Document d'accompagnement des membres pour la tournée de consultation de la ministre

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Document d'accompagnement des membres pour la tournée de consultation de la ministre
Document d’accompagnement des membres
                    pour la tournée de consultation de la ministre
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                              Tournée de consultation de la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation
                                                      Pour des milieux de vie de qualité, attrayants et en santé
                                   Vers une stratégie nationale d’urbanisme et d’aménagement des territoires
                  _________________________________________________

Le 28 septembre 2019, les membres de la Fédération québécoise des municipalités (FQM) ont adopté en
assemblée générale annuelle une résolution demandant au gouvernement de procéder à la révision de
la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme. Cette résolution, en annexe au présent document, énonce les
grands principes devant guider une telle refonte.

En janvier dernier, le gouvernement lançait une conversation nationale sur l’urbanisme et
l’aménagement des territoires, laquelle doit déboucher sur l’adoption, au printemps 2022, d’une
première Stratégie nationale d’urbanisme et d’aménagement des territoires. Au cours des mois de juin
et août, la ministre des Affaires municipales entamera une tournée de consultation auxquels certains
acteurs sont conviés. Dans ce contexte, la Fédération québécoise des municipalités, en collaboration
avec l’Association des aménagistes régionaux du Québec (ARRQ), l’Association des directeurs municipaux
du Québec (ADMQ), l’Association des directeurs généraux de MRC du Québec (ADGMRCQ) et
l’Association des directions du développement économique local du Québec (ADDELQ) ont préparé ce
document d’accompagnement pour faciliter une pleine participation des élus et professionnels des
régions à cette consultation dans la foulée des orientations présentées dans le document publié par le
ministère des Affaires municipales Vers une stratégie nationale d’urbanisme et d’aménagement des
territoires. Nos énoncés s’inscrivent dans la lignée des principes adoptés en 2019. Ils sont structurés
selon les cinq axes retenus dans le cadre de la consultation, soit la gouvernance, la croissance urbaine,
les milieux de vie, la ruralité et finances et fiscalité.

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AXE 1             GOUVERNANCE

Rôle des MRC et primauté du schéma d’aménagement et de développement
NOS ÉNONCÉS :
    • L'aménagement du territoire est une responsabilité politique dont le principal outil est le schéma
       d'aménagement et de développement (SAD), lequel permet d’exposer une vision régionale du
       développement d’un territoire. En particulier, il est le meilleur moyen pour adapter les
       interventions aux défis que posent notamment les changements climatiques.
    • La MRC est le foyer territorial de la concertation, le lieu de convergence entre les visions
       nationale et locale, en incluant la participation active des citoyens à la gestion de l'aménagement.
    • La Loi sur l’aménagement et l’urbanisme doit renforcer et encourager la capacité d'innovation
       en matière d'aménagement du territoire et d'urbanisme, prendre en compte les effets des
       changements climatiques et favoriser le développement durable du territoire.
    • Les MRC sont des entités politiques autonomes responsables.
    • Le schéma (SAD) est le document dans lequel les élus et la communauté territoriale inscrivent la
       vision de l’avenir de leur territoire. Cette vision est développée en tenant compte des
       orientations gouvernementales et le schéma est le moyen pour concilier les priorités des
       différents niveaux de gouvernement. Pour que le processus d’aménagement soit efficace, il est
       essentiel que les politiques et programmes des ministères et organismes soient flexibles afin de
       s’adapter aux différents milieux et visent la mise en place de partenariats avec les MRC.
    • Primauté du schéma d’aménagement et de développement (SAD) comme document central de
       la planification territoriale en aménagement et en développement, et renforcement cet outil de
       planification dans lequel l’ensemble des éléments qui façonnent nos milieux sont pris en compte
       (développement durable), afin d’améliorer nos connaissances du territoire, des risques et aléas
       et de mieux planifier.
    • Le renforcement du schéma doit s’accompagner des ressources financières, de moyens et
       d’expertise pour permettre le développement de connaissances stratégiques pour favoriser un
       aménagement et un développement des territoires optimal, aux bénéfices des populations et
       aux risques moindres en matière de sécurité.

Exemplarité et cohérence de l’État
NOS ÉNONCÉS :
   • En matière d’aménagement du territoire, le gouvernement doit assurer la cohérence des
      politiques, des programmes et des interventions de ses ministères et organismes.
   • Dans son document, le gouvernement propose la localisation optimale des équipements et des
      infrastructures de l’État. Or, rédigée de cette façon, nous croyons que cette formulation laisse la
      porte grande ouverte vers une reconfiguration des services de l’État au profit des grands centres
      comme vécue lors de la dernière réforme de la santé. Rappelons que cette réforme fut conçue
      en fonction des besoins du système et des professions et non selon les besoins des communautés
      et des territoires. Ainsi, des services de proximité ont donc été abandonnés au profit des grands
      centres. Pour que les besoins des communautés soient au cœur de toutes les décisions de l’État,
      nous considérons impératif de modifier le texte du document de la ministre pour que la
      localisation des équipements et des infrastructures de l’État vise une desserte optimale des
      territoires, en respect de la Loi sur l’occupation et la vitalité des territoires au lieu de la formule
      proposée.
   • Réaffirmer le rôle et les responsabilités des ministères et organismes en matière d’occupation du
      territoire et de développement durable des collectivités, par une politique de localisation des

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services de l’État visant la consolidation des centres-villes et noyaux villageois. Par exemple, le
         déménagement de succursales de la Société des alcools du Québec (SAQ) a contribué à la
         dévitalisation de rues commerçantes bien établies et nui aux efforts de redynamisation de
         communautés.
    •    Créer le comité ministériel responsable de l’aménagement du territoire, sous la responsabilité
         de la ministre des Affaires municipales, afin d’élaborer les différentes politiques en
         aménagement et de concilier les problématiques et les différends.
    •    Imposition d’une obligation légale au gouvernement de revoir périodiquement ses orientations
         gouvernementales en matière d’aménagement du territoire (OGAT).

Décentralisation et prise en compte des particularités régionales
NOS ÉNONCÉS :
   • Les pouvoirs en aménagement sont partagés entre le gouvernement du Québec, les MRC et les
       municipalités locales, ce qui impose une concertation entre les niveaux de gouvernement.
       Importance du respect des échelles de planification.
   • Le processus d'aménagement du territoire impose une déconcentration des ministères vers les
       régions et doit doter les directions territoriales d’une réelle capacité à adapter les politiques et
       programmes pour répondre aux besoins des MRC et des municipalités.
   • Le processus d'aménagement doit amener les ministères à changer leur façon de faire en mettant
       fin aux contrôles excessifs centralisés au profit d'un accompagnement et de la conciliation des
       approches, tout en y intégrant les principes de souplesse et d'évolution.
   • Mise en place d’un processus de monitorage conçu par les MRC en collaboration avec le
       ministère des Affaires municipales.
   • Nécessité de décentraliser les orientations pour permettre l’agilité, la flexibilité et l’autonomie
       des décisions sur le territoire.
   • Les orientations gouvernementales doivent assurer l'équité entre les grandes villes et les
       petites et moyennes municipalités en leur accordant les mêmes marges de manœuvre pour
       assurer la pérennité et la vitalité de leur communauté.

Concertation et conciliation
NOTRE ÉNONCÉ :
   • L'aménagement du territoire est un processus politique sous la responsabilité des élus, un
       processus transparent qui doit favoriser la participation citoyenne, la concertation des différents
       acteurs et la conciliation des intérêts. En ce sens, le conseil de la MRC définit les moyens pour
       faciliter la participation du plus grand nombre à l’élaboration des orientations en aménagement
       et en développement.

AXE 2             CROISSANCE URBAINE
NOS ÉNONCÉS :
   • L'aménagement du territoire doit permettre aux communautés de se développer en favorisant
      l’utilisation durable des territoires, la protection des milieux naturels, des milieux non urbanisés
      et des terres agricoles ainsi que la mobilité durable.
   • L’aménagement des territoires doit se faire à l’échelle humaine et favoriser l’accès aux services
      et aux lieux de travail.

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•    Les coûts réels doivent être intégrés à tous les projets ayant un impact sur l’aménagement et
         l’occupation du territoire, quel que soit le promoteur, gouvernemental, municipal ou privé.
    •    Le processus décisionnel des communautés métropolitaines doit être revu pour permettre à
         tous les territoires de MRC touchés d’être partie prenante aux décisions et à la définition des
         orientations en aménagement du territoire.
    •    Le processus d’aménagement sous la responsabilité des communautés métropolitaines doit
         respecter les différentes échelles de planification et ce principe doit guider le gouvernement
         dans ses analyses de conformité.

AXE 3             MILIEUX DE VIE

NOS ÉNONCÉS :
   • Le déploiement des services publics de proximité doit permettre d’offrir des milieux de vie de
      qualité, équitables et inclusifs.
   • Le gouvernement doit assurer la présence de services publics de proximité dans chacun des
      territoires de MRC.
   • Assurer un accès à des logements de qualité dans chaque territoire.

Aménagement du territoire et développement économique
NOS ÉNONCÉS :
   • Au cours des dernières années, les MRC ont démontré grâce à leur connaissance fine du
      territoire leurs capacités à assumer leur responsabilité en matière de développement
      économique et à intervenir de façon diligente pour aider les entreprises de leur territoire. Cette
      expertise s’est particulièrement illustrée en cette période de pandémie.
   • Le processus d'aménagement du territoire doit permettre une meilleure intégration de la
      dimension du développement économique et le déploiement des services sur le territoire.
   • Le gouvernement a confié aux MRC le rôle de Porte d’entrée pour les entrepreneurs avec la mise
      en place du Réseau Accès Entreprise Québec. Ce rôle doit transparaître par un renforcement du
      schéma d’aménagement et de développement, qui est l’outil central de planification et de
      développement économique.
   • Nécessité d’améliorer l’arrimage entre les infrastructures gouvernementales et les planifications
      territoriales des MRC, pour assurer le développement économique des régions. Au cours des
      dernières années, certaines décisions gouvernementales relativement aux infrastructures
      (ferroviaires, aéroportuaires, etc.) ont nui au développement économique de certains territoires
      (désengagement).

AXE 4             RURALITÉ

NOS ÉNONCÉS :
   • Le Québec est composé d’une multitude de territoires et leur diversité constitue sa principale
      richesse. La ruralité est multiple et multifonctionnelle.
   • Il est de la responsabilité de l’État d’assurer la vitalité et une occupation dynamique de
      l’ensemble des territoires.
   • Les ressources et les territoires contribuent profitent à tous les secteurs d’activités
      économiques (primaire, secondaire et tertiaire) du Québec.

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•    Les objectifs de valorisation et de protection des espaces naturels, de respect de la biodiversité,
         des paysages et des ensembles patrimoniaux, doivent inclure la vitalité et le développement
         intrinsèque des territoires et des communautés.
    •    Décentraliser la gestion de territoires forestiers vers les gouvernements de proximité,
         notamment en étendant le concept de forêt de proximité (forêt habitée) à l’ensemble du
         Québec, afin de favoriser une utilisation mixte du territoire et de redonner accès aux citoyens à
         la forêt publique.
    •    Assurer l’arrimage au Schéma d’aménagement des diverses planifications et orientations qui
         touchent les ressources naturelles (agriculture, acériculture, forêts, mines, pêches, etc.),
         comme le Plan de développement de la zone agricole (PDZA), afin d’assurer que leur mise en
         valeur et leur utilisation durable soient au cœur de la planification de l’aménagement des
         territoires.

AXE 5             FINANCES ET FISCALITÉ
NOS ÉNONCÉS :
   • Prévoir que l’ensemble des programmes qui touchent l’aménagement du territoire tiennent
      compte des changements climatiques et des contraintes et risques qui y sont associés.
   • Au Québec, il n’existe pas de groupes ou d’instituts qui permettent d’établir des consensus sur
      les coûts réels des choix en aménagement du territoire. Ainsi, les groupes publient différentes
      études contradictoires sur les coûts d’un projet, ce qui favorise les débats improductifs et
      complexifie le rôle des décideurs gouvernementaux. Aussi, il est proposé de mettre en place un
      institut neutre, à l’exemple de l’institut de la statistique du Québec, dont le mandat serait de
      produire des études objectives afin d’évaluer les impacts sociaux, communautaires,
      environnementaux et économiques des orientations et choix en aménagement du territoire, et
      qui pourra servir de référence dans les échanges et travaux des décideurs et intervenants.
   • L’occupation dynamique et durable de tous les territoires doit être le but de toute politique, de
      toute mesure et de toute démarche touchant les finances et la fiscalité locale.

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