DOSSIER BIOCONTRÔLE - GIS PICLég
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HORS SÉRIE LE MENSUEL DU CENTRE TECHNIQUE INTERPROFESSIONNEL DES FRUITS ET LÉGUMES DOSSIER BIOCONTRÔLE EN FRUITS ET LÉGUMES RETOUR SUR LA JOURNÉE BIOCONTRÔLE EN FRUITS ET LÉGUMES DU 10 DÉCEMBRE 2015 – CENTRE CTIFL DE BALANDRAN
D DOSSIER MARC DELPORTE, GIS PICLÉG NOVEMBRE 2016 CTIFL SOMMAIRE PRÉSENTATION DU GIS PICLÉG ET DU GIS FRUITS 2 DOSSIER 2 Présentation du GIS PIClég et du GIS Fruits 4 Introduction sur le biocontrôle en fruits et légumes 5 MANIFESTATION 5 Programme de la journée biocontrôle 6 Compte rendu de la journée : un état des lieux du biocontrôle, recherches en cours et perspectives 11 Focus sur les ateliers : - Atelier « Innovation - Technologie » - Atelier « Médiateurs > ESSAI AVEC PLANTE-RELAIS SOUS ABRI (TRÈFLE INCARNAT) chimiques » Le GIS PIClég (Groupement d’intérêt développement ambitieux, répondant - Atelier « Ravageurs et scientifique pour la Production inté- aux préoccupations de la filière ; auxiliaires » grée en cultures légumières) est né en – des résultats permettant de concevoir 2007 sous le parrainage du ministère des systèmes économiquement viables de l’Agriculture, à l’initiative des Pro- et plus économes en intrants pour les 13 TÉMOIGNAGES ducteurs de légumes de France, de cultures légumières de plein air ou sous 13 Professionnels l’Inra et du Ctifl, avec pour ambition abri. de mobiliser l’ensemble des acteurs de Les travaux du GIS PIClég portent sur 15 Participant la recherche et du développement pour la maîtrise des bioagresseurs aériens et proposer aux producteurs de légumes telluriques, la gestion de la fertilisation des systèmes de cultures respectueux et de l’eau, la génétique et l’innovation 16 DOCUMENTATION de l’environnement et économiquement variétale et l’élaboration de nouveaux GÉNÉRALE performants. systèmes de cultures plus économes en Le GIS PIClég c’est : intrants. 16 Documentation générale – un renforcement considérable des L’objet du GIS PIClég est de coordonner liens entre les acteurs de la recherche et d’orienter un programme pluridisci- et du développement de la filière « lé- plinaire de recherche-développement gumes » : chercheurs, expérimenta- pour concevoir, expérimenter et propo- teurs, conseillers agricoles ; ser des systèmes de culture légumiers – une vingtaine de projets de recherche- innovants. créé à l’initiative de Action pilotée par le ministère en charge de l’agriculture avec l’appui financier de l’ONEMA par les crédits issus de la rede- vance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto 2
PRÉSENTATION DU GIS PICLÉG ET DU GIS FRUITS GIS PICLÉG NOVEMBRE 2016 Les programmes de recherche- développement du GIS PIClég sont orientés vers les problématiques de la production, avec comme objectif la mise en place de systèmes de culture respectueux de l’environnement et économiquement performants. Ainsi, les projets et études du GIS PIClég visent à diminuer l’utilisation des produits phytosanitaires en cultures légumières, ainsi qu’à mieux piloter la fertilisation et l’irrigation. Cela im- plique de reconcevoir les systèmes de culture, en combinant des techniques agronomiques à effets partiels, en in- tégrant le choix du matériel végétal et en gérant différemment l’alimentation des plantes. Les modes d’action du GIS PIClég sont les suivants : – inventorier et hiérarchiser les ques- tions et les besoins, au sein des diffé- > CONFUSEUR CONTRE LA TORDEUSE ORIENTALE EN VERGER DE PÊCHER rents groupes thématiques ; – coconstruire des projets pour y ré- Six priorités scientifiques ont été défi- de qualité à un prix acceptable pour les pondre, associant les partenaires de la nies : consommateurs tout en intégrant les recherche et du développement ; – organisation des acteurs et compéti- exigences nouvelles en matière envi- – labelliser les projets proposés (label- tivité du secteur ; ronnementale et, plus généralement, lisation par le Comité stratégique sur – attentes sociétales : comportement la mise en œuvre de pratiques moins proposition du Directoire opération- du consommateur et de l’acheteur, de- consommatrices en intrants, comme nel) ; mande du citoyen ; fixée dans le cadre du plan national – identifier les sources pertinentes de – connaissance du fonctionnement et Ecophyto 2018, et ceci dans un contexte financement (AIP Inra, ANR, Casdar, maîtrise des bioagresseurs des pro- de changements climatiques effectifs autres…) ; ductions fruitières ; dans les zones arboricoles françaises. – suivre le déroulement des projets, – adaptation et anticipation du change- La filière doit donc modifier ses ma- pour en assurer la cohérence par rap- ment climatique ; nières de produire tout en restant com- port aux objectifs du GIS ; – approche système aux trois échelles : pétitive, en assurant un revenu décent – organiser la diffusion des résultats. parcelle, exploitation et territoire ; aux professionnels, et en relevant les À ce jour, plus de 24 projets ont été la- – élaboration et maintien de la qualité défis de la qualité et de l’adaptation des bellisés par le GIS PIClég (voir http:// des fruits frais et transformés. fruits aux marchés des produits frais www.picleg.fr). Six actions programmatiques ont ainsi ou transformés, et aux demandes des Le GIS Fruits (Groupement d’inté- été spécifiées : consommateurs. En d’autres termes, rêt scientifique fruits), quant à lui, – identifier de nouvelles questions de elle se doit de conjuguer performances regroupe 22 partenaires de la filière recherche grâce au dialogue entre les économiques, sociales et environne- fruitière française, impliqués dans la partenaires ; mentales. recherche, le développement, la forma- – lancer des projets de recherche, de Pour relever ces défis, les innovations tion et l’organisation professionnelle, développement, de formation ; biologiques, technologiques, éco- afin de mettre en œuvre dans la durée, – accompagner les innovations sur le nomiques et/ou organisationnelles une stratégie commune, allant de la terrain ; constituent des leviers essentiels que recherche jusqu’au transfert des inno- – diffuser les résultats des actions ; doivent continuer de coconstruire les vations vers les acteurs économiques. – communiquer vers un large public ; organismes de recherche, les acteurs Cette structure s’articule autour de – éclairer la décision publique grâce professionnels et l’encadrement de deux idées principales : aux acquis scientifiques du GIS. cette filière. C’est dans ce contexte – un triple défi : conjuguer perfor- L’enjeu majeur pour la filière « fruits » que s’est mis en place en 2012 un mances économiques, sociales et envi- est d’assurer, à tous les niveaux, sa ca- Groupement d’intérêt scientifique ronnementales de la filière ; pacité de présence sur les marchés en (GIS) afin d’accompagner les muta- – une approche globale : de la sélection répondant aux attentes sociétales tout tions de ce secteur par la coordination de variétés, la production intégrée, la en améliorant ses performances tech- et la conduite d’actions de recherche, commercialisation, la transformation, nico-économiques. d’expérimentation, de développement jusqu’à la consommation de fruits Elle doit être en mesure de concilier et de formation (voir le site officiel : frais et transformés. plusieurs objectifs : fournir des fruits http://www.gis-fruits.org). ▪ 3
D DOSSIER YANN BINTEIN, CTIFL GIS PICLÉG NOVEMBRE 2016 PHILIPPE NICOT, INRA L’Union européenne, dans le cadre de la directive 2009/128/CE et la France INTRODUCTION SUR LE dans le cadre du plan Ecophyto se sont donné comme ambition de relever un défi de grande ampleur : limiter les BIOCONTRÔLE EN FRUITS impacts négatifs de la protection des cultures sur l’environnement et la san- ET LÉGUMES té, tout en maintenant, voire augmen- tant, les niveaux de production agricole, la qualité des produits de récolte, et la rentabilité économique des exploita- tions et des filières agricoles. Parmi les leviers identifiés pour relever ce défi, le biocontrôle des bioagresseurs occupe une place de choix. Mais qu’entend-on exactement par Macro-organismes (auxiliaires) Médiateurs chimiques « biocontrôle » ? L’article L.253-6 du Code rural précise que les produits de biocontrôle incluent des « Agents et produits utilisant des mécanismes na- turels dans le cadre de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures ». Ils comprennent en particulier : – les macro-organismes ; – les produits phytopharmaceutiques Micro-organismes Substances naturelles incluant des micro-organismes, des > LES PRODUITS DE BIOCONTRÔLE médiateurs chimiques (comme les phéromones et les kairomones) et des en œuvre par 7 producteurs sur 10 et la née nationale sur la thématique du substances d’origine végétale, animale présence de macro-organismes préda- biocontrôle, le 10 décembre 2015 sur ou minérale. teurs des pucerons (coccinelles, chry- le centre Ctif l de Balandran autour de Plusieurs événements majeurs contri- sopes et syrphes) fait déjà l’objet d’un quatre temps forts : buent aujourd’hui à intensifier la suivi dans 70 % des cas. – un état des lieux de la réglemen- mobilisation autour du biocontrôle : Concernant les cultures légumières tation et du marché des produits de évolution du contexte réglementaire, sous serres chauffées, l’utilisation biocontrôle pour les catégories concer- apparition et réémergence de bioagres- des macro-organismes est le premier nées : macro et micro-organismes, seurs, priorités de recherche dans moyen de protection contre les in- médiateurs chimiques et substances la mission « Agriculture - Innova- sectes et acariens dans les itinéraires d’origine naturelle ; tion 2025 » désormais fixées dans les culturaux. – une table ronde avec les acteurs appels à projets, développement des ac- Pour autant, la filière ne saurait se de la filière (production, firmes du teurs privés de la protection des plantes contenter de ces seuls acquis. En effet, biocontrôle, évaluation et recherche/ vers le biocontrôle, enfin concrétisation l’apparition de nouveaux ravageurs expérimentation) pour cerner la place d’un large consortium public/privé peut remettre en cause les itinéraires du biocontrôle, l’attente des différents de recherche et développement sur le techniques déjà établis. Les systèmes acteurs et de dégager les perspectives biocontrôle. dits « ouverts » comme les cultures d’évolution pour les fruits et légumes ; La filière des fruits et légumes a légumières de plein champ se doivent – un panorama de plusieurs pistes de été pionnière dans le domaine du de combiner les approches et les tech- recherche et travaux en cours sur de biocontrôle avec la recherche de nou- niques après les échecs relatifs des nouvelles solutions ou leur intégration velles méthodes alternatives dans un lâchers inondatifs. Les produits de dans les différents systèmes de culture contexte d’augmentation des usages biocontrôle ne s’utilisent générale- fruitiers et légumiers ; orphelins et de diminution du nombre ment pas comme les produits issus de – des visites de stands des firmes du de spécialités phytopharmaceutiques la chimie de synthèse : généralement biocontrôle, d’ateliers techniques et de disponibles. Ce recours au biocontrôle ciblés, parfois d’efficacité partielle, ils posters sur des travaux scientifiques. a bien souvent été le moteur de dé- nécessitent une haute technicité pour Ce hors-série a pour vocation de va- marches professionnelles de produc- leur prise en main et une réf lexion loriser cet événement marquant pour tion intégrée avec l’émergence de du praticien pour l’intégrer dans une la filière des fruits et légumes et d’en chartes de qualité « produits ». panoplie diversifiée de moyens de pro- retracer le plus fidèlement possible les Dans le cas du pommier, en ce qui tection. interventions, échanges et débats avec concerne les insectes ravageurs, la Afin d’accompagner cette dynamique, plusieurs témoignages. méthode de confusion sexuelle par le Ctif l, le GIS PIClég et le GIS Fruits Nous vous souhaitons une bonne l’utilisation de phéromones est mise ont décidé d’organiser une jour- lecture ! ▪ 4
M MANIFESTATION YANN BINTEIN, CTIFL GIS PICLÉG NOVEMBRE 2016 PHILIPPE NICOT, INRA PROGRAMME JOURNÉE BIOCONTRÔLE EN FRUITS ET LÉGUMES 10 DÉCEMBRE 2015 - CENTRE CTIFL DE BALADRAN 9 h 15 Accueil des participants 9 h 45 Introduction - A. Vernède, Ctifl et M. Bariteau, Inra 10 h-11 h Point de situation du biocontrôle • État des lieux de la réglementation — A. Tridon, DGAL • État des lieux du marché : quelles solutions disponibles ? – D. Longevialle, IBMA 11 h-11 h 45 Table ronde : Quelle place du biocontrôle en fruits et légumes ? Coanimation Y. Bintein, Ctifl et P. Nicot, Inra • G. Roche, Producteurs de Légumes de France • L. Barbier, FNPF • D. Longevialle, IBMA • J. Laville, Anses • N. Volkoff, Inra 12 h-12 h 45 Visite des stands et ateliers 12 h 30 Repas 14 h 45-17 h 30 Pistes de recherche et travaux en cours • Panorama sur les substances naturelles et micro-organismes - M. Giraud, Ctifl et P. Marchand, Itab • Travaux sur les médiateurs chimiques en fruits et légumes - B. Frérot, Inra / F. Verheggen, Gembloux – Agrobiotech-Université de Liège / AM. Cortesero, Inra • Travaux sur les macro-organismes pour l’arboriculture fruitière - C. Weydert, Ctifl et N.Ris, Inra • Protection intégrée contre Sclerotinia en productions légumières - P. Lefloch, Unilet et F. Villeneuve, Ctifl • Intégration des méthodes de biocontrôle sous serres et abris - Y. Trottin, Ctifl et A. Lefèvre, Inra 17 h 30 Conclusion par Roger Laroche — 1er Vice-Président du Ctifl 5
M MANIFESTATION YANNIE TROTTIN ET CLAIRE WEYDERT, GIS PICLÉG NOVEMBRE 2016 CTIFL C O M P T E- R E N D U D E L A J O U R N É E U N É TAT D E S LI E UX D U B I O CO NTRÔ LE , R EC H E RC H E S E N CO U R S E T P E R S P EC TIVE S LE JEUDI 10 DÉCEMBRE 2015, CTIFL (BALANDRAN) La journée sur le biocontrôle a été coor- ganisée par le Ctifl, le GIS PIClég et le GIS Fruits avec l’appui financier de l’Onema par les crédits issus de la re- devance pour pollutions diffuses attri- bués au financement du plan Ecophyto. Près de 280 personnes, conseillers techniques, expérimentateurs, cher- cheurs, firmes phytosanitaires, semen- ciers, producteurs et distributeurs des filières fruits et légumes… ont participé à cette manifestation dont la théma- tique générale portait sur les produits de biocontrôle : définition, état des lieux, travaux de recherches en cours et > TABLE RONDE SUR LE THÈME DE LA PLACE DU BIOCONTRÔLE ET L’ATTENTE DES ACTEURS perspectives sur la base d’exemples en cultures fruitières et légumières. teurs de la filière, des ateliers pratiques, (AMM) de ces produits soient accélé- des visites concernant d’une part les rés. Des allègements réglementaires stands des firmes de biocontrôle et sont prévus (par ex. dans le cadre de la d’autre part les posters portant sur des LAAF, exemption d’obligation d’agré- ENJEUX ET OBJECTIFS travaux scientifiques. ment phytosanitaire pour l’application en prestation de service). Enfin, elle a Cette journée a été introduite par donné la définition des types de pro- A. Vernède (Directeur du Ctifl) et ÉTAT DES LIEUX DE LA duits de biocontrôle (cf. ci-dessus) ainsi M. Bariteau (Président du centre RÉGLEMENTATION ET DU que celle d’une préparation naturelle Inra Paca). Ils ont rappelé tout l’enjeu MARCHÉ DES PRODUITS DE peu préoccupante : celle-ci est une de cette journée pour relever les défis BIOCONTRÔLE substance de base (à ce jour, huit sont du biocontrôle en impliquant et en approuvées) ou bien une substance mobilisant tous les acteurs pour qu’ils N. Therre (DGAL(1)) a présenté le naturelle à usage biostimulant. Cette puissent être coordonnés dans leur ac- contexte réglementaire européen dans dernière, appliquée par exemple sur les tion afin de proposer une agriculture le cadre de la directive 2009/128 sur plantes, aura pour but de stimuler les plus respectueuse de l’environnement. l’utilisation des pesticides compatible processus naturels de ces plantes afin L’objectif était de permettre à un large avec le développement durable et le de faciliter ou de réguler l’absorption public de se familiariser avec les pro- Règlement 1107/2009 sur la mise sur des éléments nutritifs ou d’améliorer duits de biocontrôle et de s’informer, à le marché des produits phytophar- leur résistance aux stress abiotiques. Un partir d’un certain nombre d’exemples maceutiques. Cette réglementation projet de décret est en cours pour défi- en cultures fruitières et légumières, notamment encourage les solutions nir la procédure d’autorisation qui sera des résultats les plus récents concer- non chimiques et le recours à des mé- spécifique (pas d’AMM classique). En- nant les travaux de recherche menés canismes naturels pour la protection fin, elle a rappelé le lancement du plan sur les différents types de produits de des plantes. Pour la France, elle a rap- Ecophyto II qui prévoit des mesures biocontrôle : les macro-organismes, les pelé que, dans le cadre de la Loi d’avenir pour le développement des produits micro-organismes, les substances na- pour l’agriculture, l’alimentation et la de biocontrôle ainsi que l’installation turelles d’origine végétale, animale ou forêt (LAAF), l’État soutient les acteurs du consortium biocontrôle début 2016. minérale et les médiateurs chimiques professionnels dans le développement Celui-ci est un groupe à gouvernance (ex. les phéromones…). des solutions de biocontrôle et veille paritaire public-privé pour développer Dans ce cadre ont été organisés des à ce que les processus d’évaluation et conférences, une table ronde avec les ac- d’Autorisation de mise sur le marché (1) DGAL : Direction générale de l’alimentation 6
COMPTE-RENDU DE LA JOURNÉE GIS PICLÉG NOVEMBRE 2016 UN ÉTAT DES LIEUX DU BIOCONTRÔLE, RECHERCHES EN COURS ET PERSPECTIVES l’innovation en biocontrôle et son adap- Le rôle de l’aval et des consommateurs truction étaient moindres avec des mé- tation dans les filières agricoles. a été évoqué. Ces acteurs, parties pre- thodologies d’évaluation spécifiques. D. Longevialle (IBMA France(2)) a fait un nantes dans le plan Ecophyto 2, peuvent Par ailleurs, l’objectif de l’Anses est état des lieux du marché des produits inciter les filières à utiliser des produits aussi d’informer rapidement des déci- de biocontrôle. Au 10 décembre 2015, de biocontrôle. La présence de l’aval de sions qui sont prises. l’IBMA France en tant que structure la filière à cette journée Biocontrôle D. Longevialle (IBMA) a confirmé, associative, comptait 40 membres, dont prouve son intérêt et son implication. suite à une enquête auprès des firmes 31 membres actifs. Ce sont des firmes du biocontrôle, que dans les trois ans très spécialisées dans le biocontrôle (no- à venir, de nombreux produits de tamment dans les micro-organismes) TABLE RONDE AVEC LES biocontrôle étaient attendus, ce qui ou bien des firmes de l’agrochimie. Les ACTEURS DE LA FILIÈRE prouve qu’il y a une accélération de l’in- trois quarts de ces firmes proposent des novation par rapport à ces produits. produits pour les fruits et les légumes. L’objectif était de mieux cerner la place N. Volkoff (Inra(5)) a présenté le réseau Le marché du biocontrôle est estimé par du biocontrôle ainsi que l’attente des EMBA (Ecological management of l’IBMA France à 100 millions d’euros différents acteurs (production, firmes bioagressors in agroecosystems), soit (soit 5 % du marché de la protection des du biocontrôle, évaluation et recherche) une organisation scientifique de 80 plantes) et l’ambition est un marché du et d’en dégager les perspectives d’évolu- personnes Inra au sein de 15 unités et biocontrôle passant à 15 % d’ici 2020. tion pour les fruits et légumes. 30 équipes. Les axes de recherche sont D. Longevialle a rappelé la législation G. Roche (Légumes de France) et notamment, la caractérisation de la bio- sur ces produits. Tout produit revendi- L. Barbier (FNPF(4)) ont rappelé, d’une diversité, la compréhension des méca- quant une action sur des bioagresseurs part, l’antériorité de la filière fruits et lé- nismes d’action, l’étude de la durabilité (ravageurs, maladies, adventices) doit gumes dans le biocontrôle, notamment des méthodes de protection, mais aussi faire l’objet d’une demande d’AMM les macro-organismes introduits sous la lutte biologique par conservation, (comme tout produit phytopharmaceu- serre depuis plus de 35 ans et, d’autre par acclimatation… L’objectif est la re- tique). Différents exemples de produits part, que les professionnels étaient fa- cherche finalisée, mais aussi l’intégra- de biocontrôle ayant une AMM sur des vorables à l’utilisation du biocontrôle en tion des techniques sur le terrain. fruits ou des légumes ont été cités. Les tant que méthode à associer à d’autres macro-organismes sont soumis à une stratégies de protection. Par contre, réglementation spécifique et l’introduc- ils ont souligné que l’utilisation du DES ATELIERS TECHNIQUES ET tion de macro-organismes non indi- biocontrôle demandait de la techni- DES DÉMONSTRATIONS gènes doit faire l’objet d’une demande cité et ont demandé que l’efficacité auprès de l’Anses(3). de ces nouveaux produits techniques Trois ateliers techniques étaient propo- Ces interventions ont suscité de nom- et plus globalement des techniques sés aux participants (cf. focus sur les breuses questions de la salle. Il a été alternatives soit validée avant que ne ateliers p. 11). question des conditions d’inscription disparaissent des produits phytophar- – L’atelier « Ravageurs et auxiliaires », des produits sur la liste NODU Vert, et maceutiques. Dans ce cadre, J. Laville animé par J.-M. Leyre, J.-F. Mandrin notamment des produits d’origine mi- (Anses) a rappelé que pour des subs- et V. Baffert (Ctifl) offrait la possibilité crobienne pour lesquels une réflexion tances candidates à la substitution, une d’observer des ravageurs et auxiliaires est en cours. Des discussions sont évaluation comparative peut aboutir à la des cultures fruitières et légumières, également en cours à propos des subs- non-substitution dans le cas où aucune présentés vivants ou sous une loupe tances naturelles d’origine de synthèse méthode alternative efficace n’existe. binoculaire. On pouvait notamment chimique parmi lesquelles seules les Le rôle et l’organisation de l’Anses ont phéromones font actuellement partie de été présentés par J. Laville et notam- (2) IBMA : International Biocontrol Manufac- la liste NODU Vert. Une nouvelle liste ment le pouvoir de décision pour les turers Association des produits NODU Vert de biocontrôle AMM depuis le 1er juillet 2015. La base (3) ANSES : Agence nationale de sécurité – très attendue – devrait sortir bientôt. e.phy, reprise par l’Anses, est en cours sanitaire de l’alimentation, de l’environ- Une question a été posée sur le contrôle de transfert. Concernant les produits nement et du travail des résidus des produits de biocontrôle. de biocontrôle, il a souligné le nombre (4) FNPF : Fédération nationale des produc- Ceux-ci font l’objet de la même dé- croissant de dossiers de demandes teurs de fruits marche que les autres produits phyto- d’AMM. Il a rappelé que pour ces (5) Inra : Institut national de la recherche pharmaceutiques. dossiers, les taxes et les délais d’ins- agronomique 7
M MANIFESTATION YANNIE TROTTIN ET CLAIRE WEYDERT, GIS PICLÉG NOVEMBRE 2016 CTIFL observer Drosophila suzukii, les pu- Les participants pouvaient trouver de la stimulants de défense des plantes (sur naises Halyomorpha halys, Nesidiocoris documentation en lien avec les thèmes oïdium du melon et mildiou de la lai- tenuis, des auxiliaires comme Macrolo- présentés et des réponses à leurs ques- tue ou sur arbres fruitiers à pépins) ou phus ou des trichogrammes. tions auprès des animateurs des diffé- sur les médiateurs chimiques visant – L’atelier « Innovation - technolo- rents ateliers. la Mouche du chou Delia radicum, la gie », animé par A. Verhaeghe (Ctifl/ Mouche méditerranéenne des fruits SENuRA(6)), F. Zavagli (Ctifl) et J.-M. Ceratis capitata (piégeage massif) ou Armand (Inra), portait sur les nouvelles DES POSTERS SUR DES bien deux ravageurs de la framboise, innovations en termes de biocontrôle. TRAVAUX SCIENTIFIQUES l’anthonome Anthonomus rubi et le ver Il était possible de tester l’application des framboises Byturus tomentosus avec « Di@gnoplant » de l’Inra, de décou- 20 posters ont été présentés et répartis étude de combinaison d’attractifs dans vrir le nouveau projet Pulv’arbo porté sur les trois ateliers. Ils concernaient des un même piège. par le Ctifl sur la pulvérisation fixe sur travaux récents impliquant des produits Enfin, dans le cadre du Plan Ecophyto, frondaison, ou les nouveaux outils pro- de biocontrôle et réalisés sur différents les Réseaux Dephy Légumes et Fruits posés pour l’application de différents bioagresseurs de cultures fruitières ou rouges, et Dephy Arboriculture frui- produits de biocontrôle : application de légumières. tière ont fait l’objet de deux posters pour trichogrammes par des drônes (Bio- Six posters portaient sur la protection présenter les premiers résultats obtenus top), applications de phéromones par biologique à l’aide d’introduction ou en terme de leviers mis en œuvre pour un fusil type paint ball (M2i) ou diffu- apport de parasitoïdes, ou apport de réduire l’utilisation des produits phyto- sion de phéromones par les nouveaux microorganismes (sur champignon) pharmaceutiques. L’évolution de l’IFT Puffer (Suterra). ou de nématodes entomopathogènes (Indice de fréquence de traitement) en – L’atelier « Médiateurs chimiques », (sur ravageur du sol). Ils concernaient rapport avec ces changements de pra- animé par B. Frérot (Inra), donnait des la protection vis-à-vis de bioagresseurs tiques était aussi présentée. éléments sur la démarche permettant émergents ou réémergents tels que Dro- d’identifier des phéromones d’insectes sophila suzukii sur fraise, les punaises puis de les utiliser comme moyen de Halyomorpha halys ou Nezara viridula, DES STANDS COMMERCIAUX surveillance ou de protection. Il était le cynips du châtaigner Dryocosmus ku- possible d’observer les glandes à phéro- riphilus, les cochenilles sur agrumes, les Outre les ateliers et les posters, 12 firmes mones de carpocapses et de découvrir taupins ou le champignon Sclerotinia étaient présentes à la journée et ont pré- dans une vidéo l’utilisation d’un tunnel minor sur laitue. senté sur leurs stands une diversité de de vol. Des pièges pour les punaises, Six autres posters décrivaient des études produits de biocontrôle à l’aide de pos- étudiés par l’Agroscope dans le projet se rapportant à l’agroécologie et les ters, de matériel, de fiches… Ce sont des Softpest Multitrap, étaient présentés. services écosystémiques (régulation macro-organismes et des pollinisateurs, naturelle, recherche de parasitisme indi- notamment pour les cultures sous abri gène, plantes de service, chauve-souris (ex. Biobest, Biotop, Syngenta, Kop- et infrastructures agroécologiques…). pert), des adjuvants pour les bouillies Ils portaient sur des ravageurs majeurs insecticides ou fongicides (ex. Action tels que la cochenille du mûrier sur noix Pin, Vivagro…), des micro-organismes à (Parthenolecanium corni), les tordeuses base de champignons, levures, virus (ex. sur pommier, la mouche de l’olive, les De Sangosse, Agrauxine, Andermatt, thrips sur poireau, les ravageurs sous Biobest, Koppert…), des produits pour abri. À noter dans ce cadre, un poster la confusion sexuelle sous forme de portant sur l’augmentorium présenté diffuseurs ou d’appâts pour le piégeage comme un outil de production agroé- (ex. Goëmar, De Sangosse…) ou bien cologique pour une meilleure maîtrise d’autres substances naturelles d’origine des mouches des fruits s’attaquant aux minérale, végétale ou autres substances cucurbitacées sur l’île de La Réunion, à (Goëmar, Jade, Vivagro, Syngenta…). Un la fois un outil de prophylaxie, de lutte ensemble d’informations était dispo- biologique et de compostage. > DÉMONSTRATION DANS LES ATELIERS D’autres travaux décrits dans les autres (6) SENuRA : Station d’expérimentation nuci- TECHNIQUES posters portaient en particulier sur les cole Rhône-Alpes 8
COMPTE-RENDU DE LA JOURNÉE GIS PICLÉG NOVEMBRE 2016 UN ÉTAT DES LIEUX DU BIOCONTRÔLE, RECHERCHES EN COURS ET PERSPECTIVES de l’étude des médiateurs chimiques conduisant au développement de solu- tions de biocontrôle ont été présentées : vérification de l’existence d’une com- munication olfactive entre la plante et le ravageur, collecte et identification des signaux chimiques émis par la plante, test de l’effet sur le ravageur en tunnel de vol ou par éléctroantennographie, for- mulation d’attractifs puis validation sur le terrain. F. Verheggen a présenté le travail en cours sur le développement d’une mé- thode sémiochimique de lutte contre la mouche du brou du noyer, cherchant > 20 POSTERS ONT ÉTÉ PRÉSENTÉS ET RÉPARTIS DANS LES TROIS ATELIERS à combiner à la fois des effets « push » nible avec des perspectives de nouveaux catégorie des SDP, un produit doit avoir (répulsion) et « pull » (attraction) du produits homologués. une action prouvée de stimulation d’un ravageur. Ces travaux sont conduits en mécanisme de résistance chez la plante partenariat avec la SENuRA. à laquelle peut s’ajouter un effet biotique, L’exposé d’A.-M. Cortesero portait sur PISTES DE RECHERCHE ET c’est-à-dire une action directe sur le la démarche poursuivie pour dévelop- TRAVAUX EN COURS SUR DE bioagresseur. per une stratégie « push-pull » contre NOUVELLES SOLUTIONS Des questions ont porté sur l’inscrip- la mouche du chou Delia radicum. En tion des produits de biocontrôle en AB. plus de s’intéresser aux médiateurs M. Giraud (Ctifl) et P. Marchand (Itab(7)) Les micro-organismes et phéromones chimiques en jeu dans le couple hôte- ont présenté un panorama complet sont actuellement inscrits d’office au ravageur, l’étude portait aussi sur la pos- concernant deux des quatre catégories de règlement AB, mais l’inscription des sibilité d’attirer des ennemis naturels produits de biocontrôle : les substances substances naturelles est plus compli- du ravageur grâce à des molécules odo- naturelles et les micro-organismes ac- quée. Le règlement AB doit changer afin rantes émises par la plante. tuellement disponibles pour les cultures de faciliter l’inscription de ces produits, Une question a été posée sur la dé- fruitières et légumières. Il existe une en particulier les substances naturelles marche de brevet pour la protection des grande diversité de substances natu- d’origine végétale. Le cas de l’azadirach- résultats des recherches d’une structure relles d’origine végétale (plantes et ex- tine a été évoqué. de recherche publique. Il y avait consen- traits de plantes, huiles essentielles…) et B. Frérot (Inra Versailles), F. Verheggen sus entre les chercheurs pour dire que minérale (soufre, cuivre, talc, argiles…), (université de Liège - Gembloux) et A.-M. cette démarche est légitime et également et quelques substances d’origine ani- Cortesero (Inra Rennes) ont présenté nécessaire pour financer une partie de la male (chitosan, petit-lait). Les micro- différentes approches de l’étude des recherche publique. organismes sont essentiellement re- médiateurs chimiques en vue de leur Les autres questions portaient sur l’uti- présentés par les champignons et les utilisation pour « manipuler » le com- lisation des stratégies « push-pull », le levures qui ont des actions fongicides, portement des ravageurs. risque d’apparition de résistance à cette antagonistes ou entomopathogènes, B. Frérot a rappelé les différents types technique et leurs effets sur l’environne- par les bactéries dont l’action est insec- de médiateurs chimiques impliqués ment, en particulier sur les autres rava- ticide ou Stimulateurs de défense des dans les relations interspécifiques (kai- geurs et sur les auxiliaires. plantes (SDP) et par les virus, qui ont le romones, pour la reconnaissance hôte/ C. Weydert (Ctifl) et N. Ris (Inra plus souvent une action insecticide. Des ravageur par exemple) et les relations in- Sophia Antipolis) ont présenté des tra- exemples de produits déjà homologués traspécifiques (phéromones, phéromone vaux portant sur l’utilisation de macro- et utilisés en cultures fruitières et légu- sexuelle par exemple) et donné un rapide organismes en arboriculture fruitière. mières ont été présentés. Un focus parti- historique de l’étude et de l’utilisation des Dans le cadre du « biocontrôle », les culier a été fait sur les substances de base médiateurs chimiques en agriculture. et sur les SDP pour lesquels la réglemen- Sur l’exemple de la bruche de la féverole, ITAB : Institut technique de l’agriculture (7 ) tation a été rappelée. Pour entrer dans la Bruchus rufimanus, les différentes étapes biologique 9
M MANIFESTATION YANNIE TROTTIN ET CLAIRE WEYDERT, GIS PICLÉG NOVEMBRE 2016 CTIFL macro-organismes peuvent en effet tion de parasitoïdes exotiques, des pro- Après un rappel des caractéristiques et être mobilisés par deux leviers : d’une duits attractifs ou répulsifs. des spécificités des cultures maraîchères part, la lutte biologique qui repose sur Les deux dernières interventions por- sous abri (diversité des abris, chauffés ou l’utilisation d’espèces antagonistes au taient sur des exemples de démarche non, des espèces cultivées, des succes- ravageur ciblé et, d’autre part, la lutte de protection intégrée en cultures sions de cultures et créneaux de produc- autocide qui repose sur l’introduction légumières de plein champ et sous tion, des bioagresseurs…), les principaux massive au champ d’individus (en géné- abri. F. Villeneuve (Ctifl) et P. Le Floch leviers mobilisables pour gérer les patho- ral des mâles) de la même espèce que le (Unilet(8)) ont donné un exemple de dé- gènes et ravageurs aériens ou telluriques bioagresseur ciblé, mais présentant des marche de protection intégrée vis-à-vis ont été présentés dans le cadre d’une caractéristiques particulières (stérilité/ d’un champignon tellurique majeur Scle- démarche de protection intégrée. Ainsi, incompatibilité) conduisant à une dimi- rotinia sclerotiorum, en recrudescence les leviers de biocontrôle sont combinés nution voire une extinction locale des sur plusieurs cultures, dont le melon, aux autres techniques tels que la prophy- populations de ravageurs. la carotte, la salade… Certains points de laxie, la conduite du climat et des plantes, Concernant la lutte biologique, deux cas biologie du champignon sont encore mal la lutte mécanique ou physique, le choix d’étude illustrant la cohérence et la com- connus. Pour illustrer ce sujet, le projet de matériel végétal résistant, le recours plémentarité des travaux et compétences Sclérolég (2014-2016), soutenu par le aux produits chimiques de synthèse… entre les différentes structures ont été Casdar et labellisé par le GIS PIClég, a été Ces différents leviers sont en interaction plus précisément détaillés : présenté. Il concerne la carotte, l’endive, entre eux et certains peuvent être incom- – la lutte biologique par acclimatation le melon et le haricot en plein champ et patibles. Les intervenantes ont souligné du parasitoïde exotique Torymus sinensis des travaux sont menés pour mieux com- l’importance de les combiner en les hié- en vue du contrôle durable du cynips du prendre le pathogène, mettre au point rarchisant en fonction du risque, de la châtaignier, Dryocosmus kuriphilus ; des outils de prévision des risques et étu- nuisibilité du bioagresseur, des moyens – les études actuellement en cours sur dier des stratégies en combinant diffé- disponibles, mais aussi d’apprécier la les insectes parasitoïdes (indigènes ou rentes techniques de protection dont un réussite des stratégies, notamment pour exotiques) de Drosophila suzukii en vue produit de biocontrôle, un champignon le biocontrôle, par des indicateurs pra- d’une lutte biologique par acclimatation qui possède une AMM, Contans WG tiques qui restent encore à définir. Cette et/ou augmentation. (Coniothyrium minitans), parasite des démarche a été présentée sur deux types Parallèlement, les travaux conduits par le sclérotes de Sclerotinia. Ce produit a aus- de bioagresseurs « clés » : les aleurodes Ctifl sur la biodiversité fonctionnelle en si été appliqué au champ en conditions sur tomate et le cortège tellurique de verger (lutte biologique par conservation) contrôlées sur un sol non contaminé avec champignons et nématodes. et les travaux d’intégration des méthodes un suivi pluriannuel sur 4 ans pour étu- Cette journée nationale sur le Biocontrôle de lutte biologique dans de nouveaux sys- dier l’évolution de l’efficacité du produit a été riche d’informations diverses, de tèmes de production (ex. : utilisation de sur les sclérotes. Celle-ci s’est maintenue contacts et d’échanges, montrant des filets) ont été évoqués. sur plus de trois ans dans les conditions perspectives encourageantes pour les fi- Pour conclure, des axes d’amélioration particulières de l’étude. De même, des lières des fruits et légumes et favorisant pour favoriser l’émergence et la réussite travaux complémentaires ont confirmé de nouvelles collaborations entre les dif- de tels projets ont été proposés, parmi l’incidence possible du type de sol et des férents acteurs. lesquels le soutien financier durable de conditions climatiques sur l’efficacité de En conclusion, Roger Laroche, 1er Vice- ces activités de Recherche et Développe- ce produit. Président du Ctifl, a conclu la journée ment et le renforcement des partenariats Y. Trottin (Ctifl) et A. Lefèvre (Inra en remerciant l’ensemble des partici- intersectoriels (partenaires publics, par- Alénya) ont abordé l’intégration du pants, des intervenants et des organi- tenaires privés, associations, etc.). biocontrôle en cultures légumières sateurs en insistant sur l’intensité de la Le nouveau consortium Biocontrôle a sous abri dont les systèmes de culture recherche sur le biocontrôle ainsi que fait l’objet d’une question sur sa compo- sont déjà complexes. Le biocontrôle les enjeux que nous avons pour tous sition et ses objectifs. Il a pour but de sti- n’est pas nouveau pour ces cultures, les les acteurs de la filière qui prennent muler les activités autour du biocontrôle. macro-organismes étant introduits dans aujourd’hui aussi une grande place Les professionnels ont interrogé les les serres depuis plus de 30 ans, mais il dans la réflexion des enseignes de la intervenants sur les possibilités d’utili- faut noter que l’usage se généralise et que distribution. ▪ ser des solutions de biocontrôle contre la gamme des produits s’étoffe (disponi- Drosophila suzukii. Des travaux sont en bilité de substances naturelles, micro-or- (8) Unilet: Union nationale interprofession- cours sur la lutte autocide, l’acclimata- ganismes, phéromones et kairomones). nelle des légumes transformés 10
M MANIFESTATION FRANZISKA ZAVAGLI, JEAN-MICHEL LEYRE, GIS PICLÉG NOVEMBRE 2016 JEAN-FRANÇOIS MANDRIN, VÉRONIQUE BAFFERT, CTIFL AGNÈS VERHAEGHE, CTIFL/SENURA BRIGITTE FRÉROT, INRA VERSAILLES JEAN-MARC ARMAND, INRA BORDEAUX F O C U S S U R L E S AT E L I E R S ATELIER « INNOVATION- TECHNOLOGIE » Il était possible de tester l’application « Di@gnoplant » de l’Inra, sur tablette ou smartphone, qui permet d’identifier les bioagresseurs sur une culture don- née (tomate, courgette, melon, vigne et tabac), d’après image, et ensuite d’ob- tenir des informations sur le bioagres- seur en question, sa biologie et les moyens de protection adaptés. Le projet Pulv’arbo, porté par le Ctifl, était présenté par F. Zavagli au tra- vers d’un document power-point. Il s’agit d’un nouveau projet sur la pul- vérisation fixe sur frondaison qui vise > L’ATELIER « INNOVATION - TECHNOLOGIE », ANIMÉ PAR F. ZAVAGLI (CTIFL, À GAUCHE), A. VERHAEGHE (CTIFL/SENURA) ET J.-M. ARMAND (INRA BORDEAUX), PORTAIT SUR LES à concevoir, développer et optimiser NOUVELLES INNOVATIONS EN TERME DE BIOCONTRÔLE. ce type de système, dans un premier temps sur pommier. Le projet prévoit solutions de confusion sexuelle) et les ATELIER « RAVAGEURS ET une comparaison des avantages et in- questions ont principalement porté sur AUXILIAIRES » convénients de la méthode par rapport le protocole d’identification et de mise au à une pulvérisation classique. point des phéromones. Environ 80 personnes sont venues sur Trois autres modes innovants d’applica- Des pièges pour les punaises, étudiés l’atelier de façon continue pendant la tion de produits de biocontrôle étaient par C. Baroffio d’Agroscope IPV (Insti- pause du déjeuner. Elles ont pu voir les présentés dont deux via de petits films tut des sciences en production végétale) insectes qui étaient présentés, s’infor- diffusés sur le stand : application de tri- dans le projet Softpest Multitrap, étaient mer notamment sur leur morphologie, chogrammes par des drones (Société Bio- également présentés sur le stand. la biologie, leur comportement, les élé- top), applications de phéromones par un Les participants pouvaient trouver de la ments de reconnaissance, les dégâts fusil type paint-ball (Société M2i) ou dif- documentation en lien avec les thèmes occasionnés sur les cultures… fusion de phéromones par les nouveaux présentés et des réponses à leurs ques- La visite était aussi l’occasion de discuter Puffer® (Société Suterra). A. Verhaeghe tions auprès des animateurs des diffé- avec les animateurs, se former ou bien assurait l’animation de cette partie du rents ateliers. prendre la riche documentation dispo- stand et répondait aux questions des Plusieurs posters portant sur ces nible sur l’atelier sous forme de diffé- participants. thèmes, médiateurs chimiques et inno- rentes fiches et articles portant sur les vation, étaient exposés à proximité des ravageurs ciblés dans l’atelier. stands pour apporter une information Dix posters exposés dans la zone de cet ATELIER « MÉDIATEURS sur les travaux conduits dans le domaine atelier pouvaient aussi compléter l’infor- CHIMIQUES » de la production des fruits et légumes. mation (Tableau 2) avec généralement Les visiteurs, nombreux pendant la pause du déjeuner, ont apprécié de pou- voir découvrir ces nouvelles méthodes d’application mais ont exprimé le regret de ne pas pouvoir bénéficier encore de ces innovations sur les cultures qui les concernent. Via une présentation PowerPoint, il était possible d’observer le comporte- ment d’appel des femelles, d’observer la glande productrice de phéromone, les antennes des mâles et des femelles, de comprendre la complexité du message et sa production en très faible quantité. Le produit final, la capsule chargée de phéromone de synthèse, était également présenté. Les visiteurs ont été nombreux (no- > L’ATELIER « MÉDIATEURS CHIMIQUES », ANIMÉ PAR B. FRÉROT (INRA VERSAILLES), DONNAIT DES ÉLÉMENTS SUR LA DÉMARCHE PERMETTANT D’IDENTIFIER DES PHÉROMONES D’INSECTES PUIS tamment chercheurs et utilisateurs de DE LES UTILISER COMME MOYEN DE SURVEILLANCE OU DE PROTECTION. 11
M MANIFESTATION FRANZISKA ZAVAGLI, JEAN-MICHEL LEYRE, GIS PICLÉG NOVEMBRE 2016 JEAN-FRANÇOIS MANDRIN, VÉRONIQUE BAFFERT, CTIFL AGNÈS VERHAEGHE, CTIFL/SENURA BRIGITTE FRÉROT, INRA VERSAILLES JEAN-MARC ARMAND, INRA BORDEAUX TABLEAU 1 : TITRES DES POSTERS PRÉSENTS SUR LES ATELIERS « INNOVATION - TECHNOLOGIE » ET « MÉDIATEURS CHIMIQUES » Évaluation des nématodes entomopathogènes pour lutter contre les taupins – Ogier J.-C. et al. Réseau Dephy arboriculture fruitière : présentation et premiers résultats – Garcin A. et al Réseau Dephy Légumes et fruits rouges : présentation et premiers résultats – Eckert C. et al. Utilisation de stimulateurs de défense des plantes (SDP) contre l’oïdium du melon et le mildiou de la laitue – Ade C. et al. Projet Casdar PEPS 2014-2017 « Fruits à pépins et stimulation de défenses » : résultats 2014-2015 – Brisset M.-N. et al. Coniothyrium minitans parasite des sclérotes de Sclerotinia minor – Troulet C. et al. Mise en évidence de composés diminuant la ponte de Delia radicum au champ et au laboratoire – Cortesero A.-M. et al. Softpest Multitrap : comment attirer deux ravageurs des framboises dans un même piège ? – Baroffio C. et al. Efficacité des moyens alternatifs de lutte contre Drosophila suzukii – Baroffio C. et al. TABLEAU 2 : TITRES DES POSTERS PRÉSENTS SUR L’ATELIER « RAVAGEURS ET AUXILIAIRES » Études expérimentales sur Drosophila suzukii : biologie du ravageur et efficacité d’un parasitoïde de pupes en cultures de fraise sous serre – Trottin Y. et al. Perspectives de lutte biologique contre les punaises Halyomorpha et Nezara – Fischer S. et al. Étude des parasitoïdes de Parthenolecanium corni en vergers nucicoles en Isère – Verhaeghe A. et al. Projet Cors’aphy : évaluation de la régulation assurée par des espèces du genre Aphytis et d’autres espèces d’auxiliaires sur les communautés de cochenilles diaspines dans les vergers d’agrumes – Kreiter Ph. et al. Projet Inula : services écosystémiques et potentiels effets non-intentionnels liés à une plante méditerranéenne, l’inule visqueuse. Implications en protection intégrée sous serres et en oléiculture – Ion-Scotta M. et al. Projet Cynips : comparative dynamics of exotic and native parasitoids of the chestnut gall wasp in France – Borowiec et al. Cynips du châtaignier : mise en œuvre de la lutte biologique avec Torymus sinensis – Hennion B. et al. Les chiroptères et la régulation des tordeuses en verger de pommier - Rôle des infrastructures agro-écologiques – Ricard J.-M. et al. Attractivité de différentes plantes phanérogames vis-à-vis des ennemis naturels de Thrips tabaci (projet Agath – premiers résultats) – Picault S. et al L’augmentorium : un outil « 3-en-1 » de production agroécologique des cultures – Deguine J.-P. et al. des copies A4 du poster mises à disposi- absoluta, tel que Trichogramma achaeae, tion dans le présentoir prévu à cet effet. ont été présentés. De même, deux es- Plusieurs ravageurs et auxiliaires ont pèces indigènes de parasitoïdes de D. donc été présentés, soit vivants, ob- suzukii prélevés sur le centre de Ba- servés à l’œil nu ou sous loupe bino- landran, Trichopria drosophilae et Pa- culaire avec une caméra, soit dans chycrepoideus vindemiae pouvaient être l’alcool, ou bien même dans une boîte observées ainsi que quelques individus de collection. de parasitoïdes de punaises Trissolcus Les ravageurs tels que la mouche Droso- basalis pour N. viridula ou Anastatus phila suzukii, les punaises Halyomorpha bifasciatus sur Halyomorpha halys et halys, Nesidiocoris tenuis ou la mineuse montrés dans deux tubes dans l’alcool, Tuta absoluta pouvaient être observés. en provenance de Suisse, aimablement Concernant les punaises, une boîte de prêtés par notre collègue Serge Fischer collection proposée par notre collègue d’Agroscope IPV dans le cadre de ses de l’Inra CBGP à Montpellier, Jean- recherches. Claude Streito, était à disposition pour À noter en particulier les discussions observer un échantillon de la diversité portant sur l’identification, la biologie, d’espèces présentes en France. le cycle de développement, les dégâts Des auxiliaires introduits en culture de D. suzukii et sa protection sur cerise > L’ATELIER « RAVAGEURS ET AUXILIAIRES », sous abri comme Macrolophus pyg- et petits fruits, ou bien l’identification ANIMÉ PAR J.-M. LEYRE, J.-F. MANDRIN ET V. BAFFERT (CTIFL), OFFRAIT LA POSSIBILITÉ maeus, prédateur polyphage no- de T. absoluta et des dégâts ou même D’OBSERVER DES RAVAGEURS ET tamment sur aleurodes ou bien des la comparaison des deux punaises mi- AUXILIAIRES DES CULTURES FRUITIÈRES ET LÉGUMIÈRES. trichogrammes, parasitoïdes de Tuta rides M. pygmaeus et N. tenuis. ▪ 12
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