Désirs et pratiques alimentaires des visiteurs étrangers en France
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Désirs et pratiques alimentaires des visiteurs étrangers en France. 2eme édition - juin 2004 Que chaque province, chaque canton, pauvre ou riche en trésors culinaires, peu importe, enseigne, patiemment, le goût des nourritures du terroir et son sens de la mesure, de façon que le voyageur puisse découvrir, à travers la cuisine, le cœur et lʼâme de ceux qui lʼont conçue, la pratiquent et lʼaiment, telle quʼelle est, quelle quʼelle soit. Léo Moulin, LʼEurope à Table, 1975 - 1
Sommmaire Préface de Léon BERTRAND Ministre délégué au Tourisme page 3 Alimentation et tourisme page 4 Bien connaître les Allemands page 9 Bien connaître les Américains page 13 Bien connaître les Britanniques page 17 Bien connaître les Espagnols page 21 Bien connaître les Italiens page 25 Bien connaître les Japonais page 29 Bien connaître les Néerlandais page 33 Bien connaître les Polonais page 37 2
Préface L a gastronomie constitue une motivation de voyage importante pour les millions de touristes qui séjournent chaque année dans notre pays. Beaucoup aiment aller à la découverte de notre cuisine, de nos produits, de nos terroirs et, plus largement, de notre art de vivre. Notre réputation culinaire, fruit du travail des professionnels de la restauration auxquels je rends hommage, est lʼun des principaux atouts de lʼoffre touristique française. Mais afin de satisfaire le plus grand nombre des touristes, dʼoù quʼils viennent, notre cuisine doit nécessairement sʼadapter. Après une première étude sur les pratiques alimentaires des Allemands, des Américains, des Britanniques et des Japonais, lʼUniversité de Toulouse II, à la demande de la direction du Tourisme, a poursuivi son travail en observant celles des Espagnols, des Italiens, des Polonais et des Néerlandais. Mieux comprendre les habitudes de ces clientèles permettra aux professionnels dʼaméliorer encore leur savoir-faire et, sans dénaturer leur cuisine, de concilier notre tradition gastronomique avec les attentes spécifiques de nos hôtes. La démarche qui a guidé cet ouvrage sʼinscrit dans la continuité de la poli- tique menée par le ministère délégué au Tourisme qui, notamment grâce au Plan Qualité France, chantier prioritaire du ministère, vise à assurer une plus grande lisibilité de lʼoffre touristique, améliorer la satisfaction de la clientèle et garantir une meilleure commercialisation de notre offre. La campagne «Bienvenue en France» entend pour sa part sensibiliser les professionnels à lʼimportance dʼun accueil de qualité, adapté à chacune de nos clientèles. Puisse cette brochure contribuer à atteindre ces objectifs. Puisse-t-elle aussi fournir aux professionnels concernés des pistes de réflexion utiles pour leur permettre de mieux faire apprécier, à travers sa cuisine, notre beau pays. Léon BERTRAND Ministre délégué au Tourisme 3
«Accueillir quelqu’un, c’est se soucier de son bonheur tout le temps qu’il reste sous son toit» Cet aphorisme du célèbre gastronome Brillat-Savarin sʼapplique aussi bien à lʼéchelle des individus quʼà celle dʼun pays. Pour ce faire, encore faut-il con- naître un peu les habitudes et les attentes de ceux que lʼon reçoit. Cʼest à la di- mension alimentaire de lʼhospitalité que sʼintéresse ce document. Il présente les cultures alimentaires, cʼest-à-dire les pratiques habituelles et les représentations, de huit populations de touristes visitant la France : les Allemands, les Américains, les Britanniques, les Espagnols, les Italiens, les Japonais, les Néerlandais et les Polonais. Lʼobjectif est dʼaider les professionnels de lʼhôtellerie et de la restau- ration françaises à mieux comprendre leurs clients étrangers pour à la fois mieux 1 les accueillir et leur faciliter lʼaccès à la gastronomie française. Importance de l’alimentation dans le secteur touristique Lʼalimentation est au cœur du phénomène touristique non seulement parce quʼelle est une nécessité biologique pour les touristes, mais surtout parce quʼelle constitue une voie dʼaccès privilégiée à la culture et à lʼhistoire du pays visité. La France attire chaque année plus de 76 millions de touristes étrangers, qui mangent tous les jours et plusieurs fois par jour. Ils dépensent plus dʼun quart de leur “budget vacances” pour lʼalimentation quotidienne dans des hôtels, des res- taurants, des tables dʼhôtes ou en sʼapprovisionnant sur le marché domestique lo- cal lorsquʼils séjournent en location ou dans des campings. A cela il faut ajouter les achats de souvenirs dans lesquels certains produits alimentaires tiennent une place de premier plan. Ainsi “lʼalimentation touristique” représente, en France, un marché de plus de 18 milliards dʼeuros. Mais lʼimpact du tourisme sur la filière agro-alimentaire va bien au-delà, il est un puissant levier à lʼexportation. Le tourisme peut être considéré comme un média publicitaire. Il donne à voir à une population de vacanciers des produits alimen- taires dans leurs univers naturels et culturels dʼorigine. Cette exposition permet de faire découvrir et de valoriser ces produits, soutenant ainsi leur commerciali- sation et leur consommation dans les pays dʼoù viennent les touristes. 4
2 L’alimentation dans le voyage Manger est une authentique “machine à voyage” et pour les touristes, une ma- nière de sʼapprocher au plus près de la culture du pays visité. Lʼacte alimentaire permet de rencontrer de la façon la plus concrète le goût dʼune société et de dé- couvrir son sens de lʼesthétique. Il est une voie dʼaccès vers lʼesprit dʼun lieu, son histoire et lʼart de vivre des hommes qui le peuplent. Dans les sociétés modernes se développe, de façon compensatoire à la globalisa- tion, un intérêt pour les cultures locales. Il sʼexprime à la fois à travers les prati- ques touristiques avec le développement du tourisme rural et les consommations alimentaires. Dans ce contexte, le tourisme est lʼoccasion dʼune passionnante découverte des coutumes alimentaires et gastronomiques dʼun pays et des diffé- rentes régions qui le constituent. Mais lʼalimentation touristique entraîne aussi pour le voyageur un bouleverse- ment de ses propres habitudes dont il convient de prendre la mesure. Le tou- riste arrive avec son propre modèle alimentaire, ses habitudes, ses rythmes, ses aversions, parfois ses interdits quʼil faut connaître pour pouvoir à la fois mieux lʼaccueillir et mieux le guider dans la découverte de nos propres traditions gas- tronomiques. La notoriété gastronomique de la France nʼest plus à faire. Elle est citée comme le pays de la gastronomie, le lieu dʼun certain art de vivre, ce que les Anglo- Saxons désignent par lʼexpression «French touch». Cependant, cette réputation est porteuse dʼune certaine ambivalence. Pour le non initié, la “haute” gastrono- mie française peut être intimidante et perçue comme trop luxueuse, trop chère, trop sophistiquée. Il convient souvent de faire comprendre que le patrimoine gastronomique fran- çais cʼest aussi lʼensemble des cuisines régionales, bourgeoises, populaires, des spécialités locales, des plats de terroir… bref lʼalimentation des Français. Prise dans un sens élargi qui inclut sa diversité sociale et régionale, la gastronomie française offre une multitude de voies dʼaccès pour un visiteur étranger. 5
3 Qu’est ce qu’une culture alimentaire ? Quʼest ce que manger ? Est-ce remplir son estomac pour satisfaire sa faim ? Mais alors pourquoi ne mangeons-nous pas la même chose à travers le monde ? Quelles sont les raisons qui font que nous mangeons du bœuf alors que les Hindous sʼinterdisent dʼen consommer ? Pourquoi mangeons- nous du porc tandis que dʼautres sʼy refusent ? Est-il si évident que nous mangions avec des fourchettes alors que dʼautres cultures mangent avec leurs doigts ou des baguettes ? Pourquoi mangeons-nous trois repas par jour alors que dans certaines cultures une journée alimentaire se compose de 2, 5 voire 10 repas par jour ? Comment se fait-il que nous aimions la viande saignante et que dʼautres voient dans cette pratique quelque chose de désagréable voire de dégoûtant ? Toutes ces questions nous rappellent que nous appartenons tous à une culture alimentaire qui définit lʼordre du mangeable et les modalités de préparation et de consommation des ali- ments. Les cuisines et les manières de tables sont de puissants marqueurs identitaires. Notre modèle alimentaire fait partie de notre patrimoine culturel. Prenons un exemple simple : nous ne mangeons ni insectes, ni chiens, ni chats, pourtant ces produits sont consommés par certaines populations à travers le monde car ils sont valorisés et entrent dans leur registre du mangeable comme pour les Français les cuisses de grenouilles et les escargots qui peuvent faire horreur à des mangeurs dʼautres cultures alimentaires. Le monde occidental a été choqué, lors de la dernière coupe du monde de football, dʼapprendre que les Coréens mangeaient du chien et certains ont même été jusquʼà demander lʼinterdiction de sa consommation pendant la durée de cette manifestation. Il nʼy a pas si longtemps, les Anglo-Saxons étaient choqués par notre «brutalité» envers les oies et les canards lors de leur gavage. Ne sommes-nous pas toujours les barbares des autres ? 6
La nourriture est une nécessité, elle ré- pond à un besoin biologi- que mais les lieux, les heures, les façons de préparer les aliments que nous mangeons sont déterminés par notre culture, notre histoire et lʼenvironnement dans lequel elle sʼest développée. Les fiches qui suivent nʼont bien sûr pas la prétention de rendre compte de tous les touristes des différentes nationalités étudiées. Dans chaque pays, les pratiques alimentaires et lʼintérêt porté à la gastronomie varient selon les niveaux sociaux, les régions, lʼâge des individus... Elles cherchent sim- plement à mettre en évidence les éléments communs du style alimentaire des clients allemands, nord-américains, britanniques, espagnols, italiens, japonais, néerlandais et polonais. Après ce sera aux professionnels de lʼac- cueil de jouer ! Méthodologie Lʼenquête, menée sous la direction de Jean-Pierre Poulain, sociologue et di- recteur du Centre dʼétude du tourisme et des industries de lʼaccueil (Cetia) de lʼUniversité de Toulouse Le Mirail, de Laurence Tibère, attachée de recher- che au ERIT-Critha et réalisée par Philip McLaughlin, chargé dʼétudes au ERIT-Critha, avec la participation de Karina Mazurowicz pour la clientèle polonaise, est basée sur des entretiens qualitatifs semi-directifs auprès de plusieurs populations de touristes étrangers en visite en France. 7
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Bien connaître les Allemands 1 Profil et perception Les Allemands sont plus de 15 millions à venir en France chaque année. Ils séjournent en moyenne 7,5 jours, dépensent en moyenne 34€ (soit 223 FF) par jour et préfèrent prendre leurs repas dans des lieux simples et traditionnels où la quantité est pri- vilégiée par rapport à la qualité. Beaucoup de personnes pensent que les Allemands sont des personnes formelles, efficaces, quʼils aiment les parades et sont de grands buveurs de bière, etc. Il ne faut pas sʼen tenir à cette caricature et être plus objectif. Les touristes allemands apprécient lʼart de vivre à la française ainsi que notre patri- moine culinaire. Ils sont très friands des spécialités locales et aiment découvrir nos régions. 9
2 Leurs habitudes et pratiques alimentaires les Allemands Journée alimentaire et type de repas Particularismes Le goûter : les Allemands sont très friands Petit-déjeuner, 7h de gâteaux et de tartes aux fruits (secs ou frais selon la saison). Ils boivent du café Copieux : grande variété de pains (blanc et noir), avec de la crème et invitent leurs amis (vers charcuteries, fromages, 15h). œufs à la coque, «quark», Hors-repas : les Allemands sont très ama- croissants garnis, café teurs de barres énergétiques aux céréales et Simplifié : céréales, yaourt au chocolat. et café. Structure du repas traditionnel (familial) Déjeuner, 12h à 13h Entrée (potage), plat principal, dessert, café et fromage. REPAS PRINCIPAL Une viande accompagnée Manières de table de pommes de terre avec Le repas est un temps de pause. Le confort, une sauce à base de crème, les manières et lʼenvironnement sont plus des légumes et une salade importants que le repas en lui-même. (variée). Seul repas chaud de la journée. Cuisine La cuisine allemande est une cuisine popu- Dîner, 18h à 19h laire fondée sur les trois «W : Wein, Wurst, Weck» (vin, saucisse, petit pain). Cʼest une Traditionnel : ressemble cuisine consistante et abondante. au petit-déjeuner, composé de charcuteries froides, Interdits et dégoûts alimentaires plusieurs fromages, diffé- rents pains, salades variées Le rappel de lʼorigine vivante de lʼanimal Repas de sortie : nʼest pas appréciée par les Allemands. Ils restaurants italiens, turcs, ont besoin dʼune viande “dés-animalisée”. grecs. 10
3 • Les menus préétablis et le grand choix des cartes • Les viennoiseries Ce qu’ils aiment... • La multiplicité des fromages Les lieux français qu’ils • Les produits et cuisines régionaux privilégient • Le service professionnel du vin et sa dégustation • Le pain et lʼeau sur la table Destinations • Lʼart de vivre à la française • La liberté alimentaire des Français 1- Paris-Ile-de-France : 21% • Lʼambiance simple des restaurants 2- Alsace : 14% • La mentalité française décontractée 3- Rhône-Alpes : 13% • Lʼattention portée par les serveurs malgré leur manque de compétence 4 Littoral (26%) Campagne (24%) en langues étrangères Plusieurs espaces (18%) et n’aiment pas chez nous. Hébergement 1- Hôtel, résidence hôtelière : 44% 2- Camping : 16% 3- Parents, amis, • Le rapport quantité/prix résidence secondaire : 13% sur la nourriture • Le manque de cuisson Restauration (estimations) de la viande rouge • Lʼinsuffisance de légumes 1- Restauration dʼaccompagnement traditionnelle • Le côté excessif de la nouvelle 2- Restauration cuisine (prix élevé) de campagne • Le temps passé à table 3- Cuisinent • Une certaine “suffisance” eux-mêmes des Français en matière (Source : Maison de la France) de gastronomie 11
5 les Allemands Préconisations pour un bon accueil • Proposez des menus établis aux grandissant. Inscrivez sur vos me- choix multiples. Les Allemands nus la provenance de vos produits : considèrent que si le menu a été cʼest un «plus» si vos produits sont élaboré par un chef professionnel bio. français, le choix est forcément judicieux. • Mettez en avant les produits du terroir et les cuisines régionales. • Proposez des menus traduits en al- lemand ou en anglais (faire traduire • Les repas sous forme de buffet les menus par des professionnels). avec un large choix ou des assiettes bien remplies sont bien adaptés à • Au petit-déjeuner, présentez un cette clientèle. Offrez des garnitu- large choix de charcuteries, de res à volonté. produits laitiers, dʼœufs et de cé- réales de type muesli. • Faites attention à la cuisson de la viande rouge. Les Alle- • Le pain est très important dans mands préfèrent une viande lʼalimentation allemande. Un plus cuite, il ne doit plus y choix de pains différents mais avoir de sang “visible”. aussi des petits pains indivi- duels sera très apprécié. • Les fromages sont très appréciés : au petit • Les Allemands ont une sensi- déjeuner et pendant bilité écologique développée et les repas (le plateau les produits biologiques, naturels de fromage est à privi- connaissent chez eux un succès légier). 12
Bien connaître les Américains 1 Profil et perception Chaque année, 3,3 millions de touristes améri- cains viennent en France et restent en moyenne 10,2 jours. Ils ont un pouvoir dʼachat important : ils dépensent en moyenne 223 € (soit 1.463 FF) par jour. Ils aiment manger dans des lieux tradition- nels où les produits locaux sont mis en valeur. Les touristes américains séjournant en France sont dʼun niveau social élevé et aiment découvrir et visiter les régions riches en histoire. Ce sont des personnes très ouvertes et passionnées, qui apprécient la convivialité et le service personna- lisé. Lʼimage du mangeur de hamburgers et de frites est à reconsidérer. 13
2 Leurs habitudes et pratiques alimentaires Particularismes les Américains Journée alimentaire Hors-repas : avec près de 20 prises alimen- et type de repas taires par jour, les Américains vivent une situation paradoxale : la préoccupation Petit-déjeuner, 7h à 9h nationale est la perte de poids mais la ten- dance nationale est le gain de poids. Copieux : œufs brouillés, toasts, céréales, pancakes et sirop dʼérable, Structure du repas traditionnel (familial) «doughnuts» servis avec Entrée (potage), plat principal, dessert du café et des jus de fruits sucré. Le fromage nʼentre pas dans la struc- Simplifié : café avec ture du repas mais est considéré comme un laitage ou céréales. accompagnement ou un ingrédient. Déjeuner, 12h à 13h Manières de table Il nʼexiste pas de manières de table parti- Habituel : sandwich, culières. Selon la catégorie socioprofes- boisson, frites et dessert sionnelle et lʼorigine ethnique, les manières Snacking : hamburger, changent. Toutefois, les manières de table hot-dog, pizza, et produits britanniques sont prédominantes. asiatiques. Cuisine Dîner, 17h à 20h Il nʼexiste pas de cuisine type, cʼest un mé- lange des cuisines du monde, ce que lʼon REPAS PRINCIPAL pourrait appeler une cuisine “fusion”. Traditionnel : repas pris en famille basé sur une Interdits et dégoûts alimentaires viande et deux légumes Lʼorigine vivante de lʼanimal ne doit pas De sortie : apprécient les être visible. Les abats, les cuisses de gre- dîners dans les restaurants exotiques, italiens, nouilles, les escargots et les lapins sont mexicains, asiatiques. source de dégoûts. Néanmoins certains Américains sʼaventurent à faire des expé- riences alimentaires. 14
3 • Petits-déjeuners : croissants, Ce qu’ils aiment... baguette, pain au chocolat, Les lieux café expresso qu’ils • La norme du repas français : entrée, plat, fromage, dessert privilégient • Les grands vins • La finesse de la cuisine Destinations • Le service au restaurant considéré comme un métier reconnu en France 1- Paris-Ile-de-France : 54% • Le rapport qualité/prix 2- PACA : 16% • Rester un long moment à table 3- Aquitaine : 5% 4 Ville (73%) Littoral (14%) et n’aiment pas chez nous. Campagne (11%¨) Hébergement 1- Hôtel, résidence hôtelière : 82% 2- Autres : 18% • La cuisson de la viande rouge, besoin dʼune viande “dés-animalisée” Restauration (estimations) • Les plats à base dʼabats • Le peu dʼamabilité 1- Traditionnelle des serveurs parisiens 2- A thème • Lʼethnocentrisme des Français 3- Haut de gamme concernant leur langue • Notre manque de connaissance (Source : Maison de la France) de la langue anglaise • Lʼabsence de traduction des menus 15
5 les Américains Préconisations pour un bon accueil • Considérez les clients américains quʼun plateau de fromages variés. comme des clients rois. Aux USA Ces deux produits sont emblémati- le service est très important. Ils ques du patrimoine gastronomique trouvent les Français trop passifs français. à ce sujet. Ils attendent beaucoup de lʼaccueil et préfèrent quʼil soit • Proposez des petits-déjeuners de personnalisé. styles différents : à la française, anglo-saxon ou continental. Ils ap- • Essayez de communiquer en an- précient le choix à tous les repas, ce glais : les Américains trouvent les qui leur permet de tout goûter. Français trop ethnocentriques par rapport à leur langue. Toutefois ils • Essayez de garder un côté “typi- aiment essayer de parler français quement français” dans votre cui- alors laissez-les faire et revoyez sine. Le cachet, lʼauthenticité, le avec eux la commande en anglais. terroir sont des points essentiels. • Traduisez les menus et les argu- • Suggérez des mets régio- mentations commerciales des naux, locaux. Les Amé- vins et des plats en anglais ricains aiment tout ce qui en utilisant un vocabulaire provient du terroir. adéquat. Faites attention aux mots et termes utilisés • Faites attention à la qui, traduits littéralement, cuisson de la viande peuvent avoir une double rouge. Les Américains signification. Faites tra- nʼaiment pas que leur duire les menus par des viande soit trop saignante professionnels ou des an- mais plutôt bien cuite. glophones. • Le café expresso est très ap- • Proposez une carte des précié. Il est un des symboles 16 vins conséquente ainsi du raffinement français.
Bien connaître les Britanniques 1 Profil et perception Chaque année les Britanniques sont plus de 13 millions à séjourner en France ; ils dépensent en moyenne 89 € (soit 584 FF) par jour et restent 7,3 jours. Ils apprécient particulièrement le régime alimentaire méditerranéen, les vins et les froma- ges français. Les Français considèrent les Britanniques comme des personnes réservées, hautaines, froides, qui nʼont aucune connaissance culinaire et cuisent tout à lʼeau. Loin de cette caricature les Britan- niques possèdent une longue histoire culinaire et sont un peuple friand de produits exotiques et de cuisines ethniques, leur cuisine a été enrichie par celle de leurs anciennes colonies. 17
2 Leurs habitudes et pratiques alimentaires les Britanniques Particularismes Journée alimentaire Le «brunch» : mélange entre le breakfast et le et type de repas lunch. Repas pris le week-end entre 10h et 15h. Le «afternoon tea» (goûter) : pris entre 15h30 et Petit-déjeuner, 8h 17h, cʼest le moment où le thé est pris en compa- gnie de la famille et dʼamis. Servi avec : REPAS PRINCIPAL «scones», «muffins», gâteaux, «crumpets»… Copieux : «bacon & eggs», Selon la région dʼorigine ou le niveau socio-éco- toast, tomates, champi- nomique le «afternoon tea» peut aussi signifier le gnons, boudin noir, dîner. «porridge», marmelade, thé ou café Structure du repas traditionnel (familial) Simplifié : céréales, yaourt, Entrée (occasionnellement saumon fumé, pota- thé ou café. ge), plat principal, dessert et fromage. Déjeuner, 12h à 13h Manières de table Très formels, les Britanniques respectent les rè- Déjeuners emballés : gles de lʼétiquette, les enfants nʼont pas le droit sandwichs, chips, fruit et boisson fraîche de parole, les coudes ne doivent pas être sur la Déjeuner au Pub : table, lʼart de la table est une institution. grillades et quelques légumes, dessert sucré. Cuisine Fondée sur la culture alimentaire populaire, la Dîner, 18h30 à 20h cuisine britannique est simple, basée sur les restes. Les mets emblématiques sont les «pies», Repas traditionnel : les «puddings», les «dumplings» (à base de farine 1 viande «joint» plus et de graisse animale). 2 légumes, dont la pomme de terre, servis avec une Interdits et dégoûts alimentaires sauce appelée «gravy» Le rappel de lʼorigine vivante de lʼanimal est dif- Repas de sortie : pris dans ficile, il y a un besoin de “dés-animalisation” de les restaurants exotiques : la viande. Ils nʼaiment pas les abats, les cuisses indiens, asiatiques, de grenouilles, les escargots (cependant, pour ces pakistanais. deux produits français, les Britanniques aiment 18 être aventuriers). Les Britanniques sont de plus •••
••• en plus nombreux à devenir • Notre cuisine, sa légèreté, sa finesse, végétariens. ses sauces, les plats régionaux, la fraîcheur Depuis la crise de la vache des produits folle, le végétarisme sʼest • Le régime alimentaire méditerranéen Ce qu’ils aiment... développé (12 à 15%) ; (la Provence et ses produits : ail, huile au point que de nombreux dʼolive, vin rouge…) restaurants proposent des • Les fromages et les vins A.O.C menus «vegetarians wel- • La culture du vin come». • Le service professionnel (le service est un 3 métier à part entière) Les lieux • Les prix accessibles (rapport qualité/prix) • Le côté informel des restaurants et lʼam- qu’ils biance détendue (le temps passé à table, privilégient les mêmes couverts pendant tout le repas), la convivialité des Français Destinations • Le pain et lʼeau sur la table dès le début du repas 1- Paris-Ile-de-France : 20% • Prendre conseil auprès des “autochtones” • Discuter de la nourriture avec les serveurs 4 2- Rhône-Alpes : 9% et n’aiment pas chez nous. 3- Nord-Pas-de-Calais : 8% Ville (35%) • Lʼinsuffisance de légumes en garniture • Le manque de plats végétariens Campagne (26%) • La viande pas assez cuite : Littoral (15%) saignante (problème entre le «à point» anglais et le «à point» français) Hébergement • Lʼethnocentrisme français ; ils ressentent une trop grande critique envers 1- Hôtel, résidence leur cuisine nationale hôtelière : 46% • La gastronomie française est liée à la 2- Parents, amis, résidences cuisine futile : beaucoup à dire pour rien secondaires : 18% • Le manque dʼamabilité du personnel en 3- Camping : 14% salle à Paris • Le manque de manières à table Restauration (estimations) • La consommation excessive de cigarettes (fumer entre les plats) 1- Traditionnelle • Lʼ industrie du tourisme parisien 2- Haut de gamme • Le manque de connaissance de la langue 3- De campagne anglaise 19 (Source : Maison de la France) • Lʼabsence de traduction des menus
les Britanniques 5 Préconisations pour un bon accueil • Faites traduire les menus en anglais • Lorsquʼun touriste britannique com- par des anglo-saxons ou des profes- mande une viande rouge, faites-lui bien sionnels qui utiliseront un vocabulaire préciser la cuisson quʼil désire : les adéquat et angliciseront les appella- Britanniques préfèrent, en général, une tions. viande “bien cuite” et non saignante. • Sachez écouter, essayez dʼexpliquer • Proposez sur la carte du restaurant le menu et de donner des conseils en quelques entrées végétariennes et au anglais. moins un plat végétarien. • Essayez de personnaliser lʼaccueil. • Proposez plus de légumes ou une plus Mettez les clients britanniques à lʼaise grande quantité de légumes avec le plat lors de leur arrivée au restaurant en les principal. prenant en charge, en étant convivial et en parlant quelques mots dʼanglais. • Présentez un plateau de fromages conséquent, les Britanniques raffolent • Soyez plus rigoureux dans la gestion du fromage français. des espaces non-fumeurs car la sensibi- lité de cette clientèle à la lutte contre le • Proposez des thés différents dont au tabagisme est plus forte que chez nous. moins un dʼorigine britannique. La consommation dʼun thé vers 16 heures • Proposez des petits-déjeuners consé- reste une institution. quents de type anglo-saxon. Lorsquʼils sont en voyage les Britanniques recher- • Evitez les jugements dévalorisants chent un petit-déjeuner copieux. sur la cuisine britannique devant un touriste dʼOutre-Manche. • Offrez toujours de lʼeau et du pain, ils apprécient le pain de campagne frais. • De nombreux Britanniques sont des connaisseurs en vins, ils apprécient les vins régionaux, et aiment découvrir de nouveaux vins. 20
Bien connaître les Espagnols 1 Profil et perception Ils étaient plus de 3,2 millions à venir séjourner en France en 2001, ils dépensent pendant leur séjour environ 68 € par jour et restent en moyenne 6,1 jours. Les Phéniciens, les Grecs, les Romains mais surtout les Maures ont influencé la cuisine ibé- rique. La conquête du Nouveau Monde, grâce à Christophe Colomb, fait de lʼEspagne la première puissance européenne. Ils décou- vrent et importent en masse les tomates, les pommes de terre, le cacao, la patate douce, la vanille, de multiples espèces de hari- cots, les courgettes, les poivrons, etc. : cʼest le siècle dʼor de lʼem- pire espagnol. 21
2 Leurs habitudes et pratiques alimentaires Particularismes les Espagnols Le «Tapeo» : cʼest le fait de manger des tapas. Journée alimentaire Ce sont toutes sortes dʼaliments apéritifs et type de repas (olives, viandes froides, saucisses, calmars et Petit-déjeuner, 8h à 9h autres poissons frits, crustacés et mollusques, salades) servis dans les bars et lieux similai- Le petit déjeuner espagnol res en accompagnement dʼune boisson. est léger. Il se compose dʼun café ou dʼun chocolat Structure du repas traditionnel (familial) chaud avec une tartine de Il est divisé en 3 services : entrée (salade, pain et de la confiture. soupe, riz), plat principal (poisson, viande, omelette) et dessert léger. Déjeuner, 13h à 16h Manières de table REPAS PRINCIPAL Les Espagnols consomment leurs repas plus Repas familial : composé tardivement que les autres Européens. Ils ne dʼune entrée copieuse (riz, reçoivent que très rarement dans leur foyer. salade, potage), dʼun plat Ils préfèrent offrir une assiette de tapas dans principal avec peu de un bar, la maison étant un espace familial. La garniture et se termine vie sociale se passe à lʼextérieur. avec un fruit. Repas sur le pouce : ils Cuisine apprécient les tapas, forme La cuisine espagnole est régionalisée autour de restauration rapide et conviviale. de 6 zones : le Nord pour les sauces ; les Py- rénées avec les «chilindrones», la Catalogne Dîner, 21h à 23h30 pour les ragoûts, la côte Est avec le riz, lʼAndalousie avec les fritures, le Centre avec Repas familial : rarement les rôtis. consommé au foyer, le dîner est une reproduction Interdits et dégoûts alimentaires plus légère du déjeuner. Ils privilégient la viande bien cuite (sous for- Repas de sortie : les me de ragoût en particulier) à la viande crue Espagnols sont friands du ou saignante. Pour certains dʼentre eux, les «tapeo» quʼils offrent et fromages aux goûts prononcés et aux odeurs consomment dans les bars. fortes procurent une forme de dégoût (Ro- 22 quefort, Münster, chèvre).
3 Ce qu’ils aiment... Les lieux qu’ils • Lʼambiance calme des restaurants privilégient pour les plus âgés • La cuisine savante française Destinations • Le professionnalisme des serveurs • La variété de la nourriture française 1- Paris – Ile-de-France : 29% • Le grand nombre de fromages aux 2- Languedoc-Roussillon : 6% laits et aux cuissons différents 3- Midi-Pyrénées : 5% 4 Ville (55%) Montagne (10%) et n’aiment pas chez nous. Campagne (9%) Hébergement 1- Hôtel, résidences • Lʼethnocentrisme des Français hôtelières : 63% vis-à-vis de leur cuisine 2- Parents, amis, résidences • La viande saignante ou crue secondaires : 21% • Les plats trop gras 3- Camping : 6% (pour les femmes) • Lʼambiance trop calme (pour les jeunes) Restauration (estimations) • Les tables trop proches 1- Traditionnelle dans les restaurants 2- Gastronomique • Les serveurs trop familiers 3- A domicile dans les bars et cafés (Source : Maison de la France) • Les plats trop sophistiqués • Le manque de plats à base de poissons ou de fruits de mer 23
5 les Espagnols Préconisations pour un bon accueil • Proposez des plats à base de pois- • Il faut être certain de la cuisson de sons et de fruits de mer ; ils con- la viande. Les Espagnols ne raffo- sidèrent quʼil nʼy a pas assez de lent pas en général de la viande crue restaurants qui proposent ce type de ou saignante. Expliquez-leur la dif- plats dans les régions non côtières. férence entre toutes ces formes de cuisson. • Ne cherchez pas à être trop fa- milier avec les Espagnols, ils tien- • Ils sont impressionnés par les pro- nent à être considérés comme des fessionnels de la restauration. Cʼest clients. pour eux un métier quʼils respectent sʼil est bien fait. • Mettez en avant les fromages et les vins français. Proposez un pla- • Proposez des snacks pour les plus teau de différents fromages et une tardifs. Les Espagnols sont habitués carte des vins régionalisée. à manger le soir vers 22 heures : ayez quelque chose à leur servir. • Ne dénigrez pas la cuisine espa- gnole en la comparant à la cuisine française. Ils sont très fiers, comme les Français, de leur cuisine. 24
Bien connaître les Italiens 1 Profil et perception Les Italiens étaient en 2001 près de 6,5 millions à venir visiter la France où ils dépensaient 59 € par jour pendant une durée moyenne de 7 jours. Pays unifié depuis 1860, lʼItalie a connu une période faste pour son patrimoine culinaire pendant lʼEmpire romain, mais a dû attendre la période des grandes expéditions pour accroître ce patrimoine avec Marco Polo qui rapporta la recette des pâtes de Chine, et la découverte du Nouveau Monde qui les initia à la tomate (fruit emblématique de lʼItalie), au blé, aux courgettes…LʼItalie était composée de 7 états autonomes (et donc de 7 patrimoines culinaires indépendants) dont la plupart étaient pauvres en ressources agricoles et plus particulièrement le Sud. Le Nord, quant à lui, et surtout Venise apporta à lʼEurope des grandes cours, le cristal, la fourchette, la faïence, la pâtisserie et la confiture. 25
2 Journée alimentaire Leurs habitudes et pratiques alimentaires Particularismes Le «spuntino» : Pause entre 10h et 11h, les et type de repas Italiens désertent leur lieu de travail et se retrouvent au café de lʼentreprise pour y Petit-déjeuner, 8h à 9h consommer un café expresso ou un cappuc- Léger : Très léger, le petit- cino avec de la brioche ou un sandwich. déjeuner italien nʼest souvent quʼun café expresso ou un Structure du repas traditionnel (familial) cappuccino quʼils consomment Le repas festif peut aller jusquʼà huit plats. à la maison. En sortant de chez Toutefois il est généralement décomposé en eux, ils prennent un second 3 services voire 5 : un «antipasto» (mise en «café court» dans le café le plus bouche rarement servie), une entrée «primo», proche avec une viennoiserie. un plat principal «secondo» avec une assiette Les plus jeunes générations dʼaccompagnement : salade variée «contorno» consomment des céréales avec et un dessert léger «dolce». Le contorno peut du lait. être servi à part après la viande. Déjeuner, 12h30 à 13h30 Manières de table Les Italiens considèrent que mettre du parme- REPAS PRINCIPAL san sur les pâtes est une faute de goût mais ce Traditionnel : Le déjeuner italien produit doit toujours se trouver sur la table au traditionnel est composé de trois cas où. Les pâtes doivent être servies en tant plats : entrée (pâtes ou riz), un quʼentrée. plat à base de viande et un des- sert léger (glace, fruits). Cuisine «Lʼantipasto» est très rarement Cʼest une cuisine très riche, nourrissante, réa- servi. Léger : plat unique (entrée : lisée à base dʼingrédients naturels dont lʼélé- pâtes ou viande) avec un fruit en ment force reste lʼentrée ; une cuisine diffé- guise de dessert. rente selon les régions, où la couleur a autant dʼimportance que la saveur. Dîner, 20h à 21h30 Interdits et dégoûts alimentaires Repas plus léger, il ressemble au Pas de dégoûts particuliers sinon un léger ma- déjeuner et est souvent pris en laise devant la viande peu cuite (les Italiens famille : il se compose dʼun seul préfèrent les viandes grillées au feu de bois 26 plat et dʼun dessert . ou rôties) et le foie gras (pour certains !)
3 Les lieux • La quantité de garniture servie avec le plat principal Ce qu’ils aiment... • Le vin et sa dégustation, qu’ils le savoir-faire français privilégient • La politesse des serveurs • Les fromages • Avant tout, le raffinement de la Destinations cuisine française. 1- Paris – Ile-de-France 43% 2- PACA : 18% 3- Midi-Pyrénées : 12% Ville (39%) Littoral (31%) 4 Montagne (12%) et n’aiment pas chez nous. Hébergement 1- Hôtel, résidence • La viande saignante ou crue hôtelière : 55% • Lʼexcès de gras dans 2- Location : 28% lʼalimentation française 3- Parents, amis, • Lʼusine à touristes parisienne résidence secondaire : 8% • La nourriture italienne en France • Les couverts qui ne sont Restauration (estimations) pas changés entre lʼentrée et le plat principal 1- Traditionnelle • Le manque de plats à base 2- Gastronomique de poisson ou de fruits de mer 3- Snacks (Source : Maison de la France) les Italiens 27
les Italiens 5 Préconisations pour un bon accueil • Les Italiens ne sont pas friands de • Mettez en valeur le service du vin, viandes peu cuites et trop épaisses. sa dégustation et son importance Vérifiez bien avec eux la cuisson de dans la culture gastronomique fran- la viande, ils nʼont pas lʼhabitude çaise. Réalisez une carte qui permet de devoir la choisir. aux clients de mieux comprendre cette dimension du patrimoine. • Pensez à varier les formes de cuisson : à lʼanglaise, à la vapeur, • Les desserts français sont proba- sautée… Ils nʼaiment pas trop la blement ce que les touristes italiens cuisson à base de graisse, quʼelle préfèrent dans le repas français. soit animale ou végétale. Proposez un grand choix de desserts sur une console réfrigérée qui reste • Evitez de servir des pâtes avec le dans la salle à la vue de tous les plat principal. Les Italiens ne com- clients. prennent pas pourquoi les Français nʼarrivent pas à cuire les pâtes «al • Mettez en valeur le petit-déjeuner dente» et pourquoi ils les servent français : grâce à un buffet, en parti- nature. culier pour les viennoiseries. • Proposez davantage de plats à • Si cela est possible, servez la gar- base de poisson ou de fruits de mer. niture dans une assiette à part. Cʼest un des aliments centraux de leur cuisine. • Traduisez les menus en italien ou en anglais et définissez les appella- tions, qui ne sont pas toujours très claires. 28
Bien connaître les Japonais 1 Profil et perception En 2001, 685.000 Japonais sont venus visiter la France . La durée moyenne de leur séjour était de 6,3 jours. Ils ont dépensé en France, en moyen- ne, près de 244 € (soit 1.600 FF) par jour. Leurs séjours en France sʼinscrivent souvent dans un “tour” comprenant plusieurs pays européens. Les Français ont des Japonais une image austère, formelle ; ils les voient comme des gens pressés, photographes amateurs… mais ce sont aussi des personnes cultivées, passionnées et sʼintéressant à la France. Leurs séjours sont très organisés : il faut essayer de respecter scrupuleusement le temps alloué aux repas. Ils ont lʼhabitude, chez eux, de manger très rapidement en 15 à 30 minutes. 29
2 Journée alimentaire Leurs habitudes et pratiques alimentaires Particularismes Hors-repas : les Japonais sont de plus en plus et type de repas enclins à grignoter chips, hamburgers, biscuits. Petit-déjeuner, 6h à 8h Ceci est dû à des rythmes de travail, qui ne lais- sent que peu de temps pour une pause repas. Traditionnel : bol de riz, potage au «miso», légumes Structure du repas traditionnel (familial) macérés, légumes bouillis, Tous les plats sont servis simultanément, le des- algues, poisson cru ou mijoté, sert est pris après. Que le repas soit festif ou viande. fasse partie dʼun cérémonial «Kaiseki ryuri», les Occidental : oeufs, toasts, Japonais sont toujours très respectueux des rè- café, jus de fruits, confitures. gles et de lʻétiquette. Déjeuner, 12h à 13h Manières de table Lʼhygiène de vie et la propreté sont dʼune ex- A emporter : riz, légumes trême importance pour les Japonais. Ils mangent macérés, beignets, poisson avec des baguettes à usage unique ou personnel- (surtout pour les femmes) les. Consommés aujourdʼhui sur des tables occi- disposés dans une boîte dentales, les repas japonais se prenaient autrefois appelée «o-bentô». sur des tatamis, avec des plateaux individuels. Snack : repas pris dans de petits restaurants de nouilles Cuisine ou dans des restaurants La cuisine japonaise ne nécessite pas de cuisson étrangers. longue et complexe, cʼest lʼart du découpage et Dîner, 17h à 19h des assemblages des saveurs qui importe le plus. Elle est basée sur le riz et le poisson. La présen- REPAS PRINCIPAL tation des aliments doit être en harmonie avec la Traditionnel : 3 à 5 plats décoration des plats. servis simultanément ( riz, condiments, soupe au «miso», Interdits et dégoûts alimentaires poisson ou viande). La viande et les produits laitiers étaient interdits De sortie : dans les «family» par les préceptes du bouddhisme. Depuis la fin restaurants, repas pris en du XIX° siècle les plats à base de viande sont famille ou avec des amis, entrés dans les pratiques alimentaires japonaises, 30 restaurants souvent étrangers. et sont considérés comme les nouveautés de la •••
••• civilisation moderne. La notion • Le patrimoine gastronomique Ce qu’ils aiment... de souillure est très forte au Ja- • Le patrimoine viti-vinicole pon. Les abats, le lapin, le pi- • Le pain et les viennoiseries geon, les escargots, le mouton • La liberté des Français en ce qui et les fromages aux goûts pro- concerne lʼambiance et le côté noncés sont souvent sources de informel des manières dégoût. 3 • Les terrasses et cafés des grandes villes • La nouvelle cuisine • Le luxe • Le rapport qualité/prix Les lieux • Voyager pour pas cher 4 qu’ils privilégient • Les trop grosses rations et n’aiment pas chez nous. Destinations alimentaires des menus 1- Paris-Ile-de-France : 80% • La cuisine trop grasse 2- PACA : 7% Les Japonais ne comprennent pas 3- Rhône-Alpes : 5% pourquoi tout est cuisiné Ville (87%) avec beurre, huile, saindoux… Campagne (6%) • Lʼinsuffisance de légumes Littoral (3%) • La viande rouge pas assez cuite • Le manque de plats à base Hébergement de poissons • Les petits déjeuners pas 1- Hôtel, assez copieux résidence hôtelière : 92% • Manger trop tard 2- Autres : 8% • Etre ignorés par les serveurs • Les bavardages bruyants Restauration (estimations) des Français pendant le repas • La longueur des repas les Japonais 1- Traditionnelle • Lʼaméricanisation des habitudes 2- De chaîne alimentaires 3- Haut de gamme (Source : Maison de la France) 31
les Japonais 5 Préconisations pour un bon accueil • Ouvrez les restaurants plus tôt le • Marquez de lʼintérêt pour la culture soir. Les Japonais préfèrent manger nippone. Ils pensent que les Français assez tôt et sont frustrés par lʼouver- ne connaissent rien à leur culture. ture tardive des restaurants. • Proposez des repas avec des plats • Essayez de communiquer avec des aux rations plus petites. Les Japonais gestes, afin quʼils se sentent à lʼaise nʻarrivent pas à terminer leur assiet- sʼils ne parlent ni anglais, ni français : te, les menus à trois voire quatre plats ne faites pas de gestes trop brusques. sont trop longs. Proposez des menus simplifiés. • Veillez à la gestion rigoureuse des espaces non-fumeurs. • Vérifiez la véritable cuisson quʼils désirent pour la viande rouge car ils • Le petit-déjeuner continental est préfèrent la viande bien cuite apprécié et de plus en plus pratiqué par les Japonais au Japon. Ils aiment • Proposez, avec le plat principal, avoir un petit-déjeuner copieux avec plus de légumes ou une salade à part. laitages, toasts, œuf, viande et du café Ils aiment manger la salade en même à lʼoccidentale. temps que la viande. • Respectez “à la lettre” la com- • Le gras nʼest pas trop apprécié par mande, les Japonais sont très la population japonaise, suggérez critiques sʼils ne retrouvent pas des garnitures cuites à la vapeur ou dans leur assiette ce quʼils ont à lʼanglaise, des salades sans vinai- commandé. grette mais avec un simple filet de citron. • Sur la carte, proposez plus de plats à base de poisson. • Evitez de servir des mets aux Ces plats devront être sim- goûts prononcés tels que le mouton ples sans sauce “lourde”, et les fromages forts (fromage de nʼhésitez pas utiliser des chèvre, Roquefort, Münster…). recettes de poisson poché ou 32 vapeur.
Bien connaître les Néerlandais 1 Profil et perception En 2001, les Néerlandais étaient presque 12 millions à venir séjourner en France, pour une durée moyenne de 6,1 jours, et environ 30 € de dépenses par jour. Terre germanique à ses débuts, puis sous domination es- pagnole pendant plusieurs siècles, la Hollande possède une grande mixité culturelle. Au XVII° siècle les Néerlandais étaient de grands voyageurs et commerçants (siècle dʼor des Pays-Bas) grâce à la Compagnie des Indes orientales (fondée en 1602) et à la Compagnie des Indes occidentales (1621). Lʼexpansion maritime se conjugue avec un empire colonial qui se disperse sur les côtes de lʼAfrique du Sud, de lʼInde, de lʼAsie du Sud-Est, (Moluques, Nouvelle-Zélande) et de lʼAmérique du Nord (la Nouvelle-Amsterdam). Cette ouverture sur le monde a permis aux Néerlandais de connaître et dʼappréhender depuis longtemps les cuisines “ethniques”. Ainsi il est facile aujourdʼhui de trouver chez eux une multitude de restaurants issus des cinq continents. 33
2 Journée alimentaire Leurs habitudes et pratiques alimentaires et type de repas les Néerlandais Particularismes Petit-déjeuner, 7h à 9h Le thé ou café : plusieurs pauses sont insti- tutionnalisées dans la journée alimentaire Copieux : les Néerlandais des Néerlandais. A 10h, ils boivent un café apprécient le pain au blé complet au lait (ou crème) avec des biscuits, vers saupoudré de flocons de chocolat 15h cʼest lʼheure du thé avec des gâteaux «hagelslag», les pains au et vers 20h ils consomment un thé, un café chocolat, les produits laitiers ou une liqueur avec des biscuits et des (yaourts, fromages), la charcu- gâteaux. terie, et boivent du thé, café, lait Le «Borrel» (gin) : certains Néerlandais ou babeurre. prennent un gin avec quelques amuse- bouche vers 17h. Déjeuner, 12h à 13h Structure du repas traditionnel (familial) Le déjeuner ressemble au petit- Le repas traditionnel Néerlandais est di- déjeuner. On y retrouve les visé en 3 services : une entrée (potage), un mêmes ingrédients avec en plus plat principal et un dessert (des fruits ou des œufs sous différentes formes, des gâteaux). des charcuteries et des fromages. Manières de table Dîner, 17h30 à 19h Lʼhygiène est essentielle pour les Néer- REPAS PRINCIPAL landais : il est important de se laver les Traditionnel : cʼest le seul repas mains avant de passer à table. Les mains chaud de la journée. Il débute doivent être visibles sur la table et il est de avec un potage, se poursuit avec bon ton dʼattendre que tout le monde soit une viande en sauce (ou poisson), servi avant de commencer à manger. des légumes et des pommes de terre et se termine par un fruit. Cuisine Repas hors foyer : les Néerlan- Le hareng tient une place fondamentale dais aiment manger dans les dans la tradition gastronomique néerlan- restaurants ethniques et décou- daise ainsi que les pommes de terre, le vrir de nouvelles saveurs. fromage et le gin. 34 •••
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