TEST LIVRE BLANC - LES FOCUS TECHNIQUES DE L'INGÉNIEUR - septembre / 2018 - Techniques de l'Ingénieur
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LES FOCUS
TECHNIQUES DE L’INGÉNIEUR
TEST LIVRE BLANC
septembre / 2018SO
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SOMMAIRE
INTRODUCTION
TEST LIVRE BLANC
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4
• MISER SUR LE BIM, UN NOUVEAU PARI STRATÉGIQUE 4
• LES BUS À HYDROGÈNE SE DÉPLOIENT EN EUROPE 6INTRODUCTION Intro
LES FOCUS
TECHNIQUES DE L’INGÉNIEUR
TEST LIVRE BLANC
MISER SUR LE BIM, UN NOUVEAU
PARI STRATÉGIQUE
Franke Water Systems est un industriel spécialisé S.L. : Avec cette offre, nous sortons de notre périmètre
dans les sanitaires à destination des établissements industriel classique. Nous ne parlons plus de produits mais
recevant du public (ERP). Il mise sur une offre BIM de services bien définis appuyés sur le BIM à destination
inédite pour faire décoller sa position sur le marché d'une cible précise. Nous sommes sur un accompagne-
français d'ici 2020. Entretien avec son directeur ment opérationnel, avec des livrables clairement définis.
général Sébastien Lepicard. Cela nous permet de nous démarquer de nos concurrents.
La démarche consiste à offrir cet ensemble de services qui
Techniques de l'ingénieur : Quelle est votre nouvelle
dépasse la simple compétence du produit industriel et qui
offre BIM ?
permet de créer une différenciation concurrentielle par rap-
Sébastien Lepicard : Je suis à la tête de Franke Water Sys- port à nos confrères.
tems pour le marché français depuis juin 2017. J'ai mené
Les fabricants de sanitaires qui ont enclenché sur le BIM
un audit de marché qui m'a montré une tendance forte et
sont sur une offre d'objets, disponibles sur les plateformes
un intérêt certain autour du BIM. Il y un ensemble de points
de téléchargement habituelles. Nous sommes sur une offre
de blocage, par rapport aux compétences, aux infrastruc-
inédite sur le marché français et européen. L'idée est de
tures, et à l'investissement. Nous avons donc développé
positionner un industriel qui bénéficie d'un portefeuille de
une offre inédite en France et en Europe, en partenariat
produits large et qualitatif sur un marché très bien alimenté
avec BIMSKY.
par d'autres marques.
Plutôt que d'arriver avec un catalogue de produits, nous
E.T.I. : Que change le BIM pour le marché du sanitaire ?
nous positionnons avec un ensemble de services à desti-
nation des architectes, bureaux d'études, entreprises géné- S.L. : Lorsqu'un prescripteur choisit un sanitaire, il prend,
rales, installateurs, maîtres d'ouvrage... Ces prescripteurs entre autres, en compte des critères esthétiques, fonc-
veulent faire du BIM, mais ont besoin d'être accompagnés. tionnels et de durabilité. Pour autant, le principe même de
Notre offre se concentre donc autour de trois services : l'objet BIM se qualifie avec la data, l'information contenue
la formation, la modélisation et l'assistance à maîtrise dans le fichier. C'est la clé de voûte du résultat qu'amène
d'oeuvre ou d'ouvrage. Si Franke n'intervient en produits l'outil BIM sur un projet de construction ou de rénovation.
que sur le sanitaire, notre offre de services autour du BIM Demain, il n'est pas sûr qu'un prescripteur reste sur ses cri-
peut aller jusqu'à l'accompagnement total du projet. Cette tères classiques de performances produits et d'esthétique.
offre s'adosse en fonction du service sur une prestation fac- Il intégrera certainement également un critère de sélection
turée particulière, en complément ou en accompagnement concernant la richesse de la data contenue dans l'objet.
des produits. Nous intégrons la gratuité de la modélisation Si la data n'a pas une incidence directe sur le coût de la
pour les sanitaires jusqu'en décembre 2018 dans le cadre construction, elle en a une sur le coût d'exploitation du bâti-
du lancement de l'offre. ment. Cela va forcément impacter les critères de sélection
de la prescription des produits à l'avenir.
E.T.I. : Quel est votre intérêt à miser sur le BIM en tant
qu'industriel ? Nous avons donc des critères bien définis dans la consti-
tution de la data de nos objets BIM. Nous allons bientôt
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déployer des scènes : au lieu de travailler uniquement sur
un objet, nous allons travailler sur un pack d'objets qui
constitue une scène. Cela peut être un bloc sanitaire type
pour une station-service ou un vestiaire, par exemple. Il
s'agira d'un assortiment de produits spécifiques en fonc-
tion des secteurs d'activité et de différents critères. Nous
avons la volonté de faire du "plug and play" pour intégrer
les scènes dans les projets.
E.T.I. : Qu'attendez-vous de ce nouvel axe stratégique ?
S.L. : La division Water Systems de Franke est leader du
marché en Allemagne, en Autriche et en Suisse. En France,
notre part de marché est estimée autour de 1 %. Nous
ambitionnons d'atteindre 5 % de parts de marché en 2020.
Et pour ce faire, notre axe stratégique est le BIM. La France
est le pilote de cette démarche pour évaluer la performance
de cette stratégie. En fonction des résultats, l'objectif sera
déployé ou non sur les autres marchés.
"BIM Services by Franke" est commercialisée depuis fin
mai 2018. Nous sommes sur de premières statistiques
extrêmement prometteuses. 86 % des bureaux d'études
que nous avons démarché déclarent un intérêt sur l'offre
de solutions et de services BIM.
Propos recueillis par Matthieu Combe, journaliste scien-
tifique
11/09/2018
5LES FOCUS
TECHNIQUES DE L’INGÉNIEUR
LES BUS À HYDROGÈNE SE
DÉPLOIENT EN EUROPE
Afin de faire baisser le coût des bus électriques d'électricité d'origine renouvelable certifiée par des garan-
à hydrogène et favoriser l'émergence d'une offre ties d'origine. »
industrielle européenne, des stratégies d'achats Des commandes groupées pour faire baisser les prix
groupés se mettent en place. La France attend ses
premiers bus pour 2019. Dans le cadre du projet JIVE 2, un bus à hydrogène de
12 mètres coûte au maximum 650.000 euros. Le projet
« Les bus à hydrogène ce n'est pas pour 2030, ils se est financé par le Fuel Cell Hydrogen Joint Undertaking
déploient déjà », prévient Bertrand Chauvet, Président de (FCH JU), un partenariat public-privé entre la Commission
Seiya Consulting et membre du conseil d'administration européenne, les industriels et les chercheurs des piles à
de l'Association Française pour l'Hydrogène et les Piles à combustible et de l'hydrogène. Grâce une subvention entre
Combustible (AFHYPAC). Les bus à hydrogène se déve- 150.000 et 200.000 euros par bus, les villes doivent donc
loppent depuis plus de 10 ans à travers de nombreux pro- débourser entre 450.000 et 500.000 euros. C'est près de
jets qui ont permis de valider cette technologie. deux fois plus que pour un bus diesel, vendu entre 200.000
Les bus à hydrogène arrivent en France et 250.000 euros.
Le projet « CHIC » (Clean Hydrogen in European Les industriels veulent organiser des commandes groupées
Cities), entre 2010 et 2016, était le projet le plus impor- pour que des bus à hydrogène de 12 mètres soient propo-
tant de déploiement, avec 56 bus. Désormais, le secteur sés à l'avenir à moins de 500.000 euros, hors subventions.
entre dans une phase de commercialisation et de déploie- « Des discussions sont en cours entre les constructeurs
ment de flottes plus importantes. Lancé en 2017, le projet de bus européens et l'Europe pour réduire les prix si l'on
JIVE (Joint Initiative for hydrogen Vehicles across Europe) arrive à consolider une demande globale de bus autour de
prévoit le déploiement de 139 bus dans sa première phase. 1.000 exemplaires », explique Bertrand Chauvet. En Scan-
Sa deuxième phase vise à déployer 152 nouveaux bus d'ici dinavie, la proposition est déjà de 450.000 euros pour des
2023. commandes supérieures à 100 bus. En comparaison, la
Chine veut déployer 10.000 bus à hydrogène d'ici 2030.
« Jive 2 est le premier programme européen qui accueille
Elle va ainsi créer un marché domestique qui permettra à
des villes françaises : dans le cadre de ce projet, 15 bus sont
ses constructeurs d'être agressifs sur les prix.
prévus à Pau, Auxerre et aéroport de Toulouse-Blagnac »,
explique Bertrand Chauvet. D'autres villes se lancent éga- Des clusters pour grouper les demandes
lement dans d'autres projets concrets. Au total, déjà 28 Afin de réaliser cette ambition, cinq clusters d'approvision-
bus sont prévus : huit à Pau, sept à Toulouse, six à Artois- nement régionaux ont été créés dans le cadre du projet
Gohelle, cinq à Auxerre et deux à Versailles. Les premiers JIVE. À l'intérieur, des exploitants de bus et des villes se
bus seront mis en service début 2019 à Artois-Gohelle et mutualisent pour émettre des commandes groupées, afin
Pau. « Dans tous les cas sauf à Versailles, il s'agit d'hydro- de favoriser les économies d'échelle. Chaque pays nomme
gène vert avec des électrolyseurs qui produisent sur site, donc un coordinateur national et chaque cluster s'organise
précise Bertrand Chauvet. À Auxerre, l'électrolyseur sera pour consolider la demande. En France, la coordination est
alimenté par un parc éolien. À Toulouse et Pau, il s'agira
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assurée par Mobilité Hydrogène France et l'AFHYPAC. Au
niveau européen, la vision globale de cette demande est
assurée par Element Energy.
L'objectif de ces achats groupés est également de créer
une offre industrielle européenne de bus électriques à
hydrogène. La France se positionne, notamment grâce au
constructeur de bus français Safra qui propose une version
hydrogène de son modèle Businova. Par ailleurs, l'hexa-
gone compte déjà plusieurs fournisseurs et exploitants
de stations de recharge hydrogène ; en particulier Engie
Cofely, Air Liquide et McPhy. Enfin, la centrale d'achat du
transport public (CATP) a ajouté des bus électriques à
hydrogène à son catalogue.
Les bus électriques à hydrogène sont une solution de choix
pour remplacer les bus diesel. Ils ne rejettent que de la
vapeur d'eau et de la chaleur, se rechargent entre 5 et 30
minutes en fonction du dimensionnement de la station et
ont une autonomie de plus de 300 kilomètres. Ils offrent
ainsi beaucoup moins de contraintes que les bus élec-
triques à batterie. En tant que flotte captive, l'infrastructure
est simple, reposant sur une station de recharge unique au
dépôt de bus. Alimenté par de l'hydrogène obtenu par élec-
trolyse de l'eau, à partir d'énergies renouvelables, il s'agit
là d'une solution intéressante pour développer les énergies
renouvelables locales, y compris pour la production du car-
burant.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
07/09/2018
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