Une profonde mutation des modes de vie et d'habitation
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Une profonde mutation des modes de vie et d’habitation La consommation de meubles est fortement influencée par les modes de vie et les conceptions de l’habitat. Elle est également tributaire de nombreux critères démographiques, sociologiques et économiques. Si le profil du consommateur de meubles en kit a peu évolué sur les vingt-cinq dernières années, la tranche d’âge est une caractéristique essentielle dans l’achat du meuble. La cible privilégiée des distributeurs est celle des « juniors », composée de consommateurs dont l’âge se situe entre 15 et 34 ans, mais la population des « quadras » se laisse de plus en plus séduire par le kit. Le profil du consommateur évolue en fonction de la segmentation des produits, mais également en fonction des différentes enseignes des circuits de distribution. Même si le consommateur réalise des arbitrages de moins en moins favorables aux meubles, la consommation de meubles en kit progresse régulièrement. En revanche, cette augmentation ne profite plus à la production nationale. Après avoir enregistré une forte croissance pendant plus de vingt ans, la production stagne. En effet, dans les années soixante-dix, le besoin en matière d’équipement de la maison et le développement de l’industrie du panneau ont révolutionné l’industrie du meuble en général, et amorcé l’industrialisation du meuble en kit en particulier. La production a connu un taux de croissance élevé jusqu’en 2001, grâce aux exportations, mais elle est stoppée depuis, en partie par le changement d’approvisionnement de la distribution. Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
Différents aspects du meuble en kit en 2005 Consommation Production Marché intérieur réelle des ménages hors taxes hors taxes toutes taxes M€ Facturations du meuble en kit 813 1 486 3 877 % Meuble en kit / meuble domestique 22 27 45 Meuble en kit / meuble domestique 37 46 72 (hors siège et literie) Marché intérieur : production - exportations + importations Source : Sessi - enquête annuelle d’entreprise 2005 À la fin des années soixante-dix le marché du meuble est segmenté en deux types de produits : le meuble traditionnel, bien durable, et le meuble banalisé pour lequel la fonction et le prix sont les seuls véritables critères d’achat. À cette époque, la demande est de nature relativement traditionnelle, portant sur des styles rustiques et classiques. Mais la clientèle devient complexe à classer en raison de l’influence croissante de la mode. Pour accentuer la banalisation du meuble, les fonctions doivent prendre le pas sur la partie purement esthétique du produit. Le meuble doit s’alléger dans ses composants en proposant des éléments juxtaposables, modulables et non plus uniquement des ensembles. La durée de vie doit être réduite afin que le meuble corresponde aux différentes tranches de vie. De même, les coûts de distribution doivent diminuer en développant les ventes de masse et la vente à emporter. Durant cette période, la construction de logements augmente, et la demande de meubles s’accélère sur des produits d’entrée de gamme. Dans ce contexte, le meuble en kit constitue une alternative dans la segmentation croissante de la consommation. La spécificité française des meubles « patrimoniaux » s’estompe Les meubles appartiennent, depuis des lustres, à la catégorie des biens durables dont le consommateur refuse de se séparer en raison de l’investissement qu’ils représentent et de la valeur sentimentale qu’il leur affecte. Le meuble usagé se transmet aux enfants, migre dans les pièces annexes ou prend place dans un nouvel ensemble métissé mélangeant les styles. Néanmoins, le comportement du consommateur se modifie. Le Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
Une profonde mutation des modes de vie et d’habitation meuble répond toujours à un aspect utilitaire. Cependant, des fonctions essentielles d’esthétisme, de valeur affective, en rapport direct avec le goût et la personnalité du consommateur, en font un produit de mode lié à des critères fluctuants et subjectifs. Jadis patrimonial, le meuble devient un objet de consommation courante et perd peu à peu son statut social. Nouveaux modes de vie et nouvelles conceptions de l’habitat Le marketing générationnel (notion de l’anglo-saxon Daniel Brooks) Cette théorie, développée dans les années soixante-dix aux États-Unis et introduite en France dans les années quatre-vingt-dix, segmente la population en générations. Le concept précise que chaque génération est porteuse de changements dans la manière de vivre à la maison, avec des notions et des attitudes spécifiques, en fonction du contexte dans lequel elle vit. Cette approche marketing recense trois générations de consommateurs intéressantes dans cette étude : les « bourgeois-bohèmes » (nés entre 1946 et 1967), les « mobiles-moraux » (nés entre 1968 et 1976), les « young-yobos » (nés entre 1977 et 1996). Les bourgeois-bohèmes privilégient le confort et l’intimité. Ils représentent 43 % des ménages. Leur sensibilité se traduit, dans l’ameublement, par des concepts phares que sont le cocooning et l’intimisme. Les mobiles-moraux représentent 22 % des ménages, mais 40 % du pouvoir d’achat global. Ils ont inventé la polyvalence des pièces dans la maison, ils ont décloisonné et ouvert les espaces. L’innovation technologique influence fortement le design. En termes de distribution, les mobiles-moraux sont difficiles à contenter. Ils recherchent l’innovation, l’exclusivité et le bon marché. Les young-yobos correspondent à 20 % de la population, mais à 7 % seulement des ménages, puisqu’ils sont encore nombreux à vivre chez leurs parents. Pour eux l’objet et la marque-produit sont essentiels. Le meuble et la décoration doivent exprimer la magie dans leurs formes, leurs couleurs et leurs matériaux et surtout, doivent étonner. Ils sont très éclectiques et ouverts à tous les concepts de distribution. Cette approche marketing soulève à nouveau le problème de la faiblesse de la marque. Les mobiles-moraux cherchent des repères entre les fabricants et les distributeurs, et les young-yobos mettent la marque produit au centre de leur univers de consommation. Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
Nouveaux modes de vie Les évolutions et les modifications sociétales impactent directement les modes de vie : - le concept de cellule familiale évolue : les juniors prolongent de plus en plus longtemps leur présence au domicile familial. Un quart des jeunes de 25-30 ans et plus de la moitié des 20–24 ans résident chez leurs parents avec des rythmes de vie différents. Les recompositions familiales influent également sur la composition de la cellule familiale entre la semaine et le week-end ; - le nombre de ménages composés d’une seule personne augmente. En effet, les familles monoparentales sont nombreuses et le nombre de personnes vivant seules croît : célibataires, veufs ou veuves ; - le coût de l’immobilier ne favorise pas l’augmentation des surfaces habitables et implique une redéfinition et une redistribution des pièces ; - la réorganisation du travail influence le consommateur : la globalisation du temps de travail favorise la récupération de journées de repos mais augmente très souvent l’amplitude des journées travaillées. Cette nouvelle gestion du quotidien entraîne, par exemple, un recours accru aux plats cuisinés, aux livraisons à domicile… ; - le développement du stress dû au travail et le temps passé dans les transports poussent les ménages à se construire un cocon protecteur ; - le développement du télétravail nécessite une réorganisation familiale. L’ensemble de ces évolutions entraîne de nombreuses modifications dans l’organisation des pièces de la maison, affectées à l’origine à des fonctions bien précises. Elles deviennent désormais à usage multiple. Les Français se recentrent sur leur intérieur pour se protéger, se ressourcer. La cuisine devient un véritable lieu de vie et de convivialité, le canapé devient le premier meuble télé dans un séjour-salon multimédia, la salle à manger d’antan disparaît, la chambre s’organise et la salle de bains s’affirme. D’un achat meuble à une recherche de solution fonctionnelle Les nouveaux modes de vie nécessitent une nouvelle composition des pièces, et entraînent une déstructuration des achats. Le consommateur désire composer lui- même son intérieur et s’oriente vers des choix de meubles métissés, abandonnant les grands ensembles. Il allie l’achat de mobilier à l’achat d’accessoires de décoration qui devient une des clés de vente des meubles. Dans cette nouvelle organisation, le meuble fonctionnel est devenu nomade, il migre dans tous les recoins de la maison. Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
Une profonde mutation des modes de vie et d’habitation Ainsi, l’armoire à portes coulissantes s’intègre aussi bien dans les chambres (59 %) que dans le salon (15 %), dans l’entrée (6 %) ou dans le garage (6 %). Le meuble de bureau investit toutes les pièces : le salon (26 %), le bureau bibliothèque (22 %), la chambre d’enfant (21 %), la chambre des parents (15 %)… Les meubles d’appoint se multiplient et se concentrent majoritairement dans le salon (55 %), mais ils sont également placés dans toutes les autres pièces de la maison pour répondre aux besoins croissants de rangement. En France, les surfaces moyennes des logements n’évoluent pas et les trois quarts des résidences principales font moins de 100 m2. Les nouvelles technologies génèrent de plus en plus de biens matériels, et le rangement devient un véritable « casse-tête » dans toutes les pièces de la maison. Le consommateur recherche de nouveaux concepts de rangement adaptés à la surface du logement, des solutions malignes et déplaçables permettant d’optimiser l’espace. Les courants d’évolution du cadre de vie à moyen terme (Domovision 2005- 2010) Dans un monde de plus en plus complexe, le consommateur recherche des produits plus confortables, moins contraignants, procurant du plaisir et du bien-être, et faisant gagner du temps. Il recherche : - des objets faciles à utiliser, faciles à monter, de conception intelligente, accompagnés de notices compréhensibles ; - du confort, avec un mobilier ergonomique adapté à la nouvelle morphologie de l’homme ; - du réconfort, avec une assistance téléphonique en cas de problème de montage, des cours de décoration et de bricolage ; - des labels et des normes protégeant l’environnement avec une prise de conscience et une sensibilisation au développement durable et à l’éthique des cycles de production ; - de l’imaginaire ethnique, porteur de rêves par le métissage des styles ; - un épanouissement de sa propre créativité en étant acteur de ses décisions (bricolage, meubles à monter soi-même). Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
Vers une attitude de consommation unique en Europe Dans l’ensemble des pays d’Europe, de plus en plus d’habitants sont propriétaires de leur logement et ils attachent une grande importance au foyer et à l’habitat en général. Les mêmes problématiques se développent. Les surfaces habitables, souvent modestes, nécessitent une optimisation de l’espace. Le développement du travail à domicile entraîne une réorganisation du logement. Par ailleurs, le secteur de la décoration intérieure, fortement influencé par les médias, se déploie et influence le consommateur. L’arrivée d’un distributeur comme Ikea dans les pays du Sud et de l’Est de l’Europe, suscite un engouement pour la décoration qui n’existait pas auparavant. Le moderne et le design bénéficient d’un enthousiasme prononcé de la part du consommateur. Quel que soit le pays, le design et le prix sont des facteurs cruciaux dans la décision d’achat. Le consommateur exige une offre diversifiée afin de pouvoir exprimer sa sensibilité dans l’aménagement de son habitat selon ses moyens financiers. Le consommateur européen estime que le meuble en kit offre deux avantages : le prix bas, sans départir le produit de son design, et la satisfaction instantanée de quitter le magasin avec ses achats. Le consommateur ne veut plus attendre pour la livraison de ses meubles. En revanche, il est très surprenant que dans certains pays comme le Royaume-Uni et l’Espagne, l’assemblage du meuble en kit puisse être confié à un professionnel qui intervient au domicile de l’acheteur. Cette façon d’opérer est contraire à l’esprit même du meuble prêt à être assemblé par le consommateur. Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
Perspectives des dépenses des ménages et du profil des acheteurs Le déclin des dépenses de meuble dans le budget des ménages Des arbitrages défavorables au meuble depuis vingt-cinq ans Au début des années soixante-dix, la forte proportion de jeunes dans la population, conjuguée au développement des enseignes discount, Conforama et But, se traduit par une période faste pour les dépenses en habitat. Le meuble se démocratise avec la montée en puissance de la grande distribution qui intensifie sa politique axée sur le prix bas. En revanche, dès le début des années quatre-vingt, sous l’effet d’une baisse rapide des prix, les dépenses en meuble déclinent dans l’ensemble du budget des ménages. Les différentes crises économiques et politiques apparues tout au long des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix (politique de rigueur, montée du chômage, gel des salaires, troubles politiques à travers le monde…) ont poussé le consommateur à épargner et à réaliser des arbitrages de moins en moins favorables au meuble. Néanmoins, en 2004 et 2005, le consommateur choisit de diminuer son épargne pour concrétiser ses projets d’ameublement. Une évolution irrégulière des dépenses en meubles indices chainés, base 100 en 2000 120 110 100 90 80 70 60 50 40 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Consommation effective des ménages Meuble et articles d'ameublement Source : Insee - consommation des ménages Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
Une concurrence accrue de certains autres postes budgétaires depuis cinq ans Les achats de meuble sont pénalisés par la forte augmentation des dépenses liées au logement (loyer ou échéances de prêts, chauffage, éclairage). Par ailleurs, depuis 2000, le meuble est également de plus en plus concurrencé par les loisirs, les voyages et les soins du corps. En outre, le meuble entre en compétition avec de nouveaux produits hautement technologiques en plein essor. Les dépenses en achats d’appareils de réception, d’enregistrement du son et de l’image sont particulièrement dynamiques grâce, notamment, à l’envolée des achats d’appareils numériques, home cinéma et lecteur DVD du fait d’une baisse de leur prix. Une envolée du marché du son, de l’image et de la photographie indices de valeur chainés, base 100 en 2000 130 120 110 100 90 80 70 60 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Son, image, photo Meubles Source : Insee - évolution de la consommation effective par fonction L’ensemble de ces éléments, conjugué à la mutation croissante du meuble en solutions d’aménagement portant généralement sur des produits d’entrée de gamme, entraîne une contraction des dépenses des ménages consacrées à l’ameublement. Ainsi, la part de ces dépenses ne cesse de se dégrader : 2,4 % en 1980, 1,8 % en 1990 et 1,3 % en 2005. La crise qui touche le marché du meuble peine à se résorber. Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
Perspectives des dépenses des ménages et du profil des acheteurs Évolution de la consommation effective par fonction Postes budgétaires 1980 1985 1990 1995 2000 2001 2002 2003 2004 2005 % Logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles 19,2 20,5 20,2 23,1 23,4 23,3 23,4 23,8 24,1 24,7 Meubles et articles d’ameublement 2,4 1,8 1,8 1,5 1,4 1,4 1,4 1,4 1,4 1,3 Loisirs et culture 8,6 8,2 8,6 8,7 9,3 9,3 9,5 9,4 9,4 9,3 Appareils et accessoires audio-visuels et informatiques 1,8 1,6 1,9 1,9 2,2 2,2 2,2 2,1 2,2 2,1 Soins personnels 1,8 2,0 2,2 2,2 2,4 2,4 2,4 2,5 2,4 2,3 Autres postes 66,2 65,9 65,3 62,6 61,3 61,4 61,1 60,8 60,5 60,3 Dépenses de consommation des ménages 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Coefficients budgétaires aux prix courants Source : Insee - consommation des ménages Comportements d’achat L’IPEA définit le profil de l’acheteur de meuble en général, et de meuble en kit en particulier, d’après le traitement statistique de l’enquête Tremplin. Cet institut dispose d’une base de données, alimentée par une enquête de consommateurs, qui recueille les achats de meubles neufs des ménages. Cette enquête est effectuée en face-à-face au domicile des ménages français interviewés (Omnibus Capi tous les deux mois auprès de 2 000 ménages). L’influence de la classe d’âge du consommateur dans son acte d’achat Le comportement d’achat du consommateur varie en fonction de son âge et de critères sociodémographiques multiples : statut marital, composition du ménage, catégorie socioprofessionnelle, statut d’occupation du logement, type de logement, surface d’habitation, type d’agglomération de résidence… Les ménages juniors (15 à 34 ans), en phase de premier équipement, représentent la cible privilégiée des distributeurs de meubles en kit. En effet, ils ne correspondent qu’à 20 % des ménages mais réalisent 41 % des achats en valeur. Cependant, les Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
ménages quadra (35 à 49 ans), en phase de renouvellement, constituent un potentiel de développement conséquent sur ce créneau. Les jeunes seniors (50 à 64 ans), quant à eux, ne doivent pas laisser la distribution indifférente car ils représentent le potentiel de consommation le plus important dans un avenir relativement proche. ... mais consomment le plus Les ménages juniors (part des achats de meubles sont les moins nombreux ... en valeur) Seniors (51 %) Seniors (28 %) Juniors (20 %) Juniors (41 %) Quadras (29 %) Quadras (31 %) Source : Insee - projection des ménages à l’horizon 2030 Source : IPEA pour la France métropolitaine Le marché français du meuble présente une segmentation dominée par l’entrée de gamme, qui ne cesse de progresser au détriment du milieu de gamme. L’influence croissante de cette gamme est à mettre à l’actif des grandes enseignes de l’équipement du foyer et du jeune habitat. La dispersion des budgets moyens consacrés aux meubles, lors d’un achat, renforce ce positionnement. Ainsi, dans la grande distribution, le budget moyen d’un ménage junior est de 685 euros, mais 25 % des ménages ont un budget inférieur à 150 euros. Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
Perspectives des dépenses des ménages et du profil des acheteurs Les circuits de distribution Juniors Quadras Senios % des ménages acheteurs Grande distribution 87 81 30 Moyen haut de gamme 13 19 70 % du montant des dépenses Équipement du foyer 34 30 16 Jeune habitat 20 11 4 Ventes à distance 5 7 7 Grandes surfaces alimentaires 9 10 n.s. et de bricolage Grande distribution 68 58 26 Moyen haut de gamme 32 42 74 Parts de marché 49 31 20 de la grande distribution euros Budget moyen annuel 685 755 1 190 en grande distribution n.s. : non significatif Source : IPEA 2005 Le comportement d’achat des juniors : cible privilégiée des distributeurs de meubles en kit Cette population est hétérogène, composée de personnes seules et de ménages, étudiants, actifs, chômeurs. Les juniors présentent un profil familial décalé au fil des années, quittant le domicile de plus en plus tard, retardant ainsi la vie en couple et la naissance du premier enfant. Ils se scindent en deux catégories : les 15-24 ans, plus souvent dépendants des parents, et les 25-34 ans, plus souvent autonomes, qui représentent le marché du premier équipement. Les dépendants ne paient pas leurs achats, en général, mais disposent d’un pouvoir d’influence très fort : les meubles de rangement (armoires, bibliothèque, étagères, meubles hi-fi, informatique…) sont les produits les plus achetés par cette clientèle. La grande distribution l’emporte largement. Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
Les autonomes représentent le plus fort potentiel d’acheteurs car ils ont un gros besoin de meubles. En revanche ils disposent très souvent d’un budget limité. Le marché du moderne-contemporain est sur-représenté : 75 %, contre 62 % en valeur pour l’ensemble des ménages, et 83 %, contre 73 % en volume. Le style moderne– contemporain influence la déstructuration du meuble entraînant une déstructuration des achats. Ce phénomène est dû au changement de mentalité des ménages qui souhaitent s’affirmer en réalisant leur agencement intérieur, phénomène amplifié par les circuits de distribution qui proposent de plus en plus de solutions d’aménagement de la maison. Leur influence est maximale sur le marché du meublant, car les besoins en termes de rangement sont importants au cours de la phase du premier équipement. Les jeunes ménages sont à la recherche de solutions d’aménagement pratiques, flexibles et pouvant trouver leur place dans des logements de taille relativement réduite. Ils sont baignés depuis leur plus jeune âge dans la grande consommation et sont donc des consommateurs avertis, prudents et exigeants. L’aspect visuel du produit est fondamental car il permet d’exprimer leur personnalité. En revanche, les normes, labels et la fabrication française ne sont pas des arguments de vente efficaces face aux juniors. Le comportement d’achat des quadras : un potentiel de développement conséquent pour le meuble en kit Les ménages « quadras » sont constitués de deux tiers de couples, 13 % de famille monoparentales et 18 % de personnes seules. À l’horizon 2030 cette répartition va évoluer car le nombre de ménages composés de personnes seules va augmenter de 5 %, au détriment des ménages en couple. Cette évolution aura un impact sur la quantité d’actes d’achat ainsi que sur les budgets consacrés au meuble. La présence d’enfant dans le ménage entraîne des dépenses supérieures de près de 30 % par rapport aux ménages sans enfant. Cette catégorie de ménages, composée de 35 % de cadres et de professions intellectuelles supérieures, constitue un segment de clientèle dont le pouvoir d’achat fait rêver bon nombre de distributeurs. Cependant, cette clientèle, aux comportements et attitudes déroutants, est difficile à cerner. Ces acheteurs sont infidèles aux enseignes et aux circuits, adeptes des métissages, et amateurs d’acquisitions déstructurées. De plus les loisirs et la culture, ainsi que les technologies de l’information et de la communication, occupent une place importante dans leurs arbitrages de consommation. Néanmoins, 80 % de ces ménages achètent des meubles en kit. Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
Perspectives des dépenses des ménages et du profil des acheteurs Le comportement d’achat des seniors : les jeunes seniors pourraient se laisser séduire par le meuble en kit Les ménages de 50 ans et plus représentent 28 % de la valeur du marché du meuble. Mais cette tendance va se modifier dans les années à venir, du fait du vieillissement de la population. Les seniors se scindent en deux groupes bien distincts, les jeunes seniors (50-64 ans) qui réalisent 21 % du marché, et les confirmés, âgés de plus de 65 ans, 7 % du marché. La segmentation senior se justifie car les modes de vie de ces deux populations sont très différents. Les jeunes seniors, majoritairement propriétaires de maisons individuelles, constituent une strate intéressante pour le distributeur pour au moins trois raisons. D’une part, ils disposent d’un budget moyen meuble avoisinant les 1 590 euros, soit 45 % de plus que les juniors. D’autre part, ils ont envie de réaménager leur intérieur après le départ des enfants de la maison : refaire la cuisine, aménager un bureau, un dressing, une bibliothèque… Enfin ils sont susceptibles de conserver leurs habitudes d’achat acquises en tant que quadras, époque où un nombre croissant d’entre eux se sont orientés vers le meuble en kit. Toutes ces raisons pourraient justifier une réorientation de cette strate de consommateurs vers le meuble en kit. Les seniors confirmés ont, quant à eux, des besoins en meuble moins significatifs mais plus ciblés. La distribution devra leur proposer des meubles plus ergonomiques, fonctionnels et confortables, et des concepts magasins et services adaptés. Les conséquences du vieillissement de la population La population des pays industrialisés vieillit. En effet, l’amélioration de la qualité de vie en termes d’hygiène, d’alimentation et de médecine contribue à l’allongement de l’espérance de vie. La France n’échappe pas à ce phénomène, malgré un taux de fécondité7 relativement élevé (1,94) par rapport aux autres pays de l’UE (1,48). La structure de la population va donc fortement évoluer dans les vingt-cinq prochaines années, d’autant que les « baby-boomers » devenus des « papy-boomers », viennent gonfler la tranche d’âge des soixante ans et plus 7 taux de fécondité : rapport du nombre de naissances vivantes de l’année à la population féminine moyenne de l’année, âgée de 15 à 50 ans. Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
Projection de la population de la France à l’horizon 2030 % d'habitant 50 40 30 20 10 0 2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030 50 ans et plus 15 à 34 ans 35 à 49 ans < à 15 ans Source : Insee - projection de la population des ménages à l’horizon 2030 pour la France métropolitaine Parallèlement, le nombre des ménages augmente et la structure se modifie. Cette évolution est due à la conjonction de plusieurs facteurs. En 1980, les ménages composés d’une seule personne (célibataire, divorcé, veuf ) représentaient 22 % du nombre total des ménages. Actuellement, ils sont 34 % et atteindront près de 40 % en 2030. En revanche, le poids des familles monoparentales, qui avait explosé entre 1980 et 2005, restera stable jusqu’en 2030, autour de 8 % du nombre des ménages. Nombre de ménages selon l’âge du chef de ménage 2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030 millions Juniors 15-34 ans 5,2 5,1 5,0 5,1 5,0 4,9 4,9 Quadras 35-49 ans 7,1 7,2 7,3 7,0 6,9 6,8 6,8 Seniors 50 ans et plus 11,6 12,9 14,0 15,1 16,1 17,1 17,8 Total 24,0 25,2 26,3 27,2 28,0 28,8 29,5 Source : Insee - projection des ménages à l’horizon 2030 pour la France métropolitaine Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
Perspectives des dépenses des ménages et du profil des acheteurs Structure familiale des ménages en 2005 millions Personne seule 33 Famille monoparentale 8 Ménages complexes 2 Couple sans enfant 23 Couple avec enfant 34 % Nombre de ménages 100 Source : Insee - projection de la population des ménages à l’horizon 2030 pour la France métropolitaine Le nombre de ménages croît plus vite que la population Indice, base 100 en 1980 160 150 140 130 120 110 100 90 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030 Ménages Population Source : Insee - projection de la population des ménages à l’horizon 2030 pour la France métropolitaine Les ménages dont le chef a moins de 50 ans diminueront (40 % en 2030 contre 49 % en 2005). Cette baisse est imputable à l’évolution démographique d’une part et au phénomène « Tanguy » 8 d’autre part. Les ménages de 50 ans et plus augmenteront fortement quant à eux (60 % en 2030, contre 51 % en 2005) à cause du vieillissement de la population. 8 juniors en âge d’être autonomes (25-34 ans) qui restent de plus en plus longtemps au domicile et à la charge des parents Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
La modification de la composition des ménages aura un impact sur la structure du marché du meuble. Les comportements d’achats, les besoins et les attentes des juniors, quadras et seniors diffèrent fortement, et le montant du panier d’achat varie également. Actuellement, le budget moyen du poste meuble, tous produits confondus, s’élève à 974 euros pour les ménages juniors, 1 245 euros pour les quadras et 1 415 euros pour les seniors. Cependant, parmi les ménages juniors et quadras, ceux composés d’une seule personne ont un budget deux fois moins élevé que ceux composés de plusieurs personnes. Si aujourd’hui les ménages seniors sont équitablement répartis entre les jeunes seniors (50-64 ans ) et les seniors confirmés (65 ans et plus), en 2030 les seniors confirmés domineront la classe d’âge et leurs besoins en matière de meubles seront encore plus ciblés. Un nouvel enjeu : séduire les seniors % du nombre des ménages 20 15 10 5 0 2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030 Seniors, 50 ans et plus Juniors, 15 à 34 ans Quadras, 35 à 49 ans Source : Insee - projection de la population des ménages à l’horizon 2030 pour la France métropolitaine Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
La consommation réelle des ménages : tendances du marché Le meuble en kit domine le marché du meuble à usage domestique Les ménages ont consacré près de 4 milliards d’euros aux meubles en kit en 2005, soit 45 % de la consommation totale de meubles à usage domestique qui s’établit à près de 9 milliards d’euros. Consommation de meubles : le meuble en kit conforte sa position milliards d'euros 3,2 3,1 3,6 3,6 3,7 3,9 5,9 6,0 5,1 4,7 4,9 4,9 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Meuble en kit Siège, literie, meubles assemblés Source : IPEA -Tremplin Alors que la consommation de meubles connaît une évolution irrégulière depuis le début de la décennie, le meuble en kit affiche de bonnes performances. Son taux de croissance annuel moyen est de 3,9 %, alors que le meuble assemblé, essentiellement positionné sur le moyen-haut de gamme, s’effondre avec un taux de croissance annuel moyen négatif (-10 %). Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
Le consommateur séduit par le meuble en kit indice, base 100 en 2000 130 120 110 100 90 80 70 60 50 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Meuble en kit Meuble à usage domestique * Meuble assemblés * Meuble à usage domestique (y compris siège et literie) Source : IPEA -Tremplin Ainsi, le kit augmente ses parts de marché dans la consommation de meubles à usage domestique, passant de 35 % à 45 % entre 2000 et 2005. En observant le cercle plus restreint des meubles meublants, de complément, de cuisine et de salle de bains, le kit renforce sa position. Il représentait 55 % des ventes en 2000, il frôle désormais les 75 %. Évolution des dépenses des ménages dans le meuble Meuble à usage Meuble domestique, hors dont meuble en kit à usage domestique siège et hors literie milliards d’euros 2000 9,1 5,9 3,2 2001 9,2 5,9 3,1 2002 8,7 5,4 3,6 2003 8,3 5,1 3,6 2004 8,6 5,3 3,7 2005 8,8 5,4 3,9 Source : IPEA -Tremplin Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
La consommation réelle des ménages : tendances du marché Cette suprématie du kit est présente dans les différents créneaux observés Quelle que soit la famille de produits vendus (rangement, cuisine et salle de bains), le chiffre des ventes de meubles en kit est nettement supérieur à celui des meubles assemblés. Les dépenses des ménages orientées vers le kit milliards d'euros 3,5 3,0 2,5 2,0 1,5 1,0 0,5 0 Rangement Cuisine Salle de bains Meuble assemblé Meuble en kit Source : IPEA - Tremplin La consommation de meubles de rangement La consommation de meubles de rangement, tous types de montage confondus, atteint 3 milliards d’euros en 2005. Ces dépenses se répartissent entre les meubles en kit, 2,4 milliards d’euros, et les meubles assemblés, 0,8 milliard d’euros. Dans un marché global du meuble de rangement qui se contracte, le meuble en kit assoit sa position face aux meubles assemblés en net recul. La structure des achats de ces meubles de rangement s’est beaucoup modifiée. Le consommateur s’oriente de plus en plus vers des éléments métissés, abandonnant la notion d’ensemble et la notion traditionnelle de style. L’ensemble des produits est fortement dominé par le kit. Ainsi, dans la chambre à coucher, plus de 85 % des produits sont achetés en kit. La combinaison traditionnelle (lit, armoire, commode, chevets, bureau) s’affranchit de la notion d’ensemble et la déstructuration se fait au profit de la vente de meubles de bureau et de rangement : armoires et dressing. Ces derniers se démocratisent auprès des ménages, y compris sous des formes simplifiées et des solutions économiques proposées par les grandes surfaces de bricolage. Par ailleurs, si les ventes de meubles de salle à manger sont freinées par les investissements consentis Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
par les consommateurs dans le renouvellement du parc de télévision (effet Coupe du monde) et dans l’acquisition de canapés, les meubles de complément profitent pleinement de ce dynamisme. La table basse jouit directement du renouvellement des canapés, et les meubles TV du changement d’équipement en téléviseur. Là encore le meuble en kit domine largement puisque plus de 80 % des produits achetés sont en kit. Le consommateur privilégie le prix, mais la qualité et le design ne lui sont pas indifférents. Le prix moyen d’un meuble meublant en kit s’élève à 226 euros, soit deux fois moins que celui d’un meuble assemblé. Classement des quatre premières enseignes vendant des meubles meublants en kit volume valeur Conforama Conforama Ikea Ikea But But Fly Fly Source : IPEA - Tremplin Le meuble meublant en kit séduit le consommateur milliards d'euros 5 4 3 2 1 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Meuble en kit Meuble assemblé Source : IPEA - Tremplin Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
La consommation réelle des ménages : tendances du marché Le marché de la cuisine Le marché de la cuisine s’établit à près de 2 milliards d’euros en 2005, dont les deux tiers sont en kit. Ce marché a fortement progressé sur les vingt-cinq dernières années et la pression sur les prix a été telle que le kit s’est fortement développé. Aujourd’hui, il représente les deux tiers de ce marché en valeur. Différents facteurs expliquent cette croissance. D’une part, l’activité soutenue de la construction de logements constitue l’une des raisons du développement de la cuisine. D’autre part, le choix élargi de meubles proposés dans les grandes surfaces de meubles et de bricolage et le taux d’équipement des ménages, situé seulement à 55 %, permettent d’envisager également une belle marge de progression. La cuisine est un lieu convivial qu’il convient d’aménager, et ce marché appelle la convoitise de la distribution qui affûte ses armes. Les enseignes du jeune habitat, de l’équipement du foyer et des spécialistes cuisine de meubles en kit (Hygena) renouvellent leur offre, dynamisent le marché en faisant de la cuisine l’un de leurs rayons phares en termes de produits, avec une amélioration des services à la clé. Ces enseignes multiplient les campagnes publicitaires et relancent les catalogues spécifiques à la cuisine. Si le consommateur accorde de l’importance à l’esthétisme et à la fonctionnalité, le prix reste un élément essentiel. Le prix moyen d’une cuisine en kit s’élève à 995 euros, largement inférieur aux 4 500 euros d’une cuisine assemblée vendue par un spécialiste cuisine (Arthur Bonnet, Cuisines Schmidt, Mobalpa, Teisseire, Cuisines Hardy…). Classement des cinq premières enseignes de meuble de cuisine en kit volume valeur Conforama Conforama Ikea Ikea But Hygena Brico Dépôt But Castorama Cuisines Schmidt Source : IPEA - Tremplin Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
La cuisine en kit domine un marché en expansion milliards d'euros 2,0 1,5 1,0 0,5 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Cuisine en kit Cuisine assemblée Source : IPEA - Tremplin Le marché de la salle de bains Le marché de la salle de bains, qui avait connu un réel engouement entre 1997 et 2001, s’essouffle depuis cette date. En 2005, il s’élève à 290 millions d’euros, dont 210 millions pour le meuble en kit. Deux raisons essentielles peuvent expliquer cette tendance. Premièrement la démocratisation de la balnéothérapie mobilise une part importante du budget consacré à la création ou à la réhabilitation de la salle de bains. De ce fait, la somme disponible pour les meubles est étriquée et correspond généralement à des produits d’entrée de gamme. Deuxièmement, l’offre des distributeurs est éloignée de la demande du consommateur qui recherche toujours plus de confort, de personnalisation et surtout un service conception, voire pose, même pour des produits en kit. Les leaders de l’équipement du foyer et du jeune habitat portent un réel intérêt à ce marché et profitent d’une mobilisation insuffisante du reste de la distribution. Toutefois, une première enseigne française consacrée à l’univers de la salle de bains et calquée en partie sur le concept Ikea, vient d’être inaugurée en région parisienne. Toute l’offre sanitaire, meuble et luminaire, plus ou moins théâtralisée, s’étale sur une surface de 2 000 m2. Cette enseigne, qui s’adresse aux professionnels comme aux bricoleurs, pourrait séduire le consommateur d’autant que l’ambition de l’enseigne est d’ouvrir cinquante magasins d’ici dix ans. Le prix moyen d’un meuble de salle de bains en kit atteint 350 euros. En revanche un meuble assemblé coûte en moyenne 505 euros. Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
La consommation réelle des ménages : tendances du marché Classement des cinq premières enseignes de salle de bains en kit volume valeur Conforama Conforama Leroy Merlin Leroy Merlin But Castorama Castorama Ikea Ikea But Source : IPEA - Tremplin Un marché difficile à saisir pour la distribution milliards d'euros 0,35 0,30 0,25 0,20 0,15 0,10 0,05 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Meuble de salle de bains en kit Meuble de salle de bains assemblé Source : IPEA - Tremplin Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
Un marché intérieur de plus en plus pénétré par les importations Le marché intérieur du meuble en kit avoisine 1,5 milliard d’euros. Il se redresse mais cette amélioration ne profite pas aux produits français : de plus en plus de distributeurs ont modifié l’origine de leurs approvisionnements et recourent aux produits étrangers. Par ailleurs, la croissance modeste de la production française alimente les exportations au détriment du marché intérieur. Le taux de pénétration des importations sur le marché intérieur, qui était de 38 % en 2000, dépasse les 50 % depuis 2004. Le segment des produits en kit est le plus pénétré du meuble à usage domestique avec celui du siège rembourré (50 %). En effet, dans le meuble assemblé le taux de pénétration avoisine les 40 %, et dans la literie il est inférieur à 20 %. Les produits d’origine étrangère progressent dans le marché intérieur * millions d'euros 1 600 1 400 1 200 1 000 800 600 400 200 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Importations Production nette ** * marché intérieur : production + importations - exportations ** production nette : production - exportations Sources : Sessi - enquêtes annuelles de production, Douanes Alors qu’en 1999 les produits étrangers équivalaient à la moitié des produits fabriqués en France (avant exportations), aujourd’hui ils atteignent 90 %. À très court terme les produits étrangers pourraient peser plus que les produits français. En revanche, les deux créneaux, meubles de rangement et meubles de cuisine et de salle de bains, ne sont pas concurrencés avec la même intensité. Le marché intérieur du meuble de rangement en kit est dominé par les produits étrangers. Le taux de pénétration des importations augmente fortement, avec 60 % de produits importés. Alors que la production connaît une évolution irrégulière, les importations croissent régulièrement. Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
Le rangement : un segment fortement concurrencé millions d'euros 1 200 1 000 800 600 400 200 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Importations Production nette * * production nette : production - exportations Sources : Sessi - enquêtes annuelles de production, Douanes À l’inverse, dans le meuble de cuisine, la production française résiste aux assauts extérieurs. Depuis plusieurs années, les produits importés correspondent environ à 20 % de la consommation apparente. En 2005, la croissance du marché intérieur a profité aux produits français et les importations restent contenues après le dérapage de 2004. Cependant, le marché français du meuble en kit devient la cible privilégiée des grands industriels allemands, espagnols, italiens et danois. La cuisine : un marché peu pénétré millions d'euros 500 400 300 200 100 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Importations Production nette * * production nette : production - exportations Sources : Sessi - enquêtes annuelles de production, Douanes Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
Un marché intérieur de plus en plus pénétré par les importations Dans ce contexte de concurrence accrue face aux produits étrangers, les industriels français ont comprimé leurs prix à la production de façon drastique sur les deux dernières années. Les industriels français consentent des efforts considérables sur leurs prix indices, base 100 en 2001 2005 2004 2003 2002 2001 0 20 40 60 80 100 120 Prix produits importés Prix produits français Sources : Sessi - enquêtes annuelles de production, Douanes Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
Les nouvelles stratégies de la distribution stoppent l’essor de la production Au début des années soixante-dix, l’industrie du meuble a pleinement bénéficié des effets directs du baby-boom, créant d’importants besoins en matière d’équipement de la maison. La demande était d’autant plus soutenue que l’arrivée des baby-boomers a coïncidé avec l’accession massive à la propriété individuelle des classes moyennes et modestes. La profession a donc eu besoin de grandes unités de fabrication pour approvisionner les marchés « de masse ». Quelques industriels ont saisi cette opportunité et lancé la fabrication de séries de plusieurs milliers de pièces en misant sur une intégration verticale. Ils se sont dotés d’équipements permettant d’usiner les panneaux à base de bois proposés sur le marché et se sont orientés progressivement vers le meuble en kit. La production de meubles en kit atteint plus de 800 millions d’euros. Si elle ne représente que le quart de la production totale de meubles à usage domestique, y compris le siège et la literie, en revanche elle dépasse le tiers de la production de ces mêmes meubles, hors siège et literie. Un essor rapide sur le marché, lié au développement du panneau Une matière première indispensable : le panneau de particule Ainsi, l’industrialisation du meuble en kit est étroitement liée au développement de l’industrie du panneau à base de bois. [L’industrie des panneaux à base de bois, Sessi, édition 2000]. En effet, le bois massif présente un handicap en tant que matériau industrialisable. Il est hygroscopique, hétérogène et ses variations de qualité ne peuvent pas être maîtrisées totalement par le choix des essences. A contrario, les panneaux à base de bois permettent de s’affranchir de ces contraintes. Ces produits présentent des qualités indispensables dans l’industrie du meuble. Ils sont homogènes, de grande dimension, répondent à des exigences mécaniques ou esthétiques, et sont globalement moins sensibles aux variations d’humidité et aux attaques biologiques. Si l’ensemble de l’industrie des panneaux à base de bois s’est développée au début du vingtième siècle, celle des panneaux de particules utilisés dans le meuble n’a connu son essor qu’à la fin des années soixante-dix. Dès 1980 cette industrie réalisait des investissements productifs lourds pour accroître ses capacités de production. L’industrie du meuble en kit consomme, essentiellement, des panneaux de particules enrichis d’un revêtement de surface mélaminé et, plus modérément, des panneaux de fibres. Les panneaux de particules sont composés de copeaux ou de particules de bois encollés avec des résines thermodurcissables et polymérisées lors du pressage à haute température. Ces panneaux de particules sont ensuite ennoblis par un papier décoratif imprégné de résine mélamine et collés à chaud sur un panneau brut, aboutissant ainsi à une surface résistante. Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
Une production de meubles en kit fortement influencée par le développement des panneaux de particules entre 1980 et 1990 indices de volume, base 100 en 2000 140 120 100 80 60 40 20 0 1980 1985 1990 1995 2000 2005 Panneaux de particules Panneaux de particules surfacés mélaminés Kit Source : Sessi - enquêtes annuelles de production Les panneaux de fibres de moyenne densité (MDF) sont, quant à eux, constitués de fibres végétales dont la cohésion résulte du feutrage des fibres et de leurs propriétés adhésives propres. Cette technique a été appliquée aux meubles dans les années quatre-vingt, en France. Ce panneau permet des usinages comparables à ceux du bois massif, notamment le défonçage et le moulurage usités dans les meubles de cuisine et les meubles de salle de bains. Cependant, ce type de panneaux est utilisé de façon modérée dans le meuble en kit car son coût est élevé. Des lignes de production de kit simples mais performantes Pour fabriquer un meuble en kit, les chaînes de production utilisent des fonctions très simples mais très rapides pour usiner le panneau : sciage, rainurage et perçage. Le rassemblement des différents éléments, complétés des pièces de quincaillerie, de la notice explicative, ainsi que la mise sous emballage plastifié sont les parties les moins automatisées. Les lignes de production sont très automatisées, elles ne requièrent pas d’interventions manuelles, en cours ou en fin de process, pour assurer des finitions sophistiquées à l’inverse des meubles assemblés. La différence de qualité entre les meubles en kit et les meubles assemblés, à base de panneaux, réside essentiellement dans le choix des matières premières utilisées. Dans le meuble en kit l’épaisseur des panneaux est généralement inférieure à 18mm. Les articles de quincaillerie, poignées, charnières, boutons sont de premier prix. Les feuilles de papier décor sont simples Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
Les nouvelles stratégies de la distribution stoppent l’essor de la production quoique la technologie soit très poussée. Les finitions sont plus basiques, ne nécessitant pas, généralement, de savoir-faire spécifique comme le vernissage ou le laquage. L’outil de production est essentiellement d’origine italienne, la quincaillerie allemande ou italienne, les feuilles de mélamine allemandes et les papiers décor proviennent d’Europe, du Japon et de Chine. Lors de la première mise en production d’un meuble, celui-ci est assemblé, testé et décortiqué en suivant la notice explicative adressée au consommateur. En revanche, si ce meuble est à nouveau programmé en fabrication à une autre période, il ne sera plus testé, contrairement aux produits assemblés qui sont contrôlés lors de chaque mise en production. Les produits emballés sont stockés sur des plates-formes dispatchant les colis vers d’autres plates-formes d’approvisionnement spécialisées, en fonction de la destination finale du produit, ou gérant directement et informatiquement le chargement des camions en fonction des tournées de livraison. L’ensemble des entreprises expédient chaque jour plus de 75 000 colis. D’une production de meubles à des solutions d’aménagement En 2005, la production industrielle de meuble en kit s’élève à 813 millions d’euros, soit 37 % de la valeur de la production totale de meuble meublant, de complément, de cuisine et de salle de bains. En volume, cette production atteint 19 millions de pièces, soit 77 % du volume total. Le meuble en kit : une production croissante % 100 80 60 40 20 0 1980 1985 1990 1995 2000 2005 Meuble en kit Meuble * * meuble : meuble meublant, de complément, de cuisine et de salle de bains (assemblés et kit) Source : Sessi - enquêtes annuelles de production Le meuble en kit, Sessi, édition 2007
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