeur alimentaires, aux avantages comparatifs et entraîner une tant mondiales que nationales, et ont entravé le hausse des prix intérieurs des produits transport des intrants alimentaires et agricoles alimentaires – ce qui n’est pas un résultat (voir aussi l’encadré 1.2 dans la première partie). souhaitable à un moment où les revenus baissent. Au moment de la rédaction du présent rapport, La pandémie de covid-19 appelle à collaborer et le transport maritime n’avait pas été touché de se coordonner à l’échelle internationale plutôt manière significative – les autorités de l’État du qu’à poursuivre la recherche d’une port ayant coordonné leurs mesures pour que les autosuffisance alimentaire. Étant donné que ses ports et le transport maritime continuent de répercussions ne se font pas sentir en même fonctionner. Cela étant, les perturbations dans le temps dans tous les pays, le commerce transport aérien – diminution de 70 pour cent du international peut aider à gérer les risques et nombre de vols dans le monde entre janvier et contribuer à renforcer la résilience. avril 2020 – ont posé des problèmes, Cependant, la plus grande menace pour la notamment pour les échanges d’aliments sécurité alimentaire provient des interdictions périssables tels que les fruits. d’exporter. La FAO, conjointement avec d’autres Le débat sur la mondialisation a été relancé organisations internationales comme le Fonds du fait de la pandémie, et les restrictions des international de développement agricole (FIDA), voyages et des déplacements pourraient le Programme alimentaire mondial (PAM), nécessiter à court terme un certain rééquilibrage l’OMS, l’OMC et la Banque mondiale, entre les chaînes de valeur mondiales et a insisté sur la nécessité de maintenir les nationales pour assurer des disponibilités chaînes de valeur alimentaires et agricoles en alimentaires, en particulier pour les segments de fonctionnement, et sur l’effet préjudiciable que population les plus vulnérables. À long terme, les pourraient avoir les restrictions aux exportations répercussions économiques de la pandémie sont sur le marché mondial. Lors de la crise des susceptibles de déboucher sur des ajustements prix des denrées alimentaires de 2007-2008, de la structure des échanges qui pourraient les interdictions d’exportation décidées sous avoir, comme lors du ralentissement économique l’effet de la panique et l’augmentation rapide qui a suivi la crise financière de 2008, des des importations pour constituer des stocks incidences sur les chaînes de valeur mondiales. alimentaires ont exacerbé l’instabilité des prix. Les CVM favorisent le développement des Ces mesures ont eu des effets extrêmement | 19 |
RÉSUMÉ ENCADRÉ 2.7 (SUITE) dommageables sur les pays à faible revenu notamment les personnes les plus vulnérables qui sont dépendants des importations de dont la sécurité alimentaire est précaire». Ils sont produits alimentaires, et sur les activités en outre convenus de mettre en œuvre des d’approvisionnement des organisations mesures transparentes et temporaires qui humanitaires. n’entraînent pas d’interruption des chaînes Les décideurs publics à l’échelle mondiale d’approvisionnement alimentaires mondiales, ont réagi. Lors de leur réunion du 21 avril conformément aux règles de l’OMC. 2020, les ministres de l’agriculture du G20 se Par ailleurs, l’Union européenne et 21 sont engagés à «éviter toute mesure de autres membres de l’OMC se sont également restriction injustifiée qui pourrait entraîner une engagés à veiller au bon fonctionnement des instabilité excessive des prix des denrées chaînes d’approvisionnement alimentaires alimentaires sur les marchés internationaux et mondiales et à favoriser des échanges libres et menacer la sécurité alimentaire et la nutrition prévisibles de produits agricoles et alimentaires d’une grande partie de la population mondiale, durant la pandémie. SOURCES: FAO, OMS et OMC. 2020; FAO, FIDA, Banque mondiale et PAM. 2020; déclaration publiée à l’issue de la réunion extraordinaire des ministres de l’agriculture du G20, avril 2020; OMC. 2020. » 38 pour cent environ de la valeur ajoutée devrait aussi s’accompagner d’un des exportations de produits alimentaires renforcement du commerce multilatéral, provient de services importés. afin de contribuer à la croissance économique des pays, comme ceux de Les accords commerciaux régionaux l’Afrique subsaharienne, qui aussi peuvent prévoir des clauses sur les commercent principalement avec des mesures relatives à la concurrence ou partenaires mondiaux, et non régionaux. sur l’harmonisation des normes, entraînant une réforme des politiques et Conséquences de la pandémie de covid-19 de hauts niveaux d’intégration entre les sur les échanges et les chaînes de valeur signataires. Bien que de nombreuses mondiales dans les secteurs de l’alimentation personnes considèrent ces accords et de l’agriculture comme constituant les éléments de base La crise financière de 2008 et le d’un système commercial mondial, ralentissement économique qui s’en est l’accentuation des échanges régionaux suivi ont mis l’évolution des chaînes de | 20 |
L A S I T UAT I O N D ES M A RCH ÉS D ES PRO D U I TS AG RI CO L ES 2020 RÉSUMÉ valeur agroalimentaires mondiales au moment. Les échanges offrent alors un point mort, et il faut s’attendre à ce que moyen efficient de gérer au mieux les la pandémie de covid-19 perturbe plus risques liés à une crise et de renforcer encore les possibilités qu’elles offrent de la résilience. Dans le contexte de la renforcer le commerce et la croissance pandémie de covid-19, les initiatives mondiale. Les chaînes de valeur prises pour réduire à un minimum les mondiales favorisent des liens perturbations subies par les chaînes commerciaux qui sont autant de canaux de valeur mondiales et défendre les de diffusion des technologies et des échanges agricoles et alimentaires connaissances durant les périodes de sont porteuses d’avantages à court et croissance économique, mais ces liens long terme. n peuvent aussi transmettre les chocs économiques et leurs conséquences. Dans leur exercice d’arbitrage entre INTÉGRATION DES PETITS efficience et résilience face au EXPLOITANTS DANS LES ralentissement économique, les CHAÎNES DE VALEUR POUR entreprises pourraient s’engager dans la voie d’une relocalisation des activités de UN DÉVELOPPEMENT production pour les aliments qui le DURABLE permettent (encadré 2.7). La relation entre commerce et croissance est complexe, et l’incidence Ce type de stratégies pourrait affaiblir de la mondialisation sur la répartition considérablement les gains d’efficience du revenu dans les pays et entre les découlant d’un avantage comparatif et pays fait débat depuis longtemps. faire monter les prix intérieurs des À mesure que le commerce progresse, produits alimentaires – une évolution tous les pays y gagnent et un grand peu souhaitable en période de baisse nombre d’entre eux connaissent des des revenus. Faire appel à de multiples taux de croissance élevés. On note sources de produits alimentaires et cependant que l’écart se creuse entre agricoles dans le monde constitue une les pays en développement à faible forme de résilience face à l’insécurité revenu, d’une part, et les pays alimentaire et aux f léchissements développés et les économies économiques. Les déséquilibres émergentes, d’autre part. Certains planétaires tels que la crise financière analystes avancent l’idée que les forces de 2008 et celle due à la pandémie de de la mondialisation ne profitent pas à covid-19 nécessitent une collaboration ceux qui ne peuvent pas affronter la et une coordination internationales concurrence à l’échelle mondiale. plutôt que des mesures favorisant l’autosuffisance alimentaire, en Dans le domaine agricole, par exemple, particulier quand les effets ne se font la question de l’intégration des petits pas sentir dans tous les pays au même exploitants dans les marchés, aussi » | 21 |
RÉSUMÉ FIGURE 3.4 PART DE LA PRODUCTION DES MÉNAGES COMMERCIALISÉE, SELON LA DISTRIBUTION PAR QUINTILE DE LA TAILLE DES EXPLOITATIONS, AU GHANA, AU MALAWI, EN OUGANDA ET AU VIET NAM 70 60 50 POURCENTAGE 40 30 20 10 0 Ghana Malawi Ouganda Viet Nam 1er quintile 2e quintile 3e quintile 4e quintile 5e quintile SOURCE: Smallholder DataPortrait (profil de données sur les petits exploitants), FAO (disponible à l’adresse: http://www.fao.org/family-farming/data- sources/dataportrait/farm-size/fr/). Les données ont été rassemblées à partir d’études sur la mesure des niveaux de vie (Ghana, 2013; Malawi, 2011; Ouganda, 2012; Viet Nam, 2008). FIGURE 3.5 REVENU TOTAL MOYEN DES MÉNAGES SELON LE SEXE DU CHEF DE MÉNAGE (EN USD, AUX PRIX DE 2011) 6 000 5 000 (CONSTANTS DE 2011) 4 000 USD 3 000 2 000 1 000 0 Ghana Malawi Ouganda Viet Nam Ménages dirigés par un homme Ménages dirigés par une femme SOURCE: Smallholder DataPortrait (profil de données sur les petits exploitants), FAO (disponible à l’adresse: http://www.fao.org/family-farming/data- sources/dataportrait/farm-size/fr/). Les données ont été rassemblées à partir d’études sur la mesure des niveaux de vie (Ghana, 2013; Malawi, 2011; Ouganda, 2012; Viet Nam, 2008). | 22 |
L A S I T UAT I O N D ES M A RCH ÉS D ES PRO D U I TS AG RI CO L ES 2020 RÉSUMÉ » bien nationaux qu’internationaux, Parmi les solutions innovantes, on et de leur participation au processus de peut aussi citer les programmes développement constitue un enjeu multidimensionnels, qui s’attaquent majeur. Dans les pays en simultanément à plusieurs des développement, presque tous les difficultés auxquelles les agriculteurs agriculteurs accèdent à des marchés font face sur le plan de la pour vendre et acheter des produits, commercialisation, des technologies et mais ces marchés fonctionnent mal et de la finance. Ainsi, les dispositifs les coûts de transaction sont élevés. d’agriculture contractuelle peuvent Nombre de petits exploitants ont un pallier les défaillances de marché en faible taux de commercialisation (voir matière de risque de f luctuation des la figure 3.4 et la figure 3.5). Pour beaucoup prix, d’accès aux intrants et au crédit, d’entre eux, certains marchés, comme et d’accès aux technologies et aux ceux de l’assurance et du crédit, ne connaissances. Ces programmes fonctionnent pas et sont totalement permettent d’améliorer la manquants. Cette situation a des productivité, d’augmenter les taux de conséquences considérables sur la commercialisation, d’accroître les sécurité alimentaire, les moyens revenus et de réduire la pauvreté. S’il d’existence et le développement. est vrai que l’agriculture contractuelle est à même d’améliorer l’accès aux L’essor des chaînes de valeur chaînes de valeur et de procurer des mondiales et de leurs exigences avantages à de nombreux petits strictes en matière de qualité et de exploitants, ses effets peuvent être sécurité sanitaire des aliments très variables. pourrait aggraver encore la marginalisation des petits exploitants. Il arrive en effet que les dispositifs Des politiques générales sont contractuels excluent les agriculteurs nécessaires pour créer un qui ne possèdent qu’une très petite environnement propice au superficie; leur réponse aux problèmes développement des marchés – grâce à d’inégalité n’est alors que partielle. Ils l’amélioration des infrastructures et produisent aussi parfois l’inverse des des services ruraux, à l’éducation et à effets recherchés et peuvent des techniques productives, par fréquemment s’effondrer. Le taux de exemple. Outre ces politiques, des sortie est élevé, car les agriculteurs modèles fonctionnels inclusifs, comme rejoignent et quittent le dispositif, l’agriculture contractuelle, dirigés par peut-être parce qu’ils ont des difficultés le secteur privé et soutenus par les à fournir la qualité demandée ou parce pouvoirs publics et la société civile, que leur participation n’est pas peuvent aider les agriculteurs à rémunératrice comparée à d’autres s’intégrer dans des chaînes de valeur activités. Or, pour que les marchés et modernes et plus complexes. les chaînes de valeur contribuent au | 23 |
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