Douleurs neuropathiques orofaciales - Pr. Y. Boucher
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Pas de douleur Douleur maximum 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Durée de la douleur d’intensité >5 Durée moyenne = 7 ans (France 5,7)
Douleurs Douleurs Douleurs Douleurs physiologiques inflammatoires neuropathiques Dysfonctionnelles/ idiopathiques Stimulus Lésion Lésion Absence de lésion nociceptif inflammatoire Nerveuse connue Arthrose, Diabète, Fibromyalgie hernie, cancer… Zona Colon irritable Trauma SDRC AVC Céphalées SEP stomatodynie D’après Attal & Bouhassira 2009
Définition Prévalence formes cliniques
Neuropathic pain: an updated grading system for research and clinical practice. Finnerup et al. Pain. 2016 [Epub ahead of print]
Douleur neuropathique * Douleur causée par une lésion ou une maladie du système nerveux somatosensoriel Remarque: La douleur neuropathique est une description clinique (et non un diagnostic ) qui nécessite une lésion démontrable ou une maladie qui satisfait aux critères diagnostiques neurologiques. Le terme lésion est couramment utilisé lorsque les investigations diagnostiques (par ex. imagerie, neurophysiologie, biopsie, tests de laboratoire) révèlent une anomalie ou lors d’un traumatisme évident. Le terme maladie est couramment utilisé lorsque la cause sous-jacente de la lésion est connue (par ex. accident vasculaire cérébral, vascularite , diabète, anomalie génétique). Somatosensoriel réfère à des informations sur le corps incluant les viscères, plutôt qu’à des informations sur le monde extérieur (par exemple, vision, ouïe, odorat). La présence de symptômes ou de signes (par ex , douleur tactile évoquée) seule ne justifie pas l'utilisation du terme neuropathique. Certaines entités morbides, telle que la névralgie faciale, sont actuellement définies par leur présentation clinique plutôt que par des tests diagnostics objectifs. D'autres diagnostics tels que les douleurs post-zostériennes sont habituellement basées sur l'histoire de la maladie. Il est fréquent en investiguant la DN que les tests diagnostics amènent à des données non concluantes ou même incohérentes. Dans ces cas, le jugement clinique est nécessaire pour synthétiser les données cliniques d’un patient en un diagnostic présumé concis ou groupe de diagnostics . DN centrale * Douleur causée par une lésion ou maladie du système nerveux somatosensoriel central. DN périphérique* Douleur causée par une lésion ou maladie du système nerveux somatosensoriel périphérique. Neuropathie* Perturbation de la fonction ou changement pathologique dans un nerf : dans un nerf, mononeuropathie; dans pls nerfs, mononeuropathy multiple; si diffuse et bilatérale, polyneuropathie. Note: la névrite est un cas particulier de neuropathie réservée et le terme est réservé aux processus inflammatoires affectant les nerfs. http://www.iasp-pain.org/Education
DN = entités - souvent méconnues, - sous estimées - sous-traitées Prévalence : -# 10% de la population adulte (5%pour les douleurs neuropathiques modérées à sévères) - # 10% des patients douloureux chroniques. - DN : - pas l'exclusivité du neurologue - n'apparaissent pas seulement dans un contexte neurologique
Post lésionnelle mononeuropathies Post-zostérienne périphérique entrapment atraumatiques Nevralgie essentielle V Entrapment polyradiculonévrites Guillain Barré diabétiques héréditaires Non diabétiques DN Déficits Vit B1 (alcoolisme, malnutrition) métaboliques B6 (isoniazide tuberculose) B9, B12 polyneuropathies carentielles Environnementales (arsenic,organoPhosphorés, toxiques thaklium etc. ) médicamenteuse infectieuses antiviraux Auto-immunes et VIH hématologiques anticancéreux idiopathiques Syndrome thalamique subaigues centrale dysglobulinémies Lésions médullaires hémopathies Lésions corticales et sous corticales
Syndromes douloureux régionaux Appellations anciennes principales: algodystrophie, causalgie… complexes (SDRC I et II): Localisation préférentielle Membres, mais également face, périnée.. Caractéristiques principales Syndrome qui se développe après un évènement nociceptif initial, mais de façon disproportionnée par rapport à ce évènement, et ne restant pas limité au territoire de projection d’un nerf périphérique unique. Associé à un oedème Critères diagnostiques Existence d’un événement nociceptif initiateur, ou d’une cause d’immobilisation - Douleur continue, allodynie, hyperalgésie telle que la douleur est disproportionnée par rapport au stimulus déclenchant - Apparition à un moment ou à un autre d’un œdème, d’une altération de la vascularisation cutanée, ou de l’activité sudoromotrice dans la zone douloureuse - Ce diagnostic est éliminé par l’existence d’autres états qui pourraient rendre compte de ce niveau de douleur et d’impotence. Les deux types de SDRC Le SDRC est rare, mais les patients qui en sont atteints éprouvent une douleur chronique intense et invalidante. Il y a deux types de SDRC, pour lesquels les symptômes et le traitement sont les mêmes. Le type 1 ne met en cause aucune lésion nerveuse connue. Le type 2 présente une lésion nerveuse évidente comme source de douleur.
localisation des zones douloureuses correspondant aux douleurs faciales persistantes après traitements dentaires. Les douleurs sont plus fréquemment rapportées au maxillaire, dans les sites incisif et prémolo-molaire. D’après Marbach 2002 et Oshima et al. 2009.
Signes cliniques
« Diagnostic »
Symptomatologie spécifique dépistage Bouhassira et al. 2005
Physiopathologie
Figure 1: Models of neuropathic pain evoked by peripheral nerve injury Traumatic nerve injury models used in rodents (A) include: SNL, in which the L5 and L6 spinal nerves are tightly ligated; CCI, in which ligatures are placed loosely around the sciatic nerve; PSNI, in which roughly half of the sciatic nerve is ligated; and SNI, in which the tibial and peroneal branches of the sciatic nerve are ligated and cut, leaving the sural nerve intact. Newer models of painful peripheral neuropathy (B) include: experimental autoimmune neuritis, which is an acute infl ammatory nerve injury that is induced by immunisation with myelin or myelin proteins that sensitise immune cells and mimics human Guillain-Barré syndrome; systemic administration of neurotoxic drugs, such as the chemotherapeutic drugs vincristine or paclitaxel and the antiretroviral drugs zalcitabine or stavudine; and the development of diabetes after administration of streptozocin, which is toxic to the β-cells of the islets of Langerhans or by use of mice that are genetically prone to development of diabetes (for example db/db mice). Calvo et al. 2012
Figure 1. Role of chemokines in neuropathic pain. When an acute noxious stimulus is countered, peripheral nociceptors are excited. The axons transmit action potentials to their presynaptic terminals in the spinal cord. Neurotransmitters are released and activate post-synaptic neurons located in the dorsal horn of the spinal cord. These neurons carry information about noxious stimuli to the brain. During chronic pain (i.e. following injury to the peripheral nerve), a complex cascade of signals involving neurons, glia and cells of the immune system leads to Wallerian degeneration (i.e. removal of axonal and myelin material). Disrupted Schwann cells, which are glial cells and are the myelin-producing cell of the peripheral nervous system, attract macrophages by sequentially secreting IL-6 and LIF, as well as CCL2. Disturbance in the axon–myelin–Schwann cell unit is sufficient to induce macrophage recruitment and it is widely accepted that this is the initial signal for the inflammatory reaction in peripheral nerve injury.In the spinal cord, primary afferent fibers that terminate in the superficial laminae of the dorsal horn release various neurotransmitters, such as substance P (SP), excitatory amino acids (EAAs) and ATP. Glial cells, such as microglia and astrocytes, are functionally activated by NO, PGs and CX3CL1, which are released by nociceptive spinal cor neurons. Once activated, glia release a variety of neuroactive substances (TNF-a, IL-1, IL-6, NO, EAAs, eicosanoids and ATP) that increase the excitability of nociceptive dorsal horn neurons, leading to abnormal pain sensitivity
Fig. 2. Schematic view of the interrelationship between cerebral structures involved in the initiation and modulation of descending controls of nociceptive information. Note the strategic location of the periaqueductal grey (PAG) and the reciprocal nature of many interconnecting pathways. Direct projections from the cortex, hypothalamus and nucleus tractus solitarius to the DH are not indicated for clarity—direct pathways to the DH from the periaqueductal grey and amygdala are very sparse. Abbreviations: Amyg, amygdala; NTS, nucleus tractus solitarius; PBN, parabrachial nucleus; DRT, dorsoreticular nucleus; RVM, rostroventral medulla; NA, noradrenaline; perikarya 5-HT, serotonergic perikarya; PAF, primary afferent fibre and DRG, dorsal root ganglion. Millan 2002
récapitulatif
Figure 1. The Nociceptive Pain Circuit High-threshold nociceptors are activated by intense mechanical, thermal, or chemical stimuli and feed this information to nociceptive neurons in the spinal cord,which project via the thalamus to cortical areas generating the sensory and emotional qualities of pain. These spinal cord pathways are subject to descending inhibitory and facilitatory influences from the brainstem. Normally, activity in low-threshold afferents is carried by independent peripheral and central pathways and only generates innocuous sensations.
Figure 2. From Etiology to Neuropathic Pain The neuropathic syndrome is the end result of an initiating disease combined with individual contributing factors, such as genotype and environmental factors like diet and life style, all of which lead to individual combinations of pathophysiological mechanisms, manifesting as an individual neuropathic pain phenotype.
Figure 3. Peripheral Sensitization Changes in the sensitivity of the peripheral terminals of nociceptors to stimuli can contribute to evoked pain. This can occur through inflammatory mediators sensitizing signal transducer proteins, persistent activation of transducer proteins by endogenous agonists, inherited polymorphisms of transducer proteins, or an increase in membrane excitability.
Figure 4. Central Sensitization Changes in the spinal cord that lead to the strengthening of synaptic input from both nociceptor and low- threshold mechanoreceptors onto nociceptive neurons contribute to an amplification of pain, with a reduction in its threshold, an expansion in its spatial extent, and a change in its temporal characteristics. The recruitment of normally innocuous afferent inputs to the nociceptive pathway is an important aspect of central sensitization
Figure 5. Spinal Disinhibition Excitatory nociceptive signals are enhanced after nerve injury by a reduction in normal inhibitory regulation through a loss of local inhibitory interneurons, a depolarized anion reversal potential and reduced descending inhibition.
Figure 6. Immune Contribution to Neuropathic Pain Innate and adaptive immune cells in the periphery and spinal cord can sensitize primary nociceptors and secondary nociceptive neurons respectively to produce pain hypersensitivity.
Figure 7. Individual Pathophysiology Requires Personalized Treatment Etiology, genotype, and environmental factors lead to individual pathophysiological changes and individual neuropathic pain profiles. Precise clinical examination and diagnostic tools are a prerequisite to define the pain phenotype and then to use this to identify personalized treatment options.
Traitements: - médicamenteux - non médicamenteux - objectifs
Tableau 8. Informations à donner aux patients. Nature de L'information - Les symptômes douloureux présents sont causés par une lésion des fibres nerveuses - Les antalgiques usuels, paracétamol, AINS) sont peu ou pas efficaces - Les molécules prescrites sont souvent utilisées dans d'autres indications mais ont une activité analgésique propre (antidépresseurs, antiépileptiques) - Elles sont prescrites pour leur activité analgésique - Les traitements proposés ont une efficacité souvent partielle sur la douleur - Informer du bénéfice attendu et des effets indésirables les plus fréquents et/ou les plus graves Quelles molécules?
THC Sensation opioïdes ThCC cognition triptans émotion BZD éveil paracétamol descendants Filtres ascendants AINS tricycliques AL AntiCv IRS AIS Caps IRSNA opioïdes opioïdes
Famille Molécule Dénomination Dose usuelle commerciale Anti- Carbamazépine Tégrétol 400/1600mg/j convulsivants Phénytoïne Dihydan 200/300mg/j Oxycarbazépine Trileptal 600/2400mg/j Gabapentine Neurontin 1200/3600mg/j Lamotrigine Lamictal 50/200mg/j prégabaline Lyrica 150-600mg Antidépresseurs - Tricycliques Imipramine Tofranil 50/350mg/j Amitryptiline Laroxyl 25/150mg/j Doxépine Quitaxon 25/100mg/j Désipramine Pertofran 12,5/250mg/j Nortriptyline Motival 20/30mg/j Clomipramine Anafranil 50/150mg/j - IRS Fluvoxamine Floxyfral 100/300mg/j (5HT) Fluoxétine Prozac 20/60mg/j Paroxétine Deroxat 20-40mg/j citalopram Seropram 20-60mg/j escitalopram Seroplex 10-20mg/j - IRSNA Venlafaxine Effexor 150-250mg/j * Pas d’AMM analgésie (5HT – NA) Duloxétine Cymbalta 30-120mg/j *
Douleur neuropathique Anticonvusivants Antidépresseurs ou Amitryptiline Gabapentine (1200-3600mg/j) Imipramine Prégabaline (150-600mg/j) 20-150mg/kg Monothérapie Clomipramine Mononeuropathie Avec allodynie Efficacité CI, EI inefficacité partielle Bithérapie Lidocaïne patch 5% -1-4 p/j Avant brossage Autres AD Duloxétine (60-120m/j) Topiques Venlafaxine (150-225mg/j) CI, EI Opioïdes Capsaïcine Tramadol inefficacité 0.05% Bouhassira et Attal 2008
Tableau 8. Informations à donner aux patients. Nature de L'information - Le délai d'action peut être retardé (plusieurs jours à plusieurs semaines) - L'efficacité peut être variable sur les divers symptômes douloureux - Le traitement ne doit pas être interrompu trop tôt en cas d'efficacité - Les traitements administrés par voie orale doivent impérativement être arrêtés progressivement pour éviter un risque de sevrage brutal à l'arrêt - La plupart des effets indésirables surviennent au cours de l'augmentation des doses mais beaucoup sont réversibles - Les traitements sont à prendre de façon systématique - Plusieurs traitements successifs peuvent être nécessaires avant d'aboutir à un résultat satisfaisant
Tableau 7. Règles de prescription des médicaments dans la douleur neuropathique. Mise en route du traitement Initiation à doses faibles puis augmentation des posologies par paliers selon la tolérance et l'efficacité pour les traitements systémiques (titration) Durée du traitement Traitement pendant plusieurs mois (>6 mois) Réévaluation de la tolérance et de l'efficacité à la fin de la titration puis de façon régulière Réduction progressive possible des posologies au bout de 6 à 8 mois de traitement efficace à doses stables Prise en charge des troubles associés Traitement spécifique de l'anxiété, de la dépression ou des troubles du sommeil si le traitement des douleurs est insuffisant ou si ces troubles associés sont jugés suffisamment intenses Traitement des autres types de douleurs souvent associées aux douleurs neuropathiques selon l'étiologie
Tableau 6. Comparaison de coût journalier des traitements médicamenteux pour des posologies moyennes dans la douleur neuropathique. Les prix mentionnés dans le tableau sont les prix publics remboursés à 65% par La caisse d'assurance maladie à la date de novembre 2009. Molécules, Doses moyennes, Coût journalier, Prix minimum (générique)- maximum (marque) quotidiennes Gabapentine 1800mg (600mg x 3) 1,70-2,73 euros/j Prégabaline 300mg (150m g x2) 2,29 euros/j Duloxetine 60mg 1,19 € /j Amitriptiline 75mg 0,21 euros/j Imipramine 75mg 0,12 euros/j Clomipramine 75mg 0,32-0,44 euros/j Tramadol 200mg (50mg x 4) 0,71-2,14 euros/j
Objectifs Traitement médicamenteux Traitements non médicamenteux Traitement:
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