Dossier de présentation - Théâtre du Grand Rond
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PRÉSENTATION Le joueur d’échecs est une adaptation scénique en théâtre visuel de la nouvelle de Stefan Zweig jouée par deux comédiens. Le spectacle est tout public et accessible à tous. Équipe Jeu : Alexandre Bernhardt et Martin Cros Mise en scène : Alexandre Bernhardt, Martin Cros et Matthieu Siefridt Construction, décor et masques : Manon Dublanc Création sonore : Salim Krim Création lumières : Stéphane Rouaud Photos : Marie Hyvernaud et Mandina Gozzo Chargée de Production : Mandina Gozzo Conception graphique du dossier : Ludivine Gabard Production : Act’s Co-production : Théâtre du Grand Rond L’association Act’s (Arts, Culture et Théâtre en Signes), basée à Toulouse, a pour objectif principal de favoriser l’accessibilité du public sourd à la culture théâtrale et d’encourager les initiatives de ses membres en les accompagnant dans leurs travaux de création et de production, et éventuellement dans leur professionnalisation en milieu artistique. L’association ACT’S est soutenue par : La Ville de Toulouse, la Direction Régionale des Affaires Culturelles, la Région Midi-Pyrénées, le Conseil Général de Haute-Garonne, la Caisse d’Allocations Familiales, la Mutuelle Intégrance et la Fondation de France. En co-productIon avec : Théâtre du Grand Rond à Toulouse Le spectacle ”Le Joueur d’échecs” a bénéficié d’un accueil en résidence à IVT - International Visual Theatre, au Théâtre du Ring, au Centre Culturel Alban-Minville, à la Grainerie et au Théâtre du Grand Rond. 3
VERS UN SPECTACLE VISUEL : NOTES D’INTENTION « Les monomaniaques de tout poil, les gens qui sont possédés par une seule idée m’ont toujours spécialement intrigué, car plus un esprit se limite, plus il touche par ailleurs à l’infini. » Stefan Zweig, Le joueur d’échecs, p.20, Livre de Poche n° 7309 Adapter à la scène et sans paroles ce huit-clos foisonnant, aux portes de la folie, est devenu une sorte de monomanie. Pas de signes, de mots ni de pantomime, mais un théâtre gestuel et masqué. Où l’intention, le rythme, la précision et l’expressivité du mouvement portent le sens. Cette adaptation libre respecte la structure dramatique initiale en abîme, avec un retour dans le passé des deux protagonistes, Czentovic le champion et l’énigmatique M. B. Passionnant que d’écrire à plusieurs une partition physique et émotionnelle, de mettre en scène des situations psychologiques aussi extrêmes. Il aura fallu inventer des codes de lecture clairs, penser la lumière et l’univers sonore comme des clefs narratives et esthétiques, s’inspirer du mouvement spécifique des pièces sur l’échiquier pour créer l’équilibre du plateau. Le dispositif est épuré : l’échiquier pour seul décor, au centre de la scène. Quelques accessoires triés sur le volet, et, par ordre d’apparition : Auteur, Roi, Cheval, Curé, Fou, Nazi et Docteur, personnages tragiques et burlesques à la fois, sont incarnés par Alexandre Bernhardt et Martin Cros, allégories vivantes des pièces de bois. Ou l’inverse. Car il ne s’agit que d’un jeu, après tout... Matthieu Siefridt, co-metteur en scène. 4
Ce texte, en exposant la situation extrême de la santé mentale dans un isolement total, pose la question de la solitude de chacun et en particulier de celle des sourds. En effet la personne sourde se trouve souvent isolée, même au coeur de la société, en public, en privé… cette situation, provoquée par le besoin “inassouvissable” de communiquer, rejoint l’isolement du personnage. Comment rompre cet isolement ? C’est là, “in situ” et sous la contrainte, que se crée la Langue des Signes avec sa capacité artistique à offrir du sens dans un univers silencieux. De l’absence de son, naît, par compensation, le Génie Visuel. C’est le Génie de cet Art Visuel que nous voulons partager grâce à cette adaptation du Joueur d’échecs de Stefan Zweig. La langue des signes a été la langue exclusive servant à créer cette pièce. Elle a été notre support de réflexion. Puis en étudiant le texte, nous avons été enthousiasmés par la même idée: chercher à transmettre le contenu de cette nouvelle par des moyens de communication universels. Aller à la recherche de l’égalité absolue. Ne produire aucune parole ni aucun signe. Cette contrainte essentielle a été notre outil de création. Alexandre Bernhardt et Martin Cros, co-metteurs en scène. 5
LE JOUEUR D’ÉCHECS DE STEFAN ZWEIG : LA NOUVELLE La scène se situe peu après la Seconde Guerre Mondiale, sur un paquebot traversant l’Atlantique. Au hasard d’une partie d’échecs entre des amateurs et le Champion du Monde, un inconnu s’interpose et met en danger le titre du Meilleur Joueur Mondial. Invité à rejouer une partie, l’inconnu, Mr. B, refuse, effrayé. On apprend alors qu’il a été soumis à un enfermement total par les Nazis, et que la seule échappatoire au vide de son âme a été le Jeu d’échecs. À force de jouer seul, une violente démence avait emporté son esprit. Curieux de savoir s’il pouvait maîtriser ce jeu après tant d’années, Mr. B avait finalement accepté le défi du champion, mais à une seule condition : qu’on ne le laisse pas jouer une seconde partie… “J’ai commencé une petite nouvelle sur les échecs, inspirée par un manuel que j’ai acheté pour meubler ma solitude, et je rejoue quotidiennement les parties des grands maîtres” écrivait Stefan Zweig à propos du “Joueur d’Echecs” à son ex-femme Frederike. Nous sommes en septembre 1941. Retiré du monde à Pétropolis, sur les hauteurs de Rio de Janeiro, Stefan Zweig se donnera la mort quatre mois plus tard, épuisé par ses errances et écoeuré par la destruction de l’Europe par elle-même : “Le monde de mon langage a disparu pour moi” écrira-t-il. Le Joueur d’Echecs a été rédigé durant ces quatre derniers mois. 6
THÉMATIQUES Le besoin de communiquer et d’échanger nous structure. Notre survie à tous est sociale, elle est dans la rencontre. C’est pourquoi nous recherchons toutes les stratégies possibles pour créer cette rencontre. En effet, la solitude fait tourner une partie du cerveau dans le vide. Combler ce vide est une question de survie. L’isolement est mortifère pour l’esprit, car, seul, l’esprit ne peut pas se repérer. Par la succession d’évènements qu’elle décrit, la nouvelle de Stefan Zweig est une dissection de la folie. Elle nous apprend sur nous-mêmes, mais aussi sur l’incompréhensible, l’innommable… comme le fanatisme des terroristes actuels. L’équation est simple : enfermer, isoler, acculer, enlever toute sensation de repère, toute capacité de contrôle sur son destin, puis, relâcher avec un ensemble de règles qui donnent l’illusion de la Liberté et du Pouvoir. Stefan Zweig ne parle jamais du jeu d’échecs en lui-même. Il ne raconte ni ne décrit aucune partie. Ce n’est donc pas tant le jeu d’échecs qui compte que le fait de soumettre son esprit à un ensemble de règles, dans le but de s’affronter. Quel que soit le système de règles ou de pensée, il est porteur de sa propre folie. Par extension, toute doctrine qui oppose deux camps, qui sépare le Bien et le Mal, le Noir et le Blanc… porte le germe de la déshumanisation. Se soumettre à un système ne libère pas. 7
ÉQUIPE Martin Cros, adaptation, mise en scène et jeu Martin Cros est metteur en scène, scénariste et comédien en Langue des Signes. Martin a étudié à l’Atelier International de Formation Théâtrale Blanche Salant et Paul Weaver à Paris. Il a suivi le stage de formation à la mise en scène à l’International Visual Théâtre avec Ramesh Mayyappan. Il joue actuellement la version en Langue des Signes des Amours Inutiles de Maupassant, dans une mise en scène exceptionnelle d’Eric Vannelle. Son jeu d’acteur est particulièrement remarquable dans Carmen, Opéra Sauvage (2012) d’après Georges Bizet, chorégraphié par Lucie Lataste, avec qui il a déjà collaboré en tant qu’acteur dans l’adaptation de textes de Boris Vian Les Survivants (2010). Parmi ses projets audio-visuels, Martin a participé à l’émission “L’Oeil et la Main” sur France 5, et a scénarisé et interprété des courts métrages de sensibilisation (notamment pour la Société ERDF). Alexandre Bernhardt, adaptation, mise en scène et jeu Alexandre Bernhardt est metteur en scène et comédien, éditeur et auteur. Formé au théâtre par le Conservatoire de St Germain-en-Laye et la London Academy of Music and Dramatic Art (Shakespeare Workshop), Alexandre a suivi le cursus Mime Corporel Dramatique Decroux-Laban de Jorge Gayon. L’une de ses plus belles adaptations est sans doute Siddhartha de Hermann Hesse (2011), monologue sur l’expérimentation de soi et la quête spirituelle. Parallèlement, il aborde l’univers du mime dramatique et de la poésie visuelle, et s’approche ainsi naturellement de la Langue des Signes. Il met en scène les One Man Shows de Jef’S, comédien sourd, Sourd et alors ? (2009) et Sourd toujours ! (2013). Outre leurs créations, Martin et Alexandre animent les ateliers théâtre classique et moderne en Langue des Signes du Théâtre du Grand Rond. Ils ont ainsi visités, adaptés et mis en scène en Langue des Signes les grandes oeuvres de Shakespeare, de Molière, de Brecht, de Ionesco, de Musset et de Tchekhov. 8
Matthieu Siefridt, mise en scène Après une formation professionnelle d’art dramatique à Lille, Matthieu fait ses armes dans la rue (aux côtés de compagnies comme Carnage Productions, Pipototal et Saltobrank), suit la formation continue dispensée par Le Lido, école des arts du cirque de Toulouse. En 2006, il co-fonde Le Boustrophédon, co-écrit et interprète Court-Miracles, spectacle mêlant théâtre gestuel, marionnette corporelle et cirque. Ce succès public continue de tourner aujourd’hui (environ 500 représentations dans une douzaine de pays). En 2012, il co-fonde Blick Théâtre, coécrit et interprète [hullu], théâtre sans paroles et marionnettes. Il est également intervenant pédagogique et accompagne artistiquement des projets de théâtre professionnel et amateur depuis une dizaine d’année. Manon Dublanc, constructions Diplômée de l’Ecole Nationale des Beaux Arts de Lyon (DNAP Design Espace), Manon Dublanc est constructice de Décors, d’Accessoires et de Marionnettes. Avec “la Compagnie Le Blick Théâtre”, elle participe à la fabrication de l’ensemble des marionnettes et de leurs costumes. Manon travaille pour de nombreuses compagnies, comme “la Compagnie Le Boustrophédon” ou encore la “Compagnie La O” pour laquelle elle conçoit une marionnette de bébé pour la trapéziste Sirpa Yanez. En 2014, pour “Toulouse en Piste”, Manon crée l’habillage des chars de la Cohorte d’Albin Warette et Philippe Geffroy, et des accessoires de la compagnie Veruni. Stéphane Rouaud, création lumières À la fois éclairagiste, régisseur et photographe, Stéphane Rouaud collabore à de nombreux univers : Danse Contemporaine, Danse Hip-Hop, Théâtre… Stéphane a collaboré avec Lucie Lataste (Danse des Signes), Régis Obadia (Danse Contemporaine), Storm (Hip-Hop), Moov’n Aktion (Hip-Hop), la Grande Halle de la Villette (Pluridisciplinaire), Mathurin Bolze (Cirque-Danse), Karimouche (Chant), Kafig (Danse Hip-Hop). Stéphane travaille actuellement avec Maggy Marin. Salim Krim, création musique Salim Krim est compositeur et ingénieur du son. Il travaille notamment pour de grands groupes (L’Oréal, Gemey...) et compose des musiques de film. Son studio d’enregistrement est basé à Paris. 9
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