DROM : Outre-mer : IRILUS Formation

La page est créée Fabrice Guichard
 
CONTINUER À LIRE
DROM : Outre-mer :
des précautions particulières.
Dans tous les départements d'outre-mer, les termites
rencontrent des conditions climatiques optimales de
développement.

Ils sont présents partout et se propagent rapidement.
Ils sont aussi parfois plus virulents qu'en Métropole.

Dès la construction, des mesures préventives doivent être
envisagées, telles que la construction sur plots, la réalisation
de barrières physiques, chimiques ou physico-chimiques au
niveau du sol et l'utilisation de bois traités.

L'utilisation d'essences de bois tropicaux particulièrement
résistants aux termites est également recommandée :
angélique, balata, wacapou, azobé, doussié...

Comme il existe beaucoup d'espèces de termites, avec des
modes de vie et des comportements variables.
Dans les départements d'outre-mer

Le phénomène termite existe depuis de nombreuses années dans
certains départements d'outre mer, notamment dans les Antilles
françaises et à la Réunion.

• Antilles
Les dégradations annuelles ont été estimées à plus de 10 millions de
francs et se répartissent sur tout l'Archipel.
Le climat tropical océanique de la Guadeloupe est caractérisé par une
humidité relative de l'air dépassant le plus souvent 80 %, soit le double
de la métropole, ce qui confère au bois un taux d'hygrométrie interne
d'environ 20 %, précisément le seuil habituel où se développent les
pourritures.
Si le recensement comporte 11 espèces dans ce département, seules
trois espèces causent d'importants dégâts :
- une espèce de bois sec,
- deux espèces souterraines.
Les dégâts occasionnés par ces insectes concernent toutes sortes de
matériaux : bois, papier, carton, tissus, revêtements de sol et de mur,
isolants de fils électriques...
Les plantations sont, elles aussi, touchées. En outre, les termites
fragilisent le béton compromettant ainsi la résistance et la tenue des
matériaux des ouvrages exposés à l'agression des ouragans,
tremblements de terre...
Ce phénomène est en constante progression et entraîne des coûts
importants tant au niveau de la collectivité que pour les particuliers.
• La Réunion
Contrairement à Madagascar (Cachan, 1949, 1950, Paulian 1970) ou à
l'Ile Maurice (Moutia, 1936), l'île de la Réunion n'a fait jusqu'ici l'objet
d'aucun inventaire précis pour les termites. Une lettre du CIRAD en date
du 10 novembre 1994 adressée à la Direction départementale de
l'équipement de la Réunion fait état de l'identification par M. J. Ruelle de
Captotermes formosanus et d'Allotermes paradoxus[10].
Au cours d'une mission effectuée à la fin de l'hiver austral, du 10 au
30 septembre 1996, la faune des termites de cette île volcanique de
l'océan indien a été inventoriée. La prospection a été menée en milieu
urbain et en milieu naturel. En milieu urbain, les termites présents ont été
récoltés dans les maisons, les jardins et les parcs ainsi que les arbres
des rues et des avenues.
Neuf espèces de termites ont été trouvées au cours de cette première
mission menée par une équipe de l'Université de Bourgogne : huit
espèces de termites inférieurs appartenant à deux familles
(Kalotermitidae, Rhinotermitidae), une seule espèce de termite
(Termitidae) appartenant à la sous-famille des Termitinae. Les termites
de bois sec sont nettement majoritaires d'un point de vue spécifique, six
espèces contre deux espèces seulement pour les termites souterrains,
mais leurs colonies sont beaucoup moins populeuses.
Toutes les espèces récoltées peuvent être considérées comme des
espèces nuisibles dans la mesure où elles s'attaquent aux bois d'oeuvre
ou aux arbres cultivés (manguiers, figuiers, avocatiers, tamarins,
filaos...). En réalité, les dommages occasionnés aux arbres semblent
limités, et les espèces récoltées dans la nature participent à l'équilibre
écologique de l'Ile. En revanche, les dégâts faits aux maisons et aux
meubles sont considérables et même inquiétants pour l'avenir. De
nombreuses habitations de construction récente (1 à 10 ans) et des
établissements publics très fortement endommagés par l'activité des
termites, aussi bien au niveau des planchers, des faux plafonds et des
charpentes qu'au niveau des meubles, ont été visités. Certaines de ces
habitations privées ou publiques représentent même des dangers réels
pour les occupants, il est à craindre notamment des chutes de faux
plafonds faits de grandes plaques de bois contreplaqué ou
l'effondrement de lourdes étagères, voire de toitures.
L'importance de l'infestation des habitations de l'île de la Réunion et des
dégâts causés par ces deux espèces de termites nécessite une prise en
compte rapide du phénomène par les autorités administratives du
département.
Les termites dans
          les...DROM
D    epuis le 8 juin
     1999, une nou-
velle loi a été votée
                                                                             tés à Paris, en Ile-
                                                                             de-France et dans
                                                                             le centre du pays.
par le parlement
qui impose d’éta-                                                            Dans les Dom-Tom,
blir un état para-                                                           avec un climat tropi-
sitaire des immeu-                                                           cal humide, le phé-
bles, avant toute                                                            nomène est d’au-
transaction, afin de                                                         tant plus marqué
protéger les futurs                                                          qu’il est endémique
acquéreurs de loge-                                                          sur l’ensemble du
ment de vices ca- Photo 1. Maison infestée (Guyane).                         territoire. Le déve-
chés dus aux ter- An infested house (French Guiana).                         loppement des ter-
mites. Cette loi,                                                            mites est accentué
applicable en France métro- tropolitaine une ampleur              par des conditions climatiques
politaine, l’est également considérable. Les attaques             idéales pour la prolifération de
pour les départements d’ou- causées par ces insectes              ces insectes :
tre-mer (Dom) et, sans doute étaient, jusqu’alors, prises en
                                                                  • forte pluviométrie et humi-
dans un proche avenir, pour compte uniquement dans le
                                                                  dité de l’air importante
les territoires d’outre-mer Sud-Ouest (Landes, Gironde)
                                                                  (de 60 à 100 %, selon la
(Tom).                          et en Poitou-Charentes. De-
                                                                  saison) ;
                                puis 1992, l’infestation s’est
En effet, ces dix dernières an- accentuée. Tout le sud de la      • température élevée (de 22
nées, les infestations par les France est contaminé. Des dé-      à plus de 30 ˚C au milieu de
termites ont pris en France mé- gâts importants ont été consta-   la journée).
TERMITES

                                   Pour la France métropolitaine, on         L’on connaît environ 1 800 espèces
                                   connaît bien les principales espèces      de termites dans le monde. Ces in-
                                   s’attaquant aux bois mis en œuvre         sectes sont répandus surtout dans les
        Principales                (genre Reticulitermes presque essen-
                                   tiellement) et de mieux en mieux leur
                                                                             régions chaudes du globe. Sur ce
                                                                             nombre, on estime que moins de
           espèces                 biologie. Il n’en est pas de même
                                   pour les Dom-Tom, où le recense-
                                                                             100 espèces représentent un dan-
                                                                             ger réel pour les bois mis en œuvre.
         attaquant                 ment des espèces n’est que partiel
                                   alors que les dégâts sont considé-
                                                                             Les autres espèces peuvent causer
                                                                             des dégâts importants dans les cul-
            les bois               rables et représentent la deuxième        tures (de canne à sucre, par
                                   cause de sinistre dans l’habitat,         exemple).
            œuvrés                 après les catastrophes naturelles
                                   (photo 1).
                                                                             COMPOSITION D’UNE COLONIE
                                   Le rôle de l’AFPB (Association fran-      Les individus d’une colonie ne sont
         Dans les Dom-Tom,         çaise pour la préservation des bois),     pas tous identiques. L’on distingue
     les termites provoquent       qui regroupe tous les professionnels      plusieurs castes :
      des dégâts souvent très      intéressés par les traitements de pré-
                                   servation, est d’informer, de vulga-      • Les ouvriers forment la majeure
                  importants et                                              partie de la population active et ne
                                   riser et de former les différents in-
                 ils constituent   tervenants, tout en alertant la           participent pas à la reproduction ;
  une des principales causes       population et les pouvoirs publics de     ils sont les responsables des dégâts.
         de dégradation dans       ce danger.                                • Les soldats, beaucoup moins
          les constructions et     Tous les spécialistes de la lutte anti-   nombreux (de 1 à 30 % de la popu-
        les immeubles, après       termites se sont mobilisés pour trou-     lation, suivant les espèces), se re-
               les catastrophes    ver de nouveaux moyens pour com-          marquent par leur tête allongée et
                                   battre ces insectes. Les organismes       armée, d’ordinaire, de puissantes
                naturelles. Leur                                             mandibules en cisailles. Ils sont
   comportement en société         de recherche – CIRAD, CNRS (Centre
                                   national de la recherche scienti-         nourris par les ouvriers. Ils défen-
          et leur biologie font                                              dent la colonie. Leur examen permet
                                   fique), CTBA (Centre technique du
         actuellement l’objet      bois et de l’ameublement), universi-      d’identifier assez facilement le
           d’études poussées.      tés, professionnels de la préserva-       genre en présence (figure 1).
         Des moyens de lutte       tion du bois – travaillent avec opi-      • Les sexués, mâles ou femelles, as-
  adaptés sont mis au point.       niâtreté pour mieux connaître le          surent seuls les fonctions reproduc-
                                   phénomène et trouver de nouveaux          trices. En principe, la fonction re-
                                   remèdes, afin de lutter contre ce         productrice est dévolue à un
                                   fléau.                                    couple unique, la reine et le roi,
                                                                             mais, dans certaines colonies, il
                                   Cet article est consacré uniquement       peut y avoir plusieurs couples repro-
                                   aux termites qui s’attaquent aux bois     ducteurs.
                                   mis en œuvre et qui représentent un
                                   risque important pour les habita-         • Les larves et les nymphes sont les
                                   tions.                                    membres jeunes de la colonie qui
                                                                             donnent, après transformation, soit
                                                                             des individus sexués, soit des indivi-
                                                                             dus neutres (soldats et ouvriers).
                                           QUELQUES                          La taille de la colonie varie avec les
                                                                             espèces, de quelques centaines à
                                          GÉNÉRALITÉS                        plusieurs millions d’individus.
                                   Les termites sont des insectes d’un       Les colonies vivent dans des nids, ou
           Daniel FOUQUET          type assez primitif (appartenant à        termitières, plus ou moins complexes
                                   l’ordre des Isoptères) qui vivent en      et plus ou moins visibles car ils sont
                                   colonies : ce sont, comme les four-       souvent très diffus. Des termitières
                                   mis, des insectes sociaux.                plus simples sont constituées de ga-
TERMITES

                                                                                     Pour certaines espèces, en cas de
                                                                                     disparition du couple royal dans une
                                                                                     colonie, des nymphes ou des larves
                                                                                     peuvent se transformer en sexués de
                                                                                     remplacement et assurer, ainsi, la
                                                                                     pérennité de la colonie.

                                                                                             LA CLASSIFICATION
                                                                                     L’ordre des Isoptères est divisé en fa-
                                                                                     milles, elles-mêmes divisées en sous-
                                                                                     familles comprenant des genres puis
                                                                                     des espèces, voire des sous-espèces.
                                                                                     Dans la pratique, et pour ce qui
                                                                                     concerne la lutte à la fois préventive
                                                                                     et curative contre les termites s’atta-
                                                                                     quant aux bois de construction, il
                                                                                     convient de distinguer :
                                                                                     • Les termites souterrains, dont les
 Photo 2. Toiture détériorée par Nasutitermes (Guyane).                              besoins en eau sont relativement im-
 Roof damaged by Nasutiterme (French Guiana).                                        portants et qui, d’une manière ou
                                                                                     d’une autre, sont en contact perma-
                                                                                     nent avec le sol ou avec une source
                                                                                     d’humidité (tableaux I et II).
leries creusées dans le bois ou dans        rables, ces ailés sortent du nid et      • Les termites « de bois sec », dont
le sol (photo 2) ; d’autres termitières     se dispersent : c’est l’essaimage.       les besoins en eau sont faibles et
sont des édifices très élaborés et très     Après un vol plus ou moins long (en      pour lesquels l’humidité du bois,
fonctionnels.                               général de quelques centaines de         même sec, suffit à assurer leurs be-
                                            mètres), ils reviennent au sol, per-     soins (tableau III).
                                            dent leurs ailes, se réunissent par
         L’ALIMENTATION                     couples et tentent de fonder de nou-     D’autres espèces, moins fréquentes,
                                            velles colonies. La proportion de        provoquent des dégâts plus loca-
L’aliment de base des termites étant                                                 lisés.
la cellulose, tous les matériaux cel-       couples formés et de colonies fon-
lulosiques – bois, matériaux à base         dées est faible, beaucoup d’ailés        Cette liste peut s’enrichir à tout mo-
de bois (panneaux, contrepla-               étant anéantis pour des causes di-       ment. En effet, les pays voisins (par
qués...) et également papiers, car-         verses.                                  exemple, l’île Maurice et Madagas-
tons, textiles – peuvent être atta-
qués. Outre ces destructions qui
répondent à un besoin de nutrition,
les termites provoquent des altéra-
tions ou des perforations de ma-                                          TA B L E AU I
tières, sans valeur alimentaire ap-                              FAMILLE DES RHINOTERMITIDAE
parente pour eux (plâtre, matière
plastique, isolants de fils et câbles            Genre                     Espèce                       Localisation
électriques), qui se trouvent sur leur
passage.                                     Heterotermes                tenuis                     Antilles, Guyane
                                             Coptotermes                 grandiceps                 Polynésie,
       LA REPRODUCTION                                                                              Nouvelle-Calédonie
                                                                         testaceus                  Guyane
Des sexués ailés, mâles et femelles,
                                                                         havilandi                  La Réunion, Guyane ?
apparaissent dans les termitières à
certaines époques de l’année.                Schedorhinotermes           salomonensis               Polynésie
Lorsque les conditions sont favo-

BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2000, N° 264 (2)                                                                                 7
TERMITES

                                                                                  donc, aux principaux critères concer-
                                TA B L E AU II                                    nant les soldats (figure 1) et les ca-
                                                                                  ractères généraux des colonies.
                          FAMILLE DES TERMITIDAE

      Genre                       Espèce                     Localisation               GENRE CRYPTOTERMES
                                                                                  Les colonies sont peu nombreuses.
  Nasutitermes                  ephratae                Antilles, Guyane
                                                                                  Elles comptent en moyenne moins de
                                costalis                Guyane
                                                                                  300 individus pour Cryptotermes
                                nigriceps               Guyane
                                                                                  brevis mais elles peuvent atteindre
                                surinamensis spp.       Guyane
                                                                                  3 000 individus pour Cryptotermes
                                                        Antilles, Guyane
                                                                                  havilandi. Les colonies sont formées à
  Amitermes                     excellans               Guyane ?                  partir d’un couple de sexués ailés qui
                                                                                  s’installent directement dans le bois.
                                                                                  Ces termites sont primitifs, dépour-
                                                                                  vus d’ouvriers. La colonie est com-
                               TA B L E AU III                                    posée du couple royal, de soldats
                                                                                  peu nombreux (quelques pour-cent)
                       FAMILLE DES KALOTERMITIDAE                                 et de larves de sexués (photo 3),
                                                                                  dont les plus âgées remplissent les
      Genre                       Espèce                     Localisation         fonctions d’ouvriers. La colonie vit
                                                                                  dans le bois et s’y développe sans
  Cryptotermes                  brevis                  Antilles, Guyane,         aucune liaison avec le sol ; l’humidi-
                                                        la Réunion,               té du bois, même sec, à l’air, suffit à
                                                        Nouvelle-Calédonie        assurer ses besoins en eau. Bien
                                havilandi spp.          Antilles, Guyane          qu’ils forment des colonies peu im-
                                                        Tous les Dom-Tom          portantes, ces termites sont des des-
                                dudleyi                 La Réunion                tructeurs du bois très actifs et très dis-
                                pallidus                La Réunion                crets. Les symptômes extérieurs
                                                                                  d’attaque sont peu évidents car les

 car pour la Réunion, la Jamaïque
 pour les Antilles, le Brésil pour la
 Guyane...) sont infestés par d’autres
 espèces qui pourraient très vite
 s’adapter aux Dom-Tom.

     PRINCIPAUX
    DESTRUCTEURS
    DU BOIS ŒUVRÉ
 Seuls les genres seront rapidement
 décrits. En effet, il existe de nom-
 breuses espèces de Nasutitermes et
 Coptotermes souvent mal ou non dé-
 terminées. Une étude systématique
 conduirait à en donner des détails
 anatomiques, appréciables unique-
 ment par des spécialistes de la déter-     Photo3. Larve de Cryptotermes brevis (Guadeloupe).
                                            Cryptotermes brevis larva (Guadeloupe).
 mination. Nous nous bornerons,
TERMITES

                                                                                      peut être élevé et atteindre 30 %.
                                                                                      Ceux-ci se distinguent facilement
                                                                                      des autres genres par une tête piri-
                                                                                      forme et par un déplacement parti-
                                                                                      culièrement rapide, lorsque la colo-
                                                                                      nie est dérangée par un intrus. La
                                                                                      longueur totale du soldat est de
                                                                                      l’ordre de 4 mm (photo 4).
                                                                                      Les Nasutitermes construisent des
                                                                                      nids caractéristiques presque sphé-
         Cryptotermes dudleyi                          Nasutitermes spp.              riques (d’un diamètre de 20 à
                                                                                      40 cm), en carton de bois, situés
                                                                                      dans un arbre ou perchés sur une
                                                                                      construction. De ce nid, partent des
                                                                                      galeries d’un aspect typique, qui
                                                                                      permettent aux termites de se dépla-
                                                                                      cer en quête de nourriture et d’eau.
                                                                                      Il semblerait que ce genre s’attaque
                                                                                      préférentiellement aux bois déjà al-
                                                                                      térés par d’autres termites ou par des
                                                                                      champignons (par exemple, aux
                                                                                      vieilles maisons en bois abandon-
                                                                                      nées), mais ils sont également sus-
                                                                                      ceptibles de s’attaquer à des bois
                                                                                      sains dans des maisons récentes.
                                                                                      Les Nasutitermes constituent un véri-
          Heterotermes tenuis                       Coptotermes havilandi             table réseau de cordonnet (avec de
                                                                                      nombreux nids intermédiaires situés
 Figure1. Schémas des têtes de soldats des principaux termites nuisibles pour l’ha-   en hauteur, sous les plafonds, en
 bitat dans les Dom-Tom : vues dorsales (a) et latérales (b). (Schémas, Y. P. THO).   haut de poteaux d’angles et dans les
 Diagrams of the heads of soldiers of termites causing the most damage to housing     arbres). Cette organisation rend dif-
 in the Dom-Tom : back (a) and side (b) views. (Diagrams Y. P. THO).
                                                                                      ficile la lutte contre ces espèces.

termites laissent une mince pellicule
de bois intact, à la surface d’une
pièce attaquée. Pratiquement, on dé-
cèle une attaque par la présence de
tas d’excréments poudreux qui, accu-
mulés pendant un certain temps dans
le nid, sont rejetés à l’extérieur par de
petits orifices creusés à cet effet.
Chaque grain (petite bille de l’ordre
de 0,5 à 1 mm) de cette poudre est
de couleur plus ou moins foncée
selon l’espèce de bois attaquée.

      GENRE NASUTITERMES
Les colonies peuvent être très impor-
tantes et comporter plusieurs cen-
taines de milliers d’individus. Dans         Photo 4. Soldat de Nasutitermes (Guadeloupe).
                                             Nasutitermes soldier (Guadeloupe).
ce genre, le pourcentage de soldats
TERMITES

       GENRE HETEROTERMES                    sont généralement de grande taille,                  LES DÉGÂTS
 Le genre Heterotermes est présent           et peuvent se composer de cen-
 dans presque toutes les Antilles,           taines de milliers d’individus.             L’aliment principal des termites est
 l’Amérique centrale et plusieurs            Le couple initiateur commence la            constitué par la cellulose. Le termite la
 pays d’Amérique du Sud, où il est           constitution d’un nid dans un lieu          trouve dans le bois, le papier, les tex-
 considéré comme un important des-           très humide, le plus souvent dans le        tiles et tout autre déchet végétal (ré-
 tructeur du bois mais aussi d’autres        sol, entre les racines d’un arbre dont      sidus alimentaires, noix de coco,
 matériaux contenant de la cellulose         le tronc est mort ou dépérissant, ou        bagasse de canne à sucre...). Ce-
 (papier, carton).                           dans n’importe quel lieu propice.           pendant, en plus de leur recherche
                                                                                         de nourriture, les termites peuvent dé-
 Les soldats, qui représentent 5 à           Les galeries des Coptotermes sont
                                                                                         grader de nombreux autres maté-
 10 % de la population totale d’une          très larges et facilement reconnais-
                                                                                         riaux dont ils ne s’alimentent pas
 colonie, ont une tête allongée, sub-        sables. Elles sont constituées par un
                                                                                         pour autant (canalisation en PVC,
 rectangulaire et jaunâtre, des man-         agglomérat de terre, de produits cel-
                                                                                         gaines de fils électriques...). Ces dé-
 dibules noires allongées et un abdo-        lulosiques et d’excréments soudés
                                                                                         gâts annexes sont parfois aussi im-
 men jaune. La longueur totale du            par la salive. Des pans de murs en-
                                                                                         portants que ceux occasionnés aux
 corps de l’insecte est de l’ordre de        tiers peuvent être couverts par ces
                                                                                         matériaux dont les termites se nour-
 6 mm (photo 5). Cette espèce ne             tunnels, facilement décelables. Des
                                                                                         rissent ; ils peuvent même provoquer
 construit pas de termitières visibles,      nids intermédiaires sont souvent
                                                                                         de graves sinistres (incendies causés
 les nids étant souterrains et plutôt dif-   construits dans les habitations elles-
                                                                                         par des courts-circuits, explosions
 fus. Leur présence se signale par des       mêmes, sous les planchers ou sous
                                                                                         dues à des fuites de gaz...).
 galeries étroites courant sur les murs      les toits, à l’abri de la lumière.
 des habitations. Leur comportement          Les soldats peuvent être reconnus
 et leur biologie semblent proches           grâce à la glande frontale qui atteint           MODES D’INFESTATION
 des termites métropolitains (genre          un grand développement, occupant la         Trois types d’infestations ont été ob-
 Reticulitermes).                            plus grande partie de la tête. Ce genre     servés. Il s’agit du transport acci-
                                             de termites souterrain est celui qui pro-   dentel, de l’essaimage et du frac-
                                             voque, actuellement, les plus gros dé-      tionnement des termitières.
      GENRE COPTOTERMES                      gâts dans la construction surtout à la
 Le genre Coptotermes comporte de            Réunion (C. havilandi, photo 6) et en       u Transport accidentel
 nombreuses espèces. Les colonies            Nouvelle-Calédonie (C. grandiceps).         Entre la Guyane et les Antilles, par
                                                                                         exemple, le commerce des bois peut
                                                                                         être à l’origine de l’introduction in-
                                                                                         volontaire de nouvelles espèces
                                                                                         (prolifération des Nasutitermes de-
                                                                                         puis quelques années).
                                                                                         Le danger est important pour l’île de
                                                                                         la Réunion où sévissent déjà, dans
                                                                                         les habitations et les constructions,
                                                                                         les termites des genres Coptotermes
                                                                                         et Cryptotermes. Le climat de cette
                                                                                         île est favorable au développe-
                                                                                         ment d’espèces introduites par les
                                                                                         échanges commerciaux avec l’île
                                                                                         Maurice ou Madagascar.

                                                                                         u Essaimage
                                                                                         Certaines périodes (avant ou pen-
                                                                                         dant la saison des pluies en Guya-
                                                                                         ne, en particulier) sont favorables à
                                                                                         l’apparition d’ailés qui se dirigent
                                                                                         vers les portes, fenêtres, charpentes,
  Photo 5. Soldat d’Heterotermes tenuis (Guyane).                                        hangars, tas de bois, vieux car-
  Heterotermes tenuis (French Guiana).
                                                                                         tons...
TERMITES

                                                                                   an peuvent être infestées si aucune
                                                                                   mesure préventive n’a été prise. Cer-
                                                                                   taines espèces sont extrêmement vo-
                                                                                   races (Coptotermes), d’autres impré-
                                                                                   visibles car le début des attaques est
                                                                                   difficile à discerner (Cryptotermes).
                                                                                   Les termites sont responsables de
                                                                                   nombreux sinistres : chutes de pla-
                                                                                   fonds ou de toitures, de hangars. Le
                                                                                   danger est encore plus important
                                                                                   dans les lieux publics (églises,
                                                                                   écoles). Il est donc important de
                                                                                   prendre les mesures préventives et
                                                                                   curatives qui s’imposent même si,
                                                                                   dans certains cas, l’efficacité n’est
                                                                                   pas de 100 %.

                                                                                           LES MOYENS
 Photo 6. Tête de Coptotermes havilandi (la Réunion).
 Coptotermes havilandi head (Reunion).
                                                                                            DE LUTTE
                                                                                             LA PRÉVENTION
                                                                                   Les termites de bois sec et les ter-
                                                                                   mites souterrains étant conjointe-
De nouvelles colonies peuvent ainsi                 CONSÉQUENCES                   ment présents dans les Dom-Tom, il
se constituer près de futurs lieux d’in-   Les dégâts causés sur les bois œu-      convient, lors de la construction d’un
festation, dans de vielles souches ou      vrés peuvent être considérables         immeuble ou d’une maison, de pré-
racines (Hétérotermes), dans les           (photos 2 et 8). Dans les Dom-Tom,      voir des mesures spécifiques de lutte
fourches des arbres (Nasitutermes)         la rapidité des attaques est surpre-    préventive. La seule mesure commu-
ou même sous les planchers des mai-        nante. Des maisons de moins d’un        ne à la lutte contre les deux types de
sons, rendant très difficile le repéra-
ge des termitières.

u Fractionnement des termitières
Des nids intermédiaires (Nasuti -
termes) peuvent apparaître et se sé-
parer de la termitière principale
pour constituer une nouvelle colo-
nie. De même, si les conditions sont
favorables (source d’humidité et
nourriture proche), des cordonnets
peuvent se détacher d’une colonie
pour en créer une nouvelle, à condi-
tion, toutefois, qu’un nombre suffi-
sant d’individus se détachent
(photo 7).
Remarques : les termites du genre
Cryptotermes colonisent les habita-
tions (charpentes, cloisons, contre-
plaqués) uniquement par essaimage
et de manière discrète. La zone in-
festée constitue en quelque sorte la        Photo 7. Nid intermédiaire de Nasutitermes (Guyane).
                                            Intermediate Nasutitermes nest (French Guiana).
termitière.
TERMITES

                                                                                       Emploi de matériaux résistants
                                                                                       Les matériaux de construction em-
                                                                                       ployés doivent être naturellement ré-
                                                                                       sistants ou bien être traités préventi-
                                                                                       vement.
                                                                                       • Utiliser des bois naturellement
                                                                                       résistants. Parmi les espèces tropi-
                                                                                       cales testées pour leur résistance
                                                                                       naturellement par le CTFT et le CIRAD-
                                                                                       Forêt, depuis de nombreuses an-
                                                                                       nées, on rencontre un grand nombre
                                                                                       d’espèces durables vis-à-vis des at-
                                                                                       taques de termites soit du fait de leur
                                                                                       dureté et de leur densité, soit en rai-
                                                                                       son de leur contenu.
                                                                                       Espèces dont le bois est dense et dur :
                                                                                       – angélique, Dicorynia guianensis,
                                                                                       de la famille des Cesalpiniacées ;
  Photo 8. Poutre détruite par Heterotermes tenuis (Guyane).
  Beam destroyed by Heterotermes tenuis (French Guiana).                               – azobé, Lophira alata, de la famil-
                                                                                       le des Ochnacées ;
                                                                                       – balata, Manilkara spp., de la fa-
                                                                                       mille des Sapotacées ;
 termites est l’utilisation de bois natu-   • Traiter le sol et les remblais selon     – bilinga, Nauclea diderichii, de la
 rellement résistants ou qui ont reçu       les prescriptions du Centre tech-          famille des Rubiacées ;
 un traitement anti-termites par le cou-    nique du bois et de l’ameublement,         – doussié, Afzela spp., de la famil-
 plage d’un procédé et d’un produit         adaptées à la Guadeloupe, en utili-        le des Cesalpiniacées ;
 adaptés.                                   sant des produits certifiés par le         – douka, Thiegmella africana, de
                                            CTBA ou confirmés par le CIRAD.
 Remarque : un traitement préventif                                                    la famille des Sapotacées ;
 est une opération complexe. Il né-         • Proscrire dans les remblais tout         – greenheart, Ocotea rodiacei, de
 cessite l’intervention d’un profes-        matériau attaquable par les termites       la famille des Lauracées ;
 sionnel qui connaît les termites, a de     (bois de coffrage, vieux sacs de ci-
                                            ment...)                                   – ipé, Tabebuia spp., de la famille
 l’expérience, dispose du matériel et                                                  des Bignoniacées ;
 des produits nécessaires et qui tra-
 vaille selon des prescriptions tech-       Mesures d’ordre architectural              – moabi, Baillonella toxisperma,
 niques bien précises.                      Le constructeur doit veiller à interdire   de la famille des Sapotacées ;
                                            aux termites venant du sol l’accès         – padouk, Pterocarpus soyauxii, de
                                            aux bois d’œuvre, c’est-à-dire, les        la famille des Fabacées ;
 u Lutte contre les termites souter -       isoler du sol par une zone difficile-
 rains                                                                                 – wacapou, Vouacapoua america -
                                            ment contournable. Par exemple,            na, de la famille des Cesalpinia-
                                            une maison en bois doit reposer sur        cées...
 Préparation du terrain                     des dalles, des dés ou des murs de
 Pour bien préparer le terrain destiné      soubassement en dur permettant de          La famille des Lauracées, en particu-
 à la construction, plusieurs opéra-        l’isoler du sol. Ces dalles, dés ou        lier, contient des huiles essentielles
 tions sont recommandées :                  murs doivent être, de préférence, en       dans les vacuoles de certaines cel-
                                            béton compact ou en maçonnerie de          lules parenchymateuses. Ces huiles
 • Assainir le terrain avant la construc-                                              sont généralement toxiques et répul-
                                            bonne qualité, sans aucune fissure
 tion (enlèvement et destruction de tous                                               sives.
                                            interne, afin d’éviter le cheminement
 les débris organiques tels que les
                                            des termites. Les termites seront donc     • Employer des matériaux traités
 vieux bois, vieilles souches...).
                                            amenés, s’ils veulent franchir l’obs-      préventivement. Des produits anti-
 • Prévoir éventuellement un drai-          tacle, à construire des galeries su-       termites peuvent être injectés ou
 nage.                                      perficielles facilement détectables.       fixés sur des bois naturellement non-
TERMITES

durables. Les panneaux à base de           dent du type de termites concerné          • Le traitement des bois après bû-
bois peuvent également être traités        (termites de bois sec ou termites sou-     chage (élimination des pièces trop
préventivement, soit dans le bois,         terrains).                                 infestées) par injection, puis pulvéri-
soit dans la colle. On utilise, de plus    Remarque : un traitement curatif est       sation avec un produit anti-termite
en plus, des produits répulsifs et anti-   une opération complexe. Il néces-          testé par les laboratoires compétents.
appétants, obtenus à partir de com-        site l’intervention d’un professionnel     Jusqu’aux années 80, les produits
posés chimiques liés à la biologie         pour les mêmes raisons que pour un         destinés à la lutte anti-termite étaient
des termites. Les chercheurs tra-          traitement préventif.                      constitués de produits très toxiques,
vaillent aussi à élaborer des bois ou
                                                                                      composés d’aldrine ou de lindane.
des dérivés qui ont subi des modifi-       u Contre les termites de bois sec          Ces matières actives servaient à
cations chimiques, afin de faciliter la
                                           Un traitement curatif contre les ter-      mettre en place des barrières chi-
liaison de matières actives anti-ter-
                                           mites de bois sec comporte trois           miques. Progressivement, les pyri-
mites sur la molécule de lignine.
                                           opérations :                               thrinoïdes de synthèse ont fait leur
• Utiliser de préférence des câbles                                                   apparition et ont remplacé ces sub-
électriques et des conduits en plas-       • Le bûchage des bois élimine les
                                                                                      stances nocives, alors que les mé-
tique traité à l’aide de matières ac-      parties attaquées. Il permet de dé-
                                           terminer si telle ou telle pièce doit      thodes de lutte restaient inchangées.
tives intégrées, testées par le CIRAD
ou tout autre organisme compétent.         être changée ou renforcée. Il facilite     Les résultats obtenus ne sont pas tou-
                                           les traitements à venir.                   jours satisfaisants, principalement
Remarque : pour le traitement des                                                     dans les Dom-Tom.
sols, de nouvelles méthodes de lutte       • Le traitement en profondeur des
commencent à voir le jour : à savoir,      bois consiste à injecter, générale-        Pour des raisons de protection de
l’utilisation de films polyanes traités    ment sous pression, un produit de          l’environnement, de nouvelles tech-
préalablement. Ce type de traite-          préservation dans des trous forés au       niques de destruction des termitières
ment consiste à intégrer un pyréthri-      préalable, suivant des règles pré-         ont été mises au point par diverses
noïde de synthèse dans le support          cises.                                     sociétés, dont la technique des ap-
plastique, pour lui conférer des pro-      • Un produit reconnu pour ses pro-         pâts.
priétés insecticides. Des essais au        priétés anti-termites est appliqué         Pour la technique des appâts, des
champ et en vraie grandeur sont na-        pour finir le traitement, sur toutes les   pièges munis d’un attractant sont
turellement menés en Guyane par le         surfaces des pièces de bois, qu’elles      installés sur le passage des termites.
CIRAD-Forêt ; les premiers résultats       soient attaquées ou non.                   Les ouvriers apportent la nourriture à
sont satisfaisants.                                                                   la reine qui va être progressivement
                                           u Contre les termites souterrains          empoisonnée par des produits
Quant aux Australiens, ils utilisent
des « barrières physiques » à base         Un traitement curatif contre les ter-      toxiques. Les pontes s’arrêtent pro-
de silice pilée, dont la granulométrie     mites souterrains comprend plu-            gressivement, et au bout de
varie avec la taille des termites, très    sieurs opérations :                        quelques mois, la termitière dispa-
différente selon les espèces.              • Le traitement des sols extérieurs,       raît.
                                           soit par forage et injection d’un pro-     • Avantages : ces appâts ne sont
u Lutte contre les termites de bois        duit anti-termites approprié, à inter-     pas toxiques pour l’être humain et
sec                                        valles réguliers, soit par creusement      sont propres pour l’environnement.
La seule méthode de lutte valable          d’une tranchée autour du bâtiment,
                                                                                      • Inconvénients : le procédé est dif-
contre les termites de bois sec            traitement de la terre de déblai et re-
                                                                                      ficile à mettre en œuvre et il nécessi-
consiste à utiliser des bois naturelle-    bouchage de la tranchée.
                                                                                      te une formation. Certaines espèces
ment résistants ou traités préventive-     • Le traitement des sols intérieurs        ne sont pas réceptives, comme
ment.                                      par un procédé qui dépendra des            celles du genre Nasutitermes. Il est
                                           possibilités d’intervention.               indispensable de localiser le passa-
      TRAITEMENT CURATIF                   • Le traitement des murs par injec-        ge des termites et, si possible, la ter-
                                           tion d’un produit anti-termites dans       mitière.
Si des mesures préventives, comme
celles décrites précédemment, n’ont        des trous préalablement forés, selon       Des essais menés en Guyane et
pas été prises lors de la construction     des modalités qui dépendent du ma-         en Nouvelle-Calédonie sur Copto -
et si des attaques de termites sont dé-    tériau composant les murs.                 termes, par le CIRAD-Forêt, ont ce-
celées, il convient de prendre un cer-     • Le traitement des fondations             pendant donné des résultats encou-
tain nombre de mesures qui dépen-          lorsque celui-ci est possible.             rageants.
TERMITES

        CONCLUSION                              comportements très spécifiques des         solutions adaptées aux différentes
                                                différentes espèces rendent ces re-        espèces tropicales. Les études et les
 Actuellement, compte tenu du grand             connaissances obligatoires pour lut-       moyens mis au point en métropole
 nombre d’espèces de termites pré-              ter efficacement contre ce fléau.          pour Reticulitermes sont certes une
 sentes dans les Dom-Tom, les identi-                                                      avancée importante, mais insuffi-
 fications sont souvent incomplètes.            Les laboratoires du CNRS (une unité
                                                mixte de recherche à Dijon et le la-       sante.
 En Martinique et en Polynésie,
 aucun inventaire n’a été réalisé. Les          boratoire de neurobiologie des in-         La lutte contre les termites de bois
 études menées en Guadeloupe sont               sectes à Marseille) ont mené des           sec reste à mettre au point. De nou-
 incomplètes. La Guyane (études du              études conjointes pour identifier ces      velles solutions doivent être trouvées
 CTFT : LEFEUVE, 1986) et la Réunion
                                                insectes par les hydrocarbures cuti-       compte tenu des différences de
 (études menées actuellement par le             culaires. La lutte contre les termites     mode de vie des termites souter-
 professeur C. BORDEREAU) sont les              s’attaquant aux bois œuvrés mobili-        rains. Certains Dom (Guadeloupe,
 territoires les mieux connus. Cer-             se, de plus en plus, les responsables      Réunion, Guyane) tentent de s’orga-
 taines observations montrent des               scientifiques, techniques et indus-        niser mais les moyens mis en œuvre
 comportements différents selon les             triels qui travaillent en synergie. Le     sont notoirement insuffisants.
                                                CIRAD-Forêt n’est pas absent de cette
 espèces d’un même genre. Par
 exemple, certains Nasutitermes s’at-           dynamique, grâce à son intégration
 taquent aux bois de pin importés,              au sein de l’AFPB.
 alors que d’autres les ignorent. Etant         Dans les Dom-Tom, les termites de-                                 c Daniel FOUQUET
 donné la ressemblance des es-                  viennent un fléau qu’il est urgent                                          CIRAD-Forêt
                                                                                                              Maison de la Technologie
 pèces, les identifications rigou-              d’éradiquer. Les dégâts causés dans                                           BP 5035
 reuses sont difficiles. Cependant, les         ces territoires incitent à trouver des                    34032 MONTPELLIER Cedex 1

 R E F E R E N C E S                     B I B L I O G R A P H I Q U E S

 BORDEREAU C., PEPPUY A., 1997.                 GRASSE P., 1982.                           THO Y. P., 1992.
 Les termites de l’île de la Réunion. Rapport   Termitologia. Paris, France,    Masson,    Termites of Peninsular Malaysia. Kepong,
 de mission CNRS 5548, 22 p.                    Tome 1, 650 p.                             Malaisie, Forest Research Institute, 224 p.

 DARLINGTON J., 1992.                                                                      PIETERS R., EHRHART Y., DAUFFY V.,
                                                LEFEUVE P., 1984.                          1999.
 Survey of termites in Guadeloupe. Fort
                                                Rapport de mission en Guadeloupe. CTFT,    Expérimentation d’un nouveau procédé de
 Lauderdale, États-Unis, Florida Entomologist
                                                10 p.                                      lutte contre les termites en Nouvelle-
 Institute, 104-109.
                                                                                           Calédonie. Rapport CIRAD, 30 p.
                                                LEFEUVE P., 1986.
 DEON G., FOUQUET D., 1993.                                                                VERNAY M., FOUQUET D., 1997.
 Lutter contre les termites en Guadeloupe.      Les termites en Guyane française. CTFT,
                                                10 p.                                      Guide d’utilisation des bois de Guyane dans la
 CIRAD Montpellier, DDE Guadeloupe, 24 p.                                                  construction. Montpellier, France, CIRAD, 203 p.

 FABRE G., 1974.                                MATHEWS A. G., 1977.                       VICTOR HARRIS W., 1971.
 Les termites de Nouvelle-Calédonie : mise      Studies on termites from the Mato Grosso   Termites, their recognition and control.
 au point des connaissances actuelles. ORS-     State. Rio de Janeiro, Brésil, Academia    Londres, Royaume-Uni, Longman, 2nd edi-
 TOM, 8 p.                                      Brasiliera de Ciencias, 253 p.             tion, 185 p.
TERMITES

                                                             RÉSUMÉ
                                                  LES TERMITES DANS LES DOM-TOM
                                              Principales espèces attaquant les bois œuvrés
Dans les Dom-Tom, les termites représentent un véritable danger pour l’habitat. Les dégâts causés sont souvent très importants et consti-
tuent, après les catastrophes naturelles, la principale cause de dégradation dans les constructions et les immeubles. Les genres qui s’at-
taquent principalement aux bois œuvrés se répartissent en deux catégories : les termites souterrains et les termites « de bois sec ».
Compte tenu des conditions climatiques, une forte humidité de l’air ambiant et des températures élevées, ces insectes primaires de
l’ordre des Isoptères, qui se nourrissent essentiellement de cellulose, trouvent dans ces régions les conditions optimales à leur dévelop-
pement. Leur comportement en société et leur biologie font actuellement l’objet d’études poussées, menées conjointement par plusieurs
laboratoires métropolitains. Des moyens de lutte adaptés doivent être mis au point, étant donné l’ampleur du phénomène et sa forte crois-
sance au cours des dernières années dans ces régions.
Mots-clés : termites, cellulose, bois œuvrés, humidité de l’air, température, habitat, lutte, Dom-Tom.

                                                           ABSTRACT
                        TERMITES IN THE FRENCH OVERSEAS DEPARTMENTS AND TERRITORIES (DOM-TOM)
                                            The main species attacking worked timber
In the French Overseas Départements and Territories (Dom-Tom), termites are a real danger for dwellings. The damage caused is often
very considerable and, after natural disasters, represents the major cause of deterioration in constructions and buildings. The species at-
tacking mainly worked timber can be split into two categories: subterranean termites, and so-called “dry wood” termites. Bearing in mind
the climatic conditions, to wit, high ambient humidity and high temperatures, these primary insects, belonging to the order Isoptera and
feeding essentially on cellulose, find the best possible conditions for their growth and development in these regions. Their social beha-
viour and their biology are currently being examined in depth, in studies being jointly conducted by several laboratories in metropolitan
France. Suitable control methods must be developed in view of the scale of this phenomenon, which has been particularly rampant over
the past few years in the Dom-Tom.
Key words: termites, cellulose, worked timber, ambient humidity, temperature, dwellings, control, Dom-Tom.

                                                            RESUMEN
                        LAS TERMITAS EN LOS DEPARTAMENTOS Y TERRITORIOS DE ULTRAMAR (DOM-TOM)
                                         Especies más dañinas para las maderas trabajadas
Las termitas en los Departamentos y Territorios de Ultramar (Dom-Tom) representan un verdadero peligro para el hábitat. Los daños oca-
sionados son a menudo muy importantes y constituyen, tras las catástrofes naturales, la principal causa de degradación en construc-
ciones e inmuebles. Las especies que atacan principalmente las maderas trabajadas se reparten en dos categorías : las termitas llama-
das « subterráneas » y las llamadas de « madera seca ». Estos insectos primarios del orden isoptera, que se alimentan
fundamentalmente de celulosa, encuentran en estas regiones las condiciones climáticas ideales para su desarrollo : altas temperaturas
y un elevado grado de humedad en el aire. Actualmente, varios laboratorios de la metrópoli, realizan conjuntamente estudios detalla-
dos para investigar su comportamiento social y su biología. Dada la amplitud de esta plaga y su creciente intensidad en los últimos
años en dichas regiones, se deben poner a punto medios de control adaptados.
Palabras clave : termitas, celulosa, maderas trabajadas, humedad del aire, temperatura, hábitat, control, Dom-Tom.
TERMITES

 SYNOPSIS
                  TERMITES IN THE FRENCH OVERSEAS DEPARTMENTS
                            AND TERRITORIES (DOM-TOM)
                       The main species attacking worked timber
                                                          DANIEL FOUQUET

 The species likely to represent a danger       “DRY WOOD” TERMITES                            naturally resistant types of wood. For the
 for wooden structures are few in number,       “Dry wood” termites belong to the fami-        environment, it is a good idea to choose
 and can be split into two quite distinct       lies Kalotermitidae, Rhinotermitidae and       the least harmful products (termite-repel-
 categories: subterranean termites, and         Termitidae. In the Dom-Tom they are dis-       lent, etc.).
 “dry wood” termites.                           tributed as follows:                           The methods traditionally used for curative
 SUBTERRANEAN TERMITES                          – Cryptotermes brevis throughout the           treatments are: felling, which consists in
                                                Dom-Tom;                                       getting rid of infested pieces and debris,
 Subterranean termites belong to two
                                                – Cryptotermes havilandi, in the West          and brushing; injecting timber that can be
 families, the Rhinotermitidae and the
                                                Indies and French Guiana;                      impregnated; spraying wood from other
 Termitidae. In the Dom-Tom, they are dis-
                                                                                               species with an appropriate treatment
 tributed as follows:                           – Cryptotermes pallidus, in Reunion;
                                                                                               product; injecting products associated
 Rhinotermitidae                                – Cryptotermes dudleyi, in Reunion;            with wall and floor spraying, or not.
 – Heterotermes tenuis, in French Guiana;       – Cryptotermes spp. throughout the
                                                Dom-Tom.                                       New curative methods aim at doing
 – Coptotermes havilandi, in Reunion;
                                                                                               away with the termite queen and thereby,
 – Coptotermes testaceus, in French             Colonies are established directly in tim-      in due course, the whole termite nest, by
 Guiana;                                        ber used for construction, where they de-      using traps and bait.
 – Coptotermes grandiceps, in New               velop without any contact with the
 Caledonia.                                     ground. Their water requirements are           CONCLUSION
 Termitidae                                     low, so the moisture in the wood suffices.
                                                Although they form colonies consisting of      In the Dom-Tom, the damage created by
 – Nasutitermes ephratae, in the West
                                                a relatively small number of individuals,      termites is a cause of ever-growing con-
 Indies and French Guiana;
                                                these wood-destroying termites are very        cern. Termites represent one of the major
 – Nasutitermes castalis, in the West Indies;
                                                active (especially in Reunion and the          causes of deterioration in dwellings, after
 – Nasutitermes nigriceps, in French                                                           natural disasters.
 Guiana;                                        West Indies). Their excreta are pushed
 – Nasutitermes surinamensis, in French         outside the nest in the form of small pow-     There are still many unknown quantities
 Guiana.                                        dery pellets which are easily identifiable.    with regard to the biology and behaviour
                                                                                               of the various species. Control methods
 These species require large amounts of
                                                DAMAGE CAUSED BY TERMITES                      are often inappropriate, especially
 water to develop, as do metropolitan ter-
                                                Termites feed essentially on cellulose.        against Nasutitermes and Cryptotermes.
 mites. Termites form non-settled colonies in
 timber used for construction. The colonies     They thus endanger wooden construc-            The environment in the Dom-Tom encour-
 may be established above ground                tions and dwellings, as well as premises       ages the development of these insects.
 (Nasutitermes), but always in a place          used for storing goods and items contain-      What is more, this development is linked
 where they will have a guaranteed and          ing cellulose. The removal, swarming and       with the frequent presence of fibrous rot-
 adequate supply of moisture. They always       breaking up of termite nests encourages        causing fungi, which encourage the de-
 move about in galleries and tunnels, a sure    infestation. The damage caused in              velopment of certain termite species
 sign of their presence, affording them pro-    dwellings, constructions and public            (Nasutitermes).
 tection from the light (lucifugous or light-   places may have drastic effects.               The geographical environment (the prox-
 avoiding species) and from predators.                                                         imity of South America, the West Indies,
 These species are more virulent than met-      CONTROL METHODS                                and the Indian Ocean) where other habi-
 ropolitan termites (mainly Coptotermes)        Preventive control involves treating           tat-threatening species exist endemically,
 and may eat their way through plastic,         (floors, walls, foundations...) by injecting   suggests that new species may be intro-
 plaster and lead cladding to get to their      or spreading suitable products, using pre-     duced as a result of trade. It is thus im-
 food supply (wood, paper...).                  treated materials (timber, plastic film) and   portant to remain extremely alert.
Vous pouvez aussi lire